Sans doute que j'étais trop naïf en croyant qu’elle laisserait son mari pour partir avec moi. Mine de rien, j’ai perdu presque toute ma vingtaine avec cette femme qui, au final, m’a laissé tomber. Stupide comme j'étais je croyais qu’elle laisserait son mari, qu’elle se mettrait avec moi et que nous aurions une belle vie tous les deux. Malheureusement, je n’ai été rien de plus qu’un passe-temps pour elle et j’ai fini par réaliser que jamais elle n’abandonnerait son mari pour moi. Depuis l’accident, nous ne nous sommes pas revus, nous n’avons même pas échangé quelques mots au téléphone. Le pire dans cette histoire est que je sais que si elle revient vers moi que je ne saurai pas résister. C’est pour cette raison que j’espère ne plus avoir de sentiments pour elle le plus rapidement possible.
ALEXANDER : « J’ai eu ma leçon, plus jamais je vais m’embarquer dans une telle histoire. »

L’adoption est mon seul moyen pour avoir un enfant sans être en couple avec une femme. J’aurais pu avoir recours aux services d’une mère porteuse, mais je trouve cette idée étrange. Comment une femme peut porter un bébé pendant neuf mois pour finalement le donner et ne plus jamais avoir de nouvelle par la suite? Je trouve ça étrange et j’ai bien trop peur que la femme change d’idée en cours de route. Je préfère offrir une meilleure vie à un enfant dans le besoin, à un enfant abandonné... bien qu’avoir un enfant de son propre sang doit être la plus belle chose au monde.
ALEXANDER : « Personne ne le sait lors tu le garde pour toi s’il-te-plaît. »
Personne n’est au courant de ces démarches que j’ai entreprises il y a un peu plus d’un an déjà. J’ignore quand j’aurai une réponse. J’imagine que c’est plus long parce que je suis un homme célibataire.
ALEXANDER : « Tout seul. On m’a déjà dit que dans la vie il faut agir seul, ne pas attendre les autres parce qu’on risque de perdre notre temps. »
J’aurais dû appliquer ce principe avec mon ex mais bon...

J’en ai voulu à Alexie au départ, mais à quoi bon perdre son temps à détester quelqu’un? La vie est courte après tout alors inutile de se prendre la tête avec des gens qui n’en valent pas la peine. C’est chose du passé, je ne peux pas lui en vouloir éternellement. Vivre avec des regrets n’est pas ce qu’il y a de plus plaisant dans la vie. Vivre avec de la haine et de la rancoeur ne permet pas d’avoir une vie normale, ne permet pas d’avancer dans la vie. Je me contente d’offrir un petit sourire à Alexie.

Nous arrivons chez Alexie quelques minutes plus tard. Elle a une belle maison, il n’y a pas de doute. À côté de ça, moi je vie clairement dans un shack. Cela dit, est-ce qu’elle est plus heureuse parce qu’elle a une belle grande maison? Je ne crois pas. Les biens que nous possédons ne rendent pas plus heureux même si parfois les gens pensent qu’ils seront plus heureux avec une grosse voiture et une grosse maison.
ALEXANDER : « Ah bon... d’accord. »
Je savais que les choses n’allaient pas nécessairement bien avec son mec il y a quelque temps, mais je ne savais pas qu’ils n’habitaient plus ensemble. C’est dommage pour leur fils, mais bon c’est leur vie, leurs choix. J’entre donc à l’intérieur doucement et je regarde autour de moi.
ALEXANDER : « Où vais-je pour le mettre au lit? »
J’ignore où se trouve la chambre du petit et si je veux pouvoir regarder comme il faut la poussette pour essayer de la réparer alors je dois mettre au lit le petit bonhomme.

C’était à la fois triste et dommage pour Alexander de s’être fait des attentes ainsi envers une femme plus vieille qui finalement, ne lui avait pas donné la vie qu’il avait espéré avoir avec elle. Au moins, comme il disait, il avait eu sa leçon et à l’avenir, j’imagine qu’il allait être plus prudent dans ses relations. Alexander était un homme fort et indépendant, il allait bien finir par trouver sa propre perle rare. En attendant, il semblait bien avoir dans la tête de bâtir sa vie seul, allant même jusqu'à faire le processus d’adoption. Je trouvais ça assez gros comme décision mais bon, il avait raison qu’il ne fallait pas attendre que l’occasion se présente si on avait le pouvoir de créer cette occasion. S’il se sentait capable d’élever un enfant tout seul, j’étais qui moi pour lui dire que c’était une mauvaise idée? D’autant plus qu’il y avait tellement d’enfant sur cette terre qui attendait juste ça, de trouver une famille, un parent aimant.

« Je vais garder ça pour moi alors. Je trouve ça très courageux de ta part comme décision mais je sais que tu vas rendre un enfant heureux, qui attend juste ça d’avoir un papa aimant. Je suis certaine aussi que ça va t’apporter de grandes choses un petit trésor dans ta vie. »

Plus jamais il allait se sentir seul au monde comme il avait pu me le faire comprendre plus tôt. Je jetai un coup d’oeil à mon fils qui dormait paisiblement dans ses bras, il n’y avait rien au monde qui me rendait plus heureuse et comblée que Liam. On se mit ensuite en marche, moi, avec un peu plus de difficulté puisque je poussais la poussette qui elle, voulait pas trop coopérer avec sa crevaison. On arriva finalement chez moi, je cru bon d’informer mon ex petit-ami que mon présent copain ne vivait pas réellement ici, du moins, pas encore. Il semblait pas trop à l’aise d’y mettre les pieds donc je préférais le rassurer là-dessus. Ça pouvait avoir l’air étrange, mais on prenait notre temps après notre séparation de quelques mois. Il m’avait profondément blessé et je devais apprendre à lui refaire confiance de nouveau. Alex me demanda où aller coucher mon fils. Je lui pointai l’escalier.

« Suis-moi… »

On monta jusqu’à la chambre de mon bébé. Ce dernier étant déjà en pyjama parce que la raison de ma promenade était de justement, arriver à l’endormir. On le coucha donc doucement dans son lit, j’attrapai le moniteur au passage et nous quittâmes, il devait être bon pour la nuit maintenant! Nous retournâmes ensuite au rez-de-chaussé, Alexander me proposa de jetter un coup d’oeil à la poussette. C’était bien gentil de sa part.

« Je vais t’ouvrir le garage. On se rejoint là. »

Je fermai la porte de la maison pour passer sur le côté et appuyer sur le bouton pour ouvrir les deux portes de garage en même temps. Alexander apparut alors avec le petit bolide. Je m’empressai de fouiller dans mes choses pour trouver finalement, la roue de rechange.

« Je suis pas un pro de la mécanique mais je crois avoir les outils essentiels. Dis-moi s’il te manque quoi que ce soit… »

J’avais un compresseur à pneu aussi dans le coin, au cas où...

Je ne vois pas cette demande d’adoption comme un signe de courage. Je vois cela comme un rêve qui pourrait se réaliser. Je sais que je pourrais être un bon père, que je suis capable de donner de l’amour à un enfant qui commence à peine sa vie et qui n’a pas de chance. Pourquoi attendre après les autres pour vivre? Sa vie, son bonheur il faut se le construire soi-même parce que personne ne le fera à notre place. C’est gentil de la part d’Alexie les petits compliments qu’elle le fasse face à ce projet sur lequel je travaille depuis longtemps.
ALEXANDER : « Merci, ça me rassure. »
Maintenant, je dois juste attendre une réponse et je sais que ça peut prendre un certain temps. Je dois maintenant être patient et attendre tranquillement une réponse. J’espère qu’elle sera positive bien que si elle est négative cela ne veut pas dire que je n’ai pas les compétences pour être un père.

Il est maintenant temps de mettre le petit bonhomme au lit pour éviter qu’il se réveille. Je suis donc Alexie dans la chambre et je le couche doucement. Alexie le borde et nous sortons de la chambre. Il semble encore dormir profondément donc avec un peu de chance il ne se réveillera pas et je pourrai dire que j’ai gagné mon pari.

Quelques minutes plus tard, nous voilà dans le garage. Mon ex m’apporte une roue de rechange. Ce n’est pas compliqué puisqu’elle a une roue, même elle pourrait la changer parce que je sais qu’elle n’est pas empotée quand même. Ne pas avoir eu de roue de rechange ça aurait être un peu plus compliqué. Je trouve les outils nécessaires et j’enlève la roue. Je gonfle le nouveau pneu en deux temps trois mouvements il est installé sur la poussette. Je pousse d’ailleurs la poussette pour m’assurer qu’elle roule bien. À première vue elle semble bien rouler.
ALEXANDER : « Voilà! »
Dis-je en souriant.
ALEXANDER : « Si jamais elle roule mal avec le petit dedans, tu auras juste à me le dire et je viendrai l’ajuster. »