Je suis née à New York, ville aussi connue sous le surnom de "la grosse pomme". J'ai un frère aîné, et j'ai une demi-sœur, mais je n'ai pas encore connaissance de l'existence de cette dernière.
Je ne l'ai jamais rencontré et le besoin de la voir ne s'est jamais fait ressentir non plus.
Avec mon frère, nous avons été éduqué de sorte à ce que ça soit un facile voire un avantage pour se mêler aux autres. Au cours de mon éducation à la vie, j'ai pu aisément interagir avec et comprendre ce qui m'entourait ; ceux qui m'entouraient.

Mon père était ingénieur en génie civil et a toujours travaillé dans de grandes villes notamment des capitales.
Quant à ma mère, elle était est écrivaine de renom. Elle a écrit de nombreux ouvrages et a pioché l'inspiration ultime grâce à des voyages aux quatre coins du globe. Elle a aussi souvent été en déplacements professionnels pour des conférences, des séances de signature. Femme curieuse et érudite, elle m'a transmis ce goût d'apprendre, ce goût d'enseigner les connaissances et d'éveiller autrui à cette curiosité. C'était naturel chez nous, ça l'a toujours été. C'est pour cela que l'on parle plusieurs langues à nous trois. Notamment les langues issues de nos nationalités respectives. Je n'ai pas précisé mais, mon père a des origines américaines et françaises. Ma mère quant à elle a des origines danoises et françaises (avec du sang grec, allez savoir comment ou pourquoi). Plus petite, nous avons vécu dans plusieurs pays et mon père nous rejoignait lorsqu'il avait des congés. Lorsqu'il devait s'absenter plusieurs mois à l'étranger dans le cadre du travail, il m'arrivait à l'inverse de le suivre. Suivre les cours par correspondance jusqu'à l'âge d'entrer au lycée a toujours fait partie de mes habitudes, mon mode de vie. J'ai ainsi vécu en Amérique du sud, en Amérique centrale, en Europe et en Asie de l'Est. Ma vie est remplie de voyages, de souvenirs, de rencontres a forgé mon caractère. Ma mère faisait du bénévolat dans des associations et je l'ai toujours admiré pour cela. C'est probablement pour cette raison que je me suis lancée dans une formation pour enseigner.

Au lycée, j'ai repris un cursus normal, à New York. Puis j'ai suivi des cours à l'université en vue d'enseigner moi aussi dans une université plus tard. Je donne des cours de français à New York et à côté, je suis également professeur de théâtre. J'incite les jeunes à s'exprimer, à manifester leurs opinions, se faire entendre mais également écouter. La parole est une chance bien trop importante et beaucoup trop de choses méritent d'être contestées de nos jours. Alors oui il suffit d'un peu de jugeote et un peu de voix. Par chance, jamais la timidité n'a fait partie de mon caractère ce qui me permet d'aller aisément vers les autres, d'être sociable et d'aider ceux qui n'ont pas autant d'aisance. Sans pour autant avoir une confiance trop forte, j'ai conscience de ce que je sais faire mais également mes limites. Limites que j'essaye de repousser au fur et à mesure que le temps passe.

Une fois diplômée, j'ai commencé à enseigner à New York avant de faire 3 mois de bénévolat dans une association liée à l'éducation dans un pays d'Amérique Centrale. Il y a 3 ans, j'ai été mutée à Miami. Cette vie en Floride me convient pour la simple et bonne raison que je ne suis pas bien difficile et que je m'adapte à tout.
Plusieurs fois je m'étais rendue dans cette ville où vit une de mes meilleures amies. Cette dernière a perdu son mari récemment dans un accident de voiture et se retrouve seule à  élever son fils. Ma venue dans la ville est donc propice à lui apporter une oreille attentive, une aide, un soutien. Très loyale et fidèle en amitié, je comprends cette douleur à laquelle elle fait face, ayant moi-même perdu un être cher dans un accident de voiture à New York. Il s'agissait de Flavio, mon meilleur ami à l'époque de l'université. C'était un italien né à Milan, il était venu étudier à New York et n'en n'était jamais reparti. Non seulement il m'a appris sa langue natale mais au delà, il m'a beaucoup apporté. En quelques mois il est devenu un ami, un colocataire, un collègue et un compagnon de vie. Il était passionné par tout notamment la peinture. Flavio m'a communiqué une joie de vivre incroyable, et le goût du risque, des nouvelles choses. Il a été la première personne avec laquelle je me suis investie à 200% dans le cadre de cette relation. Le deuil a été dur à porter et maintenant je vis avec.  

Même si cela remonte à plusieurs années, je continue de croire aux possibles, au bonheur. A l'Amour. Je ne suis pas une grande romantique mais je suis persuadée qu'on peut trouver du courage à vivre les choses et affronter d'autres, à deux. L'Amour ne craint pas, ce n'est pas ridicule. D'accord on dit que ça rend idiot, aveugle parfois mais je sais à quel point c'est grisant, électrique, combien cela motive dans la vie et donne du challenge. Vivre pour soi, c'est bien trop facile, se contenter de ce qu'on a. Mais apprendre à vivre avec l'autre, continuer de plaire, penser à l'autre et se dire que l'on vit pas seule dans une bulle et bien c'est quelque chose qui me plait. Pas une seconde je me suis dit qu'être en couple devenait chiant. Au contraire. Comme pour la vie de tous les jours, je sais m'adapter. J'ai pu tester tant la vie en solitaire que la vie à deux et tout est propice à s'améliorer, à se surpasser. Il faut néanmoins admettre que se reposer parfois sur quelqu'un n'est pas si désagréable. Je sais, ma façon de vivre peut vous paraitre paradoxale, mais, c'est aussi un trait de mon caractère dont j'ai du mal à me débarasser.