Je n'étais pas à Miami depuis longtemps mais j'avais fais quelques connaissances depuis mon arrivée ici. C'était une ville assez accueillante et chaleureuse, je me dois de l'avouer. J'avais pris ma place bien tranquillement, mon bar, mes bagnoles à retaper chez moi, tranquille. J'aimais cette parenthèse de vie que je m'offrais. C'était un cadre de vie très agréable, très positif. Je profitais pour apprendre de mes prochains, pour découvrir d'autres choses que je n'aurais peut-être pas encore vu.

Dans mes rencontres, j'avais eu Mackenzie. Une jeune femme pleine de vie qui avait postulé très tôt dans mon bar et qui avait eu un poste de teneuse au bar assez vite. Je lui avais fais confiance sans trop me poser de questions. Elle inspirait la bonne humeur et c'est tout ce qu'il me fallait. Comme je disais, je vis ici pour arrêter de me prendre la tête alors forcément, c'était tout ce que je cherchais et ça m'allait très bien. Malheureusement, enfin peut-être heureusement pour elle, elle avait choisi de quitter ce travail pour un nouveau, un plus élogieux pour elle et où aussi elle se sentait plus à sa place. Comment lui en vouloir? Je comprenais aisément. Alors, on s'était donné rendez-vous au café histoire d'en discuter, de discuter même de tout et de rien car des liens d'amitié s'étaient créés entre elle et moi. Je posais mon café sur la table, face à ma récente amie. alors alors, raconte moi ce nouveau boulot!

@"Mackenzie J. Avery,"
( Pando )

À Noël, ça avait maintenant fait un an que j'étais installée à Miami pour de bon. Enfin, je dis pour de bon... C'est ce que j'espérais, mais on ne peut pas prédire l'avenir après tout! Il s'était passé tellement de choses depuis mon arrivée ici. J'avais eu plusieurs boulots, plusieurs apparts... Certains plus marquants que d'autres c'est certain. J'avais fait la connaissance de Gabriel, qui était mon petit-ami maintenant, mais j'avais aussi pu rencontrer plusieurs personnes. Certains étaient de passage dans ma vie, d'autres étaient devenus des amis. Il y a quelques mois, j'ai obtenu un poste à l'emploi de mes rêves : comme journaliste. J'avais été à la fac pour le devenir, mais j'avais dû faire une croix là dessus par le passé. Cette fois, c'était ma chance et je ne pouvais pas la manquer. L'emploi que j'occupais juste avant, c'était barmaid. C'était chouette, j'aimais l'ambiance et le patron était devenu un ami, mais je ne voulais pas y faire ma vie. Heureusement pour moi, ce dernier avait été plus que compréhensif et encourageant et j'avais donc obtenu le job. Juste avant les fêtes, j'avais même eu une promotion. C'était vraiment excitant et tout roulait comme sur des roulettes dans tous les aspects de ma vie. Je pense que c'était la première fois que je pouvais vraiment dire ça.

Pour revenir à mon patron/ami, on ne s'était pas vu depuis quelques semaines déjà et avions beaucoup de rattrapage à faire. Nous nous étions donnés rendez-vous au café, comme on aimait bien le faire parfois pour discuter. Lorsque j'avais garé ma voiture, j'avais remarqué qu'Andrès était déjà à l'intérieur. J'allai donc à sa rencontre, puis on s'installa à une table avec chacun un café à la main. Sa première question me fit sourire. Juste à y penser, je ne pouvais m'empêcher de sourire. « C'est tellement... Génial, stimulant, intéressant. » commençai-je en ne pouvant déjà pas m'arrêter. Je pris une pause avec un léger rire. « Tu sais que j'adorais travailler pour toi, mais franchement c'est encore milles fois mieux! » m'exclamai-je. « On m'a confié la section mode du site web. C'est très loin de ma zone de confort, mais je m'éclate. » dis-je ensuite. Ce que j'aimais beaucoup aussi de cette assez récente amitié avec Andrès, c'est qu'il n'avait connu que la version 2.0 de Mackenzie. La version Miami 2020. Pas de drames - enfin presque- pas de famille folle, pas de petit-ami violent, rien. Il connaissait Kenzie à la vie rangée et ça me plaisait bien. J'avais l'impression de simplement être moi, de dévoiler ma vraie personnalité et puis... Il m'appréciait bien comme cela. C'était chouette. « Et toi? Comment tu vas? » demandai-je ensuite avec un sourire sincère. Il avait dû me remplacer au bar, je me demandais s'il s'entendait aussi bien avec la nouvelle serveuse qu'avec moi, si les affaires allaient bien, etc.

@"Mackenzie J. Avery,"
( Pando )

J'avais donné rendez-vous à une ancienne collègue et amie dorénavant à boire un café, échanger nos nouvelles. Je prenais soin de ma vie ici, à Miami. j'avais décidé de prendre un nouveau départ avec une vie bien remplie auparavant. Je ne voulais plus souffrir, plus me prendre la tête, plus réfléchir de trop. J'étais venu ici en temps que gérant de bar, je tapais des bagnoles à droite à gauche et ça s'arrêtait là. Je n'avais ni l'ambition ni l'envie d'aller plus loin que ça et ça m'allait très bien. C'était sans prétention et avec grande sincérité que j'avais donc invité Mackenzie à ce café pour papoter.

Je lui demandais donc, sans grande surprise, si ça allait son nouveau travail. Elle n'avait pas été dans l'équipe longtemps mais je suis quelqu'un qui adore accorder de l'importance aux gens qui en valent la peine. Mackenzie faisait sans doute parti de ces gens-là et était devenue rapidement une amie. Elle me disait avoir adoré travailler au bar mais que son nouveau travail était passionnant. Je souriais. n'essaies pas de me faire de la lèche, je sais bien que tu préfères ton nouveau job et c'est tout à fait normal! c'est pour ça que tu te passionnes et que tu aies un travail dans ta passion, je ne te souhaite rien d'autres. Puis ne t'en fais pas petit à petit tu vas finir par faire exactement ce que tu préfères avec l'expérience et tu auras des connaissances en carton, une vraie business woman lui fis-je alors en levant mon café aux lèvres. est-ce que la business woman a quelqu'un à son bras? lui fis-je alors d'un air un peu malicieux. J'avais senti quelque chose arriver quand elle bossait encore mais je n'avais jamais osé lui demander clairement. Je suis assez protecteur aussi donc forcément, j'étais curieux de savoir si tout allait bien de ce côté-là aussi. Quelque part, Mackenzie ressemblait à la fille que j'aurais pu encore avoir. Elle me retournait la question, ce qui me sortait de mes pensées. oh ça va. j'ai trouvé une jeune femme qui voulait un deuxième job, elle est pétillante et un peu maladroite, ce qui est assez drôle pour le bar. fis-je en parlant de celle qui l'avait remplacé. puis la routine quoi. le bar se porte bien, je veille à ce que tout le monde se sente bien, pas de débordements et puis la journée je tape sur des voitures tranquillement dans mon garage, ma musique et le vide dans ma tête. lui fis-je alors. Ma vie n'avait rien d'extraordinaire dorénavant et c'est comme ça qu'elle m'allait, en réalité.

@"Mackenzie J. Avery,"
( Pando )

Évidemment que j'avais l'air de prendre des gants blancs pour ne pas blesser mon ancien patron, mais c'était sincère j'avais vraiment aimé travailler pour lui. J'avais fait beaucoup de bars quand même dans ma vie, j'avais bossé au service à la Nouvelle Orléans, à Détroit, à Phoenix... Rien ne se comparait à l'expérience ici. J'avais eu des patrons qui nous volait de l'argent, d'autre qui nous abusait verbalement, certains nous traitait comme des objets ou encore comme si nous n'existions pas. Certains étaient sympas, d'autres moins. C'était ça le milieu, je m'y étais faite à l'idée... Mais ici, c'était différent. J'avais fait deux bars, les deux avaient été géniaux. Évidemment, mon coup de coeur était pour Andrès ici. « Oh, merci, c'est gentil. Tu viendras me voir un de ces quatre, je te ferai visiter mon bureau, tu vas voir ça impressionne, j'ai l'air d'une vraie! » lui dis-je en riant doucement. Ses mots me touchaient et faisaient plaisir à entendre.

D'ailleurs, Andrès me demanda si j'avais un homme à mon bras. Ça me faisait bizarre de répondre à sa question parce que j'étais habituée avec le temps à ce que tout le monde sache pour Gab, nous étions souvent ensemble en dehors de notre appartement. J'imagine que je n'en parlais pas d'emblée tout simplement parce que j'assumais que les gens savaient, je ne sais pas trop. « Oui, depuis un an maintenant. » dis-je avec un sourire presque timide. J'avais toujours un peu de mal à croire que Gab m'avait choisi. « Et toi, dis moi. Tu n'en a jamais parlé, tu as une femme dans ta vie? » demandai-je. Il était toujours assez discret sur sa vie privée et comme c'était mon patron, je n'avais jamais osé demander, mais là... Tant qu'à être dans la discussion.

Je me renseignai ensuite sur le bar, la nouvelle employée, comment tout se passait. J'étais contente de savoir qu'il avait vite trouvé quelqu'un et qu'elle semblait bien s'intégrer à l'équipe. « En gros t'as trouvé une deuxième moi. » dis-je en rigolant. Je blaguais bien sûr, mais j'étais assez maladroite moi aussi. « Je suis contente que tout se passe bien. » lui répondis-je. Andrès me parla un peu de son quotidien, celui-ci semblait tranquille mais assez chouette. Il avait l'air heureux. « Tu as tellement l'air en paix avec toi-même et avec ta vie, je trouve ça beau. J'espère en arriver là un jour, aucun stress, simplement faire ce qu'il me plait. J'ai l'impression de toujours courir après le temps. » lui déclarai-je. C'était un peu inattendu de ma part de me laisser aller comme ça, je n'entrais que rarement dans les détails de comment je me sentais. J'avais même l'impression de me surprendre moi-même, comme si je ne savais pas que je me sentais comme ça.  

@"Mackenzie J. Avery,"
( Pando )

C'était très agréable de revoir Mackenzie. Ici à Miami, on se fait de réels amis. Même si elle avait été mon employée, ça ne dérangeait pas pour qu'aujourd'hui alors qu'elle avait pris son envol, elle restait une fidèle amie. J'aimais sa lumière, son positivisme. Elle avait pris les devants, elle avait fais un pas en avant de sa vie professionnelle et je ne pouvais que la féliciter pour ça. Elle avait vraiment l'air épanouie aujourd'hui, elle avait même envie de me faire visiter son bureau et ses locaux. Je riais en l'entendant dire qu'elle avait l'air d'une vraie là-bas. mais tu n'as pas l'air, tu es une vraie lui fis-je alors. Elle était adorable, elle n'avait pas encore bien accepté qu'elle avait réussi. Elle se sentait encore sur un petit nuage et c'était normal. Petit à petit, elle assumera sa place et c'est à ce moment-là qu'elle ira encore plus loin. Elle découvre le métier aujourd'hui, il n'y a rien de plus épanouissant que d'apprendre.

Puis, je cherchais à en savoir un peu plus dorénavant. J'osais. Jusque là, je me l'étais demandé sans trop oser lui poser la question mais aujourd'hui il n'y avait plus tant de limites entre nous. Nous pouvions nous parler sincèrement et nous faire des confidences. Je lui demandais si elle avait quelqu'un qui l'accompagnait dans la vie et elle me répondait au positif. Je souris. Elle rougissait, elle semblait perturbée par la pensée de cet home et ça me fit légèrement rire. tu as l'air heureuse aussi avec lui, c'est beau à voir lui répondis-je alors que j'avais la réponse officiellement maintenant. tu le mérites, rougis pas! lui fis-je alors pour la taquiner doucement. Puis elle me retournait la question. Hum, c'était bien moins amusant d'un coup. je n'avais pas du tout anticiper qu'elle retournerait le sujet. Pourtant, c'était à prévoir. j'essayais de rester le plus neutre possible pour répondre. non, non il n'y en a pas lui fis-je alors me forçant légèrement à lui sourire en lui donnant cette information.

Je voulais rapidement changer de sujet et justement elle mettait le sujet de sa remplaçante au bar et je sautais sur l'occasion. oui bon j'te préférais toi mais bon... j'fais avec déconnais-je alors avant de la regarder, voir sa tête et je riais. oui elle te ressemble, c'est vrai. C'est p'tete pour ça que j'l'ai choisie, j'ai ptete un complexe de l'employée fis-je alors avant de faire mine de réfléchir et je riais encore. Oui, je voulais changer de sujet et j'y arrivais plutôt bien. j'avais l'habitude à la longue d'éviter ce genre de discussion. Sauf que quelque part, elle remettait le sujet sur le tapis en me disant qu'elle admirait ma façon de vivre, aussi calme et pas stressante. Elle disait m'envier car elle avait l'impression de courir après le temps sans arrêt. Je lui fis un petit sourire tout à fait sincère avant de lui répondre : le problème, c'est qu'il faut passer par la case catastrophe avant de se rendre compte que c'est comme ça qu'on mérite de vivre, finalement. Si je peux t'empêcher de passer par là, je peux te dire qu'en effet la vie est faite pour profiter. Ne pas laisser les autres te mettre trop de pression, faire les choses à ton rythme, profiter du soleil quand il y en a dehors pour aller bosser dehors ou faire une balade en amoureux, taper sur un piano une fois par semaine parce que même si tu n'as jamais eu le temps de prendre des leçons bah tu as toujours aimé ça alors qui peut t'en empêcher, c'est un exemple évidemment mais après tout ce que j'ai vécu c'est comme ça que j'ai décidé de vivre ma vie. Je respire l'air, je profite de ce don-là et le reste... c'est du plus. Du plus que j'ai choisi et que je ferais comme je l'entends parce que c'est mes choix et pas ceux des autres pour moi. Je sais pas si ce que je dis c'est bien compréhensible mais... si jamais ça peut t'aider à atteindre un peu ce genre de mindstyle, j'aurais laissé ma trace de bonheur sur Terre. lui fis-je alors en souriant. J'avais vécu bien trop de choses négatives pour me laisser aller là-dedans. C'est pour ça que j'avais choisi de vivre cette vie, paisible et à mon rythme - sans pour autant traîner la patte, je fais un tas de choses. je me disais que si je pouvais "l'enseigner" à Mackenzie, j'aurais pas tout perdu... Je prenais ma boisson aux lèvres. d'ailleurs, àa te dit une petite balade?

@Mackenzie J. Avery
( Pando )