J’avais eu une journée de dingue au boulot, deux réunions pour des futurs spectacles et quelques heures d’enregistrement studio, j’étais au bout de ma vie et c’était pas terminé. Je devais passer rapidement chez moi pour me préparer à célébrer l’anniversaire d’une amie dans un bar. J’avais quelques heures et je comptais bien me reposer un peu, manger, me faire une beauté et filer. C’est probablement pour ça, la musique bien forte dans ma voiture, que j’avais le peu pesant sur le pédale de l’accélération. J’avais juste hâte de rentrer chez moi quoi! Puis, comme si c’était pas assez, la surprise que j’eus lorsqu’une voiture de police se gara droit devant moi à un arrêt. C’était foutrement dangereux ça, surtout qu’on ne m’avait pas avertie par des gyrophares, rien. Je restai donc immobile en regardant le policier sortir de sa bagnole, mains sur le pistolet tout en me criant de sortir de mon véhicule et de garder les mains en l’air. Je figeai un peu… c’était une blague là? Y’avait des caméras cachées? Eh bien non… à voir son badge, c’était un vrai policier. Il avait trouvé ça où hein? Dans une boîte de céréales. Je poussai un juron en me détachant pour finalement obéir à ce con de flic en powertrip. Je compris rapidement que c’était à cause de ma vitesse… il me demandait si j’avais une bonne raison de rouler aussi vite clairement, avec son comportement, ça me disait pas trop de coopérer.

« Et vous, vous avez une assez bonne raison d’être intense comme ça? Vous vous pensez dans quoi là? CSI Miami? Fuck! »

C’était pas la première fois qu’on m'arrêtait pour vitesse élevée. Habituellement, le policier foutait ses lumières, je m’accotais sur le bord de la route, je restai dans ma voiture… après échange de papiers, je retournais calmement à mes occupations. ON avait pas besoin d’un tel scénario, comme s’il voulait se montrer en spectacle ou va savoir trop quoi! Des policiers comme ça… j’avais envie de leur cracher au visage… mais à le voir aller, ça allait bien trop lui donner une raison de plus pour en faire encore tout un plat. Un plan pour me foutre les menottes.

« Je peux descendre les mains là? » demandais-je en haussant les sourcils, il voyait bien que j’avais rien d’un mafioso ou d’une voleuse de bébé! Il me fit signe que oui. « Je sais pas, j’ai pas remarqué que je roulais si vite… du moins, quelques kilomètres au-dessus peut-être mais rien qui me vaut tout cette mise en scène! »

C’était dommage en plus, car il était sexy… il était juste un trop gros con incapable de bien faire son boulot. Et puis d’ailleurs, il avait foutrement mit ma vie en danger en se garant brusquement devant moi ainsi. À avoir été un peu distraite ou ne pas avoir eu des bons réflexes, c’était une collision assurée.

« Vous avez le droit d’ailleurs de faire ça? » Genre… tout ça! C’était de l’exagération. « J’imagine que vous savez que je vais contester les accusations si je juge qu’il y a de l’abus de pouvoir hein? »

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Je pouvais pas croire que j’étais en train de vivre un tel abus de pouvoir de la part d’un policier complètement déconnecté de la réalité. Depuis quand est-ce qu’on agissait ainsi avec quelqu’un qui n’avait que rouler quelques chiffres au-dessus de la vitesse permise? Je ne savais pas trop c’était quoi son foutu problème mais j’avais bien rapidement fait comprendre mon mécontentement. Il était pas tombé sur le caractère le plus facile à gérer en plus. Voyant que ça ne faisait pas de sens, l’autre policier s’était ajouté nous, après que je me sois éloigné de la rue… car bon, c’était dangereux, n’importe qui distrait par la situation aurait pu faire une mauvaise manoeuvre et nous foncer droit dessus. Il n’avait pas pensé à ça le gros con, naturellement. On m’expliqua qu’ils étaient en droit de faire une arrestation musclée en cas de danger mais qu’il y avait abus.

« Ah oui parce que je suis vraiment dangereuse pour la société. Je dois cacher une bombe dans ma bagnole hein! » déclarais-je sarcastique. « Faudrait m'envoyer en taule immédiatement! » 

Je lâchai un regard méchant à l’agent Elves. Au moins, ce dernier s’excusa mais bon, j’en avais rien à foutre. Je voulais juste partir d’ici sans problème et sans devoir rien payer. J’allais clairement jouer sur la situation pour bien m’en sortir. Le deuxième agent demanda au premier d’aller bouger leur voiture de devant la mienne. Je retournai également à l’intérieur de la mienne en attendant qu’on revienne, on m’avait pas dit que je pouvais quitter, malheureusement. Au bout de quelques minutes, Elves revint à ma fenêtre, je baissai cette dernière. Maintenant, on voulait mes papiers pour faire les choses correctement et s’assurer que ma voiture n’était pas volée et recherchée. Sérieusement?

« C’est un peu insultant, vous pensez qu’une jeune femme comme moi n’est pas en mesure de pouvoir se payer une telle voiture? »

J’avais 24 ans mais j’avais ma propre compagnie et une Tesla, c’était mon rêve d’en posséder une. J’étais fière d’avoir pu me payer ça avec mon propre argent, sans dépendre de papa maman comme la plupart de la jeunesse floridienne, surtout à Miami. Je soutenai le regard du policier intense avant de rouler les yeux puisqu’il semblait bien décidé à savoir si j’étais une grosse voleuse ou pas. J’étais bien des choses mais pas ça.

« Ok… » soupirais-je en lui donnant finalement mes papiers. « C’est possible de faire vite? Vous m’avez assez fait perdre mon temps et j’ai une agenda bien remplie »

Le policier quitta pour retourner à sa voiture afin de tout vérifier. Je jetai un coup d’oeil dans le rétroviseur, son uniforme lui faisait un beau cul en plus. Encore plus du gaspillage! Moi qui avait un fantasme inavoué sur les policiers, là… j’étais bien refroidie par son attitude merdique.

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J’étais sérieusement en train de perdre mon temps avec ces policiers. D’abord, un était complètement trop intense et l’autre, tentait de rattraper maladroitement les fautes de son collègue. J’avais l’impression qu’on me faisait une blague, qu’il y avait des caméras de cachées quelque part...eh bien non, c’était bien vrai et moi, j’en avais carrément marre qu’on me retienne, j’avais d’autres choses à faire que de devoir supporter des policiers incompétents. Surtout que là, on commença à me parler de vol de voiture et automatiquement, je le pris bien personnel. L’agent Elves m’expliqua pourquoi il devait enregistrer mon immatriculation et tout, c’est tout en soupirant que je lui répondis :

« C’est pas comme si j’avais réellement le choix hein! »

Il me demandait tout ça comme une permission mais au fond, ils étaient comme ça les flics : très chiant lorsqu’on ne les écoutait pas. Je laissai donc le connard faire son boulot pendant que je regardais mon téléphone. Quelques instants plus tard, le policier revint à moi en s’excusant, je trouvais son discours un peu bizarre et c’était clairement pas parce qu’il avait complimenté ma voiture que j’allais soudainement l’apprécier. Je posai mes lunettes de soleil sur mon nez et n’attendit même pas qu’il s’éloigne avant de crisser les pneus et partir de là. Ça venait d’être n’importe quoi! Avec tout ça, j’arrivai chez moi beaucoup plus tard que prévu. Je commençai donc par me faire à manger et à peine avais-je terminé qu’on sonna à la porte. Intriguée, puisque je n’attendais personne, j’allai répondre pour rester plus que surprise à y voir l’agent de plus tôt, non plus dans son uniforme, devant ma porte. Il voulait parler… et il tenait des fleurs en plus. C’était quoi tout ça là? Je fronçai les sourcils.

« J’espère que t’es conscient que c’est complètement dingue d’avoir retenu mon adresse pour te pointer comme ça chez moi avec des… fleurs! » Mais qu’est-ce que j’étais en train de vivre? C’était tellement insolite que je n’avais pas retenu un rire.

Le beau brun me tendit les fleurs que je pris sans trop comprendre ce qui se passait. Il voulait m’inviter à boire un verre pour se faire pardonner d’avoir été stupide plus tôt. Il avait l’habitude de faire ce genre de chose? J’me disais que ça devait pas être trop éthique.

« Premièrement… c’était vraiment pas nécessaire les fleurs. » je détestais pas ça mais là… c’était bizarre. « Deuxièmement, j’ai des plans ce soir donc j’ai pas énormément de temps mais peut-être un peu… ça dépend. »

Je ne savais pas trop si j’avais envie de m’embarquer dans ce genre de situation. Non pas que je voulais lui pardonner, je m’en moquais carrément de ce gars là, je l’aurais même très certainement oublié dès demain mais bon, il restait sexy… Et puis, c’était toujours pratique d’avoir un policier dans son carnet de numéro de téléphone.

« J’accepte à condition que tu arrêtes de me vouvoyer… j’ai pas 66 ans. »

J’allais pas supporter s’il continuait à me parler comme ça plus longtemps.

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