cooking masterclass.
Blake avait quelques petits secrets dans sa manche. Des choses qu'il ne révélait pas à tout le monde. Ses talents en cuisine faisaient partie de ces petites choses que seuls ses très proches savaient (autrement dit pas grand monde). Il faut dire que le hockeyeur n'aimait pas avoir à expliquer pourquoi il se sentait aussi à l'aise devant des casseroles. Il n'était pas très agréable de devoir dire à des gens qu'il ne connaissait pas que sa mère l'avait eu à un très mauvais moment de sa vie, que l'argent avait toujours manqué et que pour parvenir à joindre les deux bouts, elle avait parfois effectués plusieurs jobs à pleins temps en même temps. La plupart du temps, elle rentrait épuisée et pas du tout en capacité de faire à manger, alors Blake avait appris à faire cuire des pâtes très jeune et parce que la monotonie des repas vous prend vite, même quand vous êtes enfant, quand c'est vous qui cuisinez, il avait appris, jeune, à faire plus de choses. De bons petits plats avec trois fois rien et surtout avec tout ce qu'il pouvait trouver dans les fonds de placard.
Aujourd'hui, il avait de l'argent, le moyen d'obtenir tout ce qu'il voulait et une des premières choses qu'il s'était offert quand il avait commencé à gagner convenablement sa vie, c'était des produits alimentaires de qualité pour faire de bons plats. Il se souvenait encore aujourd'hui que son premier salaire comme patineur artistique, il l'avait presque entièrement dépensé en poissons et légumes, en condiments de luxe et en vin réputé, pour offrir à sa mère le meilleur repas de sa vie. Il avait prétendu plus tard avoir tout dépensé dans une salle de jeux pour un rendez-vous avec une fille, juste pour ne pas passer pour un gros fils à maman (et pour ne pas avoir à avouer qu'il était un cuisinier hors pair).
Parfois, il se faisait donc un petit plaisir supplémentaire, s'offrant les services d'un chef étoilé pour lui apprendre deux trois ficelles et perfectionner son art. Il aimait se faire de bonnes choses à manger. Plus encore, il aimait faire de bons petits plats à sa mère et – désormais – à sa fille. Aloysia ne se souvenait pas qu'il cuisinait bien, ce qui faisait qu'elle se moquait toujours un peu quand sa fille lui disait qu'elle avait mangé un truc super bon fait par son père, pensant que, soit elle exagérait, soit il avait commandé et prétendu que c'était de lui. Il s'en fichait. Tant que sa fille aimait ce qu'elle mangeait et qu'ils passaient un excellent moment tous les deux, le reste n'avait pas d'importance.
Aujourd'hui encore, le brun s'était donc offert un cours presque particulier avec un grand nom de la gastronomie française. La masterclass attirait un paquet de beau monde, des cuisiniers très en vogue en ville, dont il connaissait les talents pour avoir goûté leur cuisine plusieurs fois. De toute l'équipe d'élève, il était le seul non-professionnel de la cuisine et Blake devait avouer qu'il aimait cela. Les gens le dévisageaient clairement en se demandant ce qu'il faisait là et plusieurs filles le regardaient avec ce regard qu'elles ont toutes lorsqu'elle réalisent que ce sportif un peu trop « mâle » sait cuisiner. Parce que bien qu'il ait de l'argent, Blake n'aurait jamais pu intégrer cette masterclass s'il n'avait pas pu prouver qu'il comprendrait le langage et serait capable de copier les gestes des professionnels. Il ne serait pas le boulet de la classe et il se plaisait déjà à aller au-delà du clin d’œil pour séduire une charmante petite brunette qui le dévorait des yeux.
« J'espère qu'on aura des travaux pratiques en binôme », dit-il, amusé, en faisant un clin d’œil à la demoiselle, avant de jeter un regard vers une autre demoiselle, toute aussi brune, mais plus typée, qui ne semblait nullement intéressée par sa présence, elle. Sauf que voilà, la demoiselle « Parks » était inscrit sur sa tenue, ne semblait pas du tout encline à rire avec lui.