J'essaye de faire retrouver la mémoire à Alec en lui parlant du métier qu'il exerçait. Il était garagiste. Je lui parle de la voiture qu'il aimait retaper mais sans me souvenir du modèle et de la marque. Peut-être que ça lui reviendra plus tard et moi aussi. Mes pensées dérivent et je lui fais part d'un fantasme que j'avais sans vraiment me rendre compte que ça pouvait le gêner. Mais je le sens se tortiller contre moi et le drap tombe. La chemise d'hôpital mal ajustée laisse apparaître son sexe fièrement dressé. Cette simple évocation coquine suffit à lui faire remémorer inconsciemment que c'est bon quand on couchait ensemble et qu'il est excité quand je lui parle de ça. Tout n'est pas perdu. On pourra sûrement reprendre nos ébats passionnés quand tout ça sera passé. Tout honteux que j'ai découvert sa virilité de cette manière il s'excuse et ça me fait rire. Il se remet le drap et cache sa tête. Je lui retire un peu. Ne t'inquiètes pas ce n'est pas la première fois que je le vois dans cet état là. Il aurait pu grandement m'exciter d'ailleurs si je n'avais pas la vision de son corps aussi abîmé. Je soupire. Il me demande alors quel est le plus beau souvenir que j'ai de nous tout en entrelaçant ses doigts aux miens. Je crois que tous les souvenirs que j'ai avec toi sont beaux en fait et encore plus maintenant. Parce qu'on s'est dit qu'on s'aimait et que ça rend tout ça vraiment plus beau. Je vois l'évolution qu'on a eu, le chemin parcouru depuis deux ans et c'était pas gagné au départ. Je me souviens du jour où je t'ai limite traqué dans ce parc pour te photographier. Je te trouvais déjà beau et photogénique. Ensuite on s'est revu devant ce café et puis Andrea a scellé nos destins pour de bon. On ne s'est plus quittés. C'était pas vraiment mon optique de tomber amoureuse au départ. Quand on a couché ensemble la première fois, c'était juste du sexe. Je ne voulais rien d'autre. Tu t'es révélé bon pour ça et avec de la pratique je me suis vite rendue compte que je ne voulais plus faire ça avec d'autres hommes et que je te voulais que pour moi, de manière exclusive. T'étais mon sex-toy géant. Puis, à force de te côtoyer, de te connaître des sentiments se sont développés jusqu'à être amoureuse de toi. Et en fait tous ces moments passés avec toi font notre histoire est ce qu'elle est et qu'elle est belle à mes yeux. Je ne saurais choisir un seul moment parce que tout contribue à une belle relation. Tout en parlant, j'avais continué mes caresses de ma main libre. Je ne voulais pas perdre le contact avec sa peau. Je me voulais aussi rassurante et présente que possible même si j'avais mal au fond de moi. J'aurais voulu qu'il se souvienne de tout ça. Au lieu de ça, il fallait que je sois patiente, qualité qui me faisait souvent défaut. Je ne savais pas quoi faire ou quoi dire de plus. Je ne pouvais pas le forcer à se souvenir. J'allais devoir attendre que ça revienne petit à petit. J'avais hâte qu'on reprenne notre vie d'avant même si la peur m'envahirait sûrement souvent en sachant nos agresseurs dans la nature. Je pensais bien qu'il allait falloir que je déménage. Je ne pouvais plus rester dans cette maison de l'horreur.  J'espérai déjà qu'Alec pourrait me suivre. Même en ayant ses souvenirs en moins je ne me voyais pas vivre sans lui. J'étais sûre qu'il était l'homme de ma vie.

J’ai honte qu’Eileen ai vu mon intimité dans cet état. Même si elle me dit qu’elle l’a déjà vue dans cet état, je ne peu m’empêcher de rougir comme une tomate. Je préfère changer de discussion et lui demander de me parler de nous. Comme je n’ai plus aucun souvenir, peut-être que cela me permettra de faire remonter ce qui est cacher. Elle commence par me dire que tous les souvenirs sont beaux puisque nous nous aimons. Je souris dans son cou tout en profitant des caresses qu’elle fait sur ma main. Elle me parle ensuite de ce jour au par cet là, une douleur me vrille le cerveau. Je me vois, mal à l’aise en train de lui parler, puis, comme à mon habitude, de fuir. Mais je sens qu’on me suit et en tournant la tête, je la vois avec son appareil. Je souris à se souvenir qui remonte. Même si cela me fait mal, je suis content de constater que tout n’est pas perdu. Ce qu’elle me dit ensuite ne me dit rien, hormis le fait que je me suis souvenu d’une fois sur le canapé, le reste est toujours dans le flou. Elle ne peut pas me dire qu’elle souvenir elle préfère puisqu’au final, ils sont tous beau à ses yeux. « Merci, je me suis souvenu de ce jour au parc. » Je dépose un bisou sur sa joue avant d’enfouir mon nez de nouveau dans son cou. « Parle moi un peu de toi. Quel est ta couleur préférée, ton parfum qui sens si bon, quel est le rêve de ta vie, la chose que tu aimerais voir, le plat que tu préfère et que tu déteste ? Je veux tout savoir de toi ! » Après tout, si nous étions un couple, il était normal que je sache ses choses-là. Et puis, peut-être que cela refera émerger encore d’autres souvenir !

Dans cette chambre d'hôpital, j'essayais de faire remonter nos souvenirs à la surface pour que tout revienne à Alec. Après notre violente agression, il était tombé dans le coma pendant une bonne semaine et sa mémoire lui jouait de sales tours. Au fond de moi, j'étais bien malheureuse mais je faisais tout mon possible pour ne pas qu'il le remarque. Je ne perdais pas espoir et le fait qu'il ait une érection en se remémorant un de nos souvenirs coquins me prouvait que ça pouvait revenir. Il fallait juste que je sois patiente même si ce n'était clairement pas une de mes qualités. Pour lui, je devais le devenir. Il me demande de lui décrire mon plus beau souvenir avec lui mais je ne peux me décider. En fait tous les moments avec lui ont été beaux, sans exception. C'est peut-être pour ça que je suis tombée amoureuse. Je lui en choisis quand même quelques uns et il se souvient de notre toute première rencontre, dans le parc quand j'essayais de le photographier mais qu'il s'était enfui. Si je dois te parler pendant des heures pour que quelques souvenirs reviennent je le ferai. Je souffle en lui donnant un baiser sur le haut de son crâne. Il me fait un bisou sur la joue et le contact de ses lèvres sur ma peau me fait frissonner. Il me questionne ensuite sur ce que j'aime. Je prends un instant de réflexion. Ma couleur préférée, le orange et ça depuis que j'ai vu mon premier coucher de soleil. Ces teintes orangées m'ont toujours fascinée. Mon parfum c'est Dolce. De Dolce & Gabbana. Le rêve de ma vie, pour l'instant, je dirais que c'est de pouvoir capturer la beauté d'une aurore boréale. Malgré mes nombreux voyages, je n'ai jamais été sur les terres qui les voient naître. La chose que j'aimerais voir? Là, tout de suite, ton sourire. Le plat que je préfère ? La pizza pepperoni, un des bons souvenirs que m'a laissé mon ex haha ! Que je déteste ? Ouh la, tellement de choses, je suis plutôt difficile mais tout ce qui est abats je dirais je trouve ça dégueux. Pis toute cette nouvelle mode à bouffer des insectes aussi c'est pas ragoûtant. Je caresse ses cheveux d'une main et de l'autre son bras qu'il a posé sur mes cuisses. Et toi ? Te souviens-tu de ce que tu aimes ? Une fois sorti d'ici il y a quelque chose que tu aimerais faire ? Il allait falloir que je demande pour sa sortie. Il allait pas rester ici même s'il fallait que je paye une infirmière une aide à domicile et tout le bazar je le ferai. Y a rien de plus déprimant qu'un hôpital ... Si, un cimetière ... Pense pas à ça ! Tout va bien aller.

Comme je ne me souvenait de rien, je lui demandais de me parler de se qu’elle aimait et ce qu’elle détestait. Elle me parla de coucher de soleil et d’aurore boréal. Je n’en est jamais vue a Toronto mais j’en ai déjà vue à la télé. Je comprends pourquoi elle trouve cela beau. Une idée me traverse l’esprit et je la garde bien au chaud dans ma tête. Elle me parle ensuite des plats qu’elle aime et qu’elle déteste. Je ne sais plus trop ce que j’aime sauf une chose « Je me rappelle aimer la glace au chocolat et à la menthe avec de la chantilly et des petites paillette croquante dessus. Et ca c’est sur que s’était avec toi, je nous revois en train de la manger au bord de la plage. » Je lui souris alors tendrement et dépose un baiser sur ses joues. Elle me demande ensuite ce que j’aimerais faire et là, il me faut un petit temps pour réfléchir. Malheureusement, rien de bien précis de me reviens à l’esprit. Dans le village, nous n’avons le droit de rien et n’avons ni télé, radio, livre autre que la bible, ou même des jeux de société. « Hum, je dirais que rester avec toi c’est ce qui me fait le plus envie. Même si je ne me souviens pas, j’ai envie de t’avoir à mes côtés. » Nous nous sourions et elle m’embrasse. Je lui rends son baiser par un mouvement réflexe. Je n’ai jamais embrassé ma femme comme ça. Avec Eileen c’est différent. Mon cœur s’emballe dans ma cage thoracique et j’ai des papillons dans le ventre. « J’aime beaucoup t’embrasser ! » Je murmure en souriant contre sa bouche avant de nous embrasser de nouveau. Je ne peu pas garder cette position bien longtemps car mon corps me fait mal. Je suis obligée de me rallonger tout contre elle pour soulager mon corps meurtri. « Je ne me souviens plus de ce que j’aime d’autre. Même si tu vas surement me montrer, tu peu me dire ce que j’aime a par les voitures ? » Cela me permettra peut-être d’avoir un flash et débloquera peut-être ma mémoire. Le médecin a dit qu’il allait falloir du temps mais j’avoue que j’ai envie de savoir ce qu’était notre vie à tout les deux.

Alors qu'on discute avec Alec un souvenir lui revient en tête quand je lui parle de ce que j'aime. Il le raconte alors qu'il se rappelle aimer la glace au chocolat et menthe. Il a ce souvenir très précis puisqu'il détaille vraiment cette glace et il me voit avec lui sur la plage. C'était il y a un an à peu près. Je souris. Je me souviens aussi très bien de ça. J'avais eu l'impression d'être une enfant en mangeant ma petite gourmandise multicolore. J'avais fait un mélange de fraise, vanille et mangue avec des paillettes au chocolat colorées et chantilly. Un délice ! Je lui demande ensuite ce qu'il voudrait faire en sortant de là et ce dont il se souvient, ce qu'il aime. Il me répond alors qu'après l'hôpital il aimerait rester avec moi et qu'il aimait être à mes côtés. Je souris et l'embrasse tendrement. Ça me fait un bien fou de retrouver ses lèvres et ma langue vient flirter avec la sienne. Ça m'a paru une éternité cette absence de contact charnel. Il me dit qu'il aime m'embrasser. Moi aussi j'adore ça ! J'ai envie de rajouter mon cœur mais je me retiens. Je ne veux pas le brusquer. Il me questionne encore et veut savoir ce qu'il aime à part les voitures. Je réfléchis. Je sais que tu aimes la couleur bleu. Tu adores les pizzas comme moi. Tu n'as pas beaucoup voyagé mais tu m'as dit un jour que tu aimerais visiter mon pays, l'Irlande et on fera ça dès que possible. Il faut qu'on fasse tout ce qu'on a envie et qu'on profite. On a eu peur là et j'aurais eu beaucoup de regrets si on nous ... Enfin bref. On va vivre comme on a envie, on s'en fout, j'ai l'argent rien ne pourra nous empêcher ou nous stopper maintenant de faire ce que l'on veut. Je l'embrasse encore passionnément et le désir monte mais je ne peux pas. Il aurait trop mal. J'essaye de réfléchir encore et de me concentrer sur autre chose que mon envie de lui. Tu aimais Lina aussi ... Ta meilleure amie. On s'est rencontré une fois au resto. C'était au début de notre relation et j'avais perdu un pari. Il fallait que je fasse tout ce que tu voulais pendant 24h et ça tombait pile le soir où elle t'avait invité. J'avais joué la petite amie modèle et en la voyant jalouse, j'en avais largement rajouté. Te caressant la cuisse ou t'embrassant dans le cou un peu trop souvent. J'avais adoré ça ! J'ai toujours eu un petit ... Bon ok gros côté peste. Je ris de ma bêtise. Je le regarde dans les yeux et je ne peux plus me cacher. J'ai tellement envie de toi tu me manques. On n'a jamais tenu aussi longtemps sans faire l'amour. Mais je sais que je dois réfréner mon désir parce que tu as encore beaucoup de douleurs et ... que tu ne m'appartiens plus comme avant. Mon envie s'effondre en prononçant ces mots. Des larmes remontent. Je suis tellement triste là. J'aimerais qu'il se souvienne de tout pour qu'on sorte de là et qu'on reprenne notre vie. Faire l'amour passionnément c'est tout ce que je souhaite.

Cela m’ennuie de ne plus me souvenir alors j’ai besoin qu’Eileen, qui est ma petite amie, me rappelle ce que j’aime ou ce que je n’aime pas. Ainsi, j’aime la glace chocolat menthe avec des paillettes. Je revois alors ce fameux jour, malgré mon mal de tête, manger la glace avec elle. Bon point. En me rappelant ça, les souvenirs refont doucement surface. J’aime aussi la pizza tout comme elle mais je n’ai pas beaucoup voyagé. Je ne suis pas trop du genre globetrotteur, je le sens au plus profond de moi. Je ne sais pas pourquoi cela m’angoisse. Je me souviens alors qu’Eileen est parti au Brésil sans moi. Pourquoi ? Je ne le sais pas encore mais j’ai bonne espoir qu’elle me dise pourquoi quand je le lui demanderais. Elle me parle ensuite justement de voyage et qu’il faut que l’on face tout ce dont nous avons envie. Je comprends à cet instant qu’elle à eu peur et je m’en veux. C’est surement ça l’amour, le fait de s’en vouloir de faire souffrir l’autre. Elle me parle de Lina aussi et du fait que j’étais amoureux d’elle. Elle n’a pas tort, je ressens quelque chose pour elle, mais je ne suis pas sûr que ce soit comme pour Eileen. Dans mon cœur ça ne fait pas pareil. Je n’ai pas de papillon en pensant à elle contrairement à ma petite amie. Elle me rappelle ensuite un souvenir d’un diner avec Lina et d’un jeu qu’on a fait pour rendre Lina jalouse. Je ne me vois pas du tout être comme ça, pourtant je sais qu’elle a raison même si je n’en ai aucun souvenir. Elle me parle ensuite de sexe et je sens que moi aussi je suis d’accord avec elle puisque quelque chose commence à monter. J’essaye alors de me rassoir mais j’ai trop mal au derrière. Je la prends alors par la taille et la place à califourchon sur moi et mon membre douloureux. Je prends ensuite son visage entre mes mains pour qu’elle me regarde dans les yeux. « Je t’appartiens. Ne me demande pas comment je le sais, c’est mon cœur qui parle. Tu sens que même si je ne me souviens pas, mon corps lui se souviens. Et crois-moi, j’ai honte de ressentir ça là, je dois être rouge comme une tomate. Mais quand tu me parle de Lina, ce n’est pas ce que je ressens pour toi. Pour toi, je sens des papillons dans mon ventre, j’ai la mémoire du corps qui se rappelle que tu es désirable et quand je t’imagine passer cette porte, j’angoisse. Je sens au plus profondément de mon être que je t’aime Eileen ! » Je la guide pour que nous nous embrassions pour un baiser passionné qui ne m’aide pas du tout. C’est quand nous sommes sur des charbons ardents que le médecin fait son grand retour. Il nous parle de la sortie qui sera prévu dans deux jours si tout se passe bien, du fait que je ne peu pas avoir de relation sexuelle avant une semaine et de tous les soins qu’il va falloir que les infirmières fasse a domicile. Eileen a repris sa place sur le fauteuil. Le médecin précise que les visites seront terminées dans cinq petite minutes. Je n’ai pas envie qu’elle parte, pourtant, nous n’avons pas le choix.

Je ne suis pas très bien en ce moment même. Je sens qu'Alec a du mal à se souvenir et ça n'aide pas mon côté impatient, je le reconnais. J'ai envie de lui, j'ai envie qu'on parte de là, qu'on retrouve notre vie. Je perds pied devant lui et il le voit. Il me prends alors par les hanches et m'entraîne sur lui. Il entoure de ses mains mon visage et mon regard se fixe dans le sien. Il me rassure alors et m'affirme que son corps se souvient lui contrairement à sa mémoire. Je sens sa virilité tendre vers la mienne. Je donnerais n'importe quoi pour qu'on fasse l'amour là, tout de suite. Il sait qu'il m'aime mais ne s'en souvient pas pleinement. Ça me fait plaisir et mal à la fois. Il m'embrasse passionnément pour me le prouver et je lui rends avec toute l'intensité qui m'anime. Mes mains glissent sur son torse et je commence à mouiller tellement j'ai envie qu'il soit en moi là tout de suite mais on est interrompus par le médecin. Je grogne intérieurement. Je vois bien à sa tête qu'il n'approuve pas ma position. Je me dégage et m'assois à côté d'Alec. J'écoute attentivement ce qu'il a à dire. Pas de sexe pendant une semaine supplémentaire. La mort. Mais ce qui est plus important c'est qu'il pourra sortir dans deux jours. Il était temps ! J'aurais juste à fignoler les détails pour notre nouvelle maison. Il était hors de question que l'on reste là où nous nous sommes fait agresser. Une nouvelle demeure nous attend dans le quartier de Coconut Grove non loin de la Venitian Pool. J'adore cet endroit et il faudra que je le fasse découvrir à Alec une fois qu'il sera remis sur pieds. Le médecin repart après ses indications et conseils. Il ne me reste que cinq minutes avec Alec. Deux jours et on pourra être ensemble à nouveau comme ... avant. Je souris faiblement en prononçant ce dernier mot. Je sais bien qu'en deux jours il n'aura pas retrouver toute sa mémoire alors ça ne sera pas réellement comme avant mais on va tout faire pour que ça revienne au plus vite. Je reviendrais demain et je serais là à ta sortie. Je dépose un baiser sur ses lèvres et profites des dernières minutes quand une infirmière vient sonner notre séparation. Repose-toi et dors bien mon amour. Je le regarde une dernière fois et quitte sa chambre non sans avoir une boule au ventre.