“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
J’avais décidé de me faire pardonner de mes propos pour la soirée d’Halloween en apportant des cookies à Timothy à sa caserne. J’avais réussi par retrouver l’endroit où le pompier bossait. En me basant sur le lieu d’intervention de la dernière fois il m’avait été plutôt facile de retrouver la caserne à laquelle il était affilié. Bon je n’avais aucune certitude qu’il y soit, mais je devais bien tenter le coup. Je ne voulais pas qu’on reste fâché pour quelque chose de stupide. Ma boite de cookies à la main, je traversai la rue où j’avais laissé ma voiture et me dirigea vers le grand bâtiment rouge dont les portes métalliques étaient ouvertes et donnaient l’accès aux camions de pompier. Respectueuse du lieu, je décidai de prendre la porte d’entrée accessible aux visiteurs. « Bonjour, je cherche Timothy Wells. » demandais-je à un pompier qui passait par là. Celui-ci me détailla du regard de haut en bas avant de me répondre qu’il allait le chercher. J’attendis patiemment en regardant tout autour de moi, curieuse. Je n’avais jamais mis les pieds dans une caserne de pompier. Timothy arriva et je lui souris. « Salut ! » Je m’approchai du jeune homme et lui tendis ma boite de cookies que j’avais fait. « J’avais pas de lait pour les accompagner. Désolée. » Mes excuses n’étaient pas seulement que pour le lait qui manquait mais également pour mes propos que j’avais eu. Je n’étais pas tellement douée en excuses et cela me gênait un peu. J’espérais reprendre une relation sympa avec Tim, surtout avec l’annonce que j’avais à lui faire. « J’espère que je dérange pas. De toute façon je vais pas rester, je voudrais pas t’embêter dans ton travail. »
 

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
Travailler à la caserne n’était jamais de tout repos. En général, on enchainait les missions et les pauses étaient restreintes. On était en sous-effectif alors souvent, on avait même pas le temps de manger à midi. Les journées calmes étaient rares. Aujourd’hui, n’avait pas échappé à la règle. J’avais enchainé les missions jusqu’à 16h30. Il fallait encore nettoyer le camion, avant de pouvoir rentrer chez moi. C’est ce que j’étais entrain de faire quand un de mes collègues vint me chercher. Il y avait quelqu’un pour moi et ce n’était pas ma mère. Crystal ? Non, elle ne venait jamais ici.

Descendant du camion, je me dirigeai à l’entrée de la caserne et fus surprise de découvrir Helena. Il ne me semblait pas lui avoir dit que je travaillais dans cette caserne-là. « Helena ? » Oui, qui d’autre ? … Se rapprochant de moi, elle me tendit une boite de cookies. « C’est parfait ! » souriais-je avant de rajouter. « J’ai pas eu le temps de manger donc avec ou sans lait, ça me va ! » J’ouvris la boite et attrapai un cookie avant de la tendre à Helena. « Oh non, t’en fais pas, j’étais en train de finir. On nettoyait le camion et on le remplissait pour la prochaine intervention. Rien de très intéressant ! » souriais-je avant de croquer dans le cookie. « Tu t’es amélioré en cuisine ! » affirmais-je. Manger, faisait toujours du bien, même si mon estomac s’était habitué à ses heures de repas. « Comment t’as su que je travaillais ici ? » demandais-je, toujours aussi surpris de la voir ici.

Elle regardait autour d’elle et je supposais qu’elle ne serait pas contre l’idée de visiter une caserne. En même temps, quand on ne connaissait pas c’était toujours fascinant de visiter. Ca l’avait été pour moi au tout début en tout cas. « Viens, je vais te faire visiter. » Elle me suivit et je lui fis faire le tour de la caserne.

 

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
J’étais pas douée en excuses, alors j’étais venue avec des cookies fait maison en gage de paix. Je me disais que ce pouvait être un bon moyen de débuter la conversation et d’éviter un blanc pesant et gênant. Timothy arriva après que je me fus présenté à un de ces collègues. Je m’excusai pour l’absence de lait mais le jeune homme me dit que ce n’était pas bien grave. Il me flatta pour mon amélioration dans la confection de cookies. Je souris contente qu’ils lui plaisent. « Je me suis dit que si je t’en faisais c’est que tu devais aimer ça, enfin du coup pas les miens, mais ceux des autres. » Je me mis à rire. « En tout cas je suis contente que ça te plaise. J’ai eu quelques années de pratiques, ça aurait été malheureux de rester sur un échec. » Timothy me demanda ensuite comment je l’avais trouvé. C’est vrai que ça pouvait paraitre étrange que je débarque ici, sortie de nulle part alors qu’il ne m’avait jamais dit où il bossait. Avais-je l’air d’une psychopathe qui le poursuivait ? J’espérais pas. « T’es pompier, les casernes y en a pas des milliers. Je me suis basé sur ton lieu d’intervention quand tu m’as ramassé dans la rue. Je sais que ça fonctionne par secteur du coup j’avais plus beaucoup de possibilité pour te trouver. J’ai eu de la chance de tomber du premier coup sur la bonne caserne. » Je savais bien me servir de mes capacités de déduction quand je le voulais. Bon c’était pas bien compliqué non plus comme énigme à résoudre. L’application que j’avais sur mon téléphone pour faire passer le temps l’était beaucoup plus ! Timothy me proposa alors de me faire visiter la caserne. Telle une enfant, j’écarquillai les yeux avec un large sourire sur ma face. « C’est vrai ? Faut pas que ça te créer des ennuis quand même. » Le jeune homme me rassura et me dit de le suivre, sa boite de cookies sous le bras. C’était si grand ici et très rouge aussi. Je saluai quelques collègues de Timothy qui discutait en regardant autour de moi. Charlotte aurait adoré voir ça, c’était dommage qu’elle ne soit pas avec moi. D’ailleurs, il serait peut-être temps que je pense à commencer à aborder le sujet. Peut-être pas en lui disant que je pensais qu’il était le père, mais juste à dire que j’avais une fille qui bizarrement avait l’âge de notre amourette d’adolescents. Je tournai la tête vers le jeune homme en lui souriant. « T’as pas … peur … quand tu pars en intervention parfois ? Je veux dire, c’est un boulot dangereux et quand vous intervenez sur des choses périlleuses ça doit mettre un peu la boule au ventre non ? Se dire qu’on risque d’y laisser la vie. » J’avais admiré ces hommes et ses femmes toute ma vie, qui travaillait dans le milieu de la protection et du secourisme. Jamais j’aurais eu assez de cran pour faire cela. J’aimais le petit confort d’un bureau et la discussion avec des personnes atteintes de troubles mentaux. Je trouvais ça assez palpitant pour moi personnellement. « Si tu avais une vie de famille, tu penses que tu continuerais ton boulot ? Même en sachant que tu pourrais y laisser des enfants et une femme derrière toi ? » Je me doutais bien de sa réponse. Une passion ne se lâchait pas comme ça et cela m’étonnerait qu’il me dise qu’il veuille abandonner pour préserver sa famille. Et puis dans un sens heureusement que les pompiers ne pensaient pas comme ça sinon on risquerait d’être en pénurie.

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
J’étais surpris de voir Helena ici. Après notre dernière rencontre, je ne pensais pas qu’elle aurait forcément envie de me revoir de si tôt. Bon il faut avouer que la dernière fois, ces propos avaient plutôt été désobligeants. Elle avait jugé ma vie sans me connaitre réellement. De l’autre côté, j’avais peut-être sur réagis en quittant le bar de cette manière. Bref les torts étaient probablement partagés. Helena n’était pas arrivée les mains vides. Elle avait apporté des cookies qui étaient clairement meilleurs que ce qu’elle avait pu faire par le passé. Je ris à ces propos. « Même si ça ne se voit pas forcément, je pourrais manger « du sucre » à longueur de journée ! » Et ça arrivait parfois d’ailleurs. « Woh, tu sais, personnellement, j’ai beau réessayer, la cuisine, ça reste toujours pas mon truc ! » riais-je.

Heureux de la voir ici, je n’en restais pas moins surpris. Comment avait-elle su que j’étais dans cette caserne là et pas une autre. « Bien vu Sherlock ! » répliquais-je avant de poursuivre « T’aurais dû faire enquêtrice ! » plaisantais-je. Bon tout cela tenait du bon sens au final, mais il fallait quand même y penser et faire quelques recherches. La voyant observer les lieux, je lui proposai de lui faire visiter. Sans mentir, visiter une caserne de pompier était un rêve qu’on avait tous étant gosse. « Oh non, t’inquiète pas. » On faisait ça régulièrement. On était pompier, alors autant en profiter pour faire visiter aux proches !

Commençant la visite, je lui présentai quelques lieux, expliquant brièvement leur utilité, … Bon sans moi, elle l’aurait probablement deviné toute seule ! Elle me demanda alors si je n’avais pas peur quand je partais en intervention. Je ne me souvenais pas avoir déjà eu peur au moment de partir. « Hum.. non pas vraiment. Sur le moment, t’es sur le coup de l’adrénaline. Tu penses aux risques oui, car c’est ton métier, mais jamais dans le mauvais sens et heureusement. La peur paralyse et c’est quand tu as peur que tu fais n’importe quoi et que tu te mets en danger. Après, bien sûr que parfois en revenant, j’ai le contre-coup et je me dis : « waouh, t’as eu de la chance », mais sérieusement, ça passe vite en général. » Ce n’était en rien pour me faire passer pour le mec qui n’avait peur de rien, loin de là. Seulement, la peur ne faisait pas partie de moi lorsque je travaillais. Les questions suivantes furent pour le moins surprenantes. « Et bien, je ne veux pas d’enfant, donc ça règle une partie du problème. » avouais-je avant de reprendre. « Puis, ce métier, je le fais par passion alors non, je ne pourrais pas l’abandonner. » Puis les risques n’étaient aussi importants qu’elle pouvait le laisser entendre. On était formé à ça. On n’intervenait pas tant que les risques n’étaient pas minimaux pour nous. Après bien entendu, il y avait des accidents, comme dans chaque métier.


 

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
Je m’intéressais à ce que ça devait faire d’être pompier. Est-ce qu’il avait peur de faire son métier ou bien partait-il l’esprit tranquille ? Timothy me répondit qu’il n’avait jamais eu vraiment d’appréhension à partir en intervention, que c’était surement en partie grâce à l’adrénaline. Mais il lui arrivait d’avoir un contre-coup et de se dire qu’il aurait pu y rester une fois rentré. J’étais presque en admiration devant tant de self-control de sa part. Ensuite je lui posai une question un peu plus personnelle et c’est là qu’il me dit qu’il ne voulait pas d’enfants. Je le regardai en haussant les sourcils, un peu surprise de sa réponse. Au moins c’était clair … Puis il ajouta qu’il faisait son métier par passion et qu’il ne l’abandonnerait pas. « Ça se comprends … je parle de ta passion surtout. Je comprend pas trop pourquoi tu veux pas d’enfants par contre. » Je croisai mes bras sur ma poitrine en le fixant. « Quelles raisons te font dire que tu n’en veux pas ? Tu as l’air bien catégorique. Tu sais pas, peut-être que tu rencontreras quelqu’un avec qui tu aimera fondé une famille … » J’appréhendais d’avantage de lui dire pour Charlotte maintenant. Est-ce que ça le repoussait à ce point-là de fonder une famille ? Comment réagirait-il si je lui disais qu’il était peut-être le père de ma fille ? Se sauverait-il sans rien demander ? J’écouta ses explications avec attention, curieuse de comprendre pourquoi il tenait ses propos là. Il était jeune, il était trop pour se dire qu’il ne voulait pas d’enfants. « Tu sais on ne sait pas ce que c’est que d’être parent avant de l’avoir vécu. On peut avoir des témoignages d’expériences de vies, mais rien n’est pareil à ce que l’on ressent quand on devient parent pour la première fois. Un enfant ça bouleverse ton univers, ça change ta vision de voir le monde et puis ça te donne un regard neuf sur des choses que tu ne voyais plus. » Je sentais mon cœur battre dans ma poitrine à mesure que je disais ces mots. Je n’avais pas eu le choix d’avoir Charlotte. Je veux dire, que j’aurais pu l’abandonner une fois née, la confier aux services sociaux mais je ne l’avais pas fait. Quand mon regard s’était posé sur elle la première fois, j’avais su que jamais plus je ne pourrais me passer d’elle. Elle était ma chair et mon sang, une partie de moi que je le veuille ou non et je me devais de tout faire pour elle. Peut-être que si j’avais pu avorter, je l’aurais fait, mais en aucun cas je ne regrettais de l’avoir aujourd’hui. Timothy m’interrogeait du regard. Je sentais bien qu’il se demandait comment je pouvais parler avec tant de certitudes. J’inspirai un grand coup. « Je te l’ai pas dit mais j’ai une fille. Charlotte. Je savais pas si je devais t’en parler parce que je voulais pas l’impliquer si jamais ça se passait mal entre nous. Et puis je voulais pas que tu me colles une étiquette de mère célibataire négative. Je voulais que t’apprenne à me connaitre moi, une jeune femme de vingt-quatre ans et rien de plus. » Je m’arrêtai sur ses mots. Je ne savais pas s’il fallait que je continue en lui confiant mes soupçons. S’il me demandait l’âge de Charlotte il finirait par comprendre, je pense.

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
Helena m’interrogea sur mon métier qui, de l’extérieur, était vu comme un métier à risque. Une famille ne me ferait pas abandonner mon boulot ! Ah ça non ! Premièrement car je ne voulais pas d’enfants. Et ce depuis des années. Puis on métier que l’on fait par passion ne peut être abandonné ! Comme beaucoup de monde, Helena semblait surprise que je ne veuille pas d’enfants. J’appréciais les enfants, et j’appréciais aussi passer des moments avec eux. Ce n’était pas le problème. En réalité, cette décision était tout simplement dû à mon passé. « Et bien… j’ai perdu mon père quand j’avais 15 ans et j’ai mis des années à m’en remettre. Je me suis longtemps senti coupable. Je souhaite ça à aucun gosse. Et à côté de ça j’ai un frère handicapé et je la vois la souffrance de ma mère. Donc, j’ai ni envie d’avoir un enfant qui se retrouve dans ma situation, ni d’être un parent qui se retrouve dans la situation de mère. » expliquais-je. Cette raison pouvait paraitre incompréhensible d’un point de vue extérieur. « Je sais ce que tu vas me dire, que j’ai pas eu de chance et que ça ne se reproduit pas forcément, mais dans le doute, je préfère pas en avoir. » Puis de toute façon, ce n’était pas comme si la question était d’actualité !

Helena partit alors dans un discours sur le fait d’être parent. « Euh… ouais… peut-être… » dis-je surpris. Elle disait cela avec une telle intensité qu’on aurait pu croire qu’elle avait un enfant. Elle me l’aurait dit, non ? Pas que je lui ai posé la question directement, mais je lui avais demandé de me raconter sa vie depuis l’accident. Je pouvais comprendre qu’elle passe sur les détails, mais un enfant ne me semblait pas un détail. Voilà pourquoi je ne m’attendais pas à cette révélation. Elle avait donc une petite fille : Charlotte. Elle m’expliqua brièvement pourquoi elle ne m’en avait pas parlé avant et j’en restais surpris. « Hum… j’aurais jamais pensé ça. Je veux dire, c’est pas parce que t’as un enfant, qu’on peut juste retenir ça de toi. » Je n’étais pas du genre à juger les gens et ça n’allait pas changer maintenant. « Donc tu as une petite-fille. » souriais-je alors que la visite était terminée et qu’on reprenait le sens inverse. « Elle a quel âge ? » demandais-je en lui adressant un regard. Je vis son visage changer brusquement et je me demandais bien pourquoi.
 



 

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
Je savais que je m’étais aventurée sur un terrain dangereux. Je venais de parler d’enfants à Timothy et j’avais été forcée de lui parler de Charlotte. Ce n’était pas tellement un mal que d’aborder ce sujet mais je savais que ça allait nous conduire sur un terrain sensible. Il m’avait expliqué pourquoi ne pas vouloir d’enfants. Finalement il n’avait pas une aversion totale pour eux, c’était surtout à cause de son parcours de vie. Il ne voulait pas prendre le risque de laisser une mère éplorée et d’avoir un enfant handicapé. Il devança mes propos en disant qu’il ne voulait pas tenter la malchance. Je ne comprenais pas vraiment, il y avait une chance sur combien pour qu’une telle situation de malchance se produise ? Beaucoup trop certainement. Lorsque je me justifiai sur le faite que j’avais passé sous silence Charlotte, Timothy me dit qu’il ne m’aurait jamais jugé. « C’est gentil, mais je ne te connaissais pas alors dans le doute … » Le jeune homme me questionna sur ma famille, intrigué. La question tant redoutée tomba, non sans surprise. Je restai quelques instants sans rien dire. Je ne savais pas si je devais dire la vérité ou bien me tomber d’un ou deux ans sur l’âge de Charlotte. Non je lui devais la vérité. De toute manière un jour ou l’autre cela finirait par ce savoir. « Huit ans … » dis-je dans un souffle. Je guettais sa réaction. Peut-être son cerveau ne ferait pas le comptage immédiatement. « … j’étais enceinte quand on m’a trouvé dans l’accident de train. J’étais enceinte de 4 mois … » Je sentais mon corps s’emballer de nouveau dans ma poitrine. Je redoutais la réaction de Timothy. Là il n’y avait plus de doutes avec les infos que je lui donnais il ne pouvait que faire le lien. Mais était-il le père ? Ça c’était un doute qui subsistait …

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
Je n’avais jamais eu l’envie d’avoir un enfant. Plus jeune, ça ne m’avait jamais traversé l’esprit et en grandissant, j’avais réfuté cette idée. J’appréciais les enfants, là n’était pas le problème. Seulement voilà, dans une famille, il y a toujours quelqu’un de malheureux. Soit c’est l’enfant, soit c’est le parent. Dans ma famille, ça avait été les deux. J’avais eu assez de malheurs pour que la malchance retape encore un fois. Cependant, on est jamais sûr de rien et c’est pourquoi je ne préférais pas avoir d’enfant. Je fus content qu’elle n’insiste pas.

Cependant, si elle n’insista pas, elle me fit part de sa maternité. J’avoue qu’en la retrouvant, je n’y avais pas songé une seule seconde. 24 ans restait jeune pour avoir un enfant, même si j’avais quelques amis dans son cas. Le plus surprenant c’est qu’elle ne m’en ait pas parlé avant. Apparemment, elle avait eu peur que je la juge. Elle avait donc une petite fille, mais semblait mal à l’idée de me dire son âge. « Oh tu l’as eu jeune… » dis-je avant de réaliser un rapide calcul dans ma tête. 24-8 = 16…. 16… l’âge où elle avait eu son accident. Sachant qu’il fallait 9 mois pour faire un enfant, … elle avait pu tomber enceinte vers 15 ans… okay… surtout pas de conclusion hâtive, mais à nos 15 ans on était tout de même ensemble…

Je m’arrêtai quelques instants ma marche et elle fit de même pour continuer son récit. Elle était enceinte de 4 mois lors de l’accident. Je fermai les yeux quelques instants, espérant peut-être que, lorsque je les réouvrirai, tout cela ne serait qu’un mauvais rêve, mais non, c’était la réalité. « 4 mois tu dis… » répétais-je, espérant qu’elle rectifie sa version. Elle ne le fit pas. Notre relation n’avait pas durée longtemps, mais 4 mois avant l’accident, nous étions bel et bien ensemble…. « Donc j’ai une gamine de 8 ans… » J’avais l’impression que mon cœur avait ralenti et qu’il était prêt à s’arrêter. L’information n’était pas facile à encaisser…


 

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
Je stressais. Clairement j’étais terriblement angoissée par ce que je venais de balancer au visage de Timothy. Je me sentais aussi soulagé car les choses étaient dites mais je redoutais sa réaction. Sa première fut de me dire que je l’avais eu jeune. En effet, je n’étais encore qu’une ado lorsque j’étais enceinte et puis quand je continuai mon explication, il se mit à répéter en écho les quatre mois que je lui avais donnés en information. Je sentais qu’il comprenait où je vouais en venir. « Oui … » dis-je simplement pour appuyer mes propos. Et là il lâcha clairement la preuve que le cheminement avait été fait dans sa tête. Il avait légèrement blêmi et j’avais l’impression qu’il avait du mal à accuser le coup, ce qui était bien normal après-tout. « Est-ce que … » ça va ? Non je pouvais pas lui dire ça. C’était pas juste de lui demander si ça allait. C’était certain que ça ne pouvait pas aller. Juste à le regarder je voyais bien qu’il était perturbé. « Tu sais … c’est peut-être pas … » j’hésita un instant « … ton enfant. Tu doutais de ma fidélité alors ça veut rien dire. » Je n’avais aucune idée si mes mots se valaient rassurant ou non. En faite je n’arrivais tout simplement pas à savoir ce qu’il pensait de cette situation. « Tu es un peu blanc, tu devrais peut-être manger un cookie. » lui dis-je en lui prenant la boite. Je l’ouvris et en sortit un gâteau que je le lui tendis et en prit un pour moi aussi. Le stress me donner des envies de grignotages. « Je te demande rien par rapport à Charlotte. Je te dis pas ça pour te réclamer quoi que ce soit. Je me débrouille avec ma fille et c’est très bien comme ça. Mais je pensais que tu étais en le droit de savoir si jamais … si jamais c’était ta fille. » Je croisai le regard du jeune homme et tenta d’esquisser un petit sourire forcé. « Tu veux pas d’enfants de toute manière, j’ai bien compris. C’est juste que … Charlotte cherche à savoir d’où elle vient et ça me fait de la peine de ne pas pouvoir lui apporter des réponses. » Et à moi aussi cela me ferait du bien d’en savoir un peu plus, de me rassurer sur le genre de fille que j’étais. Ne plus avoir de doutes sur ma fidélité pour Timothy. Et puis le jeune homme était un garçon bien, avec un bon statut, c’était une belle histoire à raconter à Charlotte.

 

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“Pardon … auriez-vous du lait ?” Timothy & Helena
Je venais de me prendre une claque en pleine figure ! Je n’étais absolument pas préparé à ce que Helena m’annonce que j’avais un enfant. Déjà, lorsque je l’avais retrouvé, j’avais eu du mal à me faire à l’idée qu’elle était vivante, mais là, c’était encore un autre stade. J’avais une gamine et elle avait 8 ans… Tout allait bien dans le meilleur des mondes…. FAUX ! Tout allait mal oui ! Je n’avais jamais voulu d’enfant, je venais de le lui avouer et voilà qu’elle m’annoncer que Oh, trop tard, j’en avais déjà une… Mon regard était perdu dans le vide. J’avais beau chercher un moyen d’oublier tout ça, c’était à présent impossible.

Helena venait de me dire 30 secondes plutôt que j’avais un enfant et là, elle me disait que finalement, ce n’était peut-être pas le mien. Je la regardai d’un air « Oh tu te fous de moi ou quoi ?! » Les mots ne sortaient pas, j’étais encore trop perturbé par cette possible nouvelle. Avoir un enfant… Finalement c’est après quelques secondes que je repris la parole « Ca veut rien dire ouais… » Mais si, ça voulait tout dire ! Tout prenait son sens… Enfin tout, pas tout non mais une partie… « C’est pour ça que ta mère m’a toujours tenu comme responsable de ta mort. C’est aussi pour ça que tu partais en France… » répliquais-je. Ce n'était qu'une supposition certes, mais cela pourrait expliquer bien des choses! Elle me proposa alors un autre cookie, mais pour le coup, je n’avais absolument plus faim. « Donc tu me dis que c’est ma fille sans être sûre à 100% qu’elle l’est ? » En même temps ce n’était pas vraiment sa faute si elle ne savait pas.

La suite, je ne l’écoutai pas vraiment. J’essayai de me remémorer les moindres détails concernant les 4 mois avant son accident. Certes, j’avais supposé qu’elle eût quelqu’un d’autre, mais pas à ce moment-là. Non à ce moment-là, tout allait bien. On passait nos journées ensemble et tout se déroulait pour le mieux. Peut-être étais-je dans le faux… peut-être que depuis le début elle était avec quelqu’un d’autre et peut-être que je n’étais pas le père de sa fille. Ou alors, peut-être qu’il n’y avait eu que moi et que si elle s’était éloignée de moi, c’est justement à cause de sa grossesse. Peut-être qu’elle ne voulait pas que je m’en mêle et que je lui demande d’avorter. Le problème est que tout cela n’était que des suppositions. « Okay, faut que j’appelle ta sœur. C’est la seule qui peut savoir. »



 

 

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