Let me save you - Yaël & Jay

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❖ YAËL & JAY.

Let me save you
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Il allait bientôt être l'heure du rendez-vous de Yaël, cette fois-ci elle avait mentionné qu'elle ne serait pas en retard. Je dirais que j'aimais bien voir la jeune femme et discuter avec elle. Bien entendu, il fallait mettre la vie sociale de côté puisque nous nous connaissions depuis un petit moment déjà. Via un site de rencontre, j'étais tombée sur la timide Yaël, disons que je ne m'attendais pas à ce qu'elle devienne ma patiente, mais elle avait demandé mon aide pour le sommeil. J'avais tout de suite accepté. Quand elle se pointa le bout du nez à l'heure je lui souris et la fit entrer.

- Bonsoir Yaël, je suis content de te revoir. Pile à l'heure cette fois-ci.

Je lui fis un petit clin d'oeil, difficile de faire seulement professionnel quand même. Je m'installai dans mon fauteuil et prépara mon matériel. je sortis mon carnet de notes et mon enregistreur. J'aimais bien pouvoir garder tout ça dans mon ordinateur par la suite pour travailler sur le cas de certains patients. Sans attendre, elle était déjà assise sur le fauteuil. Elle était jolie malgré qu'elle semblait un peu fatiguée de sa journée de travail à l'hôpital.

- Tu as passé une belle journée? Tu veux m'en parler un peu avant de me parler de tes derniers cauchemars ou problèmes nocturnes?

Bien entendu, nous étions quand même des amis avant de se lancer en pleine séance. Elle était ma dernière patiente de la journée, donc peu importe le temps que ça prendrait, je ne lui chargerais pas plus d'une heure. Nous avions fait quelques progrès ensemble et j’espérais que ça continue à aller mieux aussi. Je souris avant de rajouter quelque chose avant qu'elle ne me réponde pour la première fois.

- Ce que j'aurais dû faire dès le début c'est te demander si tu voulais aller manger avec moi après la séance?

J'étais pas du genre à faire les premiers pas, mais disons que j'avais besoin vraiment de sortir et de me changer les idées. Yaël était amusante et j'aimais comment nos conversations tournaient.

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❖ YAËL & JAY.

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La semaine dernière, Yaël avait une séance de prévue avec Jay mais malheureusement, en tant qu’interne, son emploi du temps était imprévisible et elle avait été dans l’incapacité d’assister à cette séance. Finalement, le beau brun était capable de lui consacrer une petite heure à la fin de son service et cela la soulageait bien. Alors qu’elle venait de mettre sa blouse dans son casier, Yaël salua des collègues et quitta sa longue journée de boulot pour se diriger vers le cabinet du jeune psychologue. Cette fois-ci, elle s’était promis d’être à l’heure et elle avait réussi. D’ailleurs, lorsqu’elle fit son entrée, Jay lui en fit même la remarque.

-Une promesse est une promesse monsieur Walker. Je suis contente de te revoir aussi.

Ce petit clin d’œil pouvait faire fondre plus d’une. Yaël sourit et détourna le visage pour ne pas rougir comme une tomate. Elle en était bien capable. Une fois à l’intérieur, la brunette s’assit en face du jeune homme pendant que ce dernier préparait son carnet et son enregistreur.

-Une journée fatigante, tu me diras, comme toutes les autres d’ailleurs. Je me suis occupée de mes patients et assisté à deux grandes chirurgies, l’une d’entre elle était un triple pontage coronarien. C’était intéressant. A par ça, rien de spécial. A la fin de mon service je me suis dépêchée de venir. Je ne voulais pas être en retard.

Yaël était tout de même contente qu’il prenne de ses nouvelles. Après tout, ils étaient des amis avant d’avoir cette relation de patient et psy. Mais la demande du beau jeune homme la surprit quelque peu. Cela ne voulait pas dire qu’elle allait refuser, au contraire, sa demande la fit sourire timidement. Elle tritura ses cheveux avant de répondre un peu moins sûre d’elle.

-Ca me ferait plaisir de dîner avec toi, ça faisait longtemps qu’on était pas sortie tous les deux.

Jay lui demanda par la suite qu’en était-il de ses cauchemars et de son insomnie.

-J’ai encore du mal à avoir un sommeil profond à cent pour cent et de longue durée mais depuis cette semaine mes cauchemars sont moindres. Je t’avais parlé la dernière fois d’un patient qui était dans un état critique, tu t’en souviens ? Eh bien figure toi que nous avons réussi à le sauver. Je pense que cette nouvelle m’a pas mal détendue.

Yaël était apaisée ce soir et ça lui faisait un bien fou de raconter tout cela à Jay. Il l’aidait énormément. Et puis elle n’était pas du genre à raconter sa vie à n’importe qui.

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Je souris à la jeune femme lorsqu'elle mentionna qu'elle s'était dépêchée de venir pour ne pas me louper cette fois-ci. Je dois dire qu'elle avait eu quand même une grosse journée.. Être interne à l'hôpital en temps de covid ce n'était pas vraiment agréable avec toutes les nouvelles mesures. Puisque nous étions à 2 mètres de distance, je ne demandais pas à ce qu'on porte le masque, mais je devais quand même désinfecter après chaque patient.

- Très bien ça, au moins ça veut dire que tu veux me revoir.

J'en étais bien heureux. Il y avait une ambiance de flirt en ce moment entre nous deux et j'espérais vraiment que ça ne lui déplaise pas. Je ne voulais surtout pas me montrer non-professionnel ou qu'elle soit mal à l'aise. Par contre sa rougeur sur ses joues me montraient bien de la gêne, mais aussi qu'elle était bien d'accord à ce qu'on dîne ensemble ce soir.

- Je pense qu'il est plus que temps alors... Mais ne nous pressons pas, je veux que tu me raconte ce qui s'est passé dernièrement dans ta vie et surtout voir où en sont tes progrès.

J'avais hâte de dîner avec elle, mais avant tout, je me devais l'aider du mieux que je pouvais. Elle me raconta la suite avec le patient qu'elle avait soigné et que maintenant il était sorti d'affaire. Il est certain que son travail lui apportait beaucoup de stress, mais il allait falloir jongler avec ce fait là toute sa vie si elle désirait toujours travailler à l'hôpital.

- Je suis content de l'apprendre, on sait déjà que votre/ton problème nocturne est lié sensiblement à votre travail. Qu'adviendra-t-il si au contraire tu aurais perdu ce patient, est-ce que la culpabilité et la tristesse t'auraient rongé pendant la nuit? Je sais que ce n'est pas facile, mais il va falloir arriver à détacher ta vie du travail à ta vie à la maison. C'est comme ouvrir une porte pour ensuite la refermer... Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire?

Je fis une pause pour la regarder un instant.

- Est-ce que tu as pris des somnifères pour t'aider à dormir cette semaine alors même si tu te sentais plus détendue? J'aimerais que tu me reparle de quand tout ça a commencé? Depuis quand ce trouble du sommeil est arrivé.

Après tout, le problème venait de plus longtemps pas de son travail. Je devais mettre le doigt dessus pour arriver ensuite à l'aider à trouver le sommeil rapidement. Pour ma part, je mettais ma tête sur l'oreiller.

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C’était une sacrée journée qu’elle avait eu la jeune médecin mais elle n’avait pas oublié son rendez-vous avec Jay. Il lui avait envoyé un sms et elle lui avait promis être à l’heure cette fois-ci. Lorsque le jeune homme l’accueillit, c’était avec un grand sourire qu’elle répondit à son clin d’œil.

-Bien sur que je suis contente de te revoir. Cette fois-ci dans un contexte plus différent que la dernière fois. D’ailleurs je voudrai encore m’excuser pour l’autre soir. Je n’aurai pas dû t’appeler aussi tard le soir... J’espère que tu ne m’en veux pas trop et que tu as réussi à trouver le sommeil par la suite.

Jay était son ami mais Yaël ne voulait pas le déranger avec ses histoires. Elle ne voulait être fardeau pour personne. Mais Jay était bien gentil et la brunette le savait bien. D’ailleurs, c’est bien pour cette raison qu’elle avait accepté de dîner avec lui et qu’elle adorait sa compagnie de manière générale. Une fois sur le fauteuil, Yaël lui expliqua rapidement la situation. Mais il avait raison sur un point.

-Je crois bien que oui. S’il était...s’il était mort...eh bien...ça serait compliqué. J’étais très impliqué dans ce cas et ce petit garçon...Ça me travaillerait c’est certain...

Yaël commençait à trembler, rien que d’y penser la faisait mal. Elle mit ses coudes sur le bureau avant de mettre ses mains sur ses yeux et de souffler un bon coup pour se remettre.

-Je vois très bien de quoi tu parles, je sais déjà tout ça... Mais j’en suis incapable ! J’ai constamment besoin d’avoir des nouvelles de mes patients, d’être rassurée même lorsque je suis chez moi... Je n’arrive pas à me détacher de mon boulot même lorsque je suis hors l’hôpital. La preuve, même endormie mon cerveau continue de travailler là-dessus...je suis un cas désespéré, n’est-ce pas ? Le psychologue analysa la situation avant de lui demander si elle avait pris des somnifères pendant cette période tranquille.

-Oui j’en ai pris, par peur de mal dormir. J’étais tellement bien que je ne voulais pas rater ça.

La dernière question du docteur laissa un blanc pendant quelques minutes. Yaël réfléchissait en fronçant les sourcils. C’était une question difficile mais elle essayait de mettre des mots sur ce qui se tramait dans son cerveau.

-Je ne sais pas trop... j’étais toute petite...je n’arrive jamais à m’en souvenir et je ne sais pas à quoi c’est vraiment lié...je sais que je ne t’aide pas trop mais plus j’essai de m’en souvenir et plus une migraine surgit.

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Dès qu'elle fut entrer dans mon bureau, elle s'excusa pour son appel en pleine lui et de m'avoir fait venir. Il faut savoir que je ne faisais pas souvent ça avec mes patients, mais ce qui comptait c'est que j'avais pu aider.

- Ne t'excuse pas, tant mieux si ça t'a aidé à te sentir mieux. Je suis là quand tu veux. Il ne faut pas hésiter. Et ne t'en fais surtout pas pour mon sommeil.

Disons que je l'avais facile à comparer d'elle, aussitôt ma tête mise sur l'oreiller, je m'endormais, mais je ne voulais pas lui dire parce que je savais qu'elle avait beaucoup de mal avec ça. Pas la peine de lui montrer qu'on est capable de mieux dormir qu'elle. Quoiqu'il en soit je voulais parler de son patient qui avait survécu, c'était une chance, mais si ça avait mal tourné, elle aurait certainement réagit. Il allait falloir qu'elle renforce cette carapace pour arriver à survivre à son métier.

- Bien entendu, c'est un métier difficile, mais il faut aussi s'attendre au pire avec le métier que tu fais. Je suis content d'apprendre qu'il s'en soit sorti. On voit bien que tu es attachée.

Elle m'avoua alors ne pas arriver à se détacher du boulot. Ce n'était pas la seule à qui ça arrivait. Je comprenais bien, mais il fallait que ça reste sain si on voulait aller bien.

- Pendant tes vacances.... comment te sens-tu alors? Arrives-tu à décrocher, à dormir convenablement?

Bien entendu, le confinement n'avait vraiment pas aidé à se détendre, mais je pense que des vacances ça pouvait aider. Quoiqu'il en soit je voulais en apprendre plus sur quelle genre de personne elle était pour pouvoir l'aider au mieux. Elle avait quand même pris des somnifères pour bien dormir, c'est ce qui me laissait croire qu'elle n'était vraiment pas prête à enlever ça de sa vie dans l'immédiat. J'essayais de comprendre quand tout ceci a commencé.

- Tes parents pourraient peut-être t'en dire plus? Si ça date lorsque tu étais enfant, il y a bien eu un événement qui a fait en sorte que le sommeil devient plus difficile. À l'école avec tes camarades, ça allait? Tu arrivais à dormir chez des amies ou pas?

Beaucoup de questions, mais c'était nécessaire pour comprendre son trouble. Je savais que nous aurions pu continuer pendant des heures, mais la séance s'achevait déjà bientôt.

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En fin de compte, Yaël était plutôt contente de retrouver Jay. Ça lui faisait toujours un bien fou d’échanger avec lui. Elle s’excusa tout de même pour le dérangement qu’elle lui avait causé le soir où elle l’avait appelé en larmes, mais il lui assura que ce n’était pas bien grave et ce fut un soulagement d’entendre cela.

-Merci...

Une fois dans le bureau, Yaël raconta son histoire avec son patient. Comme elle s’y attendait, Jay lui reprocha son attachement à son métier. C’était une chose qu’elle savait déjà, elle en était consciente mais c’était toujours plus facile à dire qu’à faire.

-Je suis toujours impliquée corps et âme...j’ai toujours était consciente de tout cela, j’ai réussi moi-même à me diagnostiquer cet attachement mais je n’ai jamais réussi à trouver une solution, ni personne d’autre d’ailleurs...Tu penses que je suis trop fragile pour être à la hauteur de mon travail ?

Elle avait posé cette question avec une grande hésitation. C’était la chose qu’elle redoutait le plus. Qu’on lui dise qu’elle était incapable de faire à bien son boulot. Qu’elle n’était pas à la hauteur, ou encore, qu’elle était trop fragile pour cela. Depuis toujours elle s’était battue pour en arriver là, elle avait toujours placée la barre haute et ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait baisser les bras ; et si cela allait lui coûter son sommeil alors ce n’était pas bien grave à son avis. C’est pour cette raison qu’elle avait toujours refusé d’aller consulter un psychologue. Elle avait peur d’entendre cette phrase.

-Il est rare que j’ai de vraies vacances mais lorsque c’est le cas, ça ne change pas vraiment. Si on m’appelle, je rapplique. Mais tout ceci était bien avant mes études de médecine. Je me rappelle encore lorsque j’étais jeune, j’évitais le plus souvent de dormir chez quelqu’un.... je pense que j’avais honte de moi...je ne voulais pas qu’on me traite de folle ou de monstre...

La question qu’on lui posait souvent, que dise tes parents de cette situation ?

-Si j’avais su ce qui s’était passé j’aurai peut être réussi à me soigner, mais depuis toujours, mes parents fuient cette question. Mes parents n’ont jamais rien voulu me raconter. En tant que médecin, j’ai déduis que j’avais eu un traumatisme lorsque j’étais enfant, mais je n’ai aucun souvenir de tout cela. Lorsque j’essai de me souvenir de quoi que ce soit, c’est le flou complet.

C’était une situation compliquée, Yaël le savait bien. D’ailleurs, si cela avait était plus facile elle aurait sûrement réussi à se sauver toute seule, comme elle le faisait toujours, mais cette fois-ci, c’était hors de ses moyens. L’heure tournait malheureusement et Yaël se rendit compte qu’ils avaient déjà dépassé l’heure convenue.

-On devrait sûrement y aller, je ne voudrai pas te retenir encore plus longtemps dans ton cabinet. As-tu une petite idée de l’endroit où nous allons dîner ? Yaël avait déjà hâte d’y être et de parler d’autre chose que son problème de sommeil.

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Je ne voulais surtout pas vexer Yaël dans mes propos, c'était difficile de lui faire se rendre compte des choses par elle-même, mais des fois il fallait un petit coup de pouce. Elle aimait son métier, mais je pense que ça pourrait la détruire entièrement. Je ne sais pas trop par quel autre travail elle avait passé dans sa vie, mais je pense que ça serait peut-être une voie à regarder.

- Je n'ai pas dit ça, mais j'aimerais t'entendre sur tes autres boulots que tu as déjà eu? Comment ça se passait et à l'école quand tu n'étais qu'une étudiante? Est-ce que tout ceci était amplifier à certains moments?

Yaël m'avait dit qu'elle ne savait pas quand tout ceci avait commencé, mis l'anxiété vient d'une situation précise. Quoiqu'il en soit on se penchait beaucoup là-dessus. J'étais fier de ses progrès, il ne fallait surtout pas lâcher. J'étais un peu attristé pour elle d'apprendre qu'elle évitait de dormir chez des personnes étant plus jeune.

- Mais tu n'es pas folle et encore moins un monstre... Beaucoup plus de personnes vivent avec de l'anxiété, plus que tu peux le croire. Notre train de vie fait souvent en sorte qu'on arrive pas à contrôler des trucs.

Je fis un pause, je voulais parler de ses parents.

- Je sais qu'on en a déjà parlé, mais... avec tes parents... comment était leur relation? Entre eux? Puis, si tes parents refusent de te dire quelque chose.... je pense que la clé se trouve là...

Je trouvais ça embêtant parce que je savais que c'était ça qu'il me fallait comme information pour réussir à la soigner et à s'en sortir. Je regardai l'heure et je pense qu'elle me vit faire parce qu'elle voulait qu'on en arrête là pour aller faire autre chose.

- Je pensais à t'inviter à venir chez moi? C'est à deux rues d'ici? On pourrait se faire livrer quelque chose ou si tu préfères, il y a le restaurant à l'entrée de l'immeuble qui est très bien.

Ce n'est pas le même Jay qui venait de parler... C'était le Jay ami qui venait d'ouvrir la bouche... le psychologue était déjà enfoui plus loin dans mon corps. Il fallait farie une distinction entre les deux. Yaël était sublime et elle me plaisait. Elle avait des problèmes, mais elle pouvait compter sur moi pour ne pas que j'abuse de sa confiance aussi.

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