La dernière chose que je voulais c’était avoir deux corps sur mes bras. Je voyais bien que Sebastian n’était pas bien, il venait de tuer un homme en légitime défense, ça fait toujours quelque chose, hormis que moi avec le temps, j’avais l’habitude de cette sensation qui me surprenait guère de l’effet qu’avait sur Sebastian. Après tout, peut-être il a un coeur même si il ne le montre pas, il tenait tout de même à se venger de sa soeur. La respiration de ce dernier était rauque, râleuse, ce qui indiquait une minute de plus, et Hudson lui aurait écraser la trachée. Je lui avais collé un bec respiratoire pour qu’il reprenne conscience, sinon il perdait connaissance et on serait obligé d’aller à l’hôpital. Je senti une main me pousser, se débattant pour que je ne le touche pas, ce qui ne me surprenait pas une fois de plus de sa part. Une voix se fait entendre qui pouvait que Sebastian récupérait bien, je ne pouvais pas m’empêcher de sourire comme si j’étais soulagé de l’entendre. «
Non, mais ça va pas ? Je suis pas une lopette de merde ! » Dit-il en toussotant en essayant de se relever difficilement, il clignait plusieurs fois les yeux essayant de récupérer. Voulant aider Seb à mon habitude de médecin, il me repoussait une fois de plus, je ne cherchais pas à faire plus. Daniel s’agitait, un peu inquiet, je laissais mon cul tomber sur le sol pour soupirer, l’effet d’adrénaline n’était plus présent dans mon corps. Mais j’étais soulagé que ce bâtard ne soit plus en vie. «
On fait quoi là merde ? » Demandait Daniel très hystérique, je crois même qu’il était en état de choc après avoir vu le corps de Hudson, Sebastian se raclait la gorge pour pouvoir mieux parler. «
On est en plein bois. Les bêtes vont le bouffer! » Dit-il d’une voix sûr de lui, et tellement rauque dû à l’étranglement. Je regardais autour de moi, en récupérant la lampe de poche qui gisait sur le sol, attrapant ma pochette, pendant que le plaintif cracha sur Hudson pratiquement. Sebastian se prenait les pieds légèrement qui montrait qu’il avait encore l’esprit qui tournait. Si je ne disais rien, c’était parce que j’étais d’accord, et je n’y voyais pas objection, de toute manière avec une personnalité pareil ça m’étonnerait qu’on s’inquiète pour Hudson. Pour moi il a eu ce qu’il méritait. «
Il allait m’avoir ce con ! Partons d’ici au plus vite ! » Dit-il en râlant, il parlait beaucoup pour quelqu’un qui a failli se faire écraser la trachée. J’avais envi de lui dire d’économiser sa salive, sinon sa voix allait encore plus s’enroué, mais ça ne regardait pas. «
Mais tu l’as eu, c’est l’importance, ouais dégageons. » Dis-je en me levant près de Sebastian, avant d’entamer la marche, mais ce dernier m’attrapa l’épaule en tirant sur ma veste où le flingue était pointé sur moi, sérieux ? Il n’a pas compris que la première fois pointer un flingue n’a rien de bon sur moi ? «
Tu vas fermer ta gueule sur tout ça han ??? » Demandait-il méfiant. D’un geste rapide, je poussais son bras avant de le retourner sur son dos en attrapant le flingue sans lui faire mal, heureusement que j’avais activé la sécurité quelques minutes avant, la lumière devait avoir aveugler vite fait Sebastian, j’avais fait laisser tomber la pochette en faisant cette prise. Avant de sortir le chargeur que je pris en main pour éviter les malentendus, Daniel se raidissait à ma vue, et Sebastian reculait doucement. «
Tu n’as pas compris ?! Ne pointe pas ton flingue dans la gueule d’un militaire ! » Lâchais-je avant de poser l’arme brusquement sur la poitrine de Sebastian qui attrapa l’arme sur son torse alors que je le tenais toujours, tandis que je tenais le chargeur dans la main avec la lampe. «
Putain ! Non ! Si vous coulez, je coule avec vous c’est clair ça. On a fait un deal, ce qui s’est passé cette nuit, reste ici, comme convenu. » Dis-je d’une voix féroce, comme un lion qui venait d’engueuler son lionceau, avant de balancer le chargeur à Sebastian qui le rattrapa en plein vol d’un regard mauvais. Je me baissais pour rattraper ma pochette de secours avant d’aller dans la voiture. À partir de cette nuit, je changeais pour toujours.
r.p c.l.o.s.e