this is what makes us girls

Il fait nuit au moment où je lève enfin le nez de mes papiers. En ce moment le travail et faire la fête, c'est la bonne alternative pour changer les idées. Et ce sont deux choses que j'aime. Que demande le peuple ? Que tout aille mieux avec ton copain? On t'a pas sonné la conscience, retourne cuver la vodka d'hier soir toi. Non mais de quoi j'me mêle ? Mes papiers sont bouclés, mon appartement est rangé, les chats sont nourris. J'ai l'impression de ne plus rien avoir à faire. J'ai éteint mon téléphone pour éviter les appels intempestifs et surtout résister à la tentation de checker les réseaux sociaux. Et manquer de tomber sur une photo instagram ou un tweet dont je ne voudrais pas connaître l'existence. Je termine de ranger mon bureau et trier les quelques papiers trop important pour que je les laisse traîner. Si les chats jouent avec j'aurais l'air maligne tiens. Une fois le rangement terminé je me retrouve à tourner en rond dans l'appartement. J'ai pas de sortie prévue ce soir et je n'ai pas tellement envie d'aller en boîte. Oh, je vais quand même pas rester ici à me morfondre entourée de mes deux chats en me boulottant une paquet de marshmallow devant une comédie romantique. Je suis pas Bridget Jones. Hors de question. Moi je fais pas ça seule ! Me voilà de nouveau motivée. Je passe en vitesse sous la douche, après une journée en tenue décontractée et me fait une beauté rapide. Je me coiffe et met seulement un coup de rouge à lèvres foncé pour donner l'impression que je suis toute apprêtée. J'enfile un short et un haut large, une paire de bottines évasées puis je file à la cuisine. Là j'embarque dans mon sac fourre-tout une bouteille de whisky, de vodka et tous les paquets de bonbons ou de gâteaux que je peux trouver. Je vérifie que les chats sont bien dans l'appartement, j'enfile une veste épaisse à capuche puis je prends à la volée mes clefs et mon téléphone. Je sors de chez moi en coup de vent et conduit comme une dératée jusqu'à l'est de la ville. La ville sent la pluie mais il fait encore chaud. Le trajet n'est pas très long et j'arrive en un quart d'heure à destination. Je monte les étages par l'escalier (c'est bon pour les fessiers) et sonne au numéro 7. Au moment où Prunille ouvre, je lui offre mon plus beau sourire et une vue exclusive sur l'intérieur de mon sac regorgeant de sucreries et d'alcool. « Si tu as quelque chose de prévu ce soir je te conseille de l'annuler parce que je te propose mille fois mieux. » Parce qu'une soirée fille, à boulotter des cochonneries en étant ivre, y'a rien de meilleur sur terre. À part peut-être le sexe.

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Je déteste rester seule chez moi. Mais ce soir, je ne trouve vraiment rien à faire. Je sortirais plus tard si vraiment j'en aie marre. Je décide de faire un tuto maquillage sur mon blog. Je sors toute ma tiraille, je me fais belle parce que quand même je vais être filmée et je fais ça pendant deux bonnes heures. Une fois fini, je sors des cochonneries à manger parce que j'aime ça. Je sors de l'alcool aussi, au cas où, ça m'inspira peut-être. Je range mon bordel et c'est à cet instant même qu'on toque à ma porte. Je fronce les sourcils. Je n'attends personne pourtant. Peut-être que c'est le destin. Je me fais chier, je ne suis pas tellement inspirée ce soir et on m'envoie le bonheur directement à la maison.

J'ouvre la porte. A la vision de Cat devant moi, je souris directement. Merci le destin. Elle me montre tout ce qu'elle a ramené pour qu'on passe une bonne soirée à deux. Alcool, cochonneries, comme j'avais prévu déjà. Je me recule pour la laisser entrer et fermer la porte derrière elle. « Je crois qu'on a été connectée ce soir, j'avais sorti la même et je m'ennuyais terriblement. Je suis super contente que tu aies sonné à ma porte, puis tu sais que ça t'aies toujours ouvert de toute façon. Fais comme chez toi et commençons notre petite fête. » dis-je en allant chercher deux verres à champagne. J'allumais de la musique de bonnes pouffes. Je nous servais des verres d'alcool en mettant toute notre bouffe sur la table. « Alors? Qu'est-ce que tu as de beau à me raconter ma chérie? » demandais-je le sourcil levé, malicieux. Je trempais mes lèvres dans mon verre. Je savais qu'on viendrait à dire de nombreuses conneries ce soir avec tous les verres qu'on s'enfilera. Mais c'est une soirée de filles alors, pourquoi se priver? Tout resterait entre ces murs de toute façon.

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Rien qu'au sourire de Prunille, je sais que j'ai trouvé ma compagne pour la soirée. On a quelques années d'écart mais ça ne nous empêche pas d'être très régulièrement sur la même longueur d'ondes. Souvent les mêmes envies au même moment et la même façon de voir les choses. Ce qui fait d'elle la compagne idéale pour bon nombre de soirées. Que ça soit en boîte ou plus tranquille. Elle me fait entrer dans son studio sans la moindre hésitation. Je note qu'elle avait déjà sortie de quoi provoquer des crises de foie d'un simple regard. Je pose mon sac sur le canapé et en sors ma réserve. « Je devais sentir de chez moi que tu t'emmerdais. Je ne pouvais décemment pas te laisser comme ça. » Je souris en prenant le verre qu'elle me tend et m'installe comme chez moi. Je m’affale sur le canapé en prenant une gorgée de mon verre. La musique dans l'appartement, l'alcool, de quoi manger et surtout Prunille. Finalement le niveau et l’intérêt de ma soirée vient de monter en flèche.

J'ouvre un paquet de drôles de gateaux. Mais il y a du chocolat alors bon, ça ne peut que bien passer ! « Oh tu sais, la routine on va dire. Le boulot, les papiers, m'occuper de moi. Ça prend déjà beaucoup de temps tout ça ! Puis les hommes aussi. Rah, qu'est-ce que c'est casse-gueule ça aussi. Surtout quand ça débarque à l'improviste. » Je conclue ma phrase en avalant mon verre cul-sec. Je sais pas si les hommes (ou les femmes) (bref, les sentiments) vont être un bon sujet ce soir. Je me resserre un verre en faisant la moue. « Je sens que tout cet alcool ne va pas être gâché, c'est moi qui te le dit. On va avoir besoin de réserve. » Je me laisse bercer (secouer hein, vu le rythme) par la musique. Ça donne envie de danser. « Bon et toi ? Il ne peut pas y avoir des nouveautés que dans ma vie. Dis moi tout ! »

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A peine avais-je laissé entrer Cat que j'étais déjà heureuse de l'avoir fait. C'est vrai que je n'avais pas une excellente soirée en perspective et d'avoir Cat avec moi, quoiqu'on fasse, je savais qu'on le ferait en s'amusant. Elle me sauvait ce soir, en quelque sorte. Je souris à sa réflexion. « J'ai lancé un appel en détresse et c'est arrivé sur la bonne personne voilà tout.. » dis-je en souriant malicieusement, prenant mon verre en main, mettant la musique.

Elle s'affale dans le canapé, je souris. Je ramène tout ce qu'il faut près d'elle et je m'affale face à elle, sirotant mon verre. Je l'écoute commencer à me répondre, et je lève les yeux au ciel avant de rire. « Mmmh les hommes m'en parle même pas, ça fait bien longtemps que j'ai tiré un trait sur ceux-là. Juste bon au lit, après, faut le mode d'emploi! » dis-je avec humour. Elle finissait son verre et dit qu'on en aurait besoin de plus, ça, c'était certain. « Au pire on commandera du vin ou du champagne, ou alors on fera la manche chez les voisins! » dis-je en riant finissant tout autant mon verre. Je nous resservais en attendant qu'elle me retournait la question. Je soupirais. « Tu sais très bien qu'il y a une bonne raison au fait que je ne parle jamais de moi.. C'est qu'il n'y a rien de cool à dire sur ma vie, à part toi. » révélais-je alors avant de rire. Avec un peu plus d'alcool dans le sang, elle réussirait à m'amadouer et à me faire dire ce qu'elle voulait que je dise, de toute façon. Là, j'étais encore sobre et pas question. Personne ne sait rien de ma vie sauf June mais elle, c'est un cas à part. Je me levais posant mon verre et lui tendant la main. « Viens danser. » lui dis-je alors me trémoussant sur la musique. Je reprenais mon verre, le finir en dansant et prendre quelques bonbons. Puis, me vint une idée à l'esprit. « HAN! J'crois qu'il me reste de l'hélium de ma soirée! Ca te dit qu'on se shoot un peu au gaz? » dis-je en riant. « Demain matin je crois qu'on va retrouver des vidéos sur le net dont on aura oublier l'existence! » dis-je sortant la bouteille et quelques ballons. J'en gonflais un et j'en avalais l'air. Je parlais tout de suite, enfin j'avais du mal vu que je riais de ma propre voix! « Je suis Prunille et... » Je ris. J'en peux déjà plus. « J'entretiens une relation ambigüe avec mon amie Cat! » dis-je en riant puis prenant un chamallow. Je rebuvais dans mon verre. C'est parti, Prunille décolle et ne va plus s'arrêter. Je tends un ballon à Cat. Je reprends de l'hélium. « OOooh Cat chérie viens je vais te faire une tresse! » puis je me remets à rire. « Moi ça m'excite quand on touche à mon cuir chevelu. » Je sens une goutte de larme de rire qui coule sur ma joue, déjà. Je nous resserre en alcool. « Et si on buvait à nos plus grandes perles? Je commence. A celle qui m'a fait jouir la première fois et qui m'a lâché comme une vieille chaussette, amen! » et je prenais mon verre cul-sec.

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