Grâce à Elizabeth j'avais un nouveau travail. Je ne sais pas comment ça allait se passer, mais je voulais vraiment être à la hauteur et que son patron soit content... En fait, je voulais vraiment qu'Elizabeth ne soit pas déçue de ma performance. Bon, j'avais fait ça des dizaines de fois et j'espérais que mon expérience allait ressortir et non pas mon côté maladroit. Je ne savais pas trop quel uniforme j'allais porté, mais j'avais décidé de prendre celui que je portais pour le buffet de la ville, comme ça, j'allais être bien présentable. Kenneth dormait toujours quand je quitta l'appartement pour me rendre jusqu'au café à pied. Ce n'était pas très loin d'ici et de toute façon, je n'avais presque plus de gaz dans ma voiture, alors je préférais économiser. Une fois au café, je pris une grande respiration avant d'entrer. C'était le grand jour et je dirais que j'étais bien nerveux. Je voulais quand même montrer à Elizabeth que je savais travailler. Je la vis derrière le comptoir déjà bien prête au poste.

- Hey! Fis-je timidement en lui faisant signe de la main.

Elle me sourit et je fis pareil. Elle m'invita à venir derrière le comptoir pour l'accompagner. J'imagine que j'allais passé la journée à ses côtés à me faire dire quoi faire. Je remarquai alors que l'espace était restreint et je dirais que ça me rendait encore plus nerveux. Ça ne me disait pas de l'accrocher... Je ne sais pas si ça la gênait, mais moi oui. Peu importe, je voulais bien faire et je ne voulais pas lui dire que je n'y arriverai pas tout de suite. Je me raclai alors la gorge.

- Bon... alors je dois mettre se petit tablier vert?

C'était un vert plutôt bien. Elle me le tendit pour que je le mette et je le fis sans tarder. Ça faisait classe avec mon petit nœud papillon noir.

- Ça va toi? As-tu vu l'article de Nightmare...?  

On s'était pas vu depuis que j'avais parlé à Lys et je ne voulais pas vraiment lui parler parce que je dirais que ça avait été plutôt douloureux. Et puis, avec Elizabeth aussi ça n'avait pas été facile surtout que nous nous étions presque tout dit. Nighmare en ajoutait à notre souffrance et je dois dire que c'était vraiment dérangeant. J'avais trouvé ça ignoble ce qu'elle avait dit dans l'article. Maintenant, j'imagine qu'Elizabeth allait parler du fait que je m'étais enfui de l'asile... ou bien je ne sais pas... peu importe, l'article avait été carrément blessant pour elle et je me sentais mal.

Je dois dire que ça n’allait pas super bien dernièrement. J’avais dû déménager car la dame chez qui je vivais était malheureusement décédé du cœur dans son sommeil.  Je détestais le changement comme ça et bien que ma nouvelle colocataire semble bien correcte comme personne, je ne me sentais pas super bien pour le moment. Je détestais devoir continuellement me forcer à avoir l’air normal en sa compagnie, à essayer d’avoir l’air sympathique et intéressant alors que ce n’était pas le cas. De plus, l’article qui avait été publié par cette petite bloggeuse bon marcher où j’avais été cité avec des détails très personnel m’avait plus qu’atteint. J’avais beaucoup de mal à dormir et j’étais retombé dans mes mauvaises habitudes. Je portais des manches longues malgré la haute température extérieure… question qu’on ne se pose pas trop de question. Disons que mes blessures de la veille étaient en peine en train de coaguler. J’avais continuellement peur que du sang passe à travers mon chandail.

Aujourd’hui, je devais reprendre sur moi car c’était une bonne journée. Edward commençait le boulot ici, en ma compagnie. Mon patron s’était montré super ouvert à l’engager et je pouvais même faire sa formation donc je savais très bien que ça allait me changer les idées. Ce dernier se pointa à l’heure à laquelle je lui avais demandé de le faire. Je le regardai en souriant car sa présence me faisait beaucoup de bien. J’étais heureuse de le voir.

« Hey! » répondis-je à sa salutation.

Je lui fis signe de venir me rejoindre car bon, c’était de ce côté du comptoir qu’il allait être aujourd’hui. J’osais espérer qu’il allait se plaire ici et de pouvoir l’aider comme ça, ça me faisait plaisir. Ça me faisait sentir comme si j’avais été utile au moins dans quelque chose. Je lui tandis alors l’uniforme de travail malgré le fait qu’il était beaucoup trop beau avec son nœud papillon et sa chemise.  Je hochai positivement de la tête à sa question.

« Ce n’est pas super sexy, mais bon… on est épargné du petit filet pour les cheveux donc c’est tant mieux! »

Car ça, c’était bien pire! Je le regardai enfiler son tablier puis je baissai la tête à sa question. Je savais bien que ça allait venir car Edward avait été aussi victime de l’article. J’avais lu des choses que j’ignorais et je ne savais pas trop si je devais le croire ou pas.

« J’ai lu l’article oui. J’ignore où cette fille est allée chercher l’information mais je dois t’avouer que ça m’a fait beaucoup de peine...C'était méchant et irrespectueux! Je ne lui ai jamais rien fait... je ne sais même pas qui c'est cette fille!   Je m'emportais quelque peu. Je pris une grande respiration. « Mais ça va... et toi, tu vas comment? Elle ne t’a pas épargné aussi! »

Un client entra dans le café et je fis signe à mon ami de regarder pour commencer, on alla pouvoir poursuivre la conversation plus tard.  Je servis le client qui allait uniquement prendre un café latté. Je m’exécutai pour lui servir par la suite. Je n’attendis que le client quitte pour reprendre la conversation.

« Donc hum…Est-ce que t’es familier un peu avec l’endroit? T’es déjà venu dans un Starbucks, tu connais un peu le menu ou bien pas du tout? T’inquiètes pas… je connaissais rien avant d’entrer ici moi! »

J'étais content qu'Elizabeth m'ait aidé à trouver du travail. Je dirais même que je n'avais pas à avoir fait grand chose, mais je dirais que c'était bien parce que je devais vite me trouver du travail sinon on allait être à la rue mon coloc et moi. Elizabeth me tendit mon tablier et je dirais que c'était pas trop mal, je n'aurais pas à mettre un habit comme je le faisais pour le buffet. Je savais que l'article de Nightmare avait affecté mon amie, alors j'ai voulu lui en parler. Je le connaissais bien je dirais et j'aimais mieux lui en parler pour voir le fond de sa pensée. Je l'écoutai attentivement...

- Ça va... ne t'en fais pas avec ça, elle a le chic pour blesser les gens. C'est gratuit et méchant et je peux te dire que j'ai pensé à toi quand je l'ai lu et ça m'a fait quelque chose aussi!

J'avais connu un pirate informatique une fois dans un état quelconque et si j'aurais pu le contacter je l'aurais fait pour qu'il détruise le blog de ce ou cette Nightmare. Notre conversation stoppa un instant pendant qu'Elizabeth servi un client, je la regardai donc faire, je ne sais pas si j'allais être aussi habile que ça pour répondre aux gens. J'étais du genre timide... Faire le serveur c'est facile, tu te promène pour donner du champagne ou bien tu sers de la nourriture... T'as même pas besoin de parler. Là, il fallait qu'en plus les gens me donne de l'argent dans les mains... je pense que ça me stressait plus qu'il ne le fallait au final. Après avoir servi le monsieur en question, elle me demanda si je connaissais un peu le menu et tout.

- Pas vraiment... dis-je en me prenant le bras. Tu y arrives? Je veux dire prendre l'argent des gens... et travailler avec quelqu'un derrière ce comptoir?

Je n'étais pas convaincu... Bref, je pensais déjà que ce travail n'était pas fait pour moi au final. Je me sentais coincé. Comme la fois où j'avais travaillé comme emballeur dans une épicerie. Bon, je ne voulais pas décevoir tout de suite Elizabeth alors, je devais faire un effort. Elle me présenta le menu pour me montrer les prix et les sortes de cafés différentes.

- Ok... je suis déjà perdu, mais je devrais me débrouiller! Je suis là pour apprendre et je n'aurais pas pu avoir mieux comme gérante.

J'allais la regarder toute la journée et l'aider dans ses tâches. Je pense que j'allais être meilleur pour nettoyer les tables ou bien mettre les tasses au lave-vaisselle. Je lui fis un petit sourire, je savais déjà que son patron allait me rendre nerveux quand il se pointerait pour voir si je me débrouille bien ou pas.

Oui, j’avais lu cet article me concernant sur le blogue de cette Nightmare. Ça avait été tellement méchant et gratuit et c’était une atteinte à ma vie privée. Je ne comprenais tout simplement pas comment une personne pouvait être volontairement méchante comme ça. Edward aussi avait été touché par tout ça et ça me faisait de la peine pour lui aussi. Il en avait déjà assez vécu comme ça! On méritait qu’on nous fiche la paix un peu d’après moi. La conversation ne dura pas longtemps puisqu’un client se présenta à la caisse et je m’empressai d’aller le servir sous le regard d’Edward. Je devais avouer que c’était un peu intimidant en fait. Lorsque la commande fut prête et le client servit, je retournai vers Edward pour le questionner concernant ses connaissances. Toutefois, ce fut lui qui me questionna plus qu’autre chose. Je haussai les épaules.

« Au début, je n’étais pas à l’aise… mais je pense bien qu’on s’habitue. J’ai besoin d’argent… et c’est tout ce que j’ai trouvé donc je n’ai pas le choix de me forcer un peu. »

Je fis une petite moue avant de me tourner pour lui pointer le menu derrière nous et lui expliquer un peu ce que c’était. Mon meilleur ami semblait un peu découragé par tout ce qui fallait retenir et affirma bien honnêtement qu’il était perdu. Il restait positif toutefois et c’était bien ça qu’il fallait.

« C’est gentil ça » dis-je en lui souriant quelque peu timide par son compliment. « Mais tu verras, au début c’est beaucoup de bourrage de crâne et tu vas probablement retenir que 20% de ce que je vais te dire mais ça va aller mieux avec de la pratique. John, le gérant m’a dit que sinon, tu pourrais être aux pâtisseries à l’arrière si tu n’es vraiment pas à l’aise. T’occuper de cuire les pâtisseries, faire la vaisselle et de préparer les sandwichs! »

Je lui souris. Je ne voulais pas qu’il se décourage car il y avait toujours des alternatives différentes en cas de soucis. Ce n’était pas tout le monde qui était habile avec le service à la clientèle. Je n’étais pas la meilleure mais il semblerait que je faisais l’affaire. Je me tournai pour montrer à Edward comment remplir les machines à café car comme de fait, une d’entre elle semblait vide. Je pris donc le sac contenant les graines à café pour en verser. Toutefois, en ramenant le sac vers moi lorsque j’eus terminé, ce dernier se renversa quelque peu au sol. Je poussai un petit « merde » avant de fermer rapidement le sac.

« Bon, je n’échappe visiblement pas à ma maladresse! »  dis-je en lâchant un petit rire.

Je lui fis signe d’attendre puisque j’allai chercher le balai et retournai ensuite vers mon ami. Je commençai à ramasser le tout.

« J’ai été voir mon frère, finalement… après tant d’attente! Et c’est bien grâce à toi. Je n’aurais jamais trouvé la force de le faire autrement.»

Je dois dire qu'Elizabeth était bien courageuse de travailler dans ce petit espace et je n'avais pas réaliser à quel point j'allais devoir répondre aux gens. En étant serveur pour le buffet de la ville je n'avais pas besoin de parler... Je portais des plateau et je le présentais aux gens. Quelques fois j'échangeais des mots, mais je dirais que ce n'était pas ma force. Elizabeth était plus forte et plus habile moralement que moi. J'étais un peu distrait et je dois dire que tout ce qu'elle était en train de me dire me rendait mal à l'aise. Je n'allais pas y arriver. J'avais même envie de paniquer. Quand je m'étais sentit comme ça, j'avais quitté des jobs tout simplement. Je n'aimais pas ça et je savais que j'allais devoir faire un effort pour toucher les gens... et je dois dire que ça me faisait vraiment peur. Je m'étais alors mis à me gratter le derrière de la tête comme à chaque fois que j'étais embêté, je ne voulais pas décevoir Eli après tout. Puis, elle me mentionna une autre alternative qui cette fois m'intéressait davantage. Je voulais faire des sandwichs, laver la vaisselle et faire ses petits trucs derrière. J'aimais mieux me tenir loin des clients quoi. Je lui fis un faible sourire, je voyais bien qu'elle faisait des efforts pour ne pas que je sois découragé et j'appréciais beaucoup. Je ne lui dis pas immédiatement pour le job parce qu'elle commença à me montrer à comment remplir la machine à café et avait réussi à échapper un sac de café par terre. Ça en fait des petites graines noires au sol...

- Zut!!! C'est pas grave, je suis sûr que je vais faire pire!!!

Puis, elle avait commencé à balayer et je lui tenais le porte-poussière pendant qu'elle me parla qu'elle avait vu son frère.

- C'est vrai? Wow... Eli! Je te félicite! Comment ça c'est passé?

J'étais vraiment intéressé par le fait qu'elle soit allée voir son frère comme je lui avais conseillé de faire. Je voulais tout savoir et surtout j'espérais que tout s'était bien passé, mais en me remerciant de la sorte, je pense que c'était plutôt positif. Elle me raconta un peu plus de trucs sur son frère et je dois dire que j'étais bien content pour elle. Elle méritait de connaître son frère après tout ce qu'elle avait vécu. Toute personne normale trouverait ça banale, mais pour Elizabeth, c'était un pas de géant vers la bonne direction. J'étais un peu jaloux, parce que je savais qu'elle pourrait se débarrasser de "son malaise" tandis que moi... je ne savais pas vraiment si ça s'arrange!

- Dis... je peux te dire un truc? Je pense pas que je vais être bon pour répondre aux clients... mais je me sentirais plutôt mieux derrière à exécuter tes ordres de sandwichs..... tu penses que... c'est possible?

Elle allait surement devoir en parler au boss et là ils allaient devoir trouver un autre serveur... J'étais un peu mal... si ça ne fonctionnait pas, j'allais trouver ailleurs, car sinon je ne pense pas que j'allais être à la hauteur des attentes d'Elizabeth et de John.

Je ne pouvais pas y échapper : j’avais fait un dégât de graine de café. Ce n’était pas la première fois que je faisais ce genre de chose. J’allais toujours me souvenir quand mon idole de patin, Aloysia… était venue boire un café ici et que j’avais renversé tous les gobelets au sol. Bref, j’étais maintenant en train de passer le balai et j’avais informé mon meilleur ami que j’avais finalement été voir mon frère. Ce dernier me félicitait et ça m’arracha un petit sourire car il fallait le dire : j’étais plutôt fière de moi. Toutefois, je ne savais pas trop comment dire si la rencontre s’était bien passé ou non.

« Hum… bah il était sous le choc et c’est bien normal. Ensuite… il ne semblait pas trop me croire donc il a voulu faire un test de sang et m’a posé quelques questions à mon sujet. Je dois attendre de savoir les résultats, bien que je sais c’est positif, c’est plus pour lui. Il va m’appeler bientôt je crois. »

Ça faisait deux jours… donc bon, j’osais espérer qu’il ne m’ait pas dit ça pour m’éloigner ou me faire des faux espoirs. De toute manière, je savais où il travaillait maintenant donc j’avais déjà bien avancé. Je me penchai pour ramasser le café avec le porte poussière pour ensuite tout jeter dans la poubelle et ranger le balai. Lorsque je revins, Edward me posa une question à propos du travail à l’arrière.

« Euh ouais… je crois bien. J’en glisserai un mot à John dès qu’il arrive. Habituellement, il vient toujours en début d’après-midi jusqu’au soir. Mais en attendant, tu vas devoir rester avec moi quand même, j’espère que ça ne te dérange pas trop? »

Parce que bon, même s’il allait être dans la cuisine et à l’entretient, il devait quand même être au courant de comment ça se déroule ici à la caisse car en  cas de besoin extrême, il allait devoir en faire. Et puis, il devait également apprendre le menu… car ça allait être lui qui allait faire le tout avec ses belles mains magiques. J’avais déjà gouté à la nourriture d’Edward et c’était délicieux. Bien entendu, ici… le menu et la manière de faire les choses étaient déjà établie mais quand même. Personnellement, je serais bien capable de rater un sandwich bien malgré tout.

« Alors… ça s’est passé comment avec ta… hum… ta petite amie? »

Parce que la dernière fois que je l’avais vu… il m’avait justement avoué qu’il était amoureux et qu’il ne voulait pas tout gâcher avec elle, qu’il avait peur de sa réaction. Ça faisait maintenant quelques jours de ça donc e supposais bien qu’il lui en aurait parlé.

Ça me faisait vraiment plaisir qu'Elizabeth se soit lancé à l'hôpital pour rencontrer son frère. J'avais hâte d'avoir les détails parce qu'elle avait si peur d'aller le voir et j'espérais que tout s'était bien passé. Elle me fit mention d'une prise de sang et j'avais aussitôt froncé les sourcils, je trouvais ça un peu étrange... Les gens ne faisaient tellement pas confiance! En même temps, j'avais caché à tout le monde qui j'étais vraiment! Est-ce que je devais le blâmer pour ça? Il allait bientôt l'appeler et je ne pouvais que lui sourire face à cette révélation bien que je ne sais pas si elle trouvait que c'était un peu bizarre comme situation.

- Cool alors! Il va t'appeler et tu vas pouvoir faire plus grande connaissance avec lui.

J'essayais d'être positif, mais en gros je me demandais vraiment si son frère allait vraiment lui téléphoner pour lui parler et faire plus ample connaissance. En même temps, quand j'avais trouvé ma soeur, je n'avais demandé de prise sanguine, car j'avais fait mon travail de détective privé... Sinon, j'aurais pu aussi m'en mêler pour Elizabeth et son frère, ça m'aurais fait plaisir, mais là, je pense qu'ils faisaient confiance à la science. Puis, elle me montra des trucs pour le boulot et je lui fis savoir mon intérêt pour la cuisine et elle allait en parler au boss sans hésiter. J'étais bien content.

- Ça me dérange pas... Merci... je t'écoute chef!

Elle me montra le menu et elle servit des clients et je l'observais attentivement. Dire que j'allais être payé aujourd'hui et je fais presque rien. Ensuite, Elizabeth me demanda comment ça c'était passé avec Lysianna. J'avais d'abord soupiré, mais j'affichai quand même un grand sourire.

- Ce n'est techniquement pas ma petite amie... En fait, j'en sais rien... Ce n'est pas clair, mais elle m'a écouté et semble l'avoir bien pris. Elle est plutôt discrète je dirais, mais elle ne m'en veut pas.. Enfin, j'espère. Ça me soulage tellement qu'elle veule me revoir, tu peux pas savoir comment. En fait, je suis vraiment content que vous les preniez bien ce qui s'est passé avec moi. Ça m'enlève un très gros poids sur mes épaules. Vous êtes géniales les deux!  

J'avais pris les devants pour aller laver des tables plus loin et apporter les cabarets à l'avant pour les laver.

- Si t'es d'accord, je te la présenterai! Elle est sympathique et je pense que vous pourriez bien vous entendre!

Maintenant tout était arrangé et je voulais voir mes amies le plus souvent possible et ainsi on allait pouvoir sortir les trois sans problème. J'espérais qu'Elizabeth ne prenne pas peur et souhaite la voir aussi. Elle m'en avait parlé qu'elle voulait la voir, mais je me demandais si c'était toujours le cas.

« Ne m’appelle pas chef, je risque de trop aimer ça et devenir tyrannique! » dis-je en riant.

Ça me faisait plaisir d’en glisser un mot au patron. Je voulais qu’Edward se sente bien ici et qu’il puisse faire un boulot qui lui plaisait au minimum. Ce n’était peut-être pas un boulot de rêve, mais c’était mieux que de n’avoir rien du tout, non? Je lui demandai alors des nouvelles de sa petite amie car la dernière fois qu’on s’était parlé, il était tout troublé à l’idée d’aller tout lui raconter. Je fus contente de constater qu’elle s’était montrée également compréhensive. Elle devait bien savoir qu’Edward était unique et que jamais il ne ferait quelque chose dans le but d’être méchant ou déplaisant. Il avait toujours une bonne raison derrière ses faits et gestes et voilà que je pouvais bien voir qu’il était heureux de la tournure des évènements.

« Non, toi t’es génial et je suis contente que tout rentre dans l’ordre! Tu mérites d’être heureux Eddy.  »

Je souriais avec lui. Je le regardai partir plus loin ramasser des trucs sur les tables et les amener à l’arrière. Je trouvais ça bien qu’il prenne des incitatives et c’était quelque chose que j’allais dire à mon patron lorsqu’il allait me demander des nouvelles d’Edward, de comment il se débrouillait. Lorsqu’il revint vers moi avec sa question, je fus un peu troublée.

« Hum… ouais, pourquoi pas. Ça pourrait être… chouette.  »

Je ne voulais pas, va savoir pourquoi. Mais j’allais la rencontrer car je savais que ça pouvait faire plaisir à Edward et c’était bien ça qui importait. Ça me stressait de rencontrer de nouvelles personnes mais j’étais curieuse de savoir c’était quoi le genre de fille à Edward. Je ne pensais pas qu’il était du genre à se mettre en couple et j’étais encore un peu troublé par la chose mais j’étais vraiment heureuse pour lui. Ça me montrait que si ça lui arrivait à lui, ça pouvait m’arriver à moi aussi.

« Au fait, je déménage ce weekend! La dame chez qui je vivais est décédée la semaine passée… et du coup, ses enfants vendent la maison donc je dois bouger. Je me suis trouvée un appartement avec une colocataire. Donc si tu as secrètement une habilité particulière pour défaire des boites… eh bien, j’te paye la pizza! »

Je lui souris. C’était qu’une excuse pour passer encore du temps avec lui.

Maintenant, je savais que j'allais appeler Elizabeth chef parce que je voulais continuer à la taquiner. Elle avait dit qu'elle deviendrait tyrannique, mais je n'y croyais pas une seconde. Je la voyais mal faire la méchante. J'avais donc raconté à Eli comment ma rencontre avec Lysianna s'était déroulée et elle était contente pour  moi et j'appréciais cela vraiment beaucoup. J'étais chanceux d'avoir Lys et Elizabeth dans ma vie et je sentais qu'on allait rester amis bien longtemps. Pendant que je débarrassais les tables et que je les lavais, il me vint à l'esprit que Lysianna m'avait parlé qu'elle voulait rencontrer Elizabeth. C'est pourquoi à mon retour au comptoir je lui parlai qu'on pourrait faire quelque chose à trois. Elizabeth parut quelque peu déconcerté, mais je la connaissais bien, elle était hésitante lorsqu'il s'agissait de rencontrer des gens. Mais, elle avait accepté!

- Super, je lui en ferai part et on s'organisera quelque chose! Lysianna sera contente!

J'allais mettre les assiettes derrière pour le type qui allait rentrer travailler. Quand je revins auprès d'Elizabeth, elle me parla qu'elle allait déménagé. J'étais un peu surpris de la nouvelle quand même! Elle ne devait pas vraiment apprécié de déménager comme ça, ça bousillait sa routine. Elle me demanda de l'aider et je n'avais pas hésité une seule seconde.

- Ça va me faire plaisir de sortir mes gros muscles pour toi Elizabeth, surtout si tu offres la pizza.

J'avais ris à sa remarque et je lui avais mon biceps bien gonflé pour essayer de l'impressionné. En fait, je n'étais pas du tout musclé! Peu importe je pense que j'allais pouvoir l'aider.

- Une colocataire alors? Je vois que tu fais des efforts!!! C'est bien! Tu l'as rencontré?

J'espérais que ça soit une bonne personne qui ne la dérange pas trop. En fait, on ne savait vraiment pas sur qui tomber et justement j'étais à la recherche d'un colocataire... Avoir sû, j'aurais pu demander à Elizabeth, mais il était trop tard. Nous nous serions sans doute bien entendu à vivre ensemble.

« Si Lysianna est contente alors! »

Je lui souris. Je trouvais ça étrange de le voir me parler de quelqu’un avec tellement de passion. J’aimerais vivre la même chose mais je ne croyais pas ça possible. Edward, c’était normal… il était tellement gentil et adorable et en plus de ça, il est vraiment beau. Les gens ne pouvaient que s’intéresser à lui. En tout cas, il méritait à se faire connaître, il fallait uniquement y mettre un peu plus d’effort pour percer sa carapace. Je voulais que son bien à mon ami et si ça lui faisait plaisir que je rencontre sa petite-amie. J’allais le faire même si je détestais les gens. Je détestais rencontrer de nouvelles personnes. C’était toujours tellement stressant, tellement déstabilisant. Je proposai ensuite à mon ami de m’aider avec les boites en échange de morceaux de pizza. La réponse de ce dernier me fit rire, encore plus avec son petit signe vers son biceps pas assez gros pour être venté.

« Super alors monsieur muscle! C’est gentil! »

Au moins, si c’était malaise avec ma coloc’ il allait pouvoir être là pour me tenir compagnie. Justement, il me posa des questions concernant cette dernière, bien que je n’étais pas trop en mesure de répondre.

« Je fais des efforts parce que je n’avais pas le choix d’en faire. Les appartements sont tellement dispendieux à Miami que j’aurais dû quitter la ville sinon et je ne voulais pas ça. » Je lui fis un faible sourire, car il pouvait bien comprendre qu’il était une des raisons qui me poussais à ne pas partir d’ici. Je m’étais fait un ami précieux, jamais je me serais imaginé pouvoir rencontrer quelqu’un comme lui et je n’étais pas prête de le quitter. « Je ne l’ai pas encore rencontré, non. Je sais uniquement qu’elle a environ mon âge et qu’elle s’appelle Joana. »

Ça me stressais d’emménager avec quelqu’un et en plus de ça, j’ignorais qui elle était. C’était donc doublement stressant car je ne savais pas sur qui tomber. Dans le pire des cas, j’allais devoir rester à l’hôtel… puis si je ne trouvais rien… j’allais devoir partir. Cette pensée me faisait d’ailleurs beaucoup de peine et je préférais ne pas y penser. L’autre caissière arriva avec nous et ce fut le temps pour nous d’aller manger. Puisqu’Edward n’était techniquement pas sur l’horaire et que j’étais celle qui le formait, on avait notre temps de dîner ensemble. Nous décidâmes d’aller manger nos sandwichs à l’extérieur puisqu’il faisait beau. Nous prîmes donc place sur les chaises à l’extérieur mais en tirant ma chaise, cette dernière tomba au sol. Je déposai donc mon sac et me pencha pour la ramasser. C’était de petites chaises de plastiques donc pas très solide. Cependant, je fus trop sec en allongeant mon bras et je sentis mes plais s’élancer je grimaçant en prenant place sur ma chaise pendant que mon ami sortait ses trucs à manger. Je fis de même en ne me rendant pas compte que ma manche était tâchée de sang.

« Je commence à regarder des écoles d’arts dans la région. Si j’amasse assez d’argent et que la banque veut bien me faire des prêts, je vais probablement m’y inscrire à la fin de l’été. » dis-je en ouvrant mon sac contenant mes petits légumes.