ϟ On pouvait dire que tout allait bien. Tout rentrait doucement dans l’ordre. Je m’étais replacée malgré ma perte de mémoire, malheureusement par contre, j’avais perdu mon travail pendant cette période, à faute de ne pas être en mesure de livrer les projets dessins pour le livre - les échéances étant très strictes. De toute façon, ce n’était pas bien grave, ça m’avait donné plus de temps pour profiter de mon congé de maternité avec Juliette, qui avait maintenant 1 an. C’était fou quand même à quel point le temps pouvait passer vite. En ce qui concerne l’épisode avec ce fameux Wayne… oui, ça m’avait ébranlé mais après en avoir parlé avec Lukas, j’en étais venu à l’idée de mettre ça de côté dans ma tête, de ne pas en faire tout un plat et de faire confiance à mon mari. Je pouvais toujours compter sur lui et je me disais que jamais, il oserait me jouer dans le dos. J’avais eu raison de le faire - du moins, j’espérais bien - car je n’avais plus entendu parler de son ancien meilleur-ami depuis longtemps et honnêtement, sans vouloir être méchante… j’en étais bien heureuse, c’était vraiment mieux ainsi!
Pour Noël, on avait passé ça assez tranquille en famille à la maison, Edward, moi et notre belle petite Juliette! C’était tellement magique avec un enfant… et c’était tellement chouette, après toutes ces années d’avoir notre propre petite famille pour célébrer tout ça! C’était simple, mais c’était ce qu’on aimait… de l’amour dans sa simplicité. Des petits cadeaux, un bon repas et beaucoup de câlin en famille! Le lendemain, j’en avais profité pour aller faire des courses - qui s'était terminés assez rapidement à cause d'un manque de fond sur la carte? En rentrant, je pris la peine d’arrêter chercher le courrier qu’on avait oublié depuis quelques jours, dans les préparatifs des fêtes. Edward était en train de s’amuser avec Juliette et ses nouveaux jouets et je m’installai à la table pour ouvrir le tout… et BOOM… ce fut une claque en pleine gueule à chaque papier que je plaçais devant moi.
- Edward, peux-tu venir ici s’il te plaît? bafouillais-je.
Il tourna la tête vers moi en fronçant les sourcils, voyant que je ne semblait pas bien aller. Il se leva du sol après avoir embrassé le dessus de la petite tête de notre fille pour s’approcher de moi, les mains dans les poches de son jeans.
- Qu’est-ce que… qu’est-ce que c’est que ça?
En fait, je savais ce que c’était. C’était des factures impayées depuis 2-3 mois… d’électricité, de téléphone, d’internet et même une lettre comme quoi nous avions pas payé notre loyer depuis ce même nombre de temps et que les cartes de crédit étaient au maximum de la limite. Je paniquais vraiment…
- Tu m’avais dit de ne pas m’en faire avec l’argent… que tout était sous contrôle Edward!!!!
Visiblement là, il n’y avait rien sous contrôle. On avait plus d’argent… et on avait des dettes, beaucoup de dettes.
ϟ J'adorais ce temps de l'année où nous fêtions en famille! C'était bien la première fois que je pourrais dire qu'on fêtait vraiment en famille. Juliette venait d'avoir 1 an... C'est fou comme cette année a passé rapidement. Elle a grandit et je peux dire qu'elle illumine ma vie. Je me sentais tellement bien avec Elizabeth et elle, je me sentais vraiment comme chanceux. Puis, j'entendis mon nom. Je croyais qu'Eli voulait que je lui attrape un truc qui était placé haut dans les armoires, mais au lieu de ça... Eli venait de tomber sur ma cachette d'Ali baba. Du moins, c'Était pas vraiment une cachette, mais je crois que c'était plutôt le tiroir du désespoir. J'aurais voulu quitter la pièce rapidement, mais non, je devais affronter le tout comme un grand. - Heu... ouais, j'ai juste oublié de régler deux trois trucs, j'avais oublié.... Tu sais, ça m'est complètement sorti de la tête... Tu me connais....
Sérieusement, j'étais mal... Je baissai la tête comme un enfant qui venait de faire un mauvais coup. Bien entendu, Elizabeth s'attendait à plus d'explication de ma part. Je me grattai alors la tête avant de plonger mes mains dans mes poches
- Bon... J'ai pas eu beaucoup de clients ces temps-ci, donc je pensais payer plus tard... Mais je dois avouer... que... je pense que je vais devoir reprendre du service ailleurs....
Bon, je sentais qu'elle n'était pas contente... Elle avait fermé la bouche et fronçait les sourcils, elle ne disait pas grand chose, mais je savais qu'elle m'en voulait à cet instant même. - T'en fais pas Eli, je vais trouver une solution... Je vais me trouver autre chose... Tu vas recommencer à travailler après les fêtes toi?
Juliette nous avais rejoint tout en marchant d'un pas vacillant. C'était nouveau de sa part, ça ne faisait que quelques jours qu'elle pouvait marché, c'était incroyablement touchant de la voir se promener comme ça. Par contre, je me sentais coupable de ne pas être à la hauteur des factures. Disons que ces derniers mois, ça n'avait pas été facile avec Elizabeth et ma fille, je devais veiller à tout et j'avais un peu de mal à m'organiser.
ϟ J’étais en état de choc de tomber sur autant de facture non-payée et des avis de paiement dépassé. Il y en avais pour au moins 3 mois et combiné ensemble, je ne voulais même pas calculer on en avait pour combien! En gros, nous n’avions strictement rien payé depuis quelques mois à part notre nourriture et ce que nous avions besoin pour vivre au minimum? Évidemment, je confontai mon mari immédiatement à ce sujet puisque visiblement, son plan était que je ne sois pas au courant… ce qui était plutôt mission échouée!
- Es-tu en train de me mentir Edward?
Je le connaissais bien et c’était le cas. Il osait pas trop me regarder, l’air coupable avec ses mains dans ses poches. Il m’avoua finalement qu’il n’avait pas eu beaucoup de client dernièrement et qu’il allait devoir reprendre du service ailleurs. Je pris une grande respiration que je laissai sortir en un long soupire. Mon dieu… qu’est-ce qu’on était en train de vivre? C’était une vraie claque en pleine face. J’étais bouche-bée… c’est pourquoi il me demanda si j’allais trouver du travaille moi aussi. Entre temps, Juliet était arrivé jusqu’à nous avec son jouet, elle se sentait seule dans le salon.
- Je dois essayer de trouver quelque chose oui… puisque je n’ai plus mon travail maintenant. C’est pas à toi à gérer tout ça et j’aurais pu m’y mettre avant que ça devienne catastrophique si tu avais décidé de m’en parler!
Je le regardai, les sourcils froncés en tenant toujours une facture dans les mains. Je ne pouvais pas croire qu’il m’avait fait ça! On était un couple, on était marié et c’était nos dépenses à nous deux, je lui avais fait confiance quand il me disait que tout irait bien après avoir perdu mon emploi, il m’avait rassuré en me disant de me concentrer sur Juliet, de passer du temps avec elle, de rattraper le temps perdu suite à ma perte de mémoire. C’est ce que j’avais fait aussi… mais disons que je regrettais maintenant de lui avoir donné ma confiance aveugle.
- Je suis en colère Edward, c’est pas correct de me cacher de choses pareilles. C’est même très irresponsable! Tu aurais attendu combien de temps avant de me le dire? Quand on aurait pu eu d’électricité ici ou même de quoi se mettre sous la dent? Nous avons Juliet maintenant, on peut bien manger des pâtes pendant une semaine… mais pas elle!
J’essayais de garder mon calme, de ne pas lever le ton sous la colère pour pas effrayer notre fille. De toute façon, ce n’était pas moi d’être comme ça… je me fâchais pratiquement jamais, j’essayais toujours de dire les choses de la manière la plus zen possible mais là, c’était la qualité de vie à notre fille qui allait être compromise et ça… ça me mettait hors de moi.
ϟ Soudainement, je commençai à avoir un peu peur de la réaction d'Elizabeth, je dirais que je n'étais pas habituer à ça. Elle était en train de me regarder comme si je venais de faire la pire erreur de toute ma vie! - Je ne voulais pas de presser et je ne pensais pas que c'était aussi pire que ça. Je suis désolé...
J'étais vraiment mal, elle était fâchée contre moi parce que je ne lui avais pas parlé de rien... Je dirais que ce n'était pas si grave que ça, mais visiblement je n'avais pas réfléchi aux conséquences, surtout avec Juliette. Je me sentais vraiment très mal et je crois que j'avais juste envie de sortir là maintenant pour aller me trouver un emploi. La petite vint nous rejoindre et je la pris dans mes bras tout en regardant Eli m'en vouloir.
- Je... non! Non quand même! Je pensais pas que c'était aussi grave... Je pensais que j'aurais pu rattraper le tir, mais visiblement pas... J'ai de l'argent à mon bureau, je le ramènera pour payer les factures promis.... Et même faire l'épicerie pour éviter qu'on mange des pâtes toute la semaine!
J'étais bon cuistôt, je pouvais faire n'importe quoi avec des restants, mais j'avais peur qu'Elizabeth reste fâchée contre moi parce que je n'assure pas niveau gestion. Eli redéposa notre fille au sol qui alla courir de nouveau dans le salon. Au moins notre fille n'avait pas à se préoccuper de tout ça. Elle ne semblait pas non plus ébranlée par le ton de sa maman.
- Je m'excuse.... Je ne veux pas que tu sois fâchée contre moi... Je vais sortir maintenant et aller trouver du travail.... Comme ça on manquera de rien et on rattrapera les retard de paiement.
Ce que je pouvais être bête quand même, j'avais eu la tête ailleurs avec le retour de la mémoire de ma femme et Noël. J'avais oublié d'être l'homme de la situation. Il faut dire que tu allait pour le mieux avant ça. J'espérais au moins qu'elle s'en rende compte. Disons que je venais d'avoir une vraie claque au visage, ça me réveillait.
ϟ« Je ne comprends pas où tu as pensé que ce n’était pas si pire que ça Ed… on a des paiements en retard, en fait, tout nos paiements sont en retard et la carte de crédit et pleine. Je ne vois pas qu’est-ce qui pourrait être pire que ça… »
Ça me faisait littéralement paniquer, angoisser… mon dieu, qu’est-ce qu’on allait faire? Je me sentais vraiment en colère contre lui - comme rarement c’était arrivé avant. Je savais qu’il n’avait pas voulu mal faire mais son manque de logique et de responsabilité me dépassait complètement! On était pas juste nous deux, on avait une petite fille maintenant et ça coûtait cher avoir un enfant, s’assurer qu’elle ne manque de rien. Je voulais pas qu’on la néglige, vraiment pas. Edward disait avoir de l’argent au bureau… qu’il allait pouvoir régler des factures avec et faire l’épicerie.
« Ça représente combien d’argent ça? Car on doit 400$ d'électricité, 500$ pour internet et les téléphones, 3000$ à Alexie et 5000$ sur la carte de crédit… C’est pas loin de 10 000$ ça Ed… et les prochaines factures vont arriver bientôt. »
Je ne savais pas si le mettre en perspective comme ça allait lui faire réaliser plus sérieusement le pétrin financier dans lequel nous étions présentement. En tout cas moi, ça me faisait vraiment paniquer et je ne savais pas comment on allait faire pour rattraper le tout. Mon mari avait reposé Juliette au sol et cette dernière retourna jouer au salon, je la regardai faire en soupirant. Edward s’empressa de s’excuser, il ne voulait pas que je sois fâchée contre lui.
« Je crois que c’est normal de ressentir de la colère Edward, je sais que tu voulais pas mal faire mais je suis vraiment pas contente! Je sais vraiment pas comment on va faire…. » Je séchais les larmes qui roulaient sur mes joues. « On va espérer que je ne sois pas enceinte, parce que là… ça serait vraiment le comble. »
Disons qu’on se protégeait pas et qu’on attendait que ça arrive à chaque mois. Là, ça serait le pire moment… et on allait devoir sérieusement mettre sur pause le projet d’agrandir la famille. En fait, on allait devoir faire bien des sacrifices pour les mois à venir… même si on ne vivait pas en riche à la base, là… ça allait être pire.
« J’ai vu qu’il cherchait des commis à l’épicerie… j’irai porté mon CV demain. Sinon l’hôtel au centre ville cherche aussi des femmes de ménage. »
Ça me disait vraiment pas de travailler là, surtout pas après avoir eu le boulot de mes rêves.. que j’avais perdu à cause de cette foutue perte de mémoire. Je me sentais soudainement bien déprimée par cette éventualité mais je devais le faire pour ma famille. D’ailleurs, en pensant au boulot de mes rêves… je sortis mon téléphone pour m’approcher de ma table de dessin, je photographiai tout mon matériel, dont ma tablette graphique, de nombreux crayons que je n’avais pas encore utilisé, des papiers spéciaux pour calquer… bref, tout! Edward me demanda ce que je faisais.
« Je… je vais mettre ça à vendre en ligne. J’imagine qu’on peut au moins toucher quelques centaines de dollars avec ça. c’est ce que je possède de plus cher! Oh… et je vais aussi essayer de vendre mon vélo. »
J’étais vraiment en mode survie, je voulais soudainement tout vendre pour avoir de l’argent le plus rapidement possible.
ϟ on, je crois que le mieux à faire était de me taire tout simplement. Je venais de merder dans la gestion des finances. Je n’avais jamais été doué non plus pour ça…. Pour ma défense je pourrais dire que c’est parce que j’ai arrêté l’école à 15 ans, mais je dirais qu’Elizabeth s’en sortait mieux que moi alors que elle, elle avait été prisonnière. Valait mieux que je me taise oui parce que je sentais qu’elle était en train de s’énerver de plus en plus et je dois dire que je n’appréciais pas du tout, mais en même temps je crois que c’était normal avec l’énorme erreur que j’avais fait. Je voulais réparer le tout en lui disant que j’allais chercher le fric que j’avais mis de côté. Visiblement, elle n’était pas plus contente…
J’ai… je ne sais pas combien j’ai exactement, mais ça aidera certain!
Je ne voulais pas dire un montant pour me rendre compte que c’était moindre. Ça me donna une plus grosse claque quand elle indiqua qu’elle espérait ne pas être enceinte parce que nous avions du mal à tout payer en ce moment même. Voilà, je me sentais bien trop coupable. C’était fou comme ça ne prenait pas grand chose. Elizabeth m’en voulait et je ne savais pas vraiment comment surmonter ça ou bien la rassurer. J’étais genre dans la cuisine en la regardant les yeux bien ronds… Puis, elle sortit son téléphone pour photographier du matériel qu’elle allait vendre… Vraiment? Elle paniquait autant que ça? J’avais vécu tellement pire dans ma vie que je crois que c’était moi là qui n’était pas à la hauteur de la situation.
- Bon Eli… d’accord, mais je veux que tu saches que je vais chercher aussi du travail, mais il faut déterminer comment on va gérer avec Juliette, nous n’avons pas de garderie… Et puis vu nos finances, on peut pas vraiment ce le permettre non plus...
On avait pas les moyens non plus…. Si on devait travailler, il fallait qu’on s’occupe de la petite aussi… C’était un peu difficile à gérer tout ça. Elizabeth avait regardé pour un emploi dans un hôtel ou autre…
- Je me trouve un travail la fin de semaine et toi la semaine? Ou bien de soir? Ils engagent beaucoup dans les restaurants ces temps-ci, j’aurai pas de mal à me trouver un boulot de cuisinier. Peu importe... J'ai confiance, on va bien s'en sortir...
Je l’avais fait souvent, j’avais de l’expérience. Suffisait de bien choisir pour avoir un bon salaire. Je ne pouvais pas compter sur mes clients de détective privé. J’étais prêt à sortir maintenant pour aller chercher du boulot et revenir avec le fric que je lui avais parlé en même temps. Elizabeth n'était vraiment pas contente pour moi, je ne savais plus quoi dire ou faire pour qu'elle se sente mieux... Je me dirigeai alors vers la porte pour mettre mes espadrilles.
ϟ Bon, Edward ne savait même pas combien d’argent il avait de côté mais il disait que ça pouvait aider. Je ne savais pas à quel point et je ne savais pas non plus si je pouvais lui faire confiance là-dessus. C’est pourquoi je m’empressai de lui dire que j’allais vendre certaines choses à moi, même si ça me brisait le coeur de faire ça. J’allais aussi chercher du travail, à l’épicerie, à l’hôtel, peu importe où! Mais il le fallait! Edward aussi allait le faire mais il fallait aussi penser à comment on allait s’en sortir pour Juliette, puisque nous n’avions pas de garderie.
« Merde...c’est vrai, ça aussi c’est un autre problème! »
Et on avait pas de famille pour nous aider. Des amis, oui… mais ils avaient une vie aussi! Je soupirai, Edward était gentil, il voulait se montrer positif pour nous deux mais ça ne fonctionnait pas vraiment pour ma part.
« Moi j’ai pas confiance Edward, ça me fait vraiment paniquer même! Si on arrive à trouver un travail, ça ne sera jamais assez, ça sera des petits boulot et on arrivera pas à tout payer nos dettes, c’est certain! Il nous faudrait une grosse rentrée d’argent d’un coup pour parvenir à faire quelque chose. »
J’étais en train de perdre la boule, si je pouvais, je serais en train de m’arracher les cheveux de sur la tête. Je sentais la crise de panique monter en moi de plus en plus que j’y pensais et c’était impossible d’arrêter d’y penser!
« Je vais aller prendre l’air, j’ai besoin de prendre l’air! Je reviens bientôt! »
Je me penchai pour embrasser le dessus de la tête de Juliette, mettre mes souliers et sortir de l’appartement où j’avais vraiment l’impression d’étouffer. Je ne savais pas trop où j’allais mais je profiterais bien entendu de mon vélo avant de mettre en vente! J’avais longé la mer pendant un bon bout, les écouteurs dans les oreilles, j’essayais de me changer les idées mais c’était vraiment pas évident. J’avais passé à travers un des quartiers les plus riches de Miami, c’était difficile de savoir que plusieurs s'asseyait sur leur or pendant que des gens comme nous, avec toute la bonne volonté du monde, n’arrivait pas à rejoindre les deux bouts. Fallait-il vraiment être égoïste et commettre parfois l’impossible pour vivre correctement? Pour ne manquer de rien? Plus ça allait, plus je me disais que si. Évidemment, cette pensée m’amena une idée, une idée que je ne pensais jamais avoir mais une idée quand même. Je décidai donc de retourner à la maison pour la partager avec mon mari, bien que j’avais peur de sa réaction. En entrant, je remarquai que Ed venait à peine de coucher la petite, il m'accueillait avec un petit sourire, que je lui rendis. Au moins, j’étais plus calme sur la nouvelle, j’avais assimiler le tout et maintenant, j’étais en réel mode : trouvons des solutions.
« Hey! Je suis curieuse...est-ce que tu crois que tu aurais encore les capacités de… enfin, d’entrer chez les gens par infraction? »
Bon, peut-être qu’il n’allait pas savoir où je voulais en venir, mais peut-être que oui aussi.
ϟ La garderie allait être un réel problème parce que nous n'en avions pas du tout pour notre Juliette et de toute façon, on avait pas vraiment les moyens de s'en payer une en ce moment. Et ce, par ma faute. Elizabeth était tellement fâchée que ça me faisait pas mal peur. Par contre, j'étais bien d'accord avec elle, j'avais mal géré et j'avais pas du tout vu la gravité de ma gestion. Je m'en voulais à mort pour tout dire, je me sentais vraiment pas à la hauteur, j'avais comme échoué en tant que père de famille là. C'était moi qui devait subvenir et je n'y arrivait même pas. Quoiqu'il en soit Elizabeth décida de sortir pour aller prendre l'air, ça ne m'aidait à rien à déculpabiliser. Sérieusement, aussitôt qu'elle quitta l'appartement, je me suis mis à éplucher les petites annonces sur le net et j'avais déjà pris des adresses en note pour aller porter mon CV. Elizabeth mit beaucoup de temps avant de revenir, en fait ça m'a parut une éternité, j'étais en train de me faire un scénario comme quoi elle voulait me quitter et divorcer... partir avec Juliette et me laisser tout seul. Quoiqu'il en soit, j'essayai de lui faire un petit sourire quand je l'aperçu et elle me le rendit. Ça me soulagea un peu. J'avais eu le temps de coucher Juliette pour sa sieste et là je savais qu'on prendrait un moment pour discuter encore et régler le tout. Je voulais lui montrer les annonces que j'avais trouvé, mais elle me posa une question avant que je puisse lui en parler. Disons que je ne m'attendais pas du tout à cette question... Je ne savais pas trop où elle voulait en venir, mais en même temps un peu....
- Heuu... oui... Tu sais... c'est comme faire du vélo, ça ne s'oublie pas.... Mais? Pourquoi tu demandes ça??... Tu veux qu'on vole les gens!?
Elle était pas certaine d'elle, mais elle le pensait vraiment. Wohhh... je ne voulais surtout pas amener ma femme sur ce terrain là, c'était beaucoup trop dangereux.
- Je... Eli! Tu dis pas ça pour vrai là? J'essaye d'être honnête et une bonne personne... Tu penses vraiment qu'on est rendu à entrer chez les gens et les voler?
Bon, disons que pour qu'Eli en arrive à cette solution c'est qu'elle y avait vraiment pensé et qu'elle ne voyait pas d'autre moyen pour arriver à se sortir la tête de l'eau. On pourrait peut-être juste faire quelques vols pour payer nos dettes et après revenir vers le droit chemin... Trouver une garderie et ainsi trouver un autre boulot. Je me voyais vraiment mal d'amener ma femme dans ce monde... On dirait que ça ne se pouvait juste pas... Quel exemple on donnait à notre fille d'ailleurs? Elle semblait être de plus en plus sûre....
- Bon... regarde, je veux pas te mêler à tout ça, je peux faire quelques résidences et avoir ce qu'on a besoin et arrêter tout simplement... De toute façon, c'est ma faute si on en ait rendu là... Laisse-moi réparer mon erreur...
Je regardai Eli les mains dans les poches, le regard rempli d'espoir qu'elle me laisse faire le travail parce que j'avais clairement merdé. Je voulais qu'elle continue à m'aimer et qu'elle soit fière de moi.
ϟ Oui, prendre l’air m’avait fait du bien après la grosse nouvelle que je venais d’apprendre. Nous n’avions non seulement plus d’argent et en plus de ça, on en devait beaucoup beaucoup. J’avais donc été faire du vélo dans le quartier… et puis, je m’étais éloignée un peu plus loin. Passer devant les maisons des gens qui devait avoir une fortune pour 5 familles réunies… me donna une petite idée. C’était probablement la première fois que je pensais à quelque chose d’aussi… méchant, je me reconnaissais pas du tout mais je me disais que peut-être, si c’était bien fait, et qu’on faisait le moins de mal possible, qu’on pouvait bien s’en sortir. Voler les gens, c’était pas gentil, vraiment pas même… mais des familles avec autant d’argent étaient très certainement capable de se racheter ce qu’on pourrait leur prendre, non? Mon dieu… c’était horrible… et je me sentais très petite quand j’avais demandé à Edward à mon retour s’il savait encore comment entrer par effraction chez les gens. Évidemment, rapidement il comprit pourquoi je posais la question. Je n’eus même pas besoin de dire quoi que ce soit, son visage changea… et moi, j’avais envie de m’enfuir tellement j’avais honte, ne serait-ce que d’y penser….
« Je… je sais pas. Mais.. c’est qu’il y a tellement de gens riche dans cette ville… ça serait, je sais pas. J’y ai pensé oui! »
Bon, j’étais nerveuse, j’avais du mal à mettre des mots un à la suite de l’autre. J’essayais de cerner un peu ce à quoi Edward pensait mais c’était impossible. Il semblait tirailler… puis, il vint à me dire qu’il pouvait bien le faire, mais qu’il fallait me tenir hors de tout ça. Immédiatement, je secouai la tête négativement. Non non, c’était pas ce à quoi je pensais, vraiment pas même!
« Non… non non, c’est mon idée donc je vais participer aussi! »
Je voulais pas qu’il s’en mettre plus qu’il faut sur les épaules. En plus de ça, il disait que c’était de sa faute… oui, peut-être mais je voulais pas qu’il se sente ainsi non plus. C’était pas une punition ou je ne sais pas quoi ce que j’allais proposer. En fait, je voyais ça comme une tentative de survie, tout simplement. Je m’approchai de lui pour lui prendre doucement les mains et le regarder dans les yeux. Je voyais bien qu’il n’était pas bien, moi non plus je ne l’étais pas… ça me brisait le coeur.
« En fait, si tu m’apprends comment faire, je… je peux le faire toute seule Edward! Tu as raison, tu essayes d’être une bonne personne, de mettre cette vie de côté et je ne veux pas être celle qui te fait faire ce genre de chose. Moi-même, je ne réalise pas que je viens de te proposer ça mais rendu où nous sommes, j’ai comme l’impression que c’est la seule solution, et la plus efficace pour rembourser le plus rapidement possible. »
Eh voilà, les larmes me montèrent aux yeux. Je ne voulais pas qu’on se voit comme des mauvaises personnes. Peut-être que nous étions en fait, des bonnes personnes qui étaient en train de prendre des mauvaises décisions… mais tout ça, c’était seulement et uniquement pour le bien de notre famille et non pas dans le but de nuire à qui que ce soit volontairement…
ϟ Eli avait quitté un bon moment avant de revenir en me demandant si c'était facile de s'introduire par effraction et de voler les gens. Je savais exactement où elle voulait en venir et je dirais que ça me faisait un peu peur venant d'elle. En même temps, ça nous permettrait de payer bien rapidement ce qu'on doit. Je proposai alors à ma femme que j'y aille tout seul et que je rapporte des trucs. Je voulais réparer mon erreur, je me sentais un peu incapable de gérer les finances de la famille, donc je devais faire quelque chose pour qu'Elizabeth trouve que je veille au bien être de la famille. Je ne voulais surtout pas qu'on croit que j'étais un incapable! Ça non! Puis, à mon grand étonnement, elle veut me suivre. Je suis complètement perdu... Elle qui est honnête, gentille à tous les points de vue. - Qu'est-ce que tu racontes Eli? Je te laisserais jamais faire ça toute seule! Je sais que j'ai pas bien géré... Je sais que tu mérites mieux que ça et c'est pour ça que je veux te montrer que ça, je sais bien le faire et qu'on ne manquera plus rien.
Je lui demandai d'aller s'asseoir dans la cuisine pour que je lui montre un peu la base du vol. Ça me faisait tout drôle de parler de ça avec elle. Je la regardai un instant avant de me décider de le faire. Les traits fins de son visage ne me ferait jamais penser que ça pourrait être une voleuse, jamais. Il n'y avait pas plus douce qu'elle et je l'aimais tellement. Est-ce que j'étais en train de la pervertir? - Le but premier est de jamais se faire prendre... Donc, il faut choisir la maison, voir s'il y a un système d'alarme, combien de personnes habitent là, les voisins, etc. Il faut être rapide et surtout savoir être incognito. La nuit c'est mieux.
Après tout, voler c'est facile, mais il faut savoir comment s'y prendre. Crocheter les serrures, il n'y a rien là, mais quand on tombe sur des animaux des fois, ça ne fonctionne pas comme on le voudrait.
- Sérieux Eli, je peux le faire tout seul, je trouve ça vraiment pas bien que je t'amène dans ce genre de truc, ça ne te ressemble pas du tout. En plus de ça, il faut quelqu'un pour rester avec Juliette.
Je voyais mal qu'on la fasse garder par que Lukas, James ou Sky pendant qu'on est en train de jouer les voleurs. C'était vraiment horrible de notre part non? En plus de ça, si on se fait prendre tous les deux, on compromet la belle vie pour notre fille. Je ne voudrais vraiment pas qu'elle se retrouve dans des foyers d'accueils.
Le lendemain, j’en avais profité pour aller faire des courses - qui s'était terminés assez rapidement à cause d'un manque de fond sur la carte? En rentrant, je pris la peine d’arrêter chercher le courrier qu’on avait oublié depuis quelques jours, dans les préparatifs des fêtes. Edward était en train de s’amuser avec Juliette et ses nouveaux jouets et je m’installai à la table pour ouvrir le tout… et BOOM… ce fut une claque en pleine gueule à chaque papier que je plaçais devant moi.
