libby &
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Enfin, on avait réussi à s'entendre tous les deux. Après s'être râlé dessus pendant plusieurs longues minutes, nous étions là, sur la plage, à se parler calmement, à s'avouer un tas de choses. C'était très libérateur d'avoir cette discussion. Cela me faisait du bien d'extérioriser pas mal de choses. Elle était la personne qui m'avait appris à communiquer de la sorte et c'était toujours plus simple avec elle qu'avec les autres, de toute manière.

On finissait par se dire ces mots magiques, ces mots qui firent battre fortement mon coeur et que sans le savoir, j'espérais entendre depuis longtemps. Je lui demandais de tout me dire, de tout m'avouer. Nous ne devions avoir aucuns secrets l'un pour l'autre, quel qu'il soit. je lui en voulais un peu par exemple pour le flic mais bon... il y avait circonstance, c'est sûr, et elle me le rappelait. Elle m'invitait à m'asseoir parce qu'elle avait visiblement pas mal de choses à dire. Je fronçais les sourcils. Elle avait donc bien des choses à m'avouer, à m'apprendre en tout cas. Je décidais de faire silence, de l'écouter attentivement. Elle me disait vouloir me donner le numéro de sa mère, au cas où ça tournerait mal. Je faisais 'oui' de la tête mais j'étais certain que tout irait bien, maintenant qu'on était ensemble. Elle me racontait alors son retour de New York. Wa, elle remontait loin. Elle me cachait quelque chose encore? je savais comment son mari une fois retournée en Inde la traitait, mais il y avait autre chose. Je l'écoutais, fronçant les sourcils, concentré et attentif. Elle me parlait de sa mère qui avait appris notre relation puis sa famille. Elle me disait penser qu'elle serait plus libre vu la situation de ces frères. je la laissais continuer mais bon, souvent les hommes ont plus de libertés dans ces sociétés là malheureusement.

Puis elle me révéla le secret pour lequel je m'étais assis. C'était sûr qu'elle avait fait ça pour ça. Elle commençait par me dire que ce qui allait suivre elle aurait aimé me le dire bien avant mais qu'elle ne trouvait la force que maintenant. Puis elle déballait. J'écarquillais les yeux, peine à comprendre ou à vouloir comprendre ce qu'elle me disait maintenant. Elle annonçait ces mots et tout devenait flou, difficile. Je me redressais, passant la langue sur mes lèvres. Là, ma gorge se noua. Elle finissait en m'expliquant qu'elle avait bloqué ces souvenirs trop douloureux et qu'encore aujourd'hui elle avait du mal à aller dans cette partie de ses souvenirs. je pouvais la comprendre, car même pour moi, là, c'était compliqué de le comprendre et de l'accepter. Libby avait été enceinte de moi, plus jeune. J'étais tiraillé. Tiraillé entre la colère, la tristesse profonde, la peur et la désolation. J'étais désolé d'avoir été jusqu'à la mettre enceinte à l'époque - on était jeune et on pensait faire attention mais sûrement pas assez apparemment. Depuis toujours je vis dans cette peur constante d'être père un jour - mes parents étant les pires de cette planète, n'ayant pas de modèle, je vis dans cette peur constante qui est sûrement une vraie phobie, d'ailleurs. Puis horrifié par la décision de sa famille de lui cacher, de la faire avorter par médication et qu'elle ne le sache que bien plus tard. Elle n'avait pas eu le choix, elle ne savait même pas ce qu'elle aurait fait. J'aurais été loin d'elle, injoignable, alors que j'aurais dépassé ma peur pour elle, à l'époque comme maintenant. Je levais mes yeux vers elle. Evidemment, que je surmonterai tout pour elle, même mes pires phobies, mes pires cauchemars. Mes yeux s'embuèrent. J'étais complètement perdu, à présent. Déchiré entre la colère envers sa famille et l'envie de retourner en arrière pour réparer cette erreur dont je n'étais même pas au courant. Comment dire une erreur? Un enfant n'est pas une chose à prendre à la légère, ni à en parler comme une erreur. Elle n'aurait simplement pas souffert de tout ça. Elle le savait depuis quand même longtemps malgré tout et elle vivait avec ce savoir d'avoir été enceinte un jour. ça devait être horrible pour elle. Je comprenais qu'elle le repousse dans son esprit. je... je suis désolé j'ai du mal à... à assimiler tout ça. finis-je par réussir à dire avec cette gorge serrée. tu as tellement souffert et je... j'étais pas là quoi, tout simplement. j'aurais jamais accepté qu'on la fasse souffrir ainsi, jamais. Une larme coulait sur ma joue. je me rends juste compte de tout ce que tu as dû accepter et... de tout ce que moi je serais prêt à faire pour toi. fis-je alors en plusieurs étapes. J'attrapais une main et caressais sa joue. je suis là maintenant, Libby. et crois-moi je suis pas prêt de te laisser repartir loin de moi, sachant ce qu'il peut se passer sans ma présence. soufflais-je alors en me rapprochant d'elle. On avait dit beaucoup alors, je pense qu'une petite pause ne serait pas de refus. Je secouais la tête. Fallait lui changer les idées, maintenant. BON. ça te dit qu'on aille je sais pas, faire une partie de jeu vidéo, un jeu de société ou qu'on sorte avec Jake jouer avec lui au parc histoire de... d'évacuer tout ça? une petite pause? lui proposais-je en lui tendant la main pour l'inviter à me suivre à la maison faire ce qu'elle voudrait.

Une fois à la maison et passant par la cuisine alors que Jake faisait la fête à Libby, j'eue une idée. Je m'approchais d'elle doucement alors qu'elle était occupée avec le chien. sinon on fait un gâteau? lui proposais-je alors avant qu'elle ne lève la tête vers moi et que je lâche une jolie main pleine de farine sur son visage et que je ne m'enfui avec mon paquet de farine à la main, qui était caché derrière mon dos.

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Libby avait beaucoup vécu depuis son départ de New-York. Chad apprenait tout sur cette plage. Elle n’aimait pas cette partie de son histoire principalement parce qu’elle ne s’y associe pas. Longtemps, elle a été victime, manipulée de tous les sens à vivre une vie qui n’était pas la sienne, mais cette vie, elle l’avait bien séparée de celle qu’elle s’était créée aux États-Unis. Tu n’y pouvais rien du tout Chad, sois pas désolé. Elle pouvait voir combien il se sentait mal comme s’il était responsable de ce que ses parents avaient écrit pour elle, mais il était le seul, une décennie plus tôt, à l’avoir laisser écrire son histoire. J’utilise plus mon vrai prénom pas que parce que je ne suis pas ici légalement, mais parce que je ne suis plus celle que j’étais là-bas. J’ai jamais été moi-même là-bas. Libby, c’était un surnom qu’il lui avait donné au Lycée. En arrivant au pays deux ans avant d'atterrir sur lui à Miami, elle avait choisi d’utiliser le surnom qui la ramenait à de beaux moments. À elle-même.
Avec la police qui découvre mon secret, c’est plus difficile de laisser tout ça derrière, mais c’est le passé. Un passé auquel je ne m’identifie plus. Je ne plus être celle que j’étais en Inde. Ici, elle était indépendante, aventurière, pleine de vie et de désir. Elle avait fermé ce chapitre et le revisitait juste parce qu’il avait tout voulu savoir. Ça me touche Chad. Quoi qu’il arrive, je laisserai plus l’océan se mettre entre nous. Si par malheur je crois rentrée, je ferai tout pour te revenir. Il secoua la tête et l’invita chez lui. Attrapant sa main pour qu’il la guide jusqu’à chez lui même si elle n'en avait pas besoin, son sourire était à nouveau large comme l’adolescente qu'elle avait un jour était auprès de lui.
Oh, il m’a manqué celui-là! Jouer avec Jake semblait une merveilleuse idée. Il était d’ailleurs d’accord puisqu’il eut l’air bien surpris de voir l’indienne traverser la porte d’entrée. Sautillant avant de réclamer des câlins qu’elle lui devait depuis longtemps. Il n’y avait pas que Chad qui s’était attaché à son odeur épicée. Portant pas du tout attention au monde autour d’eux, elle riait en caressant la grosse bête poilu. Un gâteau mia... Elle se relevait et avant de finir sa phrase termina le visage blanc, la bouche pleine de farine. S'étouffant dans les rires et la poudre blanche, elle devait se venger et vite. Passant sa main sur son visage pour en mettre dans le chandail de Chad. Elle avait besoin de plus de munitions. Remarquant les quelques ingrédients qu’il avait sorti. Vite, elle avait un sac entre les mains. Un point rempli de sucre. Il n’y avait pas beaucoup d’espace entre eux, mais juste assez pour qu’elle voit ce qu’il faisait. Sur la pointe des pieds, elle parvient à lui mettre du sucre dans les cheveux. Avec du sirop au chocolat, tu serais un délicieux gâteau! Il lui arracha le sac et vite, elle goûtait à ses lèvres sucrées par le sucre qui avait fait son chemin jusqu’à eux. C’était plus sage, elle était à deux doigts d’ouvrir le frigo et déclarer une guerre de nourriture dont Jake se serait régalé.

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Je ne réfléchissais plus tellement. J'étais en compagnie de la femme de qui je rêvais presque chaque jour de retrouver. Elle était partie trop brusquement, sans me laisser le choix de l'aider. Elle était dans une situation délicate, un cul-de-sac et elle avait décidé de vouloir s'en sortir seule. Moi qui était si protecteur, j'avais du mal à l'accepter. Elle me connaissait, elle connaissait mes façons de penser, de faire. Elle savait que je ne serais pas en accord avec elle mais elle voulait le faire seule, être forte et indépendante. Qui pouvait lui en vouloir pour ça? Pas moi, malgré la frustration que ça me donne. Elle avait néanmoins garder trop de choses pour elle et une des choses que je lui demandais de faire à présent était de tout me dire. Je ne voulais plus de secrets, plus de mensonges.

Nous nous retrouvions à la maison, en compagnie de Jake qui n'avait pas vu Libby depuis bien trop longtemps aussi. Elle lui avait manqué, vu l'accueil qu'il lui réservait. Je souris en le voyant faire et en sortant les ingrédients pour un gâteau. Je ne pouvais pas résister et je lui envoyais de la farine en plein visage alors qu'elle se relevait de caresser le chien. Ce dernier aboya de joie, il savait qu'on commençait un jeu et que peut-être des ingrédients intéressants finiraient sur le sol pour qu'il en profite. Elle se mit à rire et à chercher le premier truc sous la main pour se venger et me lançait du sucre. Sa réflexion me fit rire alors que je lui prenais le sac des mains pour qu'elle soit à court de munition. Sur la pointe des pieds comme ça, je la retenais derrière le dos pour goûter à nouveau à ses lèvres.


Un petit coup de gel douche plus tard, nous finissions par sortir de là, voyant nos vêtements trempés par terre on se mit à rire. c'est après qu'on se rends compte qu'en fait on a plus de fringues. attends moi là fis-je alors en lui ramenant des vêtements propres à moi, puisque les siens n'étaient pas ici et d'autres pour moi. bon cette fois-ci tu ne me perturbes plus quand je veux te faire un gâteau! déconnais-je alors que c'était moi qui avait commencé, un air angélique sur le visage. On retournait à la cuisine, je ramassais au sol le sucre et la farine bien que Jake avait tenté de récupérer le sucre dans tout ça. Il fallait que je lui dise quelque chose, je pensais bien qu'elle devait se poser la question quelque part. tu sais, je... j'ai tenté de me convaincre qu'il n'y avait pas que toi, avec tout ça. Mais c'est faux. fis-je levant mes yeux bleu vers elle. il n'y a que toi pour moi. c'était dur à dire et dur à admettre quand on est quelqu'un de si indépendant que moi mais il fallait que je le fasse, aussi par rapport à la rencontre que je lui avais dite avoir faite.

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Hors de la douche après un autre moment électrique, elle avait la chance de porter ses vêtements. Son odeur était divine même si la pâtisserie qu’il leur concocte véritablement donnait un parfum de vanille succulent à la demeure. Elle sentait qu’elle allait passer plus de temps ici que dans son van dans les prochaines semaines.
Alors qu’elle était assise au comptoir de la cuisine, le regardant cuisiner les yeux remplis d’amour. Alors qu’il ramenait un sujet délicat pour lui sur la table. Chad et elle s’étaient aimé véritablement adolescent, mais il avait toujours eux besoin d’être indépendant pour survivre. Et même à Miami, c’était avec Dani oui, mais en travaillant fort pour eux qu’il avait créer la vie qu’il avait aujourd’hui. Elle ne doute pas qu’il ait laissé d’autres femmes entrer dans son coeur, mais lui dire quelque chose du genre signifiait bien qu’il voyait quelque chose de plus que de simple passage. Et tu dois le savoir maintenant, mais je crois pas que tu aies quitté une seule fois mon coeur depuis quoi? Douze ans. Elle voulait lui faire comprendre qu’elle était sérieuse elle aussi. Vu les circonstances, elle ne savait pas trop comment ils allaient y arriver, mais une chose était certaine, elle ne voulait pas fuir le confort de ses bras.
Ça pourrait paraître vite pour certains, mais ils s’aimaient depuis des lunes et devaient rattraper le temps qu’on leur avait enlevé.
Le temps, ils en profitaient le plus possible tout le mois de décembre. Libby avait passé plus de nuits sous un toit en ce temps des fêtes que depuis son arrivée aux États-Unis. Chassant le plus souvent possible ses craintes autour de futurs aux revoirs, elle ne voulait pas les vivre. Noël en Inde n'est pas tout à fait comme celui des Américains. Puis, c’est surtout l’aspect authentique chez les Tate qui n’avait pas dans la famille de Libby. Les deux dernières années, elle les avait passées au volant de son van. Son van qui passait de plus en plus de temps garé. Se réveiller le vingt-quatre décembre avec le regard bleu de Chad sur elle était la meilleure chose qu’elle aurait pu demander au père Noël.