Je ne sais pas si je m'étais rendue compte, avant ma grossesse, que le temps passait si vite ... trop vite. J'ai l'impression que ces derniers mois ont défilé à toute vitesse. J'en suis à huit mois maintenant et il me tarde de voir ma petite princesse. Je pense que Jordan est dans le même état d'esprit et Alva n'est pas en reste. Elle est contente d'avoir une petite sœur et ça me rassure. Je sais qu'elles vont bien s'entendre ou du moins je l'espère.

En attendant l'accouchement, qui est prévu dans plus ou moins 28 jours, nous sommes partis à la découverte de Chokoloskee Island. C'est une toute petite île à l'ouest des Everglades. Un bel endroit à seulement 1h30 de route de Miami. On ne va pas trop loin non plus puisqu'il faut que je puisse supporter la route et puis on ne sait jamais ce qui peut se passer. On ne sera pas loin en cas de soucis.

Jordan a réservé un lodge tout confort au Chokoloskee Island park and marina. Nos affaires sont prêtes et nous partons pour un week-end en amoureux. Alva, quant à elle, reste avec ses grands parents. Je suis assez excitée par ce petit voyage et c'est le dernier qu'on pourra faire avant mon accouchement. La route défile sous mes yeux et je pense déjà à la sérénité du lieu où nous allons. C'est surtout un coin prisé par les pêcheurs et une jolie réserve naturelle. Il y a plein de micro îles à côté et des belles balades en bateau à faire. Ça va être génial !

A peine deux heures après être partis nous arrivons à destination et nous prenons possession de notre lodge. On va être bien ici pour ce week-end. Je dis ça en enlaçant mon fiancé avant de l'embrasser tendrement. On déballe un peu nos affaires avant de partir faire un petit tour. On s'installe sur la plage pour profiter de la vue et j'admire, sur un petit îlot en face, un groupe de pélicans. Je me perds quelque peu dans mes pensées avant que mon ventre ne fasse des siennes. J'ai faim et ma petite princesse aussi je suppose. On part donc pour un petit resto et on se régale des produits de la mer. Je rentre ensuite au lodge pour me reposer un peu.

Je me réveille en sursaut. J'ai entendu quelque chose claquer. Un volet. Je vois Jordan rentrer dans la chambre, complètement trempé. Qu'est ce qui se passe ?? Une tempête est entrain de se lever. Quelle veine on a décidément. Mais rien ne prédisait une telle tempête !! Comment ça se fait ? Ça me rappelle vaguement la tempête qu'on a eu au Canada quand je m'étais enfuie en apprenant ma grossesse. J'espère qu'il n'y aura pas de grabuges. En attendant on doit rester à l'intérieur du lodge et patienter le temps que ça se termine. D'après le directeur du Park ça ne devrait pas prendre longtemps. Je reste alors allongée sur le lit et me blottis contre Jordan tout juste revenu de sa douche. Je m'assoupis un moment quand ... Ahhhh punaise... ça fait mal !! Je dis ça en me tenant le ventre. Je dois présumer que je viens de ressentir une contraction et elle était assez violente. J'essaye de ne pas paniquer ce n'était qu'une seule ... Oups ... J'ai pensé trop vite. Une autre arrive puis une autre et j'ai l'impression que ça ne s'arrête pas. Jordan tente de m'apaiser mais sans succès. Y a quelque chose qui se passe là, je le ressens. Je ... ça fait mal ... Je serre les dents. Ça semble se calmer et je profite de ce moment pour respirer un bon coup.

Le vent souffle toujours dehors et une pluie battante s'abat sur le lodge. Ça fait maintenant plus d'une heure que c'est comme ça et je n'ai clairement pas l'impression que ça va s'arrêter. Je pense même que c'est tout l'inverse et ça me stresse. Plus ça me stresse et plus j'ai mal. Jordan je crois qu'il faut rentrer ça ne va pas ... je sais que c'est clairement pas prudent mais là j'ai vraiment mal c'est pas normal. À peine ai-je fini ma phrase que quelqu'un frappe à la porte. J'entends vaguement la conversation mais je comprends que la seule route qui amène ici est barrée. Mais c'est pas possible je ne peux pas rester bloquée ici. Jordan revient et une violente contraction se fait sentir. On va pouvoir partir quand ?? Il a dit que c'était barré ? Je vais pas accoucher ici quand même ??!!! Mais pourquoi j'ai farouchement l'impression que ça va être le cas ... Les contractions ne s'arrêtent pas et elles sont de plus en plus fortes. Je suis complètement paniquée. Dis-moi que ça va aller... J'ai les larmes qui commencent à monter et j'ai vraiment besoin d'être rassurée.
 

Le temps passait si vite depuis que j'étais avec Lina, disons que les derniers mois avaient été pas mal occupé, mais nous étions fin prêt à accueillir notre fille. Lina commençait son dernier mois de grossesse et j'avais voulu souligner le tout, mais aussi nous permettre d'avoir un dernier weekend d'amoureux. Alors, après avoir réservé un lodge dans un endroit sympa, on avait fait garder Alva et on était parti tous les deux. Deux heures de trajet nous avait mené en ce lieu magnifique. J'étais passé à l'accueil pour la clé et le numéro de notre lodge et on avait roulé jusque devant celui-ci. J'avais ensuite transporté la valise à l'intérieur et lorsque je fus entrée, je fermai la porte derrière moi avant que ma douce ne m'enlace et m'Embrasse. J'avais déjà hâte de m'essayer à la pêche pendant que ma douce ferait bronzette sur le bateau.
Très bien même!! Je suis content que ça te plaise. Allez bella, on déballe nos choses et on va se balader un peu! J'avais dit ça en lui donnant une petite tape sur les fesses, j'installai la valise sur le lit et on avait défait le tout avant d'aller faire un tour sur la plage. Cet endroit me plaisait vraiment. Depuis que Lina était enceinte, je suivais un peu son horaire, je m'adaptais et lorsqu'elle avait faim, on en profitait pour prendre une collation ou un petit repas, comme c'était le cas en ce moment. On avait ramassé nos choses pour ensuite aller manger puis, elle souhaita aller se reposer. J'en avais profiter pour ma part, pour aller pêcher un peu sur le bord du quai. Quand les gros nuages noirs ont débarqué d'un coup, j'ai couru avec la canne à pêche et le petit coffre vers notre lodge mais en entrant j'étais déjà trempé à l'os.

Ma douce se réveille en sursaut en me demandant ce qui se passe. Je la regarde un peu embêter de lui avoir fait peur. Les gros nuages noirs sont arrivés d'un coup avec le vent et j'ai eu le temps de ramener la ligne avant que la pluie tombe sec! Mais le temps de m'en venir ici et j'étais tout mouillé. Mon linge me collait littéralement sur le corps et je restais encore sur le petit tapis de l'entrée alors qu'Elle me demandait comment ça se faisait que la tempête était là. J'avais haussé les épaules, je n'en savais pas plus. Apparemment la météo souhaite vraiment que je reste à l'intérieur avec toi et que je me déshabille parce que là je suis tout trempé. Avais-je dit avec un petit rire. JE prends le temps d'appeler l'accueil pour savoir ce qui se passe, il m'informe que pour le moment on doit rester dans le lodge, mais que ça va finir par se calmer. Je transmets l'information à ma douce et je vais ensuite dans la douche pour me réchauffer car la pluie m'a complètement gelé. Je reviens au bout de quelques minutes et je m'installe sur le lit. Lina vient se coller contre moi et j'en profite pour l'enlacer un peu.Ce coup-là c'est moi qui sursaute lorsqu'elle semble vivre une contraction assez violente. Dans ma tête, je me mets à paniquer un peu, mais je me dis aussi que c'est peut-être une fausse contraction car la mère d'Alva en avait eu elle aussi. Mais apparemment, je me plante car elle en a une seconde. Ça va aller ma puce! Tu peux faire comme dans les cours prénataux, respire tranquillement. JE me lève et lui place un second oreiller pour qu'elle soit plus confortable et je regarde dehors en espérant que les contractions se calme.

En bout de ligne, les contractions ne se calment pas. Je stresse un peu et je n'aime pas voir Lina comme ça. Je sais que si le travail est vraiment commencer, elle va en baver. J'essaie de me faire rassurant, mais on cogne à la porte et je vais voir. Je discute avec un homme qui me dit que la route est barrée et qu'on va devoir attendre que ça se calme. J'informe l'homme que ma fiancée a débuté le travail et que je risque peut-être d'avoir besoin d'aide. Je lui demande par le fait même s'il a connaissance qu'une infirmière ou un médecin serait client aussi juste au cas où. Il me dit qu'il va s'informer et qu'il reviendrait au besoin. Je reviens près de ma belle. Je suis désolée ma puce... on va devoir rester ici. Il a dit que la route était barrée et qu'il ne savait pas combien de temps ça prendrait.
En attendant... je vais devoir t'examiner pour voir où tu en es car je crois que le travail est commencé. Je caresse doucement sa joue et je viens poser mes lèvres sur son front. Ça va très bien allée!!! Je suis avec toi, je ne te quittes pas. Quand j'étais flic, j'ai déjà aidé une femme à mettre au monde son bébé dans une voiture... Et puis, tu vas faire ça comme une pro j'en suis certain! Je vais rapidement chercher la poubelle que j'approche du lit. Je déchire un sac poubelle pour augmenté sa superficie et je le mets sur le lit. J'ajoute une serviette par dessus. Tout ça c'est pour minimiser les dégâts sur le lit parce que si on reste ici encore un moment, je veux quand même que Lina soit confo et pas trop dans un lit plein de sang quand même. Je l'aide à retirer son pantalon et sa culotte après une contraction. Je n'ai pas le choix je dois vraiment l'examiner. .
 

 Je venais juste de demander à mon fiancé de me rassurer. Je sentais que quelque chose était sur le point de se produire et c'était mon accouchement. A l'intérieur de moi, je commençais vraiment à paniquer. La voix de Jordan se voulait rassurante et il me dit que j'allais faire ça comme une pro et qu'il a déjà eu l'occasion dans sa vie d'aider une femme à mettre au monde son enfant. Je dois avouer que dans une voiture c'est moins confort qu'ici mais à l'hôpital ça serait quand même largement mieux. Elle est où la péridurale ? Je commence à m'inquiéter sur les douleurs que je vais pouvoir ressentir et à voir les contractions violentes que j'ai ça va être assez difficile à supporter. Mais ai-je vraiment le choix ? Je ne pense pas. Ma petite princesse est déjà aussi têtue que sa mère et si elle a décidé de pointer le bout de son nez aujourd'hui c'est que ça ne sera pas un autre jour. Tout se passait bien jusque là pas de problèmes pendant la grossesse mis à part que je ne pouvais plus manger de chocolat. Ça allait bien ... et puis ce week end qui aurait dû être parfait loin de toute l'agitation de la ville pour se retrouver rien que tous les deux avant de passer à tro... enfin quatre bien sûr puisqu'Alva est là et qu'elle va devenir ma fille. C'était peut être notre dernier week end avant que notre famille soit au complet mais nan il a fallu que cette tempête vienne tout gâcher et qu'en plus ce soit le moment choisi par Zoé pour arriver. Parfait ! Tout va bien !

Le stress monte de plus en plus et même si Jordan me rassure et qu'il essaye de me mettre le plus à l'aise possible je ne sais pas si j'en serai capable. J'ai peur ... Je dis ça dans un souffle alors que je sens les larmes monter et inonder mes yeux. J'ai peur que ça se passe mal pour ma fille car elle n'aura pas tous les soins qu'on peut prodiguer aux nouveaux-nés dans un hôpital. Je le sens pas. Clairement pas. Et s'il lui arrive quelque chose ? On ne pourra pas l'amener ! Il faut qu'on trouve un moyen de partir c'est pas possible on ne peut pas faire ça là maintenant ! La panique prend le dessus et je cherche à me relever. Jordan me demande de me calmer, pour lui je suis trop dilatée pour que je puisse être transportée quelque part. Non non non ! Il faut qu'on parte ! Je n'arrive pas à me calmer la peur me tétanise.

Je pouvais parfaitement comprendre que ma fiancée soit terrorisée, je le serais d'autant plus à sa place, je ne pouvais pas comprendre toute la douleur par laquelle elle passait et passerait d'ici les prochaines heures. Étant un homme, je ne vivrais jamais cette expérience, mais je pouvais simplement être là pour elle et l'accompagner de mon mieux dans cette épreuve dont le résultat serait tout simplement magnifique. Notre petite fille s'en venait et je souhaitais simplement que tout se passerait bien lors de sa naissance. Je pris le téléphone de la chambre et j'appelai à la réception pour qu'on m'apporte des petites choses qui pourraient m'aider.. Des petites choses qui proviennent en partie de la cuisine ; Un bol, des ciseaux, ce qu'on prend pour arroser la dinde, au cas où j'aurais  à aspirer les sécrétions de bébé, des couvertures supplémentaires et de l'alcool... Peut-être pas pour moi mais pour stériliser les ciseaux le plus possible, je demandai même des serviettes supplémentaires tout en spécifiant que ma fiancée allait accoucher bientôt. J'avais demandé tout cela avec une voix très calme pour ne pas inquiéter ma fiancée, mais je voulais surtout lui montrer que j'étais en contrôle de la situation

J'incite ma fiancée à se coucher et je prends son visage entre mes mains pour la regarder droit dans les yeux. " Je sais que tu as peur mon amour, mais il faut que tu restes couchée pour le moment! Princesse Zoé est pressée de venir te voir!" Je l'embrasse tendrement et la regarde à nouveau dans les yeux. Je t'aime Lina Rosewood! Tu es déjà une super maman pour Alva et tu seras une excellente maman pour Zoé. Là, je vais devoir me préparer pour t'aider du mieux que je peux. Je vais avoir besoin de ton aide quand je te donnerai des consignes. La personne à la réception a cogné à la porte et je lui ai signifié qu'elle pouvait entrer. Elle a déposé le tout sur la table du lodge et s'est dirigée vers la salle de bain pour mettre de l'eau chaude dans le bol pour me donner un petit coup de main. J'en ai profité pour mettre un peu d'alcool sur les ciseaux pour les stériliser. J'ai mis tout ce que j'avais besoin à ma portée et je me suis installé. La dame a attendu de savoir si on avait besoin de son aide. J'avais regardé Lina pour savoir si elle préférait que je sois seule avec elle ou si elle avait besoin d'une main à serrer pendant l'accouchement. J'avais changé les serviettes que j'avais mis sous les fesses de Lina car elle avait crevé les eaux, puis, je mis des serviettes propres en place. Je plaçai un peu mieux les oreillers dans son dos pour qu'elle soit un peu plus droite car je venais de lui faire plier les jambes pour qu'elle ait la bonne position pour pousser. "Allez ma puce, c'est le temps maintenant... À la prochaine contraction, tu vas pousser et je vais compter jusqu'à 10 et tu pourras arrêter de pousser. Chaque fois que tu auras une contraction, on va répéter la même chose ok? C'est parti! 1-2-3-4-5-6-7-8-9-10, on relâche!

Je sens vraiment la peur m'envahir. Je suis inquiète et angoissée non pas pour moi mais pour ma fille à naître. Si jamais quelque chose se passait mal ... Mais c'était sans compter sur mon fiancé. Il essayait tant bien que mal de me rassurer et à voir comment il se démenait pour que je sois à l'aise et pour rassembler tout ce qu'il fallait pour mettre au monde notre fille y avait pas de quoi baliser, il fallait que j'ai confiance. Il sait ce qu'il fait. Je me répète cette phrase un bon nombre de fois dans ma tête avant que le mec qui était venu nous prévenir du blocage de la route ne revienne et il n'est pas seul. Une dame l'accompagne avec quelques ustensiles que Jordan avait demandé au préalable. L'homme prit la parole.
"Il n'y a pas d'infirmière, ni de médecins mais si vous avez besoin Mary-Ann est là ne vous inquiétez pas !! Quand on a bonne conscience c'est Noël en permanence. Je ne pourrais pas vous laisser comme ça sans rien faire. Dites-moi de quoi vous avez besoin et s'il vous manque quoique ce soit j'irais vous le chercher parce que j'avais mis des souliers devant la cheminée le père noël m'a apporté des pieds. Je ne prendrai pas le risque de vous faire sortir par ce temps hein parce que vous savez ce qu'on dit : Noël au balcon enrhumé comme un con".
Mais quoii ? Qu'est-ce qui me raconte celui-là ??Je sers les dents et lance un regard noir à mon fiancé. Ah non ça ne sera pas possible d'accoucher avec un mec qui te sort des citations à chier comme ça c'est clairement pas le moment ! Jordan comprend tout de suite et éconduit le monsieur jusqu'à la porte. Seule reste la dame. Elle part alors chercher de l'eau chaude pendant que Jordan me dicte la marche à suivre non sans venir m'embrasser tendrement et me replacer comme il faut.

J'inspire profondément et quand la contraction se fait sentir je pousse aussi fort que je peux en agrippant les draps jusqu'à ce que mon fiancé me dise de relâcher. Dès la première poussée je sentais que ça allait être difficile. Une autre contraction arrive et je pousse de nouveau. Un cri sort de ma bouche à mesure que je force. A 10, je relâche de nouveau. Je vais pas y arriver ... c'est trop dur ... Je souffle ces quelques mots quand une contraction me fait crier encore plus fort mais je continue de suivre les conseils de Jordan et je pousse aussi fort que je peux. Je n'ai qu'une envie c'est que ça se termine au plus vite.

Allez on pousse ! Tiens bon Lina, ta fille est bientôt là, tu peux le faire ! Quoi ? Vous avez vraiment cru que j’avais de la compassion pour cette mise au monde ? N’importe quoi ! Et si on s’amusait un peu, parce que j’ai l’impression que ça rigole pas beaucoup dans cette chambre. Je termine de fumer ma cigarette et je suis à vous ! CHIOTTE ! Mon mégot encore allumé s’est envolé à l’intérieur de votre chambre. Maudit tempête ! Oh oh, ça sent le cramé. La corbeille de papiers n’apprécie apparemment pas trop les cigarettes. Les détecteurs de fumées se mettent en route et l’arrosage automatique du plafond aussi. Au moins ton bébé aura le droit à une douche à la sortie de ton entrejambe Bisous bisous mes amours, Nightmare

Ma fiancée est loin d'être dans une situation agréable et j'ai vraiment hâte que la situation se calme et que l'on puisse rentrer vers la civilisation avec notre fille. Mais c'est clair que je ne peux pas demander de miracle pour le moment. L'homme est revenu avec une femme et je suis soulagé car ils ne veulent pas que je reste seule. Une paire de main supplémentaire ce n'est jamais de trop. J'étais maintenant prêt à toute éventualité… du moins je le croyais. Lina s'est mise à pousser, suivant bien mes instructions pour que tout se passe le mieux possible. Marie-Ann reste près de Lina et l'encourage comme elle peut. Elle lui a même mouillé une débarbouillette fraiche pour lui éponger le front.

Lina semble se décourager, mais je lui caresse un peu la cuisse et la regarde dans les yeux. Tu vas y arriver bébé ! Tu es la meilleure!!! Puis, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais le détecteur de fumée s'est mis à sonner et l'eau a giclé du plafond. J'ai lâché un juron. JE commençais vraiment à regretter d'être venue ici. Heureusement que je n'avais plus la barbe et les cheveux longs comme avant. Ça aurait été vraiment l'enfer. Marie-Ann s'est assuré que tout était en ordre et je me suis occupée d'aller chercher une autre serviette pour couvrir ma fiancée. Ça va ma puce? Tout est sous contrôle. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais on va continuer. Marie-Ann va s'occuper de ça. Moi je m'occupe de Zoé et toi. Le travail continue, c'est loin d'être facile, mais c'est le premier bébé de Lina donc je ne m'attends pas
ce que l'accouchement se passe rapidement. Je vérifie de nouveau au niveau du col. La tête semble descendre tranquillement après chaque longue poussée. Marie-Ann revient vers Lina et s'excuse un peu de la situation. Elle ne sait pas plus que moi ce qui s'est passé, mais l'incendie semble s'être éteint et l'eau a arrêté de nous tomber dessus. Allez Lina, Zoé descend tranquillement, je vois presque le dessus de sa tête.

Je savais que ça ne serait pas une partie de plaisir mais je ne m'attendais pas à accoucher dans de telles circonstances. Malgré le soutien de mon fiancé, je ne se savais pas si j'étais capable de mettre au monde ma fille sans tous les soins habituels qu'on peut avoir en hôpital. J'ai tellement mal mais il faut que je m'accroche pour notre bien à toutes les deux. Plus vite elle sera sortie, plus vite on pourra s'occuper d'elle.

Chaque fois que Jordan décompte je plus de toute mes forces mais pour mon corps, qui vit ça pour la première fois, le travail est très long et stressant. J'essaye, le plus possible, de me concentrer sur mon fiancé et sa voix ainsi que sur ma respiration comme on l'apprend dans les cours prénataux. On est sur un bon rythme, toujours aidés par Mary-Ann quand les détecteurs de fumée se déclenchent. Des jets sont alors activés projettant de l'eau un peu partout dans la chambre et nous trempant en un rien de temps. Mais qu'est ce qui se passe ?? Haaaa J'essaye de protéger mon visage avec mes mains mais sans grand succès. La femme avec nous s'active et trouve la raison de tout ce bazar. La poubelle a pris feu. Je ne comprends pas. Je vous apporte une serviette madame. Ni une ni deux une fois le feu éteint elle se charge de m'apporter un linge. L'arrosage de plafond s'arrête après une bonne demi heure, quand la fumée s'évapore enfin. Pas évident quand on ne peut pas ouvrir les fenêtres. Jordan me demande si ça va et je peux me reconcentrer sur le travail. Mon fiancé me dit qu'il voit bientôt le dessus de la tête de notre fille. Ouf au moins elle vient dans le bon sens. J'avais peur que... Une contraction me fait stopper net. Je m'efforce de pousser comme il faut toujours sous les encouragements de mon amour. J'ai l'impression que les minutes deviennent des heures. Dehors, la tempête semble quelque peu se calmer.

10. Une nouvelle fois, je force. Je sens qu'elle arrive. Lors des cours on m'a bien dit que le plus difficile serait la tête qu'après ça irait un peu mieux. Eh bien oui elle avait raison la dame du cours prénatal parce que ça fait un mal de chien. J'ai envie de jurer mais je serre les dents très fort. Mon chéri m'encourage et je tiens bon. Je ne sais combien de temps ça dure mais enfin sa petite tête est sortie. Mary-Ann me rassure aussi et passe un linge sur mon front. Mes vêtements sont encore mouillés de l'arrosage ça me permet d'être un peu rafraîchie parce que j'ai l'impression qu'il fait 40° dans la pièce tellement j'ai chaud. Je veux faire une pause mais mon corps me rappelle à l'ordre alors je pousse de nouveau. Et encore ... et encore ... jusqu'à ce que je vois Mary-Ann se précipiter vers Jordan avec une serviette. Ma fille est née. J'ai réussi. Un instant j'ai le sourire mais il s'efface très vite. Pourquoi elle ne pleure pas ??? Normalement elle doit pleurer nan ?? Qu'est ce qui se passe ?
 

Ma fiancée faisait un super boulot. Elle travaillait fort pour mettre au monde notre fille et moi je m'inquiétais. Je voulais que tout se passe bien et je fouillais en même temps dans ma mémoire pour me rappeler des procédures en cas de naissance difficile. Je souhaitais ne pas avoir à utiliser ces procédures, mais aujourd'hui, je n'avais pas le choix de me préparer à tout éventualité.

Notre fille se présente dans le bon sens ce qui me rassure car je n'aurais pas vraiment voulu les complications qui viennent avec ça ; les césariennes d'urgence, tourner bébé n'était pas envisageable dans les conditions actuelles. Continue ma belle. Notre fille s'en vient. JE sais que ce n'est pas facile. La tête et les épaules ne seront pas facile, mais tu es forte! J'approche la pince, les ciseaux la poire et une serviette sèche près de moi. Ma fiancée est une championne, à chaque nouvelle contraction, je compte jusqu'à 10 et elle pousse et s'arrête au bon moment. Pousse Pousse Pousse Pousse Pousse !!!! Elle arrive!

Notre fille vient enfin au monde! Mary-Ann se précipite vers moi avec une autre serviette sans doute plus sèche que celle que j'ai. Mais notre puce ne pleure pas encore. Je prends rapidement la poire et je vide le contenu de sa bouche et de ses narines pour l'aider à respirer. Je la stimule un peu et comme Lina me demande ce qui ne va pas et pourquoi notre fille ne pleure pas je m'exécute à lui vider la bouche, au bout d'un moment bébé finit par pousser un cri et des pleurs ce qui me fait d'autant plus sourire car elle est très vigoureuse et gigote dans mes mains. Je lui donne un petit bisou sur le nez. Bienvenue dans le monde princesse! Je lui essuie un peu le visage, la met bien dans la serviette et je la dépose sur sa maman avant de voler un baiser à ma fiancée. Bravo maman c'est une jolie petite fille qui était pressée et voulait nous faire une bonne frousse! Mary-Ann nous félicite tous les deux. Pendant ce temps-là, je prends la pince et je viens clamper le cordon ombilical afin de pouvoir ensuite le couper.
Il ne resterait qu'à attendre que le placenta sorte, ce qui pourrait prendre un peu de temps encore. La puce avait des sécrétions dans le nez et la bouche, mais ça va mieux maintenant.
 

Je ne sais même pas dans quel état je suis actuellement. Je ne sais pas mettre de mots sur ce qui m'arrive. Je reste en suspens, dans ce moment de doute et de crainte. Je regarde mon fiancé qui s'affaire précipitamment mais je ne vois pas trop ce qu'il fait. Je suis angoissée. Voilà, le mot est sorti, enfin. C'est ça, je suis angoissée. Je viens de mettre au monde ma fille et je n'entends pas ses pleurs. On voit toujours dans les émissions ou autre que les bébés pleurent à la naissance et là, rien. Était-ce normal ? Et puis voir Jordan qui s'active comme ça, peut-être que non, ça ne l'était pas. Et alors que j'allais redemander ce qui se passait, je l'entends enfin. Non pas que ça me fasse plaisir d'entendre mon enfant pleurer mais je suis soulagée qu'elle soit vivante. Jordan la salue tendrement, l'essuie un peu et l'enveloppe encore plus dans la serviette. Il s'approche ensuite de moi et dépose notre fille dans mes bras avant de m'embrasser. Il me félicite et je peux enfin la regarder. Bonjour ma princesse. Ma voix est tremblotante d'émotion. J'essaye de retenir mes larmes mais c'est peine perdue. Tout se relâche la peur, la pression, la douleur... Et surtout le soulagement.

J'essuie mes joues toutes mouillées et je contemple ma fille. Après l'avoir portée pendant huit mois et l'avoir vue sur un écran, je la rencontre enfin. C'est bizarre de penser qu'hier encore elle était dans mon ventre et là je la tiens dans mes bras. La vie est magique et je ne l'avais pas encore vécue sous cet angle. Et ça ne fait que commencer. Je reste un moment comme ça sans parler à la regarder avant de relever les yeux vers mon fiancé. Je trouve qu'on a plutôt bien travaillé. Non ? Un sourire naît sur deux visages en même temps. J'ai l'impression d'être sur un nuage, de planer. Mais très vite la réalité de la situation me frappe. Il va falloir qu'on s'en aille d'ici. Elle n'a même pas de vêtements, on n'a rien pour la laver et puis il faudrait quand même aller à l'hôpital non ? La tempête s'est calmée ou pas ? Et ... Je me stoppe en sentant une petite contraction suivie ďune autre et encore. Je me doute que la dernière étape de l'accouchement est toute proche. Voilà le temps de la délivrance. Tout va redevenir dans l'ordre, normalement. Je prie pour que tout se finisse bien et ça a l'air. Prends la. Je vais essayer d'aller me laver un peu. Je donne ma petite Zoé à son papa et je les laissent faire connaissance. De mon côté, aidée par Mary-Ann, je me dirige vers la salle de bain pour faire un brin de toilette bien mérité. Heureusement que la jeune femme est là parce que ce n'est vraiment pas évident et je m'excuse une bonne dizaine de fois pour la gêne. Elle en fait fi et me dit que c'est normal. Je la trouve ďune gentillesse infinie et la remercie quand elle m'aide à me rhabiller. Je retourne ensuite dans la chambre. A ton avis on peut rentrer quand ?