“Date Urbex Session” Alexander & Helena
Apprêtée d’une tenue plus que confortable – jogging, sweat à capuche et baskets – je me rendis sur le lieu de rendez-vous que j’avais donné à Alexander. Je ne savais pas si ce rendez-vous était réellement un rencard ou bien juste un moyen de faire plus ample connaissance amicalement, alors j’avais opé pour un terrain neutre et original. J’étais fan de l’urbex d’aussi loin que je m’en souvienne. J’avais toujours adoré découvrir des lieux abandonnés et essayer de comprendre leur histoire. Certaines fois je retrouvais des amis passionnés par cela, et parfois je m’en allais en exploration seule, ce qui était un peu plus rare. Ces lieux, anciens voir même antiques pour certains, pouvaient s’avérer dangereux et il était préférable d’être accompagné en cas d’accident. Je regardai ma montre gps sur laquelle l’heure s’affichait. J’étais en avance, lui non. J’aimais la ponctualité alors je faisais toujours tout pour arriver quelques minutes avant. Cela me permettait de me concentrer sur ce qui allait se dérouler. Déstresser un peu ou angoisser plus, tout dépendait le contexte. Je vis arriver un grand jeune homme brun au loin. Il avait écouté mes conseils et s’était aussi habillé de façon décontractée. Pour ce que nous allions faire, la tenue de soirée était à oublier.
 
« Salut ! » lançai-je avec un grand sourire. « Comment tu vas ? Tu as trouvé facilement ? »
 
Je lui avais donné des explications précises à suivre pour trouver notre lieu de rencontre. A l’écart de la ville, au nord, perdu entre de vastes plaines. Ce que nous allions visiter aujourd’hui avait bien sa place dans ce petit coin perdu. Je détaillai le jeune homme du regard. Il avait des yeux à tomber par terre. C’était à si perdre … Et puis sa bouche … Ses lèvres donnaient envie d’y poser les siennes. Je souris en me réprimant intérieurement de me reprendre. Je ne savais pas bien ce qu’il attendait de cette rencontre, mais moi en tout cas je ne dirais pas non à quelques petits flirts. C’était un beau garçon.
 
« Tu dois te demander dans quoi je t’entraine. T’inquiètes pas, j’ai pas préparé un plan machiavélique dans lequel je vais te découper en morceaux et cacher ton corps ! » Je me mis à rire légèrement. « En tant que policier, je sais pas si mon choix est judicieux ou non, mais je me suis dit que ce serait pas mal d’aller rendre visite à une ancienne demeure d’un mafieux. »
 
Cette demeure était juste magnifique et pleine d’histoires, assez horrible, mais tout de même intrigantes. Et puis l’architecture de cette maison était quand même très belle à regarder. L’architecte avait fait un travail de pro. J’y étais venu une fois, par hasard, mais comme la nuit tombait je n’avais pas mené mes explorations en profondeur.
 
« J’espère que tu n’as pas peur des fantômes. On dit que la maison est hantée. »
 
Je regardai Alexander, un air très sérieux sur mon visage. Puis un sourire se glissa sur mes lèvres doucement. Je ne croyais pas tellement aux revenants, mais je ne pouvais m’empêcher de frissonner face aux étrangetés du monde.
 

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Depuis quelques semaines, j’échange avec une femme sur une application de rencontre pour les gens de Miami. Nous avons beaucoup échangé sur plusieurs sujets depuis quelques semaines. Elle m’a fait part de ses passions, donc celle de visiter des lieux abandonnés. N’ayant jamais fait cela, je ferai deux pierres d’un coup, c’est-à-dire rencontrer cette femme avec laquelle je m’entends bien virtuellement et je vais découvrir une nouvelle activité. Elle appelle ça du Urbex. Je ne savais pas que cette activité portait un nom, mais maintenant je le sais.

C’est la première fois que je vais rencontrer cette femme avec laquelle j’échange depuis un très bon moment. Le courant a toujours bien passé entre nous lors de nos échanges, reste à voir si cela en sera de même en vrai. J’arrive donc au point de rencontre. Ça commence bien puisqu’il s’agit de la même femme que sur la photo que j’ai vue d’elle. Nous pouvons donc dire qu’elle est honnête.
ALEXANDER : « Salut! Je vais bien et toi? »
Dis-je en souriant.
ALEXANDER : « J’avoue que j’ai cherché un peu, mais j’ai finalement trouvé. »

Il n’y a pas de doute, cette femme n’est aucunement gênée. Elle a un humour plutôt étrange, mais c’est peut-être la nervosité qui lui fait dire de telles conneries, qui sait?! Cette femme a clairement d’étranges goûts, mais c’est bien puisque ça la différencie des autres femmes. Après tout, il est bien d’avoir ses propres goûts, de ne pas suivre les autres juste parce que c’est la mode.
ALEXANDER : « J’ai envie de tester pour voir. »
Dis-je en souriant.

Étrangement, je n’ai jamais vraiment cru aux fantômes puisque j’en ai jamais rencontrés encore. Je ne crois ni aux fantômes ni aux extraterrestres.
ALEXANDER : « Absolument pas puisque je n’y crois tout simplement pas. »
Dis-je en souriant.
ALEXANDER : « Tu en as déjà vus? »

“Date Urbex Session” Alexander & Helena
J’étais plus excitée par cette nouvelle rencontre que je faisais aujourd’hui et cette après-midi peu commune qui allait se déroulait. Je ne connaissais que très peu Alexander, mais je pouvais dire qu’il devait avoir l’âme d’un aventurier. Il avait accepté de m’accompagner dans de l’urbex alors que j’étais une parfaite étrangère. Bon, après, il était policier, sans doute devait-il se dire que si j’étais une psychopathe il pouvait facilement me maitriser. Lorsqu’il arriva sur place, je le saluai gentiment en lui demandant s’il n’avait pas eu trop de mal à trouver. Nous étions un peu en dehors de la ville et un peu perdu au milieu de grandes étendues de verdures. De quoi se cacher des petits yeux indiscrets. Je lui expliquai que nous étions là pour visiter une grande demeure d’un ancien mafieux. Il me dit avoir eu envie de tester et cela ne me fit que plus plaisir d’entendre cela. Puis, j’abordai sur le ton de la blague le sujet des fantômes. On disait que cette maison était hantée et je préférais le prévenir.

« Non j’en ai jamais vu, mais bon on sait jamais … Peut-être qu’on va tomber sur un esprit malin qui va nous jouer de mauvais tours. »

Je me mis à rire doucement avant de commencer à marcher en direction de la grande demeure qui se trouvait à quelques mètres, derrière le bois. Je mis mes mains dans mes poches et regarda le jeune homme avec un grand sourire.

« Apparemment le propriétaire, ce serait faire tuer par balle lors d’une descente des forces de l’ordre et depuis on dit qu’il attend de pouvoir se venger. J’espère qu’il va pas s’en prendre à toi. J’espère que t’as pas ramené ta plaque sinon tu vas te faire griller. »

Encore une fois je blaguais. On pénétra dans le bois qui était assez sombre. L’automne avait beau être là, les arbres étaient toujours aussi feuillus. On pouvait entendre les oiseaux chantaient dans les arbres. C’était assez relaxant faut dire. Le brouhaha de la ville pouvait être assourdissant quelques fois.

« Tu sais que je pensais pas que t’allais accepter de venir faire cette sortie avec moi. Quand j’en parle aux gens, ils trouvent ça un peu bizarre d’aller s’aventurer dans des endroits abandonnés, poussiéreux et sombre. »

Mais c’est ce que j’aimais moi. Entre les murs en ruines des bâtiments, on pouvait y découvrir l’histoire qui s’y était déroulé. Un incendie qui avait ravagé le bâtiment, une famille ruinée qui avait dû tout abandonner, un meurtre … Et puis l’ambiance qu’il y avait était toujours assez spéciale, donnant même de temps en temps des petits coups d’adrénaline assez appréciables. On sortis du bois pour nous retrouver sur le terrain de la propriété. Les grandes barrières en fer forgées qui entourait le domaine étaient tombés sur le sol, d’autres avaient disparus.  

« C’est là. » dis-je en pointant du doigt. « Je trouve cette baraque vraiment magnifique. A défaut d’avoir une vie droite, on peut dire qu’il avait bon goût en architecture. »
 

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C’est une activité très étrange que cette femme m’a proposée, mais ça me tente puisque c’est original, ça fait changement des activités traditionnelles comme les balades au bord de l’eau, les films au cinéma et les repas au restaurants. Je ne sais même pas d’ailleurs s’il s’agit d’un rencard ou simplement d’une activité d’amis. Bref, je verrai bien d’après mon ressenti, d’après l’attitude physique d’Helena.

Je viens d’arriver à cet endroit isolé, cet endroit étrange qu’elle m’a donné comme point de rencontre. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Devrais-je m’inquiéter? Peut-être qu’Helena ne s’appelle pas Helena. Elle s’appelle peut-être Roger et elle est peut-être un homme de 60 ans qui me veut uniquement du mal. Je commence d’ailleurs à me poser des questions jusqu’à ce que je vous cette femme, la même femme que sur la photo que j’ai reçue.
ALEXANDER : « Honnêtement, je n’y crois pas. »
Je ne crois pas aux esprits et aux fantômes. Il faudra que j’en vois un pour y croire vraiment. Pour le moment, je n’en ai jamais vu, je n’ai jamais été témoin d’un phénomène paranormal.

Voilà maintenant qu’Helena me raconte l’histoire du propriétaire de cette vieille maison abandonnée. Je ne sais pas si elle me dit ça pour me faire peur, mais ça ne fonctionne pas pour le moment. N’étant pas au travail, je n’ai pas ma plaque et mon arme sur moi... de toute manière, je ne vois pas ce que je ferais avec mon arme de service. C’est interdit de ramener son arme chez soi.
ALEXANDER : « Je n’ai rien avec moi alors si on se fait attaquer il faudra uniquement user de la force physique pour se défendre. »
Dis-je en souriant.

Nous avançons, je suis tranquillement Helena qui semble savoir ce qu’elle fait. Elle semble d’ailleurs une adepte de cette activité des plus étranges.
ALEXANDER : « Je t’avoue que c’est étrange comme activité, mais ça doit être excitant. Il y a beaucoup de gens qui font ça? C’est assez inconnu comme pratique, non? Avant que tu m’en parles, je ne connaissais pas. »
Je ne dois clairement pas être le seul à ce pas connaître l’existence d’une telle activité étrange. C’est étrange, mais c’est aussi quelque chose de curieux.

Nous avançons et nous voilà enfin devant cette maison où habitait cet homme méchant. Je regarde de haut en bas l’endroit qui est bien abandonné si on se fie à l’herbe haute, aux fenêtres brisées, aux bouts de clôture tombés et aux autres bouts de clôture encore debout mais qui ne semblent pas très solides.
ALEXANDER : « Oui, c’est vrai... mais tu es certaine que tu veux aller là-dedans? As-tu déjà trouvé des trésors dans ce genre d’endroits? »

“Date Urbex Session” Alexander & Helena
Même si mon idée de rencontre avec Alexander était un peu extravagante et hors du commun, j’étais pas mal fière de lui présenter une de mes passions dans la vie. J’aimais beaucoup découvrir le monde de manière insolite, comme nous allions le faire aujourd’hui. Apprendre en s’amusant n’était pas juste des paroles en l’air. Pour moi, l’exploration diversifiait ma culture. Alex me confia qu’il ne croyait pas aux revenants, ce qui était une bonne chose quelque part car je n’avais pas tellement envie de balader un mec froussard. Bon après tout, il était flic, il devait être loin d’être effrayé par quelques pièces en ruines et des histoires à faire peur. Le jeune homme me questionna sur l’urbex que je pratiquais. J’étais contente de voir son intérêt. Je ne savais pas si c’était par simple politesse ou par réelle curiosité mais je pris plaisir à lui répondre tandis qu’on traversait le domaine.
 
« On est un petit groupe sur Miami à se retrouver régulièrement pour des sessions. Je sais pas s’il y a beaucoup de monde qui pratique l’urbex mais ça commence à être un peu à la mode … et c’est un peu dérangeant je t’avoue. » Je soupirais. « L’urbex c’est de l’exploration mais en faisant attention à veiller au respect des lieux. Ne pas les abimer plus que ça ne l’est déjà entre autre … et c’est pas toujours respecter cette principale règle. C’est désolant de voir des lieux anciens saccagés. »
 
On se retrouva devant la majestueuse demeure et je fis un petit commentaire sur le goût du propriétaire en matière d’architecture. Alexander me demanda si j’étais certaine de vouloir m’aventurer dedans. C’est vrai que de l’extérieur la baraque ne payait pas de mine.
 
« Ça dépends ce que tu nommes trésors. Si tu parles d’un coffre-fort remplis de pièces d’or et de billets de banque ou de bijoux, non. Mais, par contre, j’ai pu voir des jolies choses. La plupart du temps, les lieux ont déjà été pillés et il ne reste que des objets abimés et sans valeur. De toute manière, dans l’urbex, il n’est pas questionné de ressortir des lieux avec des biens. Ça appartient à la propriété. »
 
Tout en parlant on s’était avancé de l’entrée de la demeure. Une porte à demi-fracassée, où trônait à ses pieds un vieux ruban de la police. L’histoire commençait là. Une maison scellée après une enquête policière et que personne n’avait cherché à reprendre puis à restaurer. Je sortis de mon sac deux lampes de poches et en tendis une à mon compagnon.
 
« T’es prêt ou bien t’as trop la frousse pour y mettre les pieds ? » Le taquinai-je légèrement.
 
D’un signe de tête je lui dis de me suivre. J’alluma ma lampe et éclaira l’intérieur sombre de la maison. Le vestibule était immense. La peinture des murs était que très peu présente. Le carrelage sous nos pieds se disloquait en petit morceaux. Il y avait ce qui semblait être autrefois des vases sur le sol. C’était poussiéreux et une odeur d’humidité imprégnait les lieux.
 
« Imagine comment ça devait être beau avec la lumière qui devait passer par les fenêtres. C’est ça aussi l’urbex, imaginer comment ça à pu être à l’époque. Vu le propriétaire, ça devait être richement décoré. »
 
On s’avança pour arriver dans un grand salon, là où le mafieux s’était fait descendre par les flics. Toutes les fenêtres étaient explosées, soit partiellement soit complètement. Une mosaïque représentant l’océan s’étendait sur un mur. Etonnamment, elle était presque en parfaite état si on faisait l’impasse sur la poussière et les quelques champignons.
 
« Regarde. » Je m’approchai de la fresque et pointa de ma lampe quelques impacts de balles. « C’est là que c’est passé la fusillade. Tu t’es déjà retrouvé dans une descente risquée sur le terrain ? » le questionnai-je en regardant la moquette tachée d’une grosse marque foncée. « C’est surement là qu’il s’est fait descendre. »

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Cette passion dont en fait part aujourd’hui Helena est quelque chose qui m’est totalement inconnu, quelque chose dont j’en ignorais l’existence jusqu’à présent. C’est quelque chose qui est tout de même assez intriguant, mais jamais je n’oserais m’y aventurer seul parce que je suis trop peureux pour faire une telle chose en solo. Je suis peut-être un policier, mais comme tout le monde j’ai des craintes, j’ai des peurs mais je ne les laisse pas paraître parce que je suis un homme et qu’un homme ne doit avoir peur de rien. Je vis tout à l’intérieur, tellement que parfois on peut penser que je suis sans émotion.

J’aime bien l’explication qu’elle le donne sur son activité. Il y a des règles d’établies et ça c’est quelque chose d’important à respecter. Malheureusement, c’est comme dans les manifestations, il y a toujours des petites emmerdeurs qui aiment tout saccager. Les choses ne changeront jamais parce que de petits morveux il y en aura toujours.
ALEXANDER : « C’est un peu comme dans n’importe quoi, il y a toujours des petits rebelles, des petits marginaux qui vont profiter d’une situation pour venir foutre la merde. »
La vie est ainsi, certaines personnes n’ont pas conscience de ce qu’elles font. Certaines personnes veulent uniquement tout défoncer parce qu’elles sont en manque d’attention ou autre. Ces gens ne comprennent pas que tout saccager ne fait qu’augmenter les taxes puisque ce sont souvent des mineurs qui agissent en salauds comme ça.

J’accepte la lampe de poche qu’Helena me tend et je la regarde alors qu’elle me demande si j’ai la frousse d’entrer à l’intérieur. Je n’ai pas la frousse et je comprends que ce n’était qu’une blague parce qu’elle me l’a demandé sur un ton taquin.
ALEXANDER : « Allons-y! »
C’est ainsi que nous entrons à l’intérieur et que j’allume ma lampe de poche. J’ignore depuis combien de temps la maison est abandonnée, mais c’est très délabré à l’intérieur. Impossible de ne pas faire de bruit en marchant avec le carrelage qui craque et qui se casse sous nos pieds.

Je regarde tout autour de moi, je dois faire attention où je mets les pieds. Il faut redoubler de prudence dans un endroit comme celui-ci puisque je suis convaincu qu’il est facile de se blesser. Je me tourne vers ces grandes fenêtres brisées qui partent du sol au plafond.
ALEXANDER : « Le soleil se lève de se côté en plus alors ça devait être beau le matin. J’aurais aimé vivre dans les années 20, je ne sais pas pourquoi. Vivre à l’époque où il n’y avait pas toute cette technologie que nous connaissons aujourd’hui. »
Une chose est certaine c’est que nos ancêtres ne seraient pas fiers de voir ce que faisons à notre planète, de voir que nous détruisons tout ce qu’ils ont fait à la sueur de leur front.

Je regarde en direction d’Helena et je m’approche pour regarder ce qu’elle veut me montrer. Elle a raison, ce sont des impacts de balles.
ALEXANDER : « Non, je n’ai pas encore vécu une telle chose et j’espère que je le vivrai jamais. Je fais plutôt de la patrouille parce que je viens d’arriver en ville, mais peut-être que dans quelques années je vais être attitré à une escouade. »
Il faut commencer au bas de l’échelle comme dans n’importe quel emploi.
ALEXANDER : « Vu la grosseur de la tache, il s’est clairement vidé de son sang ici même. C’est fou de se dire qu’ici même un homme est mort peu importe ce que cet homme a pu faire de mal. Cet homme avait une famille, des parents, c’est un être humain comme n’importe qui. »

“Date Urbex Session” Alexander & Helena
Nous étions à présents entrain de découvrir les lieux abandonnés, munis de nos petites lampes de poches. Alexander me confia avoir eu envie de vivre dans les années 20, au temps où la technologie qui nous entoure aujourd’hui était totalement inexistant. Avec un sourire je lui répondis.
 
« Les années de la prohibition avec les bars clandestins ! Ça devait excitant de vivre illégalement pour s’amuser le temps d’une soirée. »
 
Je sais pas si parler d’illégalité était vraiment correct étant donné qu’Alexander était un flic, mais bon avant d’être un homme qui faisait respecter la loi c’était un homme. Il avait sans doute dû en faire des choses illégales dans sa vie, peut-être en faisait-il toujours d’ailleurs, comme télécharger des films ou des vidéos ou même peut-être fumer de l’herbe à ses heures perdues. Qui sait … On s’approcha d’impacts de balles présents sur un mur et je le questionnai sur son travail.
 
« J’espère aussi. Ça doit être tellement angoissant de se retrouver dans une descendante, avec le danger qui peut surgir n’importe quand ! »
 
Alexander regarda la tache de sang qui s’étendait sur le sol. Il eut des paroles assez profondes au sujet du mafieux qui était mort. Malgré son fond pourri, il était tout de même une personne qui avait dû compter dans la vie d’autres personnes.
 
« Ou peut-être qu’il n’avait personne et qu’il ne comptait pour personne. Mais je suis d’accord avec toi sur le principe qu’il méritait pas de se prendre une balle. Après je suppose que les flics ont pas trop eu le choix … »
 
J’haussai les épaules et continua mon exploration. On pénétra dans une autre pièce qui juxtaposait le salon, sans doute la cuisine au vu des placards délabrés. L’électroménager avait été pillé. J’ouvris un tiroir et y découvrit des petits pots d’épices avec des dates sans doute passées.
 
« Et toi tu fais quoi pour occuper tes journées quand tu te fais pas entrainer dans des explorations bizarres par une inconnue ? »
 

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La technologie me fait royalement chier parce que les gens n’ont plus de vie. Les gens sont toujours branchés sur leur appareil électronique à naviguer sur Internet, à étaler leur possession sur les foutus réseaux sociaux, à texter au lieu de se parler au téléphone. Des fois, j’ai envie abandonner mon téléphone portable et de faire installer une simple ligne fixe à la maison, de faire enlever Internet et tout simplement profiter de la vie comme autrefois.
ALEXANDER : « Je pensais plutôt au fait d’être marié et d’avoir six ou sept enfants avec la même personne. »
Parce que c’est quelque que j’aimerais vivre. Malheureusement, je commence à me faire vieux et je n’ai personne dans ma vie alors je n’aurai jamais six ou sept enfants. Déjà que trouver une femme c’est tout un défi alors comment trouver une femme qui veut autant d’enfants? Mission impossible!

Est-ce que j’ai déjà fait quelque chose d’illégal? Sans aucun doute comme tout le monde. Par contre, je n’ai jamais rien de très méchant contrairement à mon frère et ses petits amis stupides. Je n’ai jamais fumé de matière illégale, je n’ai jamais conduit en état d’ébriété. J’ai, par contre, déjà téléchargé de la musique de manière illégale à l’époque de LimeWire et Kazaa.

Nous ne devenons pas policier dans le but d’abattre des gens. Nous devenons policier pour aider les gens et pour faire en sorte que nous vivions dans une société plus sécuritaire. Je ne suis pas devenu policier pour avoir une arme ou pour faire des poursuites en voiture. Je ne souhaite pas vivre un événement tragique, je ne souhaite pas devoir tuer des gens pour ma sécurité.
ALEXANDER : « Oui, mais bon ça fait partie du métier. Nous apprenons tout ça en cours de formation. »
Si je dois mourir en service, j’espère mourir sur le coup et non souffrir longuement.

L’homme qui a habité ici n’était pas un ange, mais il était un être humain comme moi, comme Helena. Je ne suis pas là pour juger les gens, derrière tous les méchants se cachent des événements qui font en sorte qu’ils sont devenus des criminels, que ce soit un père ou une mère absent, un père ou une mère alcoolique, drogué, que ce soit une tragédie dans l’enfance ou l’adolescence, il se cache toujours quelque chose derrière ces gens.
ALEXANDER : « Nous n’avons pas le choix parfois quand la personne a une arme entre les mains et qu’elle nous menace, quand elle nous attaque ou autre. Les policiers doivent garder leur sang froid. »
Bien que depuis plusieurs années nous avons bien vu qu’il y a des policiers qui ont la gâchette facile et qui tirent sur des gens ou n’étaient pas armés. C’est à cause de ses policiers stupides que les gens en veulent toujours aux policiers.

Je suis Helena dans la pièce voisine en éclairant notre chemin avec ma lampe de poche. Il ne faudrait pas tomber ou encore se prendre pied dans un objet ou dans un trou. Personne ne veut se blesser ici, des plans pour attraper le tétanos ou autres infections par très cool.
ALEXANDER : « Je vais au gym, je lis, je joue à des jeux vidéos, je cherche la femme de ma vie et je dors. Toi? »

“Date Urbex Session” Alexander & Helena
Alexander me surpris quelque peu à dire qu’il aimait les années 20 pour l’image familial de l’époque. Avoir six ou sept enfants ! Avais-je bien entendu ? Mais qui pouvait bien rêver d’avoir autant d’enfants à élever ? Pas moi en tout cas. J’avais Charlotte et cela me suffisait déjà assez bien comme cela. C’était prenant un enfant alors multiplié par six je ne voulais même pas imaginer le train de vie d’enfer qu’on devait avoir. Je demandai au jeune homme ce qu’il aimait faire dans la vie lorsqu’il ne se laissait pas entrainer dans mes aventures. Il me répondit faire du sport, jouer aux jeux vidéo, chercher la femme de sa vie et dormir. Je ne pu m’empêcher de rire quant à la dernière activité.
 
« Je vois qu’on a pas mal en commun. Dormir, oh mon dieu que c’est agréable. Ou juste se prélasser sous la couette devant une bonne série ça c’est mon kiff ou même une partie de console, mais en ce moment la mienne prends un peu la poussière je t’avoue. »
 
J’avais pas touché à ma console depuis des mois au moins. Quand je ne travaillais pas je passais du teps avec Charlotte et elle était la dernière à proposer de se faire une partie de jeu vidéo. Elle préférait que l’on passe du temps dans la cuisine à faire des gâteaux, à se promener en forêt ou bien encore à faire du dessin dans le salon.
 
« Être maman célibataire c’est une sacré occupation sinon. Ça demande du temps et de la patience, mais heureusement ma fille est assez facile à vivre. »
 
Pour cela j’avais de la chance. Son caractère tranquille et sa débrouillardise m’aidait grandement au quotidien. Surtout avec mes études que j’essayais tant bien que mal de terminer cette année. L’année du diplôme, une année intense.
 
« Sinon, je suis souvent aussi planquée à la bibliothèque de la fac. J’essaye de décrocher un master en psychologie comportementale. J’aimerais bien bosser avec la justice sur des affaires mettant en cause des personnes atteints de troubles du comportement comme les psychopathes ou les sociopathes. »
 
Je regardai le jeune homme en esquissant un léger sourire dans la pénombre du bâtiment. Ça devait sembler bizarre de vouloir travailler dans ce domaine-là. C’était quand même des personnes dangereuses.
 
« Tu vas me prendre pour une dingue, mais ce genre de personnes me fascinent … Je suis vraiment fascinée par la manière dont ils fonctionnent, qu’ils réfléchissent. »
 
Je posai ma main sur un plan de travail abîmé, laissant sa trace dans la poussière. Je m’essuya la main sur mon jogging pour me nettoyer. A l’époque, le plan de travail devait être en marbre ou en granit, aujourd’hui il n’était plus aussi beau.
 

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Avoir une grande famille est quelque chose que j’ai toujours rêvé. Dans le meilleur des mondes, je me serais marié à 21 ans, mais les choses ne se sont pas passées comme je l’espérais. C’est malheureux, mais bon c’est la vie. Après tout, il est rare que la vie se passe aussi bien que nous l’aurions espéré lorsque nous étions plus jeunes. Je tiens tout de même à avoir plusieurs enfants. Ce que personne ne sait c’est que j’ai fait des démarches il y a plus d’un an pour adopter. Mon dossier en est d’ailleurs à la dernière étape, je devrais avoir le feu vert très bientôt.
ALEXANDER : « Il n’y a rien de meilleur que de dormir. Encore mieux, dormir l’après-midi! »

Je ne doute pas un instant qu’élever un enfant seul est tout un travail. Un enfant ça demande beaucoup, ça change une vie à tout jamais. Je suis prêt à relever un tel défi, je suis prêt depuis des années. Je sais que je peux être un bon père, je sais que j’ai beaucoup à offrir à mes futurs enfants.
ALEXANDER : « Elle a quel âge ta fille? »
Elle est chanceuse d’avoir une petite fille facile à vivre et cette petite a beaucoup de chance d’avoir une mère comme Helena qui est travaillante, qui a de belles qualités et de très belles valeurs.

Je suis impressionné par les études qu’elle fait en ce moment. Elle a beaucoup de mérite parce que ce ne sont pas des études légères, la psychologie est quelque chose de beaucoup trop complexe puisque ça change toujours d’une personne à l’autre, ce n’est pas une seule manière de voir les choses, de procéder.
ALEXANDER : « Vraiment, je te lève mon chapeau, ça m’impressionne une telle chose. Tu es courageuse, je n’aurais pas ce courage que tu as. »
Je la regarde en souriant.
ALEXANDER : « Non, ce n’est pas dingue, c’est magnifique même. C’est tout un défi que tu te donnes et je suis convaincu que tu y parviendras. Tu as une passion différente et c’est ça que j’admire chez les gens. »
Dis-je en souriant.
ALEXANDER : « Tu sais que tu es très jolie? Même dans la noirceur. »