William & Kathelyn

Gravir la montagne pour
atteindre ton coeur

Cette attente était insupportable. Je tournai en rond comme un lion en cage à la maison. Même au travail j’avais la tête ailleurs et j’étais bien moins efficace. L’absence de William me rendait tellement vulnérable. Je n’en pouvais plus d’attendre qu’il me donne de ses nouvelles. Je voulais bien comprendre qu’il avait besoin de temps et de distance avec moi, mais jusqu’à quand ? Mon sms était resté sans réponse alors je m’étais décidé à essayer de trouver l’adresse du chalet de Will. Il m’en avait parlé plusieurs fois mais on avait jamais eu l’occasion d’y aller jusque-là. Sa photo sur instagram me laissait penser qu’il pouvait être là-bas. Nathaniel n’avait pas voulu me donner l’adresse ce qui m’avait pas mal contrarié. Il aurait du et pu comprendre mais non. Je ne me laissais pas démonter et essayai avec Justin. Il ne semblait être au courant de rien car il me donna l’adresse en pensant que je voulais organiser quelque chose à mon fiancé. Une surprise … oui c’était un peu ça. Je recherchai sur internet l’endroit et me rendit compte que c’était quand même pas mal éloigné de Miami sans voiture. Je m’en fichais, j’allais trouver une solution. Un taxi ? J’allais me ruiner. Du stop. J’avais un peu la trouille mais bon me fallait bien un peu de courage si je voulais arranger les choses.
 
Une femme s’arrêta pour me prendre. Au vu de l’actualité en ville, elle s’était proposée de faire un détour pour me déposer au plus près de ma destination. Avec les incendies et le taux de criminalité qui explosait ses derniers temps en ville, la dame n’avait pas voulut prendre le risque que je tombe sur une mauvaise personne. Quelle gentillesse. Elle me laissa à environ une demi-heure de marche du chalet ce qui était vraiment très gentil. Je la remerciai et pris la route avec mon petit sac à dos. Plus je montai la route menant à mon fiancé, plus je sentais l’angoisse me prendre. Et s’il me laissait dehors ? J’aurais plus qu’à redescendre jusqu’à la civilisation, le cœur encore plus gros. J’arriva plus rapidement que je ne l’avais pensé au chalet. Devant la petite maisonnette je me sentis soudain pétrifié sur place. Il y avait de la lumière à l’intérieur et de la fumée sortait de la cheminée. Il était là. Je m’avançai vers la porte et après une grande inspiration je frappai. J’entendis des pas, je me reculai de la porte les jambes toutes molles. William apparut, surpris de me voir là. « Salut ! » lançai-je la voix légèrement tremblante d’émotion. « Tu donnais pas de nouvelles, je m’inquiétais pour toi. J’avais peur que tu … qu’il te sois arrivé quelque chose. Je suis désolée, tu m’as demandé de l’espace mais j’en pouvais plus de rester à attendre sans pouvoir rien faire. » Je le regardai en sentant les larmes me monter aux yeux. Punaise je devais avoir l’air minable. Je mis mes mains dans les poches de ma veste en mes doigts jouèrent nerveusement avec mes clés. J’essayais de savoir si ma présence l’enchantait ou au contraire le contrariait mais j’arrivais pas vraiment à savoir. « Je crois qu’il faut qu’on parle. Tu vas pas te terrer ici pour toujours quand même. Je suis pas venue ici pour me justifier, je veux juste essayer de me faire pardonner auprès de toi. » J’avais pas trop réfléchis à la manière dont j’allais m’y prendre mais je m’étais dis que si déjà j’arrivais à renouer un semblant de dialogue avec William ce serait déjà une chose de bien. Après j’allais voir en fonction de ce qu’il allait me dire, même si je savais très bien que je n’allais pas réussir à regagner sa confiance en un claquement de doigts.
 

William & Kathelyn

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Ça faisait maintenant trois jours que j’étais ici, dans mon chalet reculé dans les bois. C’était heureusement, la meilleure décision que j’avais pu prendre, même si c’était difficile d’être dans mon état d’esprit et d’être loin de Kathelyn aussi. Elle me manquait mais j’avais encore beaucoup de ressentiment à son égard, je lui en voulais encore. Je faisais le tour dans ma tête encore et encore du pourquoi elle avait pu me le cacher et ça ne faisait aucun sens. Je ne savais pas trop si j’allais être capable de passer par-dessus le tout car je me disais que si elle me cachait ça, quoi d’autre est-ce que je ne savais pas sur sa vie? Est-ce que ça allait toujours être ça? Apprendre un nouveau truc déplaisant à chaque fois? Je ne voulais absolument pas! En plus, j’oubliais pas qu’elle pensait peut-être retourner voir sa famille et peut-être prendre le risque de ne plus pouvoir revenir. C’était quand même une grande décision et je voyais pas mal ça comme une possible séparation. Bref, ça remettait bien des choses en question : en commençant par notre mariage. Moi qui pensait que j’avais finalement trouvé une femme avec qui ça serait simple, une femme qui ne voyait que moi… eh bien il fallait qu’après deux ans, elle me cache qu’elle était mariée! C’était pas rien!

Bref, je passais mes journées à faire tout et n’importe quoi. Je lisais, j’allais faire des promenades en forêt et même de la pêche! J’essayais de m’occuper l’esprit mais d’aussi de penser un peu à tout ça, bien que j’avais l’impression de tourner en rond tant et aussi longtemps que je ne parlais pas avec Kathlyn. Au moins, ce recul m’avait calmé un peu et j’étais maintenant prête à discuter avec elle, je voulais juste trouver le bon moment pour revenir. Évidemment, j’avais lu les SMS qu’elle m’avait envoyé mais je n’étais pas encore prêt d’y répondre.

Doucement installé dans un fauteuil devant la cheminé, je buvais un thé en lisant un bouquin. J’avais mit un peu de musique relaxante lorsqu’on cogna à la porte. Surpris, je regardai par la porte… je n’avais pas vu de lumière de voiture arriver et c’était beaucoup trop loin de la civilisation pour qu’il y ait quelqu’un qui viennent à pied? Je pensais à un voisin de chalet… mais ça serait bien courageux de sa part de venir ici ainsi. Je me levai donc doucement, disons que j’étais pas particulièrement à l’aise de répondre… qui sait quel genre de fou il pouvait y avoir derrière la porte? Je pris toutefois mon courage à deux mains en ouvrant cette dernière… me retrouver devant Kathelyn. « Mais… qu’est-ce que tu fais ici? « demandais-je dans ma surprise. Je n’avais jamais donné l’adresse du chalet, elle n’y était d’ailleurs jamais vu. Comment savait-elle que j’étais ici? Elle m’annonçait qu’elle en pouvait plus, qu’elle devait venir voir si j’allais bien. J’étais un peu bouche-bée pour la peine, parce que j’étais touchée aussi… bien que je ne savais pas comment elle avait pu faire pour venir jusqu’ici, elle n’avait même pas de voiture! Elle disait qu’il fallait parler, j’étais d’accord… mais je ne savais pas trop quoi dire, elle voulait pas se justifier, elle voulait se faire pardonner. Je tenais toujours la poignée de la porte en la regardant quelque peu. J’étais tiraillé entre plusieurs émotions de la voir ici, devant moi, c’était dingue. « Et comment tu comptes faire ça? » finis-je, par lui demander. Son regard soutenait le mien, il était perçant, il semblait sincère… en tout cas, j’avais envie d’y croire même si ça allait en prendre beaucoup plus que ça. Puis, sans que je ne la vois venir, elle se rua dans mes bras pour poser ses lèvres sur les miennes. Oh merde. Je sentis mon corps au complet se remplir d’une chaleur intense à son contact. Sans plus attendre, je lui rendis ses baisers en la faisant reculer quelque peu et fermer la porte derrière nous en posant son dos contre cette dernière. Nos respirations se faisaient haletantes, les mains baladeuses - voir même maladroites tellement le désir venait de grimper d’un coup. En fait, rendu là… la seule chose que je voulais était de lui faire l’amour, là, maintenant. Après tout, on pouvait parler ensuite, non?

 

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Je n’avais pas de plan en tête sur ce que j’allais faire ou dire lorsque cette porte s’ouvrirait. J’étais juste venue, déterminée à améliorer les choses entre nous. Je voulais juste pouvoir retrouver notre vie avant que mon mensonge n’éclate. Alors lorsque William apparut sur le pas de la porte et que je lui expliquai la raison de ma présence, je me retrouvai légèrement décontenancé quand il me demanda comment j’allais m’y prendre pour me faire pardonner. J’en savais vraiment rien. Je ne pensais pas qu’il allait me demander ça de but en blanc. Je m’étais dis que j’allais improviser au fur et à mesure de la conversation, mais non ce n’était pas ce qui se passait. Je me sentais un peu coincée et le seul réflexe que j’eu fut de me poser mes lèvres sur celle de mon fiancé et de l’embrasser avec toute la passion dont mon cœur était rempli. Je me sentis perdre le contrôle de la situation lorsque William me rendit mon baiser avec tout autant d’ardeur que moi. Il m’attira à l’intérieur du chalet et referma la porte derrière moi. Je n’avais vraiment pas prévu que les choses allaient se dérouler comme ça. J’étais complètement décontenancée par la situation. J’avais terriblement envie de lui. Mes mains glissèrent instinctivement sous son t-shirt pour caresser du bout de mes doigts sa peau. Il m’avait tant manqué et la peur de le perdre qui m’habitait depuis plusieurs jours faisait accroitre mon désir pour lui. Je laissai glisser mon sac à dos sur le sol et enleva mon manteau. Ma chaleur corporelle avait augmenté d’un coup. Ma bouche descendit dans sa nuque. Son odeur m’enivra. Je cherchai à nouveau sa bouche avec la mienne alors que je pris l’initiative de lui enlever son pantalon. Que c’était bon de le sentir contre moi, j’avais envie de plus que ça, j’avais envie de le sentir en moi. Au diable les pensées que j’avais pu avoir sur le fait que Dieu me punissait d’avoir fait l’amour avec un homme avec qui je n’étais pas marié. Je m’en fichais. Je sentais que Will en avait tout autant envie que moi et cela ne m’aidait pas du tout à refreiner mes ardeurs. On se retrouva alors bien vite tous les deux nus, nos corps entrelacés l’un à l’autre. Mon excitation était telle que l’on pouvait très bien se passer des préliminaires. Mes yeux croisèrent ceux de mon beau brun et comme s’il avait compris à quoi je pensais, me souleva de terre et tout en me laissant plaquer contre le mur me pénétra. Je poussai un gémissement de plaisir en le sentant en moi. C’était si bon à chaque fois. Je le sentis accélérer ne faisant qu’augmenter mon plaisir en même temps. C’était à la fois brutal et sensuel comme je l’aimais. Il ne me fallut pas bien longtemps pour atteindre mon orgasme, et comme si ce n’était pas déjà parfait, William aussi. J’avais le souffle haletant et un large sourire sur mes lèvres. « Je t’aime, t’es génial à chaque fois. »
 
Mes pieds rencontrèrent le sol mais je refusai de me séparer de mon amoureux. J’entourai sa taille de mes bras et le serra fort dans mes bras. Je sentis mon cœur se serrer aussi fort dans ma poitrine. Je savais que le sexe ne réglait rien à notre gros problème mais j’avais espoir que ça l’adoucirait assez suffisamment pour qu’on discute sans que cela ne tourne en dispute. Je me reculai, le regardai un instant et ramassai mes habits sur le sol pour m’habiller rapidement. Mes yeux parcoururent curieusement la pièce dans laquelle nous étions. J’avais mis du temps à venir ici, mais il en avait fallut beaucoup moins pour baptiser l’endroit (  ) « Faut qu’on parle … » dis-je dans un murmure en levant les yeux. J’en avais clairement pas envie, mais j’étais venue pour ça. Et si je voulais me faire pardonner pour mon mensonge il allait bien falloir que je prenne mon courage à deux mains et que j’assume ce que j’avais fait, ou plutôt ce que je n’avais pas fait et dis. « Je sais pas comment je peux me faire pardonner, honnêtement, mais crois-moi je m’en veux terriblement. Je t’aime, je crois que tu n’imagines même pas à quel point je peux t’aimer. Depuis que t’es parti de la maison … Je me suis jamais sentie aussi mal, j’ai l’impression qu’on me comprime le cœur tout le temps. Je suis tellement mal que notre cuisine est remplie de petits sablés et de cookies pour au moins les six prochains mois ! » J’esquissai un sourire alors que j’essayai une petite pointe d’humour. C’était vrai que j’avais peut-être abusé avec la pâtisserie mais c’était la seule chose qui m’évitait de péter un plomb quand je restais à la maison. « T’es le seul homme que je n’ai jamais aimé et je suis convaincue de vouloir faire ma vie avec toi. Et je crois que j’ai eu peur de te dire la vérité parce que j’avais pas envie de perdre tout ce qu’on avait ou bien que les choses changent, qu’elles deviennent bizarres parce que tu saurais que j’étais déjà … » J’eu un moment d’hésitation à dire le mot. « … mariée. » J’avais l’impression qu’on venait de me couper toute l’air dans mes poumons. « Je suis désolée et je comprends très bien que tu te sois senti trahi. » Je ne rajoutai rien d’autre, je n’avais rien de plus à dire. En faite j’appréhendais les mots qui allait sortir de la bouche de William.
 
 

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Mon plan en arrivant au chalet? Eh bien j’en avais pas réellement. En fait, ça avait été surtout un réflexe pour moi de le faire parce que c’était ici que je pouvais réellement décrocher de mon quotidien. Et puis, à quoi bon payer une chambre d’hôtel minuscule quand j’avais un chalet ici en nature? J’avais demandé à Kath de ne pas me contacter et avec surprise, elle avait respecté ma demande. Je n’aurais jamais pensé ça… la plupart de femmes auraient probablement harceler leur petit-ami en fait Je respectais beaucoup qu’elle le fasse en fait… mais ce que je ne savais pas, c’est qu’elle avait comme plan de venir me rejoindre ici, après quelques jours loin l’un de l’autre. Je fus assez surpris de la voir en ouvrant la porte, d’autant plus que je n’avais pas vu de voiture et qu’il y avait strictement aucun transport en commun près d’ici. J’allais la questionner à ce sujet plus tard, pour l’instant, j’écoutais ce qu’elle me disait… avant de lui demander ce qu’elle comptait faire pour se faire pardonner et définitivement, cette femme était pleine de surprise. Lorsqu’elle s’élança dans mes bras pour m’embrasser, je sentis mon corps au complet se libérer d’une pression énorme et la seule chose que j’avais envie, que j’avais en tête était de la prendre immédiatement. Elle m’avait manqué, malgré la colère et la peine, j’étais raide dingue de cette femme et l’avoir dans mes bras était le plus grand des réconforts, même si elle était la cause de tout ça. Nos vêtements volèrent à travers la pièce. Toujours dans l’entrée, je prévoyais lui faire l’amour ici et ne pas perdre de temps et heureusement, Kathelyn semblait du même avis que moi. On s’embrassait vigoureusement, c’était intense et tellement parfait. Nous nous retrouvâmes rapidement nu l’un contre l’autre, je me permis de soulever ma belle contre le mur et la pénétrer sans plus attendre, balançant immédiatement mon bassin contre le sien dans un râle de plaisir. Ce fut tellement rapide mais tellement satisfaisant. Nous nous retrouvâmes bien comblés tous deux et aussi à bout de souffle. Je reposai Kathelyn au sol après avoir déposé un dernier rapide baiser sur ses lèvres. « Je t’aime aussi. » J’aurais aimé avoir la force de ne pas lui dire, au du moins, l'orgueil, mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas laisser un de ses je t’aime sous silence.

Je me penchai pour remettre mon boxer et mon jeans, sans pour autant prendre la peine d’enfiler mon t-shirt. Il faisait assez chaud ici, avec le feu dans la cheminé et tout. Pendant ce temps, ma copine en avait fait de même, avant de me dire qu’on devait parler. « Je crois que c’est surtout toi qui a quelque chose à me dire! » Elle avait quand même prit la peine de venir jusqu’ici. Je la regardai, les bras croisé contre mon torse pendant qu’elle me déballait son discour, comme quoi elle était désolée, allant dans les explications de ses agissements et du fait que je lui manquais et tout. Le genre de chose que je me doutais bien qu’elle allait me dire..après tout, je la connaissais de mieux en mieux. « Au moins, ils sont bons tes cookies! » me contentais-je de répondre en ne souriant toutefois pas, même si c’était un peu amusant… Sa petite déclaration comme quoi elle voulait faire sa vie avec moi, que j’étais le seul homme qu’elle avait aimé me fit toutefois un petit pincement au coeur. Elle savait trouver les bons mots, il n’y avait pas à dire mais c’était tellement bizarre de l’entendre me dire qu’elle était mariée… c’était avec moi qu’elle devait se marier… et maintenant, est-ce que notre mariage allait pouvoir se passer? C’était pas mal en pause pour le moment! Je pris une grande respiration que je laissai sortir dans un long soupire avant de prendre parole pour la première fois : « Kath, je comprends pas... Je t’ai jamais jugé pour ce que tu m’as raconté sur ta vie là-bas… je me suis toujours montré le plus compréhensif possible, même si tu connais mon avis sur tout ce qui se rattache à la religion, particulièrement à ce genre de communauté religieuse! Je comprends donc pas pourquoi tu ne m’as pas dit les choses comme tu me les dit aujourd’hui, ça aurait rendu le tout tellement plus facile! » J’espère au moins qu’elle le réalisait maintenant. Elle avait largement merdé, vraiment… comme jamais je me serais doutée qu’elle le ferait. « Évidemment que je me sens trahi par cette histoire. Si tu me caches ça, je ne peux que me demander si tu me caches autre chose? En tout cas, j’espère que tu sais que si tu me caches encore quelque chose sur ta vie d’avant… que ça serait le temps de me le dire! « Elle avait le droit à son jardin secret mais quand ça me concernait comme pour le mariage, je pensais bien être en droit d’en être informé! « Et puis, il y a aussi le fait que tu ne sais pas si tu veux y retourner...ça aussi c’est difficile à assimiler! » C’était un gros mélange de bien des choses en fait.


 

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Je savais pas trop ce qu’il m’avait pris de sauter sur William et de me laisser aller à mes pulsions. C’était sans doute pas la meilleure des options pour régler notre problème de couple mais au moins ça avait eu le mérite de nous faire du bien à tous les deux. C’était comme si, l’espace d’un instant, tout était resté inchangé entre nous. Peut-être que ça l’était dans le fond ? Peut-être que malgré notre dispute, tout était pareil. Je l’aimais et il m’aimait. Le simple fait de l’entendre me le dire cela me réconfortait et me rassurait. Puis sa façon de me répondre, comme quoi c’était plutôt à moi de lui dire quelque chose, me brisa le cœur. Je sentais dans sa voix le mal que je lui avais fait en lui mentant. Même ma petite plaisanterie eut un flop. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, comme si je me retrouvais à devoir passer un examen. En faite c’était tout comme … J’allais devoir argumenter et plaider ma cause pour regagner sa confiance. Je savais que ça allait pas être une mince affaire. Je lui ouvris mon cœur le plus sincèrement possible, m’excusant pour ce mensonge qui n’aurait jamais du être caché. William avait tellement raison dans ses propos. Il s’était montré compréhensif et ne m’avait jamais jugé même si nous étions en désaccords sur certaines choses.  « J’ai eu peur sans doute … » La peur, un sentiment tellement incontrôlable chez moi. Pourquoi me paralysait-elle tellement ? Pourquoi je n’arrivais pas à passer outre certaines fois ? En plus, elle me contrôlait à des moments où il n’y avait pas de raison qu’elle se manifeste. Will me dit qu’il serait temps de lui avouer les autres choses que je lui cache s’il y en avait. Il y avait bien une chose. Devrais-je lui dire ? C’était insignifiant … mais sait-on jamais que cela sorte aussi dans un nouvel article de Nightmare. Mais avant que je ne pu lui dire ce que je voulais, mon fiancé énonça le faite que je souhaitais retourner au complexe voir ma famille. Je laissai un petit « Oh ! » de surprise. Ce que je lui avais dit le travaillait donc tant que ça ? J’aurais jamais du lui parler que ma famille me manquait et que je pensais à vouloir les revoir. Je créais chez lui une angoisse alors que ce n’était pas mon but !
 
Je m’assis sur une chaise bouleversée et remplis de culpabilité. Je passai une main sur mon visage en inspirant. J’avais la tête qui tournait légèrement et je ne savais pas trop par quoi commencer. Je devrais peut-être lui confier mon secret avant d’oublier que ça ne me retombe dessus un de ces jours … « Will, j’étais vierge la première fois qu’on a fait l’amour. » Je levai mon regard vers son visage et le regardai. Un silence s’installa pendant quelques instants. J’arrangeais surement pas mon cas en lui avouant cela, mais mieux valait que ce soit maintenant que plus tard alors que j’aurais pleinement regagner sa confiance, si c’était le cas. « J’avais un peu honte de te le dire en faite … Quelle fille est encore inexpérimentée en matière de sexe à 27 ans ? J’avais lu des trucs comme quoi les garçons, ça pouvait leur faire peur une fille vierge alors j’ai rien dit … Mais si c’était aujourd’hui, si je te connaissais comme aujourd’hui, je te l’aurais dit. » J’esquissai un léger sourire. « Pour moi ça change rien à ce moment. C’était formidable et je ne regrette rien. J’étais certaine de ce que je voulais et tu as été parfait ce soir-là, comme tu continues à l’être à chaque fois ! » Il était le seul pour qui je m’étais donné et le seul que je voulais connaitre pour le restant de ma vie. Ma virginité, on m’avait toujours enseigné à la préserver. Je l’avais jamais donné parce que jusque-là je n’avais jamais rien ressentis de comparable à mes sentiments pour William. Même mon mariage je ne l’avais pas consommé car je savais que l’homme avec qui j’unissais ma vie n’était pas celui que j’aimerais. « Je peux faire annuler mon mariage sous plusieurs conditions : d’une part parce que j’ai été foré de me marier avec mon ami et d’autre part parce que je n’ai jamais rien fait avec lui toutes ces années où on était mariés. Ce sera comme si ce mariage n’avait jamais eu lieu, ce qui est bien différent d’un divorce … » A mes yeux et aux yeux de l’église annulation et divorce n’avait pas du tout le même sens, même si pour William cela revenait possiblement à la même chose.
 
 

William & Kathelyn

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Je ne m’attendais pas du tout à ce que Kathelyn vienne me rejoindre ici. D’abord, parce qu’elle ne connaissait pas l’adresse, aussi, parce qu’elle n’avait pas de voiture pour s’y rendre et finalement, parce que je lui avais demandé de me donner du temps pour respirer et de ne pas entrer en contact avec moi. Elle n’avait pas réellement respecté le tout mais j’étais incapable de lui en vouloir, même que j’étais bien heureux malgré tout de l’avoir devant moi. Ces jours sans se voir avait vraiment peser sur mon moral et son doux visage était un baume sur mon coeur… et que dire de ses baisers lorsqu’elle prit l'initiative de se lancer directement sur moi. Évidemment, ce fut plus fort que moi, plus que fort nous, la proximité avait joué d’elle-même sur notre désir mutuel et nous nous laissâmes aller pour se faire l’amour comme si tout allait bien, comme si tout était déjà derrière nous. Pourtant, la réalité nous reprit bien rapidement à la suite de l’acte… et ça allait aussi car je ne voulais pas faire comme si de rien n’était, en fait, je ne pouvais tout simplement pas.

Ce fut Kath qui prit la parole en premier. Je la laissai me balancer tout ce qu’elle avait sur le coeur. Elle devait garder ce discour depuis un temps déjà. Je me doutais bien qu’elle en arriverait à me dire tout ça, il faut dire que j’avais pensé aussi à ce moment pendant mes petites vacances en solitaire ici et à chaque coup, je souhaitais savoir pourquoi, pourquoi est-ce qu’elle avait préféré me le cacher que m’en parler. Sa réponse fut qu’elle avait peur. « Mais peur de quoi? » avais-je répondu en soutenant son regard. Peur de moi? Peur de ma réaction? Dans tous les cas, elle n’avait pas eu raison de se sentir comme ça… et si elle s’était sentie comme ça, c’est qu’il y avait clairement un problème entre nous. Je voulais qu’elle se sente à l’aise de pouvoir me dire tout et n'importe quoi, c’était ce qu’il y avait de plus important pour moi dans une relation : la confiance, l'honnêteté et la communication. Si un manquait, c’était voué à l’échec. Et puiqu’il était temps d’être honnête, je ne pouvais pas passer à côté de lui divulguer mon inquiétude concernant son désir de peut-être, retourner vers sa famille… et pour l’instant, son petit OH, ne me rassura pas vraiment.

Silencieux, je regardai ma fiancée s’installer sur une chaise. Je tenais à ce qu’on se dise les vraies choses à partir de maintenant… et elle comprit bien le tout car elle m’annonça un autre secret qu’elle me gardait, celui d’être vierge lors de notre première fois. Je pris une grande respiration, puis je soupirai ensuite. Elle jugea bon de se justifier concernant le tout, je secouai négativement la tête. « Arrête Kath, c’est pas grave… je m’en doutais un peu! » On avait quand même attendu longtemps avant de passer à l’act, je connaissais son intérêt pour l’église et je savais aussi qu’elle n’avait pas beaucoup d’expérience. J’avais été particulièrement doux et attentif à notre première fois, pour cette raison en partie. « Je sais d’où tu viens, je connais ton histoire et jamais je n’aurai de jugement concernant qui tu es, jamais! » Oui, je n’étais pas fan de la religion et tout ce qui englobait celà mais elle n’avait pas décidé de grandir dans de pareilles conditions. Comme son mariage, d’ailleurs, qui revient sur le sujet. Elle m’expliquait un peu mieux son plan d’annuler le tout. « Je vois...et tu as eu des réponses suite à tes démarches? C’est quoi les prochaines étapes? Est-ce qu’il vont avoir besoin de questionner l’époux aussi là-dedans? » J’ignorais où elle en était rendu. Est-ce que c’était aussi facile que ça de faire annuler un mariage ou bien elle allait devoir récolter suffisamment de preuve? Après tout, un divorce, ça demandait beaucoup de paperasse, de temps et d’argent! Si c’était aussi facile de tout simplement annuler un mariage, tout le monde ferait ainsi! « Je crois que pour l’instant, nous allons ralentir un peu sur les préparatifs du mariage, question de… de se recentrer quoi! De voir ce que tu veux vraiment aussi. » Ça allait lui laisser le temps d’annuler son mariage, et moi, ça allait me laisser le temps de digérer le tout et de voir si j’étais capable de lui refaire confiance là-dessus.


 

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Je venais de livrer à William ce que j’avais sur le cœur. Je voulais essayer de lui faire comprendre pourquoi j’avais menti à propos de mon union avec mon meilleur ami. J’avais eu peur. Peur de quoi m’avait demandé William. Je n’en savais trop rien. « De te perdre sans doute … » lui dis-je doucement. On vivait quelque chose de beau, quelque chose qui nous rendait heureux tous les deux et je n’avais pas eu envie que mon passé vienne entacher tout ça. William me demanda de lui dire si j’avais d’autres secrets. Je lui révélai qu’il était le premier homme avec qui j’avais couché et le seul d’ailleurs. Je m’en voulais de lui avoir cacher cela aussi. Il n’était qu’à moitié surpris par ce que je venais de lui apprendre. Je me sentais plutôt soulagée qu’il ne se sente pas blessé par cela. Au moins les choses étaient dites et on ne pourrait plus s’en servir contre moi. Je n’avais plus de secrets pour William qui pourrait le concerner et j’espérais vraiment que cela nous aiderait à continuer à avancer ensemble. Je l’aimais tellement cet homme … Je lui expliquai ensuite comment je pouvais faire annuler mon mariage, sous quelles conditions. « En faite, le mieux serait de pouvoir avoir quelqu’un qui atteste que ce mariage n’aurait jamais du avoir lieu. S’il pouvait mettre par écrit son témoignage ça aiderait. » En faite c’était l’une des nombreuses raisons de pourquoi j’aurais aimé retourner au complexe voir ma famille, et par la même occasion mon époux. Mais je savais que c’était quelque chose de bien risqué à entreprendre. Je posai mon dos sur le dossier de la chaise en soupirant légèrement. « Sinon, je peux aussi essayer d’engager des poursuites contre les dirigeants du complexe. La police pourrait mener une enquête qui prouverait les malversations qui s’y passent. C’est plus long et je ne suis pas certaine de vouloir y mêler la police … » Je regardais William. Je savais aussi que c’était la solution qui me permettrait de rester le plus en sécurité possible ici, à l’extérieur. Mon fiancé m’annonça alors qu’il serait peut-être bon de prendre notre temps sur les préparatifs du mariage, le temps de voir ce que je voulais vraiment … « Quoi ? Mais comment ça ce que je veux vraiment ? Je veux t’épouser, voilà ce que je veux. Mais toi est-ce que tu le veux toujours ? » J’avais peur qu’en me disant de réfléchir à ce que je voulais, il voulait juste gagner du temps pour savoir ce que lui voulait. Est-ce qu’il doutait de moi ? Je ne pouvais pas lui donner tord si c’était le cas, pas après le mensonge que j’avais sciemment dissimulé. Je ne le lâchais pas du regard. « Je t’ai jamais menti sur ce que je ressentais pour toi. Tu es le seul homme que j’aime et que j’ai aimé de toute ma vie. J’ai aucun doute sur le faite que dès que cette histoire sera réglée je veux lier ma vie à toi officiellement. » Je me levais de ma chaise et m’approchai de mon amoureux. Je posai mes mains sur son torse. « Je t’aime, n’en doute jamais d’accord ? » Je déposai mes lèvres sur les siennes et l’embrassai tendrement pendant quelques instants avant de venir me blottir contre lui en espérant sentir ses bras m’envelopper. « Ces derniers jours sans toi, ça été super dur. J’ai cru que j’allais devenir folle. En plus tu étais parti après m’avoir dit que tu avais bu et … j’ai eu peur que tu ne fasses une autre bêtise … et je sais que tu m’avais demandé du temps, mais j’en pouvais plus d’attendre que tu me donne un signe. » Je relevai la tête. J’avais pris autant que possible sur moi pour ne pas être une de ces femmes un peu folles qui courent après leur copain avec insistance et qui envenime la situation, mais j’avais fini par craquer. L’inquiétude avait eu raison de moi.
 
 

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« Tu ne m’aurais pas perdu! » Même qu’elle aurait eu encore moins de chance de me perdre que en me cachant tout ça! J’espérais maintenant qu’elle soit au courant et qu’elle comprenait qu’elle avait complètement foirée. Ce ne fut pas la seule révélation, elle devait bien se dire que quitte à être déjà dans la merde avec ses mensonges, qu’elle allait être 100% honnête avec moi et elle me fit comprendre que j’étais celui qui avait prit sa virginité. Ce fut un peu moins choquant et je lui répondis que je m’en doutais déjà… bien que ça aurait été agréable d’être au courant de non pas d’avoir des doutes. Au moins, je m’étais assuré d’être le plus doux possible et je pensais bien que tout s’était très bien passé. Bref, maintenant, c’était de savoir ce qu’elle pouvait faire pour son mariage car présentement, c’était impossible pour nous d’aller de l’avant avec le nôtre! Je voulais savoir son plan et… gosh, c’était pas facile! Comment est-ce qu’elle pouvait penser que c’était un bon endroit à retourner quand on forçait les gens à se marier comme ça? Ça avait le don de me mettre tellement en colère! « Et tu crois que c’est possible d’avoir son témoignage? Tu m’as toi-même dit que si tu retournais là-bas, tu ne savais pas si tu pourrais en ressortir! On pourrait demander à Nathaniel de nous aider, amener un policier et tout, juste pour faire peur… sans que ça foutre dans la merde qui que ce soit là-bas! T’en penses quoi? » Ça me semblait être le meilleur des deux mondes. Comme ça, clairement, ils n’allaient pas garder prisonnière Kath! Bon après, c’était une bonne façon de me faire détester de ma belle famille mais je voulais juste le bien de ma copine et puis, c’était pas comme si je m’attendais à les rencontrer un jour et partager de beaux moments avec eux! Ils préféraient gâcher leur vie à s’inventer des choses entre 4 murs.

En attendant, je voulais qu’on stop sur la planification du mariage. Je voulais que Kath voit un peu ce qu’elle voulait réellement car elle devait vraiment arranger certaines choses avant qu’on puisse y arriver, et je ne parlais pas simplement de son mariage avec son meilleur-ami… mais aussi par rapport à son désir de quitter vers le complexe de nouveau. « Moi aussi Kath je veux encore de ce mariage… mais on ne va pas se marier si tu veux retourner auprès de ta famille. Ça ne serait pas logique! » D’où mon désir à ce qu’elle se questionne sur ce qu’elle voulait vraiment! Ses paroles me firent du bien par contre, de l’entendre me dire que j’étais le seul homme qu’elle aimait et qu’elle avait aimé, qu’elle voulait régler le tout pour finalement se marier. Je la regardai se lever pour poser ses mains sur mon torse. Je voyais bien qu’elle était sincère. « D’accord! » me contentais-je de dire avant que ses lèvres ne se posent sur les miennes. C’était impossible de ne pas lui rendre son baiser, impossible, comme de ne pas l’entourer de mes bras lorsqu’elle se colla contre moi. Elle me fit part de sa crainte par rapport à ma consommation et le fait que j’avais fait une erreur juste avant de quitter pour me rendre ici tout seul. « Je te mentirais si je disais que je n’y ai pas pensé. J’ai eu beaucoup envie de m’engourdir l’esprit pour arrêter de penser… mais je me suis raisonné… je n’ai rien bu, promis! » Et j’étais plutôt fier de moi aussi d’y être parvenu! Ça aurait été facile après tout, seul ici pendant plusieurs jours avec des bouteilles d’alcool… mais j’avais tellement travaillé fort pour m’occuper de cette foutue dépendance que je ne voulais pas du tout recommencer à zéro! Je regardai un instant Kathelyn, elle était là… et maintenant, on allait faire quoi? « T’es venu ici comment? Je ne me souviens pas non plus t’avoir donné l’adresse de l’endroit… » C’était bien curieux.



 

William & Kathelyn

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Rien n’avait été gagné d’avance en venant au chalet mais j’avais l’impression que cette conversation avait quand même aidé un peu. J’avais pu m’expliquer et William m’avait écouté. Je savais très bien que j’avais fait une grosse erreur en lui cachant la vérité mais maintenant je voulais plus que tout reprendre sur de bonnes bases. Plus de secrets, les secrets n’amenaient que trop de problèmes. Je lui expliquai que la solution la plus simple pour annuler mon mariage serait de récupérer le témoignage de mon ami et mari. « C’est possible. Je sais qu’il m’aiderait mais le seul moyen c’est de se rendre là-bas. Mais je sais pas si mêler la police à tout ça … j’ai un peu peur des répercussions sur ma famille ensuite. Faire entrer des étrangers, même si ce sont des représentants des forces de l’ordre, ça va surement pas rester sans conséquences. Je sais pas. » Si j’avais eu la certitude que ma famille ne risquait rien j’aurais sans doute pas hésité à mêler la police à tout ça, à dénoncer ce qui pouvait se dérouler au complexe … mais ma famille était là-bas et ça rendait les choses plus compliquées. Je voulais plus que tout que se mariage soit annulé pour lier ma vie à celle de William. Je comprenais ses craintes quant au fait que je voulais me rendre là-bas, avec le risque d’y être de nouveau coincée. J’aimais la liberté dont je jouissais à l’extérieur mais ma famille me manquait tellement en même temps. Je savais que j’allais devoir faire un choix entre l’un et l’autre. J’avais clairement plus à perdre à choisir de retourner au complexe. Ça m’en donnait une boule au ventre de penser à abandonner ma famille.
 
Je lui partageais ensuite mes craintes au sujet de sa consommation d’alcool. Juste avant notre dispute, il avait eu un dérapage suite à un incident à l’hôpital et j’avais eu peur qu’il ne fasse d’autres bêtises sous le coup de l’émotion. Il me rassura en me disant que ça n’avait pas été le cas même si la tentation avait été là. Je soupirais légèrement, soulagée de l’entendre me dire cela. « Je m’en serait voulu si ça avait été le cas. » Je le regarda un instant, avant qu’il me demande soudain comment j’avais fait pour venir jusqu’ici et surtout comment j’avais fait pour le retrouver. « J’ai usé de mes charmes auprès des bonnes personnes. » Je laissai un petit sourire amusé se glisser sur mes lèvres. « Plus sérieusement, j’ai demandé à Nathaniel de me donner l’adresse mais il n’a pas voulu être coopératif, alors j’ai demandé à Justin. Il a cru que je voulais te faire te faire une surprise coquine. » J’éclatai de rire. « Je ne l’ai pas dissuadé dans ses pensées et il m’a donné l’adresse. Ensuite, j’ai fait du stop, une gentille femme m’a déposée à une demi-heure d’ici et j’ai finis le chemin à pied. Je t’avoue que j’ai longuement hésité à faire du stop avec ce qui s’est passé en ville … » William me regarda un peu interloquer. « C’est vrai que tu es un peu coupé de la civilisation ici. Il y a eu des explosions dans le quartier de Little Haïti et le taux de criminalité augmente pas mal en ce moment … Mais je pouvais pas me permettre de vider mon compte en banque en taxi et j’avais besoin de te parler donc j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai joué à la femme intrépide. » Ça m’avait demandé de prendre beaucoup sur moi que de faire du stop. Pour ce qui était de la balade d’une demi-heure jusqu’au chalet, ça, ça avait été la partie la plus simple. « Je t’ai aussi ramené quelque chose … » J’attrapai mon sac à dos et l’ouvrit pour en sortir un paquet emballé dans du papier cadeau festif aux couleurs de noël. Je lui tendis pour qu’il le prenne. Avec notre dispute qui avait eu lieu, nous n’avions même pas partagés les fêtes ensemble. Je lui avait acheté un tablier de cuisine avec marqué dessus ‘Je ne suis pas têtu j’ai juste raison’, une phrase qui lui allait plus qu’a ravir. Avec cela il y avait une toque de cuisto. « Je me disais que si tu te lançais dans ton projet de restau tu allais avoir besoin de ça. »  Bon c’était pas grand-chose, mais en même temps ça se voulait symbolique. Je le soutenais dans ses projets quoi qu’il décidait d’entreprendre pour son futur. William avait choisi de mettre en stand-by son boulot de médecin à l’hôpital et de prendre du temps. 2020 s’annonçait être une année de grands changements.
 
D’ailleurs, en parlant de nouvelle année … « Ah, au fait j’ai encore une chose à t’avouer … le 31 décembre, je suis sortie dans un bar et j’ai croisé Matt et Emma. Je dois dire que je me souviens pas de tous les détails de cette soirée mais ce qui est certain c’est que ce sera gravé en moi pour toujours ... » Je me tournai pour faire dos à mon fiancé et releva mes cheveux de dessus ma nuque pour laisser apparaitre un tatouage. Finalement j’avais finis par me laisser convaincre par la proposition de Emma de me faire tatouer par Matt. Une hirondelle s’envolant d’une croix chrétienne. Un tatouage assez discret et minimaliste. Même si je n’avais pas eu les idées claires à ce moment-là, j’étais resté moi-même en arrêtant mon choix. « Matt à du talent et Emma est très convaincante à priori. » Je me retournai vers William avec un sourire. Je m’étais jamais imaginé gravé quoi que ce soit sur ma peau. C’était vraiment le genre de chose que je m’étais imaginé faire, on ne m’avait élevé dans l’idée qu’il était important de garder son corps intact. « L’hirondelle c’est pour la liberté que j’ai acquise en m’en allant du complexe, la croix … » C’est la signification que je donnais à ce tatouage. Je ne savais pas si c’était le cheminement que j’avais eu au moment de le faire, mais c’est ce qui me venait en tête aujourd’hui.
 
 

William & Kathelyn

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J’en étais venu à proposer à ma fiancée de débarquer au complexe avec la police. Mon idée ne semblait toutefois pas lui plaire car elle ne voulait pas créer de problème. Mais en fait, c’était peut-être ça qu’il fallait : faire bouger les choses dans cet organisation. « Mais… mon point en fait était de justement, essayer de faire sortir ta famille de là! Tu n’aimerais pas mettre fin à cette petite civilisation qui lave le cerveau de pauvres innocents? Et là, je ne parle pas uniquement de religion, en fait, même pas du tout, je parle du monde de vie cloisonnée! Personne ne devrait vivre dans ces conditions… et encore moins être obligé de marier n’importe qui...  et d’obliger les femmes à rester des femmes au foyer, c’est… c’est ridicule et tellement arriéré! Les gens là-bas n’ont peut-être pas encore réalisé mais ils méritent de vivre la même liberté que toi! Tu ne crois pas?! » Elle avait bien ouvert les yeux depuis qu’elle n’était plus là, j’imagine qu’elle comprenait mon point de vue et qu’elle le partageait dans un sens! Je ne voulais pas du tout mal à sa famille, bien au contraire, je voulais justement qu’ils puissent tous se retrouver et vivre en harmonie avec de bonnes bases saines! « Je peux les aider financières quand ils vont sortir de là… tu sais bien que l’argent n’est pas un problème On peut même leur acheter une belle maison et les aider à trouver du travail! Il y a une solution à tout! » Bon, je rêvais peut-être, je savais bien que ça ne serait pas évident mais je ne pouvais pas croire que c’était impossible!

Kath en vint par la suite à me questionner concernant ma consommation d’alcool. Oui, j’ai rechuté l’espace d’un soirée mais je tentai de la rassurer immédiatement en lui disant que ce n’était plus arrivé. Elle avait raison toutefois, ça aurait été bien propice à arriver et je mentirais si je disais que je n’y avais pas pensé. « J’ai tenu bon! » répondis-je, un petit sourire sur le coin des lèvres. J’étais fier de moi. « Et je refuse que tu t’en veuille pour quoi que ce soit! Ça ne sera jamais de ta faute… jamais! » C’était mon problème, c’était moi qui devait vivre avec ça et j’étais le principe responsable de mes erreurs, pas elle! Elle devait s’enlever ça de sur les épaules immédiatement! Je changeai donc le sujet en la questionnant à savoir comment elle avait bien pu venir ici, sachant qu’elle n’avait pas de voiture et encore moins de permis. « Usé de tes charmes? C’est un peu louche dit comme ça… T’as montré tes seins? » Bon, c’était des blagues, je savais bien que c’était pas son genre! Je levai les sourcils en l’écoutant me raconter comment elle s’était prise pour soutirer des informations. « Wow, j’avoue que tu as été débrouillarde mais j’aime pas l’idée que tu aies fait du stop! Tu sais que c’est terriblement dangereux? Tu aurais pu tomber sur une gros pervers et jamais te rendre jusqu’ici! En plus de ça. ça m’aurait prit du temps avant de remarquer ton absence!!!! » Je ne savais pas trop si elle avait pensé à ça! C’était pas parce qu’elle faisait de la boxe qu’elle était capable de se défendre contre un gros camionneur de 160 kg aux idées perverses. Au moins, elle était saine et sauve! Cette dernière avait d’ailleurs une surprise pour moi, je compris qu’il s’agissait de mon cadeau de Noël. Elle était tellement pas obligé! Je déballe le tout pour y découvrir un tablier et un chapeau de chef, ça me faisait bien rire, j’adorais ça! « Wow, c’est trop une bonne idée! Je vais avoir fier allure! Merci! » Je l’approchai pour l’embrasser sur la joue. « Par contre, ton cadeau est à la maison toi… » Je ne pouvais rien lui offrir présentement… du moins, rien de matériel

Je déposai le paquet plus loin pendant qu’elle me parlait de son 31 décembre assez rocambolesque avec un de mes meilleurs potes et sa femme! J’avais cru savoir puisque ce dernier m’avait envoyé un SMS mais je voulais voir ce qu’elle avait à me dire. Tiens tiens, je fus surprise de voir le tatouage que ce dernier lui avait fait. Je m’étais approché pour toucher du bout des doigts l’hirondelle à sa nuque. « J’aime beaucoup… j’espère que tu ne regrettes pas? » Tout doucement, j’y déposai mes lèvres avant qu’elle ne se retourne et qu’on échange un sourire. « J’espère qu’ils ne t’ont pas trop trainé dans des histoires sans queue ni tête! Ils sont assez… intenses quand ils veulent ces deux là! Disons que ça ressemble pas aux genres de fréquentation que tu as habituellement! » Genre.. Alec ou Elizabeth! Kath se leva pour aller au petit coin et je profitai pour faire n'importe quoi! Ça faisait longtemps que je n’avais pas retrouvé un peu de bonne humeur. Je retirai donc tout mes vêtements pour porter uniquement mon tablier et mon chapeau de chef. Lorsqu’elle revint à moi, j’étais à la cuisine, je m'efforçais de garder mon air sérieux mais je savais bien qu’elle voyait mes fesses derrière le tablier. « Quoi? J’me suis dit que tu avais surement un petit creux avec tout ce transport! Non? »