Il commençait à faire vraiment beau ces temps-ci, et oui, le temps était toujours clément à Miami... mais on pouvait dire à présent que le printemps, et l'été avec ça, pointait le bout de son nez. Erwan avait sorti sa jolie collection de chemises légères à imprimés un peu hors du commun, pièces maîtresses de son dressing. Pour cette belle journée, il opta pour un jean, des chaussures en cuir, et une belle chemise bleue ornée de petits palmiers. Il en était très fier. Pour compléter le tout, il sélectionna une paire de lunettes de soleil dans son tiroir, et sortit de chez lui pour aller se chercher de quoi petit-déjeuner. Il était un tout petit peu tard par rapport au reste de la ville. Miami s'en allait au travail, lui-même n'en était qu'au petit déjeuner. En arrivant aux abords de son café préféré, celui pour lequel il se forçait à faire quelques kilomètres, il entendit un petit cri venant de la rue adjacente. Celle-ci était sous-éclairée, étroite, plongée dans la pénombre provoquée par les deux bâtiments qui la serraient. Il ralentit un peu, mais continua son chemin, jusqu'à entendre à nouveau ce cri de détresse. Erwan n'était pas un grand adepte des ruelles sombres. Du moins, plus maintenant, pas dans ce quartier, et pas à cette heure-ci de la journée. Il ne voulait pas avoir des ennuis, ou se mettre en danger. Mais au troisième cri, il crut identifier non pas la plainte d'un humain mais celle d'une petite bête. Il s'avança donc dans la rue, dépassa les poubelles qui n'étaient autres que celles du café, et là il découvrit un petit chat. Son pelage était roux, avec une tache blanche entre les oreilles. Il miaulait et ne bougeait pas. Erwan s'approcha alors, se baissa, et constata avec effroi que le chaton était blessé. De toute évidence, une de ses pattes était cassée, et un peu de sang s'échappait de son flanc. De plus, il ne voulait pas se laisser toucher. Erwan ne savait pas du tout quoi faire, il devrait peut-être appeler à l'aide ? Se redressant, retournant vers la rue, il essaya d'arrêter quelques personnes mais tout le monde semblait pressé. C'est alors qu'il vit une jeune femme, debout devant le café, plongée sur son téléphone. Il hésita un moment avant de la déranger. « Je... Pardon de vous déranger. Bonjour... » Il n'était aucunement doué pour aborder des inconnus. « Il y a un chaton blessé. Je sais pas comment faire pour l'aider ! » dit-il, semblant très affecté. « C'est juste là, derrière la poubelle... vous entendez, il pleure » ajouta-t-il, suppliant, alors que le chaton renouvelait ses miaulements.

Le beau temps a toujours illuminé les journées de la jeune brunette et la mettait de bonne humeur. Il est vrai que lorsqu’elle quitte son domicile vers les cinq heures du matin elle ne rencontre que la lune ornant le ciel étoilé accompagnée d’une brise d’air frais mais cela ne l’empêchait pas d’être toute excitée à l’idée de voir le soleil durant la journée. Comme à son habitude, le planning de la matinée était bien rempli et personne n’avait le temps de respirer. Une urgence dans les rues de Miami amena quelques internes et chirurgiens à quitter leur poste habituel pour s’occuper à l’extérieur. Alors que tout le monde courrait à droite et à gauche, leur mission se déroula comme il le fallait et on pouvait enfin applaudir l’équipe pour le bon boulot qu’ils avaient fait. Avant de revenir à l’hôpital, Yaël s’était proposée d’aller acheter de bonnes pâtisseries ainsi que du café pour l’effort fourni. Tout le monde a été réjoui par l’idée et Yaël les abandonna pour se diriger vers le café et passer sa commande, en attendant, elle reçu un appel qu’elle prit aussitôt et se mit à la terrasse du café pour ne pas déranger les personnes à l’intérieur. Au moment où elle raccrocha, un jeune homme l’aborda timidement et lui expliqua qu’il était préoccupé par un petit chat blessé. A vrai dire, Yaël était très surprise par les dires du jeune homme et n’était pas certaine que le suivre était une idée brillante, c’est bien pour cette raison qu’elle hésita quelques minutes. Mais les miaulements du petit chat effacèrent les doutes de la jeune brune et suivit aussitôt l’inconnu vers la ruelle d’à côté. Par terre, elle retrouva un beau petit chaton blessé.  "Oh mais que s’est il passé? C’est le votre ?" Yaël était très sensible aux animaux mais elle l’était encore plus envers les chats, élevant elle-même une très belle féline qu’elle chérissait beaucoup. Elle ne pouvait donc pas ignorer cette petite créature. "Nous devons nous occuper d’elle. J’ai besoin que vous la teniez pour que je puisse la soigner car elle risque de vouloir s’échapper. Faite en sorte qu’elle ne se débatte par car la douleur sera atroce. Je m’occuperai du reste." Le jeune homme la regardait d’une manière assez bizarre comme s’il doutait de ce qu’elle disait. "Ne vous inquiétez pas je suis médecin, je sais ce que je fais." Elle afficha un petit sourire pour le tranquilliser.