Isaiah&
Lina

J'avais appris pas mal de choses ces derniers jours. J'avais besoin de faire du sport pour évacuer, et seul. Je squattais pas mal la salle de la ville, maintenant que je pouvais doucement reprendre une vie normale. J'essayais de ne pas penser à ma petite soeur qui fréquentait un boxeur illégal, surtout. Bien que j'appréciais ce type, je savais que tout ça avec ma soeur n'était voué qu'à l'échec et même si j'avais décidé de les laisser vivre leur petite idylle comme ils l'entendaient malgré mon avis négatif sur la chose, il n'était pas sans le fait que j'avais vraiment vraiment du mal à tenir ma décision. Je sentais que quelque chose se passait ou se passerait mal et je ne pouvais pas le contrôler. Arlo avait eu raison, lors de notre entrevue, il fallait que je la laisse vivre ses expériences. Elle savait ce que j'en pensais et lui aussi. je savais qu'il ne lui ferait pas du mal volontairement et il savait qu'à la seconde où il le ferait de toute manière il aurait de mes nouvelles.

J'étais donc à la salle depuis plusieurs jours à faire un tas de sports différents, histoire de m'occuper l'esprit de tout ça. Je ne pouvais rien faire en attendant alors autant me défouler sur quelque chose de productif. C'est dans ces quelques jours intensifs que je reconnaissais Lina, du côté justement de la boxe. J'allais vers elle. Elle m'avait dit vouloir reprendre le sport et j'étais heureux de la voir là. hello lui fis-je avant d'être trop près, histoire d'éviter de recevoir un coup. je ne pensais pas que tu t'y mettrais si vite fis-je en souriant. cela faisait à peine quelques jours que j'étais allé la voir chez elle, elle était motivée. ça te dit qu'on s'entraîne ensemble? tu dois avoir beaucoup à sortir fis-je alors en venant tenir le sac de boxe. cela occuperait mon esprit aussi, de coacher la belle Lina. Elle avait vécu énormément et je pense qu'avoir quelqu'un avec elle allait aussi pouvoir l'aider à vraiment évacuer toutes ces émotions négatives. allez. tu prends toute ta colère, toute ta tristesse, tous tes doutes et tu les expulses là dessus. tu t'en fous que je sois là, je prendrais le coup. allez, fonce lui fis-je alors pour la motiver, comme un vrai coach

Isaiah&
Lina

Il y a quelques jours j'avais rencontré le pompier qui m'avait sauvé la vie après notre accident de voiture. J'avais été touchée qu'il soit venu nous voir qu'il passe du temps avec moi qu'il offre même des cadeaux aux filles et elles les adorent elles ne les quittent plus. On avait parlé qu'il faudrait que je m'occupe un peu de moi et j'avais décidé de reprendre une activité physique. Je ne suis pas une super grande sportive mais je sais que le sport peut faire beaucoup de bien alors aujourd'hui j'étais motivée à aller à la salle que possède Chad. En plus, je pourrais peut-être le voir et papoter un peu. Je me prépare donc en conséquence avec des fringues adaptés et je file droit vers la salle. Alva étant à l'école et Zoé chez les grands-parents tout était fait pour que je prenne du temps pour moi.

Arrivée dans l'établissement je ne vois pas mon ami mais qu'à cela ne tienne je le verrai un autre jour. Je regarde un peu tout ce qu'il y a quand je remarque le coin boxe. Taper dans un sac me fera sûrement du bien. Je pose mon sac à côté de moi et me mets devant un sac de frappe. J'inspire avant de porter le premier coup. C'est la première fois que je fais ça alors ça fait bizarre. Je donne encore quelques coups quand j'entends un "Hello". Isaiah se tenait devant moi mais à bonne distance. Hey ! Bonjour ! Il ne pensait pas que j'allais me mettre au sport si vite. Je crois que j'en avais plus besoin que je ne le pensais. Je lui souris puis il me propose qu'on s'entraîne ensemble, que j'ai des choses à sortir. Oui je veux bien mais je te préviens c'est la première fois que je tape là dedans. Je préférerai qu'il le sache au cas ou je ferai une bêtise ou que je taperai à côté. Isaiah prend le sac et me demande de ressortir toute ma colère, ma tristesse, tout ce qui ne va pas et de le remettre sur ce sac. Il est là pour retenir. S'il fallait que je sorte tout ce que j'ai en moi ça allait être une séance trop intense. Son "fonce" me sort de mes réflexions et je commence à taper. Je nous revois alors dans la voiture quand une autre vient nous faire une queue de poisson. Les crissements des pneus, le choc contre l'arbre. Ma perte de connaissance, Jordan, la peur au ventre pour mes filles. Les yeux bleus d'Isaiah. Tout se mélange et je frappe aussi fort que je peux. Je ne peux plus m'arrêter de frapper ce que je pense être le responsable de tous mes malheurs, ce sac sur lequel je projette tout ce qui m'est arrivé de mauvais ces derniers temps. Je suis tellement dans la colère que je ne me rends pas compte que des larmes coulent toutes seules sur mes joues, ni que je pousse des cris de temps à autre.

Isaiah&
Lina

J'étais dans un état de flou quand je suis tombé sur Lina. Elle était à la salle de sport, près du coin de boxe de la salle. Je me souvenais immédiatement avoir parlé sport avec elle l'autre jour. ça me faisait du bien de la voir, après tout ce fouilli dans ma tête. Je m'approchais d'elle et lui proposait de s'entraîner ensemble. Après tout ce qu'elle avait vécu, elle avait besoin de se changer les idées, d'évacuer, de s'en sortir. Le sport aidait beaucoup là dedans, c'était très psychologique aussi. Quand on fait beaucoup de sport, on le sent que ça joue sur les humeurs, les émotions.

Sachant tout cela, je lui proposais de taper dans le sac aussi fort que possible. je me mis à la coacher, à lui dire de penser à ce qui lui faisait mal, faire face et taper comme elle le voulait/pouvait. Elle s'y mettait assez facilement. Je sentais que ça devait sortir, qu'elle n'avait pas osé, qu'enfin ça se libérait. Elle lâchait parfois des cris, elle tapait fort, ses larmes sortaient. C'est ce qu'il fallait, je la faisais continuer sans s'arrêter. Il ne fallait pas qu'elle se retienne. J'étais là pour elle, je tenais le sac et parfois elle donnait vraiment de sacrés coups, elle me faisait reculer même. Elle réussissait à se lâcher, à donner tout ce qu'elle avait. A un moment, elle s'arrêtait, le visage mouillé. Je l'aidais à retirer ses gants et lui donnait un mouchoir pour essuyer son joli visage de ses larmes et peut-être un peu de sa sueur. n'aies pas peur de tout évacuer, il faut que tu le fasses. lui soufflais-je alors qu'elle se rendait compte de ce qu'elle avait fait devant moi. allez on remets ses gants, on va faire toi contre moi maintenant. fis-je alors en me mettant face à elle. Je me mettais à lui apprendre quelques trucs de boxe, quelques tapes contrôlées. ça pourrait lui servir et moi ça m'amusait de donner mon savoir. j'avais fais parti d'un club dans le Minnesota. J'arrivais à l'esquiver la plupart du temps alors je lui donnais des trucs pour m'avoir. Elle avait dû mal et ça me fit rire. concentres-toi, tu vas m'avoir. on partira pas de là tant que tu ne m'auras pas eue. La boxe c'est pas une affaire de force forcément, tu peux me mettre au sol. lui fis-je alors qu'on en fit encore un ou deux enchaînements où je l'avais et enfin elle me fit tomber. Bon, dans un vrai combat je me serais relevé et elle n'aurait pas gagner mais c'était déjà une belle avancée. Au sol, elle allait crier victoire et je la fis tomber par un croche-pieds à côté de moi. je ris alors qu'elle se retrouvait avec moi sur le sol. ne pas baisser la garde! lui fis-je alors en la regardant, riant. Je me relevais en moins d'une seconde et je lui tendais la main pour l'aider à se remettre sur les pieds.

Isaiah&
Lina

J'avais besoin de le défouler plus que je ne le pensais et Isaiah l'avait bien compris. C'est pourquoi il m'exhorta à frapper dans ce sac suspendu en face de moi. C'est ce que je fis. Je puisais ma force dans toute ma colère, ma tristesse et ma frustration d'être totalement impuissante face à ce qui m'arrivait. Je tapais aussi fort que je pouvais avec mes poings et mes pieds. J'avais envie de détruire ce sac qui représentait tout le mal de ce monde. Je laissais des cris s'échapper de ma gorge et les larmes coulaient toutes seules sur mes joues. Quand je fus à bout de souffle Isaiah m'arrêta et m'aida à enlever mes gants puis me tendit un mouchoir. Merci. dis-je la voix sanglotante. Il me dit qu'il ne faut pas que j'ai peur d'évacuer tout ce mal de cette manière. Mais c'est vrai que je suis quelqu'un qui n'aime pas pleurer devant les autres alors ça me gène mais son sourire bienveillant me rassure. Il me demande ensuite de remettre mes gants et qu'on va faire du un contre un. Je le regarde d'un air de dire "nan mais je ne vais pas te frapper" mais il a l'air bien décidé. Je remets alors mes gants et suis ses instructions. Il faut que j'arrive à l'avoir et le faire tomber. Il me dit que j'en suis capable mais j'ai vraiment l'impression que ça ne va pas être de la tarte. J'essaye à plusieurs mais le bougre est bien trop agile pour moi. Je tape souvent dans le vide et je le vois rire. C'est pas bien de se moquer Je finirais bien par t'avoir ... Je me dis ça en mon for intérieur alors qu'il me dit que la boxe n'est pas qu'une question de force. De quoi alors ? Quand je vois ça à la télé j'ai l'impression qu'ils tapent et puis voilà ! Serait-ce un sport bien plus stratégique que ça ? Ça me donne matière à réfléchir pendant que je frappe et je finis par trouver une petite faille et j'arrive enfin à mon but. Il est par terre. Ahhh ... Et alors que j'allais crier victoire de le voir étaler et que je commençais à lever les bras en l'air me voilà rapidement par terre moi aussi. Ehhh mais c'est de la triche là ! T'as ... Je n'ai pas le temps de finir qu'il me répond qu'il ne faut jamais baisser sa garde et se met à rire. Il se relève ensuite ultra rapidement et me tend la main pour que je me lève à mon tour. Un petit sourire espiègle s'étire sur mon visage alors que je le laisse me relever. J'ai une idée en tête mais je ne sais pas si elle va marcher. Ne pas baisser la garde han ? Ma main toujours dans la sienne et remise sur pieds, je tente une balayette dans ses jambes mais je m'emmêle et je me casse la figure l'entraînant en même temps dans ma chute. Il se retrouve au dessus de moi mon visage n'étant qu'à quelques millimètres du sien. Mon regard plonge dans ses prunelles bleutées l'espace d'un instant avant que je me reprenne. Ça c'est la spéciale Lina. On pourra l'appeler comme ça ... La balayette la plus foireuse de l'année ! Je lâche un petit rire avant qu'on ne se relève et cette fois-ci sans coup fourré de ma part. Je crois que j'ai encore beaucoup à apprendre ... Il me faudrait bien plus qu'une leçon. Y a du boulot va falloir t'armer de patience si tu le veux bien. Je crois bien que je rougis tout en lui souriant. Cette séance me fait beaucoup de bien et sa présence est rassurante. J'aime ce temps passé avec lui. J'ai pas envie que ça s'arrête. J'ai pas envie de rentrer, j'ai pas envie de penser. J'ai plus envie d'avoir mal.

Isaiah&
Lina

J'aidais Lina à se défouler à la boxe, en tombant sur elle par hasard à la salle. je savais qu'elle vivait énormément, j'avais été un des pompiers qui l'avait sorti de là lors de l'accident. J'avais été ému par leur histoire et j'avais voulu être là pour eux quelque part. Je lui souris alors qu'elle dit qu'elle ne veut pas que je me moque. Elle est vraiment belle, c'est une très belle femme, Lina. Mais je ne pense pas plus loin, malgré mes habitudes : elle est mariée. j'ai énormément de principes et le fait de ne pas toucher aux femmes "prises" en fait parti. Je suis juste un soutien moral et apparemment physique pour le sport pour elle.

Alors qu'elle tente de me mettre au sol, elle tombe plus que moi. Je ris alors que je me lève plus vite qu'elle et l'aide à se relever. On se retrouve à quelques millimètres l'un de l'autre quand elle me fait rire en donnant un nom à sa prise. elle va avoir plusieurs niveaux cette prise j'suis sûr, un peu comme un pokémon. riais-je alors qu'on se reculait l'un de l'autre doucement pour reprendre nos positions. Elle me dit alors qu'il y avait pas mal de boulot et que je devrais être patient. j'arquais un sourcil, interloqué. Voulait-elle davantage de leçons? Voulait-elle s'améliorer et que je l'aide à le faire? Pas de bol pour toi, je suis du genre patient. lui fis-je alors en levant les épaules, reprenant une posture naturelle. je supposais que ça voulait dire qu'elle voulait arrêter la séance de sport là. Je pinçais les lèvres cherchant vite une idée. ça te dit d'aller se défouler en mer? genre d'aller faire du paddle après s'être pris un p'tit encas dans le snack sur la digue? lui proposais-je alors. J'aime les journées sportives et elle avait l'air d'avoir besoin de se défouler. Quoi de mieux qu'un petit repas rapide ensemble avant d'aller faire un autre sport un peu plus tranquille mais qui reste un sport quand même ?

On allait prendre nos douches chacun de nos côtés et nous changer avant de se retrouver devant la salle pour prendre la route ensemble. Ce quartier est assez pratique, on peut tout faire à pieds. Je déposais quand même dans ma voiture pour être plus à l'aise. J'avais toujours un maillot dans la voiture, on est à Miami après tout, qui n'en a pas au cas où? Puis je retournais vers elle. alors? des nouvelles de l'état de...? Si tu ne veux pas en parler, je comprendrais... c'est juste que... je pense que ça pourrait justement te faire du bien, d'en parler. L'évacuer dans le sport c'est bien, mais que ça sorte aussi c'est un travail psychologique important. fis-je alors avec un petit sourire gêné. Peut-être étais-je allé trop loin? J'avais peut-être fais un pas de travers et je m'en voulais déjà.

Isaiah&
Lina

Cette séance de sport avec Isaiah m'avait fait beaucoup de bien. Ça m'a permis d'évacuer pas mal de tensions que j'avais accumulé ces derniers temps et c'était libérateur. Je me sentais en confiance avec lui. Peut-être trop même parce quand j'essaye de le mettre par terre c'est moi qui trébuche comme une belle merde. J'invente un nom à ma prise et il me répond qu'elle aura une évolution un peu comme un Pokémon. Ça me fait rire et je tente déjà d'imaginer comment ça pourrait finir. Espérons qu'elle finisse mieux qu'elle n'ai commencé quand même ! On se recule ensuite l'un de l'autre et je sens déjà qu'il va y avoir un travail colossal à faire alors je lui dis de s'armer de patience. Ce qu'il me répond me fait de nouveau rire. Pas de bol, pas de bol, c'est vite dit ! C'est pas comme si ta compagnie était désagréable quand même ! Mais t'as ptet jamais vu une femme aussi peu douée. La preuve avec ma prise. Remarque ça ne l'a pas fait fuir alors ... Je le plains déjà. S'il arrive à faire quelque chose de moi à ce niveau là ce mec sera un saint. Non pas que je sois une ratée dans ce domaine mais le sport n'a jamais été une priorité, loin de là.

On allait sur la fin de la séance quand Isaiah proposa une autre activité. Ça tombait bien parce que je n'avais pas envie de rentrer. J'ai trop tendance à ruminer quand il n'y a personne. Quand Alva est à l'école et que Zoé dort, que la maison est déserte, je me sens bien trop seule et je pense beaucoup trop. Je me fais du mal à imaginer le pire. J'ai l'impression de ne plus voir la fin de tout cela et j'ai peur justement de cette fin. Être avec Isaiah me change les idées et j'en ai grandement besoin. D'accord avec plaisir. C'est parti pour du paddle. Tu verras mon sublime équilibre. Je me mords la lèvre avant de rire. Nous allons ensuite prendre notre douche et nous nous retrouvons devant la salle. Nous posons nos sacs de sport dans nos voitures respectives et je récupère celui spécial plage. Toutes les filles de Miami ont ce sac c'est obligé ! Je vois qu'Isaiah est paré lui aussi. C'est parfait. Nous marchons maintenant vers la digue où nous prendrons un petit repas rapide avant de faire notre activité paddle. Sur le chemin le jeune pompier me questionne sur l'état de Jordan. Il me dit qu'évacuer par le sport c'est bien mais qu'il faut que je réussisse aussi à le sortir verbalement. T'as pas fini de me voir pleurer alors si tu veux vraiment que je parle et ça me met mal à l'aise quelque part. T'es pas là pour me voir pleurer tout le temps. Je lui souris timidement tout en sentant les larmes monter quand même. J'ai pas envie de pleurer. J'ai trop pleuré, j'ai envie de rire comme avant. J'ai juste plus envie de penser. Je veux mettre mon cerveau sur pause et vivre comme avant. Je sais bien que c'est impossible mais je donnerai n'importe quoi pour oublier ma peine l'espace d'un instant. Mon regard plonge dans le sien et je m'arrête face à lui. Tu crois que tu pourrais faire ça ? C'était limite comme une supplication. Je voulais qu'il me fasse tout oublier, juste pour un court moment ou le temps qu'il voudrait.