00h00. C'était devenu pour moi comme un rituel, une habitude, une marque de fabrique. C'était à minuit, pas une minute de plus, pas une de moins que je faisais mon entrée au nightclub qui supportait toutes mes soirées. Et Dieu, qu'elles étaient nombreuses. Le fait est qu'être une enfant de riches, une fiancée exemplaire, une élève studieuse et entre autres une jeune femme épanouie et bonne sous toutes coutures étaient épuisantes. Ennuyant, également. Fort heureusement, j'avais très vite compris que mon ennui légendaire de mon mode de vie était rapidement oublié à coup de vodka & et ligne de poudre blanche. C'était donc ainsi que je prenais plaisir à pimenter mes soirées, la tisent et les rails, la base d'une éducation de petite bourge. Pas vrai ? Pechée sur quatorze bons centimètres de talons aiguilles, je descendais les marches menant à la piste de danse avec assurance. Je ne m'y arrêtais pas pour l'instant, préférant aller me désaltérer avant tout. Direction le bar, donc. Je fis un petit sourire au barman  qui me servit mon verre, sans que je n'eusse besoin d'émettre le moindre son. Cul sec, puis j'en commentais un second dans la foulée. Mon téléphone se mit alors à vibrer, un nouvel SMS de mon amour. Je le lis brièvement puis éteint l'écran, sans aucune intention de répondre. Second cul sec, puis finalement je me tournais face à la piste afin d'admirer qui était de sortie ce soir. Mh, parfois je me demandais bien ce que je venais faire ici. Toutes les semaines c'était les mêmes visages, les mêmes corps, fatiguant ça aussi. Mon attention se portait ensuite sur une grande blonde se déhanchant au rythme du DJ. Elancée, sexy et parfaitement consciente de son sex appeal elle attirait les regards. Un rictus, puis je fis volte-face afin de commander de nouveau. Quelqu'un s'installait alors à mes côtés et je posais les yeux sur cette même, jolie blonde. Je lui fis un nouveau sourire, mais telle la personne que je suis-je ne m'attendait pas vraiment à l'aborder et reposait les yeux sur le barman.

00h00. Tout l'inverse de Cendrillon quand la deuxième plus belle blonde entrait dans ce bar. Elle avait ses deux chaussures à haut talons et une allure de princesse complètement dans le vice. Tout ce que j'aimais. Je jetais immédiatement mon dévolu sur elle, je savais qu'elle était mon nouvel objectif. Je sentais ce genre de choses à des kilomètres. Je dansais sur le dance floor au rythme de ce que me balançait le DJ, sous le regard de toutes les personnes ici présentes. Je ne squatte jamais le même endroit dans cette ville. J'aime bien changer de public, changer de possibilités de cibles. Et pourtant, à chaque fois c'est la même : je deviens le centre de toutes les attentions. Les verres me tombaient dans les mains et la poudre arrivait seule à mon nez. Tout cela était tellement bon, tellement jouissif. Sur mes hauts talons, dans ma combinaison noire au décolleté jusqu'au nombril, je contrôlais la soirée en perdant le contrôle.

On était loin du récit de Disney, et pourtant tout avait commencé à minuit. Je l'observais de loin : se faire servir des verres, observer ce qu'elle pouvait se mettre sous la dent. J'étais sûre qu'elle m'avait vu, mais elle se tournait vers le bar et moi je fonçais sur elle. C'était le moment, je n'allais pas attendre plus longtemps. Je m'asseyais près d'elle et elle regardait vers le barman. Je souris de côté. Elle voulait jouer. oh ma belle ne fais pas comme si tu n'avais pas remarqué que nous étions les deux plus belles créatures de cet endroit. fis-je alors que le barman me servait un verre en même temps qu'à elle, je lui lançais un clin d'oeil à ce dernier et je reposais mon attention sur elle. Je lui tendais pour tchiner et je faisais un cul-sec. Je lui tendais la main. une queen ne reste pas au bar. allons montrer à tous nos sujets qui règne, ici. je sortais un petit sachet contenant de la poudre blanche de ma poitrine. et puis une femme de goût appréciera les petits plaisirs de la vie. fis-je en me mordillant la lèvre inférieure avant de faire mon fameux sourire jusqu'aux oreilles. Que la soirée commence. Attention à ne pas perdre de chaussure.