Depuis que Jade est parti, rien est évident. Je dois gérer pas mal de choses. J'aime avoir le contrôle des choses alors j'essaie de laisser ma colère et ma tristesse de côté pour pouvoir gérer les choses correctement. Il fallait que je m'organise surtout pour les jumeaux. Ils grandissent et ils ont besoin qu'on prenne le temps pour eux. Autant j'avais réussi à déléguer pas mal au travail pour m'occuper d'eux au maximum, autant je n'avais pas confiance en les nounous que j'avais engagé. j'en avais enchaîné et viré pas mal. Les jumeaux avaient leur garde du corps, et tant que je n'avais pas suffisamment confiance pour le "libérer", je ne garderai pas la personne choisie. Petit à petit, j'avais décidé d'en parler à la petite soeur d'une amie. Tant qu'à ne pas avoir confiance en une adulte, autant donner de l'argent de poche à une ado, non? Judith était mon amie de longue date. Elle vagabondait un peu partout dans le monde et était en ce moment plutôt en Europe mais j'avais repensé à ses soeurs qui étaient en ville apparemment. Alors, accompagné du garde du corps, j'avais laissé les jumeaux à cette jeune fille, à la maison et parfois chez elles, avec sa grande soeur Eden. Au début, le garde du corps restait. Je restais assez distant et froid. Après tout ce qui m'était arrivé, je faisais encore moins facilement confiance (déjà que c'était pas la joie... je raconte pas les dégâts). Puis petit à petit, les semaines passants, j'ai décidé de demander au garde du corps d'être moins présent. Il me relatait des attitudes vraiment adorables avec les jumeaux de leur part et moi-même en allant les chercher je remarquais qu'il n'y avait que de la gentillesse dans les gestes que ce soit d'Eva que d'Eden, la grande soeur.

Ce soir, je sortais du taff et j'allais direction le ranch des soeurs pour aller chercher mes deux amours. Aujourd'hui, je peux vous dire que ces jeunes femmes sont de la famille. Autant protecteur que je puisse être, j'avais fini par me jurer qu'elles faisaient parti des rares personnes sous ma totale protection - chose qui parfois saoulait un peu la plus jeune quand des mecs lui tournaient autour, mais soit. Elles étaient des soeurs pour moi, des... je ne saurais pas dire. En tout cas, je les respectais profondément. C'est avec le sourire que je passais la porte dont j'avais la clé, comme elles avaient celles de chez moi. salut tout le moooonde fis-je alors que Jules et Nessa courraient vers moi. Je les attrapais au vol en riant, en les faisant un peu voler avant de les reposer. Heureusement qu'ils ont un papa musclé, ceux-là. Je levais la tête vers les deux soeurs. Vous allez bien? leur demandais-je alors en leur souriant. quoi Nessa? tu as fais des dessins avec Eva? tu es une artiste ma chérie fis-je alors en déchiffrant les mots de ma fille toute fière de son bout de papier. Je souriais aux soeurs. Elles ne pouvaient pas imaginer combien elles comptaient pour moi, surtout vis à vis des enfants. Elles étaient leur image maternelle, quand d'autres les ont fuis. Cette blessure était encore à vif dans ma chair, et les voir s'occuper si bien d'eux l'apaisait un peu au fond de moi. Je n'étais pas prêt à leur offrir de nouvelle maman de toute manière. Je savais que les avoir leur faisait du bien à eux aussi. Puis ils faisaient un tas de choses différents ici, comme le poney par exemple. Les soeurs étaient vachement nature verte, que la maison est plutôt mer.

Je savais que les jumeaux se plaisaient bien, ici. Ils avaient tout ce qu'il fallait. Un tas d'activités de plein air qui ne pouvait qu'être positive à leur croissance et à leur éducation. Il m'avait évidemment fallu du temps pour faire confiance aux Mendoza pour cette tâche. Je protégeais encore plus les enfants depuis que Jade avait disparu. Longtemps, elles avaient dû subir un garde du corps tous les jours où ils étaient avec elles. On en rit, parfois, car aujourd'hui, elles font parti de la famille.

Et du coup, elles subissent aussi ma protection. Les pauvres. Eva est une adolescente et j'avais peur de ce que ça allait donner avec les enfants quand je voyais ses réactions. Le pire, c'était quand je voyais qu'elle flirtait avec un type ou qu'un mec lui tournait autour, je lui demandais toujours quoi qu'est-ce. Au final, Eva aurait pu être ma petite soeur. Nous n'avions que 10 ans à peine d'écart. Elle se plaignait beaucoup d'avoir 1. Sa grande soeur et maintenant un mec qui se prenait pour son frère. Je ne le prenais pas mal car dans d'autres moments elle s'en réjouissait puis, quand on est ado, on a tendance à tout dire pour faire mal. J'en étais sorti il n'y avait pas si longtemps que ça, au final, donc je savais pas mal m'adapter à son comportement actuel. Et là, à peine étais-je arrivé pour les jumeaux qu'elle allait directement dans sa chambre. Eden en riait, puis en soufflait. Elle savait combien je la trouvais courageuse de s'occuper d'elle seule, surtout dans cette période. Eden en riait en prenant Nessa, la menaçant de ne jamais grandir. Je souris. Elle avait toujours été si adorable avec les jumeaux. Je savais qu'ils voyaient en elle une présence féminine qu'ils n'avaient pas à la maison. Je savais que ça leur était bénéfique et essentiel. Alors que Nessa partait avec Jules jouer avec les chiens, elle me proposait à boire. Avec plaisir lui dis-je alors en la suivant. Leur maison était vraiment belle. C'était fou de trouver ça dans une ville où on a aussi la mer. pourtant la dernière fois je lui ai dis que même dans les films Netflix, la nana populaire ne finit jamais avec le plus beau mec du lycée. Elle veut pas le comprendre. lui fis-je alors quand elle me racontait la raison de l'attitude de sa jeune soeur. Ce Aaron, soit il ne la mérite pas, soit il ne l'a juste jamais remarqué. Elle fait trop souvent la tête, j'suis sûr que si elle souriait une fois face à lui sincèrement il tomberait fou amoureux. riais-je alors. Il valait mieux le prendre à la rigolade, sinon on avait pas fini. Je regardais les enfants avec les chiens. Ils adorent les animaux. Avec Toutou à la maison c'est pareil. Ils vont finir par me faire acheter un autre animal à la maison, heureusement qu'ils ont ici sinon ce serait déjà la ferme à la mer. dis-je en riant. Le chien de Jade était resté avec nous, à la maison. C'était le chien des enfants à présent. Et ils s'adoraient. Je retournais le visage vers Eden, mon verre servi à la main. et toi? Comment tu vas? Les Mendoza m'avaient aussi aidé à passer à autre chose, à avancer. Tous les jours était un vrai combat pour moi. Les avoir et réussir à former une "nouvelle famille" était assez positif sur ma reconstruction personnelle, plus que ne pouvait l'imaginer Eden.