Peut-être que je suis ici pour recevoir les soins nécessaires comme le dit ma soeur, mais pour moi c’est une pure connerie parce que je sais que je ne pourrai plus jamais être policier. Mon corps est faible, je n’ai plus de force. Que vais-je faire de ma vie? Je n’en sais rien. Je veux sortir d’ici au plus vite et retourner chez moi.
ALEXANDER : « Bonnes infirmières ou non, ça ne changera rien à mon état. »
Je ne peux plus rien faire, je devrai me trouver un autre job. Tous les efforts et toute l’énergie que j’ai mis pour devenir policier n’auront servi à rien. Pourquoi est-ce que cela m’arrive à moi? Est-ce que je suis une mauvaise personne au fond de moi pour mériter une telle connerie? Sans doute que j’ai déjà fait quelque chose de mal et maintenant j’en paie le prix.

Ma soeur sera toujours là pour moi tout comme je serai toujours là pour elle. Je m’entends cent fois mieux avec ma petite soeur qu’avec mon petit frère. Justin et moi avons toujours été comme chien et chat. Je ne sais pas pourquoi j’ai une relation plus difficile avec mon frère. Nous sommes tellement différents tous les deux, comme si nous n’avions pas été élevés dans la même famille.
ALEXANDER : « Je ne sais pas, mais peut-être que tu as raison et que je devrais consulter. »
Je veux juste guérir au plus vite, mais je sais que je devrai aussi guérir mentalement.

Étant fatigué, je prends place sur le fauteuil roulant et j’écoute ce que ma soeur me dit. Est-ce que je veux retourner dans ma chambre ou rester à l’extérieur? Je n’ai pas envie de retourner dans ma chambre et être enferme entre quatre murs blancs.
ALEXANDER : « Le parc, je veux aller au parc. »
Dis-je à ma soeur alors qu’elle me pousse tranquillement.
ALEXANDER : « Comment va Nate? »

Je ne peux pas reculer le temps et si je ne peux plus être policier alors je ne sais pas ce que je vais faire parce que je n’ai pas d’autre diplôme que celui de l’école de police. Je vais devoir me trouver un autre emploi, un emploi qui ne demande pas de diplôme spécifique. Toutes mes années de travail acharné seront gâchées à tout jamais. Que voulez-vous que j’y fasse?! C’est la vie!

Je ne sais pas si parler à un psychologue m’aidera, mais si ma soeur le dit sans doute qu’elle a un peu raison. Le problème est qu’est-ce que je vais dire à un psychologue? Je n’ai jamais été du genre à me confier aux gens, j’ai toujours été du genre à tout garder pour moi. Je sais que ce n’est pas bon, mais c’est comme ça que je suis tout simplement. Je ne fais qu’acquiescer d’un signe de tête ce que ma soeur me dit avant de m’asseoir de nouveau dans le fauteuil tout en optant pour le parc.

Sans vraiment le réaliser je parle de Nate alors que je voulais sans doute prononcer le prénom ce de mon beau-frère. Il ne faut pas m’en vouloir, c’est mon état qui me fait faire une telle chose. Je n’ai pas tout ma tête depuis mon réveil en raisons de plusieurs facteurs différents.
ALEXANDER : « Il est stupide ce gars. Je ne sais pas pourquoi elle aime. »
Comme si on peut demander une femme en mariage pour ensuite dire que nous ne voulons plus. Ce n’est pas quelque chose qui se fait, ce n’est pas correct. On ne demande pas une femme en mariage si nous sommes nous-mêmes pas en mesure de savoir que c’est vraiment ce que l’on désire.
ALEXANDER : « Parce que les femmes n’aiment que les connards tout simplement. »
Dis-je à ma soeur.
ALEXANDER : « Les gentils comme moi, on ne les aimera jamais autrement qu’en amis. Mais pourquoi tu dis ça? Lukas est bien, non? Il t’a fait du mal? »

Je ne savais pas que ma soeur n’était plus avec Lukas. Combien de temps est-ce que j’ai été dans le coma? Après tout, il me semble que tout allait bien, du moins du plus loin que je me souvienne. Je suis surpris par cette nouvelle qui est, pour moi, une mauvaise nouvelle. C’est triste comme nouvelle parce qu’ils étaient beaux ensemble tous les deux.
ALEXANDER : « Es-tu triste? Je veux dire, comment est-ce que tu te sens? »
J’ai besoin de le savoir parce qu’il s’agit de ma petite sœur que j’aime plus que tout au monde. Si elle a de la peine, j’ai de la peine moi aussi. Si je pouvais tout lui effacer la douleur du monde, je le ferais sans hésitation.

En plus de ne plus être avec son beau Lukas, ma sœur est retourner vivre chez mes parents. Elle n’est pas lamentable, elle fait ce qu’elle pense qu’il y a de mieux à faire pour elle. Son bonheur doit passer avant tout le reste.
ALEXANDER : « Tu pourrais t’installer chez moi, comme ça je n’aurai pas à m’installer chez les parents. Je te viendrai en aide et tu me viendras aussi en aide. »
Nous pouvons bien nous entraider entre frère et sœur, est-ce pas?! Je ne détesterais pas vivre avec ma soeur. Après tout, ma soeur n’est pas dérangeante, elle est plutôt facile à vivre.

Nous arrivons au parc et je regarde devant moi. Je veux me marier et je veux des enfants, mais il semblerait que ce soit trop demandé. Je n’ai pas le droit à ce bonheur. Quand je réfléchis à l’âge que j’ai, je me dis qu’il serait temps que je me pose avec une femme, mais les femmes sont difficiles à trouver.
ALEXANDER : « Justin peut bien se faire foutre. Il n’est jamais venu depuis que je suis réveillé, même pas capable de me téléphoner. Je vais m’en souvenir de ça et crois-moi que le jour où il sera à l’hôpital que je vais faire exactement comme lui. Il doit être trop occupé à s’amuser avec ses petits amis. »

J’aurais aimé savoir que les choses n’allaient pas si bien entre ma soeur et Lukas. Je ne lui aurais pas dit quoi faire parce que je ne suis personne pour conseiller un couple, mais j’aurais pu conseiller ma soeur du mieux que je le peux. Je suis très loin d’être un expert en amour puisque la femme que j’aime est mariée et elle a des enfants, mais j’aurais pu aimer un tout petit peu ma sœur. C’est mon rôle de frère de l’aider, d’aider ma petite sœur, de lui remonter le moral.
ALEXANDER : « Tu as raison, lorsqu’un couple ne fonctionne pas c’est parce que les choses ne vont pas bien des deux côtés. Il ne faut pas toujours mettre la faute sur une seule personne. Le fait que tu l’avoues confirme que tu es d’une grande sagesse. Je suis certain que si vous travaillez tous les deux sur votre personne que vous allez vous retrouver un jour. »

Pourquoi est-ce que tout d’un coup cette idée de s’installer ensemble n’est plus aussi bonne aux yeux de ma soeur alors qu’elle était heureuse de me le proposer il y a quelques minutes? Sans doute que pour elle les choses sont différentes puisque c’est moi qui lui propose et sans doute qu’elle se dit qu’elle n’a pas besoin d’aide.
ALEXANDER : « Je veux juste que tout soit clair dans ta tête. Tu es ma petite sœur et je n’aime pas te voir perdue ainsi. »

Ma relation avec Justin a toujours été difficile, comme si je le dérangeais toujours. Je ne me suis jamais vraiment bien entendu avec lui et c’est dommage que c’est c’est mon frère et que j’aurais aimé avoir une belle relation simple avec lui, une vraie relation fraternelle. Je ne sais pas pourquoi nous sommes si différents alors que nous avons tous les deux été élevés de la même manière. Elle est gentille ma soeur de me dire ça, mais je sais très bien que Justin ne pense pas à moi et qu’il ne viendra pas me voir parce qu’il est bien trop occupé avec ses petits amis.
ALEXANDER : « Je pense que tu regardes trop de films parce que Justin ne viendra jamais. »
Pour mon frère, je sais que je n’existe pas, que je suis mort pour lui. Il suffit juste de se rappeler de sa réaction quand je suis revenu à Miami. Au final, je n’ai pas besoin de mon frère pour vivre.

Je ne sais pas ce que je ferais sans Emily qui me pousse à sortir prendre l’air et qui pousse mon fauteuil à l’extérieur, au bout du parc pour finalement faire demi-tour.
ALEXANDER : « Qu'est-ce que tu fais pour Noël? Tu vas chez les parents? Si tu y vas, tu pourrais Facetimer pour que je puisse un peu comme participer à distance. »

Je l’aimais bien Lukas, il allait bien avec ma soeur. Ils formaient un beau couple, mais malheureusement ils ne sont plus ensemble et je vois bien que tout cela affecte ma petite sœur. S’ils sont vraiment destinés à être ensemble, ils vont finir par se retrouver. Ils ont peut-être uniquement besoin de ce petit moment de distance pour mettre de l’ordre chacun de leur côté dans leur vie.
ALEXANDER : « La douleur physique ce n’est rien à côté de la tristesse mentale que tu vis en ce moment. »
Dis-je en regardant ma petite sœur. Je réussis à lui prendre la main pour l’attirer vers moi et la serrer dans mes bras. Je ne veux pas qu’elle pleure. Je veux qu’elle me sourit parce que je serai toujours présent pour elle même si elle parfois la vie nous éloigne pour différentes raisons.

Je ne savais pas que ma sœur allait dans un chalet pour fêter le nouvel an. Ne pas être pris ici, j’aimerais bien y aller avec elle, mais malheureusement je serai probablement encore ici, pris sur mon lit à contempler le plafond. Je n’ai pas de chance dans la vie, je suis probablement le plus malchanceux de nous quatre. Je ne comprends pas pourquoi je mérite tout ce mal. Est-ce que j’ai fait quelque chose de vraiment mal pour mériter tout ça?
ALEXANDER : « Je ne crois pas qu’ils ne laisseront sortir. Si je sors, je ne reviens pas ici alors je suis mieux de rester ici. »
Je sais que je ne voudrai pas revenir alors je dois rester ici. De toute manière quand je vais sortir, je vais tout quitter et retourner dans le Montana. Ma vie était meilleure et plus simple là-bas.

Je ne dirai certainement pas non à manger quelque chose de différent, quelque chose de gras comme un gros burger avec des frites cuites dans l’huile. De toute manière, il faut que je reprenne des forces et ce n’est pas en mangeant les repas qu’on me sert que je vais retrouver des forces pour sortir d’ici. Je ne dis pas que la nourriture d’ici est mauvaise, mais disons que ce n’est pas le paradis.
ALEXANDER : « Un gros cheeseburger avec des frites bien grasses. »
Dis-je en souriant alors que nous entrons à l’hôpital.
ALEXANDER : « Merci d’être venue, ça m’a fait du bien. Tu n’as pas idée à quel point tu es importante pour moi. »