Alors comme ça, vous voulez découvrir mon histoire. Je vois, bon je vous préviens, vous risquez d’être déçu puisque je n’ai pas tellement de chose à raconter, mais puisque vous y tenez, commençons ! Alors je m’appelle Joey Taylor, je suis née le 23 avril 1993 à New-York. Je suis la première fille de John et Katrina Taylor, brillants chirurgiens. Deux ans plus tard, une autre petite tête brune fit son apparition, Max, mon frère que je tolère plus ou moins (je rigole, je l’adore mais je ne lui dis pas souvent sinon il a des problèmes aux chevilles, vous avez compris). Je n’ai jamais eu à me plaindre de mon niveau de vie, clairement, je viens d’une famille aisée. Mais cependant, je n’ai pas été pourrie gâtée, mes parents s’étaient promis de nous faire galérer un peu pour qu’on découvre ce que c’est la vie.

Côté école bon, c’était pas franchement glorieux on va pas se mentir. Mes parents désespéraient de me voir me lancer dans de grandes études comme eux l’avaient fait. Mais moi, tout ce que je voulais faire c’est danser. J’adore la danse, c’est mon grand-père qui m’a fait découvrir ce merveilleux sport, à peine j’ai su marcher qu’il a commencé à vouloir m’apprendre le tango. Imaginez lorsque j’ai dis à mes parents que je voulais arrêter l’école pour me consacrer entièrement à la danse, ils ont frôlés la crise cardiaque. La réaction de mon grand-père était nettement meilleure, il avait le sourire jusqu’aux oreilles. Il a d’ailleurs été mon meilleur allié car c’est en grande partie grâce à lui que j’ai pu rentrer dans une prestigieuse école de danse une fois mon diplôme obtenu. Merci papy.

Je me suis arrachée durant ces années, j’ai appris toutes les danses possibles à m’en faire saigner les pieds (ouais c’est pas hyper sexy je sais). Mais j’ai réussi. Sauf que la réalité m’a vite rattrapée, je n’ai jamais réussi une seule audition par la suite. Du coup, j’ai dû me trouver un travail. J’ai été embauchée en tant que serveuse alors que je n’avais aucune expérience, je pense que mon décolleté m’a pas mal aidé ce jour-là (me jugez pas, j’ai mis toutes les chances de mon côté d’accord ?). Bref, j’étais ravie (notez l’ironie). Bien sûr plusieurs fois j’ai failli être viré, mon caractère explosif était compliqué à contrôler surtout envers ces vieux porcs qui osaient me mettre les mains sur mon sublime fessier. Ah j’en ai mis des baffes, mais j’ai toujours été sauvée par mon sourire et mes yeux de biche. Qualités que j’utilisais énormément aussi lorsque de beaux jeunes hommes venaient au bar. Bah quoi ? Fallait bien une part de plaisir aussi. Surtout que généralement, ils m’attendaient toujours à la fin de mon service. Oui j’enchaînais les conquêtes. L’amour ? Très peu pour moi. Ce qui désespérait ma meilleure amie Maxine qui elle était une grande romantique. Je la connaissais depuis la maternelle, un jour ma mère avait oublié de mettre mon goûté dans mon sac alors Maxine a partagé le sien avec moi, il ne m’en fallait pas plus pour ne plus la lâcher.

Et puis un jour, ma chère meilleure amie est venue en furie dans le bar et a violemment plaqué une feuille sur le comptoir. Evidemment, je lui ai ri au nez lorsque j’ai lu « audition de danse ». Ça ne lui a pas vraiment plu et elle m’a fait la morale. J’ai finalement accepté (bon elle m’a promis de me faire son fondant au chocolat si au moins je m’inscrivais et que je passais l’audition. Clairement, je tuerai pour son fondant au chocolat s’il le fallait). J’avais peu d’espoir. Une semaine, deux semaines, j’avais finalement arrêté de penser à cette fichue audition. Jusqu’au jour où… j’ai été choisie. J’étais clairement sur le cul. J’ai tout quitté et je suis partie en tournée avec une troupe de danseurs. C’était incroyable ! Et je remercierai jusqu’à la fin de mes jours Maxine pour m’avoir forcée à m’inscrire. J’ai rencontré des personnes formidables avec qui j’ai tissé des liens très forts. Et c’est aussi là-bas que je l’ai rencontré. Justin Roberts. Un lien indescriptible nous lie et je ne pourrais jamais mettre un mot dessus ni même l’expliquer. Au début, c’était tout à fait amical et puis ça a dérapé. Nos côtés séducteurs ont pris le dessus et ce fut la débandade. On a couché ensemble sauf que, mon cœur il m’a trahi aussi ce jour-là. J’étais complètement paumée. C’était la première fois que je ressentais ce mélange d’émotions pendant et après avoir couché avec quelqu’un. Mais ce n’est pas de l’amour, plutôt crever. Enfin je crois.

Et puis toutes les bonnes choses ont une fin. La tournée s’est terminée. Alors moi naïvement j’ai cru que j’aurais toujours des nouvelles de ce cher Justin mais non, silence radio. J’ai l’habitude hein puisque normalement c’est moi qui fais la morte mais là c’était inacceptable. De plus, j’ai eu la charmante surprise de découvrir que j’étais enceinte. C’est clairement devenu de l’harcèlement. Vous avez vraiment cru qu’il allait s’en tirer comme ça ? C’est mal me connaître. Mais surtout, que faire ? Le garder ou avorter ? C’est à la date limite pour avorter que je me suis décidée. Je l’ai gardé. Ce fut difficile mais j’ai décidé qu’il était temps pour moi de prendre mes responsabilités et d’arrêter ma vie de débauche. Alors je me suis trouvé un poste en tant que professeur de danse et j’ai consacré ma vie à ce petit-être. Petit-être qui est né le huit août 2018 et qui se nomme Noah. Je suis toujours en colère contre Justin, de plus il n'est pas au courant que j'ai décidé de ne pas avorter. Il est persuadé que j'ai avorté et il m'a même envoyé de l'argent lorsqu'il a enfin daigné me répondre lorsque je lui ai appris que j'étais enceinte. Sauf que mon fils à le droit de savoir qui est son géniteur. Alors j’ai décidé de le retrouver. J’ai découvert que monsieur coup d’un soir et très fertile vivait à Miami. J’ai donc déposé mes valises dans cette nouvelle ville afin de montrer de quel bois je me chauffe.