"Quand je te regarde, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras..."
« Lou’ dépêche-toi on va être en retard ! » Ça aurait pu être un rappel à l’ordre de mes parents mais c’est la voix de Thomas qui raisonne jusque dans notre chambre. Je n’ai pas envie d’aller à ce rendez-vous et il le sait. Devoir me justifier de nouveau devant un avocat ça ne me plait pas. Je n’ai rien fait après tout, cette vieille est juste folle, pourquoi j’aurais pris le risque de tout foutre en l’air en la plagiant ? Comme-ci j’avais vraiment besoin de cela. J’ai passé mon dressing en revu trois fois, changé de robe quatre fois, essayé six paires d’escarpin différentes et cette boule au ventre ne me quitte pas. Si je perds ce procès, je perds aussi toute crédibilité, légitimité, amour propre… Je jette un coup d’œil sur le réveil, le rendez-vous est dans 30 minutes, si je ne daigne pas me dépêcher nous allons être en retard. Je ne vais quand même pas me mettre le « meilleur avocat de Miami » à dos avant même qu’il ait accepté de me représenter… Je pousse un long soupire en regardant une dernière fois mon reflet dans le miroir, quand il faut y aller… Thomas tapote du pied en bas de l’escalier, j’ai l’impression de voir mon père. Thom’ n’aime pas être contrarié, pour lui je me prends la tête pour des broutilles. Je ne suis pas du genre à prendre les choses au sérieux d’habitude mais c’est de mon travail que l’on parle…
Le chemin en voiture me semble interminable, comme une enfant je joue avec mes doigts, j’ai remis ma mèche en place une bonne centaine de fois. J’essaie de passer le temps à ma façon « Au fait, comment s’appelle cet avocat si génial ? », je ne m’en suis, jusqu’à présent, pas occupé puis à vrai dire je m’en fiche du moment que mon dossier est défendu correctement… Mais il faut bien passer le temps, ces 20 minutes me semblent être une éternité. « Maître TREMBLAY… comme toi actuellement. » Il me regarde en souriant et moi je blêmie. Sa blague n’a rien de drôle mais en temps normal elle aurait pu m’arracher un sourire « tremblay » / « trembler » bon certain sont plus doués que d’autre en jeu de mot. Mais de toute façon il avait perdu mon attention à l’évocation du nom. La boule que j’avais à l’estomac se transforme un sac de nœud, presque instantanément, mon teint poupin blêmi, j’attrape une mèche de cheveux que je tortille dans tous les sens. J’espère juste que ce ne soit qu’une foutue coïncidence. Je ne vois pas ce qu’il vendrait faire à Miami de toute façon, puis il est trop jeune pour être un ténor du barreau. Je me sens idiote d’avoir pu songer à Ugo l’espace d’un instant. Il s’agit surement d’un Robert Tremblay, non en Amérique cela sonnerait plus comme Bobby Tramblay. Oui ça y est on y est…
Je descends de ma voiture, prenant soin de déplisser ma robe, je suis une femme d’affaire avant tout il fallait que je me ressaisisse. Nous entrons dans le cabinet, une secrétaire nous accueil avant de nous faire patienter. Je fais face à une porte où il est inscrit en lettre d’or « Maitre TRAMBLAY » et je ne peux m’empêcher de penser à Ugo. Cela fait des années qu’il est sorti de ma vie et autant d’année où je me suis jurée de ne plus perdre un instant en pensant à lui. Chez-moi s’était devenu un sujet tabou, du jour au lendemain mes parents ont cessé de prononcer son nom en ma présence. Ugo n’était qu’un fantôme de mon enfance comme nous en avons tous. Au bout de quelques minutes la porte s’entrebâille, je me lève en essayant de rassembler toute mon assurance et mon aplomb, jusqu’à ce que mon regard tombe dans le sien. Il avait changé, il n’avait plus rien du Ugo de mes souvenirs mais il était là debout devant moi… Son regard ne ment pas et me replonge des années en arrière. Je ne suis pas foutue de faire deux pas ni de dégager mon regard du sien. La main de Thomas passe dans mon dos exerçant une légère pression, j’ai bien compris il faut que j’avance… Il va être difficile de prétendre un malaise mon fiancé est médecin… Et pourtant je me sens totalement incapable de faire un pas. J’avais une chance sur combien de million ? Je m'avance finalement jusqu'à lui mon regard restant plongé dans le sien je tends la main en sa direction "Maître TREMBLAY"...
Pando
Ugo Tremblay
- messages : 804 - feat. & crédit : Chris Evans - anniversaire : 12/07/1989 - activité : Avocat dans mon cabinet - double compte : La team sexy
(#)Sujet: Re: Toi ? Ici ? * Ugo | Dim 16 Sep - 12:52
"Quand je te regarde, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras..."
Cette affaire me plaisait bien... Reprendre une affaire sur laquelle deux de mes confrères, enfin si on peut appeler ça des confrères, ont chiés des bulles, c'est un peu jouissif. Je savais que quoiqu'il arrive, je sortirais d'affaire ce couple. J'étudiais l'histoire. Ce n'était pas le couple que je devais défendre mais la jeune femme. Pourtant, le mec m'avait l'air de prendre pas mal les choses en main. C'était quelque chose qui me tiltait tout de suite. Faut dire, les deux se faisaient du fric. Le mari devait sûrement prendre son rôle cliché du lion du couple. Ou alors il en avait juste marre qu'on se foute de la gueule de sa femme, chose que je pouvais comprendre. Enfin non ils n'étaient pas mariés mais fiancés - du pareil au même. L'affaire? Une affaire basique de plagiat. ça me connaît. On accusait la jeune femme d'avoir copié un modèle - dans le domaine de la mode. En cinq minutes ce serait réglé, ça. Et en plus d'être déjà riches, ils allaient recevoir une bonne fortune pour dédommagement après tout ce qu'on leur en a fait endurer avant d'arriver à moi.
Jouissif, comme je le disais plus tôt. Savoir qu'on est le chevalier sur son destrier blanc qui vient en dernier espoir et le bon cette fois sortir ce couple de la merde dans laquelle ces gens l'ont mis. Simple mais moins marrant, ils étaient apparemment innocents. Enfin je le devinais. Je le verrais quand je les rencontrerais. Aujourd'hui, c'est avec les deux tourtereaux que j'avais rendez-vous. Il ne la lâchait vraiment pas. Faut dire, si elle était aussi belle que ses créations, je pouvais le comprendre. Ils étaient un peu le cliché du couple riche, quand même. Je n'avais pas de photos d'eux et je les imaginais déjà. La nana dans sa robe magnifique ses talons français et son sac hors de prix, une coiffure impeccable mais une froideur digne des stylistes de mode et le gars niquel qui dit pas un mot plus haut que l'autre, qui parle surtout au nom de sa femme... Bref le pourquoi moi en tant qu'homme riche je ne préfère pas avoir de femme, quoi. Enfin une des raisons en tout cas.
Peut-être que le nom de la jeune femme m'attirait. Autant le nom du gars m'était complètement inconnu mais le Melle Roy me tiltait. Je savais que Louise était dans la mode mais pas ici et pas à ce niveau là. Louise était une de mes amies d'enfance. Enfin, mon amie d'enfance tout court. On était né la même année, voisins, on était inséparables jusqu'à ce que... enfin jusqu'à ce fameux jour. Je ne lui ai plus parlé du jour au lendemain et j'ai carrément disparu à l'âge de 13 ans sans la prévenir. Personne ne savait, c'était l'intérêt. Je ne pensais pas la revoir un jour. J'ai longtemps suivi sa carrière montante jusqu'à ce que je décide que ça ne servait à rien de me faire souffrir ainsi. Je lui avais tout promis et elle était la seule chose que je regrettais. La seule, encore aujourd'hui. Je rêvais souvent de la revoir, elle prenait toutes sortes d'apparences. Elle devait bien avoir changé aujourd'hui. C'était une jeune femme. Je l'imaginais mariée avec des enfants, toujours à rire comme quand nous étions enfants, avec une imagination débordante et des défilés tous les soirs. Incroyable. Cela me faisait sourire, tête sur ce dossier. C'était une autre femme mais ça me donnait encore plus envie de la sortir de là quand même, avec le hasard.
J'attendais dans mon bureau, dans mon costume d'avocat brillant à mon âge. Le couple allait arriver. On me les annonçait au téléphone et je préparais les chaises, le dossier était étalé sur ma grande table en bois. Je me levais prêt à les accueillir. C'était toujours un moment très important pour moi, le premier contact. Je veux que mes clients en me voyant la première seconde soient sûrs qu'ils allaient gagner. Quand la porte s'ouvrit, pas mal de choses s'envolèrent. Je me retrouvais nez à nez avec Louise, ma Louise. Mon souffle se fit court. J'oubliais la présence de son fiancé pendant une seconde alors qu'il l'invitait à entrer dans mon bureau, alors qu'elle était aussi paralysée que moi. Elle finit par réussir à me saluer en me tendant la main. Alors là fais pas de conneries, Tremblay, y'a son mec juste là. Mais qu'est-ce qu'elle est belle. Plus belle que je ne l'avais jamais imaginé. Je lui prends la main et comme à toutes les clientes féminines j'embrasse légèrement celle-ci. Enchanté, madame. fis-je alors sans mon sourire par contre habituel mais juste une esquisse, avant de l'inviter à entrer et serrant la main de son fiancé - j'y mettais de la poigne, entre mecs la virilité c'est plus fort que nous. Je l'invitais aussi à entrer et je mettais un temps avant de me retourner, soufflant un coup en fermant la porte. Fais comme s'ils étaient d'autres clients, Ugo. Vous avez bien faits de m'appeler. Il est évident que dans une semaine on vous dédommage. Par contre j'aimerais entre cette affaire de votre bouche, si ça ne vous dérange pas. Un jury, ça se travaille. Je suis convaincant mais il faut que vous le soyez aussi. entamais-je alors prenant place face à eux. J'évitais de trop regarder Louise malgré que son regard m'attire à elle. Si je m'y aventurais, je m'y perdrais. Alors je posais le regard sur son homme et évidemment... Je me mettais à le juger. Certes il avait un beau job, mais moi aussi. Qu'avait-il de plus? Il ne l'a pas abandonné, sûrement pas. N'empêche que moi, je ne la maternerait pas comme ça. Louise était devenue une femme mais je la savais forte, assez grande pour se défendre seule. Il était là comme un père avec sa fille, ça m'énervait. Enfin... ça m'énervait parce que c'était elle. C'était quoi ce sentiment là, Ugo, putain? Reprends tes esprits et sors la de là, déjà, tu auras fais quelque chose pour elle. Je levais un sourcil à cette pensée, les écoutant et évitant de trop me dire combien Louise était belle, comme ça et dans cette robe.
"Quand je te regarde, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras..."
Thomas avait pris les choses en main pour le changement d'avocat. J'avoue que cela m'arrange bien, je n'aime pas la paperasse, je préfère de loin me consacrer au cœur même de mon métier. Puis il a toujours été ainsi, un peu dirigiste, cela contraste avec mon côté un peu bohème. Moi j'ai plus l'habitude de me laisser porter par les aléas de la vie, lui a ce besoin de sentir qu'il maitrise tous les éléments… On ne se ressemble pas, mais au fond on se complète plutôt bien, notre petite équipe est assez équilibrée. Mais à l'évocation du nom de l'avocat, je me dis que j'aurais dû mettre mon nez avant dans ce dossier. Cette affaire m'agaçait, je n'avais rien à me reprocher et pourtant j'avais l'impression que tout m'accusait. Cette folle cherche juste un coup de projecteur et cela m'ennuie que ce soit à mon détriment. J'ai longuement discuté, hier, avec mes parents par téléphone. Sentir leur soutien m'a redonné l'envie de leur montrer qu'ils ne se trompent pas. Mais expliquer l'histoire à un énième avocat en espérant qu'il y verra autre chose qu'un coup de pub à me défendre me désespère.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus songé à Ugo. Il m'avait laissé sur le bord de sa vie sans aucune explication, je n'ai jamais réussi à en trouver la cause. J'ai longtemps cherché, fouillé dans tout ce que je savais de lui et je me suis vite aperçue, que sur nos dernières années ensemble, je ne savais plus grand-chose d'Ugo. Je lui en ai voulu de m'avoir laissé seule au milieu de leur monde d'adulte sans fantaisie. Plus rien n'était pareil sans lui, la vie n'avait plus les mêmes couleurs. J'ai d'abord essayé de le remplacer, mais j'ai vite compris que ce ne serait pas possible. Avec Ugo nous avions nos codes, on n'avait pas besoin de mots pour se comprendre et le reste du monde n'était pas mon Ugo. Alors, j'ai tiré un trait sur tout cela et je me suis recentrée sur moi. J'ai fait en sorte de l'oublier de toute façon je savais qu'il ne ferait plus jamais partie de ma vie. Comment quelqu'un qui part du jour au lendemain sans un au revoir pourrait revenir. Je n'avais pas dû compter t'en que cela à ses yeux. Cela m'avait meurtri, mais ainsi va la vie. De 13 ans jusqu'à mes 16 ans environ je sortais beaucoup moins et travaillée beaucoup plus, c'est comme ça que je suis arrivée là, malgré tout c'est un peu grâce à Ugo finalement…
Mon regard fini par se perdre dans le sien, je crois que je m’aperçois qu’au fond il n’est jamais vraiment sorti de ma vie. Inconsciemment je n’ai jamais vraiment cessé de songer à lui et à ce que l’on aurait pu accomplir tous les deux. On était que deux enfants à l’époque, mais je suis certaine qu’ensemble on aurait pu faire de grandes choses. La main de Thomas dans mon dos me replonge dans la réalité. Lui ne sait rien d’Ugo, à quoi bon, ce n’était déjà qu’un lointain fantôme du passé lorsque l’on s’est rencontré. Enfin si mes parents l’ont déjà évoqué « mon amoureux d’enfance » comment ils auraient pu faire l’impasse là-dessus, tellement amusant durant les réunions de famille. Je finis par m’avancer jusqu’à lui et lui tendre la main pour le saluer, après tout peut-être que lui ne m’a pas reconnu. Cela me parait impossible, mais pourquoi pas… Il a surement refait sa vie, je suis très certainement très loin de ses songes. De toute façon je ne pense pas avoir eu beaucoup d’impact sur sa vie contrairement à lui sur la mienne. Il n’a jamais cherché à entrer en contact avec moi, pourtant il savait où me retrouver, mes parents n’ont jamais déménagés. Il porte ma main à ses lèvres et une vague de frissons me parcours. Je ne sais pas si c’est la douceur de ses lèvres sur ma main ou son « Madame » plus glacial que l’hiver canadien, mais rien ne me laisse indifférente.
J’entre dans la pièce parcourant son bureau des yeux à la recherche d’une photo ou d’un je ne sais quoi en fait. Je me sens complétement idiote, l’impression soudaine de retourner en enfance, une espèce de sentiment de jalousie, cherchant une trace d’un joli sourire poupin à détester. Comme lorsque nous étions enfant et que quelqu’un d’autre essayait de me prendre MON Ugo. Sauf que c’est un homme dont je ne connais plus rien que j’ai face à moi aujourd’hui. Sa voix raisonne dans mon dos, je secoue brièvement la tête afin de rassembler mes esprits. Thomas sait que cette affaire me touche, il sera facile pour moi de faire passer mon comportement sur le dos de ce dossier. Je cherche Ugo du regard alors qu’il vient s’installer face à nous, mais son regard divague sur Thomas. « Je… Enfin cette femme a… » Tout es confus, aucun mot ne sort dans l’ordre dans lequel ils devraient être énoncés. Thomas pose une main sur mon genou, comme pour me dire de laisser tomber et prend à son tour la parole « Veuillez excuser ma fiancée elle est affectée par cette affaire... En fait cette créatrice a ressorti de vieux croquis d'une ligne qu'elle aurait dessinée il y a fort longtemps, mais qu'elle n'aurait jamais sorti. Elle affirme donc que Louise aurait délibérément sortie sa nouvelle collection en s'inspirant fortement de ses croquis, auxquelles elle aurait pu avoir accès durant l'un de ses stages chez cette femme. Il n'y a rien de bien méchant, je suis certain qu'un avocat de votre renommé n'en fera qu'une bouchée. » Durant le monologue de Thomas je ne cherche Ugo du regard, avec tellement de « pourquoi ? » dans les yeux que je pourrais en faire un livre de 500 pages. Mais il y a Thomas… C'est complètement stupide, j'aurais pu tout lui expliquer après tout Ugo n'a jamais été plus qu'un ami, il ne sait jamais rien passé de réel entre nous… Pourtant, je ne l'ai jamais considéré comme tel réellement. Ugo c'était mon monde et tous gravités autour de lui, j'étais convaincue qu'on était fait l'un pour l'autre, que nos promesses à 6 ans durerait toujours. L'avoir aujourd'hui face à moi me trouble. Je n'avais jamais imaginé nos retrouvailles, mais si elles avaient dues avoir lieu ce n'est pas comme ça qu'elles seraient apparues dans mes songes. Le bipper de Thomas sonne et me fait sortir de mes songes. Puis une seconde sonnerie, je le vois regarder son petit écran… Dieu tout mais pas ça, pas maintenant, pas ici…
Pando
Ugo Tremblay
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"Quand je te regarde, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras..."
Il fallait évidemment que ce soit cette Melle Roy, que ce soit cette femme dans la mode, que ce soit elle et pas une autre. On est sept milliards sur cette Terre, j'ai changé pas moins de six fois de continent pour vivre et aujourd'hui à Miami je me retrouvais face à Louise et à son mari. Jusqu'à ce qu'ils passent la porte ensemble, j'étais hyper ouf à l'idée de ce dossier. C'était franchement une affaire que je réglerais en une semaine, en plus je passerais pour le héros car des confrères sont passés avant moi, que je gagne toujours, qu'en plus on ne me paye pas au tarif habituel mais plus (ça c'est le désespoir...).... Enfin toutes les conditions étaient réunies pour que je passe un (court) mais très bon moment dans ma carrière. J'avais remarqué le nom de famille de Louise dans le dossier et je savais que cette dernière était dans la mode mais de là à ce que ce soit elle, je le pensais pas vraiment possible, ou vraiment par "malchance". Je parle de malchance car ce n'était pas elle seule que je rencontrais mais elle avec son fiancé. Vous me direz, qu'est-ce que ça peut bien te faire tu l'as abandonné tu avais 13 ans ce n'était pas la femme de ta vie mais et si c'était le cas? Je n'avais jamais aimé quelqu'un comme je l'aimais elle depuis tout petit. C'était ma première amoureuse, et sûrement ma seule. J'ai eu quelques histoires après ça mais vu mon envie aventurière de vivre partout et nul part à la fois et mon trop d'amour propre, je défonçais souvent tout. J'enchaînais souvent des coups d'un ou deux soirs juste pour dire de passer le temps. J'étais en couple avec mes secrets moi, avec mon travail et le personnage que je m'étais inventé. J'étais très bien comme ça. Me retrouver face à elle signifiait énormément. Je me retrouvais face à la seule chose que j'avais faite et que je regrettais vraiment suite au pourquoi je m'étais enfui : ne rien avoir dit à Louise. J'étais sûr que si elle avait su, elle comprendrait aujourd'hui. Ou alors elle m'aurait détesté et ça serait encore gênant. En tout cas, alors que je ne regardais que son mari qui prenait la parole de toute façon, je sentais son regard fixé sur moi. Je ne m'étais pas posé une seule seconde la question de si elle m'avait reconnu. Nos noms et prénoms suffisaient de toute façon. Elle m'en voulait, c'était sûr. Après toutes ces années, elle m'en voulait toujours. Je pouvais comprendre, nous n'étions pas juste des voisins. Nous étions meilleurs amis, amoureux et enfants. Elle n'aurait pas compris, à son âge, c'est sûrement pour ça que j'avais préféré m'en aller sans rien lui dire. Et puis j'avais honte, aussi, de moi même. Je me détestais toujours pour ce que j'avais fais. Enfin bref. Qu'importe. Il restait tout de même que sa présence n'était pas anodine ni sur mon esprit ni sur mon corps. J'aurais eu envie de la prendre dans mes bras. L'embrassade sur sa main n'avait fait qu'empirer ce sentiment. Je voulais la retrouver, tout à coup, après des années de séparation que j'avais provoqué seul. Je n'avais pas le droit, j'étais coupable et je devais subir les conséquences. Je la trouvais tellement belle, tellement douce et j'étais sûr qu'elle n'avait pas changé. Elle devait toujours être drôle et à la fois sensible. Forte et pleine d'idées, d'imagination. Sa carrière était devenue telle, elle le méritait et on voulait la foutre en tribunal par jalousie. J'essayais de me concentrer sur ce que me disait son fiancé, mais c'était compliqué. Rien que sa main sur son genoux et sa qualification "ma fiancée" me pinçaient le coeur. Mais pourquoi? Je me battais entre ce que me faisait ressentir Louise à l'instant T et mon boulot sur ce dossier. Il m'expliquait alors ce qu'on lui reprochait. Je levais les yeux au ciel. Je jouais bien la comédie. broutilles. En effet c'est limite trop facile. Une femme qui se fait détrôner par une autre femme plus jeune et plus talentueuse, on a vu ce scénario des milliers de fois et ce ne sera pas dur à faire croire à un jury, ne vous inquiétez pas. Après, je suppose que l'autre parti se battra quand même, surtout en voyant mon nom apparaître comme adversaire. Tout le monde veut me faire tomber, moi aussi. plaisantais-je alors en faisant rapidement aller mes yeux sur Louise, qui me fixait. J'étais décidément trop mal à l'aise et le bipeur de l'homme sonnait. médecin, hmm? vous avez une spécialité? ça doit pas être simple tous les jours. fis-je alors. Rester naturel Ugo continue c'est pas mal. Si vous devez y aller je vous en prie. Votre fiancée et j'insistait sur le mot en regardant rapidement Louise puis le médecin pour ne pas que lui le remarque a l'air d'avoir besoin de vous pour en parler, et je comprends. Je vais étudier ce qu'ils ont contre vous avant notre prochain rendez-vous. fis-je alors prêt à me lever pour les saluer mais ce dernier me fit un signe de main pour me stopper. Je souhaite que vous voyiez vraiment tout ensemble aujourd'hui. Si à chaque fois que mon bippeur sonne on reporte... on va y être encore un mois et je voudrais la sortir de là au plus vite, vous comprenez? tu vas y arriver lui disait-il maintenant à Louise de manière qui... m'énerva. J'avais réagis comme ça aussi par peur de me retrouver seul avec elle dans ce bureau. Je ne pourrais plus l'éviter. Il lui souffla des mots que je ne voulais pas entendre pour lui dire qu'il s'excusait et qu'il la voyait plus tard, qu'il savait qu'elle pouvait le faire et que j'étais là pour les aider qu'il ne fallait pas qu'elle ait peur. Je regardais dans le vide pendant ce moment. Me retrouver face à elle allait être trop dur. Le docteur me sortait de mon état en venant me serrer la main et en me remerciant. J'esquissais un faux sourire avant qu'il ne filait par la porte par laquelle tout avait commencé. Je restais debout, face à la plus belle créature que je n'avais jamais vu. Je ne pouvais pas faire semblant avec juste elle devant moi. C'était impossible. Un silence de mort s'installa alors qu'on se regardait fermement tous les deux. Il fallait briser cette tension. Ecoute Louise arrête de me regarder comme ça... Je savais que tu étais dans la mode, j'ai suivi un peu des débuts dans la presse mais je ne pensais pas que j'allais tomber vraiment sur toi.. lui fis-je alors en pensant sûrement à voix haute. C'était idiot ce que je disais. Un je suis désolé aurait été plus adapté. Mais ça, c'était tout moi. Mon boulot avant tout. Bon dis moi. Elle a une preuve que tu aies fais un stage chez elle, cette plouc? fis-je en reprenant alors ce pour quoi je vis depuis mes 13 ans : ma carrière. Elle s'attendait sûrement à des explications et moi je faisais limite comme si de rien était. En même temps, je voulais la sortir de là. Elle était là pour ça, à la base. Idiot.
"Quand je te regarde, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras..."
Je les écoute d'une oreille distraite, je ne suis aucunement la conversation, mon esprit est loin d'ici. Ugo avait l'air si… détaché, je devrais surement en faire tout autant, je me prends la tête pour des broutilles, Thomas avait certainement raison. En fait c'est souvent les choses les plus insignifiantes qui me touchent le plus, le reste je m'en fiche. Ça ne m'inquiète pas de savoir de quoi sera fait demain… en revanche un fantôme tout droit venu de mon passé çam'inquiète. Je n'arrive pas à détacher mon regard d'Ugo alors que lui ne daigne même pas m'adresser un minimum d'attention. A vrai dire à cet instant bien précis et pour la première fois je m'en fichais de ce qui adviendrait de ce foutu dossier. Je ne voulais rien de Ugo, pas même la défense de cette affaire, il n'est pas question que ce soit lui qui plaide mes intérêts alors que le seul intérêt qu'il ait eu un jour, fût de me laisser tomber. Je ne serais pas juste un dossier de plus à afficher fièrement lors de réunion d'avocat, je ne veux rien lui devoir. Alors qu'ils en discutent cela ne me concerne pas, je trouverais toutes les raisons du monde face à Thomas pour la confier à un autre de ses confrères. Je ne veux pas avoir à le revoir en fait. Je crois que j'ai compris que je n'avais pas fait le « deuil » de notre passé, mais le voir m'ignorer ainsi avait effacé tout doute. Ce n'est en rien le gamin avec qui j'ai grandi, c'est un homme, un homme d'affaire qui n'a pas plus d'humanité que les autres. Ugo est devenu tout ce qu'on s'est juré de ne jamais être. Il m'aura fallu beaucoup d'année, mais j'aurais au moins pu m'en rendre à l'évidence.
Le bipper de Thomas sonne et me fait sortir de mes songes, tous mais pas cela. Je n'avais aucune envie de me retrouver seule face à Ugo aujourd'hui, je n'y étais pas préparée. Depuis quand j'avais besoin d'être préparé à quelque chose moi ? Je sais même plus qui je suis, c'est complètement absurde comme situation. Ugo tente de mettre un terme à l'entretien et je suis bien d'accord sur le principe, nous n'avons de toute façon rien à nous dire de plus. Mais le terme « fiancée » et son regard qui s'en suis me provoque comme un pincement au cœur, il est difficile de décrire le sentiment qui me parcoure, mais l'entendre de sa bouche sonne… faux.
Je vois le regard de Thomas accrocher celui d'Ugo avant de lui tendre la main, j'ai envie de lui hurler de s'assoir et de ne pas bouger. Merde ce n'est pas le seul chirurgien sur cette terre, ils peuvent s'en passer pendant une heure non ? Je me sens soudainement vide… Seule et vide. Il s'approche de moi me déposant un baiser sur le front, il aurait surement été mal venu de m'embrasser devant un avocat, il y a beaucoup trop de pudeur dans son éducation. Il me murmure doucement « J'en ai surement pas pour longtemps je passerai te chercher… » Ou je prendrais un taxi, là n'est pas mon problème dans l'immédiat, mais il s'en contrefiche de mon malaise et a déjà franchi le seuil de la porte avant que je n'ai le temps de le retenir. J'aime sa passion pour son métier, mais moins le fait de ne passer qu'au second plan. Je me retrouve debout face à Ugo, nos deux regards se croisent et moi je suis partagée entre deux sentiments. L'étrangler, pour avoir osait un jour me trahir, mais à coup sûr m'en prendre à un ténor du barreau me coûterai cher, ou juste le serrer dans mes bras et lui dire à quel point il m'a manqué. Je me contente de ne pas le lâcher du regard et de reprendre place sur la chaise face à lui. Je suis certaine qu'un cimetière est plus animé que cet instant bien précis.
Je n'arrive pas à détacher mon regard du sien, je reste silencieuse comme pour ne pas perdre un défi. Je n'ai pas d'explication à lui demander, pour moi cela est bien clair, je suis sortie de sa vie au moment même où il a quitté la ville. Alors qu'est-ce que je fous encore là à le défier du regard ? Je ne le sais pas moi-même. « Au bout de dix-huit ans de silence et après être parti sans aucune explication la seule chose que tu trouves à me dire c'est que tu ne savais pas que c'est sur moi que tu tomberais aujourd'hui ? » Je le regarde droit dans les yeux ne le lâchant pas un seul instant. Je sors enfin de mon silence. « Il m'aura fallu venir jusqu'ici pour constater que tu as fini par être tout ce que tu ne voulais surtout pas devenir… un mec prévisible sans aucune fantaisie, tu es juste devenu comme eux. » Je hausse brièvement les épaules il n'a plus rien de mon Ugo de toute façon, son bureau est aussi froid que lui. Je perds mon temps à essayer de retrouver un minimum de vie en lui. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, pas à le retrouver en tout cas. Mais qu'est-ce que cela peut me faire au fond ce qu'il est devenu ? Nous avons tous les deux grandis, nous ne sommes plus les gamins de 6 ans qui se promettaient la lune. « Ce n'est pas toi qui plaidera pour moi, ne t'embête pas, je ne voudrais pas que tu partes sans laisser de trace le jour de l'audience... ». Je me redresse en déplissant ma robe. Il est temps pour moi de partir, il est clair que nous n'avons rien à nous dire de plus. Je ne veux pas donner l'impression de n'avoir que des regrets, alors qu'au fond de nous deux je n'ai gardé que le meilleur. Nos fous rires à en avoir des crampes d'estomac, notre complicité à faire tourner en bourrique n'importe qui… Ugo a été mon premier amour sans nul doute. Le genre de connerie qui vous marque au fer rouge et vous fait valser le cœur. Mais cet homme en costume cravate n'avait rien de MON Ugo. Je lui tends la main, il vaut mieux en rester là, la rancœur c'est un sentiment que je n'aime pas.
Pando
Ugo Tremblay
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"Quand je te regarde, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras..."
Revoir Louise aujourd'hui ne me laissait pas du tout indifférent. Je faisais tout pour ne pas l'admirer de la tête aux pieds, cette femme magnifique qu'elle était devenue. Je faisais tout pour ne pas aller la prendre dans mes bras, m'excusant jusqu'à ne plus en avoir de souffle, tout lui dire. Evidemment la partie de lui dire pourquoi j'étais parti, je ne pourrais sans doute jamais le faire. Peut-être que si elle était apparue seule, que je n'avais pas su qu'elle était fiancée, je l'aurais fais. Au moins la partie du câlin, j'en sais rien. Le truc c'est que ça s'était passé comme ça s'était passé et que je devais faire avec. Il y avait son fiancé et vu comme il me parlait tout à fait normalement, mon existence à moi devait lui être inconnu. C'était son fiancé mais apparemment il ne savait pas tout d'elle - chose qui me mettait la mouche à l'oreille. Si elle n'avait jamais parlé de moi, c'est qu'elle voulait garder ça secret. Mais pourquoi? Rester encore à le savoir... Je faisais donc ce que je devais faire : la défendre. J'écoutais son fiancé me dire pourquoi et comment elle en était arrivé là, puisque Louise n'arrivait pas à placer deux mots. En effet, cette affaire restait hyper simple et je l'en sortirais en deux temps trois mouvements. Je ferais au moins ça pour elle. Je savais que je l'avais abandonné et c'était la chose dans les conséquences de ma fuite qui m'avait fait le plus mal. Néanmoins il avait fallu, j'avais été obligé. Elle ne l'aurait pas compris et je ne sais pas si elle avait pu le comprendre depuis. En tout cas elle ne me lâchait pas du regard et ça me perturbait grandement, moi qui essayait de ne pas mettre son fiancé mal à l'aise en lui faisant comprendre que l'on était loin d'être des inconnus. Malheureusement pour nous, je pense, le bippeur de ce médecin sonnait et il devait s'en aller. Sur le coup, je proposais de remettre ça à plus tard vu comme Louise avait eu des difficultés à juste m'expliquer la situation mais il insistait et m'offrit une scène "couple" juste sous mon nez, que je m'efforçais de ne pas regarder. Une fois son fiancé parti, on se regardait un long moment, comme des gosses qui joue à ce jeu là tu me tiens je te tiens par la barbichette... sauf que aucun de nous n'avait envie de rire. Je finis par briser ce silence horrible. Je disais n'importe quoi, ce qui me passait par la tête, c'est sûr. J'étais tellement perturbé sur l'instant que c'était compliqué de faire autrement. Je devais garder mon dossier en tête, parce que c'était ce qui importait à l'heure actuelle. Mais apparemment, vu la réponse de Louise, ce n'était pas sa priorité à elle. Je fronçais les sourcils. Elle me dit que ce n'était pas la meilleure chose à dire après des années d'absences - sur cette partie là j'étais un peu d'accord. que voulais-tu que je te dise? fis-je avant qu'elle ne me coupe pour me dire que de toute façon j'étais devenu tout ce qu'on disait étant petit ne pas vouloir devenir. Sous cette phrase, je perdis totalement l'envie de sourire de rire et mon coeur devint aussi froid qu'un hiver à Ottawa. Je déglutis. Elle se levait en me disant qu'elle ne voulait pas que je la représente et elle ajoutait une petite pique en disant qu'elle ne voulait pas que je disparaisse à l'audience. Facile. si j'étais du genre à faire ça je ne serais pas l'avocat que je suis aujourd'hui. lui fis-je d'abord comme un gamin qui réponds à une insulte bêtement. J'étais vexé, attristé, la totale. Je l'avais abandonné, oui, mais je ne pensais pas avoir mérité des paroles pareilles. Surtout venant d'elle, ce qui me venait droit dans le coeur. Personne n'avait, je pense, autant d'emprise sur moi qu'elle. Personne n'en a jamais eu. Déjà tout petit quand on se disputait je le prenais bien trop à coeur. J'avais l'impression d'avoir sept ans de nouveau. Et encore une fois, je ne voulais pas qu'elle parte... en même temps... j'ai quand même ma fierté. tu voulais que je te dise quoi, Louise? Que je fasse quoi? Que je te prenne dans mes bras et m'excuse dix mille fois devant ton fiancé alors qu'apparemment il ne connaît pas un soupçon de mon existence? lui fis-je alors. je sais que je t'ai abandonné, tu crois qu'après tout ce qu'on a vécu en étant petit ça m'a rien fait? tu t'es jamais demandé dans quel état doit être un garçon de treize ans pour fuguer de chez lui? j'étais persuadé qu'elle savait que j'avais fugué. Mais non, puisque mes parents étaient partis dans la foulée sans que je sois, du coup, au courant. J'ai imaginé et je me suis mis en tête que mes parents avaient dû le dire aux parents de Louise, en imaginant que j'avais pu me cacher avec elle. je ne pouvais pas t'en parler à l'époque parce qu'on était trop jeune pour le comprendre, et encore aujourd'hui je... je ne peux pas. continuais-je. mais de toute façon qu'importe? tu as fais ton idée maintenant. Tu penses que je suis un de ces gars-là? un gars qui t'abandonnerait en plein rendez-vous pour ta propre justice parce qu'on m'appelle avec un bip? oui bon, attaque gratuite, j'ai dis que j'avais une fierté. très bien. tu sais ma carrière c'est tout ce que j'ai. je suis pas du genre à faire les choses à moitié. Mais si tu veux que tous mes confrères pensent que tu n'as pas voulu de moi parce que j'étais pas assez bien, essaie d'en chercher un autre. j'aurais très bien pu régler cette affaire dans trois jours. et tu expliqueras à ton fiancé aussi. il avait l'air de m'apprécier, en plus. je prenais son dossier que je mettais dans un de mes tiroirs de bureau - oui j'aurais pu le mettre à la poubelle pour faire plus dramatique mais j'avais quelques espoirs, au pire j'aiderais le prochain qu'elle choisirais en secret pour la sortir de là. pas la peine de perdre ton temps avec la politesse. fis-je en regardant sa main. J'appuyais sur un bouton de mon téléphone de bureau. ma réceptionniste t'appelle un taxi. j'te souhaite bonne chance. lui fis-je alors en m'asseyant à mon bureau et en sortant un autre dossier. Ce qu'elle m'avait dit m'avait fait mal, hyper mal. Plus que je ne pouvais l'accepter. Après des années, la blessure était la même. Je n'avais jamais voulu l'abandonner, j'avais été obligé. Mais ça, elle ne le comprendra apparemment jamais. Puis elle avait sa vie maintenant... qu'est-ce que j'espérais, moi? Je pouvais me la poser, cette question. J'suis un homme qui bouge sans cesse et qui ne vit que pour son boulot, parce que c'est ce qui m'a sauvé. Peut-être qu'elle avait raison, peut-être que j'étais devenu quelqu'un que je détestais. Pourtant, je savais que je n'étais pas un de ces gars fades... pour autant, peut-être était il plus simple et plus saint pour elle qu'elle y croit...