- messages : 7107 - feat. & crédit : Douglas Booth - anniversaire : 29/02/1992 - activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs - double compte : Spenc'
(#)Sujet: Re: what did you expect ? (aloysia) | Ven 22 Mai - 11:39
❝What did you expect? ❞ Charlie& Aloysia
Les conseils, ce n’était clairement pas mon truc. J’essayais pourtant et j’étais clairement toujours là pour les gens, mais parfois j’avais l’impression que tout ce qui sortait de ma bouche était inutile! Bon en même temps, je ne connaissais pas toute l’histoire alors il était difficile d’aider quand on ne connaissait que la moitié de l’histoire. Il n’avait plus de contact avec sa famille et pour moi c’est ce qui lui manquait carrément. Je ne connaissais pas ses parents mais voir s’éloigner un enfant devait être difficile…Remarque c’est ce que je faisais vivre à mon père en ce moment même…Façon, les conditions étaient différentes, mon père était un connard alors… Et il y avait peu de chance pour que ce soit le cas pour Charlie.
J’essayais tant bien que mal de lui expliquer qu’il n’était pas trop tard pour essayer de se faire pardonner par ses parents sur son départ. Les parents faisaient tout pour leurs enfants. J’aurais très bien pu assassiner quelqu’un que ma mère m’aurait aidé à le cacher dans le jardin ! Il m’expliqua que pour le coup ses parents ne l’aidaient pas, bien au contraire, ils l’enfonçaient. Je grimaçai légèrement avant de continuer à l’écouter. Bien sûr ce n’était pas du mal fait volontairement mais il en avait souffert quand même. Le plus choquant dans l’histoire c’est qu’il n’avait pas l’air de souffrir de cet absence. Enfin pour ma part ce n’était qu’une façade, il ne s’en rendait simplement pas compte. Finalement à la fin, sans s’en rendre compte il cacha le fond du problème. Il avait perdu un frère ou une sœur. Je n’imaginais même pas la souffrance qu’il devait endurer ! Je ne sais pas de quoi je serais capable si je perdais James ou Alayna. « T’as pensé à toi et c’est en quelque sorte normal. Enfin c’est humain, égoïste certes mais humain. » Je me rendais compte que même si le problème était différent, je pouvais appliquer cette même excuse à Blake… « Je dis pas que t’as eu la bonne attitude mais … t’as déjà assez de problèmes comme ça pour pas te rajouter la faute sur toi…Tu sais, il suffirait que tu parles à tes parents, que tu leur expliques pourquoi tu es partie. Avec des efforts, je suis sûr qu’ils arriveraient à faire en sorte de ne plus t’enfoncer et vous vous sentirez mieux, tous. » dis-je dans un tendre sourire.
(#)Sujet: Re: what did you expect ? (aloysia) | Dim 24 Mai - 12:55
Aloysia + Charlie what did you expect ?
J'
apppréciais sincèrement la compréhension d'Aloysia. Elle essayait d'avoir un regard neutre et objectif sur les autres. J'aimais aussi le fait qu'elle était franche avec moi. Parfois, les gens repéraient que je n'allais pas bien et il me disait que tout irait bien, que je n'y étais pour rien (alors qu'ils ne connaissaient absolument rien à mon histoire). Aloysia ne me cachait pas que j'avais commis une faute. Que ce que j'avais fait était complètement égoïste et surtout, très dur à vivre pour mes parents. Je n'avais pas avec ma famille le même rapport que les gens. Pour moi, ma famille se résumait à June. J'avais été mal éduqué, je m'en rendais bien compte, et je n'avais pas assez de reconnaissance pour mes parents. Ils m'avaient beaucoup trop choyé et il ne m'avaient pas inculqué la reconnaissance que je leur devais. Alors, même à mon âge, j'avais du mal à créer des liens avec eux. Je les respectais et les aimais, évidemment, mais je pouvais tout aussi bien passer plusieurs mois sans les voir. Mais ils étaient doux, calmes, malgré les défauts que je leur trouvais. Mon père, je l'adorais, mais ma mère était dépressive. Je l'ai toujours connu fragile émotionnellement, et j'imagine que je tiens mon dérangement d'elle. Ces trucs-là doivent être génétiques, d'une façon ou d'une autre. Le pire, c'était Lemon, ma sœur aînée. C'était une peste. Je la détestais, et je n'avais pas honte de le dire. Je la trouvais vraiment cruel à mon égard. Elle ne m'appelait que pour me faire des reproches, parce qu'elle me tenait pour responsable de tout. Elle nourrissait une haine sans pareille pour moi, à l'en croire, mais elle ne pouvait s'empêcher de m'appeler plusieurs fois par semaine. Si elle avait un peu de plomb dans le crâne, elle comprendrait que m'insulter en continu ne m'aiderait pas à enterrer la hâche de guerre. Bref.
« T'as pensé à toi et c'est en quelque sorte normal. Enfin c'est humain, égoïste certes mais humain » Je réfléchis à ce qu'elle me disait. Oui, c'était une façon de voir les choses. Blake aussi avait agi comme cela. J'avais agis comme un égoïste mais c'était presque de la légitime défense. Si je n'étais pas parti, je serais encore plus mal qu'aujourd'hui. « Je dis pas que t'as eu la bonne attitude mais... t'as déjà assez de problèmes comme ça pour pas te rajouter la faute sur toi... Tu sais, il suffirait que tu parles à tes parents, que tu leur expliques pourquoi tu es partie. Avec des efforts, je suis sûr qu'ils arriveraient à faire en sorte de ne plus t'enfoncer et vous vous sentirez mieux, tous. » me dit-elle avec un sourire. J'étais complètement d'accord avec ce qu'elle me disait, et théoriquement, elle avait raison. Mais la réalité était si différente. Je remarquai aussi qu'elle n'avait pas relevé l'allusion que j'avais faite à June, et même si j'ignorai si c'était volontaire ou si elle n'avait juste pas fait attention, je la remerciai intérieurement. « Je... je ne m'en sens pas vraiment capable. Enfin, ce que j'ai fait est injustifiable. Ma mère doit être tellement malheureuse à cause de moi... Ma sœur me le fait très clairement comprendre. Et celle-là, crois moi que je n'ai pas envie de la revoir. » Rien que de penser à elle m'énervait. « Enfin, je sais que ça peut paraître bizarre, mais je ne les considère pas comme de la famille. J'ai l'impression de pas en avoir, enfin, de ne plus en avoir » Je me retins de dire que June était ma seule vraie famille. « Wow. J'suis vraiment détestable » fis-je avec un sourire triste.
WILDBIRD
Gabriel S. Baker
Desigual
- messages : 7107 - feat. & crédit : Douglas Booth - anniversaire : 29/02/1992 - activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs - double compte : Spenc'
(#)Sujet: Re: what did you expect ? (aloysia) | Lun 25 Mai - 15:54
❝What did you expect? ❞ Charlie& Aloysia
Je n’avais pas l’impression d’être une grande aide et pour cause, j’étais plus mal pour ses parents que pour lui. J’avais l’impression de me reconnaitre dans cette histoire sauf que les rôles étaient inversés. Je trouvais le comportement de Charlie plutôt égoïste et le pire c’est qu’il en avait conscience ! Cependant ce n’était néanmoins pas à moi de l’enfoncer encore plus.
Etant passée par là, je ne comptais pas lui donner de l’espoir en prétendant que cela irait mieux, c’était faux. Il aurait probablement des passades ou il se sentirait aller de l’avant, mais ce n’était que pour se voiler la face. « Oui ton comportement est injustifiable et tes parents doivent en souffrir, mais… regarde moi avec Blake… Je lui en veux c’est clair, mais…je suis contente qu’il soit revenu…. » avouais-je à demi mot. « Ce que je veux dire c’est qu’ils te pardonneront, t’es leur fils et ils t’aiment ! »
La sa révélation était plutôt choquante, plus de famille carrément. Autant dire que là je ne savais absolument pas quoi lui dire… « Je… je sais absolument pas quoi te dire Charlie… » avouais-je alors qu’il affirmait être détestable. « J’irais pas jusque-là… T’es juste dans une période ou t’as plus goût à rien. Je suis sûr qu’avec le temps la douleur s’estompera. Perdre quelqu’un de cher à son cœur n’est pas chose facile mais… la seule chose que tu puisses faire c’est laisser le temps au temps et aussi diminuer ta dose d’antidépresseur. Ces choses-là t’embrouilles l’esprit. Et franchement pour en avoir pris pendant 3 mois ça m’a rien fait…Je suis même mieux sans qu’avec. » expliquais-je. Bon certes je n’étais pas au top et j’avais toujours autant de problèmes mais au moins je n’étais pas un larve sur une canapé et j’étais maitre de mes actes. « Tu devrais réfléchir à tout ça Charlie…Une famille on en a qu’une. »
Cette discussion m’avait fait pas mal réfléchir… Je me sentais à présent bête d’avoir réagis si mal le jour ou Blake était revenu. Certes j’avais toutes les raisons du monde de lui en vouloir mais comme je l’avais si bien remarqué à Charlie, même si sa réaction avait été égoïste, elle était humaine. Je crois que j’allais devoir avoir une bonne discussion avec lui pour m’excuser. En y pensant…pas qu’avec lui. Comme je l’avais si bien fait remarqué à Charlie, une famille on en avait qu’une. Alors oui… je serais incapable de pardonner à mon père sa double vie mais il avait droit à sa chance de s’expliquer… La prochaine fois qu’il appellerait, je décrocherais… « Ca m’a fait du bien de parler avec toi Charlie… » avouais-je.
(#)Sujet: Re: what did you expect ? (aloysia) | Jeu 28 Mai - 19:31
Aloysia + Charlie what did you expect ?
I
l n'y avait pas de mots assez fort pour décrire à quel point je m'en voulais. Je m'en voulais d'avoir laisser les personnes qui m'aimaient le plus au monde ; or, si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. La présence de mes parents, à cette époque de ma vie, m'avait été toxique. Après la mort de June, nous avons tous été détruit, mais chacun à sa manière. Lemon était sur les nerfs, agressive. Mon père réfléchissait tout le monde. Ma mère pleurait sans arrêt et se laissait littéralement mourir. Et moi dans tout ça ? Je n'avais pas su comment réagir. J'aurais dû les aider, mais sans vouloir remettre en question l'amour que portaient mes parents à June, c'était bien moi qui était le plus affecté par sa mort. Moi qu'on avait appelé, cette nuit-là. Moi qui avait du identifier le corps. Moi qui avait du prévenir mes parents et ma soeur. Moi qui avait du gérer l'organisation des obsèques tant mes parents étaient démolis. J'avais dû endosser toutes les responsabilités. Je me levais le matin, j'allais voir dans la chambre de June et j'espérais la trouver là, en me disant que tout cela n'était qu'un mauvais rêve. J'étais quelqu'un de mauvais, j'en étais persuadé maintenant, mais June avait été la meilleure partie de moi. Celle qui me poussait à être meilleure. C'était ma bouée, mon repère, ma meilleure amie, ma soeur, ma confidente. Qu'elle soit ma jumelle me donnait l'impression que nous étions un tout. Deux êtres indissociables, et ce depuis la naissance. Nous avions tout fait ensemble ; mais pourquoi avait-il fallu que je reste et pas elle ? Pourquoi était-ce elle qui était morte ? Elle méritait de vivre, beaucoup plus que moi. Elle avait un fiancée, un travail, c'était une personne mature et établie, tandis que je vivais encore chez les parents et que je n'avais pas d'emploi.
Aloysia me conseillait de me rabibocher avec mes parents, et même si j'étais conscient qu'un simple coup de téléphone de ma part arrangerait bien des choses, je ne m'en sentais pas le courage. J'étais tellement honteux ! Je ne pouvais plus faire demi-tour, désormais. Après avoir été la cause de tant de souffrances, je ne pourrais jamais regarder mes parents dans les yeux et leur dire que j'étais désolé. C'était un peu comme si j'avais brisé en mille morceaux une assiette et que j'essayais de la réparer avec du scotch. Ridicule et inutile. Mes remords et mes regrets étaient ma punition. « J’irais pas jusque-là… T’es juste dans une période ou t’as plus goût à rien. Je suis sûr qu’avec le temps la douleur s’estompera. Perdre quelqu’un de cher à son cœur n’est pas chose facile mais… la seule chose que tu puisses faire c’est laisser le temps au temps et aussi diminuer ta dose d’antidépresseur. Ces choses-là t’embrouilles l’esprit. Et franchement pour en avoir pris pendant 3 mois ça m’a rien fait…Je suis même mieux sans qu’avec. » Ah, elle avait donc relevé, pour June. Normalement, je n'aurais pas du tout aimé qu'elle m'en parle (même si c'était de ma faute, c'était moi qui l'avait mentionné) mais je sentais qu'Aloysia était sincère et qu'elle voulait simplement m'aider. « Je sais que ce sont des cochonneries, mais... Dès que je ne les prends pas, je sens tout de suite la différence. Je sens que quelque chose ne tourne pas rond, là-dedans. Et j'ai peur de ce qui pourrait m'arriver si je ne les prends pas. Je sais très bien que je serai capable du pire. Et même si je ne suis pas auprès d'eux, mes parents savent que je suis vivant. Parce que je "parle" encore à ma soeur, enfin, j'encaisse ses insultes. Je ne peux décemment pas me permettre de mourir, après tout ce qu'ils ont enduré ». Je sentais que je m'ouvrais de plus en plus ; j'étais au début très réticent à lui parler de moi, mais cette fille était tellement sincère, franche et adorable... Elle était vraie et ne me jugeait pas. Je sentais que je pouvais lui faire confiance.
« Tu devrais réfléchir à tout ça Charlie…Une famille on en a qu’une. » Et quelle famille... Ma soeur me tenait responsable de tous les malheurs du monde. Elle me disait sans cesse que j'aurais dû aller chercher June cette nuit-là, que je n'aurais jamais dû abandonner ma mère, que j'étais un fils indigne, que je ne méritais même pas d'avoir des parents comme les miens. Lemon était un poison pour moi, elle m'empêchait de me reconstruire en m'accusant sans arrêt. Elle ne se rendait pas compte que ses mots me blessaient profondément. Comme si je ne me sentais pas assez responsable ! « Je te jure que j'aimerais les recontacter, vraiment. Mais j'ai l'impression de ne pas y arriver. Je me sens coupable de tant de choses... Je me sens un peu comme un assassin qui doit se confronter aux proches de sa victime, tu vois ? » C'était à peu près ce que je ressentais. Je m'allumai une nouvelle cigarette. Cette conversation bien que très appréciable, m'avait rendu nerveux. Je sentais qu'Aloysia réfléchissait aussi. « Ca m’a fait du bien de parler avec toi Charlie… » Je lui souris, très sincèrement. « Moi aussi, ça m'a fait du bien. Même si je sais que je devrais me sortir tout seul de la merde dans laquelle je me suis fourré, ça fait du bien de pouvoir parler sans se faire juger » Je tirai quelques fois sur ma cigarette. « J'espère que vous pourrez reconstruire quelque chose, avec Blake, même si je comprends à quel point c'est dur pour toi d'oublier sa connerie. Vous aviez une si belle amitié... Je suis sûr qu'un jour vous pourrez reprendre le patinage ».
WILDBIRD
Gabriel S. Baker
Desigual
- messages : 7107 - feat. & crédit : Douglas Booth - anniversaire : 29/02/1992 - activité : Educateur spécialisé dans un foyer pour mineurs - double compte : Spenc'
(#)Sujet: Re: what did you expect ? (aloysia) | Lun 1 Juin - 19:14
❝What did you expect? ❞ Charlie& Aloysia
J’essayai tant bien que mal d’être une bonne amie pour Charlie et donc de lui donner de bons conseils mais ce n’était pas chose facile. Parce que même s’il avait ses raisons, il était en tort. Il n’aurait jamais dû partir comme ça si lâchement. Il aurait dû parler à ses parents. Il avait en quelques sorte choisi la solution de facilité et même si je n’aimais pas ce genre de comportement, je n’arrivais pas à le blâmer ! Il vivait un enfer et il devait aller de l’avant et non s’enfoncer encore plus !
Il prenait des anti-dépresseurs, mais ce n’était clairement pas la solution ! Bien au contraire, cette merde coupait de toute notion de réalité ! Et d’après moi, il n’irait pas mieux comme ça. « Ouais enfin… ça n’ira pas mieux en continuant à les prendre… » affirmais-je. Mais au final j’étais mal placé… les anti douleurs ne guérissait pas la même chose, mais ça revenait au même. Il se sentait tellement coupable qu’il n’arrivait pas à décrocher son téléphone et appelé ses parents. « Je comprends tout à fait ce que tu veux dire mais ce sont tes parents aussi… »
Malgré tout, ses parents avaient des nouvelles de lui par ça sœur qui ne cessait de l’insulter pour son agissement. « Si elle prend la peine de t’appeler c’est qu’elle tient à toi, sinon elle ne le ferait pas. » souriais-je avant de lui avouer que lui parler m’avait soulager. Cela m’avais surtout fis prendre conscience de la situation de Blake qui était similaire à la sienne. « Tu sais, si un jour ça va pas et que t’as besoin de parler, n’hésites pas, même si c’est deux heures du matin » souriais-je sincère. Charlie reprit la parole pour affirmer qu’il espérait que ma relation avec Blake s’arrangerait. « On verra bien. J’ai pas envie de me poser trop de question. Quant au patinage, je sais pas trop. Blake met une telle confiance en moi, que ça me fait un peu peur. Je sais pas si je serais à la hauteur… mais j’essaye d’y croire. » souriais-je
Je regardai ma montre et il était déjà tard. Il était tant pour moi de rentrer. « Je vais devoir y aller moi… Ca serait cool que tu parles pas de ce que j’ai pu te dire à Blake… » dis-je simplement.
(#)Sujet: Re: what did you expect ? (aloysia) | Dim 7 Juin - 22:11
Aloysia + Charlie what did you expect ?
J
e regrettais qu'Aloysia et moi n'ayons pas fait réellement connaissance plus tôt. Je l'avais vue beaucoup de fois, quand elle et Blake faisaient encore du patinage, mais jamais je n'avais pris la peine d'avoir une réelle conversation avec. Déjà, parce que je pensais sincèrement qu'elle et Blake étaient ensemble, et par respect pour lui, je n'osais pas trop l'approcher. Et ensuite parce qu'elle était impressionnante ! Je n'avais pas l'habitude de côtoyer une championne du monde. Blake, c'était différent, parce que je le connaissais bien avant qu'il ait son titre. Ça m'avait fait tout drôle, ce jour-là. Je les voyais à la télé, les commentateurs qui étaient fous (et moi qui ne comprenait absolument rien à ce qu'ils disaient). Et ils montaient sur le podium. Je vous jure que voir Blake ici m'avait fait tout drôle. Enfin, c'était une lointaine époque, malheureusement. Tellement de choses avaient changées, depuis ce fameux jour.
« Ouais enfin… ça n’ira pas mieux en continuant à les prendre… » me répondit-elle quand je lui parlai des antidépresseurs. Elle avait raison, je savais que ce n'était que des merdes. Je n'aimais pas dépendre de ça, et de laisser ces choses me bousiller le cerveau. Mais ne pas les prendre me faisait encore plus peur. J'étais devenu accroc à ces cochonneries, malheureusement. « Je comprends tout à fait ce que tu veux dire mais ce sont tes parents aussi… » J'avais l'impression que mes problèmes n'auraient jamais de fin. Je me perdais tellement dans mes soucis et mes interrogations que j'avais finalement l'impression d'être aspiré dans un tourbillon. Au final, je ne ressentais plus rien. Je me fichais d'être là plutôt qu'auprès de mes parents, j'essayais de ne plus penser. Drôle de sentiment. Comme si vous aviez écouté une musique très forte jusqu'à vous en percer les tympans et ne plus rien entendre. Ça me faisait à peu près ça. J'évoquais ensuite la question de Lemon. « Si elle prend la peine de t’appeler c’est qu’elle tient à toi, sinon elle ne le ferait pas. » Je soupirai. « J'en viens à penser que ce n'est peut-être pas le cas. Je ne me suis jamais entendu avec elle. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne donne pas vraiment l'impression de tenir à moi » fis-je avec un petit sourire. Lemon et moi, nous n'avions jamais été de grands amis, même enfants. Mais cela s'était énormément dégradé depuis mon départ.
« Tu sais, si un jour ça va pas et que t’as besoin de parler, n’hésites pas, même si c’est deux heures du matin » me dit-elle avec un sourire sincère. Pas de doute, Aloysia était une fille adorable. Je la trouvais très simple et adorable, pour une fille qui était tout de même championne du monde. Elle n'avait pas pris la grosse tête. Blake non plus, d'ailleurs. C'était sûrement cela qui faisait leur force : leur simplicité. « C'est vraiment adorable. Toi aussi, n'hésite pas à m'appeler ou même à passer. La porte est grande ouverte » fis-je en souriant. Je lui expliquais ensuite que j'espérais que sa relation avec Blake s'améliorerait, que les deux retrouvent leur ancienne complicité. Les voir ainsi distants ou en froid me mettait mal, parce qu'eux deux, c'était comme une évidence. « Je vais devoir y aller moi… Ca serait cool que tu parles pas de ce que j’ai pu te dire à Blake… » Je lui souris. « T'inquiète, je serais une tombe. Et si tu pouvais faire de même… Blake ne sait pas la moitié des choses que je viens de te dire ». Sur ce, nous nous saluâmes et je la raccompagnai à la porte. Je m'assis ensuite dans le canapé, pensif, et m'allumai une énième cigarette. Je ne m'attendais pas du tout, il y a une heure, à avoir cette discussion avec Aloysia Mayer. Au final, on se ressemblait beaucoup, elle et moi.