Chris m'avait cherché et il m'avait trouvé. Si bien qu'en évoquant nos souvenirs torrides de cette nuit passée ensemble sa virilité se retrouva fortement éprouvée et ce jusqu'à ce qu'on passe à table. Il avait sans doute raison quand il me disait qu'il n'était pas gay. Sinon ça ne lui aurait rien fait. Je plisse les yeux en le regardant avant de me dire qu'il valait mieux que je le considère comme gay. Ça devrait m'éviter une nouvelle fois d'être déçue. Tout en mangeant, il me demande ce que je vais faire ce week-end et j'apprends que pour lui ça va être assez sportif. Je fais un signe de tête pour lui dire "bien" mais je ne réponds pas à sa question. Je préfère me concentrer sur mon assiette que je termine assez rapidement. Je pose ensuite mon dos sur le haut de la chaise et croise mes bras en regardant silencieusement Chris. C'était très bon. Je finis par enfin dire ce que j'avais pensé de son dîner. Et je vais sûrement aller au refuge comme tous les jours depuis que je suis arrivée quasiment. Je finis par lui répondre par la même occasion. Ça te ferait du bien de t'occuper de petites bêtes malheureuses. Tu penserais à autre chose qu'à ton malheur à toi et tu serais utile pour eux. Il y a pas mal d'activités en plus au sein du refuge. Tu pourrais trouver ton bonheur et si tu aimes faire du sport il y a du canicross entre autre. Je lui donnais cette idée. Non pas que j'avais envie de l'avoir dans mes pattes mais je pensais que ça pourrait lui faire du bien. C'est connu que les animaux sont une bonne thérapie pour le moral. Il pourrait peut-être se rendre compte qu'il y a plus malheureux que lui car chaque animal qui était là-bas avait une histoire triste et un passé douloureux derrière lui.

Le repas se passa dans le plus grand des silences, ce qui fut un peu gênant. Néanmoins, cela me laissa le temps pour faire redescendre la pression. Après un petit moment, les langues se remettent en fonctionnement et Sasha me gratifie de la qualité de mon repas. Je lui souris et lui propose ensuite un thé ou un café. Je lui demande ensuite ce qu’elle va faire prochainement et elle me répond qu’elle va aller au refuge, comme elle le fait quasiment tous les jours depuis son retour. Ce qu’elle me propose ensuite fait tilt dans mon cerveau. « Il est vrai que Max n’est plus tout jeune et que je ne peu plus faire autant de truc avec lui. Ton idée est très bonne. Je pourrais courir avec eux, se serait bénéfique pour tout le monde. Comme je dois m’y remettre, ils pourraient commencer comme moi et aller ensuite à un rythme plus soutenu ! » Les chiens étaient doués pour le sport, il y avait des espèces qui était plus en demande que d’autre ce qui serait idéal pour moi. J’aimait courir au moins une heure par jour, je pourrais mettre ce temps à profit pour sortir ces pauvres petits chiens qui sont au refuge. « Mais bon, je risque de repartir avec l’un d’eux ! » Je ris sachant que j’avais tout à fait la place mais je n’étais pas sûr que Max, aussi gentil soit-il, voit d’un très bon œil l’arrivé d’un nouvel occupant. Après mon café, je vais sur la terrasse pour fumée une clope. A mon plus grand étonnement Sasha vient me rejoindre. Par reflexe, je passe ma cigarette dans l’autre main pour éviter qu’elle ne la prenne et l’écrase. « Tu veux toujours qu’on parle de tout et de rien ? Bah quoi, me regarde pas comme ça, je sais bien que tu meurs d’envie de me dire certain truc. Tu peux, je vais assez bien pour encaisser. Mais je veux que tu saches que je suis pas fier de t’avoir menti. Crois-moi, si j’avais pu faire autrement je l’aurais fait, mais je te promets une chose, quoi qu’il arrive, je ne te mentirais plus. » J’étais sincère en lui disant cela et la regardait droit dans les yeux pour qu’elle voit que je lui disais la vérité.

La soirée chez Chris se poursuit dans le silence pendant qu'on mange. Je n'avais rien d'autre à dire pour le moment et puis je ne souhaitais pas répondre avant d'avoir fini de savourer son plat. Je devais bien avouer que c'était délicieux. Après ce long blanc, où je n'osais à peine le regarder, je reprends la parole. J'ai très bien entendu ce qu'il allait faire de son week end et je lui annonce le mien. En passant, je lui propose d'aller aussi au refuge. Ça pourrait lui faire du bien et puis les pensionnaires là bas se sentent encore plus seuls que lui encore plus mal alors avoir de la compagnie leur fait toujours le plus grand bien. Il me répond que mon idée est très bonne et je n'en suis pas peu fière. Je vois qu'il traite Max avec le plus grand soin donc je ne doute pas qu'il en fera de même pour nos autres loulous. Il me dit ensuite qu'il risque de repartir avec l'un d'eux. Ah ça c'est le risque oui ! J'ai déjà craqué deux fois alors ... Je ne pourrais pas te blâmer et puis ça ferait du bien au patapouf là bas. Max relève la tête avec l'intonation de ma voix. Oui oui je parle bien de toi ! Je rigole et il repose sa tête pour dormir de nouveau. Sacré Max !

Une fois le repas fini je vois Chris s'allumer une clope et aller dehors. Je le suis et instinctivement il change sa cigarette de main. Il sait que je déteste ça et je garde en tête de lui faire stopper cette connerie. M'enfin j'écoute ce qu'il a à me dire. Il veut que je lui parle. Que je lui dise tout ce que je pense. Il m'avoue ensuite qu'il n'est pas fier de m'avoir menti et qu'il ne le refera plus jamais. Il me le promet. Je sens que ça commence à bouillir en moi. Il aurait fallu y penser avant Chris. Et puis ce secret que tu gardes si bien il n'a toujours pas été découvert. Qui sait ce que cette connasse prévoit encore hein ?! Elle peut bien s'acharner. Si tu dois encore me mentir pour protéger ton maudit secret tu le feras ! Ne me mens pas je sais que tu le feras ! Je suis tombée enceinte à cause de ça du moins en partie et j'ai avorté par la même occasion parce que je ne voulais pas l'enfant d'un menteur ! Ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir. Pendant tout le temps de ma réponse le ton de ma voix est élevé et ferme mais je ne crie pas. Je sais maîtriser ma colère quand il le faut. J'ai bien envie qu'il comprenne qu'il ne faut pas plaisanter avec moi sur ce genre de choses. Et, tout en récupérant mes affaires, je m'apprête à partir. Ne fais pas des promesses en l'air parce que tu sais que tu me mentiras encore s'il le faut ! Je te laisse réfléchir à ce que tu viens de me dire, ce que je t'ai répondu et ce qu'aurait pu être nos vies si tu avais été honnête avec moi. On aurait peut être pas eu d'enfant puisqu'on se serait protégés mais on aurait pu vivre une belle histoire qui sait, qui nous aurait mené aujourd'hui, deux ans après, à une possible grossesse ou mariage que sais-je, sans mensonges, sans avortement. Je me retourne vers la porte et l'ouvre avant de la claquer pour partir. Il fallait que je m'en aille. La soirée avait bien été trop mouvementée.

Je sentais bien que si j’allais dans se refuge, que je craquerais. J’aimais trop les animaux pour les voir souffrir de la sorte. Nous mangeons ensuite notre repas dans un silence presque oppressant puis je me dirige sur la terrasse pour fumer ma clope d’après repas. Quand Sasha me rejoint, je fais bien en sorte de passer ma clope dans l’autre main pour qu’elle lui soit inaccessible. Je n’ai pas envie qu’elle la balance comme elle la déjà fait autrefois. Je réitère cette fois en la regardant dans les yeux, mes excuses et lui promet que je ne lui mentirais plus jamais. « Pourtant celle-là, je fais le serment de la tenir. Je n’ai plus envie de mentir, ça ne rime à rien. » Et j’étais sincère quand je disais cela. Malheureusement, trop blesser par mes erreurs passer elle ne me croyait pas du tout. Elle montait tellement en pression que j’avais peur de me prendre une baffe, même si je l’aurais mérité. L’annonce de son avortement m’avait blessé alors j’imaginais bien que cela avait dû la dévaster. Pourtant j’avais grandi et appris de mes erreurs, dommage qu’elle ne me croit pas en ce moment même.  « Sasha… » mais il est déjà trop tard. Elle a tourné les talons et s’éloigne de ma maison. Me revoilà donc encore seul chez moi. J’ai terriblement envie de boire un verre ou de me prendre une quelconque drogue. Pourtant je résiste. Je sais qu’il n’est pas très bon de courir après un copieux repas, mais j’ai besoin de me défouler. Je cours comme si ma vie en dépendait, évacuant tout se stress cumuler. Je sais que la nuit va être longue et difficile alors je fais en sorte d’être épuiser avant de rentrer prendre une douche, puis, me coucher.