La douce sonnerie dominicale de mon portable sonna près de mon oreille, m’arrachant à sommeil paisible. D’une main, les yeux fermés, je saisis mon téléphone pour couper la sonnerie avant que cela ne réveille William. Je me blottis dans ses bras, profitant de quelques minutes de tendresse volée avant de devoir quitter mon lit. Si la religion n’était pas si importante dans ma vie, j’aurais bien volontiers zappé la messe du matin. Mais, cela m’était inconcevable. Il m’était arrivé de ne pas m’y rendre quelques fois mais c’était lorsque j’avais de réelles bonnes raisons. Rester sous la couette avec un homme, n’était certainement pas une raison suffisante que Dieu pourrait pardonner. Tout en me faisant violence, je me sortis de sous les draps, attrapai une tenue adéquate pour la messe et me rendis dans le salon qu’Alec avait laissé vide depuis quelque temps. En regardant le canapé, mon cœur se serra dans ma poitrine. Je ramassai les verres de la veille, laissé traînés sur la table basse et les déposai dans l’évier de la cuisine. Avec le moins de bruit possible, je pris rapidement un petit-déjeuner avant d’aller me préparer à la salle de bain. Une fois prête, je pris une enveloppe qui traînait et y griffonna un rapide mot pour expliquer mon absence à mon petit-ami.
 
 
Une fois cela fait, je quittai les lieux et n’en remis pas les pieds avant mon retour à l’heure prévue. Sur le chemin je décidai de m’arrêter dans la pâtisserie d’une amie acheter quelques mignardises européennes superbement délicieuses. Cela nous ferait un dessert après le repas. D’ailleurs je n’avais aucune stricte idée de ce que nous pourrions bien manger et j’espérais que William me donne un coup de main. Je rentrai dans mon appartement avec un grand sourire aux lèvres, heureuse de retrouver mon petit-ami. Mais mon sourire s’effaça bien vite lorsque je vis le jeune homme assis dans mon canapé, le visage tout renfrogné. Je posai mes affaires en le regardant et m’approchai de lui. « Tu vas bien ? » lui demandais-je un peu inquiète. Je me demandai soudain s’il avait bien vu mon mot lui disant que j’allais à la messe et que je revenais. Mon portable était resté dans mon lit et peut-être avait-il essayé de me joindre sans succès ? Mon regard se posa sur l’enveloppe où j’avais griffonné mon petit mot. Celle-ci c’était déplacé d’une table à l’autre, alors il me semblait évident que ce n’était pas ça le problème. Je m’assis à ses côtés et posa une main sur son bras doucement. « Il s’est passé quelque chose ? J’ai l’impression que t’as l’air contrarié. » Peut-être avait-il reçu une mauvaise nouvelle ? Je ne pensais pas que le problème venait de moi étant donné que je n’avais vraiment rien à me reprocher depuis cette nuit. Ou peut-être l’avais-je embêté toute la nuit et qu’il avait mal dormi ? Qui sait, cela se pouvait bien.
 

( Pando )

On était bien ensemble, Kathelyn et moi. C’était simple, c’était beau, j’étais vraiment heureux. Le début de notre relation s’était fait très doucement - même trop lentement à mon goût certaines fois, mais aujourd’hui, je ne pouvais qu’être heureux d’avoir fait les choses de la sorte. Kath m’apportait du nouveau dans ma vie, elle me faisait ressentir des choses que je ne croyais pas possible de vivre en dehors de la seule et unique relation que j’avais eu auparavant. Elle était différent des autres filles et je l’appréciais beaucoup pour ça. Son positivisme, sa joie de vivre me faisait me sentir bien. On passait d’ailleurs beaucoup de temps ensemble, si ce n’était pas chez elle, c’était chez moi. C’était un plaisir de pouvoir me réveiller à ses côtés mais ce dimanche là, bien que je l’avais sentis se coller à moi dès le matin, c’était seul que je me réveillai, quelques heures plus tard. Fronçant les sourcils, je me redressai pour attraper un boxer propre et sortir de la chambre. « Kath? » Pas de réponse. Je jetai un coup d’oeil à mon portable, pas de SMS. Bon.. elle était peut-être passé acheter des trucs pour le petit déjeuner. J’étais pas trop inquiet, je passai alors sous la douche en me disant que si je n’avais pas de ses nouvelles à ma sortie, que j’allais l’appeler.

C’est bien propre et habillé que je trouvai un petit mot de sa part, sagement posé sur la table de la salle à manger. Elle m’informait qu’elle était à l’église, qu’elle allait revenir plus tard. Son mot semblait tellement normal alors que à l’intérieur de moi, je me sentais tout à l’envers. Comment est-ce qu’elle pouvait me parler d’église comme si de rien n’était? Comment est-ce qu’elle pouvait continuer à fréquenter des établissements religieux après ce que la religion avait pu lui faire vivre? Je ne comprenais rien, j’étais complètement dépassé par la situation. Je me servis un café, même si j’étais déjà bien agité par sa nouvelle. Je ne voulais pas sauter aux conclusions trop rapidement, je ne voulais pas me mettre dans un état pour rien, je préférais attendre et voir ce qu’elle allait me dire. Mais le temps me paraissait si long! J’avais beau essayer de me changer les idées, j’avais l’esprit qui partait ailleurs, le regard vers la porte à me dire que finalement, elle était peut-être encore sous l’emprise de son lavage de cerveau. Je fis un peu le saut en entendant la porte s’ouvrir, laissant une Kathelyn bien souriante venir à ma rencontre. Je n’avais rien dit, même si elle avait bien vu que je l’avais vu rentrer. Lorsqu’elle me demanda si ça allait, je ne répondis que par une autre question. « Et toi, ça va? » Ça servait à rien de dire que ça allait, ni même à dire que ça allait pas. En fait, j’étais plutôt sur le neutre. J’avais baissé mon regard vers la table où sa lettre reposait, alors que ma petite-amie prit place à mes côtés, s’inquiétant sur mon état. « Contrarié? Je sais pas. Disons, surtout troublé. » Je soupirai en remontant le regard vers elle, glissant la feuille vers elle,  d’un ton plutôt calme, je lui demandai alors : « Qu’est-ce que tu faisais à l’église? » J’espérais qu’elle me dise que c’était une levé de fond, un événement caritatif qui avait lieu là-bas, sans pour autant être une célébration religieuse, mais quelque chose me disait que j’espérais pour rien.

 

( Pando )

Lorsque je rentrai chez moi après la messe à laquelle je venais d’assister, je trouva William assis sur mon canapé. Mais bizarrement, il ne sembla pas aussi ravi que moi de le retrouver et cela m’inquiéta un peu. Lorsque je lui demandai si ça allait, il me répondit par la même question. « Oui ça va. » dis-je légèrement décontenancée. Ne pas avoir de réponse à ma question ne présageait vraiment rien de bon. Je m’installai auprès de lui, une fois débarrassée de mes affaires, et tenta à nouveau d’en savoir plus. Mon petit-ami me dit qu’il n’était pas certain d’être contrarié mais plutôt troublé. Je me redressai légèrement un peu surprise par ses propos. Je le regardai quelques instants. « Je ne comprends pas, qu’est-ce qui t’arrive ? » L’enveloppe fit glisser en ma direction, celle où je lui annonçai mon retour à l’appartement. L’avais-je vexé en le laissant seul quelques heures ? Je ne pensais pas à mal si c’était le cas, il dormait si bien que je n’avais pas voulut le réveiller. Et puis c’était pas non plus comme s’il ne connaissait pas mon appartement. Il était régulièrement chez moi et je lui faisais entièrement confiance pour se mettre à l’aise en dehors de ma présence.
 
La question qui suivit m’interloqua légèrement voire même me laissa dans ne sorte d’incompréhension. Je ne comprenais pas pourquoi il me demandait cela. « On est dimanche, j’étais à la messe. » C’était si évident pour moi mais il semblait que ça ne l’était pas tant que cela pour William. Doutait-il de ce que j’aurais pu y faire là-bas ? Est-ce que j’avais loupé un affreux article de Nightmare qui mentait encore à mon sujet ? Aurait-elle pu laisser sous-entendre que je voyais un autre homme là-bas ? Elle m’avait déjà faite passer pour une infidèle, elle pouvait réitérer sa diffamation encore une fois. J’avais comme l’impression que ma réponse ne satisfaisait pas mon petit-ami et cela commençait à me rendre un peu nerveuse. « Est-ce que c’est ça qui te … trouble ? Que je sois allé à la messe ? » Je commençais à me demander si je n’aurais pas dû le réveiller et lui demander s’il souhaiter m’accompagner. Peut-être aurait-il voulu y aller aussi ? Mais cela m’étonnerait un peu car jamais il ne m’avait laissé sous-entendre une certaine foi pour Dieu. « Tu sais bien dans quel contexte j’ai été élevée, ce qu’on m’a inculqué comme valeurs, je comprends pas pourquoi cela te surprend. » Ma voix trahissait légèrement l’inquiétude et la nervosité. William connaissait mon histoire, il savait d’où je venais, ce que j’avais vécu et pour moi il était tout naturel qu’il sache également que la religion était omniprésente dans ma vie. Je n’avais peut-être pas exprimé clairement que je pratiquais ma foi mais cela semblait évident. Ce n’est pas parce que j’avais fui l’endroit où j’avais été élevé que j’avais renié celle que j’étais en sortant à l’extérieur du complexe. Je me construisais une nouvelle vie mais en gardant des morceaux de mon passé.
 

( Pando )

Le petit mot matinal de Kath, bien qu’il se voulait probablement innocent, fut une sacré choc pour moi. Je ne pouvais pas croire que ça faisait des mois que nous étions ensemble et que jamais, je ne l’avais entendu dire quoi que ce soit au sujet de l’église. C’est pourquoi j’avais tenté de garder mon calme, malgré le fait que ça me troublait énormément.  Je n'étais pas prêt à avouer que la femme que j'aimais était une petite pratiquante encore totalement l'esprit embrouillé. Je l’avais attendu sagement sur le canapé. Mon expression facial devait bien dévoiler mon état d’esprit puisqu’à peine arrivé, elle remarqua que quelque chose clochait. Il faut dire aussi que je n’avais pas tenté de cacher le fait que j’étais troublé, je lui en avait même parlé. Pourtant, malgré tout, elle n’arrivait pas à voir ce qui pouvait me mettre dans cet état, ça me surprenait vraiment. J’avais donc poussé la lettre qu’elle m’avait laissé dans sa direction, lui demandant réellement ce qu’elle avait bien pu faire à l’église. J’étais surprenament calme, espérant bien que c’était un truc anodin et non pas un truc religieux.

Tout naturellement, ma petite-amie me répondit qu’elle était, en effet… à la messe. Je balançai ma tête vers l’arrière avant de la secouer un peu, me passant une main dans les cheveux. Je pouvais pas croire que c’était vrai. « Est-ce que c’est une blague Kath? Comme la fois où tu as dis que Dieu ne serait pas content que tu couches avec moi? » Parce que si c’était le cas, ce n’était pas drôle du tout. J’allais grave m’inquiéter pour elle. Je me levai donc, beaucoup trop agité pour rester assit sur place de toute façon. Elle ajouta qu’elle ne comprenait pas ma réaction, sachant comment elle avait été élevée et tout. Je m’arrêtai alors pour la regarder. « Parce qu’en plusieurs mois, tu m’as jamais parlé de ta foi ou de quoi que ce soit en rapport avec l’église! Voilà pourquoi ça me surprend! » lui répondis-je, d’une manière beaucoup plus sèche que les autre fois. Est-ce qu’elle avait fait exprès parce qu’elle avait honte? Parce qu’elle savait bien au final que c'était n’importe quoi mais qu’elle continuait quand même à y aller parce qu’elle ne connaissait que ça? Que ça lui rappelait la maison? Je savais pas trop les motifs d’un tel comportement mais j’avais vraiment envie d’être en colère, non pas contre elle mais contre les connards dans sa secte de merde qui se donnait le droit de laver le cerveau aux gens de la sorte. « Je croyais que tu avais compris en quittant le complexe, que tout ce qu’on te racontait là-bas, c’était n’importe quoi, que c’était pas la vérité. Que la religion est une total invention de l’église pour contrôler les gens. Je pensais que tu avais ouvert les yeux sur tout ça Kath. »


 

( Pando )

Je ne comprenais pas pourquoi William paraissait contrarié que je sois allé à la messe ce matin même. Il me demanda si je ne lui faisais pas une blague, me remémorant un trait d’humour que j’avais pu faire le soir où nous avions couchés ensemble pour la première fois. Cela me déstabilisait de le voir réagir de la sorte. Je lui demandai clairement si c’était à cause de la messe. Il se leva du canapé et commença à faire les cent pas. Mes yeux ne pouvaient s’empêcher de le suivre. Le ton qu’il employa pour me répondre était dur et une boule se forma au creux de mon estomac. Il m’en voulait apparemment de ne pas lui avoir parlé de mon attachement à la religion. En proie à de la nervosité je me mordillai la lèvre inférieure. « Je suis désolée … Je ne pensais pas que c’était important … ou que tu voulais que je t’impliques là-dedans … » lui répondis-je d’une petite voix. Je me tassai un peu plus dans le canapé, mes mains jouant nerveusement avec le bas de mon t-shirt. Ma foi était quelque chose de personnel et j’avais assez bien compris en sortant du complexe que la religion n’était pas quelque chose que l’on mettait en avant. Et puis, pour moi, il était évident que William était au courant que je croyais en Dieu. J’avais reçu une éducation religieuse. Le christianisme avait dirigé ma vie, depuis toujours, que je ne me voyais pas avancer sans cela. Je sentis mon pouls s’emballer alors que mon petit-ami tenait des propos qui allait à l’encontre de ce que je pouvais croire. Je le sentais plus seulement contrarié mais davantage en colère. Il semblait penser que la religion, qu’importe par qui elle était enseignée, n’était qu’une absurdité dangereuse. Ces dernières paroles étaient assez blessantes et mon cœur fut comme poignardé par ses mots. « T’es dur William … » Je le regardai, partagé entre la peine et la colère. Je croisai mes bras sur ma poitrine. Je n’avais pas envie de rentrer dans le conflit avec lui, mais il semblait inévitable et je sentais que si je n’exposais pas mon point de vue cela n’arrangerait rien à ce qui était entrain de se passer. « Je ne suis pas manipulée par la religion, comme tu sembles le croire et je ne suis pas idiote non plus. » Je me levai du canapé et fis un signe de tête au jeune homme pour qu’il me suive dans la chambre. J’ouvris le tiroir de la table de nuit et y sortis une bible avec un chapelet que je jetai doucement sur le lit. Les deux seules choses les plus précieuses qui appartenait à mon passé et qui avait fait la transition entre le dedans et le dehors. « Tu sais depuis combien de temps je les possède ? » On pouvait très bien voir que l’ouvrage à la couverture en cuir ne datait pas d’aujourd’hui. « Depuis exactement vingt-sept ans, depuis le jour de ma naissance. Toute ma vie on m’a appris à vivre qu’à travers la religion, qu’à travers les préceptes dictés par les paroles saintes. Les règles de notre communauté reposaient entièrement sur cette bible. Je sais bien que certaines de ces lois étaient abusives et que certaines écritures ont été interprétées au bon vouloir de nos dirigeants mais c’est ce que j’ai connu toute ma vie. Je ne peux pas balayer du jour au lendemain ce en quoi je crois, ce qui m’a toujours aidé à avancer dans la vie. Je suis catholique et ça fait partie de mon identité. » Je sentais mon cœur battre fort dans ma poitrine. Je m’assis sur le bord de mon lit toujours en regardant Will. Cela ne semblait pas le convaincre du moins du monde, mais je ne savais pas expliquer comment je pouvais croire en quelque chose qui n’avait pas de preuve scientifique à son sujet. « Je vais voir un psy et si j’avais été endoctrinée tu crois pas qu’il me l’aurait fait savoir depuis le temps ? » soupirais-je. Je racontais tout lors de ces séances. C’était sans doute la personne qui me connaissais le mieux dans toute la ville. Du moindre petit regret, aux plus grandes joies. Je lui faisais entièrement confiance quant à sa discrétion professionnelle. « En plus de cela, si j’appliquais réellement tout ce que l’on m’a inculquée toute ma vie, toi et moi ça n’existerait pas. Du moins pas comme ce qu’on vit actuellement. T’aurais dû me passer la bague au doigt. » Je souris au petit trait d’humour que je tentai de glisser pour détendre un peu l’ambiance tendue. « Je peux comprendre que tu n’adhères pas à mes valeurs mais je ne comprends pas pourquoi cela te dérange tant ? Je ne te demande rien vis-à-vis de ma foi. C’est quelque chose qui me regarde. » Je n’avais nullement l’intention de l’impliquer là-dedans. Il était du genre à croire ce qui pouvait être démontrer, soit. Mais moi je croyais en autre chose. A l’heure d’aujourd’hui je n’étais pas prête à délaisser ce pan de ma vie.
 

( Pando )

Ça me troublait énormément d’apprendre que ma petite-amie était toujours aussi croyante et qu’elle pratiquait encore sa religion. Dans ma tête, ça ne faisait aucun sens qu’elle continue. J’avais vraiment pensé qu’elle était passé par-dessus tout ça, qu’elle avait compris que c’était n’importe quoi mais à l’entendre me parler, je compris que non. Mais où est-ce que j’avais pu passer à côté de tout ça après tout ces mois de fréquentation? Clairement, elle ne m’en avait jamais clairement parlé, je trouvais ça un peu frustrant de l’apprendre de cette façon. Surtout qu’elle parlait comme si de rien n’était. « Evidemment que je voulais être impliqué, ou du moins, savoir ce genre de chose Kathelyn, c’est pas rien! » Ce fut plus fort que moi et je compris lorsqu’elle me le dit que je m’étais laissé emporter dans tes paroles un peu dures à entendre, comme quoi le religion c’était uniquement pour contrôler les gens, que c’était inventé de toute pièce pour les faibles d’esprit. Le regard qu’elle m’avait lancé me fit immédiatement sentir mal parce que le but n’était pas de l’attaquer elle, c’était d’attaquer cette foutue mentalité de merde qu’on lui avait mit dans la tête. Ce que je pouvais détester sa famille pour ça. Je soupirai alors, me passant une main sur le visage. « Pardon… » Elle ajouta qu’elle n’était pas manipulée mais moi, même si elle me disait ça, je continuais de voir ça comme telle, impossible d’être en mesure de penser autrement. « Kath, quelqu’un de manipulé ne va jamais dire qu’il  est manipulé avant de s’en rendre compte! » D’où le but de la manipulation, quoi!

Cette dernière me fit un petit signe de la tête de la suivre jusqu’à sa chambre, chose que je fis. Je restai dans le cadrage de la porte pendant qu’elle fouillait dans sa table de nuit pour en sortir une bible. Je haussai les épaules lorsqu’elle me demanda si je savais ça faisait combien de temps qu’elle possédait son bouquin rempli de mensonge avant de se plonger dans un long discours. Je l’écoutai attentivement, mais en ne voulant pas me laisser atteindre par ses paroles, c’était impossible pour moi de pouvoir être touché par quelque chose où je ne voyais que du mal. « Mais t’as pas besoin de ça pour avancer maintenant Kath… t’as pas besoin de croire en ce genre de truc, t’as uniquement besoin de croire en toi maintenant… » Elle vivait un nouveau chapitre de sa vie et si elle savait à quel point je lui souhaitais de se débarrasser de ces conneries une bonne fois pour toute. Pour ce qui était de son psy, j’étais pas trop d’accord, il avait peut-être perçu des comportements à son égard mais il n’allait jamais lui dire carrément comme moi je le faisais. C’était un professionnel après tout et il voulait garder sa confiance pour qu’elle continue à se confier auprès de lui. Je connaissais bien la psychologie, j’avais passé près d’être psychologue à l’époque. Elle ajouta que si elle suivait la religion à la lettre, qu’il y aurait fallu que je l’épouse avant d’avoir la relation qu’on a. « Bon.. tu vois pas à quel point c’est ridicule? » Je savais bien qu’elle voulait dire ça pour rigoler un peu mais je trouvais pas ça drôle, j’étais encore sous le choc de la nouvelle. « C’est peut-être quelque chose qui te regarde oui… mais pour l’instant! » Naturellement, mes paroles lui fit froncer les sourcils un peu. Je m’approchai doucement d’elle alors. « Écoute, peut-être que nous deux ça va fonctionner longtemps. Et je veux que ça soit le cas. Je sais que ça fait pas longtemps qu’on se connaît mais je suis bien avec toi et si j’ai envie de t’épouser un jour, si on a envie d’avoir des enfants ensemble… on va devoir avoir continuellement des débats de valeurs concernant tout ça… » Ça allait être une vraie galère et ça me décourageait d’avance. Je pris sa bible des mains pour le poser sur le lit et lui prendre le visage à deux mains. « Je t’aime et je veux ce qu’il y a de mieux pour toi… et jamais je vais penser que tout ça… tout ce qu’on raconte dans ce livre, c’est le cas. Je suis désolé. »
 

( Pando )

La religion était un des sujets qui faisait le plus bruit dans le monde, qui divisait le plus de gens, de nations et c’est bien pour cela que je n’exposais pas ma foi à tout va sans non plus forcément la cacher totalement. Je ne pensais pas que William ignorait que je croyais en Dieu et que je fréquentais régulièrement l’église. J’avais sans doute une part de tords, je ne le niais pas, mais tout de même. Ces paroles me blessèrent légèrement et j’en presque à me dire que finalement ce n’était pas plus mal s’il ne l’avait pas su plus tôt. Il croyait que j’étais manipulée par la religion, mais je savais bien que ce n’était pas vrai. Je m’appuyais même sur le faite que je consultais régulièrement un psychologue pour lui prouver que j’étais saine d’esprit. Je tentai de lui expliquer pourquoi j’étais si attachée à la religion, lui expliquant que c’était quelque chose qui avait toujours été omniprésent dans ma vie. Mais il ne semblait pas vouloir comprendre, ou peut-être ne le pouvait-il pas ? Il me dit que je n’avais pas besoin de ça pour avancer dans ma vie, qu’il fallait juste que je crois en moi. Je savais qu’il n’avait pas tort … Pourtant je ne pouvais me défaire de cette part de mon identité. Je tentai un brin d’humour avec l’obligation du mariage pour pouvoir entamer une relation comme la nôtre mais ça n’eut pas tellement l’effet escompté. Will trouvait cela bien ridicule, la religion et toutes les règles qui allaient avec. J’étais consciente de certaines absurdités et même si j’essayais d’être la meilleure des chrétiennes, quelque fois j’adaptais la religion à ce que je trouvais plus juste, ignorant certains préceptes. Le christianisme était né deux millénaires plus tôt, la société d’aujourd’hui n’est plus la même qu’à l’époque.
 
Les paroles que William eut à mon égard ensuite m’interrogèrent un peu. Il me disait que c’était bien quelque chose qui me regardait mais seulement pour le moment. Je ne comprenais pas trop où il venait en venir. Il s’approcha de moi, me parlant de notre avenir, de mariage et d’enfant. Ces mots firent sursauter mon cœur dans ma poitrine. On avait jamais parlé de cela encore, je ne savais pas où je me situais par rapport à ces projets d’avenir. Le mariage, les enfants ça me paraissait encore loin, mais j’aimais l’entendre parler de ça. Je voyais à travers ces mots que William croyait en nous. « Je ne suis pas fermée à la discussion … » lui répondis-je. Je ne voulais pas qu’il croit que j’étais comme ses extrémistes religieux qui ne vivait qu’à travers leur religion et rien d’autre. Je pouvais faire des concessions même si je savais que certains seraient peut-être plus durs que d’autres. Je n’avais jamais imaginé élevé mes enfants autrement que dans la religion catholique, en leur apprenant ce qu’on m’avait appris, mais je pouvais bien faire des sacrifices … Peut-être quelques-uns … Et puis j’avais le temps d’y penser. Ses mains vinrent encadrer mon visage. Je posais mes yeux sur son visage. Je comprenais qu’il ne cèderait jamais sur ce point. Son ton, même s’il se voulait plus doux, était sans appel. Je soupirai légèrement et mis mes mains sur les siens pour les retirer de mon visage. Je ne les lâchai pas pour autant. « Ecoute, je comprends … Tu cherches à me protéger, surtout avec ce que j’ai vécu, mais je ne peux pas abandonner ma foi, pas totalement. Et si un jour on décide d’avoir des enfants ensemble, on trouvera des terrains d’ententes, je le sais. » J’avais confiance en nous et j’avais tout simplement envie de croire en notre histoire. Si la religion devait venir à nous diviser je pense que je ne le supporterais pas. Je ne savais pas ce que j’étais prête à sacrifier pour nous, mais ce dont j’étais certaine c’est que je souhaitais William. Il était devenu un pilier à ma vie, un des plus importants, et dieu savait qu’il n’y en avait pas énormément. « Je t’aime William, je veux que ça fonctionne malgré nos différences. Des tas de couples le font, je vois pas pourquoi on y arriverait pas. Mais par contre … » J’eu un petit moment d’hésitation avant de terminer ma phrase. Je le vis m’interroger du regarder sur la suite de ma phrase. Est-ce que ça allait le froisser ? « … soit un peu moins … Comment dire … Têtu ? » J’esquissa un petit sourire amusé avant de lui déposer un baiser sur la joue. Je ne voulais pas le blesser en faisant remonter un de ses traits de caractère qui était un défaut, mais il me semblait important de le lui dire. De toute manière, il devait se savoir têtu déjà et je ne lui apprendrais surement rien. Je pouvais faire des sacrifices ou des concessions de mon côté mais il fallait aussi qu’il soit moins obtus par rapport à mes valeurs. Pour ne pas rester sur une petite critique sur sa personnalité j’ajoutai autre chose pour contrebalancer mes propos. « Tu restes quand même mignon à mes yeux. » Cette fois, ce fut mes mains qui vinrent encadrer son visage. Je l’embrassai tendrement sur la bouche. J’avais voulu m’énerver après lui lorsqu’il avait commencé à m’attaquer assez méchamment, comme quoi j’étais embrigadée dans la religion, et finalement il avait redescendu ma petite colère avec des mots. « Je suis pas encore prête pour le mariage et les enfants, mais si ça peut te rassurer on peut établir une liste de ce que tu ne veux vraiment pas et de ce que je ne peux vraiment pas sacrifier par rapport à l’éducation de nos enfants et à la religion ? Une liste qui évoluera peut-être avec le temps, mais au moins ça évitera les … débats éthiques … comme tu dis. » Cela me paraissait étrange de proposer cela à ce stade de notre relation. Je n’imaginais même pas avoir des enfants pour le moment. Je ne me sentais pas prête à élever des petits êtres humains sans me connaitre moi en tant que personne. Je me reconstruisais et j’avais besoin d’être quelqu’un avant d’aider un enfant à devenir quelqu’un à son tour.
 

( Pando )

C’était devenu assez explosif entre Kath et moi et pas trop dans le bon sens du terme. J’avais vraiment mal digéré le fait qu’elle soit toujours pratiquante de sa religion et nous étions entrés dans un sacré débat et quelque chose me disait qu’on allait probablement jamais s’entendre elle et moi sur le sujet. Je lui témoignai de mon inquiétude pour nos futurs projets de vie. Je savais que c’était peut-être précipité un peu mais c’était plus fort que moi, j’avais peur que ça pose problème pour avancer dans le futur avec elle. Je m’étais avancée pour lui faire comprendre mon inquiétude et elle semblait saisir le truc. « Je veux juste pas que tu réalises que tu t’ennuies de ta vie d’avant et t’y retourne Kath… » Car ça voudrait dire qu’on allait plus pouvoir se revoir du tout, elle et moi. C’était pas nécessairement déménager dans une ville, c’est volontairement s’enfermer aussi. Pourtant, ses paroles se voulaient assez réconfortantes, c’était au moins ça! Elle voulait que ça fonctionne et on était deux et je savais qu’on allait devoir travailler sur ce grand différend mais que ce n’était pas ça qui allait être à l’origine de la fin de notre couple. Du moins, pas maintenant en tout cas. Elle me fit toutefois un petit commentaire comme quoi j’étais têtu, j’avais levé les yeux au ciel immédiatement. J’aurais eu envie de lui répondre et toi, sois un peu moins… catho? Mais ça se disait pas… Encore moins à la fille qu’on aime. Mais disons que c’était quand même un sacré coup d’apprendre que maintenant, un assez gros aspect de la vie de sa copine. Ça ne remettait pas en doute mes sentiments pour elle, quand même pas mais… disons que j’allais devoir apprendre à vivre avec tout ça et clairement, je sentais que ça n’allait pas être facile chaque jour. Je la laissai m’embrasser sur la joue, la regardant ensuite dans les yeux. C’était difficile de rester fâché contre elle… mais en fait, je l’avais jamais réellement été, c’était surtout envers les gens de sa secte que je l’étais de l’avoir rendu ainsi. « Je suis pas mignon, je suis sexy! » dis-je en faisant une petite moue pour le faire rire un peu. Je me laissai prendre le visage et embrasser tendrement Cette fois, je ne pu faire autrement que de lui rendre. Elle savait tellement comment me rendre complètement faible. Elle remit ensuite le sujet des enfants sur le tapis. Je soupirai en secouant la tête suite à sa proposition. « Non, clairement, c’est trop rapide d’avoir des enfants et se marier maintenant mais juste que tu te montre ouverte à ne pas les plonger entièrement dans la religion, ça me fait moins peur. On est pas obligé de faire une liste dès maintenant… » Disons que je souhaitais que mes enfants grandissent  en croyant ce qu’ils désiraient, tout simplement. Et puis, rien ne disait que c’était avec Kathelyn que j’allais en avoir mais en ce moment, j’étais avec elle et j’étais heureux donc j’aimais bien me dire que si les choses continuaient encore ainsi, que ça pourrait arriver. « Écoute, je… je vais faire des efforts aussi de mon côté mais si tu pouvais ne pas trop m’en parler et vivre ça… pour toi, ça serait bien! » J’espérais qu’elle le prenne mal mais je me disais que c’était elle qui avait dit d’abord qu’elle n’allait jamais m’imposer sa foi. Je n’étais pas au courant jusqu’à maintenant donc j’aimerais que ça reste ainsi. Maintenant que notre discussion tirait sur sa fin, je l’approchai de nouveau de moi, les mains sur les hanches en lui souriant. « Et maintenant, est-ce qu’on peut faire l’amour ou bien c’est interdit le jour du Seigneur? » demandais-je en levant les sourcils tout en la reculant doucement jusqu’à son lit.

 

( Pando )

Cette question de religion, une question qui m’appartenait pourtant, posais quelques soucis à William. Dans un sens, même si cela n’était pas facile de trouver un terrain d’entente, j’appréciais qu’on ait pu en parler. Au moins je savais à quoi m’en tenir avec mon petit-ami à présent. Je comprenais ses craintes quant à notre futur ensemble, notamment à propos de l’éducation de nos possibles enfants. C’était assez étrange tout de même de se projeter aussi loin, du moins pour moi c’était encore loin dans mon esprit ce genre de choses. Je le dis d’ailleurs au jeune homme en même temps que je proposais d’établir une liste pour éviter les discordes entre nous. Il rejoignit ma pensée en me disant que c’était tôt pour ce genre de choses, mais que mon ouverture d’esprit le rassurait un peu. J’esquissais un léger sourire satisfait. Même si je lui avais assuré que je ne voulais pas l’impliquer dans ma foi et tout ce qui pouvait s’en rapprocher, les mots de William qui suivirent me firent tout de même un petit pincement au cœur. Je savais très bien qu’il n’acceptait pas cette partie de moi et c’était un peu triste. C’était comme s’il ne souhaitait pas voir réellement qui j’étais. Je soupirai doucement en m’efforçant de garder mon sourire pour ne pas laisser la peine qui pouvait s’emparer de moi sur le moment. « T’en fais pas, je t’impliquerais pas là-dedans. » Mon petit-ami se rapprocha alors de moi et posa ses mains sur mes hanches. Je relevai un peu la tête pour regarder son visage qui trahissait ses paroles avant même qu’ils ne les prononcent. Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire de bon cœur tellement cela me semblait ridicule. Mes jambes touchèrent doucement le lit et j’attrapai d’une main la bible et le chapelet qui traînait toujours sur la couette. En reprenant un semblant de sérieux j’ouvre l’ouvrage et dit : « Il faut que je regarde, attends… » Sentant William se raidir un peu je referme la bible et la dépose avec le chapelet dans le tiroir que je ferme d’un coup sec. Ok, trop tôt pour ce genre de blagues. J’avais bien compris que même l’auto-dérision sur ma religion était à proscrire avec lui. Mes mains libres, se posèrent sur ses avant-bras que je caressais du bout des doigts. « Je vis déjà dans le péché avec toi sur ce terrain-là alors bon… et puis je pense pas que mes convictions religieuses résisteraient très longtemps à tes avances. » Je le regardai avec un petit sourire suave accompagné d’un petit haussement de sourcil qui voulait en dire autant. « Tu es tellement mign… pardon sexy. »

Je lui volai un baiser avant de me laisser tomber doucement sur le lit, ma main s’agrippant à son t-shirt pour l’emmener dans ma chute. Mes mains passent sous le bout de tissu pour le lui enlever. Son odeur m’enivre doucement et me rend encre plus en proie à des envies sexuelles à son attention. Très vite nos corps se retrouvent libérés de tous vêtements. J’aime sentir son corps nu contre le mien. Je me sens plus à l’aise avec William depuis quelque temps, moins pudique. Son regard sur mon corps ne me gêne plus et j’apprécie même le voir me détailler ainsi du regard. D’ailleurs, son regard me fait tant d’effet que je me sens mouiller sans même qu’il n’ait eu besoin de faire quoi que ce soit de spécial. Une de mes mains se glisse doucement vers son sexe en érection. Lui non plus n’a pas besoin de grand-chose apparemment pour être d’attaque. Je repousse William légèrement de moi pour attraper un préservatif dans le tiroir de la table de nuit – un autre, pas celui avec la Bible, ne poussons pas l’atteinte à Dieu davantage toute de même. J’ouvre l’emballage et le tends à l’expert. Je ne suis pas tellement douée avec ce genre de choses et je préfère lui laisser le soin de le mettre. Une fois cela fait, je décide d’être un peu plus téméraire qu’à mon habitude et de monter sur lui. Avant de le laisser entrer en moi, je me penche vers son visage et l’embrasse tendrement puis très rapidement, ma libido prend le dessus et mon baiser devient plus passionné. Je soulève doucement mon bassin et me positionne au niveau de son membre. Je m’amuse un instant en le laissant languir à quelques centimètres de moi, me frôlant par instant. Puis ne pouvant pas tenir se petit jeu plus longtemps je le laisse prendre possession de moi, m’arrachant au passage un soupir de satisfaction. Je me redresse, mes mains posées sur son torse et nos deux corps commencent à bouger au même rythme. Ma respiration s’accélère et je sens sentir au creux de moi le désir s’intensifier de plus en plus. Un coup de reins plus intense que les autres de la part de mon partenaire laisse échapper un gémissement de plaisir plus fort. Je ferme les yeux un instant, passant une main dans mes cheveux lâchés qui me tombe sur la poitrine, savourant ce moment. Puis doucement je me laisse tomber sur le torse de William, pour rouler sur le côté, afin de lui faire comprendre de prendre le dessus. Je préfère lorsque je sens le poids de son corps contre le mien, quand son souffle se glisse le long de ma nuque quand il me vole quelques baisers passionnés. J’aime me sentir possédée par cet homme et il n’en faut pas beaucoup plus pour me sentir venir rapidement à mon orgasme. Je le sens venir à son tour peu de temps après moi et c’est tout autant une satisfaction de sentir son plaisir que le mien. Un sourire béat s’affiche sur mes lèvres. Comme à chaque fois que nous faisons l’amour je me sens tellement bien, tellement sereine, tellement amoureuse. Mes bras s’enroulent autour de sa nuque, refusant de le laisser s’en aller. Je caresse doucement ses cheveux en le regardant dans les yeux. « Est-ce que je te dis assez souvent que je t’aime ? » lui demandai-je en déposant doucement mes lèvres sur les siennes. Je déroule mes jambes de son corps, prête à le laisser partir d’entre mes jambes. Je me mets sur le côté et le regarde se défaire du préservatif qu’il va jeter à la poubelle. Je ne peux empêcher mes yeux de se poser sur ses fesses quelques instants. J’ai de la chance d’avoir un homme aussi sexy quand même. Mes yeux croisent ensuite les siens et je ferme les yeux en me cachant légèrement dans mes mains telle une petite fille prise sur le faite.
 
C’est alors que je le sentis revenir s’installer vers moi et sans attendre je me blottis dans ses bras pour savourer une étreinte. « Tu penses pas qu’on pourrait laisser tomber le préservatif ? » Je remontai légèrement le visage pour le regarder et voir sa réaction. « Tu sais, je prends la pilule alors on en a pas forcément. Et puis c’est sérieux entre nous, on fréquente personne d’autre… qu’est-ce que tu en dis doc’ ? » Cette idée m’avait l’air venu d’un peu de nulle part jeter comme ça, et c’était bien vrai. Je ne savais pas trop pourquoi je pensais à cela mais c’était quelque chose que j’avais eu envie d’aborder avec lui. Peut-être était-ce tout simplement le bon moment ? Comme si mon estomac avait du respect pour cette conversation, à peine ai-je eu la réponse de William à ma question que mon ventre se mit à crier famine. Je me mis à rire. « Bon, je crois que j’ai faim. » Je me levai du lit et me rhabilla avec mes vêtements éparpillés sur le sol de ma chambre. J’attrapai un élastique qui traînait et attacha mes cheveux. S’il y avait bien une chose que je respectais chez moi c’était mon estomac. J’aimais manger et si je ne me remplissais pas assez je pouvais devenir contrariée. Je n’attendis pas que Will soit habillé pour quitter la chambre et gagner la cuisine où j’ouvris les placards à la recherche de quelque chose à manger. Je sortis un paquet de pâtes presque terminé et le posai près de ma gazinière. « Pâtes et jambon ça te va ? Y a de la salade aussi d’hier soir aussi. J ’ai tellement pas envie de cuisiner, tu m’excuseras pour cette cuisine simpliste. » dis-je à mon petit-ami qui venait de me rejoindre. Je pris une casserole pour faire bouillir de l’eau puis je m’assis mollement sur une chaise en attendant que l’eau chauffe. J’aimais cuisiner et je faisais rarement des choses rapides à manger. J’aimais les bons petits plats mijotés, les petites préparations élaborées, mais cette fois je me sentais complètement vidée de toute énergie. Sans doute à cause de l’effort physique que nous venions de faire à l’instant, un bel effort…
 

( Pando )

J’avais bien conscience que ma demande pouvait blesser ma petite-amie. Je pouvais comprendre que sa foi, ça faisait partie d’elle, mais je ne pouvais pas comprendre pourquoi est-ce que c’était aussi important. On pouvait clairement voir que malgré qu’on s’aimait, tout ça, tout ce qui attrait à la religion, n’allait jamais nous lier d’une quelconque façon. Peut-être qu’elle allait regretter un jour d’être avec moi, au lieu de vivre avec quelqu’un qui pouvait la comprendre à ce niveau, je ne savais pas… mais j’espérais par contre qu’elle respect que je ne tienne pas à n’en faire partie. En attendant, j’avais envie de mettre cette conversation de côté, à mon avis on avait fait le tour et je souhaitais qu’on se retrouve de façon très plaisante. À la blague, je demandai à Kathelyn si son seigneur voulait bien qu’on fasse l’amour en plein jour sacré. Disons que j’aimais bien pas trop avoir comme jouet sexuel une bible et une chapelet donc heureusement, elle balança le tout ailleurs assez rapidement pour vivre un beau moment avec moi. « Et toi aussi t’es mign… sexy » déclarais-je en riant avec elle avant de capturer ses lèvres. J’aimais bien qu’elle me dise que même ses convictions n’allaient pas au-dessus de son envie pour moi. Intérieurement, c’était comme une petite victoire. Mais de toute façon, j’étais pas le premier gars avec qui elle se laissait aller ainsi donc bon, je me demandais à quel point elle était à fond dans ces croyances.

Sans plus attendre, on se retrouva sur le lit à s’embrasser, à se caresser doucement. J’adorais l’assurance que Kathelyn pouvait avoir maintenant avec moi, elle me laissait la détailler, se servant de l’effet qu’elle savait qu’elle me faisait pour faire grimper encore plus l’envie que j’avais pour elle. Elle avait un corps magnifique et jamais au grand jamais elle devrait en avoir honte, au contraire, il devait l’assumer comme jamais! Encore plus lorsque nous nous retrouvons dans un pareil moment. Elle n’avait pas besoin de faire grand chose pour provoquer une réaction physique chez moi, elle s’en rendit bien compte, une fois complètement nus l’un contre l’autre, alors que sa main se fraya un chemin jusqu’à mon sexe. Ma petite-amie prit les devants pour attraper un préservatif et me laisser l’enfiler. On avait plus de temps à perdre, elle tout comme quoi, étions prêt à se donner l’un à l’autre. Je fus agréablement surpris lorsqu’elle s’installa sur moi, carrément comme ça. « Wow… ok wow! » marmonnais-je en posant mes mains sur ses fesse. Est-ce que c’était mon anniversaire et je n’étais pas au courant? Elle m’offrait le plus beau des tableaux, sur moi ainsi. Kath se pencha vers moi pour m’embrasser passionnément, baisers que je lui rendis, bien entendu. La coquine jugea bon de me faire languir en frottant doucement son intimité contre mon sexe, faisant grimper mon désir au point où la seule chose que je voulais c’était de pouvoir être en elle complètement. Mes mains se posèrent à ses hanches et sans plus attendre, elle se laissa glisser sur mon sexe, me laissant se fondre en elle en entier. C’était chaud, c’était étroit, ça glissait bien! Je pouvais rien demander mieux comme sensation. Un petit râle quitta ma gorge pour prendre le contrôle sans hésiter, laissant mon bassin aller au rencontre du sien, bien que je laissai ma copine se déhancher comme bon lui semblait sur moi, sa poitrine bondissait au rythme des vas-et-viens, elle était magnifique!

Mon pouce s’était glissé au niveau de son clitoris pour la voir prendre encore plus de plaisir, jusqu’à ce qu’elle se laissa tomber sur le côté, me laissant prendre le dessus sur elle, écartant ses jambes encore plus, soulevant son bassin pour y aller encore plus profondément. Je recommençai mes coups de bassin qui devinrent de plus en plus rapide, de plus en plus fort. J’avais bien compris que c’était quelque chose qu’elle appréciait particulièrement, bien qu’à première vue, on aurait pu croire l’inverse. C’est dans cette position qu’on se laissa aller tous les deux dans notre plaisir, atteignant un orgasme des plus satisfaisant. Je restai en elle, bougeant tout doucement mon bassin, toujours au-dessus d’elle à reprendre ma respiration. « J’aime te l’entendre dire! Je t’aime comme un dingue. » lui dis-je, un petit sourire sur le coin des lèvres avant de venir embrasser sa délicieuse bouche. Je me retirai alors, roulant sur le côté pour retirer mon préservatif. À ce moment, la proposition de Kathelyn me surprit quand même. Je ne m’attendais pas à ce que ça soit elle qui amène le sujet de la contraception mais je dirais que ça me faisait bien plaisir! « Le doc en dit que c’est une merveilleuse idée. D’autant plus que c’est encore tellement mieux comme sensation sans le préservatif! » Je savais pas ce qui s’était quelque chose qu’elle avait déjà expérimenté mais là, j’avais juste envie de refaire l’amour pour revivre cette merveilleuse sensation. L’estomac de Kathelyn en décida toutefois autrement, il criait famine et je l’avais bien entendu. Pour la peine, ça m’avait bien fait rire. C’est en souriant d’une manière un peu conne, que je regardai la jeune femme se lever du lit, complètement nue pour recommencer à s’habiller. Gosh que j’avais de la chance de l’avoir, malgré tout. Au bout de quelques secondes, je me décidai à l’imiter et c’est une fois complètement habillé que j’allai la rejoindre à la cuisine où elle me proposa un truc à manger. « T’es entièrement excusé! L’idée me va très bien. » C’était simple mais ça ne voulait pas dire que c’était moins bon! « Fait-moi signe si t’as besoin d’aide! » J’étais toujours prêt à aider devant les fourneaux moi! En attendant, je m’installai à la table en jetant un coup d’oeil à mon téléphone, à Instagram plus particulièrement où tout le monde semblait en voyage! « Et si on prenait des vacances? » proposais-je, à ma copine, sortit de nul part. Cette dernière tourna la tête vers moi, surprise par ma proposition. « Un voyage que tous les deux ensemble. Et pourquoi pas quelque part en Europe? Je sais à quel point tu tiens à y aller! » Plus j’en parlais, plus l’idée m’emballait vraiment. J’espérais qu’elle soit d’accord et que surtout, elle partage l’envie d’y aller. « J’ai toujours rêvé d’aller à Prague! On dit que c’est l’une des plus belles villes au monde… regarde! » J’avais fait une recherche rapidement sur mon téléphone pour tourner l’écran vers elle. C’était à couper le souffle!


 

( Pando )