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 Quand la soirée tourne mal... - Laufti

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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Lun 11 Mai - 23:19
Quand la soirée tourne mal...
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« Ft. Laufti G. Johnson »
La chambre d'hôpital était lugubre, comme toutes les chambres d'hôpital ceci dit, je ne me sentais pas très à l'aise. Le pilote brun était allongé là, dans un lit, branché à toute sorte de machines, qui faisaient un bruit d'arrière fond très perturbant. Il était immobilisé, et vu ses grimaces, il souffrait, tout cela par ma faute. Enfin, la faute de Mike. J'étais vraiment reconnaissante, car s'il n'était pas intervenu, personne ne l'aurais fait, comme toutes ces autres fois où il avait joué avec moi. Jeff n'aurais rien pu faire vu son gabarit et j'aurais été dans un pire état que cet homme devant moi, peut-être même morte. Je soupirais, en tripotant mes doigts, comme à chaque fois qu'une situation m'échappait. J'avais le regard dans le vague, repassant ce qui s'était passé en boucle. Je ne comprenais pas comment j'avais pu retomber dans ses bras, je me décevais. Le matin même, j'hésitais à retourner avec lui, l'aimant encore un peu, mais la tentative d'agression m'avait ouvert les yeux. Il avait toujours profité de mon amour pour me traiter comme son pantin, j'avais fait n'importe quoi pour lui, il m'avait mise dans toutes les situations les plus ignobles... et j'avais toujours accepté. Je bougeais ma jambe, inconsciemment, en proie à d'énormes remords. Lorsque je le remerciais pour avoir agit ainsi, il tendit une main vers moi, en silence, comme pour me dire que c'était ok. Non, justement, n'importe qui ne l'aurait pas fait, et j'avais eu de la chance que ces deux là passent dans le coin. Je pris sa main et la serrais doucement dans la mienne en faisant un petit sourire.

L'infirmière entra, avec un humour des années quarante, mais j'appris enfin le nom de famille de ce monsieur. Johnson. Elle lui remit une dose de morphine avant de nous laisser. Je lui demandais alors son prénom, mais ce fut une grave erreur, c'est comme si je lui demandais de parler avec une patate chaude dans la bouche et des braises sous les pieds. Il réussi quand même à le dire, après deux ou trois essais. Laufti. Pas commun mais très joli comme prénom. Je lui souris et m'enfonce dans m chaise pour le regarder. "Je doute que vous puissiez voler ce soir...j'espère que vous pourrez vite rentrer chez vous, c'est pas la joie ici. Des fois j'me dis que je ferais mieux de me barrer." dis-je en soupirant, comme pour me convaincre aussi.

Soudain, j'entendis du bruit dans le couloir, l’infirmière débarqua, suivie de deux flics, dont un que je connaissait déjà. "Phil" dis-je froidement. Il me regarda durement et son collègue prit les devant, regardant Laufti, puis moi. "Mademoiselle, si vous voulez bien nous accompagner dans le couloir, nous avons de questions à vous poser sur les évènements de cette nuit." Je soupirais. "Suis nous si tu veux pas d'ennuis Sascha" répliqua Phil, l'air mauvais. Je me résignait, il valait mieux du calme pour notre cher pilote et quelque chose me disait que cette conversation allait être tout sauf calme. Je m'installais donc sur une chaise dans le couloir et leur racontais les faits. Mais bien sur, Phil en rajouta, cherchant à savoir pour quelle raison exacte je devais du fric a Mike. J'avais beau dire qu'il l'avait inventé, il était persuadé que cet argent venait de la drogue. Je haussais le ton, et si son collègue n'était pas intervenu, je crois bien que je lui aurait collé une droite, ou alors je me serais tirée. Phil surveillait de près le gang, qui recrutait les orphelins, et il m'avait souvent prise pour des délits mais sans réussir à me faire enfermer, ce que je lui rappelais souvent. Une fois l'interrogatoire fini, pour ne pas dire l'accusation, je retournais près de Laufti. Phil passa la tête à travers l'encadrure de la porte et lança "Tiens toi tranquille Sascha, je me ferais un plaisir de t'embarquer. Si ça ne tenais qu'à moi, tu viendrais avec nous pour avoir emmerdé ces mecs." Une fois le dos tourné, je lui balançais un doigt d'honneur avant de retourner m'assoir. "Ce mec à jamais pu me coffrer du coup, il se venge à chaque fois qu'il me croise" dis-je, un sourire malicieux aux lèvres. "ça vous dérange si je reste un peu? J'ai rien à faire..." demandais-je à Laufti. J'avais surtout peur de tomber sur des potes de Mike, en réalité.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Jeu 14 Mai - 14:03
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Alors qu'Hayden se posa au fond de son siège, elle me regarda de haut en bas, enfin de gauche à droite puisque j'étais allongé... avant d'ajouter :"Je doute que vous puissiez voler ce soir...j'espère que vous pourrez vite rentrer chez vous, c'est pas la joie ici. Des fois j'me dis que je ferais mieux de me barrer." disait-elle peu enjoué par mon départ imminent. Je devais dire que l'idée même de la laisser seule avec ce qui venait de se passer ne me réjouissait pas non plus. J'essayais de relativiser, ce genre de chose ne devait pas lui arriver tout le temps quand même. Je veux dire, si Mike avait déjà été si violent, il l'aurait déjà tuée. Des bruits de pas à cadence irrégulière me firent sortir de mes pensées. Je reconnaissais ensuite la douce voix mélodieuse de l'infirmière mais pas celles de ses accompagnants. Il s'agissait donc d'autres infirmiers ou des flics. La seconde hypothèse fut la bonne. Deux mecs armés en uniforme entrèrent dans ma chambre. Hayden connaissait visiblement l'un d'entre eux puisqu'elle l'appela par son prénom, Phil. Il s'agissait peut-être même d'un surnom. Si elle connaît des gens dans la police, pourquoi n'a t elle pas parlé de Mike avant cet incident ? Tout se mélangeait dans ma tête. Cette pauvre fille devait avoir des problèmes avec les forces de l'ordre... Sinon ils auraient déjà bouclé Mike au trou.

Une nouvelle fois, je fus sortie de mes pensées quand l'acolyte de Phil me dévisagea. Enfin c'était mon impression, il avait l'air de vouloir me frapper lui aussi. Il invita alors Hayden à le suivre pour procéder à l'audition. Son pote ajouta qu'il fallait les suivre sinon cela se compliquerait pour elle. Elle me regarda une dernière fois avant de les suivre, j'hochai alors la tête en signe d'approbation aux propos du policier. Elle se résigna. Quand ils furent tous trois sortis, l'infirmière ferma la porte. " Je vais en profiter pour voir votre oreille si vous le voulez bien. " j'haussai les épaules à ses paroles, fais ton boulot ma vieille ! Elle approcha ses mains de mon bandage, je rapprochai alors la partie gauche de mon visage vers elles. Elle enleva délicatement le bandage, et ainsi libéra mon œil endormi. Je soufflai quand je vus enfin de mes deux yeux, j'avais l'impression d'être un pirate jusqu'à maintenant. Elle traficotait mon oreille sans que je sache vraiment ce qu'elle faisait. Elle toucha une partie très douloureuse à l'intérieur. Je fus alors une grimace en serrant les dents. " Bon ! C'est pas si mal finalement. Vous avez le tympan perforé, c'est surement dû aux nombreux chocs que vous avez reçu de ce côté là du crane. Rien de grave, en quelques mois il sera comme neuf ! " me disait-elle avec le sourire. Pour moi, tout ce qu'elle venait de dire était catastrophique. J'avoue être parfois un peu hypocondriaque... Elle me mit un truc bizarre et gluant dans l'oreille. Je n'entendais rien, c'est tout ce que je savais. " Je vais regarder vos côtes, à la radio une petite fêlure est apparue au RX, vous pouvez vous asseoir s'il vous plait ? " me demanda-t-elle en me tendant ses mains pour m'aider à me relever. Pas facile, j'avais effectivement une grosse douleur au niveau des côtes. Elle m'enleva toujours délicatement le gros bandage que j'avais tout autour de mes côtes. Il y avait un petit bleu sur le côté droit, elle me mit alors des grosses bandes de straps sur toute la zone où je soufrai. " Voilà c'est tout ce que je peux faire. Votre jambe cassée vous en avez pour un bon mois de plâtre, le mieux pour vous c'est un fauteuil roulant je pense. Après on vous l'enlève et pendant quelques mois encore vous aurez des béquilles et beaucoup de séances de kinésithérapie. " Je la regardai avec des gros yeux. Je n'allais pas pouvoir travailler pendant plusieurs mois. Pour moi c'était horrible. Ma vie c'est mon travail et là... Je n'avais plus de vie. J'avais presque envie de pleurer. " Vous allez me faire un arrêt de travail je suppose ? " disais-je avec une voix beaucoup plus claire que tout à l'heure. Elle me demanda alors ma profession et hocha la tête, un peu peinée, pour me confirmer que pour piloter un avion de plusieurs tonnes il valait mieux avoir toutes les cartes en main. C'était une fausse question en fait, je savais évidemment la réponse qu'elle allait me donner, mais je préférai l'entendre d'une autre bouche.

Hayden ouvrit la porte. Elle avait terminé, je n'avais rien entendu de tout leur entretien. C'était le but en même temps. Son pote en rajouta une couche avant de partir. Hayden en profita pour lui glisser un doigt d'honneur une fois ce dernier retourné. Elle se rassit avant d'ajouter :  "Ce mec à jamais pu me coffrer du coup, il se venge à chaque fois qu'il me croise" je savais bien qu'elle avait fait des conneries. Cela se sentait et puis, c'était logique par rapport à ce que je pensais tout à l'heure. Elle me demanda si cela me gênait de rester un peu dans la chambre à mes côtés, je sentais bien que quelque chose la tracassait. " Jamais. " lui rétorquai-je alors avec mon plus beau sourire. Je la regardai, elle avait un petit accroc sur son arcade, surement un coup que Mike lui avait donné hier soir. Je tendis ma main pour toucher son arcade délicatement, il y avait déjà de la croute sur son bobo, le contour de son œil était quand à lui un peu noircit, pas un œil au beurre noir mais pas loin. " Est ce que vous me cachez quelque chose mademoiselle ? " je la regardai toujours dans les yeux, je posai ma main sur mon torse. " Je pense que Mike n'est pas le seul à vous vouloir du mal, mais j'aimerai comprendre pourquoi. Vous avez l'air d'être une femme forte, à l'abris du mal. Mais c'est tout le contraire en fait. " disais-je avec un rire nerveux.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Jeu 14 Mai - 18:00
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« Ft. Laufti G. Johnson »
Rester là ne me dérangeais pas, en vérité, cela me rassurait plus qu'autre chose. Je n'avais pas vraiment peur de Mike, même si je savais qu'il était capable de beaucoup de cruauté dans ses actes, j'avais surtout peur de me retrouver seule face au clan. Depuis que j'avais plaqué Mike, ils ne me portaient pas dans leur coeur, et ils étaient tous prêts à me trouver et à me descendre si cela leur rapportait les faveurs de leur crétin de chef. Être seule contre dix, ce n'était pas vraiment ce dont j'avais envie. J'avais déjà eu bien de la chance que Laufti se porte à mon secours le soir même. Je restais dans le silence, après lui avoir annoncé qu'il devrait surement vite rentrer chez lui, une pointe de déception dans ma voix. Certes cela ne m'enchantais pas, mais il avait surement une famille qui l'attendait, et qui serait inquiète de ne pas le voir rentrer comme prévu. Je n'avais cependant vu personne lui demander s'il souhaitait appeler qui que ce soit. Notre moment de blanc fut brisé par des bruits de voix et de pas dans le couloir, et la porte s'ouvrit. Je fus stupéfaite de voir, dans l’entrebâillement de la porte, deux flics, dont l'un que je ne connaissais que trop bien. Ce mec m'avait pourrit la vie depuis que j'étais sortie de l'orphelinat, j'avais appris plus tard qu'il avait essayé de faire plonger mon père pour détournement d'argent, sans réussir. Et le fait que je traine avec un gang ne l'arrangeait que trop bien. Il avait du prévenir son collègue, j'étais dans une impasse. J'espérais juste que le deuxième ait plus de jugeote que ce balourd de Phil. Je les suivis, non sans rechigner, en lançant un regard de désespoir vers mon nouvel ami. Les échanges avec les flics furent tendus, ils étaient sans pitié. Visiblement, ils s'étaient très bien renseignés sur moi, et faisaient même le lien entre la mort de mes parents et mes déboires dans la rue. Cela n'avait fait que me renfermer plus encore sur moi-même, les envoyant chier au plus haut point. Jamais je n'admettrais devoir de l'argent à Mike, ni que cela avait un lien avec la drogue, car c'était faux. Ils voulaient juste me pousser à le dire, comme ça, affaire classée. Je me tus donc, refusant de répondre à leurs dernières questions. Phil fulminait, il n'avait qu'une idée en tête, me ramener au poste, et m'interroger à sa manière, la barbare. Heureusement pour moi, son collègue décida que nous en avions terminé. Je retournais donc auprès de Laufti, et fit un doigt d'honneur à Phil lorsqu'il tourna le dos.

Je soufflais et retournais m'asseoir. L'infirmière remettait un bandage au beau brun, au niveau du ventre, puis elle nous laissa. J'expliquais à Laufti que ce gars était un pourri qui ne cherchait qu'a me coffrer depuis ma majorité. En vérité, il avait déjà obtenu pas mal de séjours en maison de redressement lorsque j'étais mineure, mais avec Mike à mes côtés une fois sortie de l'orphelinat, j'avais échappé au trou à chaque fois. J'avais rapproché ma chaise du lit, de manière à ce qu'il ne se torde pas non plus trop pour me voir. Je lui demandais alors si cela ne le dérangeait pas que je reste, je me sentais mieux ici que dans la rue, pour une fois. " Jamais. " me lança-t-il avec un énorme sourire, qui, je dois le dire, était plus que ravageur. Il approcha sa main de mon visage, fixant mon arcade soignée en arrivant ici. Je me préparais à avoir mal, mais non, il frôla délicatement la blessure, puis reposa sa main sur son torse. Mon oeil me faisait légèrement mal, mais pas de quoi en faire tout un plat. " Est ce que vous me cachez quelque chose mademoiselle ? " me demanda-t-il, son regard planté dans le mien. Je fut prise au dépourvue, ne sachant quoi répondre. " Je pense que Mike n'est pas le seul à vous vouloir du mal, mais j'aimerai comprendre pourquoi. Vous avez l'air d'être une femme forte, à l'abri du mal. Mais c'est tout le contraire en fait. " ajouta-t-il, en riant doucement.

Aie, il avait visé juste. Un sourire en coin se dessina sur mon visage. Il avait essayé de cerner mon comportement, mes paroles et mes actes? Sauf que ces derniers temps, mes actes ne correspondaient plus à celle que j'étais, du moins à celle que j'avais été jusque là, avec Mike. Je décidais donc de jouer franc-jeu avec lui, il savait déjà que j'avais des soucis avec la police. "Vous savez, quand on vit dans la rue, faut s'adapter, personne ne vous fait de cadeau, si vous êtes faible, vous mourrez, point." commençais-je. Puis, voyant son regard interrogateur, je vis que cela ne lui suffisait pas, et j'ajoutais en soupirant "Mes parents sont morts quand j'avais neuf ans, personne n'a voulu de moi à l'orphelinat, personne, sauf Mike. J'ai jamais eu d'autre parent, du coup bah, j'ai dévié de la voie normale, et il a pas apprécié que je le quitte pour reprendre mes études..." Oula, j'allais un peu loin dans les détails, il avait surement pas envie de connaître toute ma vie. Je ris nerveusement, en continuant de le regarder. "Du coup, ouais, j'ai pas mal de personne à dos, et pas que le gang de Mike, j'ai les flics, certaines boutiques, le maire aussi, il en a marre de nous voir traîner.."

En vérité, je trouvais ma vie de plus en plus pathétique. Quand on est jeune, on croit que c'est chouette, c'était comme une grande famille pour moi j'étais appréciée à ma juste valeur, pas pour l'argent ou la renommée. Mais je n'avais rien vu. Il m'avait utilisée, comme un pantin, un sous-fifre qui fait tout ce qu'on lui demande, trop aveuglé par l'amour qu'il vous porte. La rue s'était retournée contre moi, elle n'avait jamais fait qu’agrandir ma peine et ma douleur, et au fur et à mesure, j'en étais venue à me dire que ma vie était là, auprès de lui, quoi qu'il dise ou fasse, j'étais allée trop loin pour pouvoir faire demi-tour, la rue tait partie intégrante de moi, et m'en détacher était dur. Pourtant, je n'avais plus le choix. En restant ici, avec ce monde à dos, je risquais gros. Mon regard se voilà quelques instant, repensant à tout ce que j'avais perdu et tout ce qui m'était passé à côté. En moi, un feu brulant crépitait, il fallait que je me calme, sinon j'allais exploser.

Un bruit de machine me tira de mes pensées et me ramena brutalement à la réalité. J'adressais un sourire franc mais triste à mon nouvel ami. "Je suis une femme forte, mais avec de sacrés problèmes... " dis-je blasée. Je me levais et regardais par la fenêtre, la ville qui commençait tout juste à vraiment vivre. Il était encore tôt pour les habitants d'Atlanta. A cet étage, on avait une vue d'ensemble de la ville, ma ville. Je me retournais et m'approchais du lit du blessé pour m'assoir doucement là où je ne le gênerais pas. "Et vous? Que vous a dit l'infirmière Joëlle?" /pokemon!/ Je me doutais qu'il ne pourrait repartir en avion ce soir, mais j'espérais sincèrement pour lui qu'il n'en avait pas pour longtemps. Il avait l'air de tellement aimer son métier. Curieuse de savoir, je lançais, en riant "Dites, pourquoi vous aviez l'ai ébahi quand votre collègue m'a avoué que vous étiez pilotes hier?" Je n'avais pas eu le temps de leur demander, mais j'avoue que j'avais été perturbée par cette réaction soudaine de la part du beau brun.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Sam 16 Mai - 19:27
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J'étais toujours dans mon lit, j'avais remonté grâce à une manette électrique, la section dos du sommier. J'étais désormais en position semi-assise, la tête toujours sur le gros oreiller. Hayden entra et s'assit sur sa chaise. Les flics et l'infirmière avaient quitté la chambre, nous nous retrouvions alors de nouveau seuls. J'avais donc décidé d'éclaircir un peu la personnalité de la jolie jeune femme que j'avais défendu hier. Je lui demandai donc si elle avait des secrets qu'elle ne m'avait pas dit, des angoisses, des gens à dos. "Vous savez, quand on vit dans la rue, faut s'adapter, personne ne vous fait de cadeau, si vous êtes faible, vous mourrez, point." comme l'histoire d'une femme essayant de survivre au milieu d'une jungle tropicale, elle m'avoua qu'elle vivait dans la rue. J'avoue ne pas avoir compris sur l'instant, même si elle avait de gros problèmes avec son ex, je ne pensais pas qu'elle vivait dans la rue au quotidien. Elle continua, m'exposant des détails précis sur son parcours chaotique "Mes parents sont morts quand j'avais neuf ans, personne n'a voulu de moi à l'orphelinat, personne, sauf Mike. J'ai jamais eu d'autre parent, du coup bah, j'ai dévié de la voie normale, et il a pas apprécié que je le quitte pour reprendre mes études..." Je baissai la tête tristement, quittant la demoiselle des yeux après ses paroles. Je soupirai avant qu'elle ajoute "Du coup, ouais, j'ai pas mal de personne à dos, et pas que le gang de Mike, j'ai les flics, certaines boutiques, le maire aussi, il en a marre de nous voir traîner.." j'écoutais, lisant en elle comme un livre ouvert. J'avais cette qualité de savoir entendre les personnes qui en avaient besoin. Psychologue ? Certainement pas, seulement bienveillant je pense. Je ne disais rien après cela, j'étais un peu dans mes pensées, mes parents sont décédés il y a plus de 20 ans maintenant mais ce n'est jamais facile de reparler de ça, même aujourd'hui.

Je regardai de nouveau la jolie rouquine. Elle était pensive, se remémorant les années et les épreuves qu'elle avait traversé. Se demandant si cela valait finalement le coup de rester dans cette ville. Le changement est simple quand on le souhaite au fond de son cœur. Il était surement mieux pour elle de déserter cette ville terrible dans laquelle elle avait laissé de nombreuses plumes. Personne ne peut lire sur son visage un quelconque bien-être. Sans doute car elle n'est pas heureuse comme cela. Mais en même temps, comment peut-on savoir si l'on est heureux ou pas ? Faudrait il encore avoir quelque chose qui nous motive dans la vie. Moi je savais que j'étais heureux parce que je travaillais. Un peu trop parfois peut-être mais... C'était mon unique but, la seule option que j'avais dans ma vie. Quelqu'un d'autre qui aurait ma vie, se sentirait-il aussi content que je le suis ? Sans doute que non. Nous avons tous et toutes des idées, des envies, des problèmes. Parfois on croit en quelque chose et tout se brise subitement. Hayden voulait reprendre ses études, Mike ne voulait pas. Les désaccords, les mésententes, les disputes se suivent et se ressemblent pour finalement aboutir à une déception. Hayden n'est pas heureuse, Mike non plus.

Sur la petite table à ma droite était posé mon téléphone, il commença à vibrer, faisant secouer un petit appareil posé non loin qui commença alors à biper. Avais-je déclenché une bombe ? Je tapa un petit coup sur l'appareil, et ce dernier arrêta son bruit désagréable. Je pris mon téléphone avant que la demoiselle ne m'adresse un grand sourire, relativement peinée tout de même. "Je suis une femme forte, mais avec de sacrés problèmes... " visiblement oui. Mais cette jeune femme devait avoir une vingtaine d'années et je ne crois pas qu'à vingt ans on puisse être désespéré de trouver un équilibre dans sa vie. Alors elle se leva de sa chaise, se dirigeant doucement vers la fenêtre, le soleil se levait doucement sur Atlanta. Je ne connaissais pas vraiment cette ville en fait, je connaissais surtout son aéroport et ce fameux bar. Elle contemplait sa ville, on pouvait percevoir un mélange de fierté et de déception dans son regard. Depuis tout à l'heure je n'avais émit aucun commentaire. Rien ne me semblait important à dire. Je l'avais écouté, je l'ai comprise mais voilà tout.

Elle vint alors s'assoir à mes côtés, sur le bord de mon lit. "Et vous? Que vous a dit l'infirmière Joëlle?" je repris alors le sourire, et la parole. " J'ai quelques côtes fêlées, un tympan perforé et une jambe cassée... " disais-je en roulant des yeux mais en gardant toujours le sourire. Je ne voulais pas qu'elle se sente coupable de tout cela. Tout ce qui m'importait à ce moment là était de repartir à Miami, mais cette fille... Je ne pouvais pas la laisser. Partagé entre un sentiment de vouloir la protéger et l'autre de vouloir revenir au bercail... Ceci dit, personne ne m'attendait. "Dites, pourquoi vous aviez l'ai ébahi quand votre collègue m'a avoué que vous étiez pilotes hier?" je souriais à sa question. " Brandon est un mec extra. Un brillant collègue, tout ce que vous voulez, mais il est assez... inattendu. Voila pourquoi ça m'a surpris qu'il vous dévoile si vite nos métiers même avant nos propres noms. " je riais, me repassant la scène dans la tête.

Je me rappelai alors que j'avais mon téléphone dans la main. Je regardai alors pourquoi ce dernier avait vibré tout à l'heure. Il s'agissait de nombreux messages de mes collègues et amis. Ils me demandaient comment j'allais, ce qui s'était passé, où j'étais, etc. A cette époque j'avais une relation naissante avec une hôtesse de l'air. Tout se passait assez bien avec elle, on ne se prenait pas vraiment la tête, et c'était surtout un merveilleux coup au lit. Bref, quand j'eus répondu à ma belle et à quelques amis, je reposai mon téléphone sur la table. " Je crains de devoir attendre un peu avant de prendre l'avion. De toute façon, pas grand monde m'attend. " disais-je avec un rire assez détaché. J'étais semi-célibataire en cette période, je n'arrivai, et n'arrive toujours pas d'ailleurs à m'attacher aux choses.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Dim 17 Mai - 15:22
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« Ft. Laufti G. Johnson »
Il m'avait écoutée, sans rien dire, me livrer à lui, dire haut et fort ce que j'éprouvais, me confier sur qui j'étais, et me libérer de cette colère, cette haine et ce dégout envers la société, envers les gens. Il m'avait écoutée, comme, je ne savais pas moi, un frère peu être, un ami, un père, même si j'ignorais ce que voulait dire le rôle de père. Ce fut un soulagement de ne rien entendre en écho à mes paroles, juste le silence, le reflet de ce que j'avais au fond de moi. Il devait bien me juger, oui, mais j'ignorais ce qu'il pensait, et je m'en moquais. J'avais dit ce que j'avais eu à dire, et quelqu'un m'avait écoutée. Je supposais qu'il fut surpris de savoir qu'une jeune femme comme moi, à l'air si normal, puisse sortir de la rue et avoir déjà, tant de problèmes. Ma vie me dégoutais, voilà ce que je voulais crier haut et fort, mais je n'arrivais pas à me le dire. Surement parce que j'avais été trop stupide pour croire que tout irais bien, bernée par les illusions que Mike nous créait. J'aurais pu avoir une famille, un boulot, des amis à l'heure actuelle, mais au lieu de ça, je n'avais... rien. Plus maintenant. J'étais seule, délibérément seule dans ce trou à rats géant qu'était Atlanta. J'avais bousillé ma vie en moins de dix ans.

Il avait l'air de comprendre, bizarrement, de ne pas me prendre pour une folle, ou une délinquante, comme les gens me voyaient la plupart du temps. Je regardais à travers la fenêtre, tout ce que je connaissait si bien et qui pourtant aujourd'hui, me donnait l'impression d'être une étrangère. Je n'arrivais cependant pas à me dire que j'allais tout quitter. Mais qu'espérais-je? Que tout s'arrange subitement? Que je redevienne une fille fréquentable, comme je l'avais été? Que tout ce passé disparaîtrait? Rien ne pourrait effacer ça, je le savais, les gens me verraient de la même façon. Je soupirais en regardant Laufti, cloué sur son lit d'hôpital. J'aurais été heureuse, sans Mike. J'aurais connu des jours meilleurs. J'avais été stupide, mais heureuse. Car oui, dans mon illusion, je savais que j'avais été heureuse parmi eux, avec lui. Mais c'était au début. Qu'est-ce qui me retenais ici, pourquoi avais-je cette sensation que je ne pouvais pas partir?

Son téléphone vibra, me sortant de mes pensées, et il le fit taire. Il devait avoir de la famille, lui. Je lui lançais un sourire, histoire de dédramatiser un peu la situation. Je n'étais pas non plus au bord du suicide, je m'en sortais bien toute seule... enfin, pour l'instant. Qu'adviendrait-il des prochaines années? Seule? Face au reste de la ville? Cette ville, face à moi, ma ville, celle où j'étais née, je ne savais plus quoi en penser. La rue m'avait poignardée, dans le dos, sans me laisser la moindre chance de me relever. Au lieu de m'aider, elle m'avait détruite. Étais-je réellement faite pour ce genre de vie? Et comment changer, je n'avais connu que ça? Je décidais d'arrêter de me poser tant de questions, toutes ces questions qui me faisaient mal. Je vint m'assoir sur le lit et lui demandais ce qu'avait dit l'infirmière à propos de son état de santé. " J'ai quelques côtes fêlées, un tympan perforé et une jambe cassée... " me dit-il. Je fis une moue désolée. Je n'en revenais pas qu'il puisse garder le sourire après une épreuve comme celle-là. Comme la veille, avec Mike, où il ne cessait de faire de l'humour. Mike. Je devais arrêter de penser à lui sans cesse, le faire sortir une bonne fois pour toute de mon esprit, faire une croix sur lui, pour toujours. " Brandon est un mec extra. Un brillant collègue, tout ce que vous voulez, mais il est assez... inattendu. Voila pourquoi ça m'a surpris qu'il vous dévoile si vite nos métiers même avant nos propres noms. " Je souris, je n'avais pas pu lui parler à notre arrivée à l'hôpital, mais je l'avais trouvé courageux, à sa manière certes, mais courageux. Il m'avait éloignée de la bagarre, et avait eu le culot de s'enfouir, avec un couteau dans les mains et deux brutes à ses trousses. Cette soirée resterais ancrée pour longtemps.

Il répondis après quelques instants de silence à certains messages, je continuais de le regarder, amusée. Tandis que je m'amusais avec un pli de la couverture, n'ayant pas de téléphone pour me distraire, il m'annonça qu'il pensait rester, que prendre l'avion maintenant serait impossible. Mais ce fut la seconde partie de la phrase qui me percuta. Personne ne l'attendait? Il n'avait pas dit personne, mais on ne dit pas "pas grand monde" si notre famille nous attend. Il avait pourtant l'air de le prendre avec légèreté, comme si rien ne pouvais l'atteindre. J'hésitais à lui demander pourquoi mais je trouvais ça beaucoup trop impersonnel. "J'en suis désolé, j'aurais presque préféré que vous rentriez chez vous, même si du coup, je me sens un peu moins seule." J'avais le monde contre moi, un peu de compagnie n'était pas de refus. J'étais la pauvre gamine abandonnée.. ça me donnais envie de vomir autant de pitié, je n'étais pas comme ça, à quémander de l'amitié. Ou alors, je l'étais, mais la rue me l'avait retiré. Je ne savais pas, je ne savais plus, ni qui j'étais, ni que faire. C'est dur de vous rendre compte un matin que vous n'avez pas la vie dont vous aviez tant de fois rêvé. Que vous n'êtes pas la personne que vous vouliez être, et que vous vous dégoûtez au plus haut point. C'est dur de voir que vous avez trop changé pour faire demi-tour, mais que vous ne voulez pas non plus continuer dans cette voie, comme bloquée là, à ne pas savoir quoi faire. Je sentis les larmes me monter aux yeux et détournais la tête, fixant le mur de la chambre. "Je ne sais pas quoi faire" dis-je dans un murmure, comme honteuse de l'avouer. C'était sorti comme ça, sans que je puisse le retenir, comme une confession, un aveu de faiblesse.

Bizarrement, après des années à ne m'être confiée à personne suite au départ de Lily, cela me faisait du bien de parler, même à cet inconnu, plus si inconnu que ça. C'était étrange, cette impression de sécurité. Et en même temps si dérangeant. J'avais toujours le regard bas, dans le vide, n'osant plus redresser la tête. C'était une autre personne qui était là, pas Sascha, la forte, celle qui imposait sa loi. Hayden la faible et la désespérée avait repris ses droits. C'était un peu comme une schizophrénie, une bataille entre le moi d'avant et celle que j'étais devenue malgré moi. Je savais que j'étais la seule à pouvoir apporter des réponses à mes propres questions, que personne ne pouvait résoudre mes problèmes à ma place, mais j'avais un espoir, minuscule, que cet homme pourrait trouver les mots. Des rêves, encore et toujours des rêves. C'était ce qui m'animait depuis le début.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Jeu 21 Mai - 20:27
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Je la vis sourire quand j'eus parlé de Brandon. Ce mec était taré quand on le connaissait... Il était très sympa mais quand il abusait de l'alcool il avait tendance à devenir un peu dingue et à faire des trucs fous. Hier soir, il n'avait pas bu plus que ça, mais le fait qu'il ait couru pendant plusieurs minutes avec deux chiens à ses mollets étaient tout à fait le style de Brandon un soir de beuverie. Mon téléphone me révéla quelques messages de mes amis et de ma belle de l'époque. Je crois être resté presque un an avec celle-ci, elle était très belle, un peu jeune tout de même. On a vécu que quelques mois ensemble. Cela ne servait à rien de s'installer dans un même appartement, quand c'était moi qui était parti elle restait à la maison, et quand c'était elle qui travaillait, c'était moi qui restait planté au foyer familial. Cela n'avait pas grand intérêt. Du coup on avait décidé de repartir chacun de son côté pour finalement se quitter un peu plus tard pour une raison qui m'échappe aujourd'hui. Elle m'envoya un petit message me disant qu'elle appellerait quand je serais tranquille. Chose qui n'allait pas être immédiate étant donné que la jolie rouquine restait à mes côtés. Non pas que cela me dérangeait, au contraire. Mais si je disais à mon amie que je ne pouvais pas lui répondre car je discutais avec une femme... Cela ne lui aurait pas trop plu je pense. Elle était un tantinet jalouse, je ne voulais pas mettre de l'eau dans le gaz dans notre relation à plusieurs centaines de miles de chez moi.

Après avoir dit à Hayden que presque personne ne m'attendait chez moi, elle fut un regard un peu surpris et interrogateur. J'avais déjà la trentaine bien tassée ( HJ : je ne sais pas quand Est-ce que s'est passé cette scène donc j'improvise x) ) et je n'avais ni gosse, ni femme. Etrange ? Pour moi non, je vivais comme une île. Flottant depuis des années dans le même océan vide et creux. Déprimant non ? Certes. Je pense que si ma vie est si vide et creuse, c'est que je l'ai choisi. Si j'avais voulu me caser je l'aurais fait depuis longtemps. "J'en suis désolé, j'aurais presque préféré que vous rentriez chez vous, même si du coup, je me sens un peu moins seule." Tel un petit chien cherchant sa mère désespérément, elle m'avoua être un peu moins seule avec moi. Ma seule présence à ses côtés semblait la rassurer. J'en était ravi, je ne voulais pas qu'elle sorte seule au dehors. Mais je ne peux pas rester ici toute ma vie et la protéger ainsi. Cependant, j'avais l'impression que je pouvais l'aider à ma manière. " Ne croyez vous pas que vous pourriez venir à Miami ? " J'étais cash. Ce n'était pas mon habitude de faire des fioritures pour des choses si importante. " Je veux dire, Atlanta est un nid à emmerdes pour vous c'est clair. Si vous déménagez, vous pourrez reconstruire facilement votre vie. Repartir sur de nouvelles bases et construire votre vie comme si rien ne s'était passé ici. " Avec un peu de naïveté dans mon regard et un sourire compréhensif, j'essayais de la convaincre malgré moi de me suivre à Miami. Je n'avais pas envie de la laisser en fait. Pour moi, ce serait comme un abandon.

Tout à coup elle tourna sa tête vivement vers le mur, comme s'il elle voulait cacher son visage de quelque chose... Des larmes ? Elle n'avait pas l'air très bien, presque tremblotante, la petite était perdue.  "Je ne sais pas quoi faire" Je penchais ma tête pour essayer de voir son visage mais rien... Elle restait caché derrière sa chevelure orangée. J'avais à cette instant l'impression de briser un masque de fer. Une grosse carapace entourée cette jeune fille depuis des années. Et je crois que je venais de la briser. Je posai alors une main sur son épaule, caressant doucement cette dernière. J'essayais de déceler quelque chose mais plus aucun son ne sortait de sa bouche. J'avais envie de la câliner pour la rassurer. Si j'avais pu je me serais levé pour le faire mais ma jambe emplâtrée, et les fils accrochés un peu partout sur mon corps m'en empêchaient. Je soufflais essayant de la faire se retourner. Je posai le dos de ma main sur sa joue, sentant les larmes chaudes coulées doucement sur mes doigts. " Quant à moi, je ne sais pas quoi vous dire. " Seule cette phrase était sortie de ma bouche. Je n'arrivais plus à parler moi non plus. Elle m'avait un peu surpris avec ce changement soudain de comportement. Elle semblait indestructible, et fur et à mesure de la conversation, elle ouvrait doucement sa coquille derrière laquelle se trouvait un petit cœur fragile. La fille que j'avais eu en face de moi hier soir, et celle que j'avais assise là n'avait rien en commun.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Lun 25 Mai - 16:24
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« Ft. Laufti G. Johnson »
J'étais dépitée. Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse basculer autant. Et en début de soirée, je n'aurais pas imaginé non plus que ce qui allait se dérouler me ferait douter. Ma place n'était peut-être finalement pas ici, ces deux hommes me l'avait fait comprendre. Je ne m'étais rattachée jusqu'à présent qu'à ce que je connaissait, ou croyais connaître. Mais là, rien ne s'était passé comme d'habitude. C'est l'inconnu qui m'avait défendu de ce que je croyais être ma famille. Une famille, c'est pas compliqué, ça vous protège, ça vous soutiens, et surtout, ça vous encourage dans ce que vous faites. Mais là... c'était mes proches qui avaient voulu me détruire, me réduire à la peur et me contrôler, de nouveau. Ils n'avaient pas aimé que je propose mon opinion, et que j'arrête de les suivre gentiment sans rien dire, comme je l'avais toujours fait. Mais dans un coin de ma tête, restait l'espoir, là, caché sous toute cette colère et cette peine. L'espoir qu'ils m'aiment encore, et qu'ils veuillent juste me récupérer. Du haut de mes 25 ans passés, je ne connaissait de la vie que le côté sombre et froid, mais il m'avait toujours été. Vivre autrement me rendrait-il heureuse? Je n'en était pas si sure, surtout si je devais vivre loin des miens.

On parle souvent d'esprit de contradiction, mais dans mon cas, c'est ma vie entière qui est faite de contradictions. Et là, j'avais subitement envie de retourner près d'eux, et de m'excuser. Au fond de moi, j'aimais Mike, il n'avait pas toujours été comme ça, et le trahir de la sorte était au dessus de mes forces. Je fus surprise de l'entendre me dire " Ne croyez vous pas que vous pourriez venir à Miami ? ". Il avait l'air de croire à ses paroles, et je ne savais que dire. " Je veux dire, Atlanta est un nid à emmerdes pour vous c'est clair. Si vous déménagez, vous pourrez reconstruire facilement votre vie. Repartir sur de nouvelles bases et construire votre vie comme si rien ne s'était passé ici. " Reconstruire. Avec quoi? L'argent n'était certes pas le problème mais recommencer à zéro, partir vers l'inconnu me terrifiais. Je compris qu'il s'inquiétait pour moi, et cela me fit chaud au coeur mais ma lueur d'espoir ne laissa pas le temps à ma raison de donner son avis. "Je ne peux pas... Ils vont surement avoir besoin de moi si Mike va derrière les barreaux, personne ne connais la ville aussi bien que moi, je suis la seule à pouvoir les aider et..." Je soupirais, et lâchais enfin la dernière phrase. "Il va avoir besoin de moi pour sortir de là, je peux pas le laisser tomber. Il... Il m'aimait"

Je me sentais tellement stupide, mais pourquoi avais-je dis ça?! Il allait me prendre pour une folle. A cet instant, les larmes me montèrent aux yeux mais je les retins un instant, en détournant la tête. Je ne voulais pas qu'on me voit pleurer mais en même temps, j'en avait besoin. J'étais tiraillée entre deux choix, déchirée par mon envie de liberté de l'un et de devoir de l'autre. La seule phrase qui me sortit de la bouche fut une phrase pleine de désespoir, comme un S.O.S envoyé à qui pourrait l'entendre, en l’occurrence Laufti. Je savais que rester ici était de la folie, mais cet espoir grandissait de plus en plus. Ma vie était faite d'espoirs. Et les gens passaient leur temps à les briser. Je sentis la main de Laufti dans mon dos, des gestes doux, ce qui ne fit qu'augmenter le flot de larmes qui s'écoulaient sur mes joues. Je refusais toujours de le regarder, mais alors que je relevais ma tête, sa main se posa sur ma joue, et se trempa de ce liquide qui n'avait pas coulé depuis des années. Je décidais de tourner la tête vers lui, essayant de me calmer. Il avait un regard apaisant, compréhensif, et me dit, avec autant de désespoir dans la voix, qu'il ne savait pas quoi me dire. Quelque chose en moi s'était brisé, je redevenais l'enfant calme ayant besoin d'attention, celle qui pleurait pour un rien, lorsque n'importe quoi la contrariait. Je ne savais pas ce qui avait fait que je redevenais Hayden, mais à cet instant, Sascha n'était plus qu'un souvenir.

Mes larmes cessèrent. J'avais toujours le regard posé sur Laufti, pesant le pour et le contre de ce départ, n'arrivant toujours pas à me décider. Il fallait quelque chose qui me fasse changer d'avis. Lily m'aurait ordonné de partir, elle avait voulu que je quitte Atlanta de nombreuse fois. Je me haïssais de ne pas l'avoir écoutée, mais à regarder de près, elle avait écouté son coeur, et moi aussi. Et voilà où cela m'avait menée. Je ne pouvais pas l'appeler, cela faisait trop longtemps à présent, et je n'en avait aucune envie. Je n'avais personne pour me conseiller, à part Laufti, qui ne me connaissait pas. " Je ne sais pas si c'est une bonne idée..." dis-je comme pour moi-même. "Je sais que je risque gros mais..." Je m'arrêtais là, rien ne sortis de ma bouche. Pourquoi était-ce si compliqué.

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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Lun 25 Mai - 19:24
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"Je ne peux pas... Ils vont surement avoir besoin de moi si Mike va derrière les barreaux, personne ne connais la ville aussi bien que moi, je suis la seule à pouvoir les aider et..." elle soupira... et ajouta comme un nouvel aveu qu'elle me faisait "Il va avoir besoin de moi pour sortir de là, je peux pas le laisser tomber. Il... Il m'aimait" Il l'aimait ? je crois que nous n'avons pas la même signification du mot "aimer" en tête. Ce que j'ai vu hier n'était pas de l'amour, c'était du règlement de compte, de la haine, du dégout, en fait... Tout sauf de l'amour. Je ne la connaissais pas beaucoup, certes. Mais je pouvais d'ores et déjà dire que cette jeune fille était pommée... Mais alors complétement perdue au milieu de la forêt amazonienne qu'étaient Mike et sa bande. Franchement... Je me posais des questions sur la santé de son esprit à cette petite. Non pas que je la prenais pour une folle, mais renier l'évidence à ce point là ... c'est dingue. C'est là qu'elle commença à avoir des larmes aux yeux. J'essayais de la rassurer comme je pouvais, en étant doux, présent, et toujours à l'écoute. Je ne répondu rien à ce qu'elle me disait. Je ne savais pas quoi dire à vrai dire, et mon caractère impulsif de d'habitude était un peu assommé avec les médicaments et la morphine.

Elle se retourna alors vers moi, me regardant avec sa petite frimousse toute triste. La jolie rouquine avait le teint rougeâtre et les yeux vitreux. J'avais sentit ses larmes salées couler sur ma main, je ne pensais pas que son visage serait si triste et morose. Je lui caressais la joue, essuyant les gouttelettes qu'il restait sur ses pommettes. Elle me regardait toujours, ses yeux plantaient dans les miens, elle était toujours aussi désespérée. Une douleur vive me prit tout à coup sur ma jambe blessée. Je fis une grimace, serrant les dents, mais la crise passa vite. Je ne savais pas ce qui s'était passé mais ça faisait extrêmement mal. Je décidais de biper l'infirmière pour qu'elle vienne voir au cas où, sachant qu'elle ne pourrait pas faire grand chose mais bon... là encore mon côté hypocondriaque ressortait. Hayden ajouta pour répondre à la question de me rejoindre à Miami " Je ne sais pas si c'est une bonne idée... Je sais que je risque gros mais..." elle se stoppa soudainement, comme si elle n'avait pas de suite à sa phrase. Une fois encore cela démontrait sa situation qui était très complexe. Je savais très bien qu'une telle décision ne se prenait pas à la légère. Avez vous déjà demandé à un inconnu de vous suivre à 700 miles de chez vous ? Bah c'est pareil. Je la connaissais à peine, et c'est exactement ce que je lui proposais. Même si elle n'a pas d'attache, il est normal qu'elle hésite ainsi.

L'infirmière entra alors dans la chambre, je quittai les yeux d'Hayden pour ceux de Joëlle. " Alors Monsieur Johnson, que se passe-t-il ? " disait-elle, en s'approchant de mon lit. Je lui souris avant de lui répondre " J'ai eu une grosse douleur qui est arrivée aussi vite qu'elle est repartie dans ma jambe emplâtrée... Je me doute que vous ne pouvez pas faire grand chose mais bon... Je voulais vous prévenir. " Mieux vaut prévenir que guérir ? C'était trop tard là, mon vieux. Le mal était déjà fait depuis hier soir. Elle sourit en coin, comme pour confirmer ce que je venais de dire. Je roulais des yeux en regardant Hayden. L'infirmière bidouilla quelques trucs sur les machines qui étaient branchées à mon corps. Elle avait sans doute augmenté une dose de quelque chose parce que je ne sentais plus ma jambe à présent. " Hmm... C'est normal que ma jambe ... enfin ... je sens plus ma jambe là ! " disais-je légèrement en panique. Je n'aimais pas trop ça... Alors que l'infirmière avait un air totalement détachée elle me rétorqua tout en se moquant presque de moi " Ecoutez, ne vous inquiétez pas comme ça ! Ca va aller, c'est justement pour que vous n'ayez plus mal que je vous ai donné ce médicament. Donc pas de panique. Je peux faire autre chose pour vous ? " disait-elle finalement. Je regardai alors mes vêtements posés sur une chaise. Mes cigarettes ! Il fallait que je fume. J'en avais vraiment envie, je n'avais pas pu hier soir et là, l'appelle de la nicotine était trop fort. " Est ce que c'est possible d'aller fumer ? " Elle hocha la tête, préparant alors un fauteuil roulant pour m'y installer. " Hayden, vous pouvez m'attraper mon paquet de cigarette qui se trouve dans la poche de mon jean juste là. " disais-je en pointant la chaise sur laquelle était posée mes affaires. J'avais la classe dans mes vêtements de patient. Ces espèces de ponchos blancs hyper inconfortables. L'infirmière appela un médecin qui passait par là pour m'aider à me mettre dans le fauteuil. Pas évident toute seule de porter un mec d'1m80 et au moins 80 kilos avec un plâtre en plus.

Je pris alors mon téléphone au passage, au cas où. Et me retrouva installé confortablement dans le fauteuil roulant, la jambe cassée en l'air, et des poches de liquides suspendues en hauteur toujours reliées à mes veines. L'infirmière nous accompagna dehors, et nous laissa de nouveau seuls, il y avait un grand parc dans cette hôpital, c'était plutôt pas mal. On pouvait se balader un peu. J'avais l'impression d'avoir oublié la lumière du jour, c'était une sensation étrange en fait. Je pris une cigarette et l'alluma, non sans peine car mon Zippo était un peu fatigué. Je prenais enfin l'air depuis des heures que j'étais enfermé là dedans. J'en avais presque oublier Hayden qui était là, toujours près de moi. " Je ne peux pas vous demander une réponse maintenant, je sais que c'est bien trop tôt pour réfléchir à tout ça. " je pris une taf de ma cigarette que je savourais comme jamais. " Je peux juste vous donner un conseil ? " sans attendre son autorisation ou une quelconque réaction, j'ajoutais " Evitez Mike, il faut que vous arrêtiez de le fréquenter. C'est pas un type bien, malgré ce que vous pouvez penser de lui. " je continuais à fumer ma cigarette, repensant toujours aux actions de Mike envers Hayden hier au soir.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Mer 27 Mai - 11:00
Quand la soirée tourne mal...
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« Ft. Laufti G. Johnson »
Perdue, voilà ce que j'étais en ce moment même. Que devais-je répondre à cet homme qui me demandais de le suivre à Miami? Certes, c'était pour mon bien, mais je ne savais rien de lui, à part le fait qu'il m'ait sauvé la vie. Ok, c'était déjà beaucoup. Je savais que je me voilais la face, que je ne voulais pas me rendre à l'évidence que rester ici, c'était me confronter à d'énormes problèmes, pires que ceux que j'avais déjà vécus. Mais au fond de moi, je voulais essayer d'arranger les choses avec Mike, je l'aimais moi aussi, même s'il m'avait dégoûtée hier soir. Mais je savais aussi que si je restais, j'allais le regretter, et qu'ensuite, ce serait trop tard pour faire machine arrière. Après la phrase stupide que j'avais lâchée Laufti, il ne me répondis pas, il devait me prendre pou quelqu'un de complétement barge, qui aimait sa vie, alors que la veille, je me faisais démonter. Je soupirais, et me tus. Les larmes me vinrent et dans un grand moment de désespoir, je tournais la tête pour ne pas qu'on me voit pleurer. Sascha ne pleurait jamais, mais là, j'en avait réellement besoin, et de toute manière, je ne pouvais rien faire contre ce flot de larmes qui se déversait sur mes joues. Laufti me soutenait, en silence, par des gestes doux, comme on console quelqu'un de proche, quelqu'un dont la tristesse nous affecte. Cela me calma, et, je tournais alors la tête vers lui. Tant pis pour l'impression de la fille forte, je ne pouvais pas me cacher éternellement derrière cette étiquette. J'étais différente.

L'infirmière entra, apparemment, Laufti l'avait appelée. Elle bidouilla quelques trucs et ce cher pilote lui demanda si c'était normal qu'il ne sente plus sa jambe, avec une légère pointe de panique dans la voix. Cela m'arracha un petit sourire. Il n'était pas très à l'aise mais avait bien caché son jeu jusque là. Il demanda l'autorisation d'aller fumer, et l'infirmière accepta, sortant de je ne sais où, un fauteuil. " Hayden, vous pouvez m'attraper mon paquet de cigarette qui se trouve dans la poche de mon jean juste là. " me lança-t-il. Je souris et fouillait dans les deux poches de son jean avant de tomber sur ledit paquet et son briquet. Je me levais en silence et suivis l'infirmière qui poussait le fauteuil pour aller dehors. Je n'étais pas très rassurée, mais prendre l'air me ferait le plus grand bien. Une fois dehors, un vent frais me caressa les joues, mais le soleil me réchauffa presque aussitôt. Laufti alluma sa cigarette, et je m'assis sur un espèce de muret qui trainait là. " Je ne peux pas vous demander une réponse maintenant, je sais que c'est bien trop tôt pour réfléchir à tout ça. " me dit-il. Je baissais les yeux. J'étais consciente que plus je restais ici, plus je risquais ma vie. " Je peux juste vous donner un conseil ?" demanda-t-il, et avant même que j'ai pu dire quoique ce soit il ajouta. " Evitez Mike, il faut que vous arrêtiez de le fréquenter. C'est pas un type bien, malgré ce que vous pouvez penser de lui. " Je me tus, fixant le plus loin possible devant moi. Tout se bousculait dans ma tête, j'avais besoin d'y voir plus clair. Et la fatigue n'arrangeait rien. Les mains tremblantes, je fouillais dans mes poches pour trouver de la monnaie. J'avais besoin d'un café. " Je reviens, je vais chercher un café " dis-je simplement en me levant " Vous en voulez un?". Puis je rentrais et me dirigeait vers la machine à café. Deux cappuccino et un café noir. Je me dépêchais de retourner vers mon ami et lui tendis son café, avant de prendre une longue gorgée du mien. Un seul ne suffirait pas.

Je soupirais puis, rompant le silence, je lâchais " Je sais que vous avez dû me prendre pour une folle tout à l'heure, dire ça après hier soir, c'était stupide de ma part." Je marquais une pause, en me mordant la lèvre pour ne pas qu'elle tremble. Ma voix était moins assurée, quand j'ajoutais " Mais c'est que j'espère toujours que ça va s'arranger, qu'il va changer. Vous avez dû connaître, le premier amour vous je suppose, vous savez comme ça ne s'oublie pas. Je tiens réellement à Mike, mais je suis consciente que c'est de la folie de rester." Je ne le regardais pas, en fait, j'essayais de me convaincre moi-même, j'avais besoin qu'on me dise la vérité sur lui. Lorsque Lily était là, elle avait ce rôle de me faire ouvrir les yeux, de prendre les bonnes décisions, mais depuis qu'elle était partie, je me battais seule avec mes propres démons. Et bien souvent, ils gagnaient. Je posais mes mains sur mes yeux fermés, histoire de réfléchir, mais je n'y arrivais pas. Pourquoi était-ce si difficile de partir? Il ne m'était rien arrivé de bon ici, rien du tout.

Au loin, je vis une silhouette s'approcher, à travers mes doigts. Une silhouette familière. Je me redressais et dévisageait la personne. Jeff. Il s'approcha de nous et nous sourit. "Bonjour, bien remis de cette nuit, j'espère que ce n'est pas trop grave" demanda-t-il à Laufti. Il grimaça en entendant les nouvelles, puis se tourna vers moi. "Et toi, ça va?" Je haussais les épaules, en détournant le regard. Jeff était attentionné avec moi, comme un frère, mais je savais que trainer avec Mike ne lui plaisait pas non plus, cela ne plaisait à personne de toute façon. Il se planta devant moi et me força à le regarder. "Hay', écoutes moi, il faut que tu partes d'ici, ça ne sert à rien de rester, il recommencera." "Qu'est-ce que tu en sais?" dis-je amèrement. Il soupira et se tourna vers Laufti, avant de reprendre "Je le sais, point. Il a recommencé à chaque fois. Tu te fais du mal, et là, ils sont furieux, ils rôdent autour du bar depuis ce matin... T'es pas en sécurité ici, vraiment. Laisse tomber ce type une bonne fois pour toute. S'il te plait." Mon ventre se noua. Je repassais une mèche derrière mon oreille sans rien dire et bu la fin de mon deuxième café d'une traite. Je secouais la tête doucement, puis regardais Laufti, qui suivait la scène. "Vous pensez vraiment que là-bas..." je ne savais même pas quoi dire, j'attendais qu'on me dise qu'il fallait partir, Jeff l'avait fait, maintenant... c'était encore plus dur. Et puis, j'avais des consommations à régler. Oui, c'est complètement hors sujet, mais je détestais les dettes.

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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti  |   Ven 29 Mai - 11:13
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La cigarette était délicieuse en ce début de matinée agitée. Je préfére manger avant de fumer mais l'infirmière ne m'avait rien donné à part ces médicaments qui avaient un effet étrange sur moi. Je ne m'étais jamais autant senti stone (dédicace à Emma :p) de ma vie. Même à l'université, quand on découvrait tous les soirs une nouvelle drogue avec mes potes c'était pas le même ressenti de plénitude. En fait, j'avais parfois envie de dormir, ma bouche était toute pâteuse, et mes gestes tous mous. Là oui, on pouvait dire que j'étais un vieux papy, cloué sur son fauteuil de surcroit. Hayden ne réagissait pas après ma déclaration concernant Mike et toute sa bande. Elle réfléchissait, je le voyais car elle regardait au loin, comme pour se repasser le film de sa vie avec. Elle se leva alors, fouillant dans ses poches et en sortant de la monnaie. Elle me demanda si je voulais un café et je lui répondis qu'un capuccino serait parfait. Alors que je finissais ma cigarette, elle revint et me tendit mon café bien chaud. Je lui glissais un merci, avant que le silence ne se réinstalle.

Finalement, ce fut elle qui réengagea la conversation, je n'osai plus vraiment en fait. De peur qu'elle prenne mal ce que je disais sur son ex-copain... mais bon... c'était la vérité en même temps, et comme je n'ai pas vraiment la langue dans ma poche, il était tout naturel que je lui fasse comprendre certaines choses qu'elle n'avait pas l'air de saisir sur Mike. " Je sais que vous avez dû me prendre pour une folle tout à l'heure, dire ça après hier soir, c'était stupide de ma part.", je la regardai de nouveau, prenant une dernière bouffée de ma cigarette avant de l'écraser dans le cendrier près de moi. Je bus une gorgée de mon café avant qu'elle n'ajoute d'une voix un tremblotante.  " Mais c'est que j'espère toujours que ça va s'arranger, qu'il va changer. Vous avez dû connaître, le premier amour vous je suppose, vous savez comme ça ne s'oublie pas. Je tiens réellement à Mike, mais je suis consciente que c'est de la folie de rester." je soufflais après son intervention. Le premier amour est peut-être celui qu'on oublie jamais dans une vie amoureuse. J'en avais eu des relations, des plus ou moins longues évidemment, mais il y a deux femmes que n'ai pas oublier. La mère de mon fils, et Ailyne mon véritable premier amour. Quand une relation se déroule bien on espère que la personne ne changera jamais, en revanche, quand une relation se déroule mal voire, très mal, on espère que cette personne va devenir meilleur avec le temps. Chacun a ses attentes au niveau des relations amoureuses, il faut savoir s'entendre, il y a cependant des travers impardonnables. De la même manière que je ne pardonnerai jamais la mère de mon fils de m'avoir arraché mon enfant des mains à sa naissance, Hayden ne peut pardonner à Mike tout ce qu'il lui a fait vivre depuis toutes ces années. " Contrairement à ce que vous pouvez peut-être penser, je connais un petit peu la vie, et je peux vous dire que même si c'est votre premier amour, il faut savoir rebondir et passer à autre chose quand quelqu'un vous fait autant de mal que Mike vous en a fait. " cette fois-ci c'était moi qui regardait au loin. Comme à chaque fois que je repense à mon fils, je deviens morose. C'était une remise en question à chaque fois, comme elle est parti sans explications, je me dis que c'est ma faute... Je ne peux m'empêcher de me le dire...

Je bus la fin de mon café avant de jeter le gobelet à la poubelle, essayant de penser à autre chose pour ne pas que les larmes me viennent à mon tour. Alors levant les yeux devant moi, je vis une tête qui me disait quelque chose s'approcher de nous. Je me suis tout d'abord dit qu'il s'agissait d'un des mecs de Mike, en plus Hayden s'était redressée comme si elle se méfiait. Je fronçais les sourcils, essayant de me rappeler. Puis, il se planta devant nous, mais oui ! c'était le barman d'hier soir ! le pote à Hayden, il avait essayé de l'aidé en vain hier soir, mais ils avaient l'air quand même assez proche. Il me demanda alors comment j'allais. " Ca va, plus de peur que de mal diront nous... Une jambe cassée, quelques côtes fêlées et un tympan perforé, voilà l'addition ! " disais-je en riant. Je gardais assez rarement mon sérieux dans ce genre de situation, j'aimais bien faire passer le mal par l'humour, c'est d'ailleurs ce que j'avais essayé de faire hier. Enfin, je crois que j'aurais pu m'abstenir, car ça à un peu énervé notre énergumène de Mike. Jeff demanda à Hayden cette fois-ci, elle garda le silence, tournant sa tête pour éviter le regard de son ami. Alors Jeff, chercha les yeux d'Hayden pour qu'elle l'écoute. "Hay', écoutes moi, il faut que tu partes d'ici, ça ne sert à rien de rester, il recommencera."  j'hochai la tête en regardant Jeff, j'étais amplement d'accord avec lui, comment ne pas l'être dans une situation pareil de toute façon. Elle rétorqua immédiatement avec un "Qu'est ce que t'en sais ?", Jeff me regarda avec un air déconfit. Air que j'avais eu à chacune de ces phrases aussi d'ailleurs. Il continua, cherchant mon soutien. "Je le sais, point. Il a recommencé à chaque fois. Tu te fais du mal, et là, ils sont furieux, ils rôdent autour du bar depuis ce matin... T'es pas en sécurité ici, vraiment. Laisse tomber ce type une bonne fois pour toute. S'il te plait." Jeff était au bout, il avait cette jeune fille qu'il avait envie d'aider  et qui ne l'écoutait pas et moi qui ne disait rien depuis tout à l'heure. Je me frottai les yeux avec mes deux mains, je réfléchissais. Hayden tourna son regard vers moi "Vous pensez vraiment que là-bas..." quant à moi je ne regardai pas la jolie rouquine.

Je passais ma langue sur mes lèvres sèches, et finis par dire " Ecoutez... " je regardai Hayden désormais " Je pense que c'est la meilleure chose qui puisse vous être offerte que de partir vers Miami. " je soufflais. " La vie là-bas est très sereine... enfin, elle le sera plus qu'ici pour vous c'est certain. " à chaque parole, j'avais un pincement au cœur, j'avais toujours mes pensées vers mon fils et sa mère depuis tout à l'heure, j'avais du mal à les quitter. Jeff acquiesçait à mes paroles. On était d'accord, il fallait qu'Hayden parte, suffisamment loin et vite.
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