C’était avec surprise que j’avais reçu un message d’un inconnu sur mon portable. Pas n’importe quel genre de message, non, un message plutôt coquin. Je m’étais amusée à rentré dans son jeu de drague et de fil en aiguille nous avions convenu de nous rencontrer. Qui sait, peut-être que derrière ce numéro il y avait quelqu’un de plutôt sympa ? Et si c’était pas le cas, je pourrais toujours m’enfuir en vitesse. Afin de nous reconnaître l’un l’autre, nous avions décidés de nous vêtir d’un superbe pull de noël et de nous voir dans un bar en ville. C’était certain que nous n’allions pas nous louper, habillés comme ça. Je m’étais tout de même vêtue d’une tenue un peu plus sexy sous mon pull, sait-on jamais que je voudrais être un tantinet à mon avantage. Des talons noirs de plusieurs centimètres, une jupe bordeaux avec un chemisier très fluide noir. Mon pull de noël quand à lui était affublé d’une énorme tête de renne.
 
Je me rendis donc au bar comme convenu. Je m’installai à une table dans le bar, pas très loin de la porte d’entrée, et juste à côté d’une fenêtre donnant sur la rue. Je commandai un verre au serveur afin de patienter jusqu’à l’arrivée de mon rendez-vous. C’est au moment où le serveur revenait que Gabriel, si c’était réellement son prénom, arriva. Waouh je devais dire que je m’attendais pas à voir débarquer un mec aussi canon devant moi, même avec son petit pull de noël il était vachement sexy. Je me levai de ma chaise avec un grand sourire. « Ton pull est vraiment … Magnifique ! » Je me mis à rire en relevant une mèche de cheveux qui s’était glissée sur mon visage et je m’approchai ensuite pour la bise à ce jeune inconnu. Je repris ma place sur ma chaise et il s’assit en face de moi. « J’avais peur que tu sois un vieux pervers de quatre-vingts ans que j’aurais dû fuir sur un faux prétexte, mais finalement ça va. » lui dis-je pour plaisanter. Je fis signe à un serveur qui passait à côté de notre table pour que Gabriel puisse commander quelque chose à boire. « Ça marche bien les rencontres hasardeuses par sms ? » Un sourire amusé se glissa sur mes lèvres. Qui sait peut-être qu’il avait l’habitude de tuer le temps comme ça ? Bon je savais très bien que c’était une erreur de numéro et qu’il voulait essayer de contacter son rencard précédent, mais qui sait peut-être qu’il avait aussi l’habitude draguer en composant des numéros au hasard …
 

C’était par hasard que j’avais parlé à Tahani. A la base je chercher à parler à ma conquête de la veille. Rien de sérieux, mais ça avait été plutôt sympathique. J’avais mal écrit son numéro, ou peut-être ne m’avait-elle pas donné le bon. Bref qu’importe, j’étais tombé sur Tahani qui était rentré très facilement dans mon jeu. Peut-être aimait-elle ça, se faire draguer virtuellement par un parfait inconnu. J’avoue que pour ma part, je trouvais ça plutôt excitant. Je n’avais jamais fait ça auparavant. Je veux dire avec une inconnue. Je ne savais même pas à quoi elle ressemblait. Et ça aussi c’était excitant ! Bon peut-être que je déchanterai vite en la découvrant. Auquel cas, je pouvais toujours m’enfuir prétendant une gastro fulgurante ! Bon okay, c’était nul mais il fallait bien que j’ai un plan B, non ?

Nous nous étions donné rendez-vous dans un bar de la ville et notre signe de reconnaissance était un pull de Noël. Okay, tout de suite, c’était clairement moins excitant, mais c’était plutôt marrant. Je n’étais pas du genre à mettre des pulls de Noël. Je trouvais ça totalement ridicule. Gaspiller de l’argent pour ça, très peu pour moi ! Par contre, c’était tout à fait le style de ma mère ! Depuis notre déménagement à New-York, elle avait fait de Noël sa spécialité ! Les pulls moches de Noël allait donc avec ! Chaque année tout le monde y avait droit : mon beau-père, Jasmine, Abi et bien sûr moi… Du coup j’avais un bon stock chez moi, planqué quelque part. Ma mission du jour était donc d’en trouver un. Mission réussie : un « magnifique » pull bleu nuit avec un bonhomme de neige au milieu. Bref, la classe incarnée.

Arrivée au bar, je cherchai des yeux une jeune femme portant un pull accordé au mien. En y pensant, je me disais « jeune femme », mais peut-être me trompais-je totalement. Peut-être était une vielle ! On ne sait jamais sur quoi on peut tombe après tout. Finalement et après quelques secondes, je tombai sur la personne recherchée. Du moins je l’espérais ! Plus besoin de prétendre une gastro fulgurante. J’arrivai près d’elle pour la saluer. « Je te retourne le compliment » plaisantais-je dans un léger rire. Clairement dans ce bar, où les gens étaient là pour faire la fête et s’amuser, nous faisions tâches ! Deux idiots venant fêter Noël avant l’heure ! Je ris à ces propos suivants « Peut-être que c’est ce que je serai dans 50 ans qui sait ?! » Bon vu le monde merdique dans lequel on vivait, il y avait plus de chance que je meurs avant ! « Personnellement, j’avais opté pour la gastro fulgurante. Je préférai avoir une excuse toute prête juste au cas où » riais-je. Mieux vaut prévenir que guérir non ? Le serveur vint alors vers moi pour prendre ma commande. « Contrairement à ce que tu es en train de penser, ce n’est pas mon genre. Je suis vraiment tombé sur toi par hasard. » Bon je n’avais rien pour le prouver et de toute façon, on s’en fichait un peu, non ? « Mais bon, je vois que ça ne t’a pas trop dérangé. » dis-je amusé. Elle ne pouvait pas prétendre le contraire.

 

Je venais de rencontrer mon inconnu de sms au bar. Il avait joué le jeu en s’habillant d’un pull de noël comme nous l’avions convenu. On devait paraitre pour un couple un peu bizarre, jouant l’esprit des fêtes à fond alors que c’était loin d’être ça en vérité. J’avais été aussi agréablement surprise de voir que c’était un beau jeune homme qui se présenta à notre rendez-vous et non pas un vieux type louche. Gabriel était assez humoristique, il me confia avoir prévu l’excuse d’une gastro fulgurante pour fuir le rendez-vous si je n’étais pas à la hauteur de ses attentes. Je ne pu m’empêcher de me mettre à rire de bon cœur. « Classe, vraiment classe ! C’est certain qu’après ça je n’aurais pas décidé de te courir après. » Je lui demandai ensuite si les rencontres hasardeuses par sms ça marchait bien dans la vie. C’était une technique de drague assez originale après-tout, ça pouvait bien plaire à une partie de la gente féminine, moi y compris apparemment car je m’étais laissé prendre au jeu. Gabriel ne se priva pas pour me le faire remarquer d’ailleurs. « Je suis assez aventureuse dans la vie. Alors je me suis dit pourquoi pas ! » Je lui souris avec bonne humeur. Je n’étais pas du genre à avoir trop froid aux yeux mais j’étais plutôt du genre à foncer quand une situation me semblait prometteuse. Qui sait ce qui pourrait découler de ce rendez-vous ? Même si je n’attendais pas grand-chose qu’un moment sympathique avec un inconnu dans un premier temps. « Je tiens à te dire quand même que j’ai une formation militaire et que je sais me défendre si jamais tu t’avères être un sociopathe dangereux. » lui dis-je en le regardant dans les yeux le plus sérieusement possible, avant d’éclater de rire de nouveau. Je ne voulais pas lui faire peur, mais le voilà prévenu au moins.

La boisson de mon inconnu arriva et il s’empressa de boire une gorgée. « Tu fais quoi dans la vie ? A part rencontrer des femmes avec des pulls de noël sur le dos ? » Je cherchais à en apprendre davantage sur lui, cerner un peu quel genre d’homme il pouvait bien être. Déjà je savais qu’il était du genre plaisantin et n’avait pas peur de se confronter au ridicule, car on pouvait pas dire que c’était très flatteur de se retrouver habillé du pull qu’il avait sur le dos. « Je bosse pour un laboratoire de recherche dans l’armée. Au contraire de toi je bosse pas mal seule sur mes recherches avec comme compagnie un microscope et des tubes à essai. » Je ne précisai jamais dans quel domaine je travaillais précisément. J’avais appris à me méfier avec les actualités. On ne savait jamais que quelqu’un cherche à profiter de mes connaissances pour faire le mal autour de lui.

Finalement, la gastro fulgurante ne me prendra pas ce soir. Du moins je l’espère ! « C’est donc une excuse fonctionnelle ! » riais-je. Pas très classe comme elle venait de le souligner, mais au moins elle coupait net au rendez-vous.

Même si elle pouvait penser le contraire, je n’étais pas du genre à envoyer des sms « osés » comme ça, à des inconnues. C’était vraiment trop risqué ! En composant un numéro au hasard, j’aurais pu tomber sur un homme sans m’en rendre compte, sur une femme âgée… Pour le coup le hasard faisait bien les choses. Du moins, de mon point de vue. Une formation militaire ? C’était plutôt sexy. Je l’imaginais bien avec l’uniforme, même si peut-être qu’elle ne le portait pas. Après tout, il y avait tout un tas de branche où le port de l’uniforme n’était pas obligatoire. Je ris avant de prendre la parole. « Une chance pour moi que je n’en sois pas un alors. »

Mon verre arriva et j’en bus une gorgée. « Je suis éducateur spécialisé. Je travaille dans un foyer pour mineur. » précisais-je. Oui, car je pouvais tout à fait être éducateur spécialisé, mais travailler dans un autre type d’établissement. Pour l’instant les contraintes liées au foyer ne me gênaient. Puis je m’étais attaché à ces gosses et je me voyais mal les lâcher pour un établissement où les horaires seraient plus simples. « Et toi alors ? dans qu’elle branche de l’armée ? » demandais-je. Chercheuse pour l’armée ! Ce n’était pas rien ! « Waouh, je suis impressionné ! » avouais-je sincèrement. On va pas se mentir, elle n’avait pas le physique de l’intello chercheuse. Pas qu’il existait un physique type pour ce type de métier, mais… à première vue, je ne l’aurais clairement pas vu là-dedans ! Comme quoi, l’habit ne fait vraiment pas le moine. « Et tu fais quoi exactement comme recherche ? » demandais-je intéressé tout en buvant une nouvelle gorgée de mon breuvage. Vu son regard, elle n’avait probablement pas le droit de m’en parler. « Oh, c’est top secret ! Je comprends. » Elle ne devait en parler qu’à très peu de personne et surement pas à un inconnu qui l’avait dragué par téléphone !

Je tenais à prévenir Gabriel de mes capacités à me défendre dans le cas où il s’avérait être un sociopathe dangereux qui cachait bien son jeu. J’avais suivi une formation dans l’armée et cela m’avait d’autant plus forgé. Déjà que j’avais été élevée à bonne école avec un père mafieux … mais là d’autant plus ! Gabriel m’assura qu’il n’en était pas un ce qui me fit sourire. Il se prenait au jeu et j’aimais bien ça. Il me dit être éducateur spécialisé et travailler dans un foyer avec des jeunes. C’était vachement cool ce qu’il faisait. Lorsque je mentionnai que j’étais chercheuse, le jeune homme sembla impressionné. « Arrête, c’est pas comme si je sauvais des enfants du cancers non plus. » lui répondis-je sur le ton de la plaisanterie. On pourrait dire que mon travail n’était pas tellement honorable d’ailleurs. Concevoir des armes biologiques ça n’aidait pas vraiment qui que ce soit. Mais je préférais me convaincre que j’aidais à sauver des braves hommes sur le terrain avec mes armes. Gabriel voulut en savoir davantage mais je secouai la tête négativement. « Je travail sur du secret défense, donc je vais me taire plutôt que de finir en cours martial avant de moisir dans une cellule pendant le reste de ma vie. J’ose croire que je peux encore avoir une belle existence dans ce monde. » Je le regardai avec un air malicieux et puis je portai mon verre à mes lèvres pour boire une gorgée. Notre rencontre était légère et la discussion agréable. Je ne regrettais pas d’avoir conclut un rendez-vous avec ce parfait inconnu. « Je propose qu’on joue à un jeu, ça te dis ? Je te sens assez plaisantin dans l’âme ! » Je le regardai en attendant sa réponse avant de lui expliquer ce que j’avais en tête. Je fis signe au serveur juste avant de nous remettre la même chose. « Alors, on va clairement se faire chier si on se fait un ping-pong de questions banales de connaissances et ça m’embêterait de plomber l’ambiance tu vois. Donc, je te propose de se demander ce qu’on choisirait entre deux choses. Par exemple … Tu préfèrerais qu’on te jette dans une foule d’inconnus tout nu ou bien de pas pouvoir t’empêcher de lire les pensées des gens qui te regardent ? »  Le serveur nous déposa nos verres sur la table. Je terminai mon premier en écoutant le jeune homme me répondre. « Je veux une explication sur ta réponse ! Pourquoi tu trouves que c’est moins pire tu penses ? » lui demandai-je avec curiosité.

JOui, je devais l’avouer, j’étais assez impressionné par son boulot. Cela devait nécessiter de hautes facultés intellectuelles. Son cerveau devait être en constante réflexion puis travailler pour l’armée, ce n’était pas rien. J’aurais aimé en savoir plus à ce sujet, mais bien entendu c’était secret défense, ce qui signifiait qu’une chose : que son travail était d’une importance cruciale ! Du coup, j’étais doublement impressionné ! « Peut-être mais pour que ce soit secret défense, il faut que ce soit d’une haute importance. » dis-je simplement. La suite de ses propos m’interrogeait encore plus. Que pouvait-elle faire qui pourrait mériter une telle peine si elle parlait ? Ma curiosité était piquée au vif et il serait dur pour moi de ne pas poser plus de questions. « Je t’avoue que tes propos m’intriguent ! Je serais curieux d’en savoir plus, mais tant pis, je vais me contenter de ce que tu m’as dit ! » riais-je.

Alors que je buvais une autre gorgée de mon verre, la jolie brune proposa un jeu. Elle avait vite compris que j’aimais jouer. Et la réciproque était tout autant valable. « Allons y ! » répliquais-je enthousiaste sans savoir de quoi il en retournait. Je ris à ses propos suivants. C’était un bon jeu. Ridicule certes, mais qui permettait d’apprendre à connaitre l’autre tout en légèreté. « Je suis tout à fait d’accord ! » Maintenant, je n’avais plus qu’à choisir entre sauter nu au milieu d’une foule et lire dans les pensées des gens. Pour le coup, je n’avais pas eu à réfléchir longtemps, ça me semblait évident. « Clairement je préfèrerai qu’on me jette nu dans une foule d’inconnu. Parce que ça n’arrive qu’une fois. Puis les gens tu les connais pas, alors tu t’en fous. Alors que de ne pas pouvoir s’empêcher de lire dans les pensés des autres, ça doit être usant à la longue. Puis comment réagir suivant ce que pense la personne en face de toi ?! Non vraiment, être jeter nu dans un foule est plus sympathique. » riais-je.

C’était maintenant à moi de poser une question. « Alors, voyons voir… » Je pris quelques instants avant de reprendre la parole. « Tu préférerais participer aux Hunger Games ou être jeté dans le Labyrinthe, sans ta mémoire bien sûr ? » Même moi en y réfléchissant, je ne savais pas trop. Peut-être dans le labyrinthe, il y a avait peut-être plus de chance de survie !

Je venais de lancer un petit jeu entre nous afin que l’ambiance ne retombe pas entre nous. On s’amusait plutôt bien et ce serait dommage qu’un gros blanc gênant ne vienne gâcher tout ça. Je lui proposa de jouer à tu préfères. Ça pouvait très vite devenir assez drôle si on y mettait du sien. J’avais débuté la manche avec une question auquel Gabriel ne se fit pas prier pour répondre. Il opta pour la première proposition plutôt que la deuxième. « J’approuve totalement ! Surtout que bon, aucun c’est peut-être un peu gênant d’être nu devant une foule, mais si c’est des inconnus on s’en fiche non ? Et puis un corps reste un corps. » J’étais pas tellement complexée au niveau de mon corps. J’avais appris à m’aimer comme j’étais même s’il y avait bien quelques petites choses qui me dérangeait. Mais bon c’était comme ça et puis voilà. C’était beaucoup mieux d’accepter ses défauts que de les rejeter sans cesse. Ce fut à son tour de me poser une question. Hunger Games ou Labyrinthe. « Tu penses que j’ai la culture cinématographique nécessaire pour savoir de quoi tu me parles ? » Je le regardai avec un air sérieux avant de me mettre à sourire, amusée, assez rapidement. « Je rigole ! Je connais bien ! J’ai dévoré les romans de Labyrinthe. Bon alors voyons … Franchement je sais pas trop. J’ai envie de dire Hunger Games. Avec ma formation militaire et mes connaissances en physique-chimie y a peut-être moyen que je m’en sorte vivante. » Je saisis mon nouveau verre que le serveur nous avait apporté et je bu une gorgée tout en réfléchissant à la prochaine question que je pourrais bien poser au jeune homme. « Oh j’en ai une ! Coucher avec ta pire ennemie que tu détestes au plus profond de toi et qui est hideuse en plus de ça ! Ou bien tuer ton meilleur ami ? » J’étais plutôt curieuse de connaitre sa réponse. Est-ce qu’il serait prêt à sacrifier son corps pour sauver une amitié. Franchement, pour moi la réponse était toute trouvée. Lorsqu’il répondit je ne pu m’empêcher de lui donner ma réponse à ma question également. « Perso je donnerais mon corps pour mon meilleur ami aussi. Au pire je lui demanderais d’éteindre la lumière. » Je me mis à rire. En vrai ce serait surement une situation horrible que de vivre ça. Se forcer à coucher avec quelqu’un, même si c’est pour faire du bien autour de soi, c’était quand même moyen. « T’as déjà couché avec quelqu’un contre un service ? » Oui j’étais direct et je mettais carrément les pieds dans le plat. C’était peut-être étrange de poser cette question, mais bon on était là pour apprendre à se connaitre non ?

Tahani proposa de jouer. Non pas de jouer au monopoly ou encore au jeu de la bouteille, comme on pouvait le faire adolescent. Non, elle proposa un jeu bien plus marrant et qui finirait par dériver, c’était certain. Ca première question ne me laissa pas perplexe longtemps. Entre finir nu devant des inconnus et lire sans le vouloir les pensées des autres, le choix était vite fait, même si je détestais la foule et mon dos. Mais qui irait regarder le dos d’un mec à poil ? Personne ! Tahani approuvait totalement ma réponse et ce, pour les mêmes raisons. « Et puis ça ne dure pas toute une vie au moins. »

C’était à mon tour de poser une question avec un dilemme tout aussi ridicule. Hunger Games ou le labyrinthe ? Deux mondes meurtriers, mais lequel choisir ? Personnellement j’aurais tendance à dire le labyrinthe. Il y a une équipe et de l’entraide. Dans les hunger games, c’est chacun pour soit et dieu pour tous ! « Oui mais dans le labyrinthe, il y a une chance pour qu’à la fin tu sois immunisée contre le virus donc de survivre sans tuer personne ! Alors que dans Hunger Games, il faut tuer pour survivre... Il faut que je me méfie de toi du coup ?» terminais-je dans un léger rire. On ne pouvait pas être d’accord sur tout.

La suivante me fit éclater de rire, mais une fois encore, je n’eus pas besoin de réfléchir. « L’amitié c’est trop important pour moi ! Tant pis, je me dévoue et couche avec ma pire ennemie hideuse. » Encore une fois, on pouvait supposer que ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Je ris en écoutant les propos de Tahani. « Au pire, il faut penser très très profondément à une autre personne. » Ca, ça nous était tous arrivé un jour…

J’étais entrain de boire une gorgée de mon breuvage lorsque Tahani reprit la parole. Dans un premier temps, je faillis m’étouffer en entendant sa question. Dans un second temps, j’explosai de rire. Même si c’était une question sérieuse, personne n’oserait la poser. Pourtant elle, si !  « Euh non. Et j’espère ne devoir jamais en arriver là. » avouais-je. « Et toi ? » Beh quoi ? C’est elle qui avait posé la question en premier, non ?

« Et sinon » commençais-je en prenant une nouvelle gorgée de mon breuvage. « Tu préfèrerais être chauve sans avoir la possibilité de mettre une perruque ou avoir un méga monosourcil ? Bien sûr, sans possibilité de l’épiler ! » Après tout, l'esthétique était important pour les femmes, alors je me demandais bien ce qui lui semblait être le plus convenable.

Gabriel répondit à ma réponse donnée, qu’il aurait sans doute préféré se retrouver coincé dans le labyrinthe avec l’espoir de pouvoir guérir un jour du virus, alors que Hunger Games … les chances étaient plutôt mince d’en sortir. « C’est pas faux, MAIS, avec Hunger Games tu le sais d’avance qu’il va falloir tout donner si tu veux pas mourir. Alors que Labyrinthe, tu peux miroiter un espoir de t’en sortir mais au final, t’as quoi 2 % de chance de t’en sortir. Je pense que ça se réfléchit. » Je me mis à rire et je me m’amusai de sa réponse quant au faite qu’il devrait peut-être se méfier de moi. Je l’avais pourtant prévenue que s’il était un méchant sociopathe je saurais me défendre, je blaguais pas. « De toute façon l’une ou l’autre, les deux réponses sont horribles. » Avec tous ce qui se passait en ce moment dans le monde, cela ne m’étonnerait pas qu’un jour on en arrive à se retrouver avec des choses comme Hunger Games ou le Labyrinthe. L’espèce humaine, sa soif du pouvoir et son obsession à toujours vouloir voir les choses en plus grand, allait mener le monde à sa destruction voire sa perte. Oui j’étais très positif. Mais avec le travail que je menais je me rendais bien compte de la réalité des choses.
 
Je passai ensuite à une prochaine question, un choix entre du sexe et de l’amitié. Résumé comme ça on pourrait croire que c’était un choix facile mais pas tellement. On s’accordait tous les deux pour dire que l’amitié était primordiale et qu’on se sacrifierait pour sauver notre ami. Et puis, de but en blanc, je questionnai Gabriel sur le faite de coucher avec quelqu’un contre un service. « Peut-être pas contre un service, mais plutôt pour obtenir quelque chose oui. » Je souris légèrement en le regardant. « J’ai pas honte de l’avouer, je sais que j’ai des atouts et je m’en suis déjà servi. » J’étais une belle femme et je savais que je pouvais plaire aux hommes. Lorsque j’avais fait ça, c’était en accord avec moi-même. J’avais juste allié plaisir et bonus. Ok cela donnait de moi une image manipulatrice mais je m’en fichais. J’ai été élevée par un père mafieux, il fallait bien qu’il reste des traces de son éducation en moi.
 
Le jeune homme me posa à son tour sa question. Choisir entre être chauve sans perruque et avoir un mono-sourcil. Sans aucune hésitation je répondis immédiatement : « Être chauve ! Même si j’adore mes cheveux je pense que je préfère ne plus en avoir qu’avoir un énorme buisson sur le front ! Quelle horreur … » Je grimaçai en pensant à ce que je pourrais bien ressembler dans les deux cas et vraiment je pense que je resterais assez jolie sans cheveux.  « Et puis ça se trouve les gens croiront que je suis malade et seront tous gentils avec moi. » J’éclatai de rire avant de me rendre compte que c’était sans doute une blague de mauvais goût à faire à un type dont on ne connaissait presque rien. Ça se trouve il avait connu quelqu’un qui était mort d’un cancer. « Pardon, c’était limite. Tu vas me prendre pour quelqu’un d’affreux. Je retire ce que je viens de dire. » m’excusai-je en portant mon verre à mes lèvres. J’espérais que je ne lui renvoie pas une mauvaise image. En quelques minutes je venais de me faire passer pour une manipulatrice au cœur froid. Fallait que je me rattrape sinon il allait être pris d’une soudaine gastro. (  ) « Tu préfères être aimé pendant toute une vie par une personne sans rien ressentir pour elle, ou bien aimer une personne sans qu’elle ne puisse jamais t’aimer ? »
 
Je commençais à avoir un peu chaud dans mon pull de Noël alors, en essayant d’être la plus élégante possible, je le retirai en le faisant passer au dessus de ma tête. Ah ! maintenant c’était mieux ! Je me sentais beaucoup plus féminine et à l’aise dans mon petit haut au décolleté plongeant. Je souris au jeune homme. « J’avais vraiment très chaud, fallait que je m’en débarrasse. »

Le débat était lancé ! Valait-il mieux faire un hunger games ou vivre dans le labyrinthe ? Nos opinions divergeaient là-dessus. « Oui mais dans un Hunger Games, tu es obligé de tuer des gens alors que dans le labyrinthe non. » Bon, c’était un débat sans fin, il y’avait des arguments pour et contre dans les deux situations possibles, mais clairement tuer pour survivre, ce n’était pas mon trip. Quoi qu’il en soit, on pouvait espérait qu’aune de ses deux situations ne se produisent dans la vraie vie. « Clairement » confirmais-je lorsqu’elle affirma que les deux étaient horribles.

Pour sa question suivante, je répondis encore rapidement. Pas besoin de vraiment réfléchir. Tahani était directe et très franche. Du coup, je ne m’étonnai pas vraiment de sa réponse. Elle avait déjà joué de ses charmes pour obtenir quelque chose. Méthode de l’armée ? Peut-être, qui sait ! « Pour le boulot ? » demandais-je intéressée.

Deuxième question pour elle : être chauve ou avoir un monosourcil ? L’apparence était importante pour tout le monde mais peut-être plus pour une femme alors j’imaginais que le choix devait être difficile. Je ne pus m’empêcher de rire à ses propos. C’était peut-être une blague déplacée, mais ça restait une blague et malheureusement, j’étais persuadé que ça reflétait bien la réalité. Les gens se montraient bien plus sympa en pensant une personne malade. « Non t’inquiète pas. » dis-je dans un léger rire avant de reprendre « De toute façon, c’est pas totalement faux ! »

A nouveau, elle me posa une question qui, je devais l’avouer, me laissait bien plus perplexe que les précédentes. Il y avait du pour et du contre dans les deux. « Waouh… c’est pas une question évidente… » dis-je en terminant mon verre, histoire de m’aider à réfléchir… « Je pense que je préfèrerai aimer une personne sans qu’il ne se passe quoi que ce soit, plutôt que d’être uniquement aimé. Je suis pas du genre à rester avec une personne lorsque j’ai pas de sentiments, alors toute une vie… mais en même temps est-ce qu’il vaut mieux souffrir de ne pas être aimé ou de trop aimé ?... vous avez 4h ! » terminais-je en riant avant de faire signe au serveur de me ramener la même chose.

Alors que je réfléchissais à une autre question, Tahani en profita pour retirer son pull. Mes yeux, pour ne pas citer une autre partie de mon corps, la remercièrent pour cet acte, tandis que mon cerveau me disait que c’était un jeu bien trop dangereux ! Son décolleté était vertigineux et clairement cette robe lui allait comme un gant. « Bien évidemment. De toute façon cette robe te va bien mieux au teint ! » dis-je dans un sourire malicieux. Ma boisson arriva et j’en bus quelques gorgées avant de lancer ma question. « Tu préfères mourir dans un crash d’avion ou mourir en faisant un saut à l’élastique alors que l’élastique craque ? » L’un et l’autre était horrible. J’aurais tout de même pu trouver un peu plus de gaieté dans mes propos !