Yaël&
Zahra

Ma matinée à l'hôpital était terminée. J'avais réussi à avoir mon après-midi. Il fallait dire que je ne comptais pas mes heures au travail et que j'étais toujours prête à rester plus longtemps qu'il ne fallait. J'avais fait mes armes en internat au Jackson Memorial Hospital. C'est le centre hospitalier universitaire de Miami et un des plus grands des États-Unis. Autant dire que pour apprendre c'était là où il fallait être. Après la validation de mon diplôme le directeur m'avait proposé une place et bien évidemment j'avais sauté dessus. Un poste comme ça, ça ne se refuse pas ! Je connaissais l'équipe, j'étais dans mon élément. J'avais la certitude d'être là où je devais être et de faire ce que je devais faire. Rien n'était plus gratifiant que cette sensation là. Bien sûr que ce choix m'avait coûté beaucoup mais j'avais l'intention de réparer ça.

Je savais déjà depuis quelques jours ce que j'allais faire de cette après-midi de repos. J'avais envoyé un SMS à Yaël pour qu'on se retrouve un peu toutes les deux. Il faut dire que la vie nous a pas mal séparées et le temps était venu de se revoir comme avant. Nous avons fait toutes les deux des études dans le domaine médical. C'était très prenant tant pour elle que pour moi et nous nous étions perdues de vue. Une fois mes études finies j'avais à cœur de la retrouver. Elle m'a manqué. On serait revues quelques fois dans le quartier mais sans réellement renouer. On habite vraiment pas loin l'une de l'autre maintenant alors il n'était pas rare qu'on se croise. Au début, c'était des sourires timides puis vinrent les premiers mots et aujourd'hui on avait rendez-vous à la venitian pool pour se retrouver autour d'une belle piscine et d'un bon cocktail. Cet endroit est juste parfait pour ça.

Après être passée chez moi pour prendre une bonne douche et me changer je me dirige enfin vers la piscine, en vélo, toujours. Il ne me quitte jamais. Je trouve ça bien plus agréable pour se déplacer que la voiture. Une fois arrivée, j'attache mon vélo au lieu prévu pour et j'entre dans l'espace de loisir. Quelques personnes sont déjà là. Certaines sirotent un verre quand d'autres se détendent dans l'eau ou sur leurs transats. Je cherche du regard mon amie et je la trouve installée sur un bain de soleil. Je m'avance vers elle, un sourire aux lèvres et une fois à sa hauteur, Bonjour Yaël ! Elle se tourne vers moi puis se lève. J'hésite un instant mais je finis par la prendre dans mes bras. Comment tu vas alors depuis tout ce temps ? Nous nous asseyons ensuite et j'en profite pour enlever mon t-shirt. J'avais bien sûr enfilé mon maillot avant de partir. Je retire aussi mon short et me voilà prête à écouter mon amie tout en prenant le soleil.

Yaël&
Zahra

Ces derniers temps, le soleil de Miami invitait souvent à quitter les quatre murs de la maison pour retrouver la chaleur extérieure. Il était donc bien rare que la jeune brunette ne décide de rester chiller sous sa couette durant ses jours de repos, même si elle préférait de temps en temps le calme qui régnait dans son appartement. Il fallait croire que l’hôpital prenait énormément de son temps, et l’unique chose qu’on voudrait faire une fois à la maison, c’est se reposer ! Mais ce samedi, ce jour de repos, était spécial. Yaël n’aurait jamais imaginé, après toute cette absence, qu’elle serait invitée par l’une des personnes qui comptait tellement pour elle à une époque. Zahra et Yaël s’aimaient beaucoup mais elles étaient toutes deux aussi ambitieuses qu’elles ont mis de côté leur amitié pour se concentrer chacune sur ce qu’elles savaient faire le mieux, étudier. Maintenant que leur avenir semble bien tracé, les deux jeunes femmes décidèrent de reprendre leur amitié là où elle s’était arrêtée. Malheureusement, après sept années, énormément de choses ont changé.

Cela faisait un bon moment maintenant que le contact était légèrement renoué entre les deux jeunes femmes. Cela avait commencé par des saluts de loin, puis quelques paroles avant qu’elles ne s’attardent devant les immeubles pour une longue discussion. Malgré ce vide que Yaël avait ressenti en son absence, leur complicité était toujours au rendez-vous et cela faisait plaisir à la grande brune de retrouver cette jeune femme qui avait bien grandie. Elles vivaient dans le même quartier, travaillaient dans le même centre hospitalier et pourtant, elles ne se voyaient que rarement. Mais ce qui surpris la jeune interne, fut lorsqu’elle reçue un coup de fil de la syrienne pour invitation à passer l’après-midi ensemble. En temps normal, elle serait plus que ravie de la revoir et de rattraper le temps perdue, mais pour dire vrai, cela fait quelques mois maintenant que Yaël essaie d’éviter de croiser la brunette. Ce n’était pas facile pour elle de retrouver Dean et Zahra, elle avait l’impression que son passé la poursuivait, et pourtant ces deux personnes ont tellement compté pour elle qu’elle ne savait pas comment gérer cette situation. Comment allait-elle retrouver Zahra, rigoler et ressasser le passé sans pouvoir lui avouer qu’elle avait quelqu’un dans vie maintenant, que cette personne comptait beaucoup pour elle et qu’il s’appelait Dean, oui oui ton ex-petit copain !

Cette impasse dans laquelle elle se trouvait la rongeait de l’intérieur depuis un certain moment déjà. Elle aurait aimé tout lui dire à Zahra, depuis le début. Car oui, elle n’a rien fait de mal. Elle l’a juste aimé et ce n’est pas un crime. Mais cela se ramènerait à briser la promesse qu’elle avait faite à Dean. Étant donné que ce dernier préférait que leur relation reste, pour l’instant, discrète. Et elle respectait son choix. Malheureusement, elle ne pouvait pas refuser les invitations de Zahra et trouver à chaque fois une nouvelle excuse débile, elle devait la retrouver, et c’est pour cette raison qu’elle accepta volontiers son invitation à la Venetian Pool.

La piscine municipale se trouvait non pas loin de leur quartier. Yaël avait pour habitude de traîner à vélo mais cette fois-ci elle préféra marcher, elle avait tellement à réfléchir, alors autant être productive et développer sa matière grise tout en brûlant des calories. Après une bonne demi-heure de marche, Yaël accepta volontiers le verre d’eau qu’on lui proposa une fois aux côtés du bar central. Son amie n’étant toujours pas arrivée, Yaël abandonna sa longue robe et s’installa en maillot de bain sur un transat pour faire le plein de la vitamine D. Lorsqu’elle entendit la douce voix de la jeune femme, Yaël se leva aussitôt pour se mettre à sa hauteur, elle lui sourit à son tour avant d’être surprise par son étreinte. "Oh salut Zahra !" Elle avait pour habitude de l’appeler par son second prénom depuis toujours, ce n’est pas une habitude qui changera aujourd’hui. Les deux jeunes femmes s’assirent pour entamer une discussion. "Bah écoute, en pleine forme ! L’hôpital fatigue, tu dois connaître ça, mais on s’y fait. Et puis quand on aime on ne compte plus, tu dois connaitre ça aussi." Toutes deux des acharnées du travail, Yaël se doutait bien qu’elle avait changé mais elle était tout aussi sûre que ce trait de caractère était toujours ancré en elle, tout comme elle-même. "Très jolie maillot de bain !" La complimenta-t-elle. "Et toi alors ? Qu’est ce que tu deviens ? J’ai cru comprendre que tu allais te marier ?" Les rumeurs font rapidement le tour des quartiers, Yaël avait l’habitude des messes basses maintenant.

Yaël&
Zahra

J'avais quelques appréhensions mais j'étais contente de retrouver Yaël. Après quelques rapprochements j'avais quelques fois tenté de reprendre vraiment contact et après quelques mauvais timing le jour était enfin arrivé. On était là toutes les deux, à la Venitian Pool pour profiter d'une belle après-midi. Ou du moins, c'est ce que je pensais. Notre conversation commençait bien. Je prenais de ses nouvelles. Elle parla de l'hôpital et je ne pouvais qu'acquiescer sur la fatigue. M'en parle pas ! Je lâche un rire puis je la laisse finir. Quand on a ce genre de vocation. On sait dans quoi on s'engage et on essaye d'oublier vite les désagréments même si ce n'est pas toujours évident. On aime nos boulots et pour rien au monde nous changerions ça. Je lui souris. Elle me complimente ensuite sur mon maillot de bain et je la gratifie d'un nouveau sourire. Merciii ! Je ne le mets pas tout le temps et surtout pas en présence de ma famille. Mon père trouverait ça un peu too much osé ! Le tien est ravissant aussi je dois bien avouer. Elle avait toujours eu du goût pour s'habiller Yaël, cela n'était plus à prouver. Elle s'enquérit ensuite de ma situation. Elle cherche à savoir ce qu'il y a de nouveau dans ma vie avant d'aborder le sujet qui fâche. D'entrée de jeu comme ça. Elle a peut-être pensé que c'était un sujet de discussion comme un autre ? Peu importe la raison que l'on pourrait lui donner, je me sens nulle à cet instant présent. Nulle d'avoir pensé que ... Tu me parles de ça ? Vraiment ? Alors que tu es encore la seule à savoir, la gardienne de ce secret si longtemps resté enfoui. Comment tu peux faire ça ? Tu sais, si tu as écouté ces rumeurs que ce n'est pas un mariage d'amour mais un mariage forcé comme ça peut arriver chez nous. Tu sais alors que je ne l'aime pas parce que tu sais à qui je suis attachée en réalité. Ça n'a pas changé même après tout ce temps. Mon cœur est brisé mais chaque petit morceau bat encore pour le même. Toi tu le sais. Tu étais là pour me réconforter quand j'ai fais la pire connerie de ma vie et je t'avais dit que je l'aimais encore. Que ça serait dur voire impossible de l'oublier. Tu étais là. Ça n'a pas changé. Lui peut-être, sûrement même mais pas moi. Alors comment peux-tu me parler de ça ? Toi. On ne s'était pas vues depuis un moment c'était vrai mais elle seule connaissait mes sentiments. Je suis désolée. J'ai été bête, je te fais perdre ton temps. Beaucoup trop de choses ont été perdues visiblement. J'aurais ptet pas dû insister pour qu'on se revoit. Je me rhabille, prête à partir. Ce mariage, cette privation de ma liberté d'aimer est la pire chose qui pouvait m'arriver. Ma meilleure amie l'aurait su. J'ai les larmes qui commencent à monter et je voudrais partir mais je ne peux pas. J'ai trop attendu ces retrouvailles pour que ça se passe comme ça. Je me rassois lourdement sur le transat. Pardon ... Excuse-moi, c'est juste que je suis assez irritable quand on parle de ça. Je n'aurais pas dû m'emporter. Tu n'y es pour rien. Je n'ai pas à réagir comme ça. Ça fait un an que je suis comme ça et dès qu'on aborde le sujet je m'emballe mais vraiment pas dans le bon sens. Je ne veux tellement pas de ce mariage. Je ne suis pas prête. Les larmes coulent toutes seules sans que je puisse les retenir. Pardon. Je n'aime pas pleurer devant les gens en général mais là c'est Yaël, elle m'a déjà vue comme ça.

Yaël&
Zahra

Cette journée avait stressé Yaël, elle ne savait pas comment ces retrouvailles allaient se passer mais malgré ce stress, elle tentait de rester zen. Les exercices d'anti-stress ont finir par apporter leur fruit puisqu'elle retrouva la belle jeune femme avec un grand sourire chaleureux. Ces doux traits lui ont manqué et elle commençait déjà à regretter tout ce temps qu'elles avaient pu passer loin l'une de l'autre. La discussion commença doucement, Yaël compliment le jolie maillot de bain que la brunette portait, elle trouvait qu'il mettait en valeur son beau corps. "Je le comprends, je ne voudrai pas qu'on matte ma fille non plus, surtout si elle est aussi belle que toi !" Elles rirent, reprirent petit à petit leurs habitudes d'antan. Jusqu'à ce que la discussion prenne un sacré virage à 180 degré. Yaël avait posé la question en toute innocence mais il s'avère qu'elle avait touché au sujet sensible sans le vouloir. Zahra s'emporta d'un coup, laissant la jeune interne bouche bée. Elle qui pensait pouvoir recoller les morceaux, voilà que la situation ne faisait que s'empirer, et là encore elle n'avait pas aborder le sujet qui fâche.

Alors que la jeune femme en face d'elle déverser toute sa frustration envers elle, Yaël la regarda sans dire mot. D'abord parce qu'elle était choquée par l'attitude de la jeune brune mais elle savait également que lorsque l'on avait quelque chose qui nous serre le cœur, il fallait laisser sortir tout ce qu'il y'avait au fond de nous. Avant de ne se donner corps et âme à la médecine, la psychiatrie avait intéressé la jeune interne, elle aurait pu continuer son cursus là-dessus mais la médecine était son rêve, il n'y avait rien à faire. Ce qui fait que sa curiosité l'a poussé à avoir quelques notions en psychologie. Elle comprenait donc sa frustration et s'en voulait un peu d'avoir toucher la corde sensible. Mais certaines paroles finirent par la blesser également. Yaël avait fait un grand effort pour se retrouver ici mais si c'était pour avoir le mauvais rôle de l'histoire autant rester chez elle. Ce monologue commençait bien à l'exaspérer et ce n'est pas le genre de Yaël de se laisser faire. "Ecoute Zahra ce n'était pas mon intention, je ne pensais pas à mal. Mais c'est assez vache quand même de me cracher tout ça au visage comme si j'étais celle responsable de notre séparation. Tu as continué ta vie comme je l'ai fait, tu t'es concentrée sur ta carrière tout comme moi alors je ne vois pas pourquoi je devrais passer pour la mauvaise meilleure amie. "Ma meilleure amie l'aurait su" oui tu as raison sur ce point sauf que ça fait sept ans qu'on s'est perdue de vue. Sept années ce n'est pas rien Zahra. Tu as changé et j'ai changé aussi. Enormément de choses peuvent se passer, les opinions changement, les points de vue et même les histoires de cœur. Alors ne m'en veut pas d'essayer de recoller les morceaux et d'essayer de me mettre à la page surtout. Peut-être qu'avec le temps tu as fini par mieux le connaître ton fiancée, peut-être que vous avez décidé d'être heureux ensemble, je n'en sais rien Zahra, j'essayais simplement de savoir...." Elle savait qu'une certaine dispute allait finir par les réunir mais elle ne savait pas que ça allait prendre une tournure différente de ce qu'elle avait en tête. Zahra se rendit compte que cela ne servait rien de lui en vouloir et de quitter les lieux, autant rester et être ouverte à toute discussion. Cela peinait tout de même Yaël de la voir dans cet état. La brunette se rapprocha aussitôt d'elle avant de la serrer dans les bras. "Je suis désolé, je ne savais pas que c'était le sujet à ne pas aborder... Je voulais vraiment me mettre à la page histoire de ne plus être une amie indigne quoi..." Elle la serra contre elle en frottant son dos de sa main droite. "Si tu ne veux pas de ce mariage Zahra tes parents ne devraient pas te forcer, il faut trouver une solution et sache que je serai là pour t'aider !" Yaël lui tendit un mouchoir pour essuyer ses larmes. "Tu n'as pas à t'excuser, c'est pas comme si on est des inconnues. Ecoute, aujourd'hui on oublie les histoire de cœur ok ! On devrait aller faire un plongeon histoire de se remettre les idées en place, tu en penses quoi ?" Finit-elle par proposer avec un sourire.

Yaël&
Zahra

Ces retrouvailles avec Yaël prenaient une tournure assez inattendue. Il fallait bien dire que le sujet mariage était des plus sensibles. J'ai réagi au quart de tour et je me rends compte que je n'aurais pas dû. Yaël est certes au courant de ce mariage mais elle ne sait pas tout. C'est vrai après tout j'aurais pu apprendre à apprécier Ilyès, j'aurais pu vouloir de cette union après tout ce temps. Bien sûr, il n'en est rien mais elle ne le sait pas. Je n'avais pas à m'emporter de la sorte mais c'était plus fort que moi. Heureusement la situation n'empire pas et je réussis à me calmer avec ses mots. Ça avait toujours été le cas. Elle savait m'apaiser et je constate que c'est toujours le cas. Je me confonds en excuses et ... Non je ne voulais pas que tu te sentes comme ça. Tu es très loin d'être une amie indigne. Je suis vraiment désolée. Elle me prend dans ses bras et ça me fait un bien fou. Je sais qu'avec toutes les explications en main, elle me comprendra au final et me soutiendra. J'en ai besoin et ce qu'elle me dit ensuite me réconforte au plus haut point. Elle relâche son étreinte et me prouve son soutien. C'est plus compliqué que ça tu t'en doutes bien. Je lui fais un sourire timide et m'excuse de nouveau avant qu'elle ne reprenne la parole. On oublie les histoires de mariage et de cœurs pour aujourd'hui et on va se détendre. Ça me va ! Je lui rends son sourire et nous nous levons pour faire quelques longueurs dans cette magnifique piscine. Ça serait dommage de ne pas en profiter. Près du bord, nous nous arrêtons. Tu n'as rien perdu de ta forme olympique en tout cas ! Un joli corps ça s'entretient avec un peu de sport. Ça sonne comme une philosophie mais ce n'est pas faux et je ne doutais pas qu'elle garde la forme comme ça. Il faut dire qu'avec les journées qu'on a, pouvoir évacuer de cette manière fait beaucoup de bien ! Et c'était rien de le dire. Nous bossons toutes les deux à l'hôpital alors on est bien placées pour savoir que le rythme est intense parfois même jusqu'à l'éreintement. S'octroyer ce genre de pause est des plus bénéfiques du coup. Comment ça se passe pour toi le boulot alors ? Tu es dans quel service ? Vu qu'on ne parle pas des hommes on va parler travail avant d'évoquer d'autres sujets. On a toute l'après-midi pour ça et j'ai hâte de rattraper ce temps perdu avec elle. Sans vraiment attendre qu'elle me réponde et en la coupant presque, je lance un Tu m'as manqué. Ça sort du cœur. Il fallait que ça sorte. C'était sincère et j'avais envie qu'elle le sache. Je n'attends pas spécialement de retour et je me mets à rougir. Pardon, je te laisse parler maintenant. Je me tais et l'écoute.

Yaël&
Zahra

La discussion avait tourné au quart de tour et Yaël se sentait bien mal d'être la cause de tout ce chahut. Elle qui voulait justement faire profil bas sur certains sujets voilà qu'elle visait particulièrement le pire. Mais tout comme Zahra, elle avait besoin de donner son point de vue de l'histoire, on ne pouvait pas simplement lui en vouloir à elle puisqu'elle n'était pas la seule fautive de ce "break-up" amical. Mais après une explication, Yaël serra son amie dans les bras, elle ne voulait tout de même pas qu'elle soit triste alors qu'elles dédiaient cette journée à leurs retrouvailles. Après sept années, la jeune interne n'avait cependant pas changé d'avis sur cette histoire de mariage, elle trouvait toujours cela aberrant qu'on oblige Zahra à marier un homme qu'elle ne porte pas à son cœur. Maintenant qu'elles se sont retrouvées, elles allaient pouvoir en parler plus tard, afin que Yaël connaissent les petits détails et surtout qu'elles puissent trouver une solution pour y mettre un terme une dernière fois pour toute.

Maintenant que les malentendus se sont réglés, Yaël proposa de rejoindre la piscine et de laisser cette histoire derrière elles, ce qu'elles firent instantanément. L'eau été très bonnes et les jeunes femmes s'amusèrent à faire quelques longueurs "J'en dirai tout autant pour toi." Fit-elle avec un sourire "Mais j'avoue que j'essai de garder la forme, un footing tous les matins avant d'entamer la journée épuisante qui suit. Même si j'avoue que ce n'est pas à l'hosto que je serai en manque de cardio sachant que je ne fais que courir de droite à gauche." L'hôpital, elle connaissait bien et c'était doublement fatiguant lorsqu'on était interne. A croire que c'est leur fun de la journée, torturer les pauvres petits internes. Yaël était tout de même bien contente d'être la petite chouchoute et d'être aussi présente en bloc que dans les couloirs. Zahra demanda donc un peu plus sur ses journées mais avant que l'interne ne lui réponde, elle l'interrompis avec une phrase bien inattendue. Yaël la regarda un peu surprise avant de finalement sourire, elle n'allait pas le cacher mais elle lui avait manqué aussi. Avant de répondre, elle s'approcha un peu plus avant de la serrer contre elle. "Tout ça m'avait manqué aussi !" Elle recula ensuite pour lui raconter ses journées habituelles. "Ca se passe très bien, parfois je sature quand j'enchaîne les gardes mais faut garder la tête froide. Je suis un peu partout à vrai dire, on me bipe je rapplique, mais officiellement en urgence pour l'instant. Mais j'avoue que je n'ai toujours pas choisi ma spécialité, cardio, traumato... Je ne sais pas trop." Yaël avait encore des doutes sur l'avenir de sa carrière. "Et toi ? Ca se passe comment ? Faudrait qu'on se capte pendant les pauses déj quelques fois." Elle précisait le "quelques fois" puisqu'elle ne déjeunait pas toujours aux horaires normaux, parfois elle ne le faisait même pas à cause du temps serré. Mais Zahra n'était pas étrangère à ce monde.