❖ Dive into the unknown

One night to be confused
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Une sonnerie, un coup de pied en direction de la table de chevet et un « faits chier » lâché sans aucune honte. Relevant doucement la tête hors de la couette, je m’aperçois que je suis totalement à l’envers dans ce lit bien trop grand pour moi, venant même à me demander comment j’ai fait pour me retrouver dans une position pareil. Reposant ma tête sur le matelas, j’aperçois cette bouteille de vin que j’ai bu toute seule en rentrant du boulot hier soir, ce qui pourrait expliquer beaucoup de choses. Une truffe humide vient me renifler le pied, lui non plus ne comprend pas trop dans quel sens je suis, brave bête. Rampant jusqu’à la salle de bain pour découvrir une tête complètement désastreuse, venant même à douter que je ne me sois pris un trottoir dans la face, je laisse couleur l’eau chaude sur mon dos, comme si ça pouvait laver tous mes péchés de la veille.

Vêtue d’une robe et d’une paire de lunettes pour cacher cette mine de fin de vie, je sors de l’appartement accompagnée de ma fidèle boule blanche. Ne sachant trop où je pouvais aller, marchant tout en suivant mon instinct, mais surtout les bonnes odeurs de nourriture, je m’arrête devant un stand de diverses fritures et plus particulièrement, des churros. Salivant avant même de les commander, j’ouvre le petit pot de pâte à tartiner vendu avec, commençant déjà à planter mon doigt à l’intérieur, Meiko observant tout le processus de cette dégustation gastronomique. Reprenant ma route avec mes churros et mon smoothie, j’avance en bordure de plage, là où de beaux hommes jouent au volley-ball et où les femmes se trimbalent en faisant rebondir leurs fessiers. « Tu vois Mei, ça c’est la vrai vie ! » Expliquant donc à mon chien les diverses manières de profiter de nos précieux instants en tant qu’être humain avant d’être réduit à quatre pattes.

Me prenant les pieds dans la longe de mon chien, je tourne sur moi-même, plusieurs fois, perdant l’équilibre plus d’une fois, donnant involontairement quelques churros à mon chien dans cette guerre contre un bout de tissu. Ce n’est qu’une fois que je m’en sors et que je relève la tête, que l’inévitable arrive. Je percute un autre être humain, renversant mon smoothie sur ma robe. « Merde !» Au moins il venait du cœur celui-là. « J'espère que vous aimez les fruits rouges ! » Observant d’abord ma robe dans un piteux état tout en haussant les épaules, fatalement, je ne pouvais plus rien faire pour ma dignité partie depuis bien longtemps. J’observe l’homme avec qui je viens de recréer le big-bang, affichant un large sourire.