Du plus loin que je puisse remonter, je crois que j'ai toujours été un rebelle dans l'âme. Fils aîné d'une famille Anglaise ultra catholique, j'avais du mal avec mon père qui était l’autorité même et qui avait bien du mal à casser mon caractère d'enfant hors de contrôle. Je n'étais pas méchant non, simplement je ne supportais pas que l'on m'interdise quelque chose sans m'expliquer pour qu'elle raison. Autant dire que l'armée aurait été un calvaire pour moi, c'est aussi pour cela que fut un temps mon père a pensé m'envoyer faire mon service militaire. Pour me recadrer comme il le disait, en réalité pour m'éloigner de ma mère et de ma sœur, elles pour qui j'aurais sans doute déplacé une montagne si on me l'avait demandé. Hors en grandissant et au début de mon adolescence j'ai compris que mon caractère et mon côté rebelle ne causait que des problèmes à la maison alors, j'ai pris la décision de me calmer et de m'apaiser. Mais pas sans rien en échange et surtout, pas sans rien pour me défouler. C'est vers cette époque là que j'ai commencé à jouer de la guitare et de la batterie. J'avais déjà expérimenté quelques instruments enfant mais jamais jusqu'à en être grisé, transcendé comme avec une guitare dans les mains. Rapidement mon niveau est devenu excellent, à tel point que mon professeur de musique de l'époque a réclamé que l'on me fasse passer des tests pour vérifier mes aptitudes. Et si mes parents craignaient que l'on me découvre une pathologie quelconque, qui rassurerait mon père qui me disait fou depuis quelques années tant l'ordre et l’obéissance m'étaient des notions étrangères, on a découvert que j'avais l'oreille absolue.

Ce qui est étranger pour plusieurs personnes mais pas pour mes professeurs de musique qui aussitôt, ce sont presque battus pour m'enseigner toujours plus d'instruments et pour me faire composer. En soit le principe est simple, j'avais le don de pouvoir ressentir, comprendre et retranscrire la musique, sans même forcer ou me donner du mal. Un don disaient mes professeurs, un carnage pour mes parents conservateurs qui auraient préférés que je me calme et que je rentre dans les rangs. Mais impossible pour moi de simplement arrêter la musique ainsi, c'est après cette découverte que j'ai fondé un petit groupe avec quelques amis de ma fille de Londres. Nos premiers concerts et reprises ne ressemblaient pas vraiment à quelque chose, la moitié de nos instruments étaient abîmés et vieux mais nous n'avons pas baissé les bras. Nous avons travaillé et économisé le moindre centimes, jusqu'à réunir assez d'argent pour nous acheter des belles guitares et une batterie qui valait vraiment le coup. Et après un concert dans un petit bar de Camden Town un producteur qui était là ce soir là est venu nous cueillir alors que nous allions rentrer chez nous. J'avais 18 ans et six mois après le groupe sortait un premier album sous le nom de DNA.

Mon père répétait à qui voulait bien l'entendre que cette lubie adolescente ne durerait pas et qu'il n'accepterait jamais un saltimbanque à la maison, que je devrais un jour rentrer dans les rangs et faire des vraies études si je voulais rester chez eux. Hors l'album est sorti, il a marqué un véritable tournant dans nos vies car son succès a été presque immédiat. Au moment où je partais en tournée avec mon groupe j'emportais aussi mes affaires car mes parents me jetaient dehors. Cela a fait naître une énorme rage en mois, si bien que j'ai travaillé plus que les autres encore, jusqu'à tard dans la nuit au point d'en avoir les doigts en sang à force de jouer sur ma guitare. Mais je n'en ai aucun regret, car ça m'a permis de composer plusieurs albums qui ont fait notre succès.

Mais à mesure que le succès ne cessait de nous ouvrir les bras je me sentais tomber dans une spirale infernale de tristesse et de mélancolie. J'ai à cette époque essayée mes premières drogues, les filles ainsi que les alcools les plus forts qu'on puisse trouver. J'étais encore jeune mais plus le temps passait, moins j'arrivais à sortir de cette spirale infernale. En parallèle j'avais rencontré une fille, Avery, en soirée chez des amis. Elle semblait perdue, ne connaissait personne et tel un chevalier servant je l'ai pris sous mon aile pour la protéger car bien évidemment, les prédateurs ne manquaient pas. Elle me rappelait ma sœur sur quelques points, même couleur de cheveux, même mimiques parfois. En bref, je ne pouvais accepter l'idée qu'elle tombe sur un verre piégé et qu'elle se retrouve en mauvaise posture. Depuis notre première rencontre c'était moi qui m'occupait des drogues qu'elle pouvait prendre et lorsque c'était le cas, je ne la quittais jamais du regard. Nous avons échangés nos numéros à la fin de la soirée et alors, régulièrement on se retrouvait pour des fêtes entre amis. Mais un soir elle a bu un verre que je ne lui avais pas préparé, apparemment quelqu'un avait glissé un peu de drogue dans le liquide. J'ai bien vu qu'elle n'était pas dans son état normal et bien évidemment, elle a été malade comme jamais, sur moi cela va sans dire ! Je me suis absenté pour me nettoyer, je ne l'ai pas retrouvé tout de suite mais lorsque j'ai enfin retrouvé Avery, elle était étendue nue sur une des chambres à disposition. J'ai bien compris qu'il lui était arrivé la pire des choses qu'il soit. Je l'ai aidée à rentrer chez elle, se laver, manger et surtout dormir. J'ai également appelé le premier numéro de j'ai trouvé sur son portable, son frère apparemment. Et puis l'enquête à commencée. J'ai retrouvé l'identité de l'homme qui lui avait fait ça, ce n'était autre que le dealer lui même, celui qui lui avait glissé de la drogue dans son verre. Je ne donnerais pas de détail, mais lorsque je l'ai retrouvé notre dispute a mal tournée et après avoir pris une droite, il est mal retombé sur la nuque. Sous l'effet de la panique et de la drogue que j'avais dans le sang je me suis débarrassé du corps et personne ne le retrouvera, qui irait chercher un petit dealer des quartiers ? Après ça je n'ai jamais revu Avery, elle avait besoin de changer de vie et elle a quittée l'Angleterre pour la France, c'était mieux comme ça.

Après cet événement j'ai décidé de reprendre ma vie en main. J'ai arrêté la drogue, l'alcool en grande partie et les excès en tout genre. Mon groupe n'a pas compris, ils voulaient encore s'amuser, vivre et cela a crée un énorme conflit entre nous. Si bien que j'ai décidé de faire une pause dans la musique, je me suis éloigné d'eux et j'ai annoncé le stand-by de DNA pour une longue durée. Les fans n'ont pas compris mais nous sont restés fidèle car nous n'avions pas annoncer de fin définitive. Ensuite je suis parti en cure quelques mois afin de me débarrasser des drogues que j'avais dans le sang, ça a été un calvaire que je ne saurais décrire mais il le fallait, sinon j'y aurais laissé ma vie un jour. Une fois propre et débarrassé des drogues, j'ai rejoint la ville d'Oxford pour étudier la musique quelques années. J'ai décroché un Double master en musique classique et moderne, grandement aidé par mon parcours j'ai sauté les deux premières années et je suis rentré directement à la fin du cursus, juste avant le Master. J'ai essayé à cette époque là de renouer des liens avec ma famille mais c'était un échec, ils avaient été au courant de mon sevrage et ne voulaient rien avoir à faire avec un toxicomane, comme le disait mon père. Ma sœur non plus n'était plus la même avec moi, froide et distante j'ai compris que quelque chose c'était brisé entre nous. Alors lorsque j'ai été appelé par l'université d'Oxford pour enseigner pendant deux ans la musique, le temps que le professeur revienne de son long congé j'ai accepté sans me retourner. Je n'avais plus de famille à Londres, autant ne pas rester ici. C'est à Oxford que j'ai rencontré l'amour avec Anastasia qui travaillait dans le conseil d'administration de l’université. Si au début les liens entre nous étaient tendus nous avons vite commencé une relation étrange, entre le sexe et l'attirance. Si ce n'était pas fait pour durer à la base, je suis resté lorsqu'elle m'a annoncée qu'elle était tombée enceinte de moi. Ce bébé a été comme un rayon de soleil entre nous, notre relation a évoluée en quelque chose de bien plus fort et j'ai rapidement adopté sa première fille, issue d'une première union. Si je pensais rester à Oxford pour toujours, j'ai été obligé de changer mes plans lorsque le groupe a été reformé. Les quatre autres membres de DNA étaient plus sages, grâce au temps et à l'apaisement qui accompagne les années qui passent ils avaient envie de faire de la musique, pour la musique et non pas les excès. Alors j'ai accepté et nous avons reformé notre groupe. Notre retour a été un formidable succès, en plus de la sortie de quelques morceaux pour faire patienter les fans jusqu'au prochain album. Hors la maison de disque trouvait que l'on prenait trop de temps à le sortir alors ils ont brisés notre contrat, pensant que nous n'étions pas assez rapides et rentables. Une autre maison de disque nous a signée dans la foulée, celle-ci basée à Miami. C'est d'un commun accord avec ma famille et les membres du groupe que nous avons décidé de déménager pour l'Amérique afin de vivre un nouveau départ.