- messages : 4538 - feat. & crédit : Phoom Naret Promphaopun - anniversaire : 19/11/1994 - activité : Il a longtemps rencontré des difficultés, et le manque de motivation l'a conduit à s'engager très tôt dans l'armée. Aujourd'hui, il a l'honneur et la fierté de faire partie d'un bataillon des forces spéciales américaines. Au grand damne de ses parents adoptifs, il s'est même décidé à gagner du galon. .
(#)Sujet: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Sam 1 Mai - 16:50
Les mois étaient passés depuis l'article « Saint Valentin » de Nightmare, mais Dean ne l'avait pourtant pas évincé de sa mémoire sous prétexte qu'il appartenait au passé. Il se rappelait d'ailleurs être déjà passager du camion militaire lorsque son téléphone l'avait alerté d'une nouvelle publication dans laquelle il était cité. Cela l'avait d'abord surpris, car il était loin d'être un grand amateur des réseaux sociaux. Aucun compte à son actif, - si ce n'était son profil Tinder -, sa curiosité l'avait tout de même piqué, et il avait appuyé sur la notification sans se douter une seule seconde de ce qui l'attendait. Un long pavé s'était étalé sur son écran, et il avait hésité à le lire lorsqu'il avait compris qui en était l’émettrice, mais les premières lignes avaient eu raison de sa flemmardise ; des mots doux, des messages d'amour, de quoi parlait-elle enfin ?
Il avait passé bon nombre de noms qu'il ne semblait pas connaître jusqu'au sien. Le ton employé avait été bien moqueur, mais Dean était loin d'être aisément touché par ce genre de méchancetés, surtout lorsqu'elles venaient d'une personne qui faisait du boucan sur la toile pour pas grand-chose. Ce qui l'avait étonné, par contre, avait été de découvrir trois prénoms qu'il ne pouvait renier : Yaël, Jasmine et Khira. La première était une femme qu'il avait rencontré à la fin du collège, la deuxième était une jeune étudiante qu'il avait croisée à sa soirée de retour et la dernière, une de celles qui l'avaient horriblement déçu à leurs précédentes retrouvailles. Il s'était demandé ce que ces patronymes pouvaient bien avoir affaire avec l'amour...
Et il n'avait pas été déçu en activant les fameuses lettres virtuelles l'une après l'autre. Les révélations étaient tout aussi abracadabrantesques, et il avait d'abord pensé à une blague. Nightmare était connue pour envenimer des faits, inventer des situations, mener un scénario complètement fou. Dean avait eu l'occasion de faire partie de ses interventions : il avait été pris à partie et jeter dans une cellule de prison à peine de retour sur Miami l'été dernier et avait été pointé du doigt comme étant l'homme voulant dérober la petite-copine, et future mariée, d'un autre en la demandant en mariage. Des ragots, toujours plus de ragots. C'avait été naturel pour lui de ne pas croire en cet article, et il aurait pu passer outre une fois de plus.
Mais il était descendu un peu plus bas, là où de nombreux commentaires avaient été ajoutés par d'autres internautes. Il les avait lu, et avait compris que ces messages laissés anonymement avaient été volés et publiés au grand damne de ceux et celles qui les avaient écrits. Yaël et Jasmine avaient, elles aussi, laissé leur trace, se plaignant que tout ceci ait été révélé. Dean était resté stoïque un instant, puis était reparti relire les lignes qui lui avaient été adressées, - au cas où il avait mal interprété les choses à la première lecture -. Il avait gardé sa réaction sous silence un temps, et avait contacté Yaël pour discuter plus amplement des sentiments qu'elle pensait commencer à ressentir pour lui.
Khira et lui s'étaient furtivement expliqués, et le militaire lui avait demandé un peu plus de temps pour avaler le mensonge qu'elle avait inventé de toute pièce pour parfaire son étude psychologique sur les hommes présents sur les sites de rencontres. Quant à Jasmine... Ils ne se connaissaient pas depuis bien longtemps, avaient connu une certaine complicité ce soir de janvier, s'étaient recroisés quelques jours plus tard de manière ponctuelle, mais sans créer de lien assez profond pour qu'il ait retenu son numéro de téléphone. De toute façon, était-ce le meilleur moyen de la contacter ? Il ne voulait pas la brusquer, ou lui faire ressentir un quelconque sentiment négatif par rapport à l'article ; il ne lui en voulait absolument pas de s'être livrée.
Un message ou un appel aurait été bien trop expéditeur qu'une conversation en face à face. Et Dean tendait à penser que ces expressions et mimiques naturelles pouvaient adoucir le sérieux qui planait autour de ce sujet, et le rendre moins angoissant, moins gênant, - moins tout -. Alors il avait attendu son retour de formation pour se rendre à l'immeuble qu'elle lui avait furtivement indiqué de quelques mouvements de main à leur rencontre. Le passage du building résidentiel à l'extérieur était récurrent, tant et si bien qu'il aurait pu éviter d'appuyer sur l'interphone et se glisser directement à l'intérieur, mais il n'en fit rien. Il préféra faire les choses dans les règles et éviter l'effet de surprise ; bien que ça allait être forcément surprenant de la savoir ici.
Devant la porte vitrée nettoyée au matin, - sans grande conviction qu'elle reste ainsi sans graffiti bien longtemps -, il chercha le prénom peu commun de Jasmine dans la liste. Il mit un certain temps, car son nom lui était tout bonnement inconnu. Il eut à la faire défiler un bon nombre de fois avant de tomber dessus. Il posa son index sur le bouton arrondi censé les faire correspondre, et attendit qu'elle décroche le combiné pour se présenter. Ouais salut, c'est Dean, fit-il, tout en posant déjà une main sur la large et longue poignée, j'te dérange ou j'peux monter, lui offrit-il le choix. Un dimanche matin, à neuf heures trente, il avait une chance sur deux qu'elle soit déjà apprêtée, car il ne fallait pas oublier qu'elle était jeune, mais aussi qu'elle était une maman.
Fêtarde, abonnée aux soirées du samedi, ou trop occupée à bercer son bambin toute la nuit ; ou peut-être ni l'un, ni l'autre ?
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(#)Sujet: Re: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Sam 15 Mai - 11:24
Lorsque l'on est maman d'une petite princesse de quelques mois, cela n'est pas sans conséquence sur le sommeil et le rythme de vie. A tel point que les weekends n'en étaient plus vraiment, comme en témoigne les heures de réveil de Sapphire. Finies les matinées à dormir jusqu'à pas d'heure, à rester au chaud sous la couette en attendant que midi arrive. Cela fait plusieurs fois que dès que la petite aiguille atteint le chiffre sept, ma poupée ouvre les yeux et déchire le silence par des pleurs résonnant dans tout l'appartement. Sachant pertinement que c'est peine perdue d'essayer de la rendormir, je me lève du lit pour la prendre dans mes bras, direction la cuisine pour lui préparer son repas. En la regardant, j'ai du mal à me rendre compte que demain elle aura six mois déjà. Ce petit nourisson si fragile, incapable de faire la moindre chose, apprenait doucement mais surement les balbutiements de la vie. C'est encore un bébé oui, mais un bébé capable de tenir assis, de passer d'une position sur le dos à une position ventrale, capable également de pousser des cris faisant travailler ses cordes vocales... Il y a une vraie évolution, et chaque jour elle grandit un peu plus. La sonnerie du micro ondes me sort de mes pensées, et, installée sur le canapé, je peux lui donner son biberon.
En général, dans ces moments là, je fais le vide dans ma tête, comme pour profiter des mes derniers instants de répit avant d'attaquer la journée. C'est irrationnel de croire que cela va me permettre d'éveiller en moi une énergie cachée, mais j'y crois dur comme fer. Sapphire ayant un très bon appétit, son repas est englouti rapidement. L'heure qui suit, nous la passons dans le salon, elle dans son espace de jeu et moi qui la regarde, fière maman, le visage souriant. Nous n'avons rien de prévu en particulier aujourd'hui, mais face à la fatigue qui souhaite me garder dans ses bras encore un petit moment, je décide d'aller prendre une douche. Pour parer à toute éventualité, je prends ma fille avec moi. Un accident est si vite arrivé, et c'est de façon plutôt naturelle que je m'efforce de toujours avoir un oeil sur elle. La chaleur de l'eau sur ma peau est d'une douceur incroyable. Après quinze bonnes minutes, j'éteins l'eau afin de pouvoir me sécher. Sapphire est toujours là, dans son transat, à observer ce qui se passe. Il y a de la vapeur et de la buée partout. Alors, pour l'amuser, je dessine des visages sur le miroir, espérant provoquer un rire ou un sourire. Il n'en sera rien, mais hors de question d'être déçue ou triste. Un enfant n'est pas obligé d'apprécier tout ce que son parent lui montre, hein ? Une fois séchée et habillée, c'est au tour de Sapphire de subir le même sort. Le temps étant de plus en plus chaud, je lui enfile une tenue plutôt estivale, avec une sorte de petite robe à manches longues, un legging et des petites chaussettes antidérapantes, pour éviter tout risque de glissade. De retour dans le salon, c'est à mon tour d'attaquer mon petit déjeuner à base de jus de fruits, de café et de tartines de confiture. Si après ça je ne suis pas pleine d'énergie...
En milieu de matinée, ce qui correspond pour moi à neuf heures trente, j'entends l'interphone sonner. C'est curieux, je n'attends personne, et les gens de mon cercle d'amis connaissent le code pour entrer dans l'immeuble. Et alors que mon esprit pense à une simple erreur ou à une plaisanterie de mauvais goût, rebelote, ça sonne. Cette fois ce n'est pas un hasard. Après avoir fait les quelques pas, je décroche, et c'est la que j'entends sa voix. Ouais, c'est Dean. Il veut monter. Je ne suis absolument pas prête. Pourquoi est-il là ? Après tout, nous nous sommes croisés deux fois il y a plusieurs semaines, voire plusieurs mois maintenant. Alors oui, j'ai toujours des nouvelles grâce à Jihane, mais un réel contact entre lui et moi commence à remonter. Je ne peux pas le laisser à la porte comme ça, et même si je sens que mon coeur est à deux doigts de sortir de ma poitrine, je dois lui ouvrir. Troisième étage, appartement 307. Pour l'aider, j'ouvre la porte de mon appartement tout en allumant la lumière du couloir, d'ordinaire très sombre. Le bruit de l'ascenseur laisse supposer qu'il sera bientôt ici. Les portes s'ouvrent, Dean est là. Dean, ici. J'accompagne mon appel d'un mouvement de main. Je t'en prie, entre. Si il est là, c'est sûr qu'il a quelque chose à me dire. Mais quoi ? Sentant que je suis très mal à l'aise, je préfère ne rien dire pour le moment et le laisser engager la conversation.
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(#)Sujet: Re: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Sam 22 Mai - 11:38
Dès lors qu'il avait appuyé sur le bouton de l'interphone, une pensée l'avait envahi : et si Sapphire dormait encore ? Dean n'avait pas encore d'enfant, et il n'était pas encore prêt à en avoir un. Non pas qu'il n'en ressentait pas le désir, mais plutôt parce qu'il voulait être sûr que la personne avec laquelle il avait décidé de faire du chemin était la bonne. Et, par expérience, il savait que même les années ne représentaient strictement rien de sûr ; la certitude existait-elle, au moins ? Il ne voulait pas être de ces familles décomposées et recomposées, même s'il était probable, de par son caractère calme et posé, qu'il garderait une bonne relation avec la mère de ses enfants. Il avait pour exemple des parents qui s'aimaient encore plus que tout, soudés jusqu'au bout, des frères et sœurs engagés qui respiraient le bonheur, il ne voulait pas être encore la tâche noire du tableau.
La voix de Jasmine lui avait répondu, le sortant du doute qu'elle aurait pu verrouiller le son du combiné pour laisser à sa fille le temps d'immerger des bras de Morphée. Il avait regagné l'assurance qu'on lui connaissait au moment où ils avaient commencé à échanger via l'appareil. Le bip l'avait invité à pousser la porte, et il s'était retrouvé à monter dans l'ascenseur. Les nouvelles générations s'étaient amusées à rayer l'intérieur de la cage pour adresser quelques messages à leurs amis, leur copain/copine, espérant un « pour toujours », mais Dean était encore bien placé pour savoir que c'était une désillusion. Il avait souri malgré tout face à cette innocence qui l'avait habité lorsqu'il était enfant, puis adolescent, et qu'il avait perdu au fil du temps ; qu'est-ce qu'on pouvait être niais à ces âges !
Le troisième étage avait été atteint non sans grincements de la mécanique, mais le soldat était habitué, car le monte-personne de son immeuble était dans le même état : vétuste et entretenu à la va-vite. La lumière du couloir avait été allumée pour l'accueillir, et il n'eut aucun mal à se diriger vers le bon appartement puisque Jasmine avait pris soin d'ouvrir sa porte. Il adressa un sourire à sa remarque et, tout en entrant dans le logement de l'étudiante, dit : Jihane aurait-elle oublié de te parler de mon retour ? Ça, ça serait surprenant. Il avait bien compris que c'était sa présence chez la jeune femme qui l'avait surpris, et non de le voir en chair et en os sur Miami. Je suis rentré vendredi dans l'après-midi, ajouta-t-il, restant dans l'entrée pour se déchausser, une semaine de répit avant de reprendre les entraînements pour le prochain départ.
Il ne savait pas encore où il allait être envoyé, les missions variaient chaque jour en fonction des problèmes sociaux, politiques, culturels que subissaient le monde. L'actualité rythmait le déploiement des forces spéciales, finalement, et Dean n'était jamais sûr de pouvoir profiter de ses congés ou permissions en totalité, car il pouvait être appelé à tout moment. Ce dont il était certain était qu'il avait gagné un insigne supplémentaire sur son uniforme pour avoir réussi, non sans peine, sa formation de sous-officier des commandos, et ça, il n'en était pas peu fier. Malheureusement, cela tombait en plein mois de ramadan, et il était compliqué pour lui de prévoir un brunch pour fêter son nouveau rang. Tu passes haut la main, toi, demanda-t-il, je crois que c'est en troisième année, non, supposa-t-il se rappeler de ce qui lui avait été dit.
Le sujet de conversation fut très vite coupé par les babillages d'un bambin et, par son oreille affûtée, Dean tourna la tête vers la provenance de cette petite voix pour découvrir une Sapphire en demande d'attention. C'est ta fille, questionna-t-il de façon rhétorique, parce qu'il n'y avait pas à dire, elles se ressemblaient énormément toutes les deux. L'esquisse en coin, il l'écouta un instant raconter et oublia très vite la raison qui l'avait mené à venir rendre visite à Jasmine. C'est trop mignon, commenta-t-il l'expression orale de la petite fille. Il avait beau avoir neuf neveux et nièces, les enfants apportaient tous, et toujours, une dose de bonheur différent. Je peux, attendit-il l'autorisation d'aller plus en avant dans l'appartement pour la rencontrer. Et, une fois invité, il rejoignit le salon où elle était posée.
Près de l'espace de jeux, Dean s'accroupit, les avant-bras sur ses cuisses pour tenir l'équilibre, et commença à donner l'importance que quémandait Sapphire : t'as pas l'air d'apprécier qu'on t'oublie toi ; quel gamin aimait ça ? T'as bien raison, plissa-t-il les yeux avant de s'emparer d'un objet peluché aux divers boutons sonores, puis l'inspecta, c'est un jouet que t'aimes bien ? Il appuya, curieux, sur une des figures de son pouce et une musique en sortit. Il en profita pour le mettre devant la petite fille et l'agita de droite à gauche dans un tempo qui laissait à désirer. Non, fut-il étonné de la réaction de Sapphire, une mimique peu convaincue sur le visage, c'est pas comme ça, lâcha-t-il un souffle rieur avant que le bambin ne trouve de l'intérêt pour l'une de ses autres babioles. Ah ok. Tu veux pas qu'on te snobe, mais toi, tu te le permets, normal, fit-il, amusé.
Il laissa tomber son bras, resta accroupi devant la gamine, et observa simplement la scène qui se déroulait devant ses yeux. Elle est à croquer, s'adressa-t-il à Jasmine ; parce que, non, il ne l'avait partiellement oubliée qu'un court instant.
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(#)Sujet: Re: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Lun 21 Juin - 22:27
Dean avait complètement raison. Je savais que son retour était prévu pour ce weekend. Et même si l'information aurait pu sortir de mon esprit, je peux toujours compter sur ma super copine pour me le rappeler. Jihane ne changera jamais son discours, empli à la fois de fierté et d'admiration. Serait-ce la raison pour laquelle j'éprouve autant de sympathie pour cet homme ? Ce sentiment s'est décuplé, je dois l'avouer, depuis notre première rencontre. Au départ, j'écoutais les histoires de sa cousine en occultant totalement la composante affective, et pour cause, il était difficile de s'imaginer quoi que ce soit sans même savoir qui est ce héros des temps modernes, véritable exemple pour sa famille. Mais je l'ai vu, et depuis, rien n'est pareil. Chaque anecdote racontée, chaque histoire narrée est vécue de façon complètement différente. Car désormais, je sais qui il est. Et oui, je me suis mise à lui porter petit à petit la même admiration que sa cousine. C'est fou non ? Après, je dois avouer que mon côté fleur bleue y est pour beaucoup. Cela étant, ne pas éprouver quelque chose pour cet homme est impossible. Il est hors du temps, et c'est ce qui le rend si particulier. Oui oui, elle m'a prévenue que tu serais là, mais je ne pensais pas que l'on se croiserai. Visiblement, Jihane a l'air de me parler autant de lui qu'elle ne lui parle de moi. Il me félicite pour mon passage en 3ème année, et à vrai dire, ça me fait bizarre car peu de monde l'a fait. Gabriel est au courant, mon père également, et ça doit être à peu près tout. Merci, c'est vrai que l'année n'a pas été facile, surtout avec la naissance de la petite, mais j'ai réussi à concilier un peu tout ça pour réussir mes examens.
Cette arrivée n'est pas du tout du goût de Sapphire, qui commence à s'impatienter dans son espace de jeu. Dean la regarde et me confirme de façon laconique qu'il s'agit de ma fille. Probablement à cause de l'énorme ressemblance physique. Une petite frimousse avec des cheveux et des yeux aussi colorés, il n'y a pas à dire, la petite princesse a pris l'essentiel de mes traits. Mes lèvres n'ont rien à dire tant mes yeux ont envie de profiter du moment qui est en train de se passer. Au fond de moi, j'espérais que Dean la trouve géniale. J'ai encore en mémoire son petit sermon sur le fait qu'à sa soirée, la petite Sapphire s'était éclipsée bien plus tôt que tout le monde, avant même l'arrivée du soldat. Au moins, leur premier contact s'effectue en terrain conquis pour ma fille, regardant Dean de manière interloquée, comme si elle essayait de lui demander ce qu'il faisait ici. Ces quelques minutes de découvertes sont presques touchantes, chargées en émotions. Un sourire se dessine sur mon visage lorsque que je le vois agir. Il a clairement l'habitude de voir des enfants, même aussi jeunes. Et, en plus de cela, je ne pense pas qu'il se force à aimer ces instants. Tout semble spontané, naturel. Dean n'est pas un homme stoique au final. C'est plutôt un homme maitre de ses émotions. Finalement vient le petit mot qui me fait chaud au coeur. Il la trouve à croquer. C'est tout ce que je voulais entendre. Intérieurement, j'exultais de la bonne tenue de ma fille. C'est par un timide merci que je lui réponds, toujours stressée de savoir le motif de sa venue. Tu veux boire quelque chose ? Un jus de fruits ou un café peut-être ? Il ne me faut que quelques minutes pour préparer cela, et me voici à nouveau dans le salon, plateau entre les mains. J'invite Dean à s'installer, mais devant l'impatience qui commence à me ronger, je préfère mettre fin au suspens en posant LA question qui devrait amener LA réponse. Tu passes juste comme ça me dire bonjour ou il y a un autre motif à cette visite ?
Dean Hassani
Desigual
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(#)Sujet: Re: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Mer 23 Juin - 11:51
La petite fille était encore loin de son premier anniversaire, mais montrait déjà un éveil fort mâture. C'était certainement dû au fait qu'elle se trouvait entourée de personnes aimantes, d'adultes qui n'hésitaient pas à prendre soin d'elle, et à l'aider à grandir. Sapphire n'avait probablement pas été posée là, en plein milieu de la pièce, puis oubliée comme l'étaient la plupart des objets décoratifs auxquels on jetait simplement un coup d’œil de temps à autre. Non, elle avait sans aucun doute été stimulée à chaque fois que l'occasion s'était présentée : après chaque biberon, durant le change, ou le bain, et ça donnait une gamine qui cherchait le contact, tentait de communiquer et de partager un instant de jeu. Dean avait eu l'occasion de constater la même évolution chez certains de ses neveux et nièces, mais aussi d'être témoin d'un chemin inverse où les bambins étaient très peu bercés d’interactions, et il les trouvait, certes calmes, mais moins intéressants.
Rien pour moi, merci, répondit-il à Jasmine lorsque cette dernière lui proposa une boisson. Et, tout en continuant de porter ses yeux sur cette mini-pousse, il ajouta : mais tu peux te prendre un truc, ça ne me dérange pas. Avait-elle tant la tête ailleurs qu'elle en avait oublié la période de ramadan, ou Jihane était-elle trop discrète à ce sujet ? Quoi qu'il en était, le soldat ne lui en voulut pas, et encore moins à sa cousine. Il avait beau être très pratiquant, il était conscient que quelques membres de sa famille voyaient leur religion comme une corvée en ce mois sacré. Ce n'était pas le plus agréable, puisqu'on parlait souvent de privations, et il était rare que l'on mette en avant les côtés positifs du jeûne. Ce stand-by faisait pourtant un bien fou au système digestif, prévenait également les soucis de tension artérielle et de diabète, réduisait les graisses sanguines et le sucre présents en excès et retardait le vieillissement du cerveau, entre autres bienfaits d'une liste interminable ; quand même !
La disparition de l'étudiante fut rapide, juste de quoi échanger quelques phrases et babillements avec Sapphire. Dean quitta ensuite sa position pour rejoindre Jasmine sur le canapé, face au parc de jeu installé au salon. Les parents désireux de bien faire souhaitaient toujours pouvoir garder un œil sur leur progéniture, trouvaient ainsi l'endroit stratégique où placer l'espace de vie de leurs petits, et cette constatation fit sourire le « célibataire et sans enfant ». La contemplation ne dura pas bien longtemps et le silence entre les deux adultes fut interrompu par la plus jeune qui se montra impatiente quant à la raison qui expliquait la présence du militaire chez elle, et ce malgré le peu de jours qui lui étaient accordés. Disons que je ne savais surtout pas comment m'annoncer autrement, je n'ai pas ton numéro, s'excusa-t-il d'abord du côté imprévu de sa visite en ce jour dominical, et je ne me voyais pas le demander à Jihane ; trop suspect à son goût, qu'en aurait-elle pensé ?
Il prit un air décontracté, la colonne calée contre le dossier du meuble, et le côté de la cheville droite sur la cuisse gauche. Il retint son tibias de sa main puis tourna la tête vers la rousse : je viens par rapport à ton message de Saint-Valentin. C'était sorti de manière naturelle, comme s'il parlait d'une carte postale envoyée d'une destination de vacances, parce qu'il n'avait pas envie de la mettre mal à l'aise, même s'il se doutait que le sujet pouvait être redouté. Je ne t'avais pas imaginée aussi poétique, la complimenta-t-il subtilement, tout du moins, les sociologues ne l'ont jamais été dans mon esprit, mais..., laissa-t-il ce dernier mot en suspens une seconde supplémentaire avant de reprendre, tu m'as complètement fait changé d'avis, et je demande pardon pour mon jugement hâtif auprès de tous les spécialistes, rit-il pour apaiser sa voisine d'assise qui ne semblait pas apprécier le tournant que prenait la conversation ; il fallait pourtant briser la glace.
Je voulais d'abord savoir si ça venait bien de toi ou si ça avait été écrit par Nightmare, ou l'un de ses sbires, si sbires il y a, émit-il la possibilité que ce soit simplement une mauvaise intention de la verrue de Miami pour tenter de mettre à mal le duo. Jasmine avait ainsi le choix d'être honnête et de s'expliquer, ou de se cacher derrière les agissements peu scrupuleux de la sorcière de la ville. Qu'importait sa décision, dans les deux cas Dean ne pourrait que la croire et agir paisiblement dans l'une comme dans l'autre situation.
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(#)Sujet: Re: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Mar 29 Juin - 12:30
Cette fois c'est parti. C'est l'heure de la révélation. Mon visage se force à garder un air le plus neutre possible, tandis que mon esprit dans son intégralité est en train de littéralement se liquéfier. Dean me précise qu'il était plus simple pour lui de se déplacer pour deux raisons. La première car il n'a pas mon numéro de téléphone, chose vraie. La deuxième car le demander à Jihane aurait pu faire mauvais genre, chose encore plus vraie. Mais finalement, est-ce que la conversation que l'on s'apprête à avoir, je n'aurais pas préféré l'avoir à distance ? L'avoir juste là en face de moi m'empêche de lâcher mes émotions, entre l'envie de faire les cents pas, de sauter partout, me cacher dans un coin de la pièce... Puis le glas est sonné. Le soldat prononce la phrase que je redoutais, celle dont je ne voulais pas anticiper une réponse car bien trop effrayée de savoir quoi répondre. Le fameux message de la Saint Valentin. Cela me renvoie quelques mois en arrière, et il est vrai que parfois, pour ne pas dire tout le temps, mes émotions prennent le pas sur ma raison. En recontextualisant l'instant, je me souviens très bien m'être laissée emporter par un élan affectif, allant jusqu'à chercher la meilleure façon de lui transmettre mon message, à travers un choix de mots le plus pertinent possible. Sauf que la réalité du mois de février n'est pas forcément celle du mois de mai. Non pas qu'entretemps j'ai drastiquement changé d'opinion. Seulement, l'expression loin des yeux loin du coeur n'a jamais été aussi vraie, et toute cette passion débordante s'est évaporé au fur et à mesure que les jours ont passé.
Effectivement, c'est bien moi. Comment je pouvais le formuler autrement ? De toute façon, même si mes lèvres disent non, mon expression corporelle dira oui. Et puis lui mentir, c'est me mentir également. Et même si mon corps bat à cent à l'heure et que je n'ai strictement aucune idée de comment je vais pouvoir me sortir de ce traquenard, je n'ai pas d'autre choix que de le faire. Ne serait-ce que pour une raison de logistique. Mon pourfendeur de mensonges est assis sur mon canapé ! C'est bien plus facile de dire ses choses par écrit qu'en face à face. Attends, fais gaffe Jasmine, t'es en train de lui sous-entendre que t'es toujours folle amoureuse de lui, réagis vite sinon c'est le crash assuré. Je me suis peut-être un peu laissée emporter par mes émotions. Voilà, déjà c'est mieux. La seule façon de pouvoir se défendre, c'est d'attaquer. Et c'est exactement pour cette raison qu'il ne faut pas que je le laisse me répondre dans l'immédiat. Trouve un autre truc à dire, vite. De toute façon c'est pas possible entre nous parce que tu vis loin. Et puis en plus j'ai déjà quelqu'un. Euh, Jasmine, c'était quoi déjà le truc sur les mensonges et tout ? C'est une femme, elle s'appelle Sibbie, et nous sommes très heureuses ensemble. D'accord, là j'ai complètement perdu la tête. Dean doit le voir car ma peau vient de passer de blanche comme neige à rouge tomate très rapidement. Je n'ai jamais été douée pour les mensonges, et étant donné l'intellect de mon interlocuteur, il y a de grandes chances qu'il s'en aperçoive. Par contre Jassou, on en reparlera de prendre Sibbie pour petite copine fictive, il y a un truc à creuser là. En posant mes yeux vers le sol, je me rends compte que je suis en train de me serrer le poignet avec beaucoup de vigueur et que mon corps est bloqué dans une position contorsionné peu habituelle. C'est le moment parfait pour lancer le coup de grâce. De toute façon, vu ou on en est, on est plus à ça près. Mais on peut quand même rester amis, hein ?
Dean Hassani
Desigual
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(#)Sujet: Re: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Dim 4 Juil - 15:43
La réponse de Jasmine était tombée plus rapidement que Dean l'aurait pensé. Elle avait certifié avoir choisi les mots qui structuraient le message de Saint Valentin, et les lui avoir dédié, ce à quoi le soldat avait opiné de la tête sans trouver à ajouter davantage pour l'instant. Il avait peut-être espéré que Nightmare ait quelque chose à voir dans cette histoire, qu'elle ait exagéré sa côte de popularité juste pour le faire passer pour un bouffon, de ceux qui tombent trop facilement dans le panneau ; loupé. Il avait perdu ce sentiment léger et indifférent, avec lequel il était arrivé jusqu'à l'appartement de l'étudiante, pour gagner en gêne et flatterie. Il faisait partie de ces hommes trop concentrés sur leur carrière, trop aveuglés par la passion, pour décrypter et apprécier les prémices d'une ouverture qui menait souvent vers la relation sentimentale.
La jeune femme n'avait, bien entendu, pas reçu de réponse à son aveu, pour la raison que son interlocuteur lui avait donné plus tôt, mais aussi parce qu'il avait déjà quitté Miami à l'heure où l'article était paru. Il ne s'était pas imaginé répondre en ligne, laisser son retour à la vue de tous, car Dean avait toujours été un garçon discret qui faisait part de peu de choses relevant de sa vie privée, pour ne pas dire aucune. Les mois avaient passé depuis, forcément, et peut-être avec eux le flot d'amour qu'avait ressenti la demoiselle. Enfin, ça avait été ce que le militaire s'était mis en tête jusqu'à ce que la suite lui mette le doute. Les yeux, qu'il avait inconsciemment baissé sur Sapphire au moment de la confession, s'étaient relevés sur la maman de la petite fille, et ses sourcils s'étaient montrés interrogateurs ; pouvait-elle l'évincer ?
Pour ça, il ne lui fallut que quelques secondes. Comme s'ils étaient reliés par une sorte de fil télépathique, la rousse se mit à débiter une ribambelle de faits qui contredisaient tout ce qu'elle avait pu poser sur la toile, ou, tout du moins, en partie. Dean résuma ceci par un sentiment éphémère qui l'avait envahie, avant qu'elle ne se rende compte que la distance ne relevait pas d'une fiction, et qu'elle en pinçait finalement pour quelqu'un d'autre ; quoi ? Qu'est-ce qui était entrain de se passer ? L'incompréhension fut totale, à tel point que le jeune homme passa une main dans ses cheveux, puis gratta le sommet de son crâne, un œil à moitié froncé. Il ne répondit pas aussitôt à la proposition de Jasmine à rester ami, et lâcha plutôt un : c'est dingue parce que … j'ai comme l'impression que t'es entrain de me mettre un râteau ?
Il lâcha un rire bref, très amusé par la sensation qui l'avait soudainement submergé ; n'étaient-ils pas entrain d'échanger subtilement les rôles ? Cette pseudo déception lui paraissait étrange, surtout qu'il n'en avait jamais été rien d'autre qu'une relation à peine amicale de lui à elle. C'en serait presque badant, fit-il alors, en s'enfonçant davantage dans le dossier du canapé, le regard à présent plongé sur le premier meuble qui s'était offert à sa vue. Il avait déjà été largué deux fois dans sa vie, mais c'était la première fois qu'on le rejetait, qui plus était sans qu'il n'ait absolument rien demandé. Faut une première fois à tout, c'est ce qu'on dit non, interrogea-t-il Jasmine de manière totalement rhétorique, parce que tout le monde connaissait bien l'adage.
En tout cas je suis heureux pour toi et... Sibbie, retrouva-t-il le prénom de l'élue. Enfin, l'élue ou plutôt celle qui servait de pass à la fermeture de ce sujet plutôt intime. Dean n'était peut-être pas un grand expérimenté des femmes et de leurs non-dits, mais il était bien trop observateur pour louper les signes annonciateurs d'un mensonge aussi gros qu'un œuf sauvagement éclaté au fond d'une poêle. Tu peux aussi ajouter le fait que je sois trop vieux, commença-t-il à ajouter des éléments dérisoires à la liste bien entamée de Jasmine, que je vis encore chez mes parents, et que tu risquerais de te faire plus d'ennemis que d'amis si c'était le cas. Il plissa les paupières face à autant de paroles ineptes. Alors ouais, t'as raison, restons potes, finit-il par dire, pour résumer ce qu'il adviendra d'eux. Et c'était plaisant qu'il n'ait eu besoin de la faire souffrir.
Je ne vais pas te déranger trop longtemps, fit-il, sans pour autant annoncer son départ pour tout de suite car : avant ça... T'en bois beaucoup ? A comprendre de l'or noir, chose sur le plateau qu'il pointa du menton. Une question des plus surprenantes, mais qui supposait que Dean avait de la suite dans les idées. Jihane ne t'a donc pas fait la confidence de notre traditionnel thé familial, demanda-t-il à l'étudiante, c'est quand même moins addictif que ton café-là. Ça entraînait bien moins de troubles digestifs, et n'empêchait personne à trouver le sommeil, malgré ce que l'on pouvait en penser. Le militaire buvait bien évidemment de ce fort breuvage de temps en temps, mais avec les dattes qui accompagnaient les repas de fin de jeûne, les boissons aux plantes étaient tout de même plus appropriées ; voulait-elle la recette ?
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(#)Sujet: Re: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Jeu 22 Juil - 21:58
S'enliser dans une flopée de mensonges n'était peut-être pas la chose la plus intelligente à faire, surtout face à un homme qui est loin d'être stupide. Mais je n'avais pas le choix, encore une fois mes émotions avaient pris le dessus sur la raison. Sans un minimum de travail sur moi-même, je vais en vivre encore plusieurs des déconvenues de ce type. Je me remémore encore l'état d'esprit dans lequel j'étais lorsque j'ai écrit ces quelques lignes, teintées de poésie, une symphonie de syllabes destinée à voler son coeur. Ce rétropédalage n'en n'était qu'encore plus gênant. Pourquoi avouer à un homme qu'il me plait si c'est pour lui dire tout le contraire lorsqu'il vient en quête de vérité ? La vérité, c'est que je ne veux certainement pas avouer que oui, encore aujourd'hui, et c'est d'autant plus vrai en le voyant, Dean me fait un petit quelque chose. Son calme, sa prestance, sa façon qu'il a de s'exprimer... Et à en juger par sa réaction, je comprends tout de suite qu'il comprend que je suis en train de lui sortir tout ce qui me passe par la tête pour couper court à la question. Sa réaction me fait d'autant plus mal qu'il a l'impression que je le repousse, que je le rejette, et cela se confirme par un tas d'excuses supplémentaires qu'il me confie et que j'aurais pu dire sans aucun problème. Etre amis c'est bien aussi. Et puis quelque part vu que Jihane est un peu ma soeur de coeur, cela ferait de nous des cousins non ?
C'est à se demander si j'étais prête à me convertir à sa religion pour intégrer le clan Hassani. Clairement, la réponse était non. Découvrir de nouvelles traditions, de nouvelles coutumes était quelque chose de terriblement enrichissant. Et d'ailleurs le fait de se côtoyer avec sa cousine participait à cet apprentissage. Mais non, je suis très bien comme je suis. Dean aussi est également très bien comme il est. Et c'est dans la logique des choses que notre relation ne doit pas aller plus loin. Alors qu'il s'apprête à partir, il relance la conversation sur le café. Une thématique un peu surprenante, mais que je comprends aisément. Lui, sa boisson chaude, c'est le thé. Depuis son plus jeune âge. Tu sais quoi, je vais t'en resservir une tasse cousin. Je me hâte à la cuisine en ayant récupéré la tasse vide sur la table du salon afin de la remplir à nouveau. Ah, l'odeur du café chaud versé dans un récipient, si ennivrant. Et voilà. Si tu veux embarquer ma cafetière à la caserne, vas y, j'en rachèterai une. Nous sommes à nouveau bien calés dans le canapé, et je repense à ce que j'ai pu lui dire. Ne serait-ce pas le moment de lui avouer la vérité pour partir sur de bonnes bases ? Probablement que oui. Bon écoute, j'ai peut-être un peu menti. Je ne sors pas avec cette Sibbie, c'est juste une bonne copine. C'est juste que depuis février les choses ont un peu évolué pour moi, j'ai rencontré un homme qui me plait beaucoup. Toi aussi tu me plais, mais c'est vrai qu'une relation entre nous serait vraiment compliquée, et j'ai pas envie de te faire du mal ou faire du mal à ta famille, tu comprends ?
Dean Hassani
Desigual
- messages : 4538 - feat. & crédit : Phoom Naret Promphaopun - anniversaire : 19/11/1994 - activité : Il a longtemps rencontré des difficultés, et le manque de motivation l'a conduit à s'engager très tôt dans l'armée. Aujourd'hui, il a l'honneur et la fierté de faire partie d'un bataillon des forces spéciales américaines. Au grand damne de ses parents adoptifs, il s'est même décidé à gagner du galon. .
(#)Sujet: Re: Love is a big word (02 Mai) ft. Jasmine | Dim 25 Juil - 12:12
Le commentaire sur leur possible lien familial eut don de faire rire expressivement Dean. Jasmine était, certes, une jeune femme très intelligente pour passer brillamment les années universitaires en ayant un bambin à charge, mais elle avait tout de même de bien drôles d'idées. C'était probablement pour ça que le soldat se sentait amicalement attiré par elle ; pour ça, et cette naïveté qu'il trouvait mignonne chez elle. Elle avait les responsabilités d'une femme mâture, mais n'était encore qu'une enfant à ses yeux. Une enfant qui se construisait encore, se cherchait peut-être aussi un peu. Elle se retrouvait gênée face à sa propre impulsivité, et dans de beaux draps à cause d'elle également. Dans d'autres circonstances, il aurait probablement pu se voir craquer pour une fille comme elle, mais les épreuves quotidiennes, apportées principalement par son emploi, l'avait poussé à grandir d'une manière qui l'empêchait de matcher avec ce genre de demoiselles.
C'est bon, « cousine », mais on a ce qu'on appelle des distributeurs au régiment, joua-t-il le jeu, accentuant volontairement sur le mot qui décrivait leur relation fictive, bon, le goût n'est pas du tout le même, mais je serais profondément attristé de te savoir privée de café. Il plissa les yeux, et son ton malicieux avait sonné la moquerie fine. Tu devrais repasser à la maison après le ramadan, Maman Hassani trouvera le moyen de te faire changer d'avis, l'invita-t-il subtilement à entrer de nouveau dans leur vie, prouvant ainsi que la lettre qu'elle lui avait écrite ne plombait aucunement l'ambiance, et qu'elle serait la bienvenue à chaque fois qu'il lui plairait de frapper à leur porte. Et peut-être que ces mots l'aidèrent à franchir le pas de la révélation ? Le soldat n'en demandait pas autant, il était capable d'assumer le râteau qu'elle lui mettait sans qu'il n'ait ressenti un quelconque sentiment amoureux pour elle ; ses épaules étaient assez fortes pour ça.
Je sais, fit-il simplement après qu'elle ait déballé ce gros paragraphe d'aveux. Enfin, pas que tu aies rencontré un homme qui te plaît davantage, mais que ça n'avait rien d'une flopée de paroles irréfléchies que t'as écrite, et c'est un peu pour ça que je suis ici aujourd'hui, fit-il sans jugement, parce qu'au fond, il ne savait pas ce qu'était le coup de foudre, le pensait même être un mythe après lequel chaque homme, chaque femme, en quête d'amour, courait. Tes mots m'ont vraiment touché mais, même en-dehors de ce que ma famille pourrait penser ou refuser, de ce qu'une relation entre toi et moi pourrait apporter comme difficultés, j'ai pas accroché de la même façon, confia-t-il sans détour. Il ajouta tout de même : j'veux quand même que tu saches que je t'apprécie, et que mon silence ne sonnait pas la fin de tout, c'est tout. Dean était un homme qui n'aimait pas laisser le doute planer, et les rares fois où il s'était tu, ça avait coupé court à des amitiés auxquelles il tenait.
Tu devrais quand même faire gaffe à tes sentiments, et à la façon dont tu les exprimes aussi facilement, ne put-il s'empêcher de lui donner un conseil d'ami, ou de « cousin », certains pourraient être tentés d'en jouer. Le verbe « aimer » lâché aussi aisément, alors qu'ils ne s'étaient croisés que quelques fois dans le quartier, pouvait causer pas mal de dégâts in fine. Il y a des mots à n'utiliser que pour des personnes en particulier, tu vois ce que je veux dire, l'interrogea-t-il, en espérant qu'elle puisse prendre en considération ce qu'il tentait de lui faire comprendre, et qu'elle puisse se préserver de la soif de puissance de nombreux abrutis. Elle avait eu de la chance qu'il n'en soit pas un, et il espérait vraiment que cet homme, dont elle avait fait mention, n'en soit pas un non plus. Je suis pas doué pour ces sujets-là, rit-il de lui-même, et de son explication brouillon, fais juste attention à toi, d'accord, conclut-il, avant de pincer ses lippes l'une contre l'autre.
Gêné de ce côté protecteur ? Totalement. Mais il espérait que le message soit passé, et que sa visite puisse permettre à Jasmine de contourner les chemins hasardeux sur lesquels ses impulsions émotionnelles pourraient l'amener. J'vais te laisser passer un dimanche tranquille avec Sapphire maintenant, claqua-t-il ses paumes sur ses cuisses avant de se lever, je vous ai assez embêté toutes les deux. Mais avant de quitter les lieux, il ne put s'empêcher de plier ses genoux pour se mettre une dernière fois à hauteur de la petite fille, et tapota l'une de ses joues rebondies du bout de l'index : j'espère qu'on se reverra bientôt. Les enfants et lui, c'était toute une histoire, un véritable feeling découvert sur le tard. Pas la peine de me raccompagner, adressa-t-il à la jeune mère de famille une fois de nouveau debout, je sais où se trouve la sortie. Il lui sourit sincèrement avant de tourner les talons et quitter les lieux.