Mon père, ce joueur de jazz, ce saxophoniste de génie est ma seule famille. Je n’ai pas eu de mère a réellement parler, elle nous a quitté alors que je n’avais que quelques mois, mais attention, je n’en suis pas triste pour un sous. Mon père a toujours été parfait, je n’ai jamais manqué de rien, bien du contraire. J’étais une petite fille épanouie, heureuse et toujours souriante. Et je ne vous parle même pas de l’école où j’étudiais, je me montrais toujours très studieuse.

Mais viens ensuite l’adolescence, la rébellion, l’âge ingrat comme beaucoup l’appelle, moi j’appelle ça le plus bel âge de la vie. On est encore libre, encore naïf et encore tellement heureux d’avoir nos parents derrière nous. C’est l’âge des premières amours, des premiers émois, de toutes ces premières fois que nous n’oublierons jamais. Enfin, il faut dire que je n’ai jamais été du genre à trop faire la fête, à rentrer trop soule ni rien. J’aimais plus largement des soirées cinémas entre copines, des soirées au coin du feu avec mon chéri ou le mieux pour moi était de suivre mon père lors de ses concerts, d’écouter de la musique, de vire musique et de le voir si heureux sur scène. J’aimais le suivre dans ses délires, il me présentait à tout le monde, il me faisait écouter de nouveaux styles musicaux, me montrait qu’on pouvait s’amuser sans être défoncé ou alcoolisé comme beaucoup le croient pour le moment. Mon père mon héro !

J’ai toujours aimé aidé les autres, mais j’avoue que après ma première soirée baby sitting alors que je n’avais que 15 ans, je savais que je voulais une carrière qui allait aider les enfants. J’hésitais entre pédiatre, professeur des écoles ou assistante sociale. Mais comme ce héro dont je vous parlais souvent me le disait « Vise le plus haut possible ! » C’est donc ce que j’ai fait. J’ai été la meilleure au lycée, puis à la fac, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même mettant même souvent ma propre vie privée sur pause pour y arriver, pour être celle que je voulais être.

Enfin c’est ce qu’il se passa jusqu’à ce que je rencontre cet homme dont je suis tombée follement amoureuse. Il était loin d’être parfait, mais pour moi, il l’était. Beau, intelligent, avec un humour que j’avais l’impression d’être quelque fois la seule à comprendre, indomptable … Et juste peut-être trop indomptable. Je lui aurais tout donné, j’aurais aimé être celle dont il avait besoin, celle qui aurait pu l’apaiser, calmer ses démons et le rendre fou tel qu’il ne l’avait jamais été. On a vécu une belle histoire, pas très longue, mais tellement intense, comme jamais je n’en avais vécue jusqu’à cette rupture difficile pour moi.

Je ne l’ai jamais revu, j’ai accepté sa décision de tout quitter et surtout moi. Je me suis effacée, j’en aie tellement souffert que quand celui qui est aujourd’hui mon époux est entré dans ma vie, je le remerciais juste de s’intéresser à moi. J’étais tellement fragile à ce moment-là et il me donnait ce dont j’avais besoin. Il a ramé de longs mois, il a du se battre pour que je pose réellement les yeux sur lui autrement qu’en ami, mais il y est arrivé. Il m’a demandé en mariage, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai dis oui et on a vite convolé.

Ma vie aujourd’hui belle, mais sans être ce que je désirais, elle est stable, sans aucune pression, mais également sans aucun intérêt à part mon métier qui me passionne toujours autant et qui m’apporte tout ce que ma vie privée n’aura jamais ! L’amour !