emma and matt

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☾☾
Voilà, le petit secret que je tentais de garder concernant ma consommation de drogue forte venait de sortir au grand jour. En plus de ça, j’étais pas à mon premier bad trip et je continuais toujours… va savoir pourquoi. Peut-être que indirectement, je préférais me faire du mal comme ça que d’affronter les sentiments que je pouvais avoir dans le coeur. Ça pouvait sembler beaucoup pour une peine d’amour, mais quand on se permet jamais de s’ouvrir à quelqu’un et qu’on le fait finalement, et que cette personne nous brise en deux une fois de plus, on descend bien bas, surtout que je me sentais incroyablement seule dernièrement, ça n’aidait pas du tout. La drogue me permettait de m'éclipser dans un autre monde, de ne penser à rien et oui, je savais bien que j’avais un problème, que l’héroïne ce n’était pas rien mais jamais je n’allais avouer à Matt que je pensais avoir déjà développé une immense dépendance. Je préférais dire que j’étais en contrôle, même si ce n’était que des foutaises que que mon ex ne me croyait pas une seule seconde. Ce dernier m’avait d’ailleurs prit dans ses bras pour me reconduire jusqu’à son lit, je me disais que c’était une bonne chose ca même si j’avais repris un peu conscience, mon corps lui, j’étais pas certaine si il aurait été en mesure de suivre. Une chose dont j’étais certaine, c’est qu’il fallait qu’on règle nos problèmes parce qu’on était tous les deux en train de se bousiller.

« J’vais bien, arrête… »

Non, j’étais pas bien mais bon. Matt avait commencé à me serrer contre lui et doucement, j’avais fermé les yeux, bien apaisée par sa présence contre moi. Ce dernier avait commencé à me dévoiler qu’il avait embrassé son meilleur pote pour pouvoir lui voler son téléphone et me contacter.

« T’as embrassé le sexy doc et j’ai pas vu ça? Merde! Dommage! Mais viens pas me dire que c’était juste pour ça. Il devient bien avoir un peu d’envie là-dedans!  » marmonnais-je en haussant les épaules. « Ouais mais entre être top forme là-bas et être un vrai déchet ici, je pense que tu aurais préféré ne pas m’avoir chez toi. »

Disons que c’était pas dans le meilleur des états que je m’étais retrouvé ici et que jamais j’aurais accepté de le suivre ici, si ça n’avait pas été de mon badtrip. Bien que… une fois bien saoule, il aurait probablement été capable de m’écarter les cuisses et me baiser comme du monde. Matt ajouta qu’il était prêt à me reprendre dans sa vie à tout moment, qu’il disait ça depuis le début de notre séparation. Je remontai les yeux vers lui.

« Pourquoi tu m’as laissé partir alors? Tu m’as montré la porte alors que j’avais juste besoin de me faire retenir… »

C’était pas du tout ça qui s’était passé. Ça s’était terminé en claquage de porte et en insultes. Et voilà que j’étais dans ses bras maintenant, à vouloir me faire rassurer. J’avais envie de croire que tout irait bien mais j’en étais tellement pas certaine. Ma respiration se joignait à la sienne, tellement, que je tombai endormi en quelques minutes à peine, sous ses mains qui caressaient mon dos et ses lèvres qui venait dépose des baisers sur ma joue, mon front et le dessus de ma tête comme si soudainement, je devenais ce qu’il avait de plus précieux, ça me faisait un bien fou.

9h du matin, j’avais ouvert les yeux, perdu bin raide. Mon téléphone était posé sur la table de nuit pas trop de moi, tout semblait normal jusqu’à ce que je me rendre compte que la chambre dans laquelle j’étais, n’était plus mienne depuis un bon moment déjà. J’étais nue en plus de ça et Matt dormait toujours à côté de moi. Je me redressai, repensant à comment je m’étais rendu ici c’était pas mal flou mais je fus en mesure de joindre les deux bouts à l’histoire. C’était gênant. Je m’étais donc relevé pour m’habiller, ne voulant pas rester ici plus longtemps et idéalement, mon but était de partir avec que Matt ne se réveille. Toutefois, lorsque j’ouvris mon sac à main, posé au sol près du lit et que je regardai son contenu, je me rendis rapidement compte qu’il me manquait mon stock… et étant donné que Matt était au courant de ma consommation, il était mon suspect numéro un. Je m’étais donc ruée vers le lit pour lui ramasser une tape sur le dessus de la tête. Ce dernier se réveilla bien assez vite merci.

« T’as caché ça où? » Évidemment, il comprenait pas trop ce qui se passait, pas mal certain qu’il savait même pas encore comment il s’appelait. « Qui t’as donné la permission de fouiller dans mes affaires ?!?!? »

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☾☾ Une chose était certaine, Emma tentait d'éviter le sujet du fait qu'elle consommait des drogues un peu trop dures à mon goût. L’héroïne tout de même ! Et bien sûr, elle se mentait en pleine face en disant qu'elle allait bien alors que je venais de la retrouver en plein délire à un show de musique. Si c'était pas moi qui l'avait ramassé, ç'aurait pu être une très mauvaise personne. Ça pleuvait des gens malhonnêtes. Afin de prendre soin de mon ex, je la serrai dans mes bras très fort. Comme elle m'avait manqué ! Je ne voulais plus la lâcher, plus qu'elle reparte. Je m'étais tellement senti seul et perdu sans elle. J'avais perdu le nord. Afin de détendre l'atmosphère, je lui avais confié que j'avais embrassé Will. Bien sûr, elle aurait voulu voir ça et se doutait bien que je l'avais fait parce qu'il m'attirait un peu. Puis, je lui avouai que je voulais bien d'elle encore et que je voulais qu'elle revienne. Elle me regardait un peu pleine d'incompréhension. Emma voulait savoir pourquoi je lui avais montré la porte alors qu'elle aurait voulu simplement que je la retienne.

- Je voulais que tu sois heureuse... Ça me fâchait que tu le sois pas. Je t'ai poussé vers la sortie parce que je croyais que c'était le mieux pour toi et que c'était ce que tu voulais. La pire erreur de ma vie!

Puis, peu à peu, elle s'était endormie dans mes bras. Je passai de longues minutes à lui caresser les cheveux et la nuque. J'embrassai également quelques parcelles de sa peau. Puis, je la laissai dormir dans mon lit. Pour ma part, je trouvais qu'il était trop tôt pour dormir. Je savais qu'elle était accro à l'héro et je voulais qu'elle se débarrasse de son stock. Je trouvai son sac à main et en le fouillant, god qu'il y avait des trucs weird là-dedans, je trouvais ce que je cherchais. Je son stock d'héro et je décidai de vider le contenu dans le lavabo. Je ne voulais plus qu'elle touche à cette merde. Elle pouvait bien prendre autre chose... mais ça... c'était vraiment un peu trop extrême. J'étais heureux de la retrouver, mais disons que dans cet état... je trouvais cela un peu effrayant. C'est plus tard dans la soirée que j'allai dormir à ses côtés. J'osais croire que le matin allait tout arrange entre nous deux. Et pourtant, c'est une claque à la tête que je reçus en guise de réveil.

- Aie! Qu- quoi ?

Je mis beaucoup de temps avant de comprendre qu'elle me parlait de son stock dans sa sacoche. J'me suis demandé pendant un instant si je ne faisais pas semblant de ne pas savoir. Je tentai le coup quand même.

- Quel stock ? De quoi tu parles... demandai-je alors subitement. Bien sûr son regard en disait assez long. Finalement je me dis qu'il valait mieux lui dire la vérité. J'lui devais bien ça. Ok ok... c'est moi, mais tu ne l'as plus... j'ai tout vidé. Faut que ça s'arrête Emma.

Honnêtement, je trouvais ça limite inquiétant qu'elle se préoccupe de ça immédiatement à son réveil. Qu'est-ce qui pressait ? Elle avait peut-être besoin d'aide plus que je ne l'aurais cru. En même temps, ça sentait qu'elle allait partir en furie de chez moi. J'me disais que j'aurais peut-être dû rien faire finalement... je savais plus trop.

- Écoute ! Relaxe un peu là ! T'as pas besoin de cette merde ! J'ai autre chose si tu veux...

Pas certain que c'était mieux si je lui proposais autre chose, mais bon, ça pourrait peut-être faire changer le mal de place. Bref, je tentais de compenser par autre chose. Je savais pas trop comment elle allait prendre le fait que j'avais fouillé dans ses affaires.

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☾☾

« C’est avec toi que je suis heureuse. »

Et j’espérais que Matt me croit dans ce moment de vulnérabilité de ma part. Je me sentais pas bien, j’allais pas bien du tout en fait mais j’avais ouvert mon coeur comme je le faisais bien rarement. C’est au travers ses câlins, ses baisers que je tombai finalement endormi pour finalement me réveiller dans une petite panique le lendemain. Évidemment, mon buzz avait fini et je retombai vraiment de haut, j’avais le face dans le cul et je voulais partir d’ici le plus rapidement possible. À peine vêtue que je cherchai mes choses et, fut assez intense ma surprise de me rendre compte qu’il manquait un élément bien essentielle dans mon sac à main. Je m’étais donc empressé de taper la face de mon ex pour lui tirer les vers du nez. Il avait voulu me prendre pour une conne sur le coup mais il avait bien vite compris que ça n’allait pas marcher son petit jeu.

« DE QUOI FAUT QUE ÇA S’ARRÊTE? » J’avais les yeux qui voulaient me sortir des orbites, je pouvais pas croire qu’il avait osé faire ça! OK oui, hier j’avais mal géré mais c’était trois fois rien! « Mais t’es qui pour savoir j’ai besoin de quoi Matthew? Laisse dont faire! »

Je ramassai mes choses rapidement pour foutre le camp en claquant la porte de son appartement derrière lui. Ça faisait chier parce que c’était pas donné mon stock mais clairement, c’était assez facile de pouvoir m’en procurer d’autres!

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5 jours plus tard.

Je capotais dans ma chambre depuis qu’on m’avait informé qu’on avait contacté mon mari et qu’il allait passer immédiatement à l’hôpital. Évidemment que c’était la première personne qu’on allait contacté aussitôt mon admission aux urgences. Le truc était que lorsque je m’étais injectée cette trop grosse dose chez Sebastian, je ne pensais pas être encore ici aujourd’hui pour devoir affronter la réalité. J’allais mieux, on m’avait sauvé la vie mais c’était pas particulièrement ça que j’avais voulu et voilà que maintenant, on espérait m’appuyer pour aller de l’avant avec mes problèmes de consommation oui, mais de médication que je refusais de prendre également. Je voulais pas que Matthew soit mêlé à tout ça et pourtant… Il était arrivé à ma chambre, accompagné d’une infirmière.

« Je vais informé le docteur Doorman que vous êtes là. Il viendra vous rencontrer tous les deux dans quelques instants. »

Je n’avais même pas regardé cette dernière avant qu’elle nous laisse tous les deux dans la chambre. J’étais là, plogué de partout dans ma petite jaquette laide à ne pas vouloir plus regarder Matt. J’imagine qu’il avait été mit au courant de toute façon de ce qui s’était passé? Non? Je savais pas trop...

« On t’a dit quoi? » lâchais-je, d’un ton froid. Je relevai les yeux vers lui, il était là, à me regarder à la fois inquiet et découagé. « Steplait, me regarde pas de même... j'en ai pas de besoin... » 

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☾☾ Comme je m'y attendais, Emma n'avait pas eu une réaction très douce à mon égard. À dire vrai, elle avait ramassé ses affaires et avait pris la porte à nouveau, cette fois de son plein gré. Je courus derrière pour la rattraper cette fois. Je devais halluciner tout ce qui se passait en ce moment. Moi qui pensais que l'on aurait peut-être bien la possibilité de revenir ensemble.

- Attends... Emma... Attends...mais merde arrête toi ! J'peux te reconduire au moins ?

Elle me fit un doigt d'honneur et poursuivit son chemin d'un pas décidé. Encore une fois, je me retrouvai seul, à difficilement comprendre ce qui se passait.

- 5 jours plus tard -

J'étais au travail en train de tatouer un client quand mon téléphone sonna plusieurs fois de suite. Je me résignai à répondre même si c'était écrit que cela venait d'un numéro privé. On m'avisa qu'Emma était à l'hôpital et comme j'étais la personne à joindre en cas d'urgence et que j'étais marié à cette personne, bien qu'ils devaient me tenir au courant. On refusa de me fournir plus de détails... J'abandonnai mon client ainsi que les autres et je pris la direction de l'hôpital sur-le-champ. Une fois sur les lieux, une infirmière vint me voir au bout de quelques minutes. Je demandai qu'on me dise ce à quoi je devais m'attendre.

- Votre femme a eu bien de la chance. Elle s'est injectée une puissante drogue dans le corps. Elle a faillit en mourir. Elle a fait une surdose! Venez, je vais vous mener à elle.

Quoi ? C'était évident qu'elle n'avait pas arrêté de prendre le l'héro. De là à faire une surdose...elle devait en avoir vachement pris. Je ne savais pas quoi en penser sur le coup. Tout allait si vite. Une fois sur place, je vis Emma vêtue d'une jaquette d'hôpital et qui était branchée de partout. Mon coeur battait la chamade. C'était pas un truc que je voulais réellement assister. L'infirmière nous avisa que le docteur Doorman allait venir nous rencontrer tous les deux dans quelques minutes. Elle nous laissa ensuite tous les deux. Mon ex évitait mon regard depuis mon entrée. Je ne pouvais qu'éprouvé  de la tristesse face à cette scène. J'étais un peu impuissant dans cette situation. Je ne savais pas trop comment m'y prendre non plus pour l'aider.

- On m'a dit que tu avais fait une surdose... Em' tu mets ta vie en danger.

Je n'avais dévoilé tout ça à personne. Je ne voulais pas que les gens soient au courant qu'elle avait des ennuis assez sérieuses. Puis, elle me regarda finalement. Je pouvais sentir la honte qui l'enveloppait. Elle ne voulait pas que je la regarde comme ça. Et pourtant, je ne pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé. J'étais un peu viré à l'envers. J'étais pas habitué de vivre des gros drames de la sorte. Ça dépassait largement mes compétences.

- Comment je peux te regarder autrement ? C'est pas le genre d'endroit que j'aurais aimé te retrouver. T'as failli mourir ! Qu'est-ce qui t'es arrivée ? Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? Tu sais que j'suis prêt à tout pour toi!

C'est à ce moment que le docteur était là. J'aurais vraiment aimé que ce soit Will qui soit là en ce moment, mais en même temps, je ne voulais pas qu'il sache ce qui arrivait à Emma.

- Bonjour ! Bonjour Madame Wood ? Sanders ? Je suis le docteur Doorman et je suis content de voir que vous vous remettez sur pieds. Vous avez eu beaucoup de chance. Si votre ami ne vous avait pas trouvé dans cet état...je ne suis pas certain que vous seriez ici à nous parler.

Je regardai quelque peu Emma à ce moment. Quel ami ? Son dealer ? C'était pas trop le moment de poser ces questions, mais j'avais quand même le droit de penser que cette personne avait sauvé ma femme. Je voulais au moins le remercier. Ce serait la moindre des choses. Peu importe qui il était. Je restai muet comme une carpe devant le médecin. Je ne savais pas trop comment gérer tout ça. Surtout que je n'étais plus avec Emma. C'était difficile de la surveiller rendu là...Elle pouvait bien faire se qu'elle voulait. Le docteur mentionna que l'héroïne était un opioïde très fort et que c'était dangereux à consommer à grosse dose... ce qu'on savait déjà.

- Je m'excuse d'interrompre... mais il n'y a pas un moyen qu'elle puisse se sevrer en utilisant autre chose ? De la méthadone par exemple ?

Je ne savais pas trop si elle voulait réellement arrêter, mais moi je voulais qu'elle arrête et qu'elle prenne les grands moyens pour se remettre sur pieds.

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☾☾ J’avais envie de m’arracher les fils des bras et de partir en courant. La dernière chose que je voulais actuellement était de voir Matthew ou du moins, que ce dernier me voit dans un pareil état. C’était pas glorieux d’avoir un problème de consommation et encore moins de passer près de crever. En fait, indirectement, ça avait été un peu l’effet désiré. Cette idée aussi de ne pas vouloir divorcer de moi, j’osais espérer que de se faire appeler pour un truc dans le genre allait le convaincre de signer finalement les foutus papiers. Quel dingue voulait avoir le nez dans un paquet de problème par ma faute? Eh voilà que l’infirmière l’avait conduit jusqu’à ma chambre. Je le regardais pas, je voulais rien savoir de croiser son regard. Le médecin allait arriver, j’allais me sentir encore plus comme de la marde… vraiment un beau moment, un FOUTU BEAU MOMENT. Je compris qu’il savait pour ma surdose donc il savait que je n’avais pas arrêté l’héro depuis l’épisode du concert qui s’était terminé en grosse pagaille chez lui.

« Tu crois que je le sais pas? »

Mais ma vie était déjà de la merde donc à quoi bon? Aussi bien s’amuser à franchir les limites et au pire, je finirai par crever, c’était pas comme si ça allait déranger grand monde. En disant ça, j’avais osé croiser son regard et sérieusement, il me transperça le coeur, ça faisait mal de l’affronter comme ça et comme si c’était pour lui sa porte d’entrée, il me balança plein de question. Je restai silencieuse en regardant par la fenêtre, j’essayais de rester calme. Je pouvais quand même pas lui dire que j’avais envie de mourir, garder ça à l’intérieur, vivre avec c’était quelque chose, mais le dire à voix haute à la personne qu’on aime le plus dans ce foutu monde, c’était une tout autre chose. Je pouvais pas lui faire de la peine, j’y arrivais juste pas. Heureusement… ou malheureusement, le médecin arriva à la chambre après avoir cogné quelques petits coups.

« Sanders. » répondis-je, à ne pas trop savoir quel était mon nom de famille. Sanders parce que c’était avec ce nom que je me sentais le mieux, que je sentais que j’appartenais à une famille. Bon, ma famille c’était Matt, c’était Dude aussi mais ça m’allait très bien. « Ouais, tu parles d’une chance! »

C’était du gros sarcasme, évidemment. Sebastian m’avait sauvé la vie, je n’aurais jamais pensé qu’il était en mesure de faire ça lui, sauver des vies… il me semblait qu’il était excellent pour en bousiller par contre. Bref, j’imagine que j’allais peut-être le remercier un jour? Il était question de sevrage maintenant…

« C’est justement pour cette raison que je suis ici. Je voulais voir avec vous quelques options concernant des maisons de réhabilitation. Il y a un centre, pas trop loin d’ici avec qui nous faisons affaire qui aurait de la place pour voir dès maintenant. Ils ont des plans encadrés pour les difficultés que vous traversez. Par contre, si vous décidez de vous y rendre, vous allez devoir nous promettre que vous allez prendre votre médication… » Je fronçai les sourcils dans sa direction. « Nous savons d’après votre dossier que vous n’avez jamais déposé votre prescription de divalproex et si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté, vous n’avez plus le choix Madame Sanders… »

Je soupirai en hochant la tête. Qu’est-ce que je pouvais faire de plus? On voulait me placer dans un centre et on me laissait pas vraiment le choix non plus. Maintenant en plus, Sanders savait que j’avais une prescription à prendre mais je me doutais bien qu’il n'était pas assez génie pour savoir il s’agissait de quoi exactement.

« Je vous laisse les papiers ici, je vous laisse en parler entre vous. Faites-moi appeler dès que la décision est prise...»

Il posa les document sur la petite table près de moi avant de partir en fermant la porte derrière lui. Un silence régna entre nous deux. Je sentais les larmes me monter aux yeux… qu’est-ce que je faisais de ma vie? C’était complètement ridicule!

« Est-ce que tu vas signer les foutus papiers de divorce maintenant? Comme ça, tu seras plus obligé d’être pogné dans des histoires de même. Je suis juste un paquet de troubles... »

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☾☾ Lorsque j'avais accouru jusqu'à l'hôpital pour aller voir Emma, je ne savais pas dans quel état j'allais la trouvé. Disons qu'avec ce que j'avais pu constater de mes propres yeux la dernière fois, ça donnait froid dans le dos. Heureusement, on me fit un petit topo à mon arrivée. Elle avait failli mourir. Je pensais la trouver dans le coma, mais non, elle était bien réveillée et semblait quand même en forme pour ce qu'elle venait de subir. Lorsque j'avais pénétré dans la chambre d'Emma, elle avait refusé de me regarder.  Une chance dans un sens, car elle n'aurait vu que de la pitié sur mon visage. Je me sentais assez impuissant face à tout ce qui arrivait. J'étais surtout dépassé. Je réalisai que j'étais moi-même accroc à la drogue. J'en prenais dans mon quotidien... c'était banal, que pour m'amuser. J'avais besoin toujours de ce high pour avancer tous les jours. Par contre, jamais je m'étais rendu aussi loin que mon ex. Jamais l'héroïne n'était un choix pour moi. Emma le savait ce que j'en pensais, et pourtant, elle avait plongé dedans la tête première. Sans doute pour me faire réagir. Pour ça, elle avait bien réussi. Je posai des questions, auxquels je n'obtins pas de réponses. Le médecin arriva finalement pour briser la glace. Je restai surpris qu'elle accepte de se faire appeler Madame Sanders au lieu de Wood. Pourquoi au juste. Je n'avais toujours pas signé les foutus papiers de divorce et elle voulait toujours se faire appeler par mon nom.  C'est moi qui décidai de poser des questions au médecin, car je voulais qu'Emma ait de l'aide. Le Dr. Doorman expliqua qu'il y avait un centre adapté pour ses besoins près d'ici et qu'il pourrait l'aider à suivre une thérapie. Que tout était bien encadré. Il mentionna également qu'elle allait devoir par prendre sa médication. Sur cela, j'eus un petit bug... quelle médication ? Elle en prenait ? C'était quoi au juste ? Puis il poursuivit en disant qu'elle avait jamais été cherchée ses prescriptions de divalmachinchose. C'était quoi ça ?

Je réalisais que je ne connaissais peut-être pas grand chose de la vie d'Emma finalement. Comment ne pas être plus dépassé par les événements ? Le médecin nous laissa les formulaires à remplir avant de quitter. C'était tellement rapide ce qui venait de se produire. Je soupirai quand mon ex voulait que je signe les papiers de divorce.

- Tu reviens encore là-dessus ? C'mon! Y'a pas mal plus urgent à faire que ça! J'me fiche bien de devoir être là pour toi !

Même que j'étais plutôt heureux qu'elle me donne accès à nouveau à elle. J'avais tellement trouvé cela difficile qu'elle me coupe de tout et qu'elle me repousse sans cesse. En ce moment, elle avait besoin de quelqu'un pour l'aider et j'étais cette personne. Je doutais qu'elle veuille avertir sa famille là-dessus.

- Ça va bien aller Em', le centre est ta seule porte de sortie. C'est le meilleur move que tu peux faire.

Je voyais pas comment elle pourrait s'en sortir autrement. En même temps, je ne lui laisserais pas le choix de faire autrement. Il fallait bien qu'elle voit la réalité en face et qu'elle se refasse une santé. Elle était loin de ressembler à la fille que j'étais tombé amoureux. Je voulais à tout prix la retrouver. J'allais l'attendre jusqu'à sa sortie du centre de thérapie.

- Je pense aussi qu'on peut jouer franc jeu maintenant ! Il y a plusieurs choses que tu ne me dis pas.... et je veux savoir maintenant. C'est quoi au juste le médicament que tu aurais dû prendre depuis un moment et que tu ne l'as pas fait ?  

Je voulais surtout savoir ce que cela aurait dû traité chez elle. J'avais peur quand même qu'elle me sorte qu'elle avait une maladie incurable... ou un truc vraiment destructeur.

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☾☾ Quand Matt était arrivé à la chambre, ça faisait déjà un très long moment que j'étais ici. Sebastian avait passé les premières heures avant de rentrer chez lui pour dormir, je lui en voulais pas, il n’y avait aucun confort ici pour les visiteurs. Je commençais peu à peu à ressentir le manque dans mon corps, mais ça venait se mélanger aussi aux symptômes de mon overdose, clairement, ça allait pas, je me sentais comme une grosse merde et là, je devais faire face à mon ex petit-ami qui me regardait avec pitié et aussi au médecin qui essayait de me faire comprendre que je devais me prendre en main, comme si je le savais pas déjà. On m’avait donc fortement conseillé de prendre finalement me médication et d’aller séjourner dans un centre de réhabilitation. On avait les papiers et nous étions de retour que Matt et moi pour devoir prendre une décision alors que clairement, il n’avait pas son nom à dire là-dedans. Au final, c’était pas mal à moi de me décider. J’espérais que ce petit moment lui fit comprendre que c’était de la marde d’être marié à moi, d’être dans ma vie mais même encore, il me disait que ça lui dérangeait pas de devoir prendre soin de moi.

« Y’a clairement quelque chose qui tourne pas rond chez toi! »

Et c’est moi qui disait ça! C’était peut-être pour ça qu’on allait si bien ensemble au final : deux beaux tarés. Puis, comme pour prendre son rôle de mari au sérieux, il me parla du centre et des bienfaits de ce dernier. Je savais au final qu’il avait raison mais c’était juste difficile de l’avouer, de prendre son courage et d’avouer qu’on a sincèrement un problème bien qu’en étant présente ici ce soir, c’était pas mal assez évident.

« Ça va être l’enfer sur terre là-bas. Le fun est interdit et je vais même pas pouvoir bosser. Qui est-ce qui va gérer ma boîte pendant ce temps là? J’ai même pas de foutu vêtements avec moi en plus et ils veulent me shiper là dès demain matin! »

Clairement, j’étais pas prête, je paniquais un peu en réalisant tout ce que ça pouvait impliquer. Matt s’était assist sur le coin de mon lit comme pour essayer de me calmer. Il changea de sujet pour me questionner un peu à propos de ma médication, visiblement, ce n’était pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Je soupirai, c’était un détail que j’aurais bien aimé qu’il ne soit jamais au courant mais là, avais-je vraiment le choix?

« Je suis bipolaire avec un trouble explosif intermittent. » Je me pinçai les lèvres, j’imagine qu’il savait un peu c’était quoi sans être au courant des éléments plus spécifiques. « Tu feras tes recherches mais en gros, j’espérais ne pas avoir besoin de me rendre à prendre des foutues pilules pour ça.  »

J’avais pensé que c’était des foutaises pour vendre des médicaments. Ma famille était dans le domaine, je savais bien que ça arrivait bien souvent ce genre de chose, beaucoup plus qu’on le pensait. Bref, ça devait bien être mon cas finalement et clairement, il allait comprendre bien des choses me concernant. Comme si c’était le moment, ce dernier s’empressa de sortir son téléphone pour regarder les caractéristiques, j’imagine. Je roulai des yeux en tirant les papiers du centre vers moi. Je connaissais ce genre de place, j’avais déjà passé près d’y aller une fois déjà. Je ne pris pas la peine de lire le tout que j’avais juste signé dans le bas. Je me disais qu’entre ça et crever parce que j’avais plus envie de vivre, je pouvais bien me laisser cette dernière chance.

« C’est bon, je vais le faire… j’en ai marre de souffrir comme ça… » C’était quand même gros pour moi, je m’étais surprise d’ailleurs d’avouer que ça allait pas à ce point là à voix haute. L’émotion me prit bien rapidement, les larmes me montèrent aux yeux. « Pour être capable de traverser ça, je sais que j’ai besoin de savoir si tu seras là, si tu vas m’attendre. T’es tout ce que j’ai qui compte Matt et j’ai fait une connerie en foutant le camp… »

Ma famille s’en moquait bien de moi, et des amis… j’en avais pas de tonnes, du moins, des vrais qui tenaient sincèrement à moi.

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☾☾ Malgré toutes les choses qu'Emma avait fait pour m'éloigner d'elle, j'étais encore là à vouloir m'occuper d'elle et à avoir espoir qu'elle s'en sorte bien. Au moins, elle n'avait pas encore assez l'énergie pour me foutre à la porte de sa chambre d'hôpital. Néanmoins, elle se demandait bien ce qui ne tournait pas rond chez moi. J'haussai les épaules à ce moment. Je savais pas trop quoi lui répondre en fait. Je me disais bien que c'était pareil pour elle. On avait nos problèmes, mais je ne pouvais pas croire qu'on ne pouvait pas rien rien faire pour s'aider. Je parlai du centre de désintox à Emma. Je lui disais que c'était la meilleure chose qu'elle pouvait faire, que ça allait l'aider. Bien sûr, elle sembla complètement découragée de devoir aller là-bas. Elle savait que ce serait loin d'être une partie de plaisir. Mon ex s'inquiéta pour sa boîte et ses vêtements.

- Pour tes vêtements panique pas ! Je peux aller te chercher tout ça. T'auras juste à me donner ton adresse et j'irai prendre le nécessaire. Pas besoin de te stresser avec ça. C'est pas la fin du monde là. Pour ta boîte, t'as plein de gens qui bossent pour toi. Tu peux déléguer pour quelques temps...j'peux pas croire.

C'était clair qu'elle allait pas dans ce centre pour faire la fiesta. Ça allait être sans doute très pénible... En fait, je savais pas trop personnellement, mais j'avais eu des potes qui étaient passés par là. Ils avaient survécu ! Pis là, j'avais posé la question sur la médication qu'elle avait omit de prendre. Ça me semblait être assez sérieux. Je voulais savoir ce que c'était. C'était dans mon droit de poser la question. Je m'attendais bien à me faire dire que c'était rien, mais Emma m'avoua le tout. En gros, elle était bipolaire avec un trouble explosif intermittent. Je figeai, un peu bouche-bée par ce qu'elle venait de me dire. Tout défila rapidement dans ma tête. Je compris rapidement bien des choses subitement. Je m'étais toujours demandé pourquoi elle me pétait des coches pour rien. On pouvait filer le grand amour pendant des jours et puis pouf! C'était le vrai bordel non-stop. Je pris quand même mon téléphone pour aller lire plus précisément ce que c'était.

- Ouin... c'est pas mal toi qui est décrit là... Comment ça t'as jamais voulu prendre tes médocs ? Il me semble qu'on aurait évité ben du trouble.

J'voulais pas lui faire de reproches, mais quand même. Notre rupture venait certainement de ce trouble mental. Enfin...je savais plus trop. C'était assez troublant et confus. Pendant ce temps, Emma avait signé les formulaires pour le centre. C'était assez étonnant qu'elle accepte aussi facilement. Ce devait pas être normal. Des larmes apparurent sur ses joues. Elle voulait que je sois présent pour elle. Emma voulait que je l'attende. Elle avoua que j'étais le seul qui comptait pour elle. Wow... j'étais estomaqué. Je m'approchai d'elle pour la serrer contre moi. Ça faisait un bien fou de pouvoir la coller comme ça.

- Je vais nulle part Em'. J'serai là à ton retour. On pourra s'appeler si tu veux. J'suis certain que ça va bien aller. Après on sera tous les deux réunis. C'est ce qui compte.
Ma réponse sembla la soulager. Elle se retrouvait dans un moment de faiblesse et j'osais croire que le manque allait se pointer assez rapidement si elle était vraiment accroc. Je pouvais pas faire autrement que de la pousser vers ce centre. C'était notre seule chance de pouvoir se remettre ensemble et recommencer notre vie d'avant.

- Par contre, je veux que tu fasses la thérapie jusqu'à la fin. Peu importe la raison que tu as, tu dois rester jusqu'à la fin. T'as ton petit bout de chemin à faire aussi.

Pour le reste je voulais bien m'occuper de certains trucs pour elle. Du moment qu'elle faisait ce qui était préférable pour sa santé.