James était l'ami idéal. L'homme idéal. En le regardant pendant qu'elle mangeait, la jeune femme ne cessait de se dire qu'elle avait beaucoup de chance de l'avoir dans sa vie. Même si cela n'avait pas toujours été simple. Il était vrai que les deux protagonistes n'avaient pas eu la tâche facile. Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, sur une plage lors d'une fête, ils avaient tout de suite accroché. Bonne entente, rire, symbiose.. tout était parfait pour créer une belle amitié. Lorsqu'Alysse était partie quelques temps à New York pour prendre l'air suite à son viol, elle avait reprit contact avec cet homme.. et une idylle commença à se créer entre les deux. La jeune femme s'était retrouvée perdu entre deux hommes en ayant tout de même un amour plus profond pour le beau brun.. Mais alors.. elle fit la pire des erreurs. Pour ne pas avoir à faire de choix et faire souffrir un homme inutilement, Alysse prit la fuite. Suite à cela, elle perdit James pour toujours. Même lorsqu'un espoir vint frapper à sa porte.. elle ne s'en retrouva que plus briser lorsque l'homme qu'elle aimait choisit une autre femme. Une femme qui aujourd'hui le rendait heureux et qui lui offrait probablement la vie qu'il désirait. Alysse était heureuse pour James, bien sûr. Elle n'avait toujours voulu que son bien. Mais il fallut quelques temps avant que la gêne ne disparaisse entre les deux amis. Il fallut la naissance de leur filleule respective et quelques péripéties plus tard... pour qu'enfin ils se retrouvent vraiment. Aujourd'hui ils pouvaient se regarder dans les yeux sans que le passé ne vienne entacher leur rapport. Même si un lien spécial les unissait toujours. Une amitié et une relation très forte.

Alysse le remercia et se confia alors à lui. L'alcool encore dans son sang l'empêchait de se renfermer comme elle le faisait quotidiennement.. puis.. c'était James : « c’est juste une mauvaise passe Alysse ! Tu vas t’en remettre, comme à chaque fois et je serais là pour t’aider. » La jeune femme releva ses yeux vers lui. Elle lui fit un sourire triste. Allait-il l'aider ? Vraiment ? Mais voulait-elle seulement qu'on l'aide... pouvait-elle lui faire confiance. En avait-elle envie ? Alysse ne savait pas quoi penser des paroles du jeune homme en face d'elle. Oui, elle savait que sa fille ne lui en tiendrait jamais rigueur.. de plus elle ne savait rien de la situation de sa mère. Celle-ci prenait des précautions énormes pour que jamais Amylia ne se sente mal de par l'état de la blonde. Jamais. Cette dernière fini son assiette, soupirant en finissant son verre d'eau et releva son regard clair pour croiser celui de James qui continuait son discours encourageant et bienveillant. Mais alysse se sentait soudainement très mal. Elle n'avait pas été seule avec un homme dans sa cuisine depuis longtemps.. et il s'agissait de James. James restait.. James. Elle pinça ses lèvres en se levant et pris son assiette : « Oui James.. je sais que je dois vivre. C'est une mauvaise passe.. tu l'as dis toi-même. Merci.. je sais que tu seras là pour moi mais... » elle se dirigea de l'autre côté de l'îlot centrale et ouvrit le lave vaisselle, restant dos à lui en se penchant : « Mais... je ne veux pas que tu t'occupes de moi. Tu dis que tu seras là pour moi.. mais tu dois d'abord penser à ta vie. Tu as un fils, Elisha.. tu as ta vie à toi. Je ne veux pas devenir un fardeau. Pour qui que ce soit.. donc... » elle se redressa et lui fit face avec un sourire : « Je te promet que je vais reprendre ma vie en main »

Puis, elle se tourna de nouveau pour mettre le lave-vaisselle en route. Lorsque celui-ci se mit en marche, elle resta un moment face à la machine, le regard dans le vide pensive.. Quelque chose lui piquait la langue.. il fallait que ça sorte : « Je vais te dire quelque chose.. ce que je voulais dire tout à l'heure. Mais je ne te demanderais pas de réponse. Tu n'as rien à dire par rapport à ça.. il faut juste que ça sorte. » sa voix était presque mécanique, bien que ses yeux étaient alors plus humide. Elle marqua une longue pause avant de parler.. toujours dos à lui, en serrant le bord du plan de travail : « Parfois il m'arrive d'imaginer.. imaginer ce qu'aurait été ma vie si tu m'avais... choisis. Si tu m'avais aimer. » elle n'attendait rien de lui. Il fallait juste qu'elle en parle. Malgré tout... ils n'en avait jamais parler. Il n'avait jamais vraiment parler de tout ça. C'était arrivé c'est tout : « Je me dis que tout aurait pu être différent. Nous aurions été bien. On aurait eu ma fille et Logan.. peut-être même qu'on aurait prit cette maison. Et je n'aurais plus fait d'erreur.. et on se serait aimé. Tout simplement. J'imagine.. que ça aurait été peut-être mieux. » elle marqua une pause de nouveau. Puis elle se retourna vers lui, sans tristesse ni nostalgie dans le regard. Elle lui sourit simplement, fatiguée : « N'ai pas peur. Je ne cherche plus rien maintenant... Mais il est vrai que lorsque tout semble sombre... on se met à imaginer des scénarios qui aurait pu être plus beau.. plus simple. Je ne veux pas savoir s'il t'es arrivé d'imaginer la même chose. Tu es heureux avec Elisha, tu l'aimes. Et je suis heureuse qu'une femme te rende épanouie...c'était juste une réflexion que j'avais besoin de partager.. malheureusement c'est toi qui est là. » elle se décolla du plan de travail, le regardant toujours et dit avec un sourire : « Tu as l'air épuisée. On devrait aller dormir. »

La situation m’échappait, avoir Alysse en face de moi dans cet était me désarmait. Je me sentais clairement impuissant face à toute cette détresse qu’elle pouvait dégager. J’avais connu Alysse si joyeuse, si folle que la voir anéantie de la sorte était vraiment difficile à supporter. Surtout que je ne pouvais rien faire à part peut-être montrer ma détermination à l’aider sur le côté émotionnel et sur son addiction pour l’alcool. C’est la moindre des choses que je pouvais faire... si elle le voulait bien.

Elle mangeait le petit plat que j’avais préparé rapidement mais avec le coeur. J’avais besoin de lui donner de la sécurité et l’envie d’aller de l’avant. C’est vrai, ça serait dommage de gâcher cette vie qui est sûrement encore pleine de joie et de surprises. « Je n’y suis pour rien. » haussais-je les épaules. « C’est toi qui dois faire tout le travail, moi c’est juste un plat rapidement... » souriais-je. C’était une petite pointe d’humour que j’aimais bien apporter lorsque l’ambiance se vouait trop lourde à mon goût. Alors que c’est elle qui se trouve dans une situation alarmante, elle trouve quand même le moyen de s’inquiéter pour ma vie et donc par la même occasion de moi. Ça m’extirpe un sourire attendrissant. « Je suis un grand garçon, je sais gérer ma vie personnelle et mes amis. T’en fais pas pour moi » repondis-je simplement. Bon, et de toute manière ma vie personnelle n’était pas franchement très palpipante ces derniers temps. Elisha n’étant jamais ou presque jamais à la maison a cause de la galerie et... sûrement d’autre chose, je passais la plupart des mes soirées seul une fois Logan couché alors bon, un peu de distraction ne me ferait pas de mal, surtout auprès d’Alysse. « Bien sûr que tu vas reprendre ta vie en main ! » ajoutais-je en essayant d’être sincère.

La belle se levait pour débarrasser son assiette, me laissant seul à la table. Alors que le bruit sourd du lave-vaisselle se fait entendre, c’est la voix d’Alysse qui attire mon attention. Je fronce légèrement les sourcils alors qu’elle souhaite m’avouer quelque chose. « Je t’écoute, vas-y... » je posais alors mes avants bras sur la table pour porter mon écoute sur Alysse qui exprimait penser régulièrement à la vie qu’elle aurait pu avoir si j’avais pris la décision de la choisir. Je pensais que cette période et son mal être par rapport à ça était révolu mais visiblement ça lui traversait encore l’esprit. « J’ai l’impression que ça te rend triste ? » demandais-je avant qu’elle ne poursuive son discours. C’était franchement super gênant et je ne me savais pas ou me mettre à tel point que je baisse les yeux pour regarder le sol. « Je suis désolé... c’était... enfin... » c’était tout fouillis dans ma tête que j’en perdais mes mots. En apercevant mon comportement et ma gène elle propose d’aller dormir. Je me frotte les mains alors nerveusement. « Peut-être qu’il serait mieux que je parte non ? » demandais-je bêtement. « Ça me gêne de rester après ce que tu viens de dire... c’est... enfin j’ai pas envie de te faire davantage de peine... » soufflais-je en souriant doucement. « Enfin... si ça te gêne pas » je me levais en riant nerveusement. « Rolalala j’ai l’air d’un pingouin là... tu sais quoi viens la... » je tendais alors la main pour lui faire un câlin. Après tout fallait passer à autre chose pour ne pas penser à cette période où elle était mal par ma faute.   

Le but n'étais pas de rendre James mal à l'aise. Ni même de lui faire prendre conscience de quoi que ce soit. Alysse ne réfléchissait pas à tout ça.. en vérité. Après avoir enfin sortis ce qu'elle gardait en elle depuis si longtemps.. elle se sentait plus légère. Puis, la présence de James l'avait sans doute aidée dans un sens.. à se confesser. Mais elle n'avait pas prévu qu'il se sente aussi mal à l'aise. Et carrément qu'il veuille s'en aller. Lorsqu'il lui dit qu'il ne voulait pas lui faire davantage de peine, Alysse fronça les sourcils en secouant la tête négativement. Il n'avait donc pas compris : « Non James. Je n'ai pas dis ça pour te faire culpabilisé ou pour dire que je ressens encore de la peine ou que je souffre. Cela n'a rien à voir.. » elle se mit à sourire un peu en levant les yeux au ciel. Voilà pourquoi elle ne se confessait jamais. Qu'elle gardait tout à l'intérieur. Elle ne voulait pas qu'on interprète mal ses propos. Elle se mit à bouger les mains pour parler en le regardant droit dans les yeux : « Je t'ai fais part de ça car j'en avais besoin. Car je garde beaucoup de chose en moi et parce que, même si je ne le montre pas toujours, je réfléchis énormément. Beaucoup trop même. J'avais juste besoin d'extériorisé. Je ne veux pas qu'il y ai de malaise entre nous. » elle sourit en avançant un peu vers lui : « On a vécu beaucoup de chose pour en arriver à cette amitié spéciale.. certes.. mais stable. Ce que je dis ne devrais pas tout gâcher »

Bien sûr, une part de la jeune femme pensait sincèrement tout ce qu'elle avait dit précédemment. Mais elle ne voulait pas rendre l'homme en face d'elle plus mal qu'il ne semblait l'être. James avait toujours été plutôt sensible, derrière la carrure imposante de l'homme et du père. Elle haussa enfin les épaules après une courte pause : « Après, oui.. si tu veux partir je ne vais pas te retenir. Mais ce serait dommage de rester sur un malentendu » elle sourit de nouveau, toujours avec comme une tristesse et une profonde mélancolie en elle. Comme James se leva alors, elle vit sa main se tendre vers elle et elle ouvrit de grands yeux en glissant son regard vers cette paume ouverte vers elle. Son regard remontant vers James. Elle se retrouva prise de court. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle refuse cette étreinte mais... elle était aujourd'hui si haineuse envers les hommes qu'elle n'avait même pas eut une contact si proche avec l'un d'eux depuis longtemps.. puis c'était James. Malgré leur nouvelle amitié enfin stable.. il y avait toujours une sorte de réserve à l'égard du jeune homme. Mais si elle refusait l'étreinte.. cela ne ferait que gêner davantage le brun et une nouvelle fois.. peut-être que leur relation se retrouverait entacher par la faute de la jeune mère.

Alysse lui sourit alors tendrement et avança alors d'un pas en le prenant dans ses bras, le plus simplement du monde. Elle n'enlaça pas son corps de ses bras. Elle se contenta de poser sa tête sur son torse de part sa petite taille. Et ses mains fermés se reposèrent juste là également, Le reste du corps de la blonde resta à une distante correct. Elle sentit alors son odeur et son cœur battre.. elle ferma un instant les yeux, Elle ne sut pas combien de seconde dura l'étreinte mais elle préféra mettre fin à celle-ci et recula et souriant. Elle recula alors en parlant et haussa de nouveau les épaules : « alors ? Tu comptes partir ou rester ? C'est comme tu le souhaites. » Elle soupira et croisa les bras en se râclant un peu la gorge. Elle ne voulait aucune tension. Plus jamais avec personne.. c'était trop compliqué. Mais là.. elle se dit qu'elle aurait peut-être mieux fait de se taire.   

Je me retrouvais là, avec Alysse et tous les mots qu’elle disait me chamboulaient. Non pas parce que j’avais des sentiments particulier à son égard mais simplement parce que ça me m’étais mal à l’aise de savoir que j’avais pu la blessé à ce point. A l’époque j’étais plutôt inconscient de la situation mais maintenant, la voyant démunie et si triste je me rendais compte que j’étais en quelque part, responsable de son malheur. Ok je n’étais pas le pire homme qu’elle avait pu rencontrer mais si j’avais eu plus de... plus de considération pour elle, peut-être qu’elle n’aurait jamais rencontré les sales types. « Ça semble sonner de cette façon. Si tu es dans cet état c’est bien que tu souffres... alors oui c’est pas moi le principal responsable mais je m’en veux quand même de ne pas avoir été présent pour toi... comme tu aurais voulu que je le sois. » répondis-je simplement à la blondinette. « Je comprends... mais pourquoi maintenant ? Tu sembles vulnérable... et moi je suis la... je ne peux pas te consoler. » c’était assez délicat. J’aimerai faire plus mais... ça serait déplacé et surtout malsain pour elle. Puis moi... ça risquerai de me perturber. De me faire sentir davantage mal à l’aise.

Je pensais vraiment que de quitter sa maison serait finalement la meilleure solution étant donné cette tension entre nous. C’était délicat de poursuivre cette soirée alors que je me sentais mal face à elle. « C’est pas un malentendu... c’est peut-être trop difficile pour toi d’être proche de moi non? Je comprendrais tu sais... » je haussais la tête de gauche à droite en disant ça. J’étais totalement déstabilisé par les révélations d’Alysse et je prenais conscience de tout désormais et c’est pour ça que je l’incitais à venir dans mes bras pour enfin mettre un terme à tout ça. Il est vrai qu’Alysse aura toujours une place particulière dans mon coeur et je ne voudrais pas la perdre. Nous avions déjà perdu assez de temps. Je l’enlaçait avec mes bras alors que cette dernière avait tout simplement posé sa tête contre mon torse. Je caresserais doucement son dos avec ma main et je pouvais sentir qu’il était encore humide à cause de ses cheveux mouillés.

Rapidement elle avait quitté mes bras pour se reculer. Je la regardais fixement, ne sachant pas quoi dire. Heureusement qu’elle prit la parole pour briser ce silence. « Je reste ! » après tout... je n’étais attendu nul par d’autre. «... simplement par conscience professionnelle... » plaisantais-je alors. « .... tu ferais mieux d’aller dormir non? » demandais-je alors à la jeune femme. A vrai dire... je ne savais pas quoi dire d’autre, je semblais soudainement coincé