ALYSSE & JAMES

Il y avait des jours avec.. et des jours clairement sans. Aujourd'hui avait été un jour sans. Lorsqu'Alysse avait déposé Amy à l'école ce matin-là, elle savait qu'elle ne ferait que penser à son passé, à Wane et à sa vie misérable. Elle savait qu'elle aurait de nouveau des angoisses. Elle savait qu'après la nuit qu'elle avait passé.. ce serait plus dur que d'ordinaire. Heureusement, elle avait tout prévu. Lorsqu'elle appela la nounou d'Amy pour lui demander de venir la chercher à l'école et de s'occuper d'elle jusqu'à 20h30, celle-ci accepta avec une voix bienveillante. Alysse put ainsi passer sa journée verre à la main, à vaquer dans sa maison, oubliant tout en noyant sa vie dans l'alcool. Elle prit une première bouteille, pendant qu'elle faisait le ménage de sa maison. Faire un grand tri lui permit de ne penser à rien. Puis, pour la seconde bouteille, elle décida de faire un peu de cuisine. Un gâteau au chocolat, puis des cookies.. sans oublier les pancakes. La journée se mit à passer vraiment vite lorsqu'elle s'installa devant sa télé, à zapper..

Alors qu'elle terminait sa seconde bouteille de vin. Mais son palet se trouvait complètement anesthésié. Il était temps de passer à l'étape suivante. Se levant, chancelante, elle passa devant l'horloge qui indiquait 16h.. l'heure du goûter. En attrapant une bouteille de Tequila, elle prit une part de gâteau et retourna se réfugier sous son plaid, sur son canapé. Ce ne fut que plus tard dans la soirée, alors qu'il ne restait qu'un fond de bouteille, qu'Alysse s'endormit complètement ivre sur son sofa, ne portant sur elle qu'une chemise beaucoup trop grande en guise de robe et un plaid qui lui recouvrait les jambes. Les heures passèrent et Alysse ne se réveillait pas. La maison tournait, le monde tournait et la musique faisait danser la Terre. La musique qui lui permettait d'oublier à quel point la vie l'avait déçu. Oh oui elle avait conscience qu'elle était ridicule et que ce n'était pas ça être adulte. L'ancienne Alysse sermonnait dans son fond intérieur chaque seconde, chaque gorgé. Mais voilà... elle était incapable de se rendre compte.. incapable de changer... incapable de s'en empêcher. C'était une véritable addiction. Un exutoire.

21H.. On frappa à la porte. Alysse l'entendit de très loin dans son inconscient. Elle ne réagit même pas.. ce ne fut que de très loin encore qu'elle entendit la porte s'ouvrir, avec des bruits de pas s'approchant. La voix de sa fille résonna également : « Maman est malade ? » demanda-t-elle à sa nounou qui lui tenait la main : « Non.. maman est juste un peu fatiguée. Tu... tu vas te mettre au lit Amylia ? » Alysse entendit les pas de sa fille s'éloigner dans les escaliers alors que des pas s'approchèrent d'elle. Mais elle ne réagissait pas.. ses yeux bougeant à peine sous ses paupières closent. Une main vint se poser sur son épaules : « Miss Harper ?... Miss Harper ?? » Aucune réaction ne vint de la blonde qui était toujours sur le canapé. Elle se sentit presque comme emporter par les effets si agréable et enivrant de l'alcool.. elle ne sut pas combien de temps elle fut inconsciente mais alors qu'elle entendit comme un appel téléphonique de la nourrice.. elle se sentit de plus en plus emporter.. de plus en plus loin..

Comme par miracle, quelque chose attira son regard sous ses paupières.. des lumières bleus.. elle réussit à ouvrir les yeux. Sa vision était trouble mais elle revenait peu à peu à elle tandis qu'elle sentit une présence masculine qui s'approchait d'elle.. mais étrangement.. elle semblait reconnaître cet odeur.. cette présence. Elle ouvrit un peu plus les yeux, sans vraiment savoir ce qui se disait autour d'elle. Elle eut l'impression qu'on l'examinait, qu'on l'a touchait, mais son corps était lourd. Elle voulu prononcer un nom, mais sa voix ne réussit qu'à faire un gémissement plutôt faible. Elle était fatiguer. Elle réussit à trouver un nom qui lui rappelait ce parfum et murmura de façon presque audible « James.. ? » Mais elle ne l'avait pas vu depuis si longtemps. Peut-être était-elle en plein délire.. peut-être était-ce l'alcool.. peut-être n'en avait-elle pas assez pris pour tout oublier. Faiblement, elle tenta de relever son bras, cherchant la bouteille qui lui servait de porte de sortie vers un monde loin de la réalité.

 

ALYSSE & JAMES

La journée de garde avait plutôt bien démarrée. Pour une fois pas de catastrophe majeure et pas de drame. Des petits dégâts matériels, pas de blessés ni même de morts. Les gardes comme ça, je les appréciait vraiment. Nous étions alors tous autour d’un café, à jouer une petite partie de poker. Évidemment, je n’excédait pas dans ce domaine. Il était difficile pour voir de cacher ma joie lorsque j’avais un bon jeu. Donc de ce fait, personne ne misait. J’étais d’un ridicule, pourtant j’étais plutôt du genre combattant et gagnant mais pour les jeux de cartes c’était plutôt une tout autre histoire.

Je tournais la cuillère dans ma tasse encore bouillante avant d’entendre l’alarme annonçant un secours immédiat. Toute l’épuisé se mobilise pour aller en direction du lieu. Visiblement il n’y aura pas besoin de l’échelle sur ce cas. Nous écoutons rapidement les indications avant de monter dans le camion. La sirène en route, nous voilà sur le chemin. Pendant le trajet, j’enfile les derniers équipements obligatoires. Nous avons même le temps d’échanger quelques petites blagues histoire de nous détendre avant une intervention.

C’est à ce moment que nous sommes sur les lieux. Apparemment une jeune femme ayant abusé de l’alcool. C’est la gardienne qui nous a prévenu. Avant d’arriver à la hauteur de la jeune femme, je me dois de questionner le témoin. « Comment l’avez vous découverte? » demandais-je. « Je gardais sa fille, elle devait venir la récupérer mais l’heure a tourné et pas de nouvelles... » je fronce les sourcils en avançant vers le corps de la jeune femme qui a déjà été pris en charge par un collègue. « Où est la petite fille ? » je ne voulais pas qu’elle soit seule si sa mère devait être transporter à l’hôpital. « Elle est couché monsieur. » je lui lâche un bref sourire avant d’avancer au dessus de la jeune femme. Et c’est les yeux complément écarquillés que je découvre de qui il s’agit. « Alysse? » dis-je doucement. « Qu’est ce que tu as dis James? » je secoue la tête. « Rien... je connais cette femme... laissez moi faire » c’est donc tout naturellement que je me mets à genoux à ses côtés alors qu’on lui prend sa tension et tout ce qu’il faut. « Oui c’est moi... je suis la, t’inquiète pas, ça va aller » la rassurais-je comme je le pouvais. « C’est juste une bonne cuite, une bonne nuit de sommeil et une hydratation correcte et ça devrait aller » déclare un jeune pompier. « Je vais rester avec elle... ma garde est presque terminée en plus... Et c'est une amie...» je redressais doucement Alysse pour l’allonger dans le canapé.

Tout le monde avait quitté la maison, me laissant seul avec Alysse et Amy qui dormait dans sa chambre. J’avais pris les devants en allant chercher un verre d’eau dans la cuisine, attendant le réveil de la jeune blonde. « Qu’est-ce qu’il t’arrive Alysse... » disais-je doucement. C’est vrai que je n’avais pas eu trop de nouvelles de la jeune femme depuis quelques mois mais je n’imaginais pas à quel point elle pouvait se laisser aller. Ça me faisait beaucoup de peine. Cette dernière reprit connaissance après quelques heures d’attente. Il devait être désormais 3h du matin. « Hé beh... tu vas avoir une sacrée gueule de bois! » rigolais-je doucement pour ne pas lui faire mal à la tête dès son réveil. Je lui tendais alors le verre d'eau avec quelques cachets d'aspirine.

 

ALYSSE & JAMES

Le temps semblait s'être arrêté. Alysse n'avait plus conscience de rien sauf de cette présence et cette odeur qu'elle savait si familière. Lorsqu'elle ouvrit les yeux.. elle sentit son crâne prêt à explosé. Son plaid recouvert sur elle et les lampes allumés de la pièce lui firent comprendre qu'il était tard. Elle passa sa main dans ses cheveux en gémissant tant elle avait la tête qui tournait. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'elle se mettait dans cette état au moins une fois par semaine.. mais jamais lorsqu'elle devait récupérer sa fille. Mon dieu.. elle se sentit si coupable. Ce fut alors qu'elle ouvrit les yeux, et que sa vision devint net qu'elle reconnu l'homme en face d'elle, portant un tee-shirt de pompier : « .. Ja... James ? C'est toi ? » Elle ne se souvenait pas avoir dit son nom. Mais son odeur n'avait pas changé. Lui non plus d'ailleurs. Elle se redressa alors qu'il l'a taquina un peu. Il fallait qu'elle essaie de rendre la situation moins catastrophique qu'il n'y paraissait. Elle se mit à sourire en se mettant en position assise, prenant le verre qu'il lui tendit. Elle le vida d'un coup et finit par prendre la parole, quoique la voix légèrement enrouée : « Oui, ça c'est une chose dont je peux être sûr » fit-elle en redonnant son verre vide.

Mais en réalité, la gueule de bois, elle ne l'a connaissait plus vraiment. Si ce n'était se sentir un peu chancelante, très fatiguée et courbaturée.. elle faisait avec de mieux en mieux maintenant. Mais alors qu'elle essayait de reprendre ses esprits elle ne put s'empêcher de penser à sa fille : « … Amy ?? Amy va bien ? » elle n'était pas aller la chercher. Ho mon dieu... si elle avait comprit dans quelle état était sa mère. Puis, une fois rassurée la dessus, elle baissa la tête, honteuse et frotta son visage avec ses mains : « Bon sang.. » soupira-t-elle pour elle-même, à mi-voix. Lorsque le calme se fit entendre, elle reporta son attention sur James, détaillant les traits de son visage fatigué d'avoir été à son chevet : « Tu es là depuis longtemps ?... Qui t'as appelé ? » demanda-t-elle alors, soudainement intrigué par sa présence ici... elle vit alors son regard inquiet et ses yeux interrogateur. Elle pencha la tête sur le côté, soupirant et se contenta de lui dire : « Je vais bien James.. c'est juste... un accident ok ? Je vais bien.. » elle se le répéta plusieurs fois, intérieurement, son regard se perdant dans le vide.

Non elle n'allait pas bien. Même si l'histoire avec Wane remontait à quelques mois maintenant, elle s'était tellement enfermée sur elle-même dans sa déprime qu'elle en était devenue ça. Une loque humaine.. où était passé la femme forte ? La femme qui savait affronter les obstacles, les épreuves, les coups durs ? A croire qu'il existait une limite à tout individu.. Alysse avait atteins la sienne. Pouvait-on lui en vouloir ? La découverte du Kidnapping de cette femme et son fils commis par Wane avait été la goutte de trop. Encore et encore et encore elle avait fait le mauvais choix. Encore une fois son cœur s'était retrouvée trahie et anéantie... et pour une toute dernière fois la jeune femme avait pris ses forces pour le foutre dehors alors qu'elle venait de faire une fausse couche... la perte de son bébé était une bonne chose dans le sens où dire adieu à Wane fut beaucoup plus simple.. Mais la douleur était gravé dans sa mémoire. Depuis ce jour, Alysse s'était promis de ne plus faire confiance à un homme suffisamment pour qu'il lui vole son cœur.. Plus jamais.

Sans s'en rendre compte, perdue dans ses pensées, Alysse laissa couler des larmes sur ses joues. Une main vint la ramener à la réalité. Elle sursauté et croisa la regard de James.. elle inspira profondément, laissant couler ses larmes silencieuses et dit simplement, dans un souffle : « Merci.. Merci d'être là.. » Elle baissa son visage vers le sol.. si honteuse.

 

ALYSSE & JAMES

Que c’était étrange de me retrouver ici, enfin plutôt auprès d’Alysse. Ça faisait des mois que ça n’avait pas été le cas. A vrai dire, depuis qu’elle était avec cet homme, je n’avais plus eu trop de nouvelles. Une fois, lorsque j’avais amener Logan avec moi pour un après-midi ensemble. C’était déjà assez étrange à l’époque. Cette relation l’avait complètement changé. J’avais du mal à la reconnaître et je dois dire que maintenant, alors qu’elle commençait à ouvrir les yeux c’était encore pire. La petite flemme qui faisait d’elle une femme drôle, extraordinaire et unique avait totalement disparue. C’était comme si la Alysse que je connaissais, que j’avais côtoyer était morte. Je ne la jugeais pas, loin de là, on avait eu des coups de mous à se mettre la tête à l’envers mais jamais à ce point... et surtout seule. Je me posais beaucoup de questions et j’osais espérer avoir des réponses de sa part même si ça allait être sûrement compliqué pour elle de s’exprimer avec tout ça. Elle ouvrait les yeux difficilement, le calme régnait dans la pièce. « Oui c’est moi.. » je constatais l’ampleur des dégâts. Elle ne souvenait déjà pas de m’avoir demander ça. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Je lui en voulais simplement de ne pas avoir pris la peine de me demander de l’aide.

Cependant comme à mon habitude je souhaite dédramatiser la situation en blaguant sur son état de santé pour le reste de la journée. « Tu pourras te reposer, je resterai avec toi » lui proposais-je malgré le fait que je n’avais déjà pas dormir depuis plus de 24h maintenant. Une once de lucidité vient frapper la jeune femme qui s’inquiète de sa fille. « Ça va... t’inquiète pas, elle dort... elle a beaucoup changé dis donc ! Elle te ressemble de plus en plus. Elle est très jolie. » ajoutais-je afin de ne pas causer plus de dégâts. Je lui avais donner de quoi se désaltérer et de quoi évitera migraine pendant plusieurs jours. Elle s’en voulait ça pouvait se lire sur son visage plein de désespoir. « Oui... enfin quelques heures quoi... c’est justement la dame qui gardait Amy qui a téléphoner a la caserne comme tu ne te réveillais pas... » je soupirais doucement alors qu’elle affirmait aller bien. « Un accident ? C’est pas un accident... t’aurais pu y passer Alysse si personne n’était venu taper à ta porte... » lui racontais-je. « Ça va qu’on est arrivé à temps pour éviter le pire... et qu’ils ont été d’accord pour que je reste avec toi. Sinon c’était direction l’hôpital... » lui expliquais-je en tentant d’être sérieux dans mes gestes et dans le regard que je lui portais. « Tu bois depuis combien de temps !? Je peux t’aider tu sais... » ajoutais-je alors que je lui souris en posant ma main sur la sienne. « Faut pas que tu restes seule. » Oui j’avais tendance à vouloir sauver tout le monde. C’était dans ma nature et voir une jeune femme en détresse et plus particulièrement Alysse me tordait le ventre. « Tu n’as pas à me remercier.... ça me fait plaisir de te voir même si c’est dans des circonstances un peu étranges. » plaisantais-je doucement. « Tu me racontes ? »...
 

 

ALYSSE & JAMES

Pathétique. Alysse était pathétique. Cela faisait quelques temps qu'elle ne s'était pas mis dans une tel état. Elle buvait quotidiennement oui.. mais il était rare qu'elle en vienne à en être totalement amorphe et de manquer de tomber en coma éthylique. Lorsqu'elle reprit pleinement connaissance, elle reconnut enfin l'homme qui se tenait à son chevet. Elle était certaine, au fond, qu'il s'agissait de lui. Elle avait reconnu son odeur et sa simple présence. Jamais elle n'aurait pu se tromper. Lorsqu'elle se redressa légèrement, elle s'enquit aussitôt des nouvelles de sa fille, Amylia. Mon dieu... elle ne se souvenait de rien. Où se trouvait-elle ? Avait-elle oublier d'aller la chercher ? L'avait-elle laissé chez sa nourrice ? La blonde se sentit envahie d'une énorme culpabilité jusqu'à ce que son vieil ami la rassure. La petite se trouvait coucher dans sa chambre. James profita de cet instant pour lui dire qu'elle avait changé et qu'elle ressemblait davantage à sa mère : « Heureusement qu'elle me ressemble.. ça m'embêterait qu'elle ressemble à son connard de père.. » jamais encore Alysse n'avait parlé du père de la petite.. mais encore un peu d'alcool coulait dans ses veines et ainsi, effaçait en elle, les filtres et les barrières qu'elle savait pourtant si bien renforcer d'ordinaire.

La maman avait une mine affreuse. Sa robe chemise était froissée et ses cheveux en pagaille passaient par moment devant ses yeux fatigués. Elle l'écouta alors lui expliquer depuis combien de temps il était là et comment Amylia avait été ramené. Elle se contenta de hocher la tête, avant de tenter vainement de le rassurer.. elle lui affirma qu'elle allait bien qu'il ne s'agissait là que d'un accident.. ce à quoi il ne cru rien. Il secoua la tête et lui rétorqua que ce n'en était pas un.. qu'elle aurait pu finir à l'hôpital. Cette affirmation fut comme un coup de couteau dans les entrailles de la jeune mère.. la dernière fois qu'elle s'était retrouvé à l'hôpital de Miami.. c'était pour sa fausse couche. Elle ne voulait aucunement se retrouver là-bas.. cette pensée la fit retomber dans ses pensées.. à cause de ses erreurs... ses mauvais choix et sa faiblesse.. elle avait perdu son enfant.. Même si, parfois, il lui arrivait de se dire que ce n'était pas plus mal. Car comment aurait-elle pu élever cet enfant en sachant qui en était le père. Comment aurait-elle pu l'aimer. Comment ? Des larmes se mirent à couler sur ses joues, sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Elle prit une inspiration, papillonnant des yeux pour revenir à la réalité. Elle tourna son visage vers James et le remercia alors.. de tout, alors qu'il tenait sa main afin de la rassurer.

Il demanda alors. Raconte.. Lui raconter. Alysse se perdit alors dans les yeux du bruns pendant un moment.. ne sachant que dire.. par où commencer. Elle baissa alors ses yeux vers le sol, vers la gauche.. et son esprit s'égara tandis qu'elle ne put s'empêcher de se confier : « Wane.. L'homme avait qui j'étais. Je lui faisais confiance.. je l'aimais. Enfin.. je croyais. J'étais heureuse. Comblée. Il était génial avec Amylia.. Mais il avait un passé. Un lourd passé. Il a fait de la prison... pour des choses horribles. Vraiment horrible. Pour dire vrai.. je ne sais pas comment il a fait pour en sortir. Puis.. j'ai cru qu'il était mort. J'en étais malade. Lorsqu'il était revenu.. j'avais décidé de prendre ma vie en main.. changer de vie. Tout recommencer pour moi et Amy. C'est à ce moment que j'ai acheter cette maison.. et Wane est revenue. Tout semblait parfait... comme une conne je me suis encore laisser avoir par l'amour.. je me suis encore laissée guider par mes sentiments. Puis... tout était parfait. Il m'a demander en mariage.. tout était parfait. J'ai.... » elle ne prenait même pas le temps d'essuyer ses larmes. C'était à peine si elle prenait le temps de cligner des yeux. Elle regardait droit devant elle. Se rendait-elle seulement compte encore de la présence de James : « J'étais enceinte.. de cet homme. J'avais confiance.. Puis un jour.. j'ai appris ce qu'il avait fait.. Une femme m'a interpeller dans la rue. Cette femme... cette femme.. il l'avait kidnapper elle et son fils plusieurs semaines plus tôt. Il était déjà avec moi... il m'avait jurer en avoir fini avec tout ça.. et il a fait ça. Dans l'unique but de faire du chantage à un homme... mais... qui fait ça... personne... personne ne fait ça... le choc... le choc était si énorme que... » elle renifla : « Je me suis retrouvé à l'hôpital.. j'ai perdu le bébé... J'ai tout perdu... »

Elle marqua alors une pause... une longue pause : « Je l'ai aussitôt chassé de ma vie. Et.. c'est là que tout a dérapé. J'avais juste besoin d'oublier un peu.. oublier ma vie.. mon passé. Cet échec encore une fois. Toujours des échecs. J'en ai assez des échecs. Les hommes.. les hommes sont.... les hommes... » elle n'arriva pas à finir sa phrase. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle serrait cette main qui se trouvait sous celle de James.. elle ne le regardait toujours pas.. : « Tout aurait été différent si.. si... » ce fut alors qu'elle releva son regard vers James.. et alors, elle reprit conscience de sa présence et reprit possession de sa main. Elle passa une main dans ses cheveux, le visage toujours aussi fermé et essuya ses joues et ses yeux avant de dire, le regard toujours vers le sol : « Je vais te préparer la chambre d'ami » elle tenta alors de se lever, lentement.. laissant en suspens ce qu'elle avait en tête.

 

ALYSSE & JAMES

Je ne saurais dire quel état je le trouve alors que je suis auprès d’Alysse. Je devrais ne pas laisser mon coeur prendre le dessus étant donné que je suis en service, mais malheureusement face à la jeune femme je me sens vulnérable et la voir ainsi me tord le ventre. Je me dois de rester après la fin des secours. Après tout, elle reste mon amie. J’attends donc son réveil, surveillant sa tension et sa respiration a plusieurs reprises.

Une fois réveillé, la jeune femme se questionne sur plusieurs points, d’un, de la présence ici et de deux de sa fille. Pour la rassurer, je lui indigne que la petite est déjà au lit et qu’elle n’a rien vu de dramatique. Ajoutant à ça, son changement et sa ressemblance indéniable a Alysse. La belle blonde m’étonne de sa réponse. « Mmh oui... j’imagine! » répondis-je « Je crois qu’elle était contente de me voir aussi ! » souriais-je la jeune maman. Alysse n’avait jamais parlé ni même prononcer le mot père en ce qui concernait Amy. C’est assez troublant de la voir dans cet état.

C’était assez délicat mais il fallait qu’elle sorte tout ce qu’elle avait sur le coeur, et étant son ami, je me dois de l’écouter et lui demander quelles sont les raisons de son mal être, de cette situation. Je l’écoute... encore et encore. Ne sachant pas quoi dire. En fait je réalise à quel point nous nous sommes éloignés et surtout à quel point je n’ai pas été présent pour elle. Je la pensait heureuse, même si sa joie de vivre avait disparue de son regard. Je pensais qu’il était mieux pour nous deux de laisser le temps faire les choses. Elle m’annonce avoir perdu le bébé qu’elle portait de cet homme. J’avale difficilement à salive. J’avoue que c’est un choc. Je suis triste pour elle. Certains diront que c’est de la pitié mais pour moi c’est bien autre chose. « Je... respire... » lui dis-je alors qu’avec ma main libre je viens essuyer les quelques larmes qui coulent le long de sa joue. « T’es une battante, tu vas surmonter toutes ces épreuves Alysse. » je tente de lui sourire, un sourire qui se veut rassurant et confiant. « Je vais t’aider à... à retrouver le goût de vivre. » cette phrase semblait être déjà sortie de ma bouche mais pour Elisha. Il y a quelques mois, après son enlèvement, son agression. La jeune femme se mît à poursuivre son discours avec des mots peu flatteurs pour les hommes. Mais en croisant mon regard cette dernière s’arrête, laissant planer le doute de cette fin de phrase. Je grimace légèrement, sachant très bien ce qu’elle voulait dire. « Heureusement il y a des exceptions hein. » lâchais-je avec un léger sourire. « Différent ? De quoi tu parles? » fronçais-je alors les sourcils. Elle semblait dans le flou et c’est sans plus attendre qu’elle retire sa main sur laquelle était encore posée la mienne. Elle change de sujet la seconde qui suit prétextant vouloir aller me préparer la chambre d’ami. « Non non, t’en fais pas... si tu vas bien, je vais rentrer... à moins que tu veuilles que je reste cette nuit?... au cas où tu veuilles de la compagnie ? » déclarais-je en souriant légèrement. « Le canapé ira très bien si jamais »