Rose&
Aaron

Mon dernier jour au sein du complexe était venu et j'étais parti avec Kathelyn et son compagnon, non sans avoir une boule au ventre. Je laissais derrière moi ma famille mais je savais que c'était pour mon bien. Je ne leur ai rien dit parce qu'ils n'auraient pas compris. Kath et moi étions différents de tous ces gens-là. Nous avions toujours vu notre avenir ailleurs et surtout elle et bien avant moi. Depuis son départ, je n'étais plus le même. Je ne m'engageais plus autant dans la vie de la communauté si bien que ma mère pensait que j'étais malade. Mais non, mon esprit et mon cœur étaient tout simplement déjà partis bien loin rejoindre celle qui fut ici ma femme, ma confidente et ma meilleure amie. Sur le trajet qui allait m'amener à ma nouvelle vie, un tas d'images me venaient en tête. Je me demandais vraiment comment c'était là-bas et je ne pouvais m'empêcher de questionner Kath sur sa vie à Miami. Je m'attendais vraiment à un choc culturel et pour être totalement honnête ce fut terriblement le cas. Rien que le fait de passer en voiture dans la ville, ça me paraissait bien immense et j'allais pouvoir mettre à l'épreuve mon sens de l'orientation à coups sûrs. J'avais déjà hâte de me perdre. Ou pas. J'espérai ne pas tomber sur des endroits craignos. Je sais que dans toute ville il y a des quartiers plus ou moins sensibles. Mais avant de partir à la découverte je m'installais chez ma meilleure amie et fus plutôt impressionné par son nouveau mode de vie. Elle était bien là et je me rendis compte que William prenait bien soin d'elle. Je rencontrais enfin Lina avec qui j'avais pu converser via internet pour sortir Kath du complexe. Le couple l'hébergeait aussi elle et ses filles suite à leur tragique accident de voiture qui avait plongé son fiancé dans le coma. A peine arrivé ici, j'étais déjà confronté aux malheurs que la vie peut apporter dans une grande ville. Ce n'est pas au complexe qu'un accident de ce genre serait arrivé. Je soupire et prends possession de ma chambre. Kath m'explique un peu tout le fonctionnement puis m'amène quelques cartes de la ville car elle sait que je meure d'envie de partir en vadrouille. Je ne voulais pas rester enfermé dans sa maison aussi accueillante soit elle. Et puis après resté je ne sais combien d'heures comprimé dans cette carcasse d'acier qu'on appelle voiture il me fallait prendre l'air. Je saisis alors les cartes et décide d'aller directement à la plage. Je n'avais jamais vu la mer et c'était un rêve de gosse alors je n'attendis pas une seconde de plus. Mais avant de partir Mon amie me tendit un téléphone portable avec son numéro dedans au cas où je me perdre vraiment. Je dépose un baiser sur son front avant de sortir de là.

Kath vit dans le quartier de Miami Beach et en arrivant j'ai vu que la plage n'est pas très loin. Armé de ma carte, marchant d'un bon pas décidé et en lisant les panneaux, j'arrive bien vite à destination. Je suis bien rapidement conquis par cette vision paradisiaque, si bien que je m'arrête en plein milieu d'une esplanade où se retrouvent des joggeurs, des gens à rollers et même un peu plus loin une danseuse qui attire mon attention. Mon regard oscille entre l'étendu d'eau qui m'appelle et cette personne extrêmement gracieuse. La danse était interdite au complexe tout comme la musique. Les deux combinés m'enchantent bien plus au final que l'océan et je me rapproche timidement. Je m'assois sur un petit muret, à bonne distance d'elle pour ne pas la déranger et je l'observe. Ses mouvements coordonnés à la musique, les expressions de son visage et les courbes de son corps si harmonieuses lorsqu'elle bouge. Je ne vois rapidement plus qu'elle tant elle me paraît solaire. J'espère juste qu'elle ne va pas me prendre pour un vieux pervers à la regarder comme ça de loin. Ça serait gênant.

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J'apprenais chaque jour à en apprendre davantage sur la ville. je rencontrais des citoyens, j'échangeais avec eux. Certains étaient plus sympathiques que d'autres mais ça, c'est normal. On ne peut pas matcher avec tout le monde. Néanmoins, je dois souligner que tout le monde était sympa avec moi. Malgré mon accent français et mes difficulté parfois à trouver des mots spécifiques, personne ne se moquait de moi, ils étaient plutôt aidant même. Je trouvais ma place, petit à petit. Mon appartement n'était pas encore fort décoré, je passais toujours mon temps dehors. Faut dire, j'ai toujours été comme ça. J'adore le contact avec la ville, la nature, les gens. Je ne rentre que pour faire des câlins à mon lapin en regardant la télé.

Aujourd'hui, comme d'habitude, je profitais d'heures libres pour aller me balader. Etant nouvelle en ville, le conservatoire m'autorisait à plus de liberté pour d'abord apprendre à vivre à Miami et me sentir bien : c'est très important pour la scène de se sentir à l'aise avec son espace - truc d'artiste. Bref. Il faisait vraiment beau alors je me dirigeais sans réfléchir vers le sable chaud. J'avais prévu un maillot de bain au cas où sous une robe fluide blanche assez courte. Arrivée sur le sable, je me défaisais de mes claquettes à nœud que je gardais à la main. Toute cette ambiance, le sable, le soleil, le bruit de la mer... ça me donnait encore envie de danser. Je fermais les yeux face au soleil, j'écoutais chaque bruit, je ressentais chaque rayon sur ma peau. Doucement, je rouvrais les yeux et prenais mon téléphone. Je posais mes chaussures et mon téléphone sur un petit muret non loin de là et je me mettais à ressentir tout ça en dansant.

J'ai assez l'habitude qu'on me regarde danser. Je ne suis pas du tout gênée par ça, sinon je ne le ferais pas dans de tel espace public. Moi-même, je m'arrêtais souvent face aux artistes de rue, quelque soit leur domaine d'art. Peintre, musicien, mime, danseur... Alors je ne trouve aucune gêne là dedans. La musique s'arrête doucement et je finis mon dernier mouvement, profitant de cette sensation unique de ressentir tout ça. Doucement, je reprends une position habituelle et attrape mon téléphone. Je tourne doucement la tête en remarquant l'homme qui me regardait, je lui souris. Bonjour. lançais-je avec mon petit accent français habituel. J'espère que je ne vous ai pas dérangé avec la musique. C'est magnifique ici, c'est inspirant. fis-je en souriant, attrapant mes chaussures aussi et m'avançant vers lui. J'adore rencontrer les gens, je n'ai pas peur de venir à leur rencontre. Je m'appelle Rose.

Rose&
Aaron

J'étais vraiment fasciné par cette jeune femme et par ce qu'elle dégageait. Je ne perds pas une miette de sa danse du premier jusqu'à son dernier mouvement. Elle m'a littéralement captivé et j'ai du mal à détourner le regard quand elle a fini si bien qu'elle le remarque. Je dois rougir c'est sûr. Bonjour. Elle espère ne pas m'avoir dérangé. Oh non pas du tout, j'aime beaucoup ! Et le cadre s'y prête bien ça rend la scène encore plus belle, lui répondis-je en lui rendant son sourire. Elle s'avance ensuite vers moi et se présente. Aaron. Enchanté de faire votre connaissance. Mon sourire ne quitte pas mon visage et ma spontanéité reprend le dessus sur ma retenue. Vous êtes la grâce incarnée ! Je n'ai jamais vu une femme bouger comme vous le faites ! En même temps j'ai jamais vu ... Enfin si une fois au mariage de ma cousine Berthie mais c'était pas comme ça, pas aussi harmonieux. Enfin bref. C'était un compliment. Enfin j'essaye d'en faire mais c'est pas encore ça je crois. Je me gratte l'arrière de la tête en signe de gêne. Ça a au moins le mérite de la faire sourire et elle est radieuse comme ça.

Je fais une jolie rencontre aujourd'hui pour ma première journée en solo dans la ville. Vous parlez très bien anglais mais vous avez un accent, non ? D'où venez-vous ? demandais-je intrigué par cette jolie blonde. J'avais l'impression qu'elle n'était pas d'ici et quand je disais ça, je parlais des Etats-Unis, pas uniquement de la Floride. Je n'ai vu que deux états pour le moment mais je ne pensais pas qu'un tel accent existe dans notre pays. J'étais bien curieux de savoir d'où elle pouvait venir. Le temps qu'elle me réponde je regardais les traits de son visage. C'était tellement bon de rencontrer de nouvelles personnes. J'avais trop vu les mêmes durant toutes ces années. J'avais envie maintenant de voir le plus de monde possible, de découvrir de nouvelles personnalités. J'en avais vraiment besoin.

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Le jeune homme qui m'avait observé un petit moment était sorti de sa petite cachette alors que je l'avais surpris. ça ne me dérangeait pas, j'avais l'habitude du public vu mon métier. De nature très sociable, je n'avais pas peur d'aller vers lui et d'entamer une conversation. Il semblait un peu impressionné par ma présence, ce qui le rendait plutôt mignon. J'espérais ne pas l'avoir dérangé avec ma musique d'abord, même si elle restait douce, car je savais que certaines personnes détestaient ça et je n'avais pas remarqué sa présence en commençant à danser. c'est très gentil il me fit un joli compliment à la place. Il était charmant, il usait de jolis mots. Aaron, s'appelait-il. J'enregistrais ça soigneusement dans ma mémoire alors qu'il continuait la discussion. Il semblait de plus en plus à l'aise et ça me faisait plaisir, il continuait à commenter ma danse de manière très positive, parlant d'une autre fois où il avait vu danser quelqu'un. Il semblait un peu à part, ce qui ne le rendait pas du tout repoussant mais plutôt intéressant. Il avait une manière étrange de parler, comme s'il venait d'ailleurs alors qu'il n'avait pas d'accent comme moi. Il se demandait même s'il faisait bien son compliment. Je fronçais légèrement les sourcils, de manière intriguée. je suis très expressive du visage. je ne veux pas être indiscrète mais... vous êtes d'ici? demandais-je alors très doucement. je ne voulais pas le brusquer puisque je posais une question tout de même personnelle.

Chose assez marrante car il me demandait à peu près la même chose. Il avait, lui, remarqué mon accent sans doute. c'est gentil de me dire que je parle bien l'anglais! Je suis française. lui apprenais-je alors, tout sourire comme toujours. Je ne lâchais pas mon sourire de toute manière. Je parle français lui dis-je alors en français. je souris ensuite en voyant sa tête. ça vous dit d'aller manger quelque chose? il est quatre heures, un goûter peut-être? Un café avec une sucrerie? fis-je en regardant les petits commerces du bord de plage prévus à cet effet. j'étais un estomac sur patte, j'adorais manger. Puis, autant emmener ma nouvelle connaissance avec moi. pardonnez-moi, hmm, je suis très sociable j'adore faire la connaissance des gens et comme je viens d'arriver... je m'accroche à tous les gens sympas qui me croisent. lui fis-je alors pour ne pas qu'il ait peur de mon invitation ou que sais-je. on se tutoie? proposais-je en allant vers le commerce non loin pour s'installer et prendre un petit goûter ensemble.

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Aaron

J'étais à deux pas de la plage à regarder une jeune femme danser. Elle était vraiment gracieuse. Un joli spectacle à voir pour moi qui n'avait jamais réellement vu ça. Une fois sa danse finie, elle vint m'accoster. Timidement et maladroitement je tente de lui faire un compliment. Je suis mal assuré mais elle me remercie. Je me sens rougir alors qu'on se demande quasiment en même temps d'où l'on vient. Je lui réponds en premier. Du Texas, fin fond perdu du Texas. Je n'en dis pas plus. Je ne vais pas la faire fuir en révélant vraiment d'où je viens bien que je ne lui mente absolument pas en répondant ça. Je suis né dans un village très reculé du Texas. Il faut bien se dire que ceux qui ont été nos geôliers pendant tout ce temps ont bien réfléchi à notre situation géographique. Bien sûr qu'ils n'allaient pas établir leur complexe en plein milieu de New-York. Ça aurait été pure folie. M'enfin par la grâce de Dieu nous étions maintenant partis Kath et moi et nous aimons notre nouvelle vie. Il y a tant de choses à découvrir et de belles personnes à rencontrer.

Mon attention se recentre sur cette belle jeune femme, très avenante qui me révèle maintenant d'où elle vient et quel est cet accent si différent du mien. J'apprends donc qu'elle est Française puis elle prononce, je suppose, les mêmes mots dans sa langue natale. Premier mini choc culturel. Jamais, je n'avais entendu une autre langue que la mienne. Ça me semble encore plus fascinant. J'ai bien envie de lui demander de me parler encore comme ça même si je ne comprendrais sûrement rien mais elle reprend la parole pour me proposer d'aller grignoter un morceau. Avec plaisir ! Je lui souris puis je la suis vers l'endroit où elle a envie de m'emmener. Elle me demande ensuite si on peut se tutoyer. C'est une personne très sociable sur qui je suis tombé aujourd'hui et ça plaisir. Oui, c'est plus facile pour moi, merci. Dans le complexe d'où je venais on se tutoyait tous sauf le Directeur bien évidemment mais ça se voulait aussi familial que possible alors le vous n'était pas tant de mise que ça. Moi aussi j'aime rencontrer des gens. Je viens d'arriver ici et je découvre la ville tout en faisant des rencontres. C'est plus sympa comme ça. Et dire qu'on m'a toujours répété de ne pas faire confiance aux gens du dehors. Mais je ne vois pas le problème. C'est sûr que tout le monde ne peut pas être aussi gentil mais quand même. Je fais une réflexion à voix haute et je me rends bien compte au jour le jour que tout ce qu'on a pu me dire n'était pas forcément vrai. Le Diable n'est pas partout dehors. Il y a de bonnes personnes tout autour de nous, pas que des mauvaises. Mon attention repart sur Rose. Ça fait longtemps que tu es ici ? lui demandais-je alors qu'on arrivait devant Starbucks d'après ce que je peux lire sur la devanture du magasin. J'aime beaucoup le dessin du logo en tout cas. Nous entrons et nous faisons un peu la queue ça doit être bien s'il y a plein de gens. Je regarde un peu ce qu'ils proposent et quand c'est à mon tour on me demande mon prénom pour l'inscrire sur un gobelet puis je commande un cappuccino avec un beignet au choco-noisette. Je paye ensuite à la caisse et je vais rejoindre Rose qui s'est déjà installée. Je n'étais pas encore venu ici je ne connais pas j'avais pas ça chez moi. Je n'avais rien en réalité et je découvrais toujours plus de choses. Ça me plaisait vraiment beaucoup et en plus en charmante compagnie, ça ne gâchait rien. Tu fais quoi dans la vie et tu es venue faire quoi de beau à Miami? demandais-je pour la connaître encore un peu plus.

Rose&
Aaron

On avait décidé d'entrer dans un Starbucks pour faire connaissance, lui et moi. J'aimais rencontrer de nouvelles personnes, surtout dans un endroit où je ne connais pas grand monde. Il avait l'air très gentil alors je n'allais pas passer à côté de lui. Il me disait venir du Texas, chose à laquelle je souriais. Je ne connaissais pas grand chose des Etats-Unis, mais il me semblait venir d'un coin un peu perdu, pas très civilisé. Non pas qu'il soit grossier, bien au contraire, mais il n'a pas l'air de connaître les choses de la société de consommation en tout cas. Il semblait intrigué par la devanture du Starbucks et m'apprenait n'être jamais venu ici. Je ne connais pas grand monde ici alors, je suis toujours friante de nouvelles rencontres! Puis, surtout quand ce sont des gens intéressants! fis-je en lui lançant un clin d'oeil. Je réfléchis à ce qu'il venait de dire sur le fait d'avoir "confiance" aux gens. hmm parfois faut se méfier quand même, on peut tomber sur des fous! fis-je alors en riant, mon café dans la main, le regardant.
Il m'intriguait vraiment, j'étais sûre qu'il ne me disait pas encore tout. Mais il me renvoyait la question et pour avoir de la confiance, il fallait en donner. oh non je suis ici depuis quoi? un mois maximum? J'étais danseuse étoile à Paris j'ai voulu venir ici, le conservatoire de Miami a été le premier à me répondre alors hop. fis-je alors pour lui expliquer ma raison d'habiter maintenant ici. Ma famille n'a jamais vraiment accepté que je choisisse de vivre de la danse, alors j'ai toujours dû me débrouiller seule. lui fis-je alors pour lui expliquer un peu plus sans aller plus loin dans le détail. tu n'avais pas de Starbucks chez toi? dis donc, ça doit être le seul endroit où il n'y en a pas! fis-je alors pour le taquiner. j'adore, moi. Il y en a partout,ça permet d'avoir un point de repère dans toutes les villes du monde! expliquais-je alors en regardant autour de moi. tu fais quoi dans la vie, du coup? Et tu as une famille?

Rose&
Aaron

J'avais rencontré Rose au bord de la plage. C'était une belle journée ensoleillée et même s'il n'y avait pas eu ce soleil elle aurait quand même était ensoleillée. Cette jeune femme respirait la joie de vivre et son sourire charmant était communicatif. Je l'avais vu entrain de danser et rien que ça ça avait illuminé ma journée. Elle est solaire et rayonnante. Sans que je m'y attende mais avec grand plaisir, elle était venue me parler et maintenant on poursuivait notre conversation dans un Starbucks. C'était la première fois que j'y mettrais les pieds et ça me semblait pas mal.

Dans nos questions, je lui demande si elle est là depuis longtemps et tout comme pour moi c'est tout récent. Elle me dit qu'elle est là parce que le conservatoire de Miami a été le premier à lui répondre et qu'elle était danseuse étoile à Paris. Je lui souris. Cette fille était tous les astres en même temps aussi rayonnante que le soleil et aussi gracieuse qu'une étoile. J'étais sous le charme, je devais bien l'avouer. Je passais un très bon moment avec elle. Peut être qu'une belle amitié pourrait naître aujourd'hui ? La suite de la conversation nous le dira sûrement. J'apprends ensuite que ses parents n'approuvent pas son choix de carrière et je fronce les sourcils. Je n'aime pas ce que j'entends. Les parents font bien souvent de mauvais choix pour leurs enfants à ce que je vois et c'est bien dommage. C'est tout à ton honneur ! Tu es forte et courageuse. Tu as eu raison de t'émanciper. Il faut vivre ses rêves et pas rêver sa vie comme on dit. Je lui souris alors qu'elle me demande s'il n'y avait pas de Starbucks chez moi et puis d'autres petites choses. Ah non nous avions juste me strict nécessaire. Pas de loisir pas de restaurant ni ... Rien. On vivait en complète autonomie comme on dit. On cultivait nos terres et tout ça. Je viens d'un petit village perdu y avait rien aux alentours. Rien qui aurait pu nous tenter de voir le monde tel qu'il était vraiment. Elle me taquine ensuite et je rougis. Sûrement, dis-je avant de lâcher un rire. C'est vrai, c'est bien d'avoir des endroits comme ça. Pour moi, ça serait le monastère qu'il y a pas loin d'ici. Mon petit refuge à moi. Je souris de nouveau. J'étais tombé sur ce lieu par hasard et depuis j'aimais beaucoup m'y rendre pour avoir un peu de calme dans cette ville mouvementée.

La discussion se poursuit ensuite sur moi. Je bois une gorgée de ma boisson chaude puis je plonge mon regard dans le sien. Là d'où je viens, il fallait être utile. Il fallait choisir un métier qui aiderait la communauté. Je suis devenu ébéniste et sculpteur sur bois. La sculpture, c'est un plus mais j'aime vraiment ça, un peu comme une passion. J'aime créer des objets en tout genre à partir de ce matériau là. Et pour la seconde question. Oui, j'ai une famille. Ils sont restés là bas. J'ai que ma f... Enfin future ex femme ici. C'est une longue histoire et je veux pas t'embêter avec ça. Reparlons de toi ! Tu commences quand du coup au conservatoire ? Tu vas faire des genre de ballets ? Je ne connaissais pas grand chose en danse. Juste assez pour savoir ce qu'était une danseuse étoile et un ballet. J'avais vu un reportage et Kath m'avait fait regarder Black Swan. Je m'en souviens encore troublant comme film.

Rose&
Aaron

Je venais de rencontrer quelqu'un de très intéressant à la plage. Il avait l'air de venir d'ailleurs et c'était vrai. C'était hyper intéressant d'entendre sa façon de voir les choses. Moi, j'ai toujours vécu dans la société "normale" avec ses bons et mauvais côtés. Lui, il apprenait encore à la connaître et à s'y faire. C'était comme de parler à un complet étranger et y'a rien de plus pédagogique que ça. J'étais fascinée donc par ce qu'il me disait, la façon dont il vivait avant de venir ici. c'est fou. quelque part, ça peut faire du bien. souvent je regarde ces documentaires où des gens de notre société partent vivre dans des endroits reculés de la planète pour se déconnecter complètement. ça doit être une sacrée expérience. du coup, c'est normal que pour toi le monastère soit un endroit apaisant. Moi, j'adore la ville, j'adore rencontrer du monde. A partir du moment où j'ai quelqu'un, je me sens bien. fis-je alors en riant légèrement. En même temps, l'humain est fait pour se sociabiliser. Sans ça, il est contre nature. c'est hyper intéressant de t'écouter. tu devrais peut-être partager ton expérience. ça pourrait aussi t'aider à avancer, d'échanger. non? je disais ça en plissant des yeux, de peur d'avoir dit une bêtise. Moi, j'adorais l'écouter en parler dans tous les cas alors je ne pouvais m'empêcher de penser que je ne devrais pas être la seule.

Je lui posais plusieurs questions sur lui, curieuse d'en savoir plus sur lui. Il me répondait sans problèmes avec une certaine passion. Je ne loupais pas une goutte de son discours, souriant. Son métier avait l'air hyper intéressant. Par contre, côté famille, quand il me disait qu'ils étaient encore là-bas je fronçais les sourcils légèrement. Même si j'étais en froid avec la mienne, tout le monde ne devait pas être insensible à la famille. tu peux continuer de faire ce métier ici, tu ferais un carton j'suis sûre. les gens raffolent des artistes de ce genre. tu pourrais en faire une véritable force, profites-en. lui fis-je alors avec le sourire. non j'aime bien parler de toi, tu penses que tu voudras que ta famille te suive ici? vous n'aviez pas le choix d'être mariés? je posais beaucoup de questions. j'étais bien trop curieuse, il allait finir par me le faire remarquer. Pourtant, j'étais à fond dans son histoire comme devant la dernière saison de Stranger Things. J'écoutais ce qu'il disait et je déduisais. Il ne parlait pas de sa "future ex femme" avec trop d'émotions alors je supposais que ce n'était pas tellement un mariage d'amour véritable. Souvent, c'est ce qu'il arrivait dans ces milieux-là malheureusement. Il me posait des questions sur mon métier. oh j'ai commencé dès mon arrivée. ils m'ont fait faire un tas de tests parce qu'ils n'avaient vu de moi que des vidéos. Le ballet, c'est une compétition sans fin et à la fois une communion. On se bats les uns contre les autres tout en avançant ensemble. Enfin, la compagnie a l'air d'être plus bienveillante, ça fait du bien. Tout le monde est reconnu pour son talent bien que malheureusement on doive mettre certaines/certains plus en avant. Mais c'est plus sain, je dois l'avouer lui fis-je alors en buvant mon café entre deux. On va jouer Carmen. Entre deux, on va faire quelques représentations pour entretenir la saison. J'ai donné pleins d'idées car j'adore mélanger les styles de danse avec le ballet, je trouve ça canon. On devrait baser la saison là dessus, du coup. Ils ont besoin de nouveau alors ils sont vachement à l'écoute. Tu pourras venir voir, si tu le souhaites. lui fis-je alors avec le sourire. Je serais vraiment contente de le voir dans le public.

Rose&
Aaron

J'aimais ce moment partagé avec Rose. Elle était intéressante et semblait vraiment curieuse à mon sujet. C'était plaisant de voir une personne aussi captivée par ce que l'on raconte et c'était clairement réciproque. J'avais hâte d'en apprendre plus sur elle aussi. J'aime rencontrer des gens différents de moi c'est vraiment enrichissant comme échanges. J'apprends beaucoup des autres et j'en suis ravi. Ça n'a rien à voir avec ce qu'on a pu nous dire au complexe. Bien sûr je ne pensais pas que le monde était tout rose et tout gentil mais ce n'était pas aussi terrible que le dirigeant le laissait croire. Rose me dit que c'est intéressant de m'écouter parler et je me sens rougir de nouveau. C'est pire encore quand elle me dit que je devrais peut-être partager mon expérience et que ça pourrait me faire avancer d'échanger là dessus. Je ne pense pas. Pas que tu n'aies pas raison non mais je me trouve banal. Qu'est-ce que tu veux que ça intéresse d'autres gens ce que j'ai bien pu vivre. Un gars qui vient d'un coin paumé du Texas. C'pas vraiment vendeur et ça ne vend pas du rêve comme on dit. Je ris un peu gêné mais je pensais ce que je disais à 200%.

On parle ensuite métier et là encore elle est enthousiaste. J'adore vraiment sa positivité. Ça fait énormément de bien de parler à une personne comme elle. On devrait tous avoir une Rose dans nos vies. Je ne peux m'empêcher de sourire en la regardant. Un vrai petit soleil sur pattes. J'espère bien me faire connaître un peu oui, il faut que je me penche là dessus. Je lui souris et je veux enchaîner la conversation sur elle mais elle veut encore parler de moi. J'aimerais avoir mon frère et ma sœur. Mes parents ... ce sont à cause d'eux qu'on a été enrôlé là dedans alors ils peuvent y rester. J'étais un peu amer par rapport à eux. Ils ne nous avaient pas protégé et tout ça c'était de leur faute alors je ne m'en souciais pas plus que ça après tout. Non nous n'avions pas le choix. En fait les jeunes femmes sont mariées de force à leur 21 ans. Pour éviter que Kath soit mariée à n'importe qui j'ai pu la demander en mariage. On se connaissait depuis tous petits. Moi je suis tombé amoureux mais pas elle. Une lueur de tristesse passe dans mes yeux mais j'essaye de la chasser bien vite. Elle a quitté notre communauté il y a cinq et elle est tombée amoureuse ici. C'est pour ça, en grande partie, qu'on va faire annuler notre mariage pour qu'elle puisse ... l'épouser lui. Je me pince les lèvres et ce coup-ci je ne lâche rien je veux en savoir plus sur elle.

Rose me parle alors de la troupe qu'elle va intégrer et comme à son habitude elle en parle avec beaucoup d'engouement. Ça fait plaisir à voir. Elle a sûrement trouvé sa place ici et j'en suis ravi. Elle va pouvoir évoluer et s'épanouir loin de sa famille trop stricte. Je viendrais avec plaisir ! Je ne louperai pour rien au monde une invitation comme celle là ! Ça me plait beaucoup qu'elle pense à m'inviter. Ça nous permettrait de nous revoir et de voir notre évolution à tous les deux. Ça promettait un beau début d'amitié. Je me rends compte qu'ici les amitiés se lient vite et j'espérais vraiment qu'elles tiennent. Nous continuons de parler pendant un bon moment avant d'échanger nos numéros. La promesse de se revoir était bel et bien là. Je voulais la voir sur scène maintenant.