what i am suppose to Think now?

aaron & elisha

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Deux jours. C'est exactement ce qui s'est écroulé depuis l'intrusion de Aaron dans ma vie. Deux jours à observer mon monde s'écouler sans pouvoir avoir le contrôle. J'ai cherché à relativiser, à effacer cette rencontre, oublier les mots qui ont pu sortir de sa bouche, mais je n'y parviens pas. Ca se répète sans cesse dans mon esprit, comme si le but était de me faire perdre la tête. Je ne sais pas à qui j'en veux le plus dans cette histoire. Ma mère, pour avoir souhaité contrôler ma vie depuis le début et sous toutes ces formes, ou Aaron, qui a cédé à ce chantage, n'ayant pas une seule pensée pour ce que cela allait engendrer pour moi et surtout pour cet enfant. Il est resté durant des années, seul prisonnier de ce secret, n'ayant pas eu le courage de m'en faire part avant tout ça.Je suis aujourd'hui cette femme célibataire, sans enfant, qui rejette tout engagement, toute possibilité de former un jour une famille, et il est l'un des responsables de ce désastre. L'image que j'avais de ma mère était peu flatteuse, mais elle nourrissait d'avantage cette haine que j'éprouvais depuis déjà bien longtemps à son égard...Mais Aaron, cet homme que j'étais parvenu a chasser de mon esprit susciter de vives émotions en moi, et je suis incapable de savoir les gérer. Il est 20h, et je me retrouve à déambuler sous la pluie, ignorant la pluie qui s'abat sur la ville depuis maintenant quelques heures. Je marche, sans bien trop savoir où je vais...Mais je me mens à moi-même. Relevant la tête vers le bâtiment, je constate que c'est exactement là que j'ai besoin de me rendre. Durant un bref instant l'hésitation me gagne. Je me mordille la lèvre interieurement, tentant de me ménager, mais je m'y arrive pas. Je suis bouleversée, et maintenant d'autant plus en sachant que seulement quelques mètres me séparent de cet homme qui cause mon trouble. Je ne suis que l'ombrelle de moi-même,la grande Elisha Parker n'est plus,et je peine à le dissimuler, même lorsque je demande le numéro de sa chambre auprès de la réceptionniste. Hasard ou non, la carte de visite de l'hôtel s'était retrouvée sur le sol de mon bureau, là où les choses s'étaient véritablement bousculé pour moi lors de sa visite.

Les mains dans les poches de ma veste, les cheveux humides, je fais face à cette porte, m'impregnant du silence qui règne dans ce couloir. Ma main se lève et fini par cogner cette porte. Les secondes qui s'écoulent me paraissent interminables, et confirme la possibilité qu'il ne soit pas là. Et soudainement, son visage apparaît, plus surpris que jamais de me voir ici. Une partie de moi ressent cette haine vive et intense a son égard, et une autre, s'assimile à une sorte de soulagement que je suis incapable de comprendre. Et sans plus attendre je l"effrondre, laissant apercevoir cette détresse que je suis parvenue à étouffer durant ces dernières quarante-huit heures. Peut-être que me voir ainsi lui apporte un soulagement, une sorte de victoire, et cette simple idée fait naître en moi un sentiment de dégoût pour ma simple personne. Il me laisse entrer à l'intérieur de cette chambre, alors que je passe une main devant mes lèvres pour taire un sanglot. Ma respiration est difficile à reprendre. Je suffoque, prise d'une crise d'angoisse. J'ai tellement lutté pour contenir mes émotions que je ne suis plus maître de moi-même là tout de suite, et étrangement, c'est en me trouvant face à lui que je me sens assez en confiance pour me lâcher de cette sorte. Mon corps s'est avancé dans la pièce, alors que je me tourne vers lui, les joues humides, le suppliant sans le savoir du regard. Comme si j'avais cette envie que tout ça ne soit qu'un mensonge, que ce ne soit pas réel.

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Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui m'a amené ici, je ne me comprends pas, et ça me tue... Pourtant, c'est plus fort que moi. Je ne sais pas ce que j'attends de lui, si j'espère qu'il m'avoue que tout ceci n'est qu'un mensonge inventé pour me blesser comme j'ai pu le faire avec une attitude des plus glaciales, ou bien si je cherche à avoir son soutien. J'ai tenté de faire comme si tout ceci ne m'atteignait pas, que j'étais passer au dessus de tout ça. Il faut dire que cette histoire remontée à des années désormais, c''était loin derrière moi. Je n'étais plus la jeune femme de l'époque, et j'imaginais que Aaron avait également changé, je l’espérais en tout cas. Pourtant, c'est bien cet homme irresponsable de l'époque que je cherche à rejoindre ce soir. Il était loin d'être parfait, loin d'être stable, ou démonstratif à l'époque, mais son humour, sa façon de me regarder et l'affection qu'il m'avait accordé m'avait fait succomber à cette relation que je nous avais interdite. Cette rupture avait été dure, pas tant pour ce que je perdais, je m'étais évidement préparé à l'idée qu'il ne parvienne pas à s'installer dans une quelconque relation, c'est la raison qui me forçait à garder mes distances à l'époque, mais pour ce que nous aurions pu être. Durant un bref instant, j'étais parvenue à nous imaginer dans un futur commun. J'avais été assez stupide pour croire que tout ceci pourrait peut être fonctionner. Et tout avait été balayer d'un revers de la main lorsqu'il m'avait annoncé vouloir interrompre cette grossesse.

Face à cette porte, je sais que ma fierté risque d'en prendre un coup, que je lui laisse la possibilité de m'anéantir à nouveau, d'observer le massacre qu'il a causé par son retour, pourtant je suis là, et sans plus tarder mon poing cogne sur cette porte. Je suis incapable de penser, de me raisonner. Tout se bouscule sans que je ne parvienne à en trouver un sens. Il ouvre la porte, visiblement surpris de me trouver là. Et je suis incapable de laisser échapper un mot. Ce nœud à la gorge m'en empêche. Je suis dans un état pitoyable, physiquement, mais également moralement. Et il comprend. Cette relation, si peu convaincante et censé soit t-elle ne peut effacer certaine chose. Je n'ai pas besoin de parler, il sait pertinemment ce qui m'amène ici. Peut être même qu'il attendait cette visite d'un moment à l'autre. Je peine à trouver une respiration régulière, je semble suffoquer, submerger par l'émotion du moment, et les sanglots que j’étouffe. Il m'invite à m'asseoir d'un geste délicat, et s'efface de la pièce. Mon regard perdu dans le vide, une larme se faufile sur ma joue, avec une rapidité qui m'empêche de pouvoir la contenir. Je ne parviens même pas à relever le regard alors que je sens sa présence à nouveau à mes côtés. Il se penche, venant glisser le peignoir sur mes épaules, me permettant d’ humer à nouveau cette odeur qui lui est familière et qui me replonge dans ces moment passés ensemble.Son bras vient entourer mon corps, faisant naître un sentiment de sécurité.« Ca va aller Eli … Ça va aller. » J'ai envie d’enfouir mon visage dans le creux de son cou, de ressentir sa chaleur, son étreinte.... Ces quelques mots parviendront cependant à m'arrêter. Je ressens le besoin immédiat de m'éloigner, comme si le dégoût était finalement plus fort. "Non ca ne va pas aller. Ma vie repose sur des mensonges." avouais-je en me levant subitement, relâchant ce peignoir. "Comment t'as pu me faire ça Aaron?" demandais-je, désemparée, et dans l'incompréhension la plus totale. Il se lève à son tour, réduisant la distance qui nous sépare, comme s'il savait que c'était l'arme ultime pour contenir mes émotions. "Pourquoi tu n'as pas cherché à m'en parler à l'époque? Pourquoi ne pas t'être révolté? On aurait pu trouver une solution....J'aurais pu t'aider. On aurait pu faire ça ensemble" dis-je la voix fébrile. "Si tu tenais à moi un minimum, on en serait pas là..." lui fis-je remarquer. Je me pince les lèvres, détournant un instant son regard bleuté pour m'y perdre à nouveau. "Et tu ne serais pas venu me retrouver des années après pour me briser à nouveau."

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J'ai l'impression de faire un bond dans le passé. Je me revois, débarquer chez ses parents après avoir vécu une énième dispute avec ma mère, cherchant un réconfort absolu. Ca avait toujours été comme ça, même lorsque nous n'avions pas la partie "plus si affinités" engagé. Sa présence à elle toute seule suffisait à m'apporter son soutien. Il n'avait pas besoin de parler, ou de me toucher. Savoir qu'il était auprès de moi et qu'il m'écoutait était déjà une belle preuve de sa part. J'avais souffert de l'avoir perdu auprès de moi, pas parce que j'appréciais son toucher et la délicatesse de ses lèvres, mais parce qu'il était avant tout un pilier pour moi à l'époque. La trahison avait cependant suffit à alimenter cette haine, et permettre de faire le deuil plus facilement de cette relation. Assise sur le lit, je ne suis plus que l'ombre de moi même. Mon regard semble figé sur le sol, ma bouche entrouverte semble ne laisser échapper aucun souffle, comme si j'étais vidée de tout signe de vie. Il y a cependant mon regard, rempli de larme, qui laisse parfois déverser certaine sur mes joues. Je n'ai pas de sanglot, aucun son qui provient de ma gorge. Il y a juste ces larmes qui défilent à une vitesse presque démesuré sur mes joues. Il ne parle pas, comme à l'époque. Je sais qu'il écoute, et étrangement, une fois de plus, je parviens à m'en satisfaire. Il était pourtant la cause de mon état actuel. Du moins il se trouve être du côté de l'ennemi, celui de ma mère. Et je suis quand même là, à lui accorder cette conversation. Les quelques mots qui sortent de sa bouche suffisent à me réveiller soudainement, à montrer ma vulnérabilité. Je cherche à comprendre, et ne tarde pas à lui dire toutes ces choses qui me hantent depuis son arrivée ici. Pourquoi n'a t-il pas cherché à me le dire? Et pourquoi vouloir le faire maintenant? « Je sais … Je sais tout ça et tu n'imagines pas à quel point je m'en veux et à quel point je suis rongé par les remords. » Je hoche négativement de la tête en détournant le regard. Pas suffisant. Ses excuses ne parviendront pas à étouffer cette douleur que je ressens malheureusement. Je viens même à lui reprocher d'être revenu. Comme si les faits n'étaient pas suffisant, pourquoi vouloir relancer cette histoire? La proximité semble nous accorder une certaine intimité, comme si nous avions besoin de ça pour briser les comportements de convenance. Il vient poser ses mains de chaque côté de ma nuque,, ses pouces se logent sur mes joues,me forçant à plonger mon regard dans le sien, voulant s'assurer de la véracité de ses propos par une sincérité extrême. « Je te demande pardon … Pardon pour tout ce que j'ai pu te faire je suis sincèrement désolé. J'ai été un véritable connard je sais, je ne mesurais pas l'importance de tout ça, on était jeune et … j'étais si con ! Aujourd'hui je donnerais tout pour revenir en arrière si je le pouvais, crois-moi, je donnerais tout pour être encore avec toi. » Je ferme les yeux, comme si je voulais m’imprégner de ces mots, avoir le soutien nécessaire pour effacer cette peine. Mon visage se baisse, laissant échapper à un nouveau un sanglot incontrôlable. Il vient coller son front contre le mien, cherchant une fois de plus à me faire savoir qu'il est là pour moi. Je relève le regard dans le sien quelques secondes plus tard, trouvant la force de le faire. Et je suis submergée par cette vague, celle qui me rappelle cet homme que j'appréciais tant à l'époque. Ce sentiment positif, je veux m'en emparer à nouveau, et sans même mesurer l'impact de mes gestes, mon visage vient frôler le sien, me permettant de sentir cette odeur qui le caractérise, cette odeur qui m'a souvent perdre la tête. Mes paupières se referment, se satisfaisant de ce qui se déroule, ma bouche s’entrouvre finalement pour venir attraper ses lèvres avec les miennes.

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Je n'avais pas imaginé une seule seconde que ma vie puisse basculer à ce point. Ce que je veux, ce que je suis,tout ce que pris des années a construire se retrouvent immédiatement remis en question. J'etais parvenue à trouver un équilibre, j'étais réellement parvenu à passer au dessus de tout ça.Je ne vais pas dire que ça avait été oublié non, malheureusement, cette cicatrice était parvenue à troubler ma vie amoureuse, même des années après. Me poussant a rejeter tout ce qui pouvait s'apparenter à une vie de famille. Peut-être que j'aurais pu m'épanouir au sein de celle-ci. S'il n'y avait pas eu le passage douloureux dans lequel je me resignais définitivement à devenir mère un jour, je serais peut-être actuellement une femme heureuse et l'esprit léger.Je me trouverais peut-être dans cette fameuse maison, dans laquelle gambade les enfants, où les jouets encombrent chaque recoins du salon, abritant les nombreux rires de ce dernier. Je serais probablement dans la cuisine, m'affairant à préparer un bon repas alors que James viendrait me prendre par la taille et déposer un baiser dans le creux de mon cou. J'aurais eu cette clôture blanche devant la maison, et le labrador...Mais dans cette vie là, ce n'est pas moi, et mes diverses blessures font que je suis depuis quelques mois une célibataire endurcie.

Me retrouver à côté de Aaron me rassure autant qu'il me blesse. Mes souvenirs font que je lui voue un attachement bien particulier. Cette impression qu'il est toujours l'homme de l'époque, celui avec qui j'aimais passer mon temps. Mais il y aussi cette haine, nourrie d'avantage par ses dernières révélations qui perturbent l'équilibre, me rendant quelque peu indécise sur ce que j'attends de lui.Je ne sais pas ce que je fais ici. Je ne sais pas pourquoi je cherche à lui a échanger sur un sujet qui date maintenant à plusieurs années,mais je le fais, exprimant toute cette détresse et cette peine qui me submergent. La proximité de nos corps va me permettre de partager ce que je ressens vraiment, et tout naturellement,il va en faire de même.Comme si nous acceptions un instant de baisser les masques. Je ressens a nouveau l'affection qu'il me voue à travers des gestes délicats, voulant soigner mes maux. Et je m'en impregne, espérant que cela puisse faire taire ma peine. Peut être trop que de raison. Mon visage proche du sien, les paupières fermés, je me laisse envahir par la magie du moment, me lançant à l'assaut de cette bouche qui m'est si familière. Inconsciente, je redécouvre ce parfum qu'il dégage, la douceur de ces gestes, me foutant bien des conséquences. J'en veux encore et encore, soulagée d'en oublier toutes mes pensées présentement. Un bruit sourit va cependant me rappeler à la réalité.Je me détache légèrement, relevant les paupières pour l'interroger sur cette visite impromptue. Il s'éloigne, allant ouvrir la porte.Le service de chambre. Dos à lui, je me passe une main sur la bouche, réalisant mes actes. Je me tourne vers lui, visiblement sorti de cette ascenseur émotionnel pour l'instant. Je semble me ressaisir, faite preuve de discernement. "Pourquoi t'es revenu Aaron?" Demandais-je simplement.

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Je pense que je suis littéralement perdue, me retrouver dans cette chambre d'hôtel ce soir en est bien la preuve absolue. Les dernières révélations sont venues perturber mon quotidien, détruisant cette vie sereine et solide que j'etais parvenue à me construire.J'ai essayé de lutter, de faire comme si cela n'avait aucune importance, mais la vérité est là, et elle fait affreusement mal. Je peine à comprendre Aaron, je ne peux pas imaginer qu'il soit capable de se laisser influencer par la diablesse que représente ma mère. Est ce qu'il a été assez faible pour céder à ce chantage, ou est ce que finalement c'était la raison supplémentaire pour tenter de garder son destin tout tracé en place sans se retrouver encombré par la présence d'un enfant. Je suis soudainement di fragile, si vulnérable. Un instant je le déteste, et les secondes qui suivent je me retrouve à plaquer mes lèvres contre les siennes, comme si ce simple baiser pourrait effacer le mal que je ressens au plus profond de moi, cette douleur si forte qu'il m'est impossible d'oublier. J'aimerais pouvoir prétendre que je ne ressens plus rien à ce contact,que le.douc parfum qui émane de ses lèvres me rend insensible, mais ce n"est pas le cas. Cette vague de souvenir me submerge, et il ne s'agit pas là des mauvais souvenirs mais des agréables que nous avions pu passer ensemble quelques années auparavant.La visite soudaine de quelqu'un a la porte va sonner comme un signe du destin, celui de me rappeler à l'ordre. Aaron se charge d'aller ouvrir, alors que je baisse le visage, presque honteuse d'avoir pu céder à cette...pulsion. Je me tourne vers lui afin de lui faire face,maintenant qu'il a refermé cette porte, nous laissant à nouveau seul dans cette chambre. La lucidité semble reprendre le dessus, et c'est sur un ton calme que je tente de connaitre les raisons de son retour. Pas celle que je souhaite entendre, non, les réelles motivations qui l'ont poussé à faire le voyage, après toutes ces années de silence. Je soupire, comme si je ne parvenais pas à me convaincre de ces douces paroles. " Et tu attends quoi de moi? Que je te pardonne et que je fasse comme si il ne s'était passé ?"

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