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 After the war - Ryker & Nathaniel

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(#)Sujet: After the war - Ryker & Nathaniel  |   Mer 6 Fév - 1:57

After the war
Ryker & Nathaniel
Journée assez typique d'un policier, quelques arrestations pour excès de vitesses, des sauts dans des maisons pour conflits familiaux et une heure de lunch bien agréable avec ma petite amie. Elle avait reprit le travail au poste et je pouvais dire qu'elle m'avait manqué dans ma vie et dans mon travail aussi. Je savais qu'elle était en train de faire une infiltration, je n'aimais pas bien ça parce que ça faisait en sorte de tomber sur de la racaille. On avait donc pu manger ensemble et de parler un peu de tout. C'était un peu bizarre que je loge chez Alexie alors que j'avais toujours mon appartement, mais elle ne m'avait pas encore demandé d’emménager alors j'attends. Une fois le lunch terminé, j'avais repris la patrouille avec mon coéquipier de la journée. On alla se stationner près d'un grand magasin à surface. On sû bien occuper notre temps, puis nous reçûmes "le call" celui où on savait que ça allait sans aucun doute être mouvementé. On mit aussitôt les sirènes parce qu'on venait de nous signaler une bagarre dans un bar, nous étions en fin d'après-midi, j'imaginais très bien l'état. On était les seuls à arriver sur les lieux, car on indiqua qu'il y avait 3 individus qui étaient en train de se battre par la centrale. Une fois au seven devil bar, on débarqua rapidement avant de voir qu'il y avait eut du grabuge. Je reconnu tout de suite un des type qui se tenait maintenant la joue. Je ne savais pas trop c'Était quoi le terme de la querelle, alors je m'interposai entre les individus. Des questions se bousculèrent dans ma tête pendant un instant, on s'était connu tous les deux à une autre époque et elle avait été particulièrement dangereuse. je regardai donc le jeune homme dans les yeux pour d'abord le calmer, mais qu'ensuite il me dise ce qui se passait. Jamais je n'aurais crû le croiser ici à Miami.

- Ryker! Qu'est-ce qui se passe?


Mon partenaire s'occupait des deux autres pour voir si de leur côté ils s'étaient calmé, nous étions là seulement pour faire descendre la tension, je jetai un regard au barman pour qu'il laisse sortir personne, on devait avoir plus qu'un témoin. Soudainement, je sentis l'anxiété me submerger parce qu'il venait de réveiller la partie de moi que je ne voulais pas vraiment revivre. La perte de mes coéquipiers avait fait en sorte que je subisse un choc post-traumatique.


©️ nightgaunt
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(#)Sujet: Re: After the war - Ryker & Nathaniel  |   Sam 23 Fév - 1:28


► Welcome to the soldier side.
After the war.
Nathaniel & Ryker
Il fit un pas en arrière, s’écrasant violemment les lombaires au rebord du bar. Ryker n’eut pas le temps de grincer de douleur, ses pensées entièrement tournées vers les deux conards qui se tenaient respectivement le nez et la mâchoire en l’insultant joyeusement. Le trentenaire tenta un vague mouvement dans leur direction, l’envie furieuse de leur faire passer leur témérité, mais il se heurta au barman qui le retenait contre le zinc de toutes ses forces, lui intimant fermement de se calmer s’il souhaitait remettre les pieds dans son bar. Étrangement, la perspective de se voir interdit du Seven Devil ne le gênait pas plus que cela ; pas autant que de ne pouvoir terminer la conversation pour le moins animée qu’il avait commencée avec les deux crevures que des clients tentaient de raisonner de leur côté, en tous cas.

Il ne sentait de son arcade ouverte qu’une douleur lointaine, qu’un liquide poisseux coulant lentement le long de son visage – et il n’en avait que faire. La respiration courte, les nerfs vrillés de colère, les muscles encore contractés, l’adrénaline galvanisant toujours son corps, l’officier traitant remarqua à peine les forces de l’ordre de la ville qui faisaient leur entrée dans les lieux. Il profita de l’attention du serveur qui se relâchait pour l’écarter et retrouver ses compagnons de querelle. Son sang battant à ses tempes, il écrasa son poing avec force sur le visage de l’un de ses interlocuteurs, frappant une nouvelle fois le nez, droit dans l’arête qui craqua de douleur.

Maître du profil-bas, l’ancien Seal se retrouvait présentement au centre de l’attention. Tous les regards convergeaient vers eux, vers ce trio qui offrait un spectacle d’une rare violence, de celles que l’audimat payait habituellement pour admirer sur un écran LED d’une taille indécente. L'envie de sang de son public, il l'aurait volontiers assouvie d'autant plus en assenant un deuxième coup si un uniforme de police ne lui avait soudain barré la vue.
Par réflexe comme par bon sens, Ryker s’écarta très légèrement, sa tension et son énervement baissant tout à coup. L’officier traitant jaugea brièvement le visage de l’homme qui lui faisait face avant de reporter son attention par-delà son épaule, vers les boxeurs chevronnés qu’un deuxième policier tenait à bonne distance.

« Ryker! Qu'est-ce qui se passe? »

L’intéressé sursauta presque à l’évocation de son nom. Il braqua ses prunelles bleues vers la voix qui l’avait interpellé, dévisageant de haut en bas l’uniforme, l’air idiot, cherchant dans ses souvenirs embrumés de colère un nom à rattacher au visage. Sa mémoire lui faisait soudain défaut, et il écarquilla des yeux ronds face à cet homme qui s’adressait à lui comme s’ils se connaissaient. Il lui fallut quelques instants supplémentaires pour trouver les traits de son interlocuteur étrangement familiers, et plusieurs secondes encore pour que le lien se fasse finalement, qu’il retrouve dans les annales de son ancienne vie le contexte dans lequel il avait rencontré le brun qui se tenait en face de lui.

« Wilson ? »

Un rapide coup d’œil au badge que portait l’officier de police le rassura quant à sa capacité de se remémorer un patronyme. En d’autres circonstances, le trentenaire n’aurait pas cherché plus loin que cela ; il aurait lu la petite plaque métallique et se serait trouvé moins con de ne pas se rappeler l’identité de quelqu’un qui l’avait immédiatement reconnu.

« Merde, si je m’attendais à te voir … »

Il y avait longtemps. Sans doute un peu trop. Wilson avait pris quelques années, du poil au menton ; il arborait une coupe de cheveux peu règlementaire du point de vue de l’armée, mais c’était bien lui. En chair et en os, tout de sombre vêtu, l’insigne impeccable, presque éblouissant, et le traditionnel Glock qui accompagnait nombre de policiers en ville.

« Changement d’uniforme, hein. Il porta deux doigts à son sourcil et siffla entre ses dents. Bouge pas. »

S’adressant à l’un des serveurs qui était resté derrière son comptoir, il demanda brièvement un peu de glace pour apaiser le gonflement qu’il sentait poindre sur la partie gauche de son visage. Le barman, d’abord réticent, chercha l’approbation de Wilson avant de lui tendre sa commande. Le trentenaire accueillit la sensation de froid avec un soupir de soulagement. Il revint à pas lents vers le représentant des forces de l’ordre et le considéra longuement. Ryker souleva très légèrement le sac de glaçons dont il tamponnait son arcade et fronça les sourcils.

« Tout va bien ? »

Il se doutait que cette réunion des anciens combattants était loin du faste resplendissant auquel ils auraient tous deux pu s’attendre. Mais le teint de Wilson, devenu blême, ne lui disait rien de bon.

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(#)Sujet: Re: After the war - Ryker & Nathaniel  |   Lun 4 Mar - 16:36

After the war
Ryker & Nathaniel
L'appel pour une bagarre dans un bar n'était pas anodin, ça arrivait fréquemment et je dirais que c'était toujours la même histoire. Des hommes buvaient trop et ne savaient pas du tout se contrôler. J'étais pas mal habitué à ce genre de personnes et je savais que ça finirait en garde à vue le temps de dégriser. Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'un des mecs qui se bagarrais je l'avais déjà rencontré... et ce au cours de missions en Irak. Nous n'avions pas la même équipe, mais on s'était côtoyé à quelques reprises. Ryker comme on l'appelait dans l'armée, je ne savais aucunement son prénom. J'avais pu facilement l'identifier quoiqu'il n'était pas habillé en soldat et avec l'arcade sourcilière ouverte. Mon collègue et mon on s'était interposé immédiatement pour cesser la bagarre. Je dirais que je ne comprenais pas trop ce qui se passait, mais c'était clairement une histoire de boisson. En disant son nom, le jeune homme s'était retourné me scrutant un instant et je le vis baisser son regard vers mon badge argenté comme s'il avait oublié mon nom... En même temps, ça datait d'une autre époque notre rencontre. Je dirais que je ne savais pas trop comment c'était passé leurs propres missions par la suite. J'avais coupé les ponts avec le monde de l'armée après ce qui était arrivé à mon équipe. Ryker avait changé depuis la dernière fois, mais là, je n'étais pas en mesure d'observer tous les changements physiques, je voulais régler la situation au plus vite.

- Vas t'asseoir là! ordonnai-je à Ryker sans plus attendre avant de me tourner vers mon collègue qui faisait la même chose avec les autres hommes qui se bagarraient aussi. J'avais pointé une banquette un peu plus loin pour que l'atmosphère se détende. Mon regard revint ensuite vers le soldat. Au lieu de s'éxécuter, il s'était lancé vers le bar pour demander des glaçons... Décidément, pas me faire écouter, ça provoquait un peu d'irritabilité chez moi. Il le fit par la suite et on s'installa... Il me demanda comment j'allais.

- Ça serait plutôt à moi de te demander comment ça va.. parce que se bagarrer dans les bars ce n'est pas permis en Amérique, tu le sais non?

Je ne pouvais pas dire à 100% qu'il était de nationalité américaine, mais quand même, il était dans l'armée pour les USA, donc il savait très bien qu'il était en toute illégalité. Je ne répondit pas vraiment à sa question, je n'étais pas ici pour prendre de ses nouvelles parce que je dirais que ça rappelait une mauvaise partie de ma vie.

- Raconte-moi ce qui se passe!

Je voulais aller à l'essentiel et après on pourrait peut-être se parler comme de bons vieux amis, mais pour l'instant je voulais faire mon boulot. Je voyais le jeune homme appuyer sa glace contre son front et je jetai furtivement des regards vers mon collègues qui étaient en train lui aussi de prendre en note les détails de la bagarre.

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(#)Sujet: Re: After the war - Ryker & Nathaniel  |   Ven 22 Mar - 3:22

Ryker quitta des yeux son interlocuteur pour les poser sur la banquette qu’il lui désignait toujours d’une main autoritaire. Il avait la désagréable impression d’être retourné sur les bancs de l’école et de retrouver un professeur qui lui intimait de faire une chose dont il se serait volontiers passé s’il ne souhaitait pas être réprimandé. Le hic, à l’instant présent, résidait dans la possible réprimande qui conclurait cet échange. L’officier traitant ne souhaitant pas poursuivre la soirée au poste de police le plus proche, il glissa sur l’assise qu’on lui indiquait, appuyant toujours fermement le sac contre son arcade qui tirait de plus en plus. Il pressa davantage la glace contre la zone endolorie, espérant que la sensation de froid anesthésierait rapidement cette partie de son visage.

Ses yeux clairs se braquèrent sur Wilson qui l’imitait. L’air grave et professionnel, il avait regagné ses couleurs et jaugeait à présent le brun avec une sévérité lui rappelant celle d’un supérieur hiérarchique déçu par le comportement d’une recrue.

« Ça serait plutôt à moi de te demander comment ça va.. parce que se bagarrer dans les bars ce n'est pas permis en Amérique, tu le sais non? »

Ryker hocha la tête, entendu. S’il n’avait jamais fait d’études de droit, il connaissait malgré tout la loi, ou du moins les tables les plus évidentes qui s’étaient rapprochées, à un moment ou un autre, de sa vie. Il avait lu bon nombre d’articles concernant la vie militaire, mais avait surtout fait ses dents sur celles enfreintes depuis qu’il avait rejoint la CIA. Malgré cela, il ne fallait pas être une flèche pour comprendre que la situation présente était délicate. Être interpellé pour une rixe de bar alors que le soleil n’était pas encore couché faisait mauvais genre.

« Raconte-moi ce qui se passe! »

L’histoire était quelconque. Les deux hommes étaient entrés dans le bar comme ils le faisaient souvent. Ryker, si rarement qu’il fût au Seven Devil, les avait déjà croisés par le passé. Ils avaient l’allure fière et arrogante, le rire gras et peu discret, souhaitaient se faire entendre, se faire remarquer. Ils lorgnaient à travers le fond de leurs verres de bière chaque personne qui entrait ou sortait du bar. Leur comportement, grossier dans leur manque de réserve, attira rapidement les regards. Sans doute les avait-il fixés trop longtemps, ou peut-être un mouvement de sourcil moqueur l’avait-il trahi, mais le trentenaire se trouva rapidement pris à partie. Taciturne, pour ne pas changer, il répondit d’abord d’un silence aux interpellations du duo déjà ivre, ne souhaitant garder l’attention sur eux. Mais la manœuvre fut loin d’être efficace. La situation dégénéra à une vitesse fulgurante, les insultes fusèrent, et avant que le barman n’ait eu le temps de contourner son zinc pour calmer le jeu, un premier coup de poing partit.

Ce comportement était rare dans le monde de Ryker. S’il oubliait la violence paternelle héréditaire qui infusait dans ses veines et le prenait parfois aux tripes, il ne comptait que sur les doigts d’une main le nombre de fois où il avait été le premier imbécile à frapper. Le jeune homme était trop réfléchi pour cela, bien trop patient pour perdre son sang-froid et assener le premier coup. Et pourtant, il s’était lancé cette fois-là.

« Rien de très pertinent. Je ne connais ces deux types que de vue. Ils sont arrivés peu après moi ; des gars bruyants, plutôt vantards, presque lourds. Ils tournent à la bière dix degré depuis qu’ils se sont installés. »

Il aurait pu dire avec certitude le nombre de consommations que les deux hommes avaient eu quand le serveur aurait certainement eu besoin de son historique de caisse pour s’en rappeler.

« J'ai dû avoir un regard trop insistant pour qu’ils se mettent en tête de venir m’emmerder. Il soupira, posa le sac de glace sur la table et tâtonna le tour de la plaie. J’ai perdu patience, j’ai frappé le premier. Il sentit le besoin de préciser : de simples coups de poing, rien de plus. »

Ryker ne voulait pas rejeter la faute sur ses deux adversaires. Il aurait dû être plus malin que cela, plus malin qu’eux, ne pas répondre à leurs provocations et ne pas entrer dans leur jeu. Il se félicitait somme toute de n’avoir pas perdu le contrôle, de s’être limité aux poings. Le brun ne savait que trop bien la vitesse à laquelle la violence pouvait escalader. Si Wilson était clément, il s’en sortirait avec un simple avertissement. Le jugement de son comportement n’aurait pas été le même s’il avait usé de techniques moins conventionnelles pour calmer ses opposants. Son bagage militaire et clandestin lui avait enseigné quelques ruses de défense ou d’offense que le poivrot lambda était loin de connaître.

« On a pas travaillé ensemble très souvent, mais tu dois reconnaître que j’étais pas le plus belliqueux de mon équipe, à l’époque, loin de là. »

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(#)Sujet: Re: After the war - Ryker & Nathaniel  |   Mer 3 Avr - 16:14

After the war
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J'étais loin de me douter qu'aujourd'hui j'allais tomber sur Ryker. On s'était croisés quelques fois lors de missions en Irak ou en Afghanistan, mais pas plus, on avait échanger quelques paroles, partager des tentes ou encore on avait festoyé quelques victoires ici et là sans jamais vraiment apprendre à se connaître.  On était avant tout là-bas pour faire notre mission, ni plus ni moins. Je ne pouvais pas dire que ça me plaisait de le revoir comme ça, il avait surement appris ce qui s'était passé avec mon équipe et ça ne me disait pas de parler de ça, mais pas du tout. Aujourd'hui c'était un autre contexte qui nous réunissait, une bagarre dans un bar avec deux autres individus. Mon collègue s'était chargé des deux autres et moi j'avais décidé de parler à Ryker pour faire baisser la pression. Bien entendu, il avait bu, mais quel avait été le vrai motif de tout ça? On avait donc prit place à une table pour que je prenne en note son témoignage. J'allais devoir remplir de la paperasse sur ça et voir si quelqu'un porte plainte. Il m'avoua avoir frappé le premier et cela juste à cause d'un regard mal placé? Je plissai les yeux un instant tout en prenant des notes, mais je dirais que c'était assez n'importe quoi.

- Bon... alors si je résume, un regard les a frustré et toi tu t'es lancé le premier face à leur critique envers toi? Tu sais quoi? Je crois que vous avez peut-être trop bu tous les trois et que tout simplement vous n'étiez pas vraiment d'accord sur le partage de la place...

Je le regardai toujours, je savais très bien que ce n'était pas un crétin.

- On va devoir attendre de voir si un de vous porte plainte avant de vous laisser vous en aller... Tu veux porter plainte?

Dieu du ciel, j'espérais que non, ça allait faire encore plus de paperasse à remplir pour une simple bagarre de bar. Pour se défendre, il me fit me rappeler comment il était quand on s'était croisé sur le champ de bataille. Certes, c'était bien vrai qu'il ne cherchait pas la bagarre volontairement, mais là, il avait bu et il avait frappé le premier....

- Bon... pour cette fois ça ira Ryker, mais évite les bars les matins ou de trop t'enfoncer. Je veux pas te juger, mais tu devrais peut-être demander de l'aide...

Comme je l'avais fait pour mon choc post-traumatique... C'est pourquoi je voulu lui demander immédiatement s'il faisait toujours des missions ou c'était totalement terminé maintenant. Je jetai un coup d'oeil à mon collègue qui avait du mal un peu à gérer les deux hommes qui semblait plus profondément ivre.

- Tu sers encore dans l'armée ou bien c'est terminé tout ça?


Loin de là de parler de moi, mais il fallait quand même que je vois s'il ne pouvait pas avoir vécu quelque chose d'horrible là-bas. Que dis-je? On voyait tous des horreurs là-bas lorsqu'on partait et on devait vivre avec ça pour toujours dans notre tête. Il fallait voir si ce soldat était en déroute.

©️ nightgaunt
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(#)Sujet: Re: After the war - Ryker & Nathaniel  |   Lun 22 Avr - 21:42

A l’armée comme à la CIA, il avait toujours eu la réputation de l’homme au sang-froid inébranlable, qui savait faire preuve de patience quand bien d’autres auraient craqué à sa place. Il ne s’énervait que peu et, de manière générale, il avait toujours été plus intelligent que ces brutes épaisses qui ne savaient interagir avec leurs congénères autrement que par la violence des poings. Ryker, pourtant, en avait abattu plus d’un en le torpillant différemment. Les informations, les mots avaient toujours eu plus de pouvoir dans son monde qu’une droite bien placée. Un coup vous détruisait l’égo quelques jours, vous laissait éventuellement avec une ecchymose qui disparaîtrait aussi vite qu’elle n’était arrivée ; une réputation ou une vie torpillée par un mauvais secret qu’on avait tenté d’enterrer, en revanche, était pratiquement impossible à reconstruire.

« Bon... alors si je résume, un regard les a frustré et toi tu t'es lancé le premier face à leur critique envers toi? Tu sais quoi? Je crois que vous avez peut-être trop bu tous les trois et que tout simplement vous n'étiez pas vraiment d'accord sur le partage de la place... »

Il refit mentalement le tour de ses consommations pour tenter de calculer la quantité réelle d’alcool qu’il avait ingurgitée. Les trois bières avalées étaient loin de l’avoir frappé au point d’en être ivre ; à ce stade, il ne pouvait même pas dire qu’il était éméché. Mais pour ne pas aggraver son cas, il fit courber l’échine à sa fierté et consenti à se ranger du côté de l’officier de police. Le trentenaire baissa le nez comme un enfant qu’on punissait et admit sa faute dans un haussement d’épaules. Mieux valait faire profil bas s’il ne voulait pas passer le reste de la journée au poste.

« On va devoir attendre de voir si un de vous porte plainte avant de vous laisser vous en aller... Tu veux porter plainte?
- Ça ira. Y a pas de casse particulière. »

Il pria simplement pour que l’un des deux emmerdeurs à qui il avait refait le portrait n’ait pas l’idée de déposer une plainte. Se faire coincer pour un nez cassé suite à une bagarre dans un bar risquait de faire tache sur son dossier.

« Désolé, réellement. Ça a dérapé, mais c’était loin d’être volontaire.
- Bon... pour cette fois ça ira Ryker, mais évite les bars les matins ou de trop t'enfoncer. Je veux pas te juger, mais tu devrais peut-être demander de l'aide... »

Sa mâchoire se crispa automatiquement lorsqu’il entendit les derniers mots de son interlocuteur. Ryker fronça les sourcils, incertain de ce qu’il venait d’entendre. Demander de l’aide ? Il manqua échapper un rire nerveux. Pour quoi diable lui faudrait-il l’intervention d’une personne extérieure pour l’aider à résoudre tout ce qui n’allait pas dans sa vie ? Il savait pertinemment ses défauts, si bien qu’il aurait pu les lister de tête dans un monologue rapide, sans une once d’hésitation. Il était trop exigeant, renfermé sur lui-même, paranoïaque à souhait, méfiant de tout et de tous, y compris de lui-même. Mais s’il était une chose qu’on ne pouvait lui agiter sous le nez, c’était le potentiel alcoolisme qui le menaçait pourtant depuis qu’il était gosse en raison d’une hérédité paternelle crasse. Il avait toujours tenu tête à l’éthanol, sans pour autant sans priver. Mais l’officier traitant connaissait ses limites ; s’il s’accordait un verre de temps à autres, il n’en était pas à une dose règlementaire par jour et ne ressentait certainement pas le besoin de noyer quoi que ce soit dans une bière ou un bon rhum. Il pouvait comprendre, malgré tout, le regard débordant de compassion sur fond de pitié que lui lançait. Wilson. Les gars comme eux, qui avaient vu le front et en étaient revenus à peu près entier, s’en tiraient souvent avec des séquelles psychologiques en plus des physiques. Il n’était pas rare de retrouver un vétéran saoul à une heure improbable de la matinée. Ça vous laissait une belle image de l’Amérique et de la manière dont le pays se chargeait du bonheur des hommes qui étaient partis le défendre dans une guerre bancale.
L’ancien seal ne se comptait cependant pas dans le triste lot de ces âmes-là. S’il était tôt au cadran de sa montre, il se faisait tard pour son horloge interne qui terminerait d’ici quelques temps une journée entamée trente-quatre heures plus tôt. Ryker ne vivait plus selon un modèle diurne ou nocturne. Il était dérèglé au point que ses journées se transforment en nuit et inversement. Il sautait des repas, de précieuses heures de sommeil, se présentait à l’Agence quand les locaux étaient vides de monde et y restait parfois jusqu’à ce qu’ils se remplissent pour se vider à nouveau en fin de journée. Il avait un rythme de vie qui ne ressemblait à rien mais lui convenait parfaitement. Ce matin-là, il ne faisait que conclure une dure période de travail par une petite bière comme l’aurait fait n’importe quel cadre moyen passé dix-neuf heures.

« Tu sers encore dans l'armée ou bien c'est terminé tout ça? »

Il hocha la tête :

« J’ai arrêté les frais y a quelques années maintenant. Je suis passé sur un travail plus … il hésita, classique. J’ai changé d’uniforme, tel que tu le vois. »

Il désigna d’une main le costume bleu marine qu’il portait. Il s’était épargné le nœud coulant d’une cravate mais n’en restait pas moins correctement habillé.

« Je vois que tu en as fait de même. T’en as eu assez de la vie fragmentée de l’armée de terre ? »


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