"T'es qu'une putain Paisley." Les mots sont forts. Aussi forts que les coups. La douleur est la elle aussi, omniprésente, constante. Elle la supporte tant bien que mal sans pleurer cette fois, elle s'est juré de ne pas le faire, parce qu'il ne mérite pas qu'elle pleure pour lui. Et puis, elle n'est pas toute seule dans cette galère. Non, elle n'a jamais été véritablement seule et c'est pour eux qu'elle se bat aujourd'hui. Pour comprendre l'histoire il faut remonter à des années auparavant. Quand les Warren étaient une famille unie, heureuse, épanouie. Ils avaient tout pour être heureux, les parents s'aimaient, et les trois bambins d'avantage. Les Warren, une famille respectueuse, respectable, à l'éducation sévère mais juste. Un foyer ou les parents privilégient l'amour et la tendresse, l'écoute et le dialogue. Elle ne s'est jamais sentie à l'écart, ni même exclue de ce même foyer Paisley, et ce même avec l'arrivée de sa sœur cadette et de son frère. Bien au contraire, ils étaient ce qu'elle avait de plus cher dans ce monde.  Comme n'importe qu'elle gamine de son âge, elle avait des rêves Pais', elle aimait la musique, le piano notamment et suivait des cours avec sa mère, investie dans cet art elle même depuis sa plus tendre enfance. Ses plus précieux souvenirs sont faits de rires, de sourires, de tendres étreintes et de baisers. Oui, ses parents elle les aimaient plus que quiconque. Alors, quand cette femme censée être sa tante est venue chez elle un jour, qu'elle a convoquée les trois enfants sur le divan pour leur expliquer que leurs parents avaient disparus, c'est tout son monde, son précieux petit monde qui s'est écroulé. Son cœur a cessé de battre durant plusieurs secondes avant de se remettre à palpiter brutalement dans sa poitrine douloureusement même. Les larmes grimpaient si facilement jusqu'à ses yeux, et de nombreux frissons et tremblements avaient prit possession de son corps tout entier. Pourtant, elle ne pleurait pas Pais', elle n'en avait pas le droit du haut de ses dix ans. Elle devait être forte pour Rose et Eros, ses cadets. La voix tremblante, leur tante leur avait expliqué que leurs parents avaient perdus la vie lors d'un terrible accident d'hélicoptère. Une défaillance, une incompréhension, un crash et c'était la fin. Cette même tante leur expliqua que désormais leur sort dépendant d'elle et qu'elle avait été la personne choisie pour prendre soin d'eux désormais. Elle aurait dû être contente Pais', elle ne finirait par orpheline, et pourtant. Ce soir la elle s'était levée trop brutalement du canapé, la gorge nouée, elle avait grimpée les marches des escaliers trop vite sans faire attention aux cris de sa tante qui cherchait à l'interpeller. Elle s'était enfermée dans cette chambre trop rose, trop parfaite pour elle désormais afin de vider toute cette peine, toute cette rage, cette douleur qui brutalisait son pauvre cœur. Elle se mordait l'intérieur des joues pour ne pas hurler de souffrance, avait prit un coussin pour étouffer ses larmes et ses sanglots, parce qu'encore une fois, elle pensait au restant de sa famille: Son frère et sa soeur qui n'avaient pas le droit de l'entendre pleurer.

"Sois forte". Tout le monde lui disait cela. Elle n'oubliera jamais toutes ses mains qui se sont posées sur ses épaules, ni même ses baisers et ses étreintes dont elle avait eu le droit suite à la disparition de ses parents. Elle était restée livide, stoïque, sans dire un mot, se contentant de tenir fermement la main de Rose d'un côté et celle de Eros de l'autre. Elle les serraient si fort qu'elle aurait pût leur briser les phalanges, mais elle avait ce besoin de les sentir au plus proche d'elle, de peur qu'eux aussi ne finissent par lui glisser d'entre les doigts. Elle était l'aînée, et avait un nouveau rôle à jouer: Celui de prendre soin de ses cadets comme lui avait dit son père, avant de mourir. "Si il venait à arriver quelque chose à maman et moi, je veux que tu prennes soin de ton frère et ta sœur, tu es la plus grande." Comme ci ont peut avoir ce genre de responsabilités à dix ans à peine. A dix ans, ont a besoin d'un modèle, que quelqu'un nous guide dans cette chienne de vie et Pais' n'en a jamais vraiment eu. On ne peut pas dire que sa tante ait été heureuse de les accueillir chez elle. Elle avait ce manque de communication terrible, ne savait pas s'y prendre avec les enfants. Elle a toujours été maladroite, froide contrairement à son cher frère. Elle n'a jamais sût gérer des enfants, c'est peut-être pour ça d'ailleurs qu'elle n'en a jamais eu. Cette femme, elle passe son temps à profiter de la vie, elle enchaîne les conquêtes, et les hommes défilent chez elle, jusqu'à ce jour ou elle semblait avoir trouvé le bon. un bon salopard. 

Paisley avait tout juste quinze ans quand cet homme est venu bouleverser sa vie. Ca à commencer par des disputes, puis les disputes sont venus des claques, et les claques des coups, plus forts, plus puissants. Paisley, l'enfant rebelle, qui avait abandonnée la musique, qui se foutait la vie, qui s'était faîtes entraîner dans des sales combines, qui faisait n'importe quoi, qui ouvrait "sa gueule" parce qu'il est hors de question qu'elle considère sa tante comme sa mère et cet imbécile comme son père. Elle était la seule à pouvoir le faire, dire ouvertement ce que son petit frère et sa sœur n'osaient dire. Malheureusement, ce n'était pas sans conséquences, et généralement, il attendait que les deux autres soient au lit, blottis dans les bras de Morphée pour s'en prendre à l'aînée. Il l'a détestée.. Non en fait ça n'a rien à voir avec une question d'amour. Cet homme était beaucoup trop ivre et violent pour la comprendre, pour comprendre son mal être intérieur. Pour lui, elle n'était qu'une petite dévergondée désobéissante qui méritait bien une bonne rouste pour son comportement. Allongée sur le sol, recroquevillée sur elle même, les mains sur le visage pour éviter de finir défigurée, elle ne pouvait pas voir les yeux de sa tante détachés de la scène, cette idiote n'a même pas osé supplier son compagnon d'arrêter, ni même l'en empêcher. Après tout, Paisley n'était pas sa fille, juste celle de son frère mort plus tôt dans un accident. Cette adolescente n'était ni sa chair, ni son sang, mais sa nièce peut-être..

Les jours défilaient, ils se ressemblaient tous, et à chaque fois elle devait trouver des excuses pour justifier des bleus sur son corps. Je suis tombée Rose. J'ai trébuchée Eros. Comment expliquer à son frère et sa sœur qu'elle se faisait battre par le soit disant "Beau père"? Il lui était impossible de le faire, jusqu'à un nouvel événement. Cette fois, ce fût la goutte de trop qui fit déborder le vase. Ce n'était plus des coups. Cette fois, il s'était mise à la toucher, à vouloir la déshabiller, parce qu'après tout elle n'est qu'une "petite traînée. une putain" à ses yeux. Cette fois, elle s'était mise à hurler, son silence s'était brisé par un cri d'effroi, une course folle loin de cette maison de malheur. Cette fois elle avait sût trouver le courage de tout avouer à la police, et ce même si elle savait qu'elle pouvait être séparée des siens. Il était hors de question pour elle que sa jeune sœur subisse le même sort, et pire encore, qu'elle soit victime de viol elle aussi. Elle voulait la préserver, comme elle voulait préserver Eros des coups du compagnon de leur tante. Elle savait que tôt ou tard, ce dernier finirait par s'en prendre à eux, et cette idée lui était impossible à imaginer. Alors, elle avait tout raconté, elle avait montré ses innombrables bleus sur sa peau, gênée, angoissée et ce qu'elle craignait arriva. Sa tante et son compagnon furent jugées, et elle, Rose et Eros furent séparés, dispatchés dans différentes familles d'accueil.

Elle en avait eu le cœur brisé. Elle s'était sentie si seule, si impuissante, si désolé en voyant sa sœur hurler son prénom en sanglots, en voyant Eros lui lâcher méchamment la main. Il n'avait pas comprit le comment du pourquoi elle avait fait cela, elle n'avait pas osé leur dire la vérité.Pour lui, elle était la principale cause de leur séparation, tout était de sa faute. Si seulement il savait que c'était pour son bien qu'elle l'avait fait. Il ne s'imagine pas à quel point elle en a souffert et à quel point elle en souffre aujourd'hui encore. Pas un jour ne s'écoule sans qu'elle ne pense pas à eux, à ce qu'ils sont devenus. Pas un jour ne s'écoule sans qu'elle ne prie pas pour eux, espérant de tout son être qu'ils ont atterris dans une bonne famille d'accueil, une famille qui pourrait presque ressembler à celle qu'il formait avec leur tendre mère et père. Ce fut son cas à elle, après avoir baladée de foyers en foyers, elle avait sût enfin trouver une famille qui l'aimerait pour ce qu'elle était. Une famille qui n'attendait qu'elle, cette fille qu'ils n'auraient jamais pût avoir.

"Tout est fini désormais. Bienvenue à la maison." Elle avait posé ses bagages à Miami à ses dix huit ans dans cette famille presque trop parfaite, trop souriante, trop chaleureuse. Cette famille dont elle ne serait pas la seule enfant. Il y avait ce garçon, qui lui aussi l'avait bien accueilli, qui la considérait même déjà comme sa demi sœur adorée. Oh c'est sûr, elle ne manquerait pas d'amour ici, elle serait autant aimée que ci elle était réellement leur petite fille. Elle eut beaucoup de mal à retrouver le sourire, à s'habituer à cette nouvelle vie, et puis, les années ont passés, elle s'y est fait. La vie, le destin, tout ça. Dans un coin de sa tête, de son cœur, elle pense encore à Eros et Rose, est espère un jour pouvoir les retrouver pour tout leur expliquer, pour dire à quel point ils ont pût lui manquer durant ses années. Elle voyagerait autour du monde pour les retrouver, et même si ils sont à des kilomètres d'elle elle est persuadée que tôt ou tard, ils finiraient tous par se recroiser, par s'aimer de nouveau, par se pardonner. Aujourd'hui, elle n'est plus seule, elle a sût trouver un petit boulot sympa qui l'aide à avoir son indépendance, elle voit toujours ce "demi-frère" et cette famille adoptive qui l'ont aimée avec ses qualités et ses défauts. Elle n'a plus eu de contact avec sa tante, ni son compagnon, elle ignore si ils sont encore ensembles mais se doute que l'homme a du avoir une belle peine de prison. Pour ce qui est de Rose et Eros, la suite se trouvera certainement dans un nouveau chapitre de la longue histoire de sa vie. Un chapitre qu'elle espère dévorer à pleine dents sans en perdre une miette.