Sous l'eau froide de la douche, je frotte mon corps assez fort pour enlever cette souillure qui se trouve sur mon corps. Je suis semi-conscient, semi-inconscient, perdu être les souvenirs et la réalité. J'entends la jeune femme qui vient et cri d'arrêter mais je ne peux pas. Je dois me laver, je suis sale. Je sens que l'eau change vaguement de température, mais ce qui me perturbe le plus, c'est Eileen qui essaye de m'arrêter. "Peux pas.... trop sale...." Je murmure alors en frottant plus fort sur mon ventre. Elle me pousse alors, me disant que je lui fais peur mais je reste accrocher à ces horribles images. Le temps passe et je sens la brûlure de l'eau sur mes plaies à force de me nettoyer. C'est finalement une gifle de la jeune femme qui me ramenne à la réalité. Je reste un moment bloqué dans son regard, choqué aussi par ce geste violent. Je baisse ensuite la tête honteux et finis par m'asseoir dans la douche sous le jet d'eau. Eileen fait de même et se pose à mes côtés sans oser me toucher. Je sens son regard sur moi et je sais qu'elle attend des explications, mais, comment expliquer tout ça? C'était plutôt compliqué. Repliant mes jambes contre moi, je pose mon front sur mes genoux et soupire : " J'étais là-bas..." je me mords alors la lèvre pour essayer de trouver du courage pour raconter la suite " Ils étaient nombreux,  7 ou 8, et il y avait le chef..." Je dis en frissonnant. Je ne pouvais pas dire son nom, les images étaient encore trop présente. " J'ai désobéis aux ordres... Alors pour me punir, un par un, ils sont venu et ils... m'ont prit pour me punir." Je dis en tremblant. "Ca a duré longtemps, je m'évanouissais et ils recommençaient depuis le début..." Je dis ensuite toujours le front contre mes genoux. J'avais honte d'avoir agis ainsi, honte de révéler tout ça, honte d'avoir subi tout ça.

   Je viens de gifler Alec pour essayer de lui reprendre connaissance. Il me fait flipper là à s'écorcher sous la douche et c'est le seul moyen qui m'est venu à l'esprit pour le faire arrêter. Ça a l'air de marcher parce qu'il me regarde en stoppant ses gestes avant de se laisser glisser sur le sol. Je viens alors me placer à côté de lui sans pour autant oser le toucher. Je ne veux pas qu'il ait une autre réaction qui me ferait peur et que je ne pourrais pas comprendre. Je n'ai pas eu besoin de lui demander de s'expliquer car il le fait de lui même. Et ce qu'il me révèle me glace de nouveau le sang. Je me souviens qu'il m'avait raconté que là d'où il vient enfin plutôt l'enfer dont il s'est sorti, il a du faire des choses atroces. Mais ce que je ne savais pas c'était qu'on lui avait fait subir ces mêmes atrocités. J'ai du mal à avaler ma salive et encore plus à décrocher un mot mais il faut que j'y arrive. Ils ne sont plus là tu es en sécurité maintenant ici loin de tout ça. Avec moi.[b] J'ose dire ces deux mots en espérant que ça puisse le rassurer même si je n'ai pas la carrure pour le protéger de quoique ce soit. Mais bon j'essaye de lui faire passer ce mauvais moment comme je peux et là c'est clair que je ne peux plus utiliser le sexe alors je tente autre chose. Les mots ne sont pas mon point fort mais il faut qu'il revienne à lui et à moi. Il faut qu'il pense à autre chose. [B] Parles-moi de ta passion pour la littérature et l'écriture t'as jamais eu de projet d'être publié un jour ? Comme ton amie. J'évite de dire son prénom même si je sais très bien qu'il a compris de qui je parlais. J'essaye de détourner son attention tout en posant une main délicate sur la sienne. Avec mon pouce je caresse doucement sa peau et je pose ma tête sur son épaule en attendant qu'il me réponde s'il le veut bien.

   J'ai avoué une partie très intime et humiliant de mon passé à Eileen, et même si sa fait du bien de vider son sac dans un sens, dans l'autre, je n'ose pas la regarder tellement j'ai honte. Elle essaye tant bien que mal de me rassurer et essaye de changer la conversation sur la littérature. Je soupire. "C'est un ancien rêve, je ne lis plus vraiment maintenant en fait, le dernier livre que j'ai pu lire, c'est parce que Lina me l'a offert." j'avoue un peu honteusement. "Où j'étais, on ne lisait pas. Les livres qui ne servent pas à étudier sont interdits. Tu dois avoir un métier qui est utile à la communauté et écrivain ne l'es clairement pas. Alors je me suis dirigé vers la mécanique." Je dis en esquissant un faible sourire en redressant la tête pour regarder droit devant moi. " Ho j'ai désobéis bien sûr, j'ai ramené ces livres que les filles adoraient, les Twilight, au campement. Mais ils l'ont découvert. Ça m'a coûté dix coups de fouet en place public pour chaque livre avec ensuite l'obligation de les brûler." Cela avait été un déchirement pour moi de devoir faire cette horreur. Brûler un livre, c'est comme brûler son âme! "Peu de temps après, on m'a présenté la fille qui deviendrait ma femme. On m'a forcé à la violer, elle qui souriait tout le temps avant, puis, on nous a marié ensemble. C'était leur moyen à eux d'avoir du contrôle sur les autres. Là-bas la devise c'est tu fait ou on te fait!" J'avoue en la regardant rapidement avant de tourner la tête pour regarder de nouveau devant moi. Il fallait a présent que j'avais commencé, continué pour qu'elle puisse bien cerner mes réactions et que je ne lui fasse plus peur. Enfin, c'était facile a dire parce qu'elle allait sûrement me mettre dehors à coup de pied au derrière une fois que j'aurais finit. "Au début, on m'a souvent fait, j'arrivais pas à faire ça aux autres. Et puis... j'ai finis par faire aussi. Tu comprends, je pouvais plus subir, j'avais plus la force. Tous les mois, quand ma femme était a son onzième jour du cycle, on nous forçait à le faire pour qu'elle tombe enceinte."Je dis tristement. " On en avait pas envie ni l'un ni l'autre. Je refusais au début et je le payais puis elle a supplié que je le fasse pour qu'ils nous laissent tranquilles. Mais ils restaient à chaque fois, pour être sur que j'ai.... enfin... heu... tu vois quoi. "Je dis en rougissant. "Ils sont venus cinq jours par mois pendant 5 ans avant de nous laisser tranquilles en voyant que ça ne marchait pas. On a été fouetté tous les deux pour ça, ils disaient que c'était de notre faute, que nous n'étions pas d'assez bon croyant, que nous n'étions pas assez fidèle à l'église et que Dieu nous le faisait payer comme ça." Je dis en faisant non de la tête, me rendant compte maintenant à quel point il avait été ridicule de croire à cela. "On a apprit a être un couple finalement et a se soutenir et puis, elle est tombé enceinte. On était heureux, ils nous laissaient tranquilles, on n'avait pas été puni depuis quelques mois et maintenant on allait avoir un bébé. On s'est dit que le gourou avait raison, qu'en étant fidèle et en suivant les règles, on serait heureux. Alors on était de bon petits soldats, on obéissait, on participait aux cérémonies, on allait au banquet d'honneur, une vie normale quoi. Notre petit garçon est né un peu en avance mais tout allait pour le mieux jusqu'à quelques semaines avant ma fuite. Il a commencé à être malade de plus en plus jusqu'à ce qu'on aille chez le médecin toutes les deux semaines. Ils ont fait les analyses en dehors de la secte, dans un hôpital et on nous a dit que c'était du a sa prématurité. On nous a engueulées quand on leur a dit que ma femme avait accouché a domicile, avec le médecin du village, qu'on était inconscient et tout. Le bras droit de la secte était là et à calmé le jeux et on est rentré au village. On a été convoqué ensuite par le gourou. Il nous a ordonné de tuer notre enfant. Pour lui, il était trop faible. Un enfant asthmatique n'est pas fait pour vivre ici. Seul les plus fort peuvent servir la secte. Les autres, on les supprime." Je dis mon regard se voilant de larme. La fin du récit approchait, j'étais à fleur de peau. "On ne pouvait pas. Alors on eu une idée folle. On est allé voir les cimetières environnants et on est tombé sur un bébé enterré quelques jours plus tôt. On l'a prit et ramener avec nous. On a annoncé la mort de notre fils en bon adepte. Ils y ont cru et on a attendu le soir pour partir avec notre fils. Seulement, ce que je ne savais pas, c'est qu'on a été survit. Jamais ils n'y avaient cru et le bras droit devait nous tuer. Je l'ai supplié de faire ce qu'il voulait de moi mais de laisser notre fils en vie. Il a rit et il les a tuer tout les deux devant mes yeux. J'étais plus moi... C'est flou mais... il est mort et j'ai fuis. Depuis ce jour là, je leur échappe comme je peux parce qu'il ne laisseront pas tomber, c'est certain." J'avoue en reposant mon front sur mes genoux.

 
Je demande à Alec de me parler de sa passion pour lui faire penser à autre chose mais la conversation revient vite sur son horrible vie d'avant. Et là, il me raconte vraiment tout et ça me glace le sang. Je ne sais pas quoi lui dire alors je me contente de le serrer contre moi pour essayer de le rassurer. C'est assez fou que de nos jours des êtres humains puissent vivre dans de telles conditions. Ils ne savent pas où tu es ... T'es parti tellement loin de là-bas que c'est impossible qu'ils te retrouvent et puis je pense qu'ils ont mieux à faire. Enfin c'est une façon de parler... il faut qu'ils tiennent les autres pour ne pas qu'ils fassent comme toi alors ils doivent être occupés. Tu ne penses pas ? Je place ma main sous son menton et lui relève son visage pour qu'il me regarde. Tu ne crains plus rien mais ... ça va être long pour te sortir ça de la tête. Est-ce que tu vois quelqu'un pour en parler plus en profondeur et qui pourrait t'aider? Parce que moi, à part t'écouter et te dire mon ressenti, je ne peux pas vraiment faire grand chose et j'en suis désolée. J'essaye de te changer les idées par le sexe mais ça ne peut pas tout résoudre je le sais bien et encore plus quand tu as subi des violences à ce niveau là. Il faut bien être réaliste là dessus. Jusqu'à présent ça avait plutôt bien marché mais plus maintenant. Il faut que je revois ça autrement. Mais comment ? Je me trouve impuissante face à cette situation et je n'aime clairement pas ça. Je déteste ne pas maîtriser les choses et ne pas avoir toutes les cartes en main pour agir. Je n'en avais pas encore mesuré toute la portée mais cette rencontre avec Alec va me bouleverser bien plus que je n'aurais pu l'imaginer.

 
Avec tout ce que je venais de lui avouer, elle pouvait me mettre dehors un coup de pied au derrière que je l'aurais compris. Je lui avais tout raconter, ne cachant rien, sans filtre. Elle connaissait maintenant tout de moi, de mon passé, de mes peurs. Même Lina n'en savait pas autant. Eileen me serre fort et je dois avouer que je me sens bien dans ses bras. Cela me réchauffe le cœur qu'elle ne me jette pas dehors. Peut-être qu'elle ne me voit pas comme un criminel finalement. Après un long silence, elle reprend la parole et essaye de me rassurer. "Oui, mais j'ai peur quand même! Je les ais vue ici y'a quelques mois." Je dis alors anxieux. Elle redresse alors mon visage pour que je la regarde dans les yeux et me parle sincèrement. Elle a compris visiblement ce que j'ai subis et elle s'inquiète pour moi. " Oui, je vois une psy, c'est grâce à Andrea. Je parle beaucoup avec lui, il sait presque tout lui aussi" Je dis en esquissant un petit sourire. Andrea était mon meilleur ami. Il m'avait aidé, et même ouvert la porte de sa maison. J'avais aussi Katie comme meilleure amie qui ne prenait partie pour personne. Avec ces conseils aviser j'arrivais à m'en sortir aussi. "On sort?" Je lui demande alors. Cela faisait une éternité que nous étions sous la douche à parler. Une fois l'eau éteinte, je laisse Eileen sortir en premier et la suis de près. On se sèche et on va se rhabiller ensuite dans la chambre pour se laisser tomber sur le lit, l'un en face de l'autre. "Maintenant que tu connais tout de moi... Comment ca se fait que tu me vois pas comme un méchant?" Je demande alors tout de même curieux au risque de prendre finalement un vent.

  Alec m'avoue avoir vu ses bourreaux il n' y a pas si longtemps que ça et je fronce les sourcils. Qu'est ce qu'ils sont venus faire ici ? Ont-ils une piste pour retrouver Alec ? Ça serait fort quand même il est arrivé ici et a parcouru des milliers de kilomètres pour leur échapper sans téléphone sans voiture. Clairement c'est quasi impossible qu'ils sachent. A moins qu'il ait été pucé ? On fait ça pour les animaux mais on voit ça dans les films. Le truc complètement flippant quand on y pense. Mais je doute qu'ils aient eu accès à ce genre de technologie et puis s'ils l'avaient eu ... Je crois qu'Alec ne serait plus de ce monde à l'heure actuelle. Je frissonne. Cette pensée me fait froid dans le dos. Je passe mes mains sur mon visage et essaye de me reconcentrer sur ce que me dit le jeune homme à mes côtés. Il voit une psy et le fait d'avoir pu se confier à Andrea lui a fait le plus grand bien et je veux bien le croire. Il est, je dois bien le reconnaître assez doué pour faire parler les gens et les guider. Je lui souris alors et caresse doucement sa joue avant qu'il ne me demande de sortir de la douche. Ouais il faut qu'on bouge de là. Je ferme le robinet d'eau chaude puis nous sortons pour nous sécher. Je me dirige ensuite vers mon placard et sors un long t-shirt ainsi qu'un shorty. On s'allonge ensuite sur mon lit l'un en face de l'autre. On se regarde sans rien dire mais Alec rompt assez vite le silence pour me demander pourquoi je ne le trouvais pas méchant. Je souris face à cette question d'une pure innocence. Tu as été conditionné dans cette secte pour agir en leur présence comme ils le souhaitaient. Avec moi depuis qu'on se connaît tu n'as jamais été violent tu n'as jamais cherché à me faire du mal ou à me violer ... ce comportement n'est pas aussi ancré en toi que tu le crois. Tant que tu ne seras pas avec eux tu ne seras plus jamais ce mec là. Et puis je suis une tête brûlée, je n'ai pas peur de toi. Je voulais qu'il soit rassuré en ma présence. Il peut me faire confiance.

On continue de parler un moment et son téléphone émet une courte sonnerie. Il le regarde et je suis bien curieuse de savoir qui lui envoie ce message parce qu'il fait une tête bizarre. Je le vois taper sur les touches er puis il me regarde de nouveau. Il me dit qu'on est invité par Lina pour un dîner. Je le fixe avec des yeux ronds et il invoque le défi des 24h. Je prends un air renfrogné. Mais il faut que je me résigne j'ai perdu j'ai perdu ... Pour info ça ne m'enchante pas du tout de passer une soirée avec la fille dont tu es encore amoureux et avec son copain. Je ne vais pas être toute sourire sauf si tu me l'ordonnes ... comme tu as les pleins pouvoirs. Profites en bien parce que dans 24h je reprends les rênes ! Je lui fais un sourire carnassier avant de mordiller un peu sa lèvre inférieure. Il sait bien à quoi il va s'attendre et ça me plaît d'avance.

  Après cette crise, je suis vite apaisé par la jeune femme. Non, elle n'a pas peur de moi car elle ne me considère pas comme un monstre. Elle me fait rappeler que j'ai toujours été gentil avec elle, que je ne l'ai jamais rien forcer à faire et que je n'ai jamais été violent avec elle non plus. Je sais que cela peu sembler étrange mais je me sens comme un monstre. J'ai peut-être obéis aux ordres,  mais j'avais le choix, j'aurais très bien pus dire non et en subir les conséquences plutôt que de les faire subir. Je ne sais pas si j'arriverais à ne plus me sentir coupable un jour. Je crois que même avec la thérapie, je me sentirais éternellement coupable des actes odieux dont j'ai été coupable.  On reste ensuite un petit moment dans le silence, là, allonger sur le canapé, jusqu'à ce que la sonnerie de mon téléphone retentisse. C'est Lina qui nous invitent Eileen et moi à un repas avec elle et son petit ami. J'ai bien envie de refuser, seulement, Lina exige notre présence. Je soupire et passe le téléphone à Eileen. "Défis des 24h, tu peux pas refuser!" Je dis alors doucement mais rapidement pour ne pas qu'elle ait le temps de dire non. Elle me fait alors savoir que cela ne l'enchante pas du tout et elle court se préparer. Une fois prête, nous montons dans sa voiture et nous nous arrêtons chez Andrea pour que j'aille me changer. J'enfile un jean et une chemise noir et passe une bonne heure dans la salle de bain. Je suis énormément stressé et Eileen le remarque très vite. Je suis assis sur la baignoire, la tête dans mes mains, le front en sueur. Si ca se trouve, cette soirée va être une catastrophe et Lina et moi nous ne nous parlerons plus jamais! j'aurais tellement aimé qu'elle attende avant de nous revoir. Mais Lina est têtue et je n'ai pas vraiment le choix que d'aller à ce rendez-vous. Eileen finit par utiliser les grands moyens et me fait perdre totalement la tête en même temps que mon pantalon. Elle me fait alors la meilleure gâterie que je n'ai jamais eu. En même temps, il n'y a qu'Eileen qui m'en ai fait mais celle-là est exceptionnelle. Mais avant que je vienne, elle arrête tout, remonte mon pantalon, me donne une tape sur les fesses et me traîne jusqu'à sa voiture! Je suis certain que je suis aussi rouge que mon sang. J'essaye de faire descendre la pression tout le long du trajet mais c'est vraiment très compliqué. Une chose est sûre, elle est très doué pour me faire passer mes angoisses, aussi bien par les actes que par la parole.