Cela faisait des mois que j'étais revenu à Miami et ma soeur m'avait conseillé d'aller consulter quelqu'un vu qu'elle me trouvais impulsif et que j'étais différent depuis ma dernière mission en Irak. Je savais que j'avais changé parce qu'après ce que j'avais vécu, je dirais que je ne me sentais pas du tout bien. Je pensais souvent à mes coéquipiers et disons que j'avais leur mort sur leur conscience. Beaucoup de choses avaient été difficile à surmonter et je dirais que je n'avais pas réussi à rien surmonter... Je savais que si ça continuait comme ça, on le remarquerai au boulot et je voulais pas montrer que j'étais quelqu'un de faible. En fait, j'étais en train de me désorganisé et ce n'était vraiment pas moi! J'étais violent, impulsif, arrogant, en colère et surtout j'avais du mal à fermer l'oeil pour dormir en paix. J'avais lancé un SMS à mon ami Hayden qui avait été Caporal et que j'avais eu la chance de cotoyer à plusieurs missions. Je dirais qu'on s'était toujours bien entendu et vu son statut de docteur, je me demandais si je ne pouvais pas un peu alléger mon conscience. Mais, je ne voulais pas être chiant ou lui nuire, mais peu importe, il m'avait inviter à venir chez lui, nous habitions tout près alors c'était parfait! Je décidai donc de prendre un pack de 6 bières pour traverser la rue et me rendre directement à son loft. Je frappai 3 coups avant que celui-ci ne m'ouvre la porte.

- Heyyyy Hayden! Ça fait un bail!

Je lui fit une accolade à l'épaule avant de lui montrer la bière que j'avais amené pour lui et moi. On ne se voyait pas souvent.. peut-être 1 fois aux deux mois, mais on s'amusait toujours bien ensemble, on avait sensiblement le même âge. Nous allâmes sur sa terrasse pour profiter un peu du soleil et nous nous débouchâmes une bière bien froide.

- Comment tu vas? On dirait que tu bosses pas mal à l'hôpital?

J'avais lu l'article de Nightmare au sujet d'Alexie et je dirais que je mentirais si ça ne me faisait rien du tout. Je ne savais pas quelle était vraiment leur relation, mais je dirais que ça me dérangeait un peu. Je m'installai confortablement dans ma chaise avant de lui sourire. Ça ne devait pas être facile ce qu'il faisait quand même... Je faisais juste repenser à mes collègues morts que j'avais dû transporter leur corps. J'en avais encore des nausées.

Il y a quelque jours, j’avais reçu un message de Nathaniel qui me demandait quand il pourrait passer chez moi, histoire de discuter un peu. J’avais compris qu’il avait besoin de parler à propos de ce qu’il s’était passé ces derniers-temps, vu que ça n’avait pas été facile pour lui, et puis c’était mon ami, je comprenais ce qu’il vivait, mais excepté je le vivais plus facilement, car sur le terrain je savais pertinemment que ce n’était pas facile de rester en vie. Je lui avais répondu qu’il était le bienvenue quand il le voulait, et que je finissais à dix-huit heures. On s’était déjà côtoyé durant plusieurs missions, où parfois on discutait rapidement, là-bas il ne fallait jamais perdre du temps sur le terrain. En rentrant, je m’étais pris une douche, je sentais encore l’hôpital, au bout de trente minutes j’étais prêt, je m’étais enfilé un t-shirt bleu, avec un jean foncé, avec des baskets. Puis un quart d’heures après j’entendais des coups à la porte, où je me précipitais pour aller lui ouvrir d’un bond avec un grand sourire. « Heyyyy Hayden ! Ça fait un bail ! » Dit-il en me faisant une accolade à l’épaule puis me montra la bière qu’il avait amené, c’était super sympa pensais-je. « Heyy Nathaniel ! Effectivement ça fait un bail, j’ai été pas mal occupé ! » Dis-je en fermant la porte avant de voir que ce dernier se dirigeais vers la terrasse, j'étais vraiment content de le voir, où je le suivis tranquillement, en attrapant une bière qu’il me tendait où je l’ouvris, avant de boire une gorgée bien fraîche avant de soupirer de satisfaction puis je m’asseyais au bord de la table en chêne que j’avais mise sur la terrasse avant de regarder mon ami. « Comment tu vas ? On dirait que tu bosses pas mal à l’hôpital ? » Demandait-il curieux, tandis qu’il buvait aussi sa bière. Il était vrai que ces temps-ci je bossais énormément à l’hôpital, je faisais des heures supplémentaires pour pouvoir rendre visite à Alexie, ce que je lui avais promis, elle avait besoin de moi. « Effectivement, je bosse énormément pour faire des heures sup. et puis les enfants ont besoins de moi. En même temps, je suis le chef de service donc… Également aussi pour prendre du repos et voir Lexie. Et toi, ça va ou bien ? » Demandais-je à Nathaniel en faisait une mine de curiosité, mais aussi j’étais inquiet pour lui. Il faut dire qu’il y a eu beaucoup de choses ces derniers-temps, moi-même j’étais inquiet pour moi après ma crise il y a quelques semaines suite à ce qu’il s’est passé avec Sebastian, en réalité, j’avais beaucoup de choses en tête.

 

Je restai troublé plusieurs secondes quand il mentionna immédiatement le surnom Lexie. C'était comme inconcevable qu'elle ne m'ait pas dit qu'elle sortait avec Hayden... Du moins je ne voulais pas le croire. Je pris une gorgée de ma bière avant de répondre à sa question qui me demandait si ça allait.

- Heu... il y a des mauvais jours... j'essaye de passer à autre chose, mais... le problème, c'est que je n'y arrive pas.

Je pris une pause pour boire une autre gorgée. Je venais à peine d'arriver. Je ne pouvais pas commencer tout de suite à parler de ça avec lui. En plus, il avait fait une grosse journée à l'hôpital, il ne devait pas avoir envie d'entendre parler des problèmes des gens. Je soupirai un instant avant de parler de Lexie parce que je dirais que ça me troublait vraiment trop cette histoire.

- Ha ouiii pour Lexie... je ne pensais pas que tu la connaissais toi aussi... Vous vous voyez de temps en temps ou bien c'est qu'une amie? Parce qu'il ne faut pas toujours croire ce que Nightmare raconte...

Le terme se voir de temps en temps c'était plus pour savoir s'ils couchaient ensemble. Je ne sais pas pourquoi je réagissais comme ça, mais si Hayden et elle se voyaient, je dirais que j'étais complètement jaloux. Bien qu'elle soit partie à Londres maintenant, j'imaginais que leur relation était terminée, si c'était bien une relation. Je ne sais pas si Hayden lisait le blog non plus ou s'il avait déjà reçu des sms comme moi. Peu importe. J'espérais découvrir la vérité entre Alexie et lui. Je repris une gorgée de me bière tout en prenant soin de la tourner dans ma main et je regardai mon ami pour savoir enfin la vérité.

« Euh… Il y a des mauvais jours… j’essaye de passer à autre chose, mais le problème… c’est que j’y arrive pas. » Dit Nathaniel qui paraissait nostalgique, il avait du mal, on pouvait le voir, je n’étais pas dupe. Je repris une gorgée de ma bière fraîche avant de croiser son regard ailleurs. « Que s’est-il passé là-bas Nathaniel ? Pour.. que tu sois comme ça? » Demandais-je, je voulais l’aider, mais j’avais besoin d’en savoir plus. Je ne voulais surtout de ne pas le brusquer avec ce sujet, car je savais que ce n’était pas facile, mais je sentais qu’il en avait besoin de parler, sinon il ne m’aurait jamais envoyé de messages, et puis avant d’être mon coéquipier il était mon ami. Je lui avais raconter pourquoi je bossais énormément à l’hôpital, je voulais retrouver le temps perdu avec Alexie après toutes ces années, c’était la moindre des choses pour que je puisse faire pour elle, après d’être parti. Mais surtout, je bossais énormément, car j’avais trois jeunes enfants qui avaient une maladie de coeur, on ne comprenait pas pourquoi ça arrivait si vite l’un après l’autre, jusqu’à ce qu’on découvre c’était une molécule différente qui faisait empirer leur état. « Ha oui pour Lexie… Je ne pensais pas que tu l’as connaissais toi aussi… Vous vous voyez de temps en temps ou bien c’est qu’une amie ? Parce qu’il ne faut pas toujours croire ce que dit Nightmare. Raconte… » Dit-il curieux, j’étais surpris qu’il me le demande, et de ce que comment il l’a connaissait, j’avais aussi lu les articles, mais j’y prêtais jamais attention, c’était pour ceux qui voulait soulagés leur conscience pour moi. Je soupirais doucement avant de sourire, car je voyais où il voulait en venir, parce que Nightmare, le précisait aussi, mais Lexie ne m’avait pas encore dit grand chose là-dessus. Je commençais à rigoler, car vu la tête inquiet de Nathaniel, il s’imaginait que nous étions ensemble. « Non, non, non, on est pas ensemble si c’est que tu le crois. C’est une personne très proche de moi, voire ma meilleure amie, on se connait depuis l’enfance, et … je ne lui ai jamais dis que j’étais parti en Irak, je l’ai … abandonné. Mais, on a cet relation, où on se comprend très bien malgré les milieux différents qu’on avait à l’époque. Pourquoi tu me demandes ça ? » Demandais-je en me levant de la table, et allait m’asseoir dans une chaise plus près de lui où mon regard était sur la bière, avant de passer la main dans les cheveux, j’étais en colère contre moi-même d’avoir fait du mal à Alexie rien qu’en y pensant.

 

J'étais vraiment content de retrouver Hayden, je ne me rappelais plus exactement à quel moment nous avions été ensemble au moyen orient, mais je pouvais dire que je savais que c'était une personne bien et qu'il était doué pour soigner les gens. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais en venant ici, mais je voulais soulager ma conscience, en parler finalement à quelqu'un parce que depuis mon retour de mission, je n'avais pas parlé de ce qui m'était arrivé. Il n'y avait eu que le Sergent Daniels qui savait, mais j'aimais mieux me tirer une balle plutôt que de lui parler à ce con.

« Que s’est-il passé là-bas Nathaniel ? Pour.. que tu sois comme ça? »

-... Est-ce qu'il t'arrive... bien je sais pas... est-ce que tu revois souvent des soldats qui ont vécus des choses affreuses pour les soigner? Ou bien ça serait plus du genre un psychologue ou un psychiatre pour s'occuper de ce genre de trucs?

J'arrivais pas à mettre les bons mots à la bonne place. Disons que je n'avais pas trop envie de parler s'il n'était pas du genre à rencontrer des types comme moi qui avait vécu un traumatisme, parce que oui, je crois que j'étais traumatisé. Le seul fait de penser à tout ça me faisait déjà trembler de peur et je détestais ça. Je détestais me sentir si faible alors que je devais marcher droit et représenter l'autorité. Je repris une gorgée pour changer de sujet, je voulais qu'on y aille plus léger pour commencer la soirée.

- Je veux pas t'ennuyer avec tout ça!

Je lui avais donc posé une question au sujet d'Alexie, parce que c'était intriguant qu'il la connaisse et qu'il passe du temps avec elle.

« Non, non, non, on est pas ensemble si c’est que tu le crois. C’est une personne très proche de moi, voire ma meilleure amie, on se connait depuis l’enfance, et … je ne lui ai jamais dis que j’étais parti en Irak, je l’ai … abandonné. Mais, on a cet relation, où on se comprend très bien malgré les milieux différents qu’on avait à l’époque. Pourquoi tu me demandes ça ? »

- Ha je vois... Non... parce que je la connais aussi, c'est la meilleure amie de ma soeur alors je me demandais si vous sortiez ensemble! Tant mieux pour vous deux alors.

En même temps, je suis pas sûr que ça fasse crédible, India me l'aurait sans doute dit si sa meilleure amie était amoureuse d'un gars. Enfin, je pense pas qu'Hayden allait creuser plus. Entre gars on papotait pas vraiment de fille surtout que là je voyais qu'il s'inquiétait plutôt pour moi alors que moi je repassais en boucle ce qu'il venait de me dire sur Alexie. Il l'avait abandonné lui aussi... Je ne me sentais plutôt cheap de savoir ça... Je comprenais mieux son attitude envers moi maintenant quand j'étais partis du jour au lendemain sans lui donner de nouvelles. Peut-être qu'il serait temps que je lui envois un sms pour ne pas qu'elle croit que je ne veux plus lui parler?  Enfin.... Sinon, je me demandais ce qu'il voulait dire par des milieux différents qu'ils avaient à l'époque... Je fronçai les sourcils avant de revenir sur mon problème.

- Est-ce que tu as encore des images de la guerre en tête?

Parce que moi je ne pouvais pas fermer les yeux sans voir mes coéquipiers se faire abattre de sang froid.

Malgré le faite que nous étions coéquipiers, je ne pouvais pas dire que je le connaissais à la perfection, mais c’était un très bon ami, je me souviens encore des soirs où on partageait notre flasque d’alcool autour d’un feu dans le désert où on se parlait de beaucoup de choses, mais surtout des filles, car ça nous manquait, et il faut dire que sur le terrain, ce n’était pas un luxe. J’ignorais ce qu'il cherchait réellement ici, mais je savais que je pouvais lui apporter des réponses, il était mon devoir de l’aider sachant que j’avais énormément d’expériences dans ce domaine, surtout j’en avais vu des coéquipiers qui mourraient sous mes yeux, et ce n’était pas facile à vivre. Je lui avais donc demander ce qu’il s’était passé là-bas, mais à entendre sa voix, on aurait dit qu’il était brisé, qu’une partie de lui est morte, et il avait du mal à l’accepter, hormis que moi, non. « … Est-ce-qu’il t’arrive… Bien, je ne sais pas… est-ce-que tu revois souvent des soldats qui ont vécues des choses affreuses pour les soignés ? Ou bien ça serait plus du genre un psychologue ou un psychiatre pour s’occuper de ce genre de trucs ? » Demandait-il assez confus, en réalité, il me demandait l’avis d’un médecin, j’avais été médecin de traumas, avant d’être chef, puis chef dans la pédiatrie, car j’y tenais à coeur. Mais il m’arrivait de jongler entre les deux puisque c’était mon domaine, je passais ma main derrière la nuque en la massant pour réfléchir à ce que disais Nathaniel, en soupirant. « Eh bien, je dirais que tu souffres d’un stress post-traumatisme… Vu ton état, vu comment tu grattes ta bière et de ce que comment tu la serre, de plus cela tu trembles un peu. Après ce n’est que mon point de vue. Je ne suis pas spécialisé là-dedans. » Dis-je dans un premier temps pour lui expliquer un peu que c’était le post-traumatisme, malgré cela je n’avais pas les réponses, souvent quand on revient d’Irak, et le faite d’avoir perdu ces coéquipiers provoquaient une sorte d’impuissance, surtout de colère ainsi que de vouloir tout contrôler. « J’en ai vu sur le terrain, j’en ai vu à l’hôpital… Où, les gars avaient perdus les membres, tel que le bras, la jambe… Surtout ils en souffraient, mais il y en avait qui étaient déterminés à retourner, même souffrant. » Dis-je doucement, je ne voulais pas le brusquer. C’était tout de même un sujet sensible, quand je repense au premier jour où je suis arrivé là-bas, c’était affreux les cris dans les tentes, ou encore sur le terrain, j’avais beau de poser mes mains sur les plaies, mais c’était extrêmement difficile. Puis, il se mit en retrait soudainement, que je pouvais comprendre. « Je ne veux pas t’ennuyer avec ça ! » Dit-il en essayant de changer de sujet, je n’allais pas abandonner si vite comme ça. Mon ami n’était pas bien, et c’était loin d’aller mieux faut dire. Il parlait donc de ma meilleure amie Alexie, avec qui j’étais ami depuis l’enfance, et je lui avais raconter brièvement mon histoire avec elle, mais en lui faisant comprendre l’importance qu’elle avait pour moi. « Ha je vois… Non… Parce que je la connais aussi, c’est la meilleure amie de ma soeur, alors je me demandais si vous sortiez ensemble ! Tant mieux pour vous deux alors. » Dit-il, je fronçais les sourcils, je ne pouvais pas m’empêcher, il y avait clairement quelque chose qu’il cachait dans cette histoire. Mais après on était pas là pour ça. Je lâchais un petit OK vite fait en buvant ma bière, en pensant à tout ce qui s’était passé dernièrement. Mais je ne pouvais pas m’empêcher, donc, je lui demanderais plus tard, car je savais que Lexie était une jolie fille, et qu’elle n’aurait jamais de mal à trouver un gars, mais on s’était vu brièvement lorsqu’on s’était revu. Puis, ce dernier se demandait si j’avais encore des images de la guerre. Je passais ma main sur ma barbe de quatre jours avant d’hausser les épaules en le regardant. « Est-ce-que tu as encore des images de la guerre en tête ? » Demandait-il, comme si ma réponse allait le soulager, savoir qu’il n’était pas le seul. Je réfléchissais, et un tas de flash-back me revenait en tête, le sang, les cries, les appels de secours des désespérés… Je déglutis difficilement avant de froncer les sourcils en le regardant. « Tout le temps, mais.. il fut un temps où j’étais accroc à la codéine, ce qui rendait les choses plus facile. Je suis clean aujourd'hui, longue histoire. » Avouais-je à mon camarade, perdu. Avant de me lever, et de m’adosser à la rambarde du balcon avec ma bière en buvant une gorgée. « Ma première mission officiel, on devait bouger dans un petit village… On passait par-là, et des gars sont sortis de nul-part. On s’était cachés, j’ai perdu quatre coéquipiers ce jour là, et j’en ai pu sauvé aucun d’entre eux. » Dis-je en poursuivant. « Il y en avait un, qui venait d’être papa de son second enfant. Et il m’a dit d’envoyer cette lettre à sa femme si son jour viendrait. Et je l’ai fait, mais quand je suis allé là-bas, j’avais rien à perdre, j’étais trop con à l’époque. Et… Depuis, ce jour-là, une partie de moi est morte, je fonçais, car je voulais devenir meilleur par la suite pour aider le plus possible. » Dis-je en lui faisant comprendre mon message que ça ne servait à rien de se ruminer sur son sort, et d’attendre que cette douleur s’en aille. Mais rien n’était aussi simple dans la vie, et depuis ce jour-là, j’étais devenu meilleur, j’avais sauvé beaucoup de gars par la suite sans vouloir m’en vanter. Et certains me revoient, et me disent merci de les avoirs ramenés à la maison.

J'avais écouté attentivement Hayden me parler qu'il avait vu plusieurs soldats souffrir d'un stress post-traumatisme et je me demandais vraiment si on pouvait arriver à s'en sortir un jour, parce qu'on dirait que je devenais cinglé et surtout dangereux pour les autres. Le fait qu'ils disent que des militaires voulaient retourner au combat malgré tout, je me trouvais faible. Je ne suis pas sûr que je voulais m'ouvrir à Hayden finalement, il n'était pas spécialiste et il venait de me le dire. Mais le truc c'est qu'il avait déjà vu des gars comme moi et quand il me décrivit moi qui m'occupais de ma bière, je ne peux pas dire que je me sentais des plus à l'aise. C'était qu'un geste anodin non? Comment il pouvait tout dire ça. C'est pourquoi, je lui avais demandé de laisser faire pour reparler d'Alexie... Je vis qu'il avait compris ce que je venais de dire sur elle, mais il ne semblait pas convaincu et avec raison. Je n'étais pas pour lui dire que j'avais couché avec Alexie plusieurs fois... En plus, je ne sais pas s'il m'avait vraiment tout dit sur elle. Finalement, parler d'Alexie n'était vraiment pas mieux, alors je repris le sujet de mon problème pour en discuter plus en profondeur avec Hayden et lui demandais s'il avait toujours des images de la guerre en tête.

« Tout le temps, mais.. il fut un temps où j’étais accro à la codéine, ce qui rendait les choses plus facile. Je suis clean aujourd'hui, longue histoire.  Ma première mission officielle, on devait bouger dans un petit village… On passait par-là, et des gars sont sortis de nul-part. On s’était cachés, j’ai perdu quatre coéquipiers ce jour là, et j’en ai pu sauvé aucun d’entre eux.  Il y en avait un, qui venait d’être papa de son second enfant. Et il m’a dit d’envoyer cette lettre à sa femme si son jour viendrait. Et je l’ai fait, mais quand je suis allé là-bas, j’avais rien à perdre, j’étais trop con à l’époque. Et… Depuis, ce jour-là, une partie de moi est morte, je fonçais, car je voulais devenir meilleur par la suite pour aider le plus possible. »

Ce que Hayden venait de me raconter c'était exactement ce qui s'était passé avec mes coéquipiers. Je tremblais légèrement juste en l'entendant me dire ce qui s'était passé. Je fus surpris d'entendre qu'il avait été accro à la codéine, il ne me l'avait jamais dit. Et je me demandais quels effets avaient la codéine, est-ce qu'elle pouvait m'aider? Je ne comprenais pas trop tout ce qu'il venait de me dire...

- J'ai des excès de colère, je ne me contrôle pas et quand je viens pour dormir, je fais des cauchemars. La seule chose que j'ai trouvé pour me soulager c'est de boire et d'être avec quelqu'un au lit.

Je n'étais plus capable de rester seul... Je cherchais constamment la compagnie des gens. Je n'étais pas vraiment moi-même, je ne me sentais pas bien du tout quoi! C'est comme si je n'arrivais pas à atteindre la lumière à nouveau. Comme si je m'étais submergé la tête dans l'eau et que je n'étais pas capable de la sortir.

- Tu as fait quoi pour t'en sortir Hayden?

Parce que je ne trouvais aucun pilier pour m'aider et je dois dire que je commençais à me faire peur et je savais qu'au boulot on allait vite le remarquer.

Nathaniel était un gars que j’adorais, et puis on a vécu beaucoup de choses ensemble que ce serait difficile d’oublier pour une simple broutille. Il m’avait demandé plusieurs choses, et à ce que je pouvais voir Nathaniel était assez perturbé depuis son périple en Afghanistan, la perte de ses coéquipiers l’avait anéanti. Et je pense qu’il espérait trouver des réponses chez moi, mais malheureusement, je ne pouvais que dire mon vécu, chacun à sa manière de réagir aux choses qui arrivent dans la vie. Je lui avais décris ce que je voyais vis à vis de son comportement, comme par exemple, il triturait le morceau de papier sur le bière depuis qu’il en parlait, c’est à dire dès qu’il a commencé à parler de ce qu’il s’était passé. Je le regardais, il était assez surpris que je puisse analyser des éléments essentiels qui font qu’il était agité, en même temps qui ne le serait pas. Certaines images de la guerre me revenaient, mais je les repoussais du mieux que je pouvais car je ne pouvais pas laisser ces mauvais souvenirs empiéter sur ma vie que j’ai aujourd’hui. « J’ai des excès de colère, je ne me contrôle pas, et quand je viens pour dormir, je fais des cauchemars. La seule chose que j’ai trouvé pour me soulager, c’est de boire et d’être avec quelqu’un au lit. » Dit-il, comme si il n’était plus capable de s’occuper de lui-même, et il avait besoin d’être noyé pour pouvoir dormir sereinement, ce qui n’était pas bon à mon avis, mais qui étais-je pour être bien placer pour dire ça. La codéine me faisait du bien, dans le sens où elle m’aidait à dormir tellement qu’elle t’assommait mais j’étais rapidement devenu indépendant, que j’avais des crises de colère si je n’en prenais pas. Je m’apprêtais prendre la parole lorsque ce dernier me demanda. « Tu as fait quoi pour t’en sortir Hayden ? » Demandait-il assez perplexe, peu sûr de poser la question qui semblait l’effrayer. Je me crispais les lèvres en le regardant le regardant, essayant de comprendre comme autrefois j’avais été comme ça dès mon premier séjour en Irak. « Lève toi Nathaniel, suit moi. » Lâchais-je en posant ma bière. Tandis que les flash-backs surgissaient dans ma tête, c’était difficile surtout on a l’odeur, l’ouïe, et la vue comme mémoire. Je me dirigeais vers ma cuisine, où se cachait une porte, qui donnait accès à une porte, puis une autre, où on voyait une grande salle de sport, il faut dire que je voulais un grand appartement, mais un lieu où je pouvais aménager une salle de sport. Il y avait un sac de boxe accrocher au plafond, et des poids à côtés. Je m’avança vers une paire de gants que j’attrapais avant de les lancer à Nathaniel qui était surpris de mon geste en les attrapant. « Mets les, tu as marre d’être impuissant ? Tu ne pourras pas toujours être comme ça Nathaniel. » Dis-je durement, mais c’était pour qu’il prenne conscience que si il ne change pas aussitôt, il finira par se perdre, et peut-être que je suis le seul à pouvoir le sauver. Il enfile les gants de boxe et s’approche du sac, je m’avance vers lui en le poussant vers l’épaule où il recule toujours perplexe avec ce que je lui demande de faire. Je le regarde dans les yeux, et puis j’attrape deux coussins plat, qui servent à taper dessus où je les mets sur mes deux mains, puis j’agite en l’air. Nathaniel reste debout en me regardant, je lui donne un coup sur la tête où il bouge légèrement en réflexe. « Frappe ! » Dis-je, c’était même un ordre. Il donna un coup, doucement, comme si il avait peur que je lui fasse mal, ce qui ne risquait pas vu que j’avais une formation de combats depuis longtemps. Je baisse doucement les coussins, en le regardant. « Tu es une fille ou quoi ? Frappe je te dis, laisse ta rage sortir de toi. » Dis-je, en espérant qu’il le fasse.  

 

J'avais étayé mon problème à Hayden sans problème, je savais qu'il avait déjà vécu la même chose ou bien il avait vu d'autres soldats traverser la même chose que moi. Il était la première personne à qui je parlais de mon problème et j'espérais qu'il trouve la solution à tout ça parce que je ne sais pas combien de temps j'allais continuer ainsi sans péter les plombs. Hayden avait déposé sa bière et s'était levé pour se diriger vers la porte.

« Lève toi Nathaniel, suit moi. »

Je l'avais donc suivit dans le petit couloir de son appartement pour tomber dans une salle bien aménager pour le sport. C'était bien rempli avec plusieurs appareils dont j'avais accès au gym ou chez moi, mais je n'en avais pas autant. Sans crier gare, il me lança des gants boxes et il me dit de les enfiler. J'étais un peu sceptique sur sa manière de fonctionner. Il voulait donc que je me batte?

« Mets les, tu as marre d’être impuissant ? Tu ne pourras pas toujours être comme ça Nathaniel. »

Je le regardai un instant avant de me décider de les enfilés. Puis, une fois que cela fut fait, il pris des coussins qu'il mit à ses mains et me demanda de frapper. Je le regardai un instant avec un faible sourire. Est-ce qu'il savait que j'avais été champion de lutte gréco-romaine quand j'étais au lycée? Peu importe il voulait que je frappe, mais je n'allais quand même pas mettre tout ce que j'avais, car il allait trouver ça plutôt difficile d'endosser mes coups. « Tu es une fille ou quoi ? Frappe je te dis, laisse ta rage sortir de toi. »

- Ok... Si t'insistes, mais ne te plaint pas si t'as mal après!

Parce que ma rage était grande. Je commençais à taper tout doucement pour finalement commencer à me débattre à donner tout ce que j'avais... Je frappais fort sur les mains d'Hayden et je le fis pendant plusieurs minutes sans arrêt jusqu'à ce que je sois à bout de souffle... Mon coeur battait fort et juste ça, ça avait fait du bien de se défouler sur des choses dont j'étais en colère. J'avais chaud, je transpirais déjà et maintenant que j'étais plus calme je regardai Hayden.

- Ok... je vois, mais est-ce que ça t'enlève les cauchemars? Est-ce que ça t'enlève la peur d'être seul? Je crois pas mec!

Parce que je me disais que tout se passait dans ma tête, qu'il y avait eu quelque chose qui s'était brisé. C'était difficile à expliquer, mais je dirais que même si j'étais policier, je ne me sentais pas en sécurité avec moi-même. Oui les excès de colère venait rapidement et j'avais du mal à me contrôler. Et puis comment je pouvais me contrôler? Je me demandais si la technique d'Hayden était vraiment bonne pour moi. Je m'entraine chaque jour déjà, est-ce que j'avais besoin de faire plus? Je détachai mes gants avant de poser mes mains sur mes hanches pour regarder Hayden à nouveau d'un air découragé. Ça ne me ressemblait pas d'être comme ça, je me sentais faible.

J’avais convié Nathaniel dans la salle de sport où je me défoulais quand j’étais énervé, surtout depuis que j’avais arrêté la codéine, je venais de plus en plus ici pour évacuer. Je voulais lui montrer qu’il devait apprendre à gérer sa colère, car plus tu laisses rentrer en toi cette rage, plus ça te détruit. Je lui avais donc lancer l’équipement nécessaire pour qu’il soit en garde. Surtout en plus Nathaniel était flic, à chaque coups de feux, il devait avoir de mauvais retours. Il commençait à frapper tout doucement, je lui avais dit qu’il fallait y aller. Chose qu’il fit après, en frappant, que je réussi à endosser les coups. « Ok… Si t’insiste, mais ne te plaint pas si t’as mal après ! » Dit-il, il croyait me faire peur ? J’avais peur de rien, après avoir vu ce qu’il y avait sur le terrain, je peux vous dire que ça peut changer quelqu’un pour toujours, comme Nathaniel. Sauf que chacun à sa manière de gérer ce qu’on ressent. Il commença à lancer les coups, que j’ai réussi à tenir, on pouvait sentir sa colère à chaque coup qu’il donnait dans les coussins. Il commençait à avoir chaud, il commençait à tout évacuer. Puis il était à bout de souffle en me regardant. « Ok… Je vois, mais est-ce-que ça t’enlève les cauchemars? Es-ce-que ça t’enlève la peur d’être seul? Je crois pas mec! » Dit-il en essayant de comprendre mon point de vue. Je le regardais assez bizarrement, ce n’était pas suffisant ? Moi qui avait été tout seul, je gérais toujours les choses à ma façon. Et je dois dire que je m’en suis pas trop mal sorti. « Mais Nathaniel, tu seras toujours seul que tu le veuilles ou non. » Dis-je en retirant les coussins de mes mains, en les mettant dans le coffre où il y avait plusieurs choses. « À la finale, la peur gagne parce que tu la laisse gagner. » Dis-je en le regardant, marchant travers la pièce pour rejoindre le salon. « Tu ne pourras pas toujours fuir, il faut que tu acceptes ce qu’il s’est passé, et ce n’était pas de ta faute.. » Dis-je difficilement, j’étais passé par là quand j’étais plus jeune. J’essayais d’aider mon ami du mieux que je pouvais, on pouvait voir qu’il était troublé.