Vendredi matin La lumière du jour chatouillait les pupilles de Blake derrière le voile de ses paupières, l'extirpant doucement de la torpeur des brumes d'un sommeil rendu lourd par l'alcool et le sexe. Le genre de nuit sans rêves qu'il s'évertuait à trouver chaque fois que possible. Les autres jours de la semaine, ses nuits étaient trop agitées, pleines de choses désagréables ou de doux rêves qui rendait ses matins amers. Sa mère avait été inquiète quand elle était venue le voir, la semaine précédente. Inquiète de le voir si fatigué, si facilement irritable et si peu enclin à parler d'Aloysia, alors même qu'il appelait tous les soirs sa fille pour lui parler un petit peu avant qu'elle n'aille au lit.

« Qu'est-ce qu'il y a, Blake ? Chéri, tu me fais peur. » La version maternelle et douce d'une femme inquiète de la tournure que pouvait prendre la vie de son fils – même si en substance, les questions étaient les mêmes que celles de son entraîneur, inquiet de le voir trop souvent faire presse de ses soirées débridées. Si le brun savait faire bonne figure devant tout le monde, prétendre que rien ne le touchait, sa mère n'était pas dupe. Sa mère le connaissait. Elle voyait bien qu'il n'était pas aussi souriant et heureux qu'il l'était avant et elle se doutait – intelligente maman – que cela avait à voir avec la blonde à laquelle il avait décidé de lier sa vie pour l'éternité, d'une manière bien plus complexe que par l'amour.
C'est une toute autre femme, cependant, qui de sa chaleur brossait le côté du jeune homme, qui, d'un soupir doux releva la tête pour la tourner dans sa direction. L'esprit encore un peu brumeux, il essaya de se souvenir du nom de la demoiselle. Pas que cela l'avait vraiment intéressé pendant la soirée ou la nuit, mais au petit matin, c'était toujours un peu compliqué lorsqu'on n'avait pas retenu le nom de la fille qui on avait eu des rapports sexuels. Elle avait un nom de saison. Un truc chaud. « Salut », souffla-t-il, pour se donner du temps, essayant de se souvenir du nom qu'il avait dit, la première fois qu'il l'avait salué. Summer. Oui, c'était ça  ! Summer. Un classique. Même s'il était presque certain qu'elle ne lui en aurait pas vraiment tenue rigueur, il était fier de pouvoir dire qu'il se souvenait de son nom... Et du reste de la soirée.

Jeudi soir La journée avait été longue. Il y avait eu match la veille, alors ce jour avait été une journée de débrief. Même pas une minute pour souffler. Le coach avait voulu leur dire leurs quatre vérités avant de les laisser pour leur jour de off. Entraînement intensif tout le week-end. Leur punition pour ne pas avoir gagné. Même si les deux équipes s'étaient tenues dans un mouchoir de poche, c'était finalement une faute de son équipe qui avait causé leur défaite, alors, évidemment, le coach était furieux. La seule consolation de Blake était qu'il n'était pas responsable.

Enfin libre, le brun était donc rentré, avait demandé à passer rapidement à l'appartement d'Aloysia pour embrasser sa fille qu'il n'avait pu voir de la semaine à cause des entraînements et des conférences et était reparti très vite, avant d'avoir à adresser la parole à la blonde. Il n'avait aucune envie de parler, aucune envie de faire des efforts. Heureusement, son mari était absent, ce qui avait évité au brun de devoir affronter le parfait petit couple, en plus de la parfaite maman sans tâches.

Sombre et désireux d'oublier ce bref moment de cinéma pour le bien de leur fille, Blake s'était rapidement retrouvé à sa nouvelle place favorite : le coin d'un comptoir de bar. Ses jours de off étaient tous pareils depuis son altercation avec Aloysia : s'asseoir seul, boire, rencontrer une fille, coucher avec la fille, rentrer prendre une douche et passer la moitié de la journée à cuver. Certains soirs, il ne buvait pas tant, ce qui faisait qu'il glandait plus qu'il ne cuvait, mais pour être honnête, ce genre de soirées arrivait souvent le soir de ses day off et il en profitait inexorablement pour voir Anastasia avant de sortir en quête d'une nouvelle conquête pour assouvir ses besoins. L'abstinence alcoolique n'intervenait que s'il était amené à passer du temps avec Ana' le lendemain.

Une femme s'approcha, arrachant Blake à ses pensées alors qu'elle lui commandait un autre verre. Habitué à se faire draguer, mais peu à se faire payer un verre pour cela, le brun leva un sourcil en la regardant, alors qu'elle justifiait son approche. Un sourire tranquille se dessina sur les lèvres de Blake, alors qu'il hochait la tête. « Salut, Summer. Moi c'est Blake », répondit-il en lui attrapant la main, la serrant d'une main ferme, quelques secondes des plus que nécessaire. « Ravis de vous aider à oublier cette journée, alors. »

( Pando )
@Summer N. Williams

Vendredi matin Le brun sourit, amusé, quand elle lui rappela son prénom. Elle ne semblait pas mal prendre l'éventualité qu'il ne s'en souvienne pas et cela le fit rire. Au moins, ils étaient sur la même longueur d'onde concernant les causes et conséquences de cette nuit. Ce simple fait lui prouvait bien que la demoiselle ne se faisait pas d'illusions cachées et cela l'aidait à ne pas se sentir pressé de la mettre dehors. Peut-être qu'ils pouvaient se dire au revoir d'une manière plus agréable qu'avec un salut de la main et une tape sur l'épaule ? « Crois-le ou non, mais même si j'ai réfléchis pendant un instant, je m'en suis souvenu avant que tu ne le dises », argua-t-il en se redressant, s'appuyant sur ses coudes et la regardant sans honte. Il n'avait pas la gueule de bois du siècle, même s'il se sentait encore un peu groggy et il était presque certain que le sexe l'avait aidé à éliminer un peu les effets négatifs de l'alcool. « Bien dormi ? »

Devant l'air qu'elle afficha à la question, il se sentit obligé de préciser : « T'as dit hier à un moment que ton lit se composait d'un matelas sur le sol. J'imagine qu'un vrai lit doit te changer de tes habitudes. » Pas tant qu'il aurait retenu l'information s'il n'avait pas été question de se retrouver sur ledit matelas pour s'envoyer en l'air. Quand le moment avait été venu de la sympathique question du chez toi ou chez moi ? Blake avait décidé de la ramener chez lui pour au moins avoir un vrai lit et ne pas se faire une jambe en s'écroulant presque sur le sol dans l'action. Le sexe bourré pouvait déjà être assez scabreux sans se rajouter des contraintes.

Jeudi soir Le toucher était un élément essentiel dans une relation, même purement physique. Quand on touchait l'autre, on en apprenait beaucoup sur la suite des événements, même lorsqu'il s'agissait d'une simple poignée de main. La force avec laquelle on tenait la main de l'autre, le temps qu'on gardait le contact, le regard pendant ce temps... Tout était important et tout était révélateur et ici, c'était révélateur d'une chose : la jolie Summer voulait quelque-chose de Blake et elle allait faire en sorte de l'obtenir. Ce n'était pas pour déplaire au brun, qui ne pouvait nier sa tendance à être attiré par des femmes de caractère, qui savait obtenir ce qu'elles voulaient.

Intimant qu'ils pouvaient se tutoyer, la jeune femme le fit, demandant pour la forme à le faire également. Elle avait un joli sourire, un rire communicatif et un sourire amusé resta peint sur ses lèvres encore un moment, alors qu'il l'écoutait rire et lui demander comment c'était passé sa journée à lui. « Mauvaise semaine », répondit-il comme s'il venait de choisir entre blanc et noir à un jeu d'échec. Si peu d'émotion pour quelque-chose de si compliqué à raconter. Balayant la chose d'une main, il bu une gorgée du verre qu'elle venait de lui offrir avant de lui sourire de nouveau. « Mais rien ne bien intéressant. Ce qui m'intrigue plus, c'est toi. » Non, ce n'était pas de la drague à deux dollars cinquante, mais une vraie affirmation de quelque-chose d’intriguant. Blake se pencha donc pour poser sa question de manière plus confidentielle. Les gens autour n'avaient pas besoin de savoir, eux. « Dis-moi plutôt : C'est une habitude de venir séduire les âmes esseulées dans les bars ou j'ai l'honneur de la première fois ? »

( Pando )
@Summer N. Williams

Vendredi matin Blake regardait la demoiselle et se disait que finalement, il n'était pas mécontent de l'avoir gardé pour la nuit. Elle était toujours marrante, même au réveil et il y avait cette sorte de facilité qu'il n'avait que peu connu avec les femmes. Comme s'il avait partagé son lit avec une bonne copine, plus qu'avec une amante. Peut-être qu'elle pourrait devenir plus qu'une simple fille de passage dans son lit. Qui savait ? En attendant, le jeune homme n'avait aucune envie de se prendre la tête avec des questions existentielles. Il voulait juste profiter de ce matin tranquille. Avec ou sans elle, cela restait à décider.

Elle rit en disant que Blake l'épatais de s'être souvenu de son nom et il rit à son tour, avant qu'elle n'ajoute qu'effectivement, elle avait bien dormi. « Bien », dit-il en se penchant pour poser un baiser sur son épaule. « C'est une bonne chose. J'aurais été plutôt déçu que tu n'aies pas pu correctement te reposer. » Sentant soudainement le fort besoin d'aller aux toilettes, le brun s'extirpa du lit et se dirigea, nu, vers le couloir. « La salle de bain se trouve derrière la porte à droite. Celle d'à côté, ce sont les toilettes, mais j'y vais en premier. J'espère que tu te souviens d'où se trouve la cuisine (ce n'était pas compliqué, la porte d'entrée donnait sur sa pièce de vie qui regroupait coin salon, cuisine et table à manger). Fais comme chez-toi. »

Jeudi soir Blake n'avait jamais été homme à trop parler. De la bonne façon ou pas, il avait plutôt tendance à agir, plutôt qu'à s'éterniser en paroles. Il n'était pas vraiment du genre à s'épancher et certainement pas sur ses problèmes. S'il était facile de savoir quand il n'allait pas bien, que l'homme était boudeur et montrait clairement ses émotions, il n'expliquait que rarement le pourquoi du comment. Et il n'allait certainement pas se dévoiler à une inconnue, même si elle était sexy et clairement désireuse d'en apprendre d'avantages sur lui.

Il sourit quand elle argumenta sur l'intérêt du mystère, refusant ainsi de répondre à sa question à lui. Il hocha la tête malgré tout quand elle lui demanda s'il était aussi un être désespérément solitaire. Si un peu de mystère ne faisait pas de mal, il fallait quand même lui en donner un petit peu, histoire qu'elle reste. Il n'en dit pas plus et laissa un doux sourire persister sur ses lèvres, alors qu'il posait une main sur celle de la demoiselle. « Mais j'ai le sentiment qu'on pourrait trouver une manière de se sentir moins seule. »

Un peu plus tard Elle était amusante. Vraiment amusante. Elle le faisait beaucoup rire et plus elle buvait, plus elle parlait et plus elle le faisait rire. Ou peut-être qu'il commençait simplement à avoir trop d'alcool dans le sang, lui aussi, pour ne pas trouver tout très drôle.

Il haussa simplement un sourcil quand elle lui dit qu'il était comme elle. Accoudé au comptoir, son verre dans une main, il l'écoutait attentivement, alors qu'elle poursuivait. Abasourdi par ce qu'elle disait, se demandant si elle avait raison et qu'il n'avait jusqu'alors rien compris à ses propres besoins ou si elle délirait trop, il continua de la regarder, sans affirmer, ni protester. Apparemment, il n'avait pas vraiment besoin de réfléchir pour lui dire si elle avait raison ou non. Summer avait décidé. Il était comme ça et il était donc définitivement comme elle. Il ri de nouveau, hochant la tête. « D'accord », dit-il avant de vider son verre. Il le reposa sur le comptoir en claquant la langue. « Je suis comme ça ! » Et puis pourquoi pas, après tout. Sa définition n'avait pas l'air si mal et en y réfléchissant bien, elle n'était pas fausse.

Vrai. Ça n'était absolument pas ce qu'il avait dans son existence, malheureusement. Il y avait plus de complications que de vie tranquille, mais dans le fond, c'était tout ce à quoi il aspirait. Une vie tranquille, un métier qui le passionnait, sa fille et pourquoi pas quelqu'un avec qui partager sa vie. Dans le fond, rien d'extravagant. Pour avoir éprouvé de forts sentiments parfois, il savait qu'une vie n'avait pas besoin d'être totalement extraordinaire pour être pleine d'émotions fortes. Sur la glace, quand il entendait le rire de sa fille, quand il atteignait le septième ciel... Il avait toutes les émotions fortes dont il avait besoin et n'avait pas besoin de plus.

Vrai aussi. Il n'était pas parfait. Il n'était pas extraordinaire. Ni prince charmant, ni héros. Il était juste Blake, avec ses forces et ses faiblesses, mais un cœur trop fragile pour être malmené. Alors oui, il aurait aimé être apprécié pour tout ça et compris. Pas sans cesse culpabilisé pour ses faiblesses, ses peurs et – au final – ses actes, ce qui ne faisait toujours qu'alimenter encore plus ses peurs et ses faiblesses.

Oui, oui et oui. Elle avait raison. Si c'était ainsi qu'elle était, alors il était comme elle. Et il l'acceptait totalement.

Elle recommença ensuite à parler pour ne rien dire, les arrachant tous les deux à ce moment lourd de sens et le ramenant vers des idées bien moins anxiogènes. Et puis tout d'un coup, comme ça, elle lui demanda s'il avait une copine. Un peu sonné par la brutalité de la question, il ne répondit pas tout de suite, lui laissant ajouter que s'il avait vraiment quelqu'un, ils allaient avoir un problème. Comprenant le message sous la question, le hockeyeur sourit en glissant une main à l'arrière du cou de la jeune femme, l'attirant à lui pour l'embrasser à pleine bouche. Quand il se recula un peu, juste pour briser le baiser, un petit rictus resta imprimé sur ses lèvres. « Non, je n'ai pas de copine », souffla-t-il, avant de la libérer et de se redresser sur sa chaise.

( Pando )
@Summer N. Williams

Vendredi matin L'avantage d'une vie à cent à l'heure est que vous allez vite à faire les choses, donc après avoir été aux toilettes et entendant la jeune femme dans la cuisine, Blake s'autorisa une douche rapide. Pas gêné le moins du monde face à la jeune femme ce matin (il venait quand même de passer la nuit à explorer son corps), il revint dans la cuisine avec pour unique cache pudeur une serviette de bain accroché autour de ses hanches. Il avait été facile pour la demoiselle de trouver une tasse et sa machine à café, elle s'était donc servie comme il le lui avait dit et le brun mit une nouvelle dosette dans la machine, ainsi qu'une tasse en dessous pour s'en faire un à son tour. Pendant que le liquide coulait dans la tasse, il ouvrit le frigo pour sortir la confiture, puis dans le placard le nécessaire pour se faire un sandwich beurre de cacahuète, confiture. Il récupéra sa tasse et se posa sur une des chaises de la table tout en buvant une gorgée. Il n'était pas vraiment à l'aise avec la situation, malgré tout. En général, il ne restait pas la nuit entière et quand les filles venaient chez lui, elles ne restaient pas plus. Il ne les avait jamais mises dehors, mais elles ne restaient jamais vraiment plus longtemps que le temps d'un café et ils le passaient généralement dans le silence... le moment du départ avait toujours un petit côté gênant. Devaient-ils s'embrasser ? Se faire un câlin ? Se serrer la main ? Blake avait fini par développer une technique bien personnelle pour mettre fin à toutes ces questions. « Alors, on dit quoi ? C'était sympa, tchao ou peut-être à une prochaine fois ? » Il haussa les épaules, lui signifiant que les deux lui convenait. C'était à elle de décider si elle voulait qu'ils gardent contact ou pas.

Jeudi soir Plus que ravi de savoir que la jeune femme était belle et bien, elle aussi, célibataire et partante pour aller plus loin, le brun lui offrit un joli rictus amusé. Puis la belle argua qu'il n'était pas très bavard et il hocha simplement la tête. Oui, il ne l'avait jamais vraiment été. Pas très bavard. Plus observateur et écouteur que commentateur. Il n'aimait pas parler, mais savait être une bonne oreille pour les autres. Cela lui convenait et puis (il fallait l'avouer), cela aidait avec les filles. Elles aimaient le côté mystérieux qui s'en dégageait et le fait qu'elles se sentent valorisé par son écoute attentive. Il avait toujours eu des atouts non-négligeable pour séduire. C'était toujours après que les choses se compliquaient, quand il devait s'impliquer plus que simplement dans l'écoute de l'autre.

Obtempérant à son ordre informulé quand elle lui intima de boire son shoot, le brun le fit, avant de se lever pour en savoir plus (surtout guider par les mains de la jeune femme sur son col qui l'obligeait à se mettre debout et à réduire la distance entre eux). Qu'est-ce qu'elle entendait par moins bavarde ? Même s'il semblait deviner un peu, il ne voulait pas s'avancer et ne pouvait assurer qu'une chose : elle ne parlait pas simplement de juste moins parler, justement. Joignant le geste à la parole, elle assura qu'elle ne pourrait le faire qu'en s'occupant à autre chose, avant de poser un baiser sur sa joue. Il serpenta ses mains sur les hanches de la demoiselle, la rapprochant encore un peu de lui, tout en la laissant faire, appréciant l'initiative. Elle posa ses lèvres ailleurs, proposant à sa manière qu'ils aillent s'amuser ailleurs et une nouvelle fois, il s'avança pour plaquer ses lèvres sur les siennes, pressant leurs bassins ensemble. « Allons ailleurs », dit-il alors, lâchant sa taille pour attraper sa main et l'entraîner vers la sortie. Une fois à l'extérieur, ils attrapèrent le premier taxi libre à disposition et Blake donna son adresse, s'installant à côté de Summer sur la banquette arrière, caressant sa cuisse.

( Pando )
@Summer N. Williams