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 The head and heart

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(#)Sujet: The head and heart  |   Lun 22 Juil - 16:52
The head and heart
Retrouver la mémoire avait été une bouffée d’oxygène dans ce sombre moment de ma vie. C’était même plutôt bizarre, car comme l’avait souligné mon frère, j’avais eu pas mal de merde dans ma vie, mais j’avais aussi eu de beaux moments et c’est ce que j’essayai de retenir. C’est ce qu’il fallait faire pour avancer, non ? Je n’avais pas envie de passer ma vie entière à me morfondre sur mon passé. Je le devais au moins à Anastasia et peut-être un petit peu pour moi aussi.

J’avais été appelé ce matin même pour remplacer à l’hôpital. Ce n’était pas dans mon service, mais une journée de plus ne ferait pas de mal à mon portefeuille. J’avais dû repousser les entrainements au soir tard, ce qui avait largement déplu à mon coach. En même temps, la prochaine compétition était dans moins de deux semaines et nous étions loin d’être prêts ! Seulement voilà, gérer mon boulot à l’hôpital, les entrainements tout en passant un maximum de temps avec Anastasia, n’était pas aussi simple que je l’avais imaginé ! Surtout depuis que Blake avait annulé ses vacances avec Anastasia. Bon ce n’était pas vraiment de sa faute. Je suppose qu’il aurait préféré passait du temps avec sa fille plutôt que de faire de la promo à l’autre bout du monde. Néanmoins le résultat était le même ! Je me retrouvais seule et devais me casser la tête à trouver des solutions au jour le jour pour pouvoir faire garder Ania’ !

Aujourd’hui, j’étais assigné au service de rééducation. Je n’avais fait qu’un bref stage dans un service de ce type et je savais déjà que j’allais trouver la journée longue. Sur la liste des patients, je fus surprise d’y découvrir le nom de Blake. Que faisait-il ici et pourquoi n’étais-je pas au courant ? Je parcourus rapidement son dossier et y découvris la raison du pourquoi ! Il était ici depuis plus d’une semaine pour une blessure au genou. Je grimaçai, me rappelant la mienne au passage. Ce n’était jamais évident de se retrouver à l’hôpital, encore moins quand on est sportif et qu’on voit sa carrière fichue.

C’est au bout d’une bonne heure que j’arriva dans sa chambre. Il était allongé sur son lit, regardant la télévision. « Elle était bien alors cette promo ? » demandais-je en faisant référence à son mensonge. « Et oui, surprise, c’est moi ! » lâchais-je alors qu’il était clairement pris de court. « Franchement, on peut savoir ce que ça t’a apporté de pas me le dire ?! » demandais-je, blessé de ne pas avoir était mise au courant.


(c) AMIANTE

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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Lun 29 Juil - 21:56
The head and heart
Sa vie s'était effondrée en un instant, sans qu'il ne puisse rien prédire et depuis une semaine, Blake Harmon ruminait dans le fond de son lit dans sa chambre d'hôpital. Un entraînement. Il s'était bousillé physiquement lors d'un entraînement. Il savait que certains de ses partenaires ne l'appréciaient pas beaucoup, lui l'arriviste, mais il s'était fait des amis dans l'équipe et depuis plusieurs mois maintenant, la jalousie venait surtout des remplaçants dont il avait – estimaient-ils – volé la place de titulaire. Il ne s'attendait nullement à ce que ça soit un de ses coéquipiers qui le plaque si violemment (et gratuitement) contre la barrière qu'il avait vu son genou partir dans un angle étrange, sans qu'aucune douleur ne l'impacte sur le coup.

Elle était venue après. Brutale et soudaine (aussi soudaine que le choc), tellement forte qu'il en avait eu le souffle coupé et avait compris. Il n'avait eu besoin de rien d'autre. Ni des examens, ni des déclarations du médecin pour savoir que sa vie était foutue, sa carrière terminée. Les médecins lui disaient d'attendre avant de se faire des idées, mais il savait. Il connaissait bien les blessures aux genoux. Il en avait été responsable pour l'une des personnes les plus importantes de sa vie. Il savait combien elle avait lutté et s'était battue pour pouvoir remonter sur la glace. Il savait qu'au vu des premières constatations, il ne serait jamais plus autorisé à jouer au hockey. Pas à un haut niveau. Sa carrière était terminée et tout ce qu'il avait construit au fil des années s'écroulait autour de lui, lentement, depuis une semaine. Ses sponsors le lâchaient les uns après les autres, ses contrats publicitaires étaient (au mieux) reporté à une date indéterminée, mais il savait que cela était la manière polie de laisser passer sa convalescence pour ne pas être accusé de l'avoir un peu plus enfoncé dans son malheur quand la vérité éclaterait. Pour le moment, tout le monde avait ordre de faire silence radio. Officiellement, l'équipe était en promotion à travers le monde et Blake faisait partie du groupe. Aucune nouvelle de son accident n'avait encore fuitée et ses entraîneurs veillaient à ce que cela reste ainsi, aussi longtemps que son sort ne serait pas réellement fixé.

Pour ne rien arranger, l'accident était arrivé juste avant sa semaine, aussi, en plus de se morfondre de son état, Blake ne pouvait que penser au fait qu'il avait dû mentir à sa fille et à sa mère et prétendre qu'il devait partir à l'autre bout du monde plutôt que de passer du temps avec elle. Il avait envisagé, à un moment, de tout dire à Aloysia et de lui demander de le laisser voir Anastasia, mais il détestait se voir dans cet état et refusait que sa petite princesse le voit ainsi, la barbe en friche (il refusait qu'on la lui soigne), une chemise d'hôpital pour tout vêtement (il avait un peu abusé le matin même et l'infirmière l'avait abandonné à son triste sort dans la salle de bain, l'obligeant à rejoindre le lit par ses propres moyens, sans même pouvoir mettre un caleçon) et l'air de porter le poids du monde sur les épaules. Il devait au moins un peu se retaper pour pouvoir donner à sa fille l'image d'un homme fort dans l'adversité.

De mauvaise humeur, le jeune homme soupirait donc à rythme régulier, zappant sur une série débile ou un téléfilm romantique à la noix, dans la seule perspective de diriger sa colère vers autre chose que son genou, sa carrière en miette ou la pauvreté de son existence où personne (pas même sa mère), connaissait son véritable état. Du moins personne qui n'avait réellement envie de prendre la peine de venir le voir, lui qui ruminait seule son état depuis une semaine en dehors des examens et des exercices de rééducation.

La porte s'ouvrit et Blake ne daigna même pas jeter un coup d’œil (probablement à l'infirmière qui prenait la relève), jusqu'à ce qu'il entende une voix bien trop familière. Sous le choc, le brun ne répondit pas immédiatement, se contentant de regarder l'apparition comme si elle ne pouvait pas être réelle. Devinant ses pensées, elle lui assura que c'était bien elle et ne tarda pas à lui demander la raison de son mensonge. Soupirant, Blake laissa tomber la télécommande sur le matelas à côté de lui et bascula la tête en arrière. « Pour ne pas voir ce regard-là dans tes yeux », dit-il, maussade, avant de se redresser pour la regarder. « T'as vu mon dossier. Tu sais ce que ça signifie... J'ai aucune envie d'en parler... » Il aurait juste voulu que ça ne soit pas réelle et étrangement, le lui dire à elle, plus qu'à tout autre, aurait rendu tout ça beaucoup trop réel.

« Bonjour, Lysia' », dit-il malgré tout, plus doux, alors qu'il faisait preuve de politesse envers elle. « Depuis quand tu bosses dans ce service ? » Il ne se souvenait pas l'avoir déjà vu ici avant ou même entendu son nom dans la bouche des autres soignants du service.

(c) AMIANTE | @Aloysia Cooper

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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Mar 30 Juil - 11:20
The head and heart
Trouver le nom de Blake dans les registres du service avait été une surprise, mais j’avais vite compris de quoi il s’agissait avant même de lire son dossier. Il avait dû se blesser et hormis la douleur physique, c’est la douleur mentale qui devait le travailler le plus. J’étais passé par la et je ne pouvais que comprendre son mal-être. On se dit que notre vie est fichue, qu’on est plus bon à rien et que jamais on ne remontera sur la glace. J’espérai juste, qu’à la différence de moi, il saurait remonter la pente rapidement.

C’est au bout d’une heure que je débarquai dans sa chambre. Okay vu son accoutrement et son regard vide, ça commençait mal pour remonter la pente. Je lui fis part de ma présence avant de critiquer le fait de ne pas avoir été mise au courant de son état. Je soupirai face à ses propos. Bon, je ne pouvais pas lui en vouloir. 7 ans plus tôt, j’avais été à sa place, avec les mêmes réflexions. « Manque de personnel d’un côté, et manque d’argent de l’autre et donc me voilà ici. »

« Ecoute, je ne suis pas docteur et peut-être que oui, le hockey c’est fini pour toi, mais pour l’instant tu n’en sais rien. Une blessure comme la tienne va prendre du temps à guérir et encore plus si tu ne fais pas d’effort, alors tu te bouges et je t’amène à ta réduc’ » N’ayant aucune réponse de sa part, j’attrapai la télécommande et éteignis la télévision. « Bon tu comptes me snober encore longtemps. Parce qu’à force tu devrais savoir que j’ai horreur de ça. C’est pas en t’apitoyant sur ton sort que ça va aller mieux, crois moi, je sais de quoi je parle. Tu crois quoi ? Que quand c’est arrivé pour moi, il y ‘a 7 ans, j’ai pris ça avec le sourire, non, bien sûr que non ! J’étais dans le même état que toi, si ce n’est pire ! Tout le monde me disait « C’est pas grave Aloysia, tu es jeune, tu peux faire autre chose de ta vie. » Personne ne comprenait que je ne voulais rien faire d’autre de ma vie. Je n’ai eu personne pour me bouger le cul et me mettre face aux réalités et je suis persuadée que ça m’aurait fait un bien fou d’avoir quelqu’un pour ça. Je vais pas te laisser te morfondre comme ça. Regarde toi, t’es un déchet » Okay, ce n’était pas très gentil de ma part, mais… c’était vrai. Une « bonne claque » vaut parfois mieux que de tendres messages. « T’as envie qu’Ania’ te voie comme ça ? Parce que moi non… Je suis désolé, je sais que je ne suis pas tendre, mais… je sais aussi que plus le temps passe, plus ça va être dur. Sois-tu te bouges maintenant, sans savoir ce qui t’attend pour ton genou, sois tu laisses filer le temps et il sera trop tard. Les docteurs ne te promettront jamais que tu vas pouvoir reprendre le hockey à haut niveau, et tu sais pourquoi ? Parce qu’ils n’en savent rien. Maintenant, c’est à toi de voir. Tu te reprends en main, où tu laisses filer le temps. Mais sache que quelque soit ta décision, tu vas m’avoir sur le dos. » terminais-je avec un peu d’humour.


(c) AMIANTE | @Aloysia Cooper

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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Mar 30 Juil - 15:47
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Aloysia était probablement la dernière personne que Blake voulait voir dans son état actuel et pourtant, elle était probablement la seule personne qu'il voulait voir. Peut-être parce qu'elle savait ce qu'il vivait. Mieux que personne, elle comprenait. L'ironie du sort dans toute sa splendeur, leur partenaire avait bousillé leur carrière et leur vie. Plus que jamais, il la comprenait. Mieux que jamais, il la comprenait. Et il s'en voulait d'autant plus. Si la culpabilité suite à son accident l'avait tenaillé si fort qu'il avait fuit comme un lâche et l'avait abandonné à son sort, se trouvant une nouvelle partenaire et fonçant tête baisser dans l'idée qu'il devait travailler coûte que coûte, il s'en voulait encore plus maintenant, conscient de combien cela avait pu la blesser qu'il la laisse se débrouiller avec ses idées noires et qu'il ne vienne même pas la regarder droit dans les yeux pour s'excuser. Il voulait le faire maintenant, mais il avait trop honte et pensait trop à ses propres douleurs pour pouvoir réellement le faire. Il se promit néanmoins que dès qu'il en aurait la possibilité, dès qu'il serait mieux dans son propre corps et qu'il pourrait la regarder en face sans ciller et sans se préoccuper de sa jambe plus que d'elle, il s'excuserait comme il le faut. Comme il aurait dû le faire il y a sept ans.

Pour le moment, il avait juste envie de bouder et de ne pas se mettre dans le fauteuil roulant. Il détestait devoir se déplacer dans cet engin de malheur, mais la dernière fois qu'il avait voulu jouer les héros et se lever sans aide pour se déplacer sans fauteuil, il avait chuté au sol sans pouvoir rien faire. Sa jambe ne le soutenait absolument pas. Même poser le pied par terre faisait mal à l'heure actuelle et se mouvoir à cloche pied pouvait fonctionner du lit aux toilettes, mais pas plus loin et la douche... Il ne fallait même pas y compter. Il ne pouvait même pas rester debout assez longtemps pour enfiler un pantalon tout seul comme un grand. Il pouvait à peine aller aux toilettes sans aide.

Loin de compatir à son malheur, la blonde ne chercha pas à lui mentir, mais voulue se montrer encourageante. Si ça n'avait pas été elle, dans l'état actuel de leur relation, il l'aurait envoyé promener. Il ne voulait pas qu'on lui mente et encore moins qu'on l'encourage pour quelque chose qu'il ne récupérerait peut-être jamais... Mais c'était Aloysia. Elle était passée par-là. Elle savait de quoi elle parlait et plus encore, c'était la mère de sa fille et l'une de ses meilleures amies (si ce n'était la seule qu'il avait). Une part de lui savait qu'il avait besoin d'elle, probablement plus encore qu'elle n'avait eu besoin d'elle à l'époque (et la culpabilité revint au galop). Elle avait toujours été plus forte que lui. Bien plus forte.

Alors qu'elle le remettait à sa place, cependant, ne lui épargnant rien pour qu'il se bouge et aille faire sa rééducation, le brun resta figé, les yeux ronds, à la regarder parler encore et encore, concentré sur une seule et unique pensée, une pensée obsédante, soudainement si claire qu'il se demandait même comment il n'avait pas pu le remarquer plus tôt. La façon dont elle le regardait disait pourtant tout ce que ces mots trahissaient désormais et il était plus qu'évident que cette lueur particulière n'aurait pas dû lui sembler si peu familière. Elle ne le regardait pas comme elle l'avait fait ces dernières semaines. Pas du tout. Elle n'avait pas cette lueur d'incompréhension et de colère, ce vide douloureux de sentiments, cette absence de réactions à certains de ses regards à lui. Elle n'avait rien de tout ça, mais tout ce qu'elle avait avant. Avant qu'il ne soit trop con pour fuir (encore une fois), à cause d'une stupide histoire de jalousie qui lui avait fait dire des choses affreuses (comme suspecter son adorable amour de fille de ne pas être la sienne). « Tu te souviens. »

Ce n'était pas une question. Il n'avait pas besoin de l'interroger là-dessus. Il savait. Elle avait raconté des choses dont elle ne se souvenait pas, la semaine dernière encore et elle le regardait de cette façon si particulière qui lui faisait dire qu'il avait retrouvé SA Aloysia. Elle était là. Elle était de retour. Et ça faisait plus mal qu'il ne l'aurait pensé. « Quand... Non... Comment ? »

Peut-être la surprise, le choc ou l'envie de savoir... Qu'elle lui parle et lui explique, il se redressa et pivota ses jambes pour les laisser pendre dans le vide, qu'importe combien cela faisait mal. Il avait besoin d'être assis face à elle pour cette conversation... Et d'être un minimum décent, alors il la quitta des yeux quelques secondes pour s'assurer que sa maudite chemise d'hôpital cachait assez son intimité et son corps pour lui faire ressembler à autre chose que l'être pathétique qu'il se pensait être au fond de ce lit médicalisé. « Tu te souviens de tout ? », demanda-t-il en reposant ses prunelles sur la belle. Il pensait à Anastasia, à leur aventure parentale, à tous les moments de bonheur avec leur fille et toutes les victoires et les conquêtes qu'elle avait accomplie ces sept dernières années... mais aussi, un peu, égoïstement, à leur histoire.

(c) AMIANTE | @Aloysia Cooper

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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Mer 31 Juil - 12:42
The head and heart
Je m’attendais à trouver un Blake plus combatif, certes un peu déprimé, mais clairement plus combatif que ce qu’il me montrait là. C’était un véritable déchet. Il se laissait abattre par cette blessure sans se laisser une chance d’aller mieux. Bien sûr, je comprenais tout à fait ce ressenti. Sauf que, pour être aussi passait par là, je savais que cela n’aidait pas ! J’avais passé plus d’un an à m’apitoyer sur mon sort, affirmant que ma vie était fichue. C’était totalement ridicule. Oui à l’époque, je ne pensais pas pouvoir remonter sur la glace, mais ça s’arrêtait là. J’avais tout à côté de ça. Et même en me rendant aux séances de rééducation, je ne m’en étais même pas rendu compte. Des personnes se battaient corps et âmes pour pouvoir remarcher un jour, … et moi je me plaignais d’avoir « tout perdu ». Avec du recul, je trouvais mon comportement puéril et ridicule. Et c’était exactement le comportement qu’avait Blake en ce moment.

Je n’avais jamais été très tendre dans mes propos. Dans le sport à haut niveau, la tendresse n’existe pas et puis même si cela ne serait pas évident à attendre, Blake avait l’habitude… Puis il fallait bien que quelqu’un le bouge, non ? J’avais tout un tas d’arguments pour le faire bouger, mais il fallait se rendre à l’évidence, c’était un échec total ! La seule chose que le jeune homme avait retenu de l’histoire était que j’avais retrouvé la mémoire. Certes, c’était important, mais clairement pas le plus important à cet instant précis. « Oui, je me souviens, mais là, on s’en fout un peu, ce n’est pas le problème. » dis-je simplement. Rien à faire, il était resté bloqué sur ça. « Comme ça… c’est arrivé et puis c’est tout. » dis-je simplement alors qu’il voulait savoir comment j’avais pu retrouver la mémoire. Il n’avait pas besoin de savoir et je n’avais pas forcément envie d’en parler. « Oh, finalement, t’es pas si amorphe que ça ! » ironisais-je, alors qu’enfin, il daignait se tourner vers moi. Bon par pour la bonne raison, mais on avançait un peu, non ? Je soupirai alors qu’il ne s’intéressait qu’à ma mémoire. « Oui. Enfin, certaines choses restent un peu floues, mais je me rappelle oui. » L’essentiel était là et c’était le plus important. Cela faisait du bien de se souvenir et même si tout n’était pas rose, je n’avais pas à me plaindre. J’avais eu des bons moments et c’est ce qu’il fallait retenir. Du coup, je m’en voulais un peu d’avoir été aussi méchante, car oui, c’était le terme, avec Blake. « Désolé d’ailleurs, j’ai pas été très tendre avec toi. » Mais comme dirait mon frère : ce qui est fait est fait… Aucun de nous ne pouvait revenir en arrière. Ca ne servait à rien de ressasser le passée !  « Okay, tu sais ce qu’on va faire ? Je t’envoie Marie, elle va t’aider à t’habiller et ensuite on ira faire un petit tour dans l’hôpital, histoire de te remettre les idées en place. Et avant que tu ne protestes, sache que c’est inutile. Je suis là dans 20 minutes. "Sur ces jolies paroles, je tournai les talons et comme promis envoya l’aide-soignante pour l’aider. Quant à moi, je retournai à mes occupations.

A l’heure dite, avec plus ou moins 10 minutes de retard, je revins dans la chambre de Blake. Il était habillé et attendait patiemment dans son fauteuil roulant. Je me plaçai derrière le fauteuil et commençai à le pousser dans les couloirs de l’hôpital.  S’il pensait qu’il avait de bonnes raisons de s’apitoyer sur son sort, j’allais lui prouver le contraire ! Nous arrivâmes rapidement dans une grande salle-à-manger où se côtoyaient de nombreux patients. J’installai Blake dans un coin et m’asseyais à ses côtés. « Tu vois le jeune homme là-bas en fauteuil ? » J’attendis qu’il acquiesce de la tête pour continuer son discours. « C’est Tom. Il a 19 ans et contrairement à toi, il va rester toute sa vie clouer dans son fauteuil. Et tu sais pourquoi ? Tout simplement pour être revenu de son travail à 5h du matin alors que d’autres jeunes en face, complètement ivre, revenaient de soirée. Le plus ironique dans l’histoire, c’est que c’est le seul à être blessé. Est-ce qu’il est en train de se morfondre ? Non, loin de là ! » La preuve, il jouait aux cartes et rigolait avec une femme un peu plus âgée que lui. « Celle qui est avec lui c’est Tiana. A priori elle n’a rien. En fait, elle n’est pas là pour elle. Elle est pour son fils Hugo. Elle a accouché à moins de 6 mois d’une petite crevette d’à peine 700g. Il est hors de danger à présent, mais elle sait qu’elle va devoir s’en occuper toute sa vie parce qu’il aura d’énormes séquelles… Tu penses toujours que tu peux te plaindre ? » lâchais-je en me relevant pour guider à nouveau son fauteuil. Il n’y avait rien de gaie dans ce que je disais, mais c’était la réalité, la triste réalité. Il y avait tout un tas de personne dans cet hôpital et la majorité était probablement plus à plaindre que Blake. Je continua ma petite visite par Liam, un pompier de 27 ans, grand brûlé et qui était dans le coma depuis 6 mois.  Sa femme avait accouché il y a 3 mois de ça, seule, sans lui. Et puis je termina par le service pédiatrie. Il y avait tous un tas d’enfants gravement malade, mais aucun ne semblait malheureux. Parmi eux, il y avait une petite fille que j’appréciai particulièrement ! « Là-bas c’est Lucie. C’est la joie de vivre en personne ! » et comme pour confirmer mes dires, la petite fille au loin, se mit à rire avec une petite camarade. « Elle est atteinte d’une leucémie et il lui reste 3 mois tout au plus. Pourtant elle se bat tous les jours. J’ai jamais vu une petite fille aussi courageuse qu’elle ! » avouais-je. « Elle n’a jamais pleuré pendant un examen et pourtant, crois-moi, elle aurait eu de quoi… » Et c’est sur ces propos que je ramenai Blake à sa chambre. Je n’allais pas non plus lui montrer toute la misère de l’hôpital. « Je n’ai pas fait ça pour que tu te sentes encore plus mal. » dis-je en m’asseyant sur son lit, face à lui. « Tu peux en vouloir au monde entier pour ce qui t’arrive, c’est normal, mais… ça n’aura aucun effet sur ta jambe.  La vie est dure pour tout un tas de personne, mais… ça n’arrangera rien de t’apitoyer sur ton sort… Je l’ai compris y a pas si longtemps que ça tu sais… Je t’en ai voulu longtemps pour mon genou et est-ce que ça m’a aidé à aller mieux ? non, bien au contraire. Plus tu passes de temps à ruminer, plus tu en perds et moins tu auras de chance de te rétablir complètement. Peut-être que même avec ça, ça n’arrivera jamais, mais… ça vaut le coup d’essayer, tu ne crois pas ? »




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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Jeu 1 Aoû - 18:46
The head and heart
Elle était revenue et d'une certaine manière, cela lui faisait du bien. Certes, Aloysia n'avait jamais été très tendre avec lui et avec les années et le nombre d'erreurs qu'il avait commises, elle avait eu de moins en moins de raisons d'être tendre, mais de bien des façons, elle avait été bien plus que ça le reste du temps, quand elle ne devait pas l'engueuler pour quelque chose ou le pousser. Quoi qu'il en soit, tendre ou tranchante, elle savait tirer le meilleur de lui (et aussi le pire, sans doute). Elle savait toujours comment tirer le meilleur de lui. Et elle possédait désormais toutes les armes en mains pour le faire.

Pas encore tout à fait prêt à lui obéir au doigt et à l’œil, mais conscient qu'elle ne le laisserait pas protester (avait-il seulement pu aller contre elle, un seul jour de sa vie ?), il l'écouta, sachant qu'à un moment, elle l'obligerait à se lever et à s'habiller. « Tu plaisantes ? », demanda-t-il quand elle s'excusa. « Si quelqu'un ici doit s'excuser, ç'est certainement pas toi ! » Même la gifle, en vérité, il la comprenait. Elle était méritée. Trop occupé à préserver son propre cœur, il avait oublié que le sien n'était pas totalement indifférent à leur histoire, à leur relation. Elle n'avait peut-être pas été l'Aloysia qu'il avait quitté, mais elle était toujours celle qu'elle avait été à un moment donné. Celle qui avait fini par lui demander un enfant, puis qui avait accepté de lui donner une chance dans une vraie relation de couple. Elle n'avait été qu'une ébauche de celle qu'il avait perdu, mais elle en avait toujours eu l'essence.

Changeant de sujet, la blonde intima enfin ce qu'il savait déjà : habille-toi et bouges. Il n'eut pas le moins du monde le temps d'ouvrir la bouche avant qu'elle ne l'en dissuade et vingt minutes (ou plutôt une demi-heure) plus tard, elle se présentait de nouveau dans la chambre de Blake, habillé et installé dans le fauteuil. Sa seule tentative de protestation était sa barbe. Il avait promis à Marie qu'elle pourrait s'en occuper dès le lendemain, mais que pour aujourd'hui, il devait affirmer qu'il n'était pas à la merci de la jolie infirmière blonde. La jeune femme avait ri, avant de dire que le fait même qu'il soit habillé et assis dans le fauteuil roulant prouvait qu'il était totalement à la merci de la jeune femme et il s'était contenté de hausser les épaules en disant qu'il devait quand même tenter un minimum de continuer de lutter.

Se laissant entraîner, le brun se retrouva à déambuler dans les couloirs de l'établissement, pendant qu'Aloysia lui racontait les histoires de gens vraiment plus à plaindre que lui et pourtant plutôt heureux. Il comprenait le point. Il savait ce qu'elle cherchait à faire. Il aurait dû le faire lui-même, à l'époque, quand elle avait eu son accident. Il avait manqué ça. N'avait pas eu le rôle qu'il aurait dû avoir. Sa propre faute. Comme tous les échecs dans leur vie. Professionnels, comme personnels.

Plutôt maussade, mais pas pour les raisons qu'elle pouvait penser, il ne se plaignit pas quand elle décida de le reconduire dans sa chambre. Il n'écoutait pas vraiment ce qu'elle lui disait. Il comprenait le point. Il n'avait pas besoin de laïus, de la bonne leçon, de la petite réflexion philosophique destinée à lui faire comprendre que la vie pouvait être belle malgré tout. Il était en colère, frustrée et il ne pouvait même pas se lever et cogner dans quelque chose pour se défouler. Il n'était pas un homme de parlotte. Il n'aimait ni s'épancher, ni pleurnicher. Non. Il fuyait ou il se battait. C'était sa façon de fonctionner. Et il ne pouvait ni se battre, ni s'enfuir à l'heure actuelle, alors il ne lui restait que ça pour y survivre : être en colère et se rouler en boule en attendant que le temps passe. Il s'en foutait du reste. Bien sûr, il n'était pas insensible au malheur des gens qu'elle lui avait montré et bien sûr, une petite part de lui espérait qu'ils arriveraient à s'en sortir, même (et surtout) la petite fille qui n'avait nullement mérité ça... Peut-être même que lui méritait ce qui lui était arrivé, après tout... Mais qu'importe. Il avait mal, physiquement et émotionnellement et il n'était pas encore prêt à reconnaître que tout ne dépendait que de lui pour gérer ça. Il se concentrait juste sur le fait que sa jambe était bousillée et qu'il ne pourrait plus jamais vivre de son rêve. « C'était tout ce qu'il me restait », dit-il soudainement, évitant son regard, fixant un point sur la commode près de son lit, la mâchoire tendue et les poings serrés. « J'ai toujours voulu faire du hockey. Depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, je voulais faire carrière dedans. Et puis t'as déboulé dans ma vie et tu m'as convaincu de toute autre chose ! » Il plongea son regard dans celui de la blondinette, essayant de sembler le moins tranchant possible. « T'as réussi à me convaincre que je pouvais faire autre chose de ma vie, que ça pourrait marcher, mais la vérité, c'est que sans toi, ça a jamais fonctionné. Je peux pas aller sur la glace sans toi, pas comme ça... Le hockey, c'est tout ce que je sais faire sans toi... Et maintenant je n'ai plus rien. Ni toi, ni le hockey. Qu'est-ce qu'il me reste ? » Il n'avait même pas besoin d'entendre sa réponse pour le savoir. « Anastasia. Elle est tout ce qu'il me reste. Être son père, c'est tout ce qu'il me reste. » Il balaya d'une main toute forme de protestation. C'était probablement le plus long qu'il n'ait parlé depuis son accident, peut-être même depuis toujours. Blake n'était pas le genre d'homme qui savait parler et exprimer ses sentiments. « Te méprends pas. J'adore ça. J'adore être son père et j'adore l'avoir dans ma vie. Elle est tout ce qui m'accroche encore à cette putain d'existence... Mais je lui offre quoi comme spectacle, hein ? L'image d'un père qui a fuit ses responsabilités pendant plus d'un an parce qu'il a pas su gérer que sa copine ait couché avec un autre alors qu'ils étaient même pas ensemble ? Un raté qui a foutu en l'air sa carrière dans le patinage, avant de ruiner sa carrière dans le hockey ? Un pauvre con qui a jamais su garder ce qu'il désirait vraiment ? Tu parles de l'image modèle d'un père dont elle pourra être fier... Alors ouais, t'as raison, j'ai probablement pas à me plaindre parce qu'un jour j'arriverais à tenir debout sans souffrir le martyr et peut-être même que j'arriverais à recourir un jour, mais en attendant, là tout de suite, tu vois, j'suis juste le type qui vient de passer une semaine entière à morfler malgré les anti-douleurs sans que personne s'inquiète de son sort, qui a tellement merdé dans sa vie que ça n'étonnes même pas la mère de sa fille qu'il annule des vacances qu'il attendait impatiemment depuis des mois avec leur enfant à la dernière minute et qui aimerait juste prendre la femme qui se tient devant lui dans ses bras parce qu'elle a retrouvé la mémoire et qu'il pourrait enfin lui dire toutes les choses qu'il a besoin de lui dire depuis qu'il est revenu, mais qui peut même pas se mettre debout sans se casser la gueule... » Il essaya de manœuvrer le fauteuil, mais réalisa que la porte de sa chambre était fermée. Il avait déjà essayé de l'ouvrir et l'entreprise dans une telle position n'était ni simple ni délicate. « Et je peux même pas faire une sortie avec prestance après ça parce que ces portes débiles ne sont pas conçues pour qu'on puisse les ouvrir facilement depuis une position assise !!!! », s'énerva-t-il en faisant un grand mouvement des bras, avant de faire rouler l'engin de malheur jusqu'à la fenêtre pour au moins tourner le dos à la blonde.

Après ça, elle allait probablement partir et ne même plus vouloir lui adresser la parole, mais après une semaine à ruminer tout seul dans son coin, le forcer à ouvrir la bouche avait ouvert quelques vannes qu'il n'avait pas pu endiguer. Il était en colère et meurtri et comme elle l'avait dit, il en voulait à la terre entière, à son collègue, mais surtout à lui-même. Et il avait trop de colère envers lui-même pour ne pas en faire subir les conséquences à son entourage. Une larme coula sur sa joue, alors qu'il forçait ses yeux à regarder une voiture sur le parking, la mâchoire serrée et le corps en feu. Sa jambe valide palpitant sur le fauteuil par son fort besoin de se mettre debout et de bouger.

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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Jeu 8 Aoû - 13:25
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Blake avait vite compris que ma mémoire était revenue. Cela semblait d’ailleurs plus le préoccuper que sa situation actuelle. Il semblait à la fois ravi et apeuré face à cette nouvelle. Avait-il peur que je lui reproche des choses ? Bon, c’était bien mon genre au fond, mais avoir perdu puis retrouvé la mémoire me faisait voir les choses différemment. La vie était bien plus précieuse qu’on ne pouvait le penser, il fallait la vivre avec le sourire, tout simplement. Il fallait accepter les épreuves et se battre. Se morfondre était inutile et ne changerait rien à la situation. Maintenant que j’avais compris tout cela, je pouvais aller de l’avant. Pour Blake, … le chemin était encore long. Il n’avait clairement pas accepté sa situation.

Maintenant que tout c’était remis en place dans mon cerveau, du moins l’essentiel, des excuses étaient de mises. Je n’avais jamais été douée pour ça et je pense que personne ne l’était vraiment, mais je fis de mon mieux. Simple, court, mais direct. Je n’avais pas été très tendre avec lui à mon retour et je m’en voulais un peu oui. « Si, je t’assure Blake. J’ai pas été très cool pour tout un tas de raison et j’aurais dû être plus sympa. » Oui, j’aurais dû. Lui non plus n’avait pas été très tendre, il fallait l’avouer. A croire qu’on adorait se faire souffrir.

Après cette petite discussion, je décidai de bouger Blake en le mettant face à la réalité. Une réalité dure, mais peut-être réaliserait-il qu’il n’était pas si à plaindre que ça et qu’avec du courage et de la motivation, tout rentrerait dans l’ordre. Le tour de l’hôpital fut plus long que je ne l’aurais pensé, mais il y avait tant de choses à dire. Bien sûr, je ne connaissais pas tous les malades et pour mon état mental, c’était probablement mieux, mais ceux que je connaissais m’avaient donnée une vraie leçon de vie. J’essayais donc de transmettre tout ça à Blake. Echec total… J’avais été à la place de Blake, voilà pourquoi je me permettais de lui parler comme je le faisais. S’apitoyer sur son sort avec lui ne ferait que renforcer l’image qu’il avait de lui : un minable qui était incapable de se débrouiller seul.

Je le ramenai dans sa chambre, déçue n’avoir pas su faire mieux. Il allait encore se faufiler pour louper la rééducation alors que c’était maintenant que tout se jouait. C’était tout ce qui lui restait, voilà comment il voyait le hockey. Je comprenais tout à fait ce qu’il voulait dire et là encore, j’étais impuissante. Qu’est ce que je pouvais dire ou faire de plus ? Je n’en avais aucune idée. La suite de ces propos fut comme un coup de poignard. J’étais conscience que là n’était pas son intention, mais putain, cela faisait mal. J’avais l’impression, tout à coup, que je l’avais privé de sa véritable passion : le hockey. « Je suis désolée… » dis-je simplement. Là encore, que pouvais-je dire ? Il reprit la parole, éclairant ainsi ses propos. La discussion pris alors un tournant auquel je ne m’attendais pas. Serait-ce des regrets que j’entends dans sa voix ? Blake n’avait jamais été du genre très expansif alors oui, cela me surprenait. Je ne le coupai pas et le laissai parler. J’en avais longtemps voulu à Blake pour mon genou et plus tard pour Ania’, mais j’avais dépassé ce cap depuis un bon moment déjà. Lui pas. Il s’en voulait terriblement et n’arrivait apparemment pas à se pardonner. Je baissais les yeux lorsqu’il affirma que cela ne m’avait même pas étonné qu’il annule les vacances avec Ania’. C’est vrai, cela ne m’avait pas étonné, mais pas forcément pour les raisons auxquels il pensait. Il oubliait parfois que le sport à haut niveau, je savais ce que c’était : des tas d’imprévus qui vous poussaient, parfois, à mettre votre vie personnelle de côté. Voilà pourquoi je n’avais pas été plus surprise que ça. Et oui, naïve que j’étais, j’avais cru à son histoire.

Le jeune homme s’éloigna, non loin vu sa position, et je me dis bien deux minutes avant de me lever pour m’approcher de lui. Je m’appuyai sur le rebord de la fenêtre, regardant au loin, tout comme lui. « Arrête de t’en vouloir putain. Je t’ai pardonné il y a bien longtemps pour l’accident et, pour Ania’, j’ai bien compris ce qu’elle représentait pour toi. Tu peux pas continuer à t’en vouloir comme ça. T’avanceras pas sinon. » dis-je avant de me stopper un instant. Je déviai alors mon regard vers son visage, mais il continua à fixer l’extérieur. « Tu crois vraiment que quand elle aura 20 ans, elle va se rappeler de ton absence les deux premières années de sa vie ? Je peux t’assurer que non… T’es son héros Blake. « Papa il est trop fort », « Avec papa j’ai fait ça », « C’est pas bon, c’est meilleur quand je vais chez papa. » Crois moi, c’est parfois même barbant. » dis-je dans un léger-rire. « Dans la vie, on fait tous des erreurs, pas vrai ? T’en as fait oui, peut-être même plus que la moyenne. » souriais-je. « Mais tu t’es toujours rattrapé. Avoir des regrets sur tout ce qu’il s’est passé entre nous n’y changera rien. On a merdé tous les deux dans l’histoire. J’aurais dû te parler de Jake et tu n’aurais pas dû douter de moi. Mais comme dirait James, ce qui est fait est fait… »




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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Dim 11 Aoû - 18:22
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Blake ne voulait pas entendre les excuses de la blonde, convaincu qu'il avait largement plus à se reprocher et que les griefs qu'elle pouvait avoir envers lui étaient justifiés. Il n'argumenta pas plus sur le sujet, quoi qu'il en soit. Il connaissait assez la blonde pour savoir qu'elle n'accepterait aucun refus de sa part. Elle pensait avoir à s'excuser et elle allait la faire. La seule chose qu'il était autorisé à faire, c'était écouter ses excuses et choisir de les accepter.

Après sa grande tirade, il pensa qu'elle allait partir, furieuse contre lui, mais il la vit se rapprocher et entrer à nouveau dans son champ de vision. Obstiné, il garda les yeux rivés sur l'extérieur, la mâchoire tendue et l'envie de ne plus interagir avec elle, ni avec qui que ce soit. Il n'était pas réellement en colère contre elle. Il était furieux pour tout ce qu'il se passait dans sa vie. Pour son accident et son état. Il en voulait à l'univers tout entier et à lui-même, pour n'avoir pas su s'en protéger. Il avait juste besoin d'extérioriser cette colère et détestait que ce soit devant elle.

Finalement, elle parla, d'un franc parlé désarmant, assurant qu'elle lui avait pardonné depuis longtemps, lui ordonnant d'arrêter de se jeter des pierres. Les mots suivants parvinrent à le dérider, et même à dessiner un léger sourire sur ses lèvres. Il était le héros de sa fille. Elle parlait de lui quand il n'était pas là et apparemment, assez souvent et dans d'assez bons termes pour que cela devienne agaçant pour sa mère. Il en était heureux. Il aimait sa fille plus que tout au monde et savoir qu'elle l'aimait aussi... Dieu, il adorait ça. Il savait qu'elle l'aimait, parce qu'elle le lui disait, souvent et qu'elle le lui montrait, chaque fois qu'ils se voyaient, mais cela faisait toujours un bien fou d'entendre quelqu'un d'extérieur dire qu'on voyait qu'elle était fière de l'avoir, lui, comme père. L'une des choses les plus difficiles dans sa situation était de ne pas voir sa fille. Bien sûr, il avait choisi cela. Il ne voulait pas lui imposer son état et avec les jours passants, il n'avait fait que se délabrer un peu plus, devenant de plus en plus honteux à l'idée de montrer ce spectacle à sa fille. En conséquence, il avait juste préféré annuler leurs vacances, donner une excuse bidon qu'il pourrait servir au monde entier pour justifier son absence et prétendre qu'en-dehors de cette chambre, personne ne savait qu'il était un homme fini. Cela ne rendait pas l'absence plus simple. Pas alors qu'il avait tout préparé et qu'il s'était, lui, préparé, pour que ces premières vacances père-fille soient le plus parfait possible.

Trouvant facilement une excuse, les accusant d'avoir tous les deux merdés et que cela appartenait au passé, Aloysia en appela une nouvelle fois à la paix et à plus d'énergie dans le rétablissement de son état. Blake se pinça l'arête du nez et soupira. « T'avais pas à m'en parler », dit-il, évitant son regard. Dans tous les scénarios qu'il s'était imaginé (outre le fait que cela ne se passait jamais dans de telles conditions), il n'arrivait à dire ce qu'il avait à dire qu'en évitant son regard. Désarmé par ses prunelles azur, il n'arrivait jamais à dire les mots quand il envisageait de la regarder droit dans les yeux pour lui prouver sa bonne foi. « On n'était pas ensemble. Tu voulais un enfant, j'étais une bonne option (je sais toujours pas pourquoi t'as pensé ça) et j'ai insisté pour que ça ne soit rien de plus qu'un don de sperme. C'est moi qui t'ai dit que ça ne devait pas être plus que ça. C'est moi qui voulais prendre aucune autre part à cette histoire. T'étais tout à fait libre de faire tout ce que tu voulais, avant et après cette conversation. Je n'avais pas le droit de te reprocher d'avoir disposé librement de ton corps et de ton cœur. J'étais juste... » Il soupira, une nouvelle fois et ferma les yeux. « Tout ce que je ressentais pour toi, ça m'a surpris et ça m'a terrifié et en même temps, je comprenais pas pourquoi j'avais la chance que tu veuilles de moi et chaque fois que je me réveillais avec toi dans mes bras, je me disais qu'un jour, tu réaliserais que t'avais fait l'erreur de ta vie en te mettant avec moi et que tu me briserais le cœur en claquant la porte et en emportant notre bébé. Alors j'ai pris la première excuse venue pour te repousser et pour m'enfuir avant que toi, tu ne prennes la fuite. C'était facile, tu m'avais offert une porte de sortie sur un plateau d'argent. Je savais que c'était puéril et injuste et que ça ne ferait pas moins mal, mais... j'étais jaloux et tellement incertain de tes sentiments et ça... ça me faisait tellement peur... »

Il finit par tourner la tête vers elle, le visage insondable. « Je sais que je te l'ai déjà bien trop souvent dit, mais je suis sincèrement désolé, Aloysia. Tu méritais pas ça et on aurait probablement pu être très heureux si j'avais pas tout gâché... » Enfin dire les mots faisait un bien fou. Comme une libération. Ils avaient eu une histoire qui s'était terminée de manière abrupte et ils n'avaient jamais vraiment pu clore les choses correctement. Aujourd'hui, il avait le sentiment qu'ils pouvaient peut-être enfin le faire. Pas qu'une simple discussion à cœur ouvert allait tout régler, mais c'était déjà au moins un premier pas dans la bonne direction. Un léger nouveau sourire sur les lèvres, il pencha la tête sur le côté. « Dans quel contexte au juste James a eu le culot de te sortir une telle phrase débile ? On dirait un truc que j'aurais pu dire pour ne pas avoir à justifier mes conneries. »

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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Jeu 22 Aoû - 11:47
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Je ne m’attendais pas à ce que la situation prenne cette tournure. Nous n’avions jamais parlé de tout ce qui avait pu se passer entre nous. On aurait pu y passer des heures, vu comme notre histoire avait été mouvementée depuis 10 ans ! Blake semblait incapable de se pardonner que ce soit pour l’accident qui m’avait bousillé le genou ou pour Ania’. Il est vrai que sur les deux tableaux, il n’avait pas vraiment géré. Et oui, je lui en avais voulu, énormément même ! Cependant, à présent, cela faisait parti du passé et je ne devais plus m’en soucier. Lui non plus d’ailleurs. C’est ce que je tentai de lui faire comprendre. Dans l’histoire, nous avions chacun nos torts. J’aurais dû lui parler de Jake à la minute où j’avais appris que c’était son demi-frère. Mais comment aurais-je pu dire ça ? « Au fait, au passage, juste pour que tu saches, j’ai eu une aventure avec ton demi-frère. J’étais enceinte, tu ne voulais pas de moi et j’avais les hormones en ébullition. Bref voilà. » Pas top comme explication…

Je le laissai continuer. Jamais il n’avait été autant sincère envers moi. Jamais, il ne m’avait parlé de tout ça. Jamais il ne m’avait fait part de ses sentiments. Alors oui, forcément c’était touchant, mais probablement trop tard. Je ne comprenais pas pourquoi il se livrait autant et surtout pourquoi maintenant ? Néanmoins, j’étais heureuse qu’il le fasse. Ses derniers propos étaient cependant de trop. Comment pouvait-il affirmer avoir douté de mes sentiments alors que j’avais été la seule explicite dans l’histoire. Non, ça je ne pouvais pas le laisser tout de suite. « Alors ça, je t’arrête tout de suite, c’est totalement faux ! Tu peux pas prétendre avoir douter de mes sentiments alors que j’ai été la seule à te dire que je t’aimais. Et crois-moi, ça je ne l’ai pas dit à beaucoup de compagnon. C’était plutôt à moi de douter des tiens… » affirmais-je. Les trois petits mots qu’une femme attend toujours impatiemment dans une histoire, je ne les avais jamais entendus. Alors lorsqu’on s’était séparé, je m’étais dit que mon histoire avec Jake n’était qu’une excuse, qu’il n’avait jamais eu de sentiments pour moi et qu’il ne savait simplement pas comment se sortir de ce merdier. Jake, avait été sa sortie de secours…

« Arrête de t’excuser… Avec des « si », on pourrait refaire le monde… C’était voué à l’échec. On se connait depuis trop longtemps… » J’étais entrain d’essayer de me convaincre, autant que j’essayais de e convaincre lui. C’était plus facile de se persuader qu’une histoire était vouée à l’échec dès le début, plutôt que se dire, qu’avec quelques efforts de chaque côté, cela aurait pu marcher. Ce qui était fait, était fait, non ? Du moins d’après James. J’émis un léger rire. « C’est absolument ça. » Bien sûr, je n’en dirai pas plus. James avait merdé, ça s’arrêtait là. Il n’avait pas besoin de savoir pourquoi.




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(#)Sujet: Re: The head and heart  |   Dim 25 Aoû - 17:41
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Blake avait répété les mots mille fois dans sa tête, envisagé toutes les façons de le lui dire, sans vraiment y parvenir et pourtant, ici, dans le dernier endroit au monde où il s'était imaginé, les mots glissaient tous seuls hors de sa bouche, de la plus simple des manières possibles. Il s'étonnait lui-même de la facilité avec laquelle il avait parlé, lui qui d'ordinaire ne partageait pas ses sentiments. Et pourtant, malgré toute la simplicité avec laquelle il avait pu parler, la réception n'en était pas plus facile. Il le savait. Il ne s'était pas attendu à un happy end de comédie romantiques stupides. Il ne s'était même pas réellement attendu à une réaction positive de sa part. Comme il disait, il avait tout gâché. Il savait que l'échec de leur relation reposait entièrement sur lui. Il ne pouvait que le reconnaître et aujourd'hui, il l'avait perdu. Pour toujours. Pire, elle avait refait sa vie et il était contraint, pour toujours, à la regarder heureuse dans les bras d'un autre homme. Jusqu'à présent, il était parvenu à s'éviter la vision qui l'aurait sans doute blessé plus qu'il ne voulait bien l'admettre, mais les faits étaient là et il en avait plus que conscience. Elle avait un autre homme dans sa vie et qu'importe qui était ce gars, il la méritait toujours plus que lui. Aussi fort qu'il s'acharnait à se convaincre que cela n'avait pas d'importance, que leur histoire était une chose de passé, un truc sur lequel il avait pissé et qu'il avait perdu à tout jamais, cela ne rendait pas la chose moins douloureuse.

Il ne répondit rien. Il savait qu'il avait eu tort à l'époque. Elle avait vraiment eu des sentiments pour lui et elle le lui avait dit, ne lui en avait rien caché. Lui en revanche avait toujours menti, prétendu qu'il n'était pas aussi attaché à elle qu'il l'était réellement, prétendu qu'il pouvait tout ruiner en une seconde sans en souffrir. Il lui avait brisé le cœur et elle avait continué de l'aimer encore et encore, jusqu'à ce qu'il aille trop loin. Il n'avait aucun droit de penser qu'elle aurait pu se jouer de lui et elle s'en défendait, ce qu'il ne pouvait que comprendre. Un rictus ironique se propagea sur ses lèvres alors qu'il gémissait. « Je le sais... Mais à l'époque... » Il refusait de lui dire qu'il l'aimait... ou qu'il l'avait aimé... Comme ça. C'était trop pathétique. Dire enfin les mots ne leur apporterait que de la douleur, à tous les deux.

Oui, avec des « si », on n'avançait pas. Elle avait raison. Maintenant, leur seule chance était de faire mieux. D'avancer et d'essayer de faire ce qu'ils pouvaient pour être bons amis. L'entendre dire que leur histoire avait été vouée à l'échec depuis le début n'était pas plus facile à entendre pour autant et il serra un instant la mâchoire. « Je ne t'ai jamais mérité, de toute façon », dit-il, décidant qu'il devait clore ce chapitre avant qu'ils n'en reviennent à se disputer. Elle ne voulait pas l'entendre se morfondre encore plus sur son existence et il n'assumait que depuis peu la vérité sur toute la mésestime qu'il avait de lui-même. Il se battait encore avec son histoire pour comprendre pourquoi il était un tel abruti, alors elle n'avait pas besoin d'entendre ses élucubrations à ce sujet.

James avait vraiment merdé avec elle aussi. Il comprit qu'elle n'en dirait pas plus au sujet de cette mystérieuse phrase débile, mais il comprenait l'essentiel. Il avait fait un truc qui avait contrarié sa sœur et elle l'avait découvert. Cet idiot n'avait pas pris la peine de s'excuser. « Ton frère n'a jamais été un grand intellectuel de toute manière », dit-il, haussant les épaules. Depuis un moment maintenant, ce n'était plus tellement le grand amour. Au moins, il savait maintenant qu'elle ne lui demanderait plus pourquoi. Elle savait ce qu'il avait fait, ce qui avait déclencher la colère de James et par conséquent, la dégradation de leur relation.

Soupirant un bon coup, Blake se tourna vers elle en faisant rouler son fauteuil et la regarda. Il n'avait pas envie de le faire, mais il n'avait pas envie de continuer une conversation dont il connaissait déjà la direction. Autant couper court maintenant. « Bon, on y va à cette séance de rééducation ou quoi ? »

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