Léo & Isabella

Le serveur vint nous apporter nos plats pendant que Léo me demandait si c'était la première fois que je me souvenais de mon passé. L'image de Tim me revint à l'esprit et le fait qu'il n'avait même pas cherché à me voir de la semaine. Léo me fit rire, je n'étais pas forte, j'avais subit tout ça, j'avais essayé de survivre comme je pouvais et n'importe qui en aurait fait de même. La seule autre solution c'était de me laisser mourir, mais pas question, j'avais survécu à un accident de train ce n'était pas pour me laisser mourir de désespoir. Il me répondit ensuite qu'il n'avait personne dans sa vie mais au son de sa voix je compris qu'il ne voulait pas aller plus loin à ce sujet. Pour changer de sujet Léo me posa toute sorte de question, ce qui me fis doucement rigoler. Si je lui disais que je ne regardais presque jamais la télé et que je n'écoutais pas de musique non plus il me croirait ? Pourtant c'était vrai, avec mon travail j'étais tellement claqué le soir que quand je rentrais chez moi je m'endormais directement et dans la journée j'étais très rarement chez moi. Quant à l'animal de compagnie j'y songeais depuis un moment et j'avais prévu d'aller le chercher demain à la fourrière, afin de sauver une vie. Pour l'instant pas encore, j'ai déjà assez de mal à m'occuper de moi... mais je pense prendre un chien à la fourrière, j'ai tellement mal au coeur de les voir derrière les barreau... Surtout qu'on savait qu'en général ils finissaient euthanasier s'ils ne trouvaient pas de maître assez rapidement.
J'en appris donc un peu plus sur Léo et plus il me parlait plus j'avais l'impression de le connaître par cœur, ce qui était surement le cas. Quand nos assiettes furent vide et les dessert engloutit je lui proposer d'aller faire un petit tour sur la plage. Après tout je n'avais pas mis un maillot de bain pour des prunes. Arrivés sur le sable nous enlevions donc nos chaussures et le sable chaud vint chatouiller mes pieds. J'aimais la plage, c'était un endroit vraiment magnifique ou je venais souvent, surtout lorsque j'avais un coup de moue. Un groupe de fille passa prêt de nous et l'une d'elle dévisagea Léo de haut en bas, à croire qu'elle ne voulait qu'une chose, le croquer. Pas question que je le prête, pas aujourd'hui en tout cas alors je glissais mon bras autour du sien et fit un sourire noir à l'autre femme, comme pour lui faire comprendre qu'il était avec moi. Elles s'éloignèrent donc et j'étais sur qu'elle devait m'insulter de tout les noms possibles, ce qui me fit bien rire. Mes yeux se levèrent vers Léo et je lui fis un grand sourire en passant une main dans mes cheveux. Désolé, je crois que j'ai cassé ton coup, dis je alors que je n'étais pas désolé du tout. C'était mon Léo, ça avait toujours été mon Léo quand on été gamins, à tel point qu'à chaque fois qu'une fille s'approchait de lui elle finissait souvent à l'infirmerie ou s'enfermer dans sa chambre et ne voulait plus en sortir. Et là que je l'avais retrouvé je voulais profiter un peu de ce moment avec lui. Bon et si on allait se baigner ? A moins que tu n'es peur des requins ? dis je en le taquinant avant de retirer ma robe. Plusieurs regards masculins se tournèrent vers moi mais c'était le moindre de mes soucis. S'en l'attendre je me mis à courir dans l'eau et quand elle m'arriva juste sous la poitrine je me tournais vers la plage pour voir ou était Léo. Allez !! Elle est bonne en plus ! dis je avant de plonger pour disparaître sous l'eau.

Léo & Isabella

Je lui posais tout un tas de questions auxquelles elle répondait avec plaisir. C'était étrange de la retrouver après tout ce temps, et encore plus de la retrouver dans ces conditions. Elle avait perdu la mémoire, mais tout ce que je lui disais semblait lui rappeler vaguement quelque chose. Elle avait dû me prendre pour un fou au début à la connaître alors qu'elle ne se souvenait de rien. En tout cas, notre complicité était rapidement au rendez-vous. C'était comme naturel, comme quand nous étions gamins. C'était agréable, de retrouver quelqu'un de familier. Faut dire, je ne suis pas le genre de personne à avoir énormément d'amis. Ou alors, je les perds. J'ai le chic pour ça. Donc, le rare peu de temps où ça m'arrivait, j'en profitais. La preuve que je les perds : je l'avais perdu, à la base, mais je venais de la retrouver. Elle aussi comptait en profiter apparemment : elle m'agrippait tout à coup le bras avant que je me rende compte qu'un groupe de nanas me relookait. Je souris, amusé. Déjà gosse elle faisait ça, comme si elle avait peur que je l'abandonne pour elles. Je ne commentais pas avant qu'elle se tourne vers moi et lance l'idée d'aller se baigner. Je ris alors qu'elle courait en abandonnant sa robe sur la route et faisant tourner la tête de plus d'un. Elle avait changé, ça c'est sûr, je pouvais l'admettre. En bien, d'ailleurs, très bien. C'était une magnifique femme dorénavant. Je la laissais un peu seule pour me faire désirer. Arrivée à la poitrine dans l'eau, elle se retournait en hurlant qu'elle était bonne. Je riais et je me mettais à courir vers l'eau, retirant mon tee shirt et mon short sur la route : j'avais toujours un maillot sur moi dans ces jours-là. Faut dire, se baigner ici, c'était au quotidien. Je la rejoignais sous l'eau pour aller l'attraper par les jambes. Je ressortais la tête, la tenant sur l'épaule. C'est pas des requins dont il faut avoir peur, mais de moi ! fis-je avant de la lancer dans l'eau en riant. Elle l'avait cherché. Personne n'a peur de se baigner ici, ce serait un crime de ne pas en profiter! fis-je en m'enfuyant vers le plongeoir de la plage. Je montais tout en haut en me précipitant un peu (pas trop, pas envie de tomber) car elle me suivait. Au secours elle m'harcèèèèle fis-je en riant du haut du plongeoir. Debout en haut, je l'attendais. on saute à deux? lui demandais-je alors. Là je l'attrapais et je nous faisait tomber dans l'eau en bonne boule de canon, mort de rire, sans prévenir vraiment. Comme des gamins.

Léo & Isabella

Quand je refis surface Léo n'était plus là et je ne le voyais nl part. Peut être était il partit avec ses filles finalement mais lorsque je sentis quelqu'un m'attraper et me hisser sur son épaule. Je compris vite qu'il s'agissait de Léo mais je n'eus pas le temps de protester que je finis la tête la première dans l'eau. Je détestais boire la tasse, c'était immonde et malheureusement j'avais fermé la bouche trop tard. Tu vas me le payer ! dis je en m'approchant de lui. Mais il était déjà partit en direction du plongeoir. Quelle idée avait il derrière la tête ? Je voulais lui faire comprendre ma façon de penser alors je le suivis jusqu'en haut même si arrivait au bout je ne me sentais pas très bien. J'avais le vertige alors je m'approchais de Léo mais celui ci n'avait pas l'air d'avoir peur du tout. Il me proposa même de sauter avec lui, comme ci c'était quelque chose de banal. J'allais lui répondre que non, que même pour tout l'or du monde je ne sauterais pas mais il m'attrapa par la main et nous attira à deux dans le vide. Quand je refis surface je le vis rire  à plein poumon. Et en plus il trouvait sa drôle ? Pour me venger je fis semblant de ne pas me sentir bien, de m'étouffer avec l'eau que j'avais avalé de travers et mon stratagème fonctionna. Léo nagea vers moi à pleine vitesse et quand il fut à ma hauteur je ne lui laissais même pas en placer une. Je pris appuis sur sa tête pour le faire couler et sur le coup de la surprise il ne se débattis pas. Avant qu'il ne remonte je m'éloignais de lui pour revenir à un endroit ou j'avais pied car mine de rien je commençais déjà à être essoufflé. Avec mes problèmes de reins je devais éviter de faire trop d'effort. Vengeance ! fis je en levant mon poing en signe de victoire.
Non loin de là une fillette jouait avec son frère au ballon mais quand le ballon alla trop loin pour elle elle fut emporté par le courant. Ne la voyant plus son frère commença à appeler au secours mais j'étais déjà partit , espérant arriver pour la sauver. Léo ne l'avait pas encore vue mais il avait sûrement entendu  le petit garçon crier à l'aide. A l'endroit ou j'avais vue la petite fille disparaître je plongeais pour essayer de le retrouver mais l'eau était tellement trouble que je ne voyais rien. En refaisant surface je regardais autour de moi, espérant voir une main ou même sa tête dépasser et c'est la que je vis sa main à quelques mètres devant moi. Je nageais donc jusque la avant de replonger et d'enfin sentir quelque chose entre mes doigts. Une fois à l'air libre je pris une grande inspiration et commença à la ramener vers le bord mais le courant était trop fort pour que j'arrive à nous faire avancer toutes les deux. Léo !!! criais je en espérant le voir débouler devant moi mais rien. Il était peut être partit chercher du secours... Mes muscles commençait à s'engourdir et le poids de la fillette était de plus en plus difficile à porter. C'est la que j'entendis un bruit de moteur, peut être celui des sauveteurs. J'avais froid, j'étais épuisé à essayer de lutter contre le courant mais une voix familière me redonna espoir et en levant les yeux je vis Léo dans le bateau, accompagné par deux sauveteurs. Ils s'approchèrent de nous et hissèrent d'abord la petite fille, toujours inconsciente. Au moment ou je voulu attraper la main de Léo une vague s'abattit sur nous et m'envoya au fond de l'eau. J'étais tellement épuisé physiquement et j'avais tellement froid que mon corps refusa de m'obéir. Je sentis alors une main attraper la mienne et m'attirer à la surface mais je ne distinguais pas de qui il s'agissait.

Léo & Isabella

On riait bien tous les deux, dans l'eau, comme des gamins. Une fois en haut du plongeoir je la faisais sauter à l'eau, malgré sa tête appeurée. De toute façon, elle ne craignait rien je la tenais. Elle semblait fâchée, une fois descendue et fit genre de se noyer. Bon je dis fit genre là mais j'ai eu hyper peur sur le coup, m'approchant d'elle, elle profitait pour enfoncer ma tête dans l'eau. Maline. En en sortant je riais doucement. Je m'étais laissé faire, évidemment, parce que je ne voulais pas lui faire mal non plus. Je savais que j'avais de la force et vu qu'elle était essoufflée, je n'irais pas plus loin dans les bêtises. Elle semblait hyper heureuse de son acte et je préparais déjà ma sur-vengeance quand on entendait crier au loin. Des enfants étaient en difficulté. Je n'avais pas le temps d'y aller moi-même qu'Ashley fonçait dans le tas sans réfléchir. Mauvaise idée, avec la fatigue qu'elle a accumulé. Ashley, reviens! hurlais-je mais elle était déjà lancé sous l'eau. Je décidais alors que ce n'était plus de mon ressort mais de celui des sauveteurs. Je nageais à toute vitesse vers le bord et demandait de monter avec eux pour les aider et secourir mon amie. On les voyait au loin, sombrer petit à petit. Mon coeur battait à toute vitesse. On arrivait heureusement rapidement à eux, les sauveteurs libérèrent Ashley du poids de la petite fille et moi je lui attrapais le bras. Malheureusement, une vague lui fit lâcher mon emprise et la fit repartir dans les profondeurs. Là, je ne réfléchissais plus non plus et je plongeais la chercher. Je l'attrapais et remontais à la surface, malgré les avertissements des sauveteurs. J'y arrivais. On l'allongeait dans le bateau et je laissais les pro lui faire les gestes de secours - même si j'aurais su aisément les faire. Je les regardais, tenant la main de mon amie. Allez Ashley réveille toi. Je t'ai dis de ne pas y aller... fis-je alors un peu pour moi mais audiblement quand même. Je priais et priais pour qu'elle ouvre ses yeux. Enfin, elle le fit difficilement, recrachant l'eau qu'elle avait cumulé dans ses poumons. Je tapotais alors son dos, me rapprochant d'elle, poussant un peu les sauveteurs pour être le premier qu'elle verra. Je caressais ses joues, retirant ses mèches sur son visage. Tout va bien, ne t'inquiètes pas. lui fis-je alors qu'on regagnait le sable et qu'on la fit asseoir. Les sauveteurs vérifiaient qu'elle allait bien et lui conseillait de se reposer. on va aller chez moi lui dis-je prenant nos habits alors que les sauveteurs lui avaient amené une serviette sur ses épaules. Tu vas prendre une douche et je garderais un oeil sur toi. lui fis-je alors en la levant doucement, épaule sous son bras, vers ma voiture. Je remerciais les sauveteurs avant d'y aller. Elle était encore stone et ne parlait pas mais je ne la forçais pas. Je roulais à toute vitesse vers mon appartement et je l'aidais encore à s'y rendre. Arrivé, je l'asseyais dans le canapé et lui préparait quelque chose de frais avant de la rejoindre, assis près d'elle. tu m'en auras fais aujourd'hui! lui fis-je alors. Je préparais des serviettes dans la salle de bain et je revenais. quand tu te sentiras prête tu pourras aller te doucher, tu travailles ce soir? lui demandais-je alors doucement en caressant sa joue. Elle me faisait beaucoup de peine, dans cet état là. Je ne la lâcherais pas.

Léo & Isabella

Léo m'avais crier de ne pas y aller mais j'étais déjà sous l'eau. Que devais je faire ? Attendre que les sauveteurs arrivent ? Moi même ayant été la assez rapidement j'avais eu du mal à retrouver la fillette alors eux ne l'aurait surement pas sauver à temps. Même si je n'avais plus de force à la fin au moins j'avais maintenu la fillette hors de l'eau le temps qu'ils arrivent. En voyant le bateau je me dis que nous étions sauvé et lorsque Léo me tendis sa main je glissais la mienne pour qu'il m'aide à sortir de là sauf qu'une vague m’entraîna au fond de l'eau. Sonnée, je n'arrivais pas à bouger et la dernière image que je vis avant de fermer les yeux c'était le visage de Léo. L'eau s'était engouffré dans mes poumons, me faisant suffoqué et une fois à la surface j'avais perdu connaissance. Je ne sentis même pas qu'on me hissais sur le bateau. J'avais mal à la poitrine, très mal, comme quelque chose qui s'écrasait sur moi encore et encore. Il fallait que j'ouvre les yeux, j'entendais une voix me le supplier. Subitement je repris connaissance, crachant toute l'eau que j'avais avalé et avant même d'ouvrir les yeux je sentis une main ce poser sur ma joue et l'autre me maintenir assise pour ne pas que je tombe. Léo... dis je d'une voix faible... Les sauveteurs me firent descendre du bateau et me conseillèrent de me reposer. Je n'eus même pas le temps de demander des nouvelles de la petite que Léo m'entraînait déjà à sa voiture pour m'emmener chez lui. Je n'avais pas assez de force pour protester alors je me laissais faire sans rien. C'était évident que je n'aurais jamais dut aider cette petite, à cause de ça j'avais failli y rester moi aussi mais je n'étais pas ainsi, je ne pouvais m'empêcher d'aider les autres et jamais je ne l'aurais laissé se noyer sans réagir. Arrivés chez Léo il me laissa m'installait dans le canapé pendant qu'il me servait un verre de soda frais puis disparut je ne sais ou avant de revenir pour me dire que je pouvais prendre une douche quand je le voulais. Je n'avais n'y la force n'y l'envie d'aller me doucher, je ne voulais qu'une chose, dormir et ne plus jamais me réveiller. Peut être qu’inconsciemment j'avais voulu sauver cette petite fille pour me dire que je pouvais partir en paix. Ce n'était pas une vie que j'avais jusqu'à présent, je faisais tout pour survivre et depuis un certains temps je me disais que le mieux serait peut être de tout arrêter. Même nageait je ne pouvais le faire longtemps alors que gamin on pouvait rester des heures à la piscine avec Léo. Ma vie était rythmé par les séances de dialyse, mon travail au bar et mes nuits à danser ou à vendre mon corps quand il me manquait de l'argent... Non ce n'était vraiment pas une vie. Une seule fois j'avais essayé d'en finir, mais je m'étais ravisé au dernier moment, en me disant que je ne pouvais pas partir sans savoir qui j'étais réellement. Léo me demanda alors si je travaillais ce soir, me faisant sortir de mes idées sombres et j'acquiesçais de la tête. Ça aurait été tellement plus facile si Léo ne m'avait pas ramener à la surface. Sans un mot je me levais du canapé et partit dans la salle de bain. Je fermais la porte mais il n'y avait pas de verrou, tant pis. L'eau chaude se mit à couler sur mon visage ainsi que mes larmes. Le fait d'être passé juste à côté de la mort m'avais fait réfléchir à la vie que je menais et je savais très bien qu'elle ne serait pas bien longue de toute façon. Le chirurgien me laissait quelques années avant que la greffe ne soit vraiment vitale. Hors en cinq ans on n'avait jamais trouvé de donneur compatible. Mes yeux se posèrent sur la cicatrice que j'avais. Personne ne la voyait mais moi tout les matins elle me rappelait toute l'horreur qui c'était passé durant l'accident, les gens qui hurlaient de douleur, ce corps sans vie entrain de brûler à côté de moi... Quand je sortis de la douche je mis une serviette autour de moi et je me regardais dans le miroir. La vie était tellement facile lorsque nous étions gamins. Le contre coup de tout à l'heure se fit sentir et je me laissais glisser contre un mur, fondant en larme. J'étais certainement resté un peu trop longtemps dans la salle de bain car j'entendis frapper à la porte. J'étais incapable de répondre sinon j'éclatais en sanglot. Finalement la porte s'ouvrit et je ne relevais la tête qu'une fois que je le sentis prêt de moi. Mon regard croisa le sien et je ne pus m'empêcher de lui dire Pourquoi tu m'as sauvé...  Et je me laissais aller dans ses bras. Je n'étais pas quelqu'un qui montre ses faiblesses en temps normal, de toute façon jusqu'à il y a une semaine à part Ella je n'avais aucun vrai ami. Ma vie se résumé à pas grand chose et je n'arrivais pas à me projeter dans l'avenir, c'est surement ça qui me faisais le plus peur. J'avais caché mon visage dans son cou et sa présence m'aida à me calmer petit à petit. En respirant son odeur je nous revoyais tout les deux étant petits, toujours inséparable. Pourquoi les choses ne pouvaient pas être aussi simple qu'avant. J'aimerais tellement que tout redevienne comme avant... En six ans je pense en avoir supportait davantage que la plupart des jeunes de mon âge. L'accident, la découverte de ma grossesse alors que je n'avais que 16 ans, le placement de mon bébé en famille d'accueil, la prostitution, les examens médicaux à répétition, se retrouver toute seule sans famille alors qu'on est pas encore majeur. Je n'étais peut être pas aussi forte que ça et voir que mourir pouvait soulager tout ça me rendait nostalgique. Sans m'en rendre compte je m'étais agrippée à Léo pour qu'il ne parte pas. Je ne voulais pas me trouver seule sinon je savais que j'étais capable du pire. Ne me laisse pas... s'il te plait... dis je d'une voix suppliante en posant mon regard brouillait par les larmes sur lui.

Léo & Isabella

Ashley semblait au bout de sa vie. Dans l'océan, tout avait été trop vite. Je ne pensais qu'à une chose : la sortir de là. J'avais réussi, non sans mal, à l'amener jusque ma voiture, jusque chez moi, jusque dans mon canapé, alors qu'elle avait manqué la noyade cet après-midi. J'avais vécu pas mal de choses stressantes, alors m'en remettre n'était pas tellement compliqué. C'était fait, c'était fait, non? Alors arrivé à la maison je la taquinais sur le fait qu'elle m'en faisait vivre, des trucs. Son attaque, la noyade... C'est vrai quoi ! Elle était pas très chanceuse. D'un coup, elle allait vers la salle de bain et je la laissais faire. Elle en avait besoin après tout ça. Déjà parce qu'elle était salée de partout, et aussi parce qu'elle devait s'en remettre. Une bonne douche aidait énormément à beaucoup de choses. Je la laissais faire quand je trouvais le temps long. Je m'inquiétais alors et je venais la rejoindre dans la salle de bain, ouvrant doucement la porte de peur de la voir nue. Mais non, elle était étalée contre le mur, en larmes, avec une belle crise de panique. Elle se mit à me demander pourquoi je l'avais sauvé. Oh non tout sauf ça. Je venais la prendre dans mes bras, sans trouver les mots. On avait des vies difficiles, tous les deux. Pourtant, je m'étais toujours juré de ne jamais prononcer de pareils mots. Du coup, je préférais ne pas répondre. Je la prenais juste dans mes bras, sans rien dire, sans rien penser. Je voulais qu'elle se calme, tout allait bien, elle allait bien. Elle finit par ajouter des mots en parlant du passé. on ne peut rien changer on est ce qu'on est et il faut que tu avances comme ça ne regarde pas derrière... regarde on s'est retrouvé malgré tout. lui fis-je alors doucement en la berçant. Je priais qu'elle arrête ces pensées et qu'elle se reprenne, et vite. En pleurant, elle ajoutait une demande de ne pas la laisser. je suis là, ashley, nul part ailleurs que là. Tant que tu auras besoin de moi je serais là. lui fis-je alors en la berçant doucement. chhhhht maintenant calme toi tout va bien. tu vas bien, je vais bien, les enfants vont biens. lui murmurais-je alors. on va manger un bout devant un film complètement débile à la tv, ça ira mieux après! lui fis-je alors en la reculant un peu pour la regarder et essuyer ses larmes sur ses joues et redresser ses cheveux mouillés de larmes derrière ses oreilles. qu'est-ce que tu en dis? Tu veux me prendre des habits pour te changer et penser à autre chose? ça ne me dérange pas tu me les rendras plus tard. lui fis-je alors en levant les épaules, sortant doucement de notre étreint pour lui amener un short et un tee shirt. Je l'embrassais sur le front, la laissait se changer en préparant de la bouffe bien de samedi soir de célibataires et un film débile comme promis pour ne pas qu'elle pense à quoique ce soit de noir.