Cela faisait une semaine à peine qu'il était arrivé ici. Le plus frappant, une fois sorti de l'aéroport, ça avait été le soleil. Comme si la ville toute entière respirait l'été. Les gens en maillot de bain, lunettes de soleil sur le visage, l'air océanique, les palmiers le long des rues. Halcyon connaissait la chaleur, la brûlure du soleil agressif sur sa peau, mais cette espèce de station balnéaire remplie de touristes, c'était différent des dunes et des ruines, du sable et des villes où tout semblait se confondre dans des tons de beiges et de terre. C'était plutôt loin de lui désormais, mais il ne pouvait s'en empêcher, à chaque fois qu'il mettait les pieds dans un endroit chaud et ensoleillé, il repensait aux étendues de sable. Il s'était vite installé dans l'appartement qu'il louait pour le moment, situé au centre-ville dans un vieux bâtiment art-déco. C'était vide, à quelques exceptions près, et la première chose qu'il fit fut d'investir dans un matelas et un frigo. Il n'avait pas besoin de grand chose d'autre, dans l'immédiat du moins. Ainsi, les premiers jours, il se préoccupa de tout un tas de choses, car il n'y avait pas de temps à perdre, et il n'était pas ici en vacances. Mais après une semaine, il avait enfin un peu de temps pour se poser et s'occuper de faire quelques achats pour son confort personnel dans son nouveau logement. Il s'était fait déposer en taxi devant le grand centre commercial, et arpentait les allées d'un magasin de meubles. Dans l'idée, il n'avait pas pour but de trop se prendre la tête avec tout ça, mais une fois au milieu de tout ça, il s'était laissé prendre au jeu, et avait commencé à réellement s'intéresser au style qu'il pourrait donner à son intérieur. Après avoir acheté quelques appareils électroménagers, qu'il comptait faire livrer chez lui avec le reste de ses achats, il se dirigea vers les salons exposés. Parcourant les allées, il finit par être attiré par un canapé en cuir, mis en scène dans une ambiance tamisée plutôt agréable, avec un tapis, une table basse et une superbe lampe. Ca donnait envie. A tel point qu'il se laissa tomber sur le canapé, et resta assis là, la tête reposant contre le dossier et les yeux fermés. Il n'avait pas pensé que faire du shopping puisse être aussi épuisant, et s'asseoir faisait réellement du bien. Il ne savait pas combien de temps il resta là, mais au bout d'un moment, il sentit le canapé s'affaisser un peu à sa gauche, et il ouvrit un oeil pour zieuter dans la direction du nouvel occupant. C'était une jeune femme blonde, et il ne put s'empêcher de l'observer un instant, avant de se rendre compte de ce qu'il était en train de faire, et de détourner le regard pour le fixer à nouveau vers le plafond, un sourire en coin osant se pointer sur ses lèvres.

Ça faisait un moment que je me sentais mieux. Je pensais jamais que ça allait prendre autant de temps à mon corps de se remettre de cette fameuse nuit de l’horreur. Mes souvenirs me revenaient par flash mais de ce que je pouvais me souvenir, j’aurais préféré que ça ne soit pas le cas. Je voulais tout oublier ça, recommencer à neuf et ne plus faire l’erreur de dire à n’importe qui mon adresse. De toute façon, mon père avait réglé le tout assez rapidement en vendant mon appartement et en retournant tout mes trucs chez lui. Ça faisait donc trois mois que j’étais de retour chez le paternel, que je déprimais à devoir passer la plupart de mon temps allongé dans mon lit à rien faire. J’étais une vraie perte humaine et je me demandais vraiment ce que Matt faisait à rester avec moi. Notre vie sexuelle était à peine existence, chaque fois qu’on tentait de baiser, j’avais mal et ça se terminait par moi qui pétait un cable. Du coup, j’avais arrêté d’essayer, tout simplement. Son sexe, c’était ailleurs qu’il allait le chercher. Ça faisait quelques semaines d’ailleurs que je n’avais pas retenté le truc mais je me sentais mieux, donc je me disais que peut-être, l’éventualité de remettre ma vie sexuelle en marche pouvait devenir une option. Mais pas avec Matt, j’avais décidé que c’était pas avec lui que j’allais tenter cette fois, on avait vécu beaucoup trop de frustration à ce niveau.

J’avais donc décidé que c’était aujourd’hui que ça se passait. Ça pouvait sembler bizarre, mais j’étais bien déterminé à sortir de chez moi et me prendre le premier mec que je trouvais mignon. Pas de flafla, pas de perte de temps, je comptais bien être assez directe dans mes intentions. Il était encore tôt dans la journée donc l’option des bars était à éliminé à moins que je veuille tomber sur un vieil ivrogne déjà saoul à 15h l’après-midi. J’avais donc décidé de me rendre au centre-ville, dans le coin où il y avait beaucoup de magasin. Je me disais que si je pouvais tomber sur quelques fringues en plus de tomber sur un mec à baiser, j’allais avoir passer une belle journée. En passant devant un magasin de meuble, je me disais que ça pouvait être bien révélateur, de tomber sur un mec là-dedans. C’était beaucoup plus facile. Les filles, ça faisait pas confiance vraiment à leur mec pour choisir de la déco’ et tout. Donc techniquement, si je tombais sur un p’tit homme seul avec lui-même, les chances qu’il soit célibataire était beaucoup plus importantes. En parcourant tranquillement les rangées, je tombai sur un jeune homme allongé sur un beau canapé en cuire. Je trouvais ça drôle, j’avais vraiment l’air d’une espèce de lionne en chasse à la queue. C’était tout à fait ça en fait. Je m’étais donc approché, réalisant que mon flair étant bon et qu’il était sexy à souhait, déjà bien disposé de cette façon à ce que je le chevauche. Sans rien dire, je m’installai sur le bout du canapé, où ses jambes arrêtaient. Je le regardai du coin de l’oeil, remarquant qu’il en faisant de même avant de reposer sa tête doucement. « Sinon...tu crois que ça va te prendre combien de temps avant de juger s’il est confo ou pas? » lui demandais-je, au bout d’un bon moment à ne rien se dire. J’avais regardé autour, si y’avait pas une fille qui allait arriver, rien. « T’as pas pensé qu’il y a probablement d’autres personnes qui souhaitent l’essayer? » C’était pas mon cas, je disais juste ça comme ça. En fait, je disais ça pour y ajouter : « Je vais devoir m’allonger sur toi, peut-être? »

Il ne comptait plus bouger. Du moins, pas avant un moment. Ce canapé était salement confortable, et Halcyon était parfaitement bien installé. Après avoir fait le tour du centre commercial et passé plusieurs heures debout dans le magasin de meubles, il avait mal aux pieds, n'étant pas spécialement à l'aise dans ses nouvelles chaussures. Il avait chaud, l'impression que ses doigts de pieds étaient terriblement serrés, et qu'il allait perdre un ou plusieurs ongles d'orteil... Ses pauvres pieds étaient en train de fondre, tout comme ses jambes, et possiblement le reste de son corps. Il garda les yeux fermés, jusqu'à sentir quelqu'un s'asseoir sur le canapé, et Halcyon ouvrit donc les yeux. C'était une jeune femme, blonde, la vingtaine, vraiment jolie... plus que ça même. Il la regarda un moment, appréciant le spectacle, avant de se remettre à fixer le plafond. « Sinon...tu crois que ça va te prendre combien de temps avant de juger s’il est confo ou pas? » elle lança subitement. Sa voix lui allait bien, était en accord avec son physique, et sa façon de s'adresser à lui le fit sourire. Il ne répondit pas, parce qu'il n'avait rien à dire, tout simplement. C'était probablement une question rhétorique, quoiqu'il en soit. « T’as pas pensé qu’il y a probablement d’autres personnes qui souhaitent l’essayer? » elle ajouta ensuite, et il haussa les épaules. Halcyon était peut-être un peu dans son monde, un peu à part du reste des gens, mais il n'était pas idiot et il comprenait très bien les intentions des autres. Cette fille-là, la façon qu'elle avait de s'adresser à lui, c'était clair qu'elle voulait quelque chose, qu'elle était venue lui parler pour obtenir quelque chose. « Je vais devoir m’allonger sur toi, peut-être? » Et là, ça eut le don d'attirer son attention pour de bon. Il tourna la tête vers elle, la jaugea un moment avec un sourire en coin sur le visage, sans bouger d'un seul petit millimètre et en conservant son quasi-monopole sur le canapé. « Peut-être » il répondit simplement, énigmatique. Une fausse réponse qui ne disait rien. Halcyon tourna la tête vers elle. « Bah viens alors » il fit en levant un sourcil, comme pour la tester, pour voir si ce n'était que des paroles, ou si elle comptait vraiment jouer. « J'suis pas aussi confort que ça » il dit en donnant une tape sur le cuir pour désigner le meuble. « Mais t'as des chances de me ramener chez toi sans débourser 5000 dollars » il finit, après avoir zieuté en direction de l'affichette où figurait le prix du canapé. Il était entré dans son jeu, sans réfléchir aux mauvaises surprises qu'il pourrait possiblement avoir. Halcyon n'était pas du genre à sauter sur la première ou le premier venu, mais il ne disait que rarement non lorsqu'il s'agissait de jouer un peu et de voir à quoi cela pouvait mener. Evidemment il avait déjà eu quelques mauvaises expériences, des histoires d'éjaculation précoce chez l'un de ses anciens plans d'un soir, ou un dîner qui avait mal fini... après que la truite dégustée par son amie de ce soir-là ait fini au fond des chiottes du restaurant. Ca ne l'avait pourtant pas découragé. Il ne pouvait pas dire quel genre de mec il avait été avant, dans son ancienne vie, mais aujourd'hui, il y avait une part de lui-même qui avait conscience qu'il fallait profiter avant qu'il ne soit trop tard. Il sourit à sa partenaire de canapé. « Tu t'appelles... ? » il fit en levant un sourcil.

Bon, j’avais pas eu besoin de faire beaucoup de recherche. J’étais tombée sur ce gars, bien installé sur un canapé d’un magasin de meuble et perso, je le trouvais terriblement sexy avec ses tatouages et son air : je me fous du monde entier. Je m’étais donc dirigée vers lui, regardant autour pour voir s’il avait pas une petite meuf casse-couille qui allait me faire rater mon coup. Je fus surprise d’abord, par son manque de collaboration à la conversation, et bien que je le montrais pas… disons que ça m’avait un peu déstabilisé. J’avais conscience de mon charme et je savais comment l’utiliser. Je décidai donc de venir le provoquer un peu en critiquant son temps sur le meuble et le fait qu’il y avait peut-être d’autres gens qui souhaitent s’étendre également. Je voyais bien qu’il s’en foutait - et même que l’éventualité où je décide de me coucher directement sur lui ne semblait pas bien le déranger non plus. Au moins, il avait parlé, c’était déjà ça… bien que j’appréciais généralement le silence, il y avait bien des limites à parler toute seule aussi. Lorsqu’il m’affirma qu’il n’était peut-être pas aussi confortable que le canapé mais que je pouvais le ramener chez moi sans débourser une fortune, un petit sourire se glissa sur mes lèvres. Ça, ça sonnait comme une belle mélodie à mes oreilles. « Après, reste à voir si la gratuité amène la qualité. » déclarais-je en haussant un peu les épaules.

C’est à ce moment là que j’eus le droit à un sourire - pas du tout déplaisant à regarder, loin de là. Monsieur voulait savoir mon prénom. Bon, on rentrait dans les formalités. « Em. Et toi? » C’était toujours bien de savoir le prénom du gars qu’on allait baiser. Non pas que c’était une possibilité, c’était clairement un fait bien ancré dans ma petite tête. J’étais pas venue ici pour bavarder donc les présentations allaient être courtes. Il semblait être un homme de peu de mot de toute façon, ça m’allait très bien. « T’es clairement pas d’ici toi! » lui balançais-je en m’étirant un peu pour finalement le regarder, qui me regardait, un peu surpris par cette affirmation - et non pas de recevoir la question typique qu’on avait l’habitude d’entendre entre deux inconnus. « T’es mon genre, t’as environ mon âge et j’aurais eu un souvenir d’avoir baiser ta belle gueule donc clairement, je t’ai jamais vu dans le coin. T’es ici pour rester?  » Non pas que ça avait une très grande importance mais bon. Je me levai alors du canapé, où j’étais assise depuis trop longtemps à mon goût, donc je voulais pas m’imaginer lui. « On va chez moi. » Encore une fois, c’était pas du tout une question et c'était loin d'être romantique comme invitation. Pas besoin de fleurs et de chandelle, je voulais juste une levrette bien faite.

Il ne s'attendait pas à être dérangé, surtout pas par une belle jeune femme. Et il n'aurait pas pensé qu'elle irait jusqu'à suggérer de s'allonger sur lui, bien que c'était une offre intéressante. Ce n'était simplement pas le genre de choses auxquelles on s'attendait en faisant son shopping dans un magasin de meubles et de déco. En tous cas, la proposition attira sa curiosité, et il répondit après avoir laissé un temps de silence, restant cependant énigmatique et légèrement mystérieux. Les réponses trop claires, ce n'était pas son truc. Il l'invita à venir se poser sur lui, avant de lui faire passer un sous-entendu pas si sou-entendu que ça. Ca la fit sourire, en tous cas. « Après, reste à voir si la gratuité amène la qualité. » elle fit, haussant les épaules, et ce fut à son tour de sourire vaguement. Elle avait de la répartie, et ça ne le surprenait pas. Ca semblait être indissociable du caractère qu'elle avait montré avec les tout premiers mots qu'elle lui avait adressés. Il aurait pu lui faire savoir qu'en cinq ans, personne ne s'était plaint. Mais au lieu de ça, et se disant qu'il y avait de fortes chances pour qu'elle en fasse l'expérience elle-même dans peu de temps, il préféra lui demander son prénom. Histoire d'arrêter de suite de l'appeler "la blonde sexy" dans ses pensées la concernant. « Em. Et toi? » Em. Emily, Emmy, Emma. C'était presque certain qu'il s'agissait d'un surnom, mais bref. « Halcyon » Pas de surnom pour sa part, mais pas de paroles inutiles non plus. Maintenant qu'ils avaient les informations nécessaires pour poursuivre, il se tut un instant, et ce fut à nouveau elle qui prit la parole. « T’es clairement pas d’ici toi! » elle lança, et il tourna la tête vers elle, tandis qu'elle s'étirait. Il préféra regarder son corps s'étendre, plutôt que réellement prêter attention à sa remarque. Il leva un sourcil en matant, sans se gêner. De toute façon, les bases de leur relation avaient déjà été établies, et la gêne n'en faisait pas partie. « T’es mon genre, t’as environ mon âge et j’aurais eu un souvenir d’avoir baiser ta belle gueule donc clairement, je t’ai jamais vu dans le coin. T’es ici pour rester? » Haussement d'épaules. Il ne s'était pas trompé à son sujet, et cette fois-ci, elle confirmait toutes les idées qu'il s'était faites. « Si toutes les filles de Miami sont comme toi, ça se pourrait » Filles ou mecs, d'ailleurs, mais il n'allait pas se mettre à faire des précisions si peu utiles à leur moment ensemble. Elle devait bien s'en foutre de savoir qu'il aimait les queues. « On va chez moi. » Clair, net, précis. « Okay » Tout aussi net. Elle devait être pas mal certaine de son coup, pour inviter chez elle un parfait inconnu. Il avait connu des filles qui n'auraient jamais fait ça et préféraient de loin un terrain neutre. Il avait lui-même préféré l'hôtel de nombreuses fois. Peut-être aussi parce qu'il n'avait pas forcément d'endroit décent à présenter à une conquête. Mais c'était terminé maintenant, ça. Il se leva et la suivit, se laissant guider. Quelques minutes plus tard, ils étaient dans la voiture d'Em, qui s'était mise à conduire. Il reprit alors la parole, tuant le silence. « T'es bandante Em. J'espère qu'assise sur ma queue tu seras toujours aussi insolente que tu l'étais dans le magasin » il dit, sur un ton des plus neutres, ne la regardant même pas, son visage tourné vers la vitre. « C'est loin ? » il demanda après un petit temps, légèrement impatient. Il n'aurait pas pensé que les choses se passent ainsi aujourd'hui, mais maintenant qu'il était lancé et qu'il savait que ça allait arriver, il avait particulièrement hâte.

Hal parlait pas beaucoup - du moins, pas pour rien dire et j’appréciais ça. En plus, il était sexy et c’est tout ce que je demandais. Il n’avait pas la langue dans sa poche et à peine quelques phrases échangées que je compris très clairement que c’était plutôt dans la poche pour un bon petit plan baise. Naturellement, il savait pas que c’était un test pour moi et probablement qu’il ne le saurait jamais si tout se passait bien. Je me voyais juste pas lui dire : ‘Hey, salut… j’ai été blessé à mort il y a trois mois et à la place d’être frustré à pas baiser mon mec, je préfère essayer avec toi avant de retenter le coup’. Disons qu’il y a des trucs plus sexy à dire pour conquérir une queue. Cette queue là d’ailleurs, elle était pas de Miami, je le savais parce que le visage qui venait avec m’était inconnu...et une belle gueule comme ça, je reperais ça assez rapidement. Sa réponse concernant le fait qu’il savait pas s’il allait rester m’arracha un petit sourire en coin. « Elles le sont pas. Et crois-moi, c’est la première fois qu’on souhaite que toutes les filles soient comme moi. » Mon dieu, ça serait la guerre continuellement, tous les hommes deviendraient dingues. J’en étais bien consciente, j’étais pas facile à vivre mais je vivais bien avec moi-même donc pourquoi changer? En plus de ça, j’arrivais à ce qu’on tombe amoureux de moi, c’était à ne rien n’y comprendre. Bref plus de temps à perdre, je lui informai qu’on allait chez moi, ce à quoi il ne broncha pas du tout, se levant simplement tout en quittant avec moi la boutique. Je n’aurais jamais cru que ça aurait été aussi facile, j’en étais bien satisfaite… reste à voir maintenant s’il baisait comme une pied et même encore, certaines personnes pouvaient dire que ça baisait bien aussi, un pied. Mais c’était pas dans mon style de fétichisme, disons.

On se rendit alors jusqu’à ma voiture, j’ignorais comment il était arrivé ici mais il allait devoir trouver un moyen de partir de chez moi ensuite. Je m’installai derrière le volant, boulant ma ceinture tout en installant mes lunettes fumées sur mon nez. Sa petit remarque me fit hausser les sourcils, tournant la tête vers lui en lâchant un petit rire. « Ok ok… je vois ton genre là. T’inquiètes pas avec mon insolence, il est là partout avec moi. » Je démarrai ma voiture en direction de ma maison - disons, celle de mon père puisque je vivais là temporairement. J’avais affaire à un impatient. « Deux minutes. Branle-toi si t’es trop impatient! » lâchais-je, avec ironie. Comme promis, on arriva bien rapidement et comme je le pensais, mon paternel et mon fraternel n’étaient pas présents, ils l’étaient jamais. Je sortis la première de mon VUS, suivit de près par le petit mec sexy. À peine à l’intérieur que je balançai mes clés et mon sac au sol pour continuer mon chemin jusqu’à ma chambre, tenant la porte ouverte jusqu’à mon invité y pénètre. Je fermai la porte d’un coup de pied avant de me tourner vers Hal et le faire reculer jusqu’à mon lit tout en retirant son t-shirt. Son torse aussi était couvert de tatouage, c’était sexy. Ma langue longea son corps jusqu’à son cou. Je me redressai alors, me plaçant à califourchon sur lui pour retirer mon t-shirt ainsi que mon soutien-gorge. « Bouffe-moi les boules. » Je lui aggripai la nuque pour le redresser et sans plus attendre, sa bouche se perdit à mes seins, à pleine bouche, me mordillant les mamelons comme un pro. Finalement, je m’étais pas trompé, quelque chose me disait qu’il était plein de surprise.

Il ne pensait pas faire une telle rencontre, mais vraiment il n'était pas du tout opposé à tout ce qui était en train de se présager. Cette fille était canon, et Halcyon ne connaissait personne à Miami... ce qui voulait dire que des plans cul ou des occasions faciles de s'envoyer en l'air, il n'en avait pas non plus pour l'instant. Clairement, ça venait de changer. La jeune femme était claire dans ce qu'elle voulait, et à Halcyon, ça lui convenait parfaitement. Il n'était pas le plus grand coureur du monde, et allait rarement vers les filles ou les mecs qui lui plaisaient. Il ne vivait pas non plus pour les relations d'un soir ou ce genre d'amusement. Disons plutôt qu'il laissait les occasions venir vers lui, et jusqu'à présent ça lui réussissait plutôt bien. Il aimait s'amuser, bien évidemment, mais était aussi un peu solitaire dans le fond. Aborder des inconnus, ce n'était pas quelque chose qui lui venait naturellement. C'était arrangeant du coup de croiser des personnes qui étaient son contraire. Et une fois lancé dans un jeu, il ne se privait évidemment pas de participer. « Elles le sont pas. Et crois-moi, c’est la première fois qu’on souhaite que toutes les filles soient comme moi. » Il rit un peu. Il la croyait. Elle était du genre à vouloir s'amuser, sans se prendre la tête, et elle paraissait plutôt cool. Elle devait avoir des défauts, mais ça ne l'amusait pas forcément de faire la psychanalyse d'une fille rencontrée dans un magasin de meubles et qu'il allait potentiellement se taper une fois avant de passer à autre chose. La décision de partir d'ici pour aller chez elle fut prise en quelques secondes. Il la suivit sans broncher, jusqu'à sa voiture dans laquelle il s'installa. Quand il brisa le silence, ce fut pour lui faire savoir exactement ce  qu'il avait en tête, pour être clair, juste au cas où ils ne s'étaient pas compris. Ca sembla la surprendre, autant que ça la fit rire. « Ok ok… je vois ton genre là. T’inquiètes pas avec mon insolence, il est là partout avec moi. » Elle avait de la répartie, c'était excitant ça aussi, et au moins, il ne s'était pas trompé sur le programme. « Deux minutes. Branle-toi si t’es trop impatient! » Il n'en fit rien et ignora presque son commentaire, trop occupé à regarder à l'extérieur. Il n'était pas en manque à ce point, et sa patience allait bien. Ils arrivèrent et Halcyon se contenta de suivre Em à travers la maison. Elle avait l'air impatiente elle aussi, à abandonner ses affaires au sol pour tracer vers la chambre. Il entra et entendit la porte se fermer derrière lui. En une seconde, elle était sur lui, lui retirant son t-shirt et le poussant en arrière vers le lit. Il se laissa faire, ce n'était pas déplaisant, au contraire. Se retrouvant à moitié allongé là, avec la langue de cette quasi-inconnue contre la peau de son cou, il glissa ses mains sous ses cuisses et jusqu'à ses fesses. En un instant, elle était là, seins nus, au-dessus de lui. « Bouffe-moi les boules. » Il n'avait pas besoin qu'elle répète, ni même qu'elle vienne chercher sa nuque de sa main, car ses lèvres plongèrent vers la poitrine de la jeune femme, sa langue alla jouer avec ses tétons, vite rejointe par ses dents qui mordillèrent la chair délicate. Lorsqu'il eut sa dose, il se redressa encore et tira Em contre lui, ses lèvres se frayant un chemin vers son cou tandis qu'une de ses mains alla agripper les cheveux de la jeune femme pour tirer dessus de façon à lui faire pencher la tête en arrière. Il commençait à être franchement serré dans son jean, et sans doute qu'elle le sentait, là où leurs corps se touchaient. Son autre main, la droite, revint entre eux pour glisser lentement vers le haut du jean que portait Em. Il défit le bouton, et glissa sa main à l'intérieur, ses doigts allant explorer plus bas, et caresser son sexe. Il rit un peu, toujours occupé à lui mordiller le cou, sentant à quel point elle était excitée. Au moins, ils étaient deux.