(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti | Jeu 21 Mai - 20:27
Je la vis sourire quand j'eus parlé de Brandon. Ce mec était taré quand on le connaissait... Il était très sympa mais quand il abusait de l'alcool il avait tendance à devenir un peu dingue et à faire des trucs fous. Hier soir, il n'avait pas bu plus que ça, mais le fait qu'il ait couru pendant plusieurs minutes avec deux chiens à ses mollets étaient tout à fait le style de Brandon un soir de beuverie. Mon téléphone me révéla quelques messages de mes amis et de ma belle de l'époque. Je crois être resté presque un an avec celle-ci, elle était très belle, un peu jeune tout de même. On a vécu que quelques mois ensemble. Cela ne servait à rien de s'installer dans un même appartement, quand c'était moi qui était parti elle restait à la maison, et quand c'était elle qui travaillait, c'était moi qui restait planté au foyer familial. Cela n'avait pas grand intérêt. Du coup on avait décidé de repartir chacun de son côté pour finalement se quitter un peu plus tard pour une raison qui m'échappe aujourd'hui. Elle m'envoya un petit message me disant qu'elle appellerait quand je serais tranquille. Chose qui n'allait pas être immédiate étant donné que la jolie rouquine restait à mes côtés. Non pas que cela me dérangeait, au contraire. Mais si je disais à mon amie que je ne pouvais pas lui répondre car je discutais avec une femme... Cela ne lui aurait pas trop plu je pense. Elle était un tantinet jalouse, je ne voulais pas mettre de l'eau dans le gaz dans notre relation à plusieurs centaines de miles de chez moi.
Après avoir dit à Hayden que presque personne ne m'attendait chez moi, elle fut un regard un peu surpris et interrogateur. J'avais déjà la trentaine bien tassée ( HJ : je ne sais pas quand Est-ce que s'est passé cette scène donc j'improvise x) ) et je n'avais ni gosse, ni femme. Etrange ? Pour moi non, je vivais comme une île. Flottant depuis des années dans le même océan vide et creux. Déprimant non ? Certes. Je pense que si ma vie est si vide et creuse, c'est que je l'ai choisi. Si j'avais voulu me caser je l'aurais fait depuis longtemps. "J'en suis désolé, j'aurais presque préféré que vous rentriez chez vous, même si du coup, je me sens un peu moins seule." Tel un petit chien cherchant sa mère désespérément, elle m'avoua être un peu moins seule avec moi. Ma seule présence à ses côtés semblait la rassurer. J'en était ravi, je ne voulais pas qu'elle sorte seule au dehors. Mais je ne peux pas rester ici toute ma vie et la protéger ainsi. Cependant, j'avais l'impression que je pouvais l'aider à ma manière. " Ne croyez vous pas que vous pourriez venir à Miami ? " J'étais cash. Ce n'était pas mon habitude de faire des fioritures pour des choses si importante. " Je veux dire, Atlanta est un nid à emmerdes pour vous c'est clair. Si vous déménagez, vous pourrez reconstruire facilement votre vie. Repartir sur de nouvelles bases et construire votre vie comme si rien ne s'était passé ici. " Avec un peu de naïveté dans mon regard et un sourire compréhensif, j'essayais de la convaincre malgré moi de me suivre à Miami. Je n'avais pas envie de la laisser en fait. Pour moi, ce serait comme un abandon.
Tout à coup elle tourna sa tête vivement vers le mur, comme s'il elle voulait cacher son visage de quelque chose... Des larmes ? Elle n'avait pas l'air très bien, presque tremblotante, la petite était perdue. "Je ne sais pas quoi faire" Je penchais ma tête pour essayer de voir son visage mais rien... Elle restait caché derrière sa chevelure orangée. J'avais à cette instant l'impression de briser un masque de fer. Une grosse carapace entourée cette jeune fille depuis des années. Et je crois que je venais de la briser. Je posai alors une main sur son épaule, caressant doucement cette dernière. J'essayais de déceler quelque chose mais plus aucun son ne sortait de sa bouche. J'avais envie de la câliner pour la rassurer. Si j'avais pu je me serais levé pour le faire mais ma jambe emplâtrée, et les fils accrochés un peu partout sur mon corps m'en empêchaient. Je soufflais essayant de la faire se retourner. Je posai le dos de ma main sur sa joue, sentant les larmes chaudes coulées doucement sur mes doigts. " Quant à moi, je ne sais pas quoi vous dire. " Seule cette phrase était sortie de ma bouche. Je n'arrivais plus à parler moi non plus. Elle m'avait un peu surpris avec ce changement soudain de comportement. Elle semblait indestructible, et fur et à mesure de la conversation, elle ouvrait doucement sa coquille derrière laquelle se trouvait un petit cœur fragile. La fille que j'avais eu en face de moi hier soir, et celle que j'avais assise là n'avait rien en commun.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti | Lun 25 Mai - 16:24
J'étais dépitée. Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse basculer autant. Et en début de soirée, je n'aurais pas imaginé non plus que ce qui allait se dérouler me ferait douter. Ma place n'était peut-être finalement pas ici, ces deux hommes me l'avait fait comprendre. Je ne m'étais rattachée jusqu'à présent qu'à ce que je connaissait, ou croyais connaître. Mais là, rien ne s'était passé comme d'habitude. C'est l'inconnu qui m'avait défendu de ce que je croyais être ma famille. Une famille, c'est pas compliqué, ça vous protège, ça vous soutiens, et surtout, ça vous encourage dans ce que vous faites. Mais là... c'était mes proches qui avaient voulu me détruire, me réduire à la peur et me contrôler, de nouveau. Ils n'avaient pas aimé que je propose mon opinion, et que j'arrête de les suivre gentiment sans rien dire, comme je l'avais toujours fait. Mais dans un coin de ma tête, restait l'espoir, là, caché sous toute cette colère et cette peine. L'espoir qu'ils m'aiment encore, et qu'ils veuillent juste me récupérer. Du haut de mes 25 ans passés, je ne connaissait de la vie que le côté sombre et froid, mais il m'avait toujours été. Vivre autrement me rendrait-il heureuse? Je n'en était pas si sure, surtout si je devais vivre loin des miens.
On parle souvent d'esprit de contradiction, mais dans mon cas, c'est ma vie entière qui est faite de contradictions. Et là, j'avais subitement envie de retourner près d'eux, et de m'excuser. Au fond de moi, j'aimais Mike, il n'avait pas toujours été comme ça, et le trahir de la sorte était au dessus de mes forces. Je fus surprise de l'entendre me dire " Ne croyez vous pas que vous pourriez venir à Miami ? ". Il avait l'air de croire à ses paroles, et je ne savais que dire. " Je veux dire, Atlanta est un nid à emmerdes pour vous c'est clair. Si vous déménagez, vous pourrez reconstruire facilement votre vie. Repartir sur de nouvelles bases et construire votre vie comme si rien ne s'était passé ici. " Reconstruire. Avec quoi? L'argent n'était certes pas le problème mais recommencer à zéro, partir vers l'inconnu me terrifiais. Je compris qu'il s'inquiétait pour moi, et cela me fit chaud au coeur mais ma lueur d'espoir ne laissa pas le temps à ma raison de donner son avis. "Je ne peux pas... Ils vont surement avoir besoin de moi si Mike va derrière les barreaux, personne ne connais la ville aussi bien que moi, je suis la seule à pouvoir les aider et..." Je soupirais, et lâchais enfin la dernière phrase. "Il va avoir besoin de moi pour sortir de là, je peux pas le laisser tomber. Il... Il m'aimait"
Je me sentais tellement stupide, mais pourquoi avais-je dis ça?! Il allait me prendre pour une folle. A cet instant, les larmes me montèrent aux yeux mais je les retins un instant, en détournant la tête. Je ne voulais pas qu'on me voit pleurer mais en même temps, j'en avait besoin. J'étais tiraillée entre deux choix, déchirée par mon envie de liberté de l'un et de devoir de l'autre. La seule phrase qui me sortit de la bouche fut une phrase pleine de désespoir, comme un S.O.S envoyé à qui pourrait l'entendre, en l’occurrence Laufti. Je savais que rester ici était de la folie, mais cet espoir grandissait de plus en plus. Ma vie était faite d'espoirs. Et les gens passaient leur temps à les briser. Je sentis la main de Laufti dans mon dos, des gestes doux, ce qui ne fit qu'augmenter le flot de larmes qui s'écoulaient sur mes joues. Je refusais toujours de le regarder, mais alors que je relevais ma tête, sa main se posa sur ma joue, et se trempa de ce liquide qui n'avait pas coulé depuis des années. Je décidais de tourner la tête vers lui, essayant de me calmer. Il avait un regard apaisant, compréhensif, et me dit, avec autant de désespoir dans la voix, qu'il ne savait pas quoi me dire. Quelque chose en moi s'était brisé, je redevenais l'enfant calme ayant besoin d'attention, celle qui pleurait pour un rien, lorsque n'importe quoi la contrariait. Je ne savais pas ce qui avait fait que je redevenais Hayden, mais à cet instant, Sascha n'était plus qu'un souvenir.
Mes larmes cessèrent. J'avais toujours le regard posé sur Laufti, pesant le pour et le contre de ce départ, n'arrivant toujours pas à me décider. Il fallait quelque chose qui me fasse changer d'avis. Lily m'aurait ordonné de partir, elle avait voulu que je quitte Atlanta de nombreuse fois. Je me haïssais de ne pas l'avoir écoutée, mais à regarder de près, elle avait écouté son coeur, et moi aussi. Et voilà où cela m'avait menée. Je ne pouvais pas l'appeler, cela faisait trop longtemps à présent, et je n'en avait aucune envie. Je n'avais personne pour me conseiller, à part Laufti, qui ne me connaissait pas. " Je ne sais pas si c'est une bonne idée..." dis-je comme pour moi-même. "Je sais que je risque gros mais..." Je m'arrêtais là, rien ne sortis de ma bouche. Pourquoi était-ce si compliqué.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti | Lun 25 Mai - 19:24
"Je ne peux pas... Ils vont surement avoir besoin de moi si Mike va derrière les barreaux, personne ne connais la ville aussi bien que moi, je suis la seule à pouvoir les aider et..." elle soupira... et ajouta comme un nouvel aveu qu'elle me faisait "Il va avoir besoin de moi pour sortir de là, je peux pas le laisser tomber. Il... Il m'aimait" Il l'aimait ? je crois que nous n'avons pas la même signification du mot "aimer" en tête. Ce que j'ai vu hier n'était pas de l'amour, c'était du règlement de compte, de la haine, du dégout, en fait... Tout sauf de l'amour. Je ne la connaissais pas beaucoup, certes. Mais je pouvais d'ores et déjà dire que cette jeune fille était pommée... Mais alors complétement perdue au milieu de la forêt amazonienne qu'étaient Mike et sa bande. Franchement... Je me posais des questions sur la santé de son esprit à cette petite. Non pas que je la prenais pour une folle, mais renier l'évidence à ce point là ... c'est dingue. C'est là qu'elle commença à avoir des larmes aux yeux. J'essayais de la rassurer comme je pouvais, en étant doux, présent, et toujours à l'écoute. Je ne répondu rien à ce qu'elle me disait. Je ne savais pas quoi dire à vrai dire, et mon caractère impulsif de d'habitude était un peu assommé avec les médicaments et la morphine.
Elle se retourna alors vers moi, me regardant avec sa petite frimousse toute triste. La jolie rouquine avait le teint rougeâtre et les yeux vitreux. J'avais sentit ses larmes salées couler sur ma main, je ne pensais pas que son visage serait si triste et morose. Je lui caressais la joue, essuyant les gouttelettes qu'il restait sur ses pommettes. Elle me regardait toujours, ses yeux plantaient dans les miens, elle était toujours aussi désespérée. Une douleur vive me prit tout à coup sur ma jambe blessée. Je fis une grimace, serrant les dents, mais la crise passa vite. Je ne savais pas ce qui s'était passé mais ça faisait extrêmement mal. Je décidais de biper l'infirmière pour qu'elle vienne voir au cas où, sachant qu'elle ne pourrait pas faire grand chose mais bon... là encore mon côté hypocondriaque ressortait. Hayden ajouta pour répondre à la question de me rejoindre à Miami " Je ne sais pas si c'est une bonne idée... Je sais que je risque gros mais..." elle se stoppa soudainement, comme si elle n'avait pas de suite à sa phrase. Une fois encore cela démontrait sa situation qui était très complexe. Je savais très bien qu'une telle décision ne se prenait pas à la légère. Avez vous déjà demandé à un inconnu de vous suivre à 700 miles de chez vous ? Bah c'est pareil. Je la connaissais à peine, et c'est exactement ce que je lui proposais. Même si elle n'a pas d'attache, il est normal qu'elle hésite ainsi.
L'infirmière entra alors dans la chambre, je quittai les yeux d'Hayden pour ceux de Joëlle. " Alors Monsieur Johnson, que se passe-t-il ? " disait-elle, en s'approchant de mon lit. Je lui souris avant de lui répondre " J'ai eu une grosse douleur qui est arrivée aussi vite qu'elle est repartie dans ma jambe emplâtrée... Je me doute que vous ne pouvez pas faire grand chose mais bon... Je voulais vous prévenir. " Mieux vaut prévenir que guérir ? C'était trop tard là, mon vieux. Le mal était déjà fait depuis hier soir. Elle sourit en coin, comme pour confirmer ce que je venais de dire. Je roulais des yeux en regardant Hayden. L'infirmière bidouilla quelques trucs sur les machines qui étaient branchées à mon corps. Elle avait sans doute augmenté une dose de quelque chose parce que je ne sentais plus ma jambe à présent. " Hmm... C'est normal que ma jambe ... enfin ... je sens plus ma jambe là ! " disais-je légèrement en panique. Je n'aimais pas trop ça... Alors que l'infirmière avait un air totalement détachée elle me rétorqua tout en se moquant presque de moi " Ecoutez, ne vous inquiétez pas comme ça ! Ca va aller, c'est justement pour que vous n'ayez plus mal que je vous ai donné ce médicament. Donc pas de panique. Je peux faire autre chose pour vous ? " disait-elle finalement. Je regardai alors mes vêtements posés sur une chaise. Mes cigarettes ! Il fallait que je fume. J'en avais vraiment envie, je n'avais pas pu hier soir et là, l'appelle de la nicotine était trop fort. " Est ce que c'est possible d'aller fumer ? " Elle hocha la tête, préparant alors un fauteuil roulant pour m'y installer. " Hayden, vous pouvez m'attraper mon paquet de cigarette qui se trouve dans la poche de mon jean juste là. " disais-je en pointant la chaise sur laquelle était posée mes affaires. J'avais la classe dans mes vêtements de patient. Ces espèces de ponchos blancs hyper inconfortables. L'infirmière appela un médecin qui passait par là pour m'aider à me mettre dans le fauteuil. Pas évident toute seule de porter un mec d'1m80 et au moins 80 kilos avec un plâtre en plus.
Je pris alors mon téléphone au passage, au cas où. Et me retrouva installé confortablement dans le fauteuil roulant, la jambe cassée en l'air, et des poches de liquides suspendues en hauteur toujours reliées à mes veines. L'infirmière nous accompagna dehors, et nous laissa de nouveau seuls, il y avait un grand parc dans cette hôpital, c'était plutôt pas mal. On pouvait se balader un peu. J'avais l'impression d'avoir oublié la lumière du jour, c'était une sensation étrange en fait. Je pris une cigarette et l'alluma, non sans peine car mon Zippo était un peu fatigué. Je prenais enfin l'air depuis des heures que j'étais enfermé là dedans. J'en avais presque oublier Hayden qui était là, toujours près de moi. " Je ne peux pas vous demander une réponse maintenant, je sais que c'est bien trop tôt pour réfléchir à tout ça. " je pris une taf de ma cigarette que je savourais comme jamais. " Je peux juste vous donner un conseil ? " sans attendre son autorisation ou une quelconque réaction, j'ajoutais " Evitez Mike, il faut que vous arrêtiez de le fréquenter. C'est pas un type bien, malgré ce que vous pouvez penser de lui. " je continuais à fumer ma cigarette, repensant toujours aux actions de Mike envers Hayden hier au soir.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti | Mer 27 Mai - 11:00
Perdue, voilà ce que j'étais en ce moment même. Que devais-je répondre à cet homme qui me demandais de le suivre à Miami? Certes, c'était pour mon bien, mais je ne savais rien de lui, à part le fait qu'il m'ait sauvé la vie. Ok, c'était déjà beaucoup. Je savais que je me voilais la face, que je ne voulais pas me rendre à l'évidence que rester ici, c'était me confronter à d'énormes problèmes, pires que ceux que j'avais déjà vécus. Mais au fond de moi, je voulais essayer d'arranger les choses avec Mike, je l'aimais moi aussi, même s'il m'avait dégoûtée hier soir. Mais je savais aussi que si je restais, j'allais le regretter, et qu'ensuite, ce serait trop tard pour faire machine arrière. Après la phrase stupide que j'avais lâchée Laufti, il ne me répondis pas, il devait me prendre pou quelqu'un de complétement barge, qui aimait sa vie, alors que la veille, je me faisais démonter. Je soupirais, et me tus. Les larmes me vinrent et dans un grand moment de désespoir, je tournais la tête pour ne pas qu'on me voit pleurer. Sascha ne pleurait jamais, mais là, j'en avait réellement besoin, et de toute manière, je ne pouvais rien faire contre ce flot de larmes qui se déversait sur mes joues. Laufti me soutenait, en silence, par des gestes doux, comme on console quelqu'un de proche, quelqu'un dont la tristesse nous affecte. Cela me calma, et, je tournais alors la tête vers lui. Tant pis pour l'impression de la fille forte, je ne pouvais pas me cacher éternellement derrière cette étiquette. J'étais différente.
L'infirmière entra, apparemment, Laufti l'avait appelée. Elle bidouilla quelques trucs et ce cher pilote lui demanda si c'était normal qu'il ne sente plus sa jambe, avec une légère pointe de panique dans la voix. Cela m'arracha un petit sourire. Il n'était pas très à l'aise mais avait bien caché son jeu jusque là. Il demanda l'autorisation d'aller fumer, et l'infirmière accepta, sortant de je ne sais où, un fauteuil. " Hayden, vous pouvez m'attraper mon paquet de cigarette qui se trouve dans la poche de mon jean juste là. " me lança-t-il. Je souris et fouillait dans les deux poches de son jean avant de tomber sur ledit paquet et son briquet. Je me levais en silence et suivis l'infirmière qui poussait le fauteuil pour aller dehors. Je n'étais pas très rassurée, mais prendre l'air me ferait le plus grand bien. Une fois dehors, un vent frais me caressa les joues, mais le soleil me réchauffa presque aussitôt. Laufti alluma sa cigarette, et je m'assis sur un espèce de muret qui trainait là. " Je ne peux pas vous demander une réponse maintenant, je sais que c'est bien trop tôt pour réfléchir à tout ça. " me dit-il. Je baissais les yeux. J'étais consciente que plus je restais ici, plus je risquais ma vie. " Je peux juste vous donner un conseil ?" demanda-t-il, et avant même que j'ai pu dire quoique ce soit il ajouta. " Evitez Mike, il faut que vous arrêtiez de le fréquenter. C'est pas un type bien, malgré ce que vous pouvez penser de lui. " Je me tus, fixant le plus loin possible devant moi. Tout se bousculait dans ma tête, j'avais besoin d'y voir plus clair. Et la fatigue n'arrangeait rien. Les mains tremblantes, je fouillais dans mes poches pour trouver de la monnaie. J'avais besoin d'un café. " Je reviens, je vais chercher un café " dis-je simplement en me levant " Vous en voulez un?". Puis je rentrais et me dirigeait vers la machine à café. Deux cappuccino et un café noir. Je me dépêchais de retourner vers mon ami et lui tendis son café, avant de prendre une longue gorgée du mien. Un seul ne suffirait pas.
Je soupirais puis, rompant le silence, je lâchais " Je sais que vous avez dû me prendre pour une folle tout à l'heure, dire ça après hier soir, c'était stupide de ma part." Je marquais une pause, en me mordant la lèvre pour ne pas qu'elle tremble. Ma voix était moins assurée, quand j'ajoutais " Mais c'est que j'espère toujours que ça va s'arranger, qu'il va changer. Vous avez dû connaître, le premier amour vous je suppose, vous savez comme ça ne s'oublie pas. Je tiens réellement à Mike, mais je suis consciente que c'est de la folie de rester." Je ne le regardais pas, en fait, j'essayais de me convaincre moi-même, j'avais besoin qu'on me dise la vérité sur lui. Lorsque Lily était là, elle avait ce rôle de me faire ouvrir les yeux, de prendre les bonnes décisions, mais depuis qu'elle était partie, je me battais seule avec mes propres démons. Et bien souvent, ils gagnaient. Je posais mes mains sur mes yeux fermés, histoire de réfléchir, mais je n'y arrivais pas. Pourquoi était-ce si difficile de partir? Il ne m'était rien arrivé de bon ici, rien du tout.
Au loin, je vis une silhouette s'approcher, à travers mes doigts. Une silhouette familière. Je me redressais et dévisageait la personne. Jeff. Il s'approcha de nous et nous sourit. "Bonjour, bien remis de cette nuit, j'espère que ce n'est pas trop grave" demanda-t-il à Laufti. Il grimaça en entendant les nouvelles, puis se tourna vers moi. "Et toi, ça va?" Je haussais les épaules, en détournant le regard. Jeff était attentionné avec moi, comme un frère, mais je savais que trainer avec Mike ne lui plaisait pas non plus, cela ne plaisait à personne de toute façon. Il se planta devant moi et me força à le regarder. "Hay', écoutes moi, il faut que tu partes d'ici, ça ne sert à rien de rester, il recommencera." "Qu'est-ce que tu en sais?" dis-je amèrement. Il soupira et se tourna vers Laufti, avant de reprendre "Je le sais, point. Il a recommencé à chaque fois. Tu te fais du mal, et là, ils sont furieux, ils rôdent autour du bar depuis ce matin... T'es pas en sécurité ici, vraiment. Laisse tomber ce type une bonne fois pour toute. S'il te plait." Mon ventre se noua. Je repassais une mèche derrière mon oreille sans rien dire et bu la fin de mon deuxième café d'une traite. Je secouais la tête doucement, puis regardais Laufti, qui suivait la scène. "Vous pensez vraiment que là-bas..." je ne savais même pas quoi dire, j'attendais qu'on me dise qu'il fallait partir, Jeff l'avait fait, maintenant... c'était encore plus dur. Et puis, j'avais des consommations à régler. Oui, c'est complètement hors sujet, mais je détestais les dettes.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti | Ven 29 Mai - 11:13
La cigarette était délicieuse en ce début de matinée agitée. Je préfére manger avant de fumer mais l'infirmière ne m'avait rien donné à part ces médicaments qui avaient un effet étrange sur moi. Je ne m'étais jamais autant senti stone (dédicace à Emma :p) de ma vie. Même à l'université, quand on découvrait tous les soirs une nouvelle drogue avec mes potes c'était pas le même ressenti de plénitude. En fait, j'avais parfois envie de dormir, ma bouche était toute pâteuse, et mes gestes tous mous. Là oui, on pouvait dire que j'étais un vieux papy, cloué sur son fauteuil de surcroit. Hayden ne réagissait pas après ma déclaration concernant Mike et toute sa bande. Elle réfléchissait, je le voyais car elle regardait au loin, comme pour se repasser le film de sa vie avec. Elle se leva alors, fouillant dans ses poches et en sortant de la monnaie. Elle me demanda si je voulais un café et je lui répondis qu'un capuccino serait parfait. Alors que je finissais ma cigarette, elle revint et me tendit mon café bien chaud. Je lui glissais un merci, avant que le silence ne se réinstalle.
Finalement, ce fut elle qui réengagea la conversation, je n'osai plus vraiment en fait. De peur qu'elle prenne mal ce que je disais sur son ex-copain... mais bon... c'était la vérité en même temps, et comme je n'ai pas vraiment la langue dans ma poche, il était tout naturel que je lui fasse comprendre certaines choses qu'elle n'avait pas l'air de saisir sur Mike. " Je sais que vous avez dû me prendre pour une folle tout à l'heure, dire ça après hier soir, c'était stupide de ma part.", je la regardai de nouveau, prenant une dernière bouffée de ma cigarette avant de l'écraser dans le cendrier près de moi. Je bus une gorgée de mon café avant qu'elle n'ajoute d'une voix un tremblotante. " Mais c'est que j'espère toujours que ça va s'arranger, qu'il va changer. Vous avez dû connaître, le premier amour vous je suppose, vous savez comme ça ne s'oublie pas. Je tiens réellement à Mike, mais je suis consciente que c'est de la folie de rester." je soufflais après son intervention. Le premier amour est peut-être celui qu'on oublie jamais dans une vie amoureuse. J'en avais eu des relations, des plus ou moins longues évidemment, mais il y a deux femmes que n'ai pas oublier. La mère de mon fils, et Ailyne mon véritable premier amour. Quand une relation se déroule bien on espère que la personne ne changera jamais, en revanche, quand une relation se déroule mal voire, très mal, on espère que cette personne va devenir meilleur avec le temps. Chacun a ses attentes au niveau des relations amoureuses, il faut savoir s'entendre, il y a cependant des travers impardonnables. De la même manière que je ne pardonnerai jamais la mère de mon fils de m'avoir arraché mon enfant des mains à sa naissance, Hayden ne peut pardonner à Mike tout ce qu'il lui a fait vivre depuis toutes ces années. " Contrairement à ce que vous pouvez peut-être penser, je connais un petit peu la vie, et je peux vous dire que même si c'est votre premier amour, il faut savoir rebondir et passer à autre chose quand quelqu'un vous fait autant de mal que Mike vous en a fait. " cette fois-ci c'était moi qui regardait au loin. Comme à chaque fois que je repense à mon fils, je deviens morose. C'était une remise en question à chaque fois, comme elle est parti sans explications, je me dis que c'est ma faute... Je ne peux m'empêcher de me le dire...
Je bus la fin de mon café avant de jeter le gobelet à la poubelle, essayant de penser à autre chose pour ne pas que les larmes me viennent à mon tour. Alors levant les yeux devant moi, je vis une tête qui me disait quelque chose s'approcher de nous. Je me suis tout d'abord dit qu'il s'agissait d'un des mecs de Mike, en plus Hayden s'était redressée comme si elle se méfiait. Je fronçais les sourcils, essayant de me rappeler. Puis, il se planta devant nous, mais oui ! c'était le barman d'hier soir ! le pote à Hayden, il avait essayé de l'aidé en vain hier soir, mais ils avaient l'air quand même assez proche. Il me demanda alors comment j'allais. " Ca va, plus de peur que de mal diront nous... Une jambe cassée, quelques côtes fêlées et un tympan perforé, voilà l'addition ! " disais-je en riant. Je gardais assez rarement mon sérieux dans ce genre de situation, j'aimais bien faire passer le mal par l'humour, c'est d'ailleurs ce que j'avais essayé de faire hier. Enfin, je crois que j'aurais pu m'abstenir, car ça à un peu énervé notre énergumène de Mike. Jeff demanda à Hayden cette fois-ci, elle garda le silence, tournant sa tête pour éviter le regard de son ami. Alors Jeff, chercha les yeux d'Hayden pour qu'elle l'écoute. "Hay', écoutes moi, il faut que tu partes d'ici, ça ne sert à rien de rester, il recommencera." j'hochai la tête en regardant Jeff, j'étais amplement d'accord avec lui, comment ne pas l'être dans une situation pareil de toute façon. Elle rétorqua immédiatement avec un "Qu'est ce que t'en sais ?", Jeff me regarda avec un air déconfit. Air que j'avais eu à chacune de ces phrases aussi d'ailleurs. Il continua, cherchant mon soutien. "Je le sais, point. Il a recommencé à chaque fois. Tu te fais du mal, et là, ils sont furieux, ils rôdent autour du bar depuis ce matin... T'es pas en sécurité ici, vraiment. Laisse tomber ce type une bonne fois pour toute. S'il te plait." Jeff était au bout, il avait cette jeune fille qu'il avait envie d'aider et qui ne l'écoutait pas et moi qui ne disait rien depuis tout à l'heure. Je me frottai les yeux avec mes deux mains, je réfléchissais. Hayden tourna son regard vers moi "Vous pensez vraiment que là-bas..." quant à moi je ne regardai pas la jolie rouquine.
Je passais ma langue sur mes lèvres sèches, et finis par dire " Ecoutez... " je regardai Hayden désormais " Je pense que c'est la meilleure chose qui puisse vous être offerte que de partir vers Miami. " je soufflais. " La vie là-bas est très sereine... enfin, elle le sera plus qu'ici pour vous c'est certain. " à chaque parole, j'avais un pincement au cœur, j'avais toujours mes pensées vers mon fils et sa mère depuis tout à l'heure, j'avais du mal à les quitter. Jeff acquiesçait à mes paroles. On était d'accord, il fallait qu'Hayden parte, suffisamment loin et vite.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti | Dim 31 Mai - 19:20
Quand on est petits, on n'imagine pas ce que la vie nous réserve, on vit au jour le jour, sans se soucier grandement du lendemain, on n'est pas égoïstes, on partage tout et avec tout le monde, on est heureux pour un rien, on ne se méfie pas des gens. On arrête de grandir le jour où on prend conscience de notre avenir, le jour où nous devons faire des choix qui influeront sur notre future vie, sur notre voie à suivre. Certains ne s'arrêtent jamais de grandir, d'autres grandissent et vivent longtemps sans angoisses, mais certains enfants sont obligés de se comporter comme des adultes très tôt, à défaut de figure parentale, où encore pour palier à d'autre problèmes. Je faisait partie de ces enfants là. Suite à l'accident de mes parents, qui n'avaient jamais étés vraiment là pour mon frère et moi, j'avais du apprendre à vivre seule, autrement. C'était difficile, on est pas préparés à vivre seuls à 9 ans mais surtout, on vous arrache vos repères, et on vous pousse vers l'inconnu.
Je ne me plaignais pas de mon enfance, j'avais été heureuse malgré tout, j'avais réussi à vivre parmi tous ces enfants, cette grande famille. J'étais adulte tôt, mais j'avais sensiblement gardé mon âme d'enfant, enfouie en moi, qui s'évadait la nuit en rêvant à un prince ou n'importe quelle autre chose joyeuse. Je n'étais pas malheureuse, mais je n'étais pas non plus heureuse. J'évoluais dans un univers hostile, qui tout à coup me paraissait bien fade à côté de la vie que je rêvais d'avoir, et surtout bien étrangère. Je ne me reconnaissait plus, j'avais changé, j'étais tiraillée par mes deux vies parallèles, mais même si cela avait marché jusqu'ici, aujourd'hui je devais choisir. Faire une croix sur mon passé, ou sur mon avenir. Tel était l'insurmontable choix que l'on m'imposait après une nuit blanche et mouvementée. Lorsque Laufti m'avait proposé de partir, c'était comme si une porte s'ouvrait enfin, mais que des chaînes, lourdes de mon passé, me retenaient prisonnières, dans un monde qui ne me convenait plus. J'avais été nous chercher des cafés, pour faire face à notre manque de sommeil, et à la légère brise fraîche au dehors. Un cappuccino pour Laufti, un pour moi, plus un noir, afin de rester éveiller, et de réfléchir à tout ça. Le regard dans le vague, je revenais sur mes paroles un peu abruptes lâchées dans la chambre d'hôpital. Les mots avaient dépassé mes pensées, ou plutôt, mon coeur avait battu ma raison à plate couture.
" Contrairement à ce que vous pouvez peut-être penser, je connais un petit peu la vie, et je peux vous dire que même si c'est votre premier amour, il faut savoir rebondir et passer à autre chose quand quelqu'un vous fait autant de mal que Mike vous en a fait. " me dit simplement Laufti, d'une voix différente. Je posais mon regard sur lui, il était perdu, au loin. Surement que quelque chose l'avait marqué dans le passé, j'étais curieuse, mais je me doutais que parler de ça ne lui ferait pas de bien. Je choisis pour une fois de ne rien dire sur ce sujet, mais enchaînais d'une voix plus calme. " J'ai du paraître odieuse, excusez-moi, je ne connais rien de la vie à part ce qu'elle à bien voulu me donner. Mais vous avez raison, en fait, tout le monde à raison depuis le début..." J'avais les larmes aux yeux. Je n'avais jamais voulu écouter personne au sujet de Mike, ne voulant pas me laisser mener par le bout du nez alors qu'en vérité c'était lui qui me manipulait. La vérité faisait mal, si j'avais tant souffert, c'était purement de ma faute, rien ni personne ne pouvait prendre à ma place. La culpabilité me rongeais tout ce temps, et je ne m'en rendais pas compte. J'avais mis mon amitié avec Lily sur le côté pour lui, pire, j'avais mis ma vie en péril, et de nombreuses fois, par amour.
Aimer ne m'avait apporté que souffrance au final. Et pas que Mike. De nombreux gars avec qui j'étais sortis pendant nos nombreuses ruptures, et toujours la même finalité. De la peine, de la haine et de la solitude, un vide immense en vous. Je n'étais pas faite pour l'amour et encore moins pour cette vie de rue.
Jeff débarqua, rompant le lourd silence qui s'était installé entre le pilote et moi. A la demande de Jeff sur son état, Laufti répondit en riant, comme s'il était décontracté. Il avait retrouvé le sourire et son humour, j'étais rassurée de voir que je ne l'avais pas vexé. Après tout, il était mon seul allié, et je ne pouvais pas me permettre de claquer la porte à un peu d'aide. Jeff me raisonna, comme à son habitude, mais au lieu de me faire sourire, cela m'énerva. Je savais qu'il s'inquiétait réellement pour moi, qu'il suivait régulièrement les méfaits de Mike, et qu'il payait ma caution quand je finissait sous les verrous. Il était comme un frère, mais je n'avais jamais pu lui rendre la monnaie, et peut-être que c'était pour cela que je refusait toujours son aide. C'était plus fort que moi, et lui restait toujours aussi calme, ignorant mes piques et mes insultes parfois. Finalement, je ne valais peut-être pas mieux que ces enfants des rues. Je l'envoyais de nouveau bouler, je n'étais plus une gamine à qui on devait dire ce qu'elle devait faire. Il soupira et se tut.
J'avais chaud maintenant, très chaud, je mourrais d'envie de me tirer en courant, loin de ces deux personnes qui ne voulaient que mon bien. Jeff avait le regard vide, le visage tiré, il n'avait surement pas dû dormir de la nuit, entre le bar et les déclarations aux flics et aux assurances... Mon coeur se serra, pour lui aussi, il valait mieux que je parte. Je me redressais, faisant craquer quelques vertèbres, et le fixait, esquissant un petit sourire désolé. "Excuse moi, tu ne mérites pas que je te parles comme ça..." Il me regarda sans comprendre, il semblait surpris par mes excuses, qui étaient rares. Je ne lui portais pas attention plus longtemps et me tournais vers Laufti, je devais savoir si cela en valait la peine. Il s'humecta les lèvres, et planta son regard dans le mien. " Je pense que c'est la meilleure chose qui puisse vous être offerte que de partir vers Miami. La vie là-bas est très sereine... enfin, elle le sera plus qu'ici pour vous c'est certain. " me dit-il. Il avait l'air toujours un peu à l'ouest, comme si quelque chose le tracassait.
Je soufflais fort, comme pour me préparer à un effort surhumain. "Très bien" dis-je sans regarder personne, "Je crois que je n'ai vraiment pas le choix." Je déplaçais mon regard entre les deux hommes et me rassit sur mon muret. "C'est d'accord, je pars, de toute façon, je n'ai rien à récupérer.... sauf deux trois trucs, à la banque... tu pourras m'y amener Jeff?" Il parut surpris par mes paroles. Il ne s'attendait pas à ce que je lui demande ça. Mes joues virèrent au rouge, pendant tout ce temps, j'avais fait croire que j'étais une véritable enfant des rues, alors qu'en vérité j'avais de quoi vivre comme une reine. "J'ai hérité de mes parents... mais j'ai toujours refusé de m'en servir..." soufflais-je. "Sauf que là, je vais avoir besoin de récupérer la carte du compte qui m'attend et... deux trois affaires. Et je te rembourserais au passage." J'avais un peu honte, je l'avais fait attendre parfois une semaine avant de le payer, mais si Mike était tombé sur ce compte, il m'aurait ruinée et virée ensuite, moi, gosse de riche. C'était le seul bon choix que j'avais effectué depuis la mort de mes parents. Et dans les affaires qui dormaient à la banque, il y avait des contacts de mon père, mais surtout, des photos de mon frère. Il était temps de faire ressurgir le passé, et de voguer vers l'avenir.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti | Sam 6 Juin - 12:52
La vie nous réserve parfois des surprises. On croit en quelque chose qui peut nous faire grandir, et quand cette chose n’aboutit par on ressent un grand vide en soi. Hayden avait eu un but dans sa vie ; être aimé, et être reconnue par les siens. Alors, elle avait fait beaucoup de choses pour y arriver. Des choses qui ne sont pas dans la norme de la société, des choses illégales, des choses qui ne correspondaient pas à elle mais à Mike. Elle a vécu sous son aile bien trop tôt dans sa vie pour se rendre compte que tout ce qu'elle faisait était mal. A mon grand désarroi, elle aborda un sujet délicat qui me faisait toujours réalisé à quel point je pouvais être sans intérêt. C'était bien le seul sujet d'ailleurs qui me faisait penser que je ne valais rien, ou que ma vie n'avait aucun sens. J'avais été trompé, non pas par un adultère, c'était bien plus profond et difficile à vivre que ça. Quand on vous enlève la chaire de votre chaire, le sang de votre sang, et qu'en plus de tout cela, on part sans explication aucune. C'est difficile de faire le deuil, et de ne pas culpabilisé. Toute ma vie je m'étais senti coupable par rapport à cette histoire. C'était tellement dur de se dire qu'un fils rodait dans la nature et qu'il ne savait même pas qui était son père.
Alors j'avais le regard dans le vide, dans mes pensées les plus sombres. J'avais cette envie de me lever et de partir loin pour pleurer toutes les larmes de mon corps. Je ne suis pas un grand sensible, c'était vraiment le seul sujet qui pouvait me faire devenir très froid et fermé d'un seul coup. J'avais toujours essayé de l'oublier, mais comment oublier un fils ? Hayden me regardait, je le sentais. Tout le monde a déjà sentit que quelqu'un le regardait, et au moment où l'on détourne les yeux on voit une personne nous fixer. La jolie rouquine avait compris que quelque chose avait changé dans mon regard, que quelque chose m'avait perturbé. C'est vrai, moi qui suis de nature souriant et jovial, voilà que mon humeur avait changé du tout au tout avec quelques mots seulement. Elle s'excusa. « J'ai du paraître odieuse, excusez moi. Je ne connais rien de la vie à part ce qu'elle a bien voulu me donner. Mais vous avez raison, en fait, tout le monde à raison depuis le début... » Je la regardais de nouveau, elle avait les larmes aux yeux. Elle dégageait une sensibilité qu'elle n'avait pas eu depuis longtemps, ça se voyait. Je me taisais, je n'avais rien à dire. J'écoutais juste, comme un prêtre dans son parloir, essayant de prêcher le pardon d'une jeune fille perdue en enfer.
Jeff arriva en cassant le silence de plomb qui régnait depuis quelques minutes maintenant. Jeff fit une grimace quand il entendit les résultats de mes analyses médicales. J'avais retrouvé le sourire. L'homme se planta devant Hayden, essayant de la raison tant bien que mal. Elle n'était pas facile à convaincre c'était certain. Jeff essayait de trouver du soutien de ma part mais rien n'y paraissait, j'étais stoïc. Je n'arrivais plus à parler. Jusqu'à que Hayden s'excusa de son comportement envers son ami. Elle avait été sèche dans ses paroles, elle ne voulait pas comprendre que tout cela était pour son bien. Alors j'ajoutais quelques mots pour lui faire comprendre qu'il fallait se résoudre à partir de cette ville. Elle souffla, et dit finalement ce que nous attendions tous. « Très bien. Je crois que je n'ai pas vraiment le choix. » elle faisait vacillait son regard de celui de Jeff au mien. « C'est d'accord, je pars de toute façon, je n'ai rien à récupérer… sauf deux ou trois trucs, à la banque… tu pourras m'y emmener Jeff ? » Nous échangions un regard succin avec Jeff avant que ce dernier ne replante ses yeux dans ceux de Hayden, il avait un air interrogatif. Elle nous avait caché une fortune ou quoi ? Moi qui croyait qu'elle était ruiner et que son seul solde était le vol. « J'ai hérité de mes parents… Mais j'ai toujours refusé de m'en servir... » ajouta-t-elle comme pour se justifier de son désir d'aller à la banque. J’écarquillais les yeux, elle avait caché à Jeff tout ceci depuis des années, ainsi qu'à Mike et aux autres sans aucun doute… Elle aurait pu vivre normalement dans un appartement, et avoir une vie stable pour une gamine de son âge. « Sauf que là, je vais avoir besoin de récupérer la carte du compte qui m'attend et… deux trois affaires. Et je te rembourserais au passage. » Tout est bien qui finit bien… Elle nous avait soulagés, même si Jeff était très surpris il ne pouvait qu’acquiesçait en découvrant tout cela. C'était bien normal d'ailleurs d'être content pour elle. La fatigue me prit soudainement, elle m’assomma même. Je sentais un liquide couler dans mes veines, une nouvelle dose d'un médicament avait été automatiquement lançait depuis les poches suspendus à mon siège. Mes yeux se fermèrent peu à peu, tous mes membres se relâchaient, j'étais endormi. Jeff fut quelque peu surpris, il appela une infirmière qui leur expliqua ce qui était en train de m'arriver. Rien de grave heureusement, juste une excès d'émotions, de fatigue, et de médicaments. Le cumul faisait que j'étais plus sensible aux doses prescrites qu'un autre patient dans le même cas médical. Ils n’emmenèrent dans ma chambre pour me mettre dans mon lit. Le repos était bien mérité après tant d'aventures vécues. Hayden et Jeff partirent alors chercher les affaires dont elle avait besoin, et son argent qu'elle avait précieusement gardé au frais dans un coffre bien gardé.
***
Quelques jours plus tard, nous nous retrouvions à l'aéroport. Le décollage allait être dans deux heures et Jeff nous avait évidemment accompagné. Nous prîmes un dernier café avant d'aller enregistrer nos bagages et dire au revoir à Jeff. Hayden lâcha quelques larmes dans les bras de son frère de cœur. Elle était émue, qui ne le serait pas dans une telle situation ? Mais ils allaient se revoir, et cela rapidement sans aucun doute. Tourner une page est un acte parfois diffile qu'il faut faire avec beaucoup de courage et d'envie. Ce que Hayden s’apprêtait à faire n'était pas facile et elle le savait. Mais elle allait refaire sa vie, et ça c'était l'essentiel.
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(#)Sujet: Re: Quand la soirée tourne mal... - Laufti |