Je pourrais vous écrire un livre sur ce que je ressens pour Jade là tout de suite. Cette soirée était dingue, tout ce que j'espérais en dix fois mieux. Dix fois mieux déjà parce qu'elles avaient lieues, et ensuite parce que je ne pensais pas que tout ça ferait tant d'effets sur moi. Cette trêve faisait du bien... et c'était un euphémisme ! Cela faisait plus que du bien... C'était comme si mon coeur repartait à nouveau. Je ne rendais compte une énième fois de combien elle comptait pour moi, de quels effets elle avait sur moi et de l'emprise qu'elle avait sur moi. Son visage m'appelait, son corps m'appelait, sa voix m'appelait, son rire m'appelait, tout m'appelait. Cette tension qui nous liait était dingue et je ne pouvais pas garder tout ça pour moi ce soir. Nous arrivions enfin à nous dire les choses - alors peu être très maladroitement mais nous avions compris l'un et l'autre que c'était nécessaire. Même si parfois c'était sur des sujets très glissants, comme sa grossesse, jamais une fois l'un ou l'autre n'a haussé le ton, mis une distance quelconque ou mis en danger cette trêve. Nous parlions de ce bébé, de nos vies, de nous. C'était incroyable mais vrai. Et ça faisait un bien... Incroyable !
Je lui disais qu'elle pouvait compter sur moi, qu'elle devait savoir que j'étais là parce que c'était vrai. Jusque là elle avait voulu me tenir à l'écart et je ne lui en tenais pas rigueur, mais je voulais être là plus que tout. Je voulais être là pour elle. La soutenir, lui montrer qu'elle était forte et courageuse, lui répéter jour après jour, la réconforter, être là lors des crises d'hormones ou... j'en sais rien. Je n'ai pas de manuel de la femme enceinte et surtout dans un cas où cette femme serait comme Jade mais j'essayais de le suivre, ce manuel imaginaire. Elle me parlait de l'enfant en mentionnant des bras et des jambes et je compris. Je compris qu'elle ne pouvait pas avorter. Puis vu sa réaction quand je l'avais mentionné avant l'adoption, je comprenais que ce ne serait sûrement plus l'option. Je souriais quand elle parlait de ses membres déjà apparemment existants. Je trouvais ça mignon, moi, même si j'étais totalement d'accord avec elle que nous ferions de piètres parents. Je ne commentais pas cette dernière remarque car vu sa tête elle voudrait l'effacer. Elle reparla rapidement des cours, sujet apparemment moins gênant que l'enfant - c'est pour dire que c'était gênant - en me disant un truc qui me fit encore plus sourire. Elle se sentait incapable d'y arriver, quoique je lui dise. Moi, j'étais persuadé que ce serait une de ces nanas qui reste impeccable et hyper canon après sa grossesse. Je le savais, même. Mais elle ne semblait pas si positive mais ajoutait que de toute façon elle ne le ferait pas sans moi. Je prenais une de ses mains pour la lier à la mienne, comme une promesse du petit doigt mais arrangée pour lui promettre :
alors on essaiera. ensemble. moi comme manager de la magnifique Jade Simmons, future mannequin sur tout vos Instagram, tous les défilés de mode. Tu as raison, je n'y arriverais que si c'est pour toi que je le fais. C'était évident, c'était la solution. Jusque là, même si j'avais enclenché la volonté de faire quelque chose de "normal" de ma vie, je le faisais seul. Là, c'était ensemble. Quand elle disait qu'ensemble on y arriverait mieux j'hochais la tête, j'étais totalement d'accord.
Alors là je suis carrément d'accord avec ça. lui dis-je.
Je lui parlais ensuite d'un autre sujet glissant : cet appartement. Elle mentionnait qu'elle ne pourrait pas rester longtemps au foyer alors je lui parlais de venir ici, où je serais là, où je pourrais la protéger et où elle aurait son vrai chez elle. Elle m'énonçait alors quelque chose de tout à fait pertinent. J'avais décidé de faire des efforts, d'écouter son point de vue, sa façon de voir les choses. Elle me disait que c'était nouveau pour elle, et ça je le comprenais. Je ne voulais pas la forcer à quoique ce soit, c'était évident. Puis elle me disait avoir toujours envie de fuir et elle ne voulait pas que ça arrive ici. Evidemment, je trouvais rapidement une vanne à faire là dessus.
Sinon j'achète disons... dix box. Je fais des appartements ultra bien organisé pour tous les deux et à chaque fois que tu en as marre on change de box/appartement... ainsi de suite! fis-je alors les yeux grands ouverts comme si j'avais découvert le feu. Je riais doucement.
Je comprends. Si jamais tu changes d'avis tu sais que tu es chez toi ici. Je ne veux plus que tu penses être de trop ou.. j'en sais rien, c'est tout. et pour le bébé aussi.. si tu veux aller à un rendez-vous accompagné, j'en sais rien. je suis là. lui informais-je alors. Je m'ouvrais à elle, comme elle le faisait pour moi. Elle le méritait. Etre sincère, ouvert, tout lui dire.
Après ça, la tentation était trop grande. Le film avait beau attirer son attention au début, je la ramenais vite à moi et ce fut les heures les plus folles de cette soirée. Notre alchimie était bien présente. Notre acte était... différent de d'habitude. Ce canapé avait vécu pas mal de choses avec nous deux, mais pas ça. Je ne saurais expliquer en quoi ça avait changé, je ne dirais pas que c'était un changement mais... une autre manière de faire. C'était toujours sauvage, toujours incroyable, toujours bon, mais c'était... plus profond. Pas forcément physiquement mais psychologiquement. Cet acte signifiait comme plus qu'avant. Nous nous lançions quelques vannes avant, comme sur mon côté sexy, on était complice et c'était fort. Je la trouvais belle et je lui disais. Je savais que son regard sur elle-même changeait et je ne voulais pas de ça. J'étais sincère et elle le savait. Elle répondait réciproquement alors que nos corps ne faisaient qu'un. Mon corps l'attendait, en étant en guérison. Mon corps n'aurait voulu qu'elle de toute façon. Même mon esprit lui appartenait. Vos peaux se touchaient et frissonnaient. Il y avait une telle électricité que même votre physique réagissaient.
Nus l'un contre l'autre dans le canapé, je me sentais mieux. J'avais du mal à respirer normalement avec cet essoufflement mais c'était tout ce qui pouvait être un peu embêtant. Je ne pensais plus à rien. Mon esprit n'était plus embrumé par quoique ce soit. Je l'avais contre moi, elle regardait à nouveau le film et je faisais preuve de tendresse en l'embrassant dans la nuque par exemple. Mais rapidement quand je retrouvais mes pensées, tout changeait. Je repensais au fait de peut-être la perdre le lendemain. C'était insupportable, même pour moi, et pourtant je ne pouvais lui cacher. Je ne voulais pas qu'elle s'en aille. Mes tripes me le faisaient comprendre, c'était un sentiment qui faisait mal et qui était bien ancré en moi. La peur était dingue. Mes yeux s'embrumèrent alors qu'elle me disait qu'elle m'aimait aussi, je souriais. Elle me retirait une larme qui avait coulé et me lançait une vanne qui me fit rire. Elle faisait comme moi.
et comme je t'ai dis déclare tout de suite ton kidnapping parce que j'en aurait jamais marre de toi. répondis-je sur le même ton amusé. Elle continuait en déconnant toujours.
oh oui tu m'as démasqué quand même brandon a abandonné mélissa tu te rends compte ? Elle aurait donné sa vie pour lécher ses abdos! fis-je alors en jouant la comédie et en faisant clairement là semblant de pleurer avant de rire avec elle. Elle m'avait remonté le moral en une demi-seconde. Elle était magique. Je souriais alors en la regardant tendrement, caressant sa joue.
je n'ai aucune idée de ce qui nous passera encore par la tête demain, melle Simmons. Mais on pourrait faire une série Netflix qui cartonnerait sur notre vie. lui fis-je alors avant de rire doucement, plus... tendrement. J'aimais notre histoire, aussi fuck up qu'elle était, et quoiqu'elle nous réservait demain d'horrible ou de beau.
allez regarde la fin j'voudrais pas que tu me vois quand brandon avoue à mélissa qu'en fait ils sont cousins. lui dis-je alors en la reprenant dans mes bras une fois retournée vers la télé, installé confortablement et au chaud. Je savais que pour la première fois depuis de longues semaines, je dormirais bien. Je dormirais simplement. Sans me réveiller la nuit, sans cauchemars, sans nuit légère, sans rien. Je me réveillerais quand je serais repu le lendemain, je le savais. Je le savais tant qu'elle serait dans mes bras.
Si tu as froid je te ramène un tee shirt, hein. dis le moi. soufflais-je à moitié endormi. c'est en caressant ses cheveux et en déposant quelques baisers de temps en temps pendant la presque fin du film que mes yeux finirent par se fermer, mon bras autour d'elle comme protecteur de toujours, mon nez dans ses cheveux pour ne pas oublier une seconde pendant cette nuit qu'elle était bien là avec moi.