Je suis arrivé hier chez mes parents pour quelques jours. Je ne voulais rien savoir de retourner voir mon médecin pour un suivi, mais ma mère m’a prié d’y aller. J’ai donc quitté le plus bel état des États-Unis, le Montana, pour venir à Miami qui se trouve à l’autre bout du pays. Ne pouvant pas venir uniquement le matin et repartir le soir, je n’ai pas vraiment le choix de venir pour quelques jours. Qu’est-ce que je fais au Montana? Je suis en arrêt de travail le temps que la police étudie mon dossier. D’après moi, je ne pourrai plus être policier, je le sens, j’ai des douleurs, je n’ai plus la même force physique. S’il y a quelque chose qui me stresse c’est bien de ne pas savoir ce que je vais faire pour gagner ma vie. Toutes ces années de sacrifices parties en fumée.

Nous sommes le soir et j’ai décidé que je sortais un peu. Ici, à Miami, il fait chaud comparativement au Montana où les températures sous sont le point de congélation. Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime le Montana. Peut-être que cet amour est en lien avec le fait que j’ai commencé ma carrière là-bas. Peut-être aussi parce que je suis loin de ma famille et du coup je le sens plus libre, je ne sais pas trop. Bref, je marche tranquillement, les mains dans les poches, dans les rues sans réel but précis. Je ne sais pas trop où je vais. Je ne fais que prendre l’air, profiter de cette belle température avant les quelques journées de pluie que nous annonçons dès demain.

Liam faisait ses dents, le pauvre petit chou avait du mal à fermer l’oeil, il s’endurait juste plus, tout simplement. Le seul moyen que j’avais trouvé pour l’endormir, c’était de la sortir faire une promenade en poussette et tout ça avait le dont de le calmer un peu et de lui changer les idées aussi. J’étais vraiment fatiguée cette soirée là mais bon, il fallait ce qu’il fallait pour que son fils soit bien. J’avais donc sortis le tout pour aller prendre une petite marche. J’avais pas décidé d’aller bien loin de chez moi, ça tombait bien puisqu’à quelques coins de rue seulement, il y avait un joli parc, assez grand pour s’y balader calmement. Il faisait beau, il fallait en profiter avant que les quelques jours d’averses que nous réservaient les prochains jours fassent en sorte que la dernière chose qu’on voulait, c’était de profiter de l’extérieur. Je me promenais donc dans la parc, regardant autour de moi les gens qui passaient par là. Une vieux couple sur un banc plus loin discutait tranquillement, s’échangeaient des sourires et des regards amoureux, c’était beau à voir. Certaines personnes venaient ici pour courir, faire du vélo et à cette heure, plusieurs enfants jouaient encore dehors. Il faisait encore soleil mais pour un bébé de 1 an et demi, c’était bientôt l’heure d’aller faire dodo et généralement, ça se passait pendant la promenade. C’était le but premier de tout ça, justement. Tout se passait bien jusqu’à ce que je roule, avec la poussette, sur quelque chose qui fit crever la roue avant de ma poussette. Je soupirai alors en me penchant pour voir qu’il s’agissait d’un clou. C’est à ce moment, qu’une voix - plus que familière pour moi - me demanda si j’avais besoin d’aide. Je fronçai les sourcils en sa direction… dans ma surprise, je prononçai son prénom.

« Alexander?! Mais qu’est-ce que tu fais ici? » Bon, c’était un endroit public mais je ne pensais pas tomber sur lui ici. « On m’a dit que tu étais plus à Miami… que tu avais décidé de partir… »

Le poste d’abord, puis sa soeur Emily ensuite. Emily qui était ma meilleure-amie depuis bien longtemps. Depuis notre relation à tous les deux en fait. Malgré ma séparation avec son frère, nous étions resté proche elle et moi. Je regardai ma poussette un instant en soupirant de nouveau. Savait-il simplement que j’avais un enfant? Ça me passa par la tête l’espace d’un moment. On en avait jamais parlé lui et moi… Bref, maintenant il devait bien s’en douter par le petit bonhomme qui dormait paisiblement.

« Sinon ouais... je crois avoir un petit problème! Je crois que j’ai roulé sur un clou par terre. Un clou dans un parc… là où des gens font leur jogging et des enfants jouent... Qu'est-ce que ça peut bien faire là? C’est super dangereux! »

Une chance que je n’habite plus ici parce que je ne me sens plus à ma place dans cette ville où tout le monde connaît mon frère et sa petite bande. En fait, je pense n’avoir jamais été à ma place dans cette ville. Pourquoi? Je ne sais pas trop, ce n’est qu’une sensation. Au Montana, j’ai toujours été heureux, peut-être parce que j’étais amoureux, je ne sais pas. Peu importe, je ne commencerai certainement pas à trouver le pourquoi du comment.

Mes mains dans les poches, je marche tranquillement, d’un pas calme en profitant de cette belle température. Il y a plusieurs gens, plusieurs personnes qui s’adonnent à toutes sortes d’activités aussi différentes l’un de l’autre. Je ne sais pas si j’irai voir mon frère... enfin il habite chez mes parents, mais je ne l’ai pas vu encore. Peut-être qu’il sait que je suis là alors il a décidé de déserter jusqu’à mon départ. Ce n’est pas un secret pour personne, ma relation avec mon petit frère n’a jamais été la meilleure des relations. Nous avons été élevés de la même manière, mais nous avons tellement une mentalité différente. Nous n’avons pas les mêmes valeurs, nous n’avons pas les mêmes envies, bref c’est comme si nous venions de deux familles différentes tellement que nos caractères ne sont pas les mêmes. Il faut dire aussi que mon petit frère est un artiste dans l’âme et que les artistes ont toujours eu un petit côté bien spécial.

Ma promenade se passe bien jusqu’à ce que je vois Alexie. En temps normal, je me serai caché, j’aurais changé de chemin, mais je vois bien qu’elle a un problème avec la poussette. Je suis au courant qu’elle a un enfant, après tout sa meilleure amie c’est ma soeur, alors elle me l’a déjà dit il y a longtemps.
ALEXANDER : « J’ai des rendez-vous. »
Dis-je simplement suite à sa première question.
ALEXANDER : « Je suis retourné dans le Montana parce que ma véritable vie se trouve là-bas. »
J’ai essayé de m’habituer ici, mais mon accident m’a fait comprendre qu’il est mieux que je parte parce que la vie est trop fragile et trop courte pour commencer se faire croire que nous sommes heureux à un endroit alors que ce n’est pas le cas.

Nous retrouvons toutes sortes de choses dans les endroits publics comme les parcs. Il faut toujours faire un peu attention parce que nous pouvons mettre le pied sur un clou, sur un bout de verre ou encore sur une seringue.
ALEXANDER : « Je sais que nous ne sommes pas des amis tous les deux, mais est-ce que je peux t’aider à quelque chose? »

Moi qui pensait que c’était une bonne idée d’aller faire une promenade parc avec Liam pour l’endormir un peu. Ça aurait pu en être une, si ce foutu clou avait voulu resté caché et qu’il n’avait pas tout bonnement attaqué une des roues de ma poussette. Je me retrouvais donc là, vulnérable au beau milieu du parc à ne pas trop savoir comment réagir à part râler. C’est à ce moment, que sortie de complètement nul part, Alexander se présenta à moi. Je ne pu cacher ma surprise, d’autant plus qu’on m’avait informé de son départ récent de Miami. Il me répondit qu’il avait des rendez-vous… c’était loin pour avoir des rendez-vous. Bon, j’imagine qu’il était pas là pour se rendez-vous chez le barbier non plus. Je ne posai pas plus de question à ce niveau, c’était ses affaires! Il ajouta toutefois que le Montana, c’était là que sa véritable vie était. Je fronçai les sourcils.

« Aah? Pourtant… ta famille est ici… et tu avais déniché un travail aussi. T’étais pas heureux? »

Ça se pouvait bien. Je savais pas trop ce qu’il avait de plus dans ce précieux Montana, peut-être allait-il me le dire. Je jetai un coup d’oeil rapide à mon fils qui ne s’était pas rendu compte du tout de notre petit incident, il dormait encore paisiblement. C’était au moins ça. Je fis part à mon ex petit-ami de mon petit problème. Il proposa son aide d’une drôle de manière.

« Wow, tu ressentais vraiment le besoin de souligner le fait qu’on était pas des amis? Au cas où je me fasse des idées en te voyant gentil avec moi? » lâchais-je dans un petit rire.

Je ne savais pas pourquoi il disait ça mais bon, ça venait de m’amuser et de me détendre un peu. Je comprenais pas toujours Alexander dans la manière qu’il disait les choses, ça avait toujours été le cas mais bon, au moins ça c’était clair : on était pas des amis, il l’avait bien dit!

« Je veux bien d’un peu d’aide si t’as une idée de quoi faire. Le but de cette promenade était d’endormir le petit… Il a du mal à dormir depuis qu’il fait ses dents! Et là, je sais pas trop comment retourner à la maison sans le réveiller et sans laisser ma poussette ici…  »

J’étais en plein milieu du parc. Peut-être qu’il allait avoir une idée de génie et peut-être que j’avais le cerveau en compote de pas avoir de solution rapide comme ça mais bon. J’étais un peu découragée. Pourquoi il fallait que ça soit compliqué.

Je suis dans ce parc uniquement pour prendre l’air et pour me changer les idées. Il est bien parfois de pouvoir respirer le grand air et de respirer un grand coup en décompressant avant de retourner à la vie difficile, compliquée et stressante que nous pouvons avoir au quotidien. En venant ici, je ne pensais absolument pas à rencontrer Alexie et encore moins devoir l’aider avec sa poussette brisée. Si sa poussette avait pas eu ce petit pépin, j’aurais probablement fait comme si je ne l’avais pas vue.
ALEXANDER : « Oui, mais parfois être près de sa famille ne rend pas plus heureux. Justin et moi nous ne nous sommes jamais vraiment entendus et bien que ma soeur soit la personne la plus précieuse que j’ai dans la vie, elle étudie, elle a sa vie. »
Et ça je l’ai bien compris en étant ici. Je n’aurais jamais dû venir parce que je savais que ça finirait. Au moins je l’ai essayé, on ne pourra pas dire le contraire.

Nous ne savons pas ce qu’Alexie peut s’imaginer si je suis gentil avec elle. Elle pourrait très bien tout répéter à ses amis... aussi bien mettre les choses au clair dès maintenant. Nous ne sommes pas des amis, mais je ne lui souhaite pas de mauvaises choses. Elle n’a pas été correct avec moi au poste le premier jour que j’ai commencé. Ça faisait des années que nous ne nous étions pas vus et elle m’a accueilli comme de la merde. Peu importe, c’est chose du passé maintenant.
ALEXANDER : « Je ne sais pas, tu pourrais bien dire aux autres que je t’ai aidée pour espérer renouer avec toi. »
Rien ne me surprendrait avec Alexie.

Je regarde le petit et je regarde la poussette par la suite. La roue est vraiment finie, elle va devoir s’acheter une autre poussette ou encore se procurer une autre roue pour la changer. Son homme si parfait devrait être en mesure de le faire s’il est le moindrement manuel, même elle devrait être capable parce que c’est une affaire de rien. Le plus compliqué c’est de trouver la roue.
ALEXANDER : « Tu le permets de le prendre, je suis doué avec les bébés. Tu verras, il ne se réveillera même pas. »

Je ne pensais jamais tomber sur Alexander, mon ex petit-ami dans ce parc, ici, ce soir. Surtout qu’Emily m’avait bien informé qu’il n’était plus à Miami depuis plusieurs semaines déjà. Je ne comprenais pas trop son départ, sachant qu’il était revenu depuis peu et qu’il avait un travail au même poste que Nathaniel et moi. Il me disait ne rien avoir ici alors qu’il avait grandit ici, que sa famille y était en plus! Visiblement, ce n’était pas suffisant tout ça, surtout qu’il avait d'affinité qu’avec Emily et que cette dernière avait sa vie à vivre.

« Je comprends… et là-bas, tu as des gens qui te rendent heureux? Je pensais que tu étais revenu justement pour une femme que tu aimais. » La vieille du poste, ouais… mais ce détail, je le gardais pour moi. Naturellement, il ne m’en avais pas parlé directement. « Tu pouvais bien te douter que Nathaniel allait m’en parler. »

Disons que j’avais été surprise par la conquête en question. Je ne pensais pas qu’il était très branché vieille dame, d’autant plus qu’elle n’était pas charmante du tout. Ça devait s’être terminé tous les deux et il avait le coeur brisé? Ça pouvait être une motivation pour quitter ça! Finalement, Alexander me proposa son aide pour mon problème de poussette et de bébé endormi. Il avait quand même bien souligné le fait que nous n’étions pas des amis, avant de me proposer son aide, ce qui m’avait fait relevé un commentaire, évidemment. Ce qu’il pouvait être bizarre des fois!

« Franchement Alexander. Je sais très bien que tu n’es plus intéressé par moi. »

D’autant plus que notre relation s’était mal terminé. Nous étions jeunes et clairement pas prêt à être ensemble. D’autant plus que j’avais déjà des vues sur Nathaniel, à cette époque. Maintenant, j’avais un enfant de lui, Alex était au courant, du moins, maintenant il le savait, même s’il n’avait passé aucun commentaire à ce sujet, excepté lorsqu’il me demanda s’il pouvait le prendre. Je restai surprise l’espace de quelques secondes.

« Euh...ouais, pas de problème. » Je le regardai attentivement faire, tout doucement, Liam se retrouva dans ses bras et comme il l’avait dit… sans le réveiller. « Wow, t’as trouvé le tour où avec les bébés? »

Je m’approchai de mon fils pour lui arranger sa petite main qui était prise dans la manche de son pyjama. Il dormait confortablement. Ça faisait bien étrange de voir mon fils dans les bras de mon ex mais ça lui allait bien un bébé tout de même.

« Et puis maintenant? On fait quoi? Tu avais un plan ou bien tu voulais juste bercer Liam? » lâchais-je, avec un petit sourire en coin.

Je ne sais pas ce qui ferait réellement mon bonheur. J’aime ma famille, mais ce n’est visiblement pas assez pour moi. Je suis revenu pour cette femme comme Alexie le dit si bien, mais comme c’est réellement terminé entre elle et moi et bien je me retrouve seul au monde. Nous avons vécu une relation secrète pendant des années et maintenant nous ne nous voyons plus tous les deux. Peut-être que Calypso a raison et qu’elle a tout simplement réalisé qu’elle risque de perdre son mari s’il venait à découvrir notre relation. L’amour n’a pas d’âge, cette femme est tout simplement magnifique, mais elle est mariée et elle a des enfants donc je devais m’y attendre qu’elle ne les laisserait jamais tomber pour venir avec moi. Je dois continuer à vivre tout simplement parce que la terre n’arrêtera jamais de tourner.
ALEXANDER : « Je suis moins détesté là-bas. »
Dis-je simplement.
ALEXANDER : « Ce n’est pas un drame d’aimer quelqu’un. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde voit ça comme quelque chose de terrible. Mais bon ce n’est plus nécessaire que je me pose la question puisque c’est terminé. »

Alexie est toujours très jolie, mais je n’a aucunement de sentiment pour elle. Nous deux c’est terminé depuis très longtemps. Nous étions jeunes et cons à l’époque. Jamais nous aurions dû entretenir cette relation. Le tout à d’ailleurs dérapé à cette fête organisée par mon frère. Bref c’est de l’histoire passée.
ALEXANDER : « Vaut mieux le préciser puisque nous ne savons jamais. »

Je veux aider Alexie parce qu’elle est mal prise en ce moment avec une poussette brisée et un garçon qui dort. C’est sans plus tarder que je me propose pour le prendre et qu’elle accepte. Je ne pensais pas qu’elle accepterait, c’est donc en souriant que je me penche pour prendre le petit dans mes bras. Comme promis, il ne se réveille absolument pas. Je ne suis pas un menteur, je n’aurais pas dit à Alexie qu’il ne se réveillerait pas si ce n’était pas le cas.
ALEXANDER : « Je pense que c’est inné chez moi. »
Dis-je en tenant le petit comme il faut tout contre moi.

Je ne peux pas cacher à Alexie que je n’avais pas de plan pour la poussette. Je n’ai pas d’outils alors je ne peux pas faire grand chose. Je la regarde avec un petit sourire moi aussi.
ALEXANDER : « Je te raccompagne chez toi, je le couche et il dort jusqu’à demain matin. C’est bon comme plan? Après, on verra pour la poussette si je peux faire quelque chose. C’est bon pour toi? »

« Je ne juge pas du tout le fait que tu as aimé cette femme, c’est juste… la différence d’âge qui a été surprenant. Je ne pensais pas que tu avais quelque chose pour les femmes mûres… »

Mais bon, c’était pas comme si je le connaissais vraiment aussi. Je le trouvais vachement sur la défensive soudainement, comme si j’avais pas le droit de dire quoi que ce soit. Peut-être que c’était justement parce que c’était terminé qu’il se sentait comme ça et qu’il avait quitté la ville? Je ne décidai pas de pousser cette conversation plus loin, je voyais bien que ça le mettait dans tous ses états! Puisque je me trouvais dans une situation de détresse avec mon bébé endormi dans une poussette qui ne pouvait plus correctement avancer, Alexander me proposa son aide, en soulignant clairement que nous n’étions pas des amis, au cas où on s’imagine des choses.

« Personne s’imagine quoi que ce soit, arrête ça! »

J’avais roulé des yeux un peu. Mon ex me souligna son idée pour retourner chez moi, ça impliquait de prendre mon fils. Après avoir une ma permission, il le prit tout doucement, sans même que bébé Liam ouvre les yeux. C’était un exploit, sachant que la raison pour laquelle que je me promenais ici ce soir, c’était pour l’endormir puisqu’il avait le dodo difficile dernièrement avec la pousse de dents et tout.

« Inné chez toi? Il te manque plus qu’à avoir tes propres enfants! »

Quand il allait être prêt, évidemment… il avait encore largement le temps pour ça! Pour commencer, il fallait une copine. Bien que ça pouvait être déjà le cas et j’étais pas au courant. Je m’approchai pour replacer un peu le pyjama de Liam correctement et on était prêt à partir d’ici.

« Très bon pour moi. Merci beaucoup Alexander, c’est vraiment gentil… »

Même un peu trop, à vrai dire. Je ne comprenais pas pourquoi il était aussi gentil avec moi alors que notre relation n’avait en rien était harmonieux depuis que nous n’étions plus un couple, et même avant, lorsque nous en étions toujours un. Je me souviens ne pas avoir eu beaucoup confiance en moi à l’époque, j’avais accepté cette relation avec Alexander sous la pression sociale de ne pas avoir eu de copain encore, à mes 17 ans. Ça n’avait pas été une bonne idée sachant que je ne le faisais pas pour les bonnes raisons, malgré le fait qu’il avait toujours été gentil avec moi, dans l’ensemble. On avait fini pour se bousiller l’un l’autre, je craquais pour un autre, avec qui j'étais en couple désormais et lui, il l’avait su, il s’était tourné de bord pour coucher avec une autre. Bref, la grosse histoire bien dramatique qui était derrière nous depuis longtemps maintenant. En marchait, j'essayais de faire rouler la poussette bien doucement parce que la soulever au complet, c’était tout simplement impossible. J’avais incliné le tout vers l’arrière pour rouler uniquement de cette façon et éviter d’endommager encore plus l’engin. C’était pas aussi simple à contrôler mais ça allait, pour l’instant alors qu’on marchait pas mal en ligne droite.

« Je suis désolée en passant, la surprise de ton arrivé au poste après toute ces années a fait en sorte que je me suis montrée un peu froide à ton égard, et si j’ai été une des raisons qui ont fait en sorte que tu te sentes pas bien ici, je suis vraiment désolée… »

J’ai perdu une bonne partie de ma vingtaine à aimer une femme qui, au final, ne devait pas vraiment aimer puisqu’elle m’a laissé et qu’elle continue à vivre avec son époux comme si rien n’était. Je ne peux rien faire de plus que d’accepter la chose parce que je ne suis pas méchant au point de vouloir lui faire du tort en allant tout raconter à son mari. Je ne suis pas un mauvais garçon, je ne cherche pas les problèmes.
ALEXANDER : « J’ose imaginer que je suis ressorti grandi de cette histoire et que plus jamais je ne tombe amoureux d’une femme déjà prise. »
L’amour ne se contrôle pas, mais je pense pouvoir être moins naïf maintenant parce que j’ai plus grand et que j’ai appris de mes erreurs... enfin je ne peux pas qualifier cette relation d’erreur, mais sans doute de stupide.

Le mec d’Alexie ne m’aime pas, ne m’a jamais aimé alors je préfère dire à Alexie que nous ne sommes pas amis parce qu’il suffit que l’un des membres de la clique au mec à Alexie nous voit ensemble pour qu’il lui répète tout et qu’il vienne me faire la gueule. Je sais que ma relation avec Alexie est difficile, mais je ne lui souhaite pas des problèmes avec son mec. Après tout, ils ont un enfant ensemble, il ne faut pas que leur petite famille se brise. Je ne veux pas de problème non plus avec son mec.

Avoir des enfants, voilà tout ce que je rêve et j’attends depuis longtemps. J’ai d’ailleurs même cru que j’aurais des enfants avec ma patronne mais bon c’était stupide de penser ainsi. J’ai besoin d’une femme pour avoir des enfants, mais ce n’est pas quelque chose qui se trouvera facilement. J’attends d’ailleurs toujours des nouvelles pour ma demande d’adoption. Ça fait un an qu’elle a été faite, je ne sais pas quand j’aurai des nouvelles.
ALEXANDER : « Je n’attends que ça, mais ce n’est pas quelque chose de simple. Ma seule chance pour le moment est que ma demande d’adoption soit acceptée, mais c’est tout un processus qui ne termine pas. »

Je porte le petit dans mes bras pendant qu’Alexie s’occupe de porter la poussette de son fils. Je ne veux pas que le petit bonhomme se réveille alors je le porte comme il faut et nous marchons en direction de chez Alexie. Ma relation avec Alexie date d’il y a longtemps. Nous étions jeunes et pas nécessairement très mature. Il ne faut pas nous en vouloir pour notre imbécilité.

Alexie s’excuse, je ne m’attendais pas à ce qu’elle me fasse des excuses de la sorte pour ce qui s’est passé à mon arrivée au poste. Elle a pris conscience qu’elle n’a pas été nécessairement la plus gentille et la plus accueillante.
ALEXANDER : « Je ne me suis vraiment pas senti accueilli, mais ça va, je ne t’en veux pas. »

« Je crois pas que tu dois t’en vouloir à 100% aussi dans cette histoire Alex tu devais pas t’imaginer des choses non plus, elle a dû avoir sa part des responsabilités en te faisant des faux espoirs... mais c’est certain que c’est jamais un bon plan à la base, d’aller de l’avant avec quelqu’un en couple. »

Bien que la toute première fois que j’avais embrassé Nathaniel, il était en couple avec Victoria, une de mes bonnes amies. Ça n’avait pas été correct de ma part mais nous n’avions pas entretenu une relation avant de nombreuses années par la suite, une fois que nous étions célibataires tous les deux. Je ne comprenais pas ce qui avait poussé Alexander à se retrouver dans une telle situation. Clairement, si la femme qu’il aime avait un amant, il ne serait pas très heureux, suffisait de se mettre à la place des autres pour comprendre et éviter de faire son connard.

Je ne pensais pas que de savoir que je passais du temps, avec Alexander, par le plus grand des hasards en plus, posait problème à qui que ce soit. Nathaniel était jaloux oui, mais j’espérais bien qu’il savait que je ne voyais que lui et de toute façon, il connaissait mon avis sur mon ex petit-ami. je voulais pas dire que notre relation avec été une erreur mais disons que ça n’avait pas été bien sérieux, quand on y repensait avec du recul. Mon ex s’était occupé de mon fils et immédiatement, je me rendis compte qu’il avait bien le tour avec lui. Souvent, les gars sans enfant savait pas trop comment manipuler une si petite chose, d’autant plus que Liam dormait présentement. C’est à ce moment qu’il me confia qu’il souhaitait adopter mais que les procédures n’étaient pas simple du tout.

« Quoi? Tu as fais une demande d’adoption et tu balances ça comme ça? » lâchais-je dans ma surprise. On parlait de bébé, des projets de vie et c’était que maintenant qu’il me disait tout ça. « Tu fais la demande seul ou bien c’est un projet avec quelqu’un d’autre? C’est une grande étape de vie!»

Surtout seul, ça restait tout de même beau et tout, j’en conviens mais n’empêche, c’était un pensez-y bien. En même temps, il me devait rien donc il avait peut-être pas envie d’en parler avec moi. Disons que je n’avais pas été un petite fleur en apprenant son arrivé en ville, mais plus spécifiquement au même poste de police d’où je travaillais. Je lui fis part d’ailleurs que j’étais désolée de comment les choses s’étaient passées.

« Contente que tu m’en veux pas trop… je crois que ça été l’effet de surprise après toute ces années… »

Ça ne justifiait rien mais quand même, il s'était montré bien arrogant aussi dans ses petits commentaires, il fallait pas se le cacher. On se mit alors à marcher jusqu’à chez moi, Alexander avec le petit dans les bras et moi à trainer maladroitement la poussette brisée. Probablement que ça aurait été mieux d’inverser les rôles mais bon, on arriva bien rapidement devant la maison que j’avais acheté toute seule, il y a de ça, quelques mois maintenant. J’étais fière de l’endroit, c’était vraiment ma maison de rêve. À la base, on avait prévu l'acheter à deux avec Nate mais on s’était séparé avant de finaliser l’achat. Maintenant, on était de nouveau ensemble mais il n’était toujours pas propriétaire de l’endroit. Je vis bien qu’Alexander ne savait pas trop comment se comporter une fois sur place.

« Tu peux rentrer, Nate n’est pas là… en fait, il ne vit pas vraiment ici… »

On avait échangé quelques SMS avec Alex au moment de ma séparation avec ce dernier d’ailleurs mais bon, ça avait un peu changé maintenant.