Moi c’est Lyra ou plutôt Milena, je suis née à Sofia en Bulgarie, le 11 août 1988. Du moins, c’est ce qu’on m’a dit, car ma mère biologique m’a abandonné à cause du fait qu’elle était bien trop pauvre pour me garder me confia à l’adoption. J’ai été ballottée de famille en famille jusqu’à ce que j’arrive aux Etats-Unis et plus précisément à Miami. C’est une famille loin d’être modeste qui m’a accueilli les bras grands ouverts. Ma mère adoptive s’est empressée de me redonner un prénom à consonance plus « américaine » comme elle disait. Elle m’a appelé « Cendra », prénom que j’ai longtemps détesté, c’est pour cela qu’à l’âge où j’ai pu entrer à l’école, j’ai décrété que je m’appelais Lyra, et même si ma mère ne l’approuvait pas et elle n’avait pas le choix. J’avais déjà mon petit caractère.

Je pensais être arrivée dans une bonne famille, mais apparemment, ils m’avaient caché leur véritable nature. J’ai appris à mes dépens ce que cela fait de désobéir à ma mère, rien de violent, juste que j’ai appris bien trop tôt à devenir « l’esclave » de ma mère et de mes sœurs adoptives insupportables. Je faisais le ménage, le repassage, je faisais même le repas et n’avais pas la possibilité de manger autant à ma faim que mes sœurs et mon frère. Une vie difficile commençait. Je devenais rapidement une enfant docile avec ma mère, disons que je n’avais pas le choix. Cependant, en grandissant que je devins difficile, je gardais toute ma haine pour ma mère en moi, mais cette partie de moi voulait toujours ressortir. J’espérais qu’un jour, je puisse utiliser ce qu’ils m’ont fait pour les détruire à ma manière. La seule personne à qui je n’ai jamais voulu faire de mal, c’est à mon frère adoptif. Il m’a toujours défendu, c’est vraiment le seul qui ne subira pas ma folie vengeresse.

Je pensais que ma famille ne pouvait pas faire pire que ce que je vivais déjà et ils ont dépassé mes espérances en me trouvant, alors âgée de vingt-sept ans et destinée à devenir vétérinaire, ma mère m’a appris que j’allais épouser un très bon parti. Cela permettrait donc à la famille de s’élever financièrement parlant. J’ai tout de suite refusé, mais je n’ai pas eu d’autres choix que de me fiancer à ce séducteur qui avait plus de femmes à ses pieds et dans son lit que dans sa vie. Même si je le détestais pour la condition dans laquelle nous étions, nous nous sommes mis d’accord sur un point : nous pouvions aller voir ailleurs autant de fois que nous le souhaitions. C’est d’ailleurs depuis ces fiançailles, que je passe mes soirs dans les bars. J'ai mis de côté mes études pour devenir vétérinaire et je suis devenue assistante vétérinaire pour continuer à travailler avec les animaux, ma passion, et espérer reprendre où je me suis arrêtée ensuite. C’est là que j’ai rencontré cet homme, un brin dangereux, enfin l’impression qu’il donne. Cinq ou six verres plus tard, ou plutôt le lendemain, je me retrouve dans un lit sans savoir comment j’en suis arrivée là. Le mal de tête horrible que j’ai me rappelle que j’ai bu. Je ne veux pas rester, alors je m’en vais. Deux semaines plus tard, je n’ai que des nausées, je préviens le médecin et vois une gynécologue qui m’apprend que, fatalement, je suis enceinte. Enceinte d’un inconnu. Je cache cela à tout le monde, mais un jour ça finira par se voir et je devrais trouver une solution et mon enfant devra, un jour, connaître son père.